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Transcription
00:00 Morek Milabo est un rescapé.
00:02 Il a quitté il y a un an son village de la province du Maïndombe
00:07 pour fuir les violences, sans rien emporter avec lui.
00:11 - Des militians sont entrés dans notre village.
00:14 Je suis parti vite à pied et c'est là que j'ai pris un tir dans la jambe.
00:17 J'ai des douleurs très fortes. J'ai du mal à marcher.
00:20 En juin dernier, des violences ont éclaté dans l'ouest du pays
00:24 entre deux communautés, les Teke et les Yaka.
00:28 Tout est parti d'un conflit foncier lié à la redevance coutumière
00:32 et à l'accès à la terre.
00:33 À 61 ans, Mam Pinelli est traumatisée.
00:37 - Ils ont tué mon mari et deux de mes enfants avec des machettes.
00:41 Je n'ai rien pu faire. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à eux.
00:44 Nous n'avons pas pu les enterrer.
00:46 J'ai dû fuir pour sauver mes trois autres enfants.
00:48 Comme elle, ils sont plusieurs milliers à avoir trouvé refuge dans la capitale.
00:53 Mais tous craignent des représailles.
00:56 Le conflit, qui a débuté dans la province du Maïndombé,
00:59 s'est répandu jusqu'à atteindre l'entrée de Kinshasa.
01:02 Dans la commune de Maloku, la vidéo d'un chef coutumier
01:06 décapité par l'une des milices communautaires a semé la panique.
01:10 Pour ce défenseur des droits de l'homme,
01:12 ces violences ont été instrumentalisées.
01:15 - Le dégré que le conflit a pris,
01:17 on comprend tout de suite que les hommes politiques sont derrière
01:21 dans l'objectif de semer le chaos,
01:25 peut-être pour empêcher qu'il y ait élection.
01:27 Les élections générales sont annoncées pour la fin de l'année.
01:30 Pour pacifier la zone, les autorités ont mis en place
01:34 une commission pour enquêter sur les crimes commis
01:36 dans cette région du pays et lancer des opérations militaires
01:40 pour sécuriser la province.
01:42 - Le souci est d'éviter au maximum des dégâts humains.
01:46 Donc, nous sommes en train de les contrôler, de les contenir
01:50 et ça diminue de plus en plus.
01:52 Si vous suivez bien, l'ampleur qu'il y avait auparavant
01:55 n'est plus la même aujourd'hui.
01:56 Au moins 300 personnes ont été tuées selon les humanitaires.
02:00 Un chiffre qui pourrait être bien plus important.
02:03 La région étant inaccessible aux ONG et aux journalistes.

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