Le philosophe et sociologue, Jean-Pierre Le Goff, sur son livre «Mes années folles» : «Il y avait de quoi transgresser à l'époque, il y avait des pouvoirs et des élites qui nous faisaient face»
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00:00 L'hypothèse que je fais, c'est qu'on ne comprend ce mouvement dans la dimension, j'allais dire, de révolte,
00:06 pas simplement par l'idéologie.
00:08 C'est-à-dire comment des idéologies s'articulent à des passions et à des affectes liés au peuple adolescent.
00:15 C'est-à-dire qu'il y a une dimension qui n'est pas simplement...
00:18 Vous avez Mao Tse-tung, vous avez Guevara, vous avez tout ça, ce que j'appelle un bouillon de culture.
00:23 Mais dans ce bouillon de culture, vous avez la culture originaire qui n'est pas non plus celle-là.
00:27 Et notamment, un point qui est très important, le surréalisme.
00:30 D'une certaine façon, tout ça constitue, j'allais dire, le creuset premier bouillonnant du gauchisme primordial, si on veut.
00:38 Et vous êtes dans une situation historique où ça vous tombe dessus, vous avez un événement historique,
00:44 vous dites aux États-Unis, vous avez le sentiment de participer à un mouvement de la jeunesse globale.
00:49 Je ne crois pas qu'on soit dans la même situation aujourd'hui.
00:52 Il va y avoir un héritage.
00:54 Mais alors bizarrement, il y a une transgression, je parle de transgression jubilatoire, avec une dimension ni lisse.
01:00 Mais pourquoi ? Parce qu'il y avait de quoi transgresser, si vous voulez, à l'époque.
01:06 Il y avait des pouvoirs et des élites qui nous faisaient face.
01:09 Ce qui crée, malgré tout, c'est pas du tout pour me déresponsabiliser, j'ai ma propre responsabilité,
01:15 mais qui crée une dynamique, si vous voulez, par rapport à qu'est-ce que devient cette contre-culture dans une société devenue pernissive.
01:23 Alors.
01:23 [Musique]
01:26 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]