La gastronomie, le terroir, le Loir et Cher, mais aussi la loi immigration et l’écologie, le chef doublement étoilé répond aux questions de Marie Brette et des journalistes de la presse régionale.
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00:08 Bonjour, ravie de vous retrouver pour la dernière émission de l'année.
00:11 Et pour finir en beauté l'année 2023, je vous propose un Extralocal spécial fait avec deux invités.
00:17 Un jeune entrepreneur multirécompensé dans les métiers de bouche, Baba Karouat, ça sera notre deuxième invité.
00:23 Mais tout d'abord, nous recevons pour la première fois dans Extralocal un chef cuisinier étoilé.
00:29 Deux étoiles Michelin, Christophe Hay, il est notre premier invité.
00:33 Bonjour Christophe Hay, ravi de vous accueillir.
00:51 J'ai dit deux étoiles Michelin, mais en fait quatre.
00:54 Il y a deux étoiles Michelin pour Fleur de Loire, qui est votre hôtel complexe hôtelier à Blois.
01:02 Et puis vous avez aussi une étoile verte, on en parlera, plus une étoile pour la table d'à côté où vous êtes chef.
01:09 Exactement.
01:10 Vous avez quatre étoiles.
01:11 Oui, mais bonjour à tous. En tous les cas, c'est un plaisir et un honneur d'être à vos côtés.
01:15 En plus, Extralocal, ça colle bien avec mes convictions, donc ça me fait plaisir d'être là aujourd'hui.
01:21 Avec votre parcours, puisque vous êtes un chef voyageur, vous nous en parlerez peut-être un petit peu.
01:25 Avec plaisir.
01:26 Les Etats-Unis, l'Amérique et désormais bien sûr la France et le centre-ville de Blois, on en parle aussi.
01:31 Je vous présente les journalistes qui vont vous interroger cette semaine.
01:34 Il s'agit tout d'abord de Jefferson Despore, qui est de nouveau parmi nous, éditorialiste à Sud-Ouest et qui représente ici la Nouvelle-Aquitaine.
01:41 Bonjour Marie, bonjour Christophe Hay.
01:43 Laëtitia Lallement est également de retour parmi nous.
01:46 Nous en sommes ravis.
01:47 Journaliste au Télégramme qui représente la Bretagne.
01:49 Bonjour Marie, bonjour Christophe.
01:51 Welcome back.
01:52 Et Renaud Parquet, rédacteur en chef à 20 minutes TV, qui représente l'île de France.
01:57 Bonjour Marie, bonjour Christophe.
01:59 Voilà pour les présentations.
02:00 Alors ici, on a des petites habitudes.
02:02 Et c'est le questionnaire de Proust pour commencer.
02:06 Alors c'est Jefferson qui pose la première question de ce questionnaire.
02:09 Oui, Christophe, peut-être une figure inspirante, parce que Marie l'a dit en quelques mots, vous avez beaucoup voyagé,
02:13 mais vous avez aussi rencontré beaucoup de chefs.
02:14 C'est un parcours normal pour tous les chefs étoilés.
02:17 Vous avez rencontré Paul Bocuse.
02:18 Est-ce que ça fait partie des figures inspirantes ou d'autres sont venus nourrir cette passion pour la grande cuisine et la gastronomie ?
02:25 En fait, moi je suis originaire du Loir-à-Cher,
02:28 donc dans la région où je me suis de nouveau, où j'ai fait un retour un peu dans ma région natale.
02:33 Mais voilà, j'ai fait des rencontres dans ma vie professionnelle,
02:36 et je pense comme beaucoup d'entre nous, et ces rencontres nous permettent bien entendu d'évoluer.
02:41 Donc j'ai démarré à Blois, dans un restaurant étoilé qui s'appelait Le Rendez-vous des Pêcheurs, avec Eric Rettler.
02:46 Et en fait, Eric, c'est lui vraiment qui m'a mis en contact avec Paul Bocuse,
02:50 et c'est là en fait où tout a commencé à évoluer très vite pour moi,
02:54 puisque à 24 ans, je suis parti en tant que chef pour M. Paul aux États-Unis.
02:59 Et là, vraiment, j'ai découvert énormément de choses.
03:02 Déjà, je me suis mis à l'anglais, pour bien entendu un jeune cuisinier.
03:06 Ben oui, c'est bilingue.
03:07 Ben oui, je suis bilingue parce que ça fait du bien,
03:09 et qu'aujourd'hui je suis tellement fier de pouvoir échanger avec chacun des convives,
03:13 que ce soit en français ou en anglais, et quand on maîtrise ces deux langues,
03:16 c'est quand même un bon poids qui est enlevé.
03:19 Et j'ai rencontré énormément de personnes, et c'est aussi ça qui m'a un peu mis le goût au voyage.
03:26 Et ces voyages, aujourd'hui j'aime bien le dire, mais je suis un peu le Christophe Colomb des temps modernes,
03:31 c'est que j'aime bien aller dans des pays un peu sympas,
03:34 qui ont un lien avec la gastronomie, avec les produits, et ramener quelques petits légumes dans ma valise.
03:41 Christophe Colomb, Christophe A.
03:44 Laetitia, deuxième question du questionnaire de poste.
03:47 Marie, vous parliez justement des différentes étoiles que vous avez obtenues dans votre carrière.
03:52 Entre étoile Michelin et étoile verte, de laquelle êtes-vous le plus fier ?
03:57 Je pense que c'est vrai que quand on accède aux étoiles rouges, en général,
04:03 c'est quand même la grande fierté d'un chef.
04:05 Donc la première, sincèrement, on est comme un gamin,
04:07 et on se dit "Waouh, ça y est, on rentre enfin dans ce cercle très serré des restaurants étoilés".
04:13 La deuxième, bien entendu, là on rentre dans un cercle encore plus serré,
04:17 puisqu'on est environ 80 en France.
04:20 Et je pense que, un jour, on peut accéder à cette troisième, c'est énorme,
04:25 et là, on arrive au maximum dans ce qu'on peut avoir.
04:29 En tous les cas, aujourd'hui, par rapport aux convictions personnelles d'un chef et à ses engagements,
04:34 l'étoile verte a un vrai impact, puisqu'on était, je pense, qu'une cinquantaine quand elle est officiellement sortie.
04:43 Aujourd'hui, je pense qu'on doit être peut-être une petite centaine.
04:46 C'était quand, l'étoile verte ? C'est sorti quand, l'étoile verte ?
04:51 Je pense 2019, peut-être que j'y ai des bêtises, mais je pense 2019 ou 2020.
04:56 C'est tout récent.
04:57 Peut-être 2020.
04:58 C'est pour récompenser...
05:00 L'étoile verte, c'est vraiment une étoile qui vient récompenser les engagements sur un territoire d'un chef.
05:05 Donc, ça peut très bien être dans une grande ville, comme à la campagne.
05:10 Ce n'est pas parce qu'on est à la campagne, qu'on fait du tri et qu'on utilise quelques produits locaux,
05:17 qu'on va pouvoir avoir l'étoile verte.
05:19 Il y a aussi tout le discours qui va aller derrière, et on va parler d'impact environnemental,
05:23 on va parler de choix des produits.
05:25 Aujourd'hui, cette étoile verte, elle est aussi énormément valorisée à l'étranger.
05:30 J'ai pas mal voyagé aussi dans les pays nordiques,
05:34 et eux reconnaissent un établissement par rapport à son étoile verte.
05:37 Donc, on voit l'importance qu'elle peut avoir sur le territoire français.
05:40 Je ne me souvenais plus de la date, mais j'ai lu quelque part qu'il y a à peu près 15 000 étoiles Michelin dans le monde,
05:46 et seulement 850 étoiles vertes, effectivement.
05:49 C'est très, très rare, de ce que j'ai lu.
05:52 Allez, on continue le questionnaire de Proust, on reparlera d'environnement sans doute plus tard.
05:55 Allez, Renaud.
05:56 Je vais rebondir évidemment sur votre particularité de locavore.
06:00 D'abord, est-ce que vous pourriez définir ce que c'est qu'un locavore ?
06:03 Alors, il y a... Je ne suis pas un locavore.
06:06 Ah, d'accord. Pas un locavore.
06:08 Parce que je trouve que ce mot, tout le monde se l'est approprié,
06:12 c'était un peu un mot qui a été galvaudé.
06:14 Je parle plus de terroiriste, parce qu'en fait, j'appartiens à un terroir,
06:20 et un territoire, c'est que pour moi, la région centre,
06:23 je suis issu d'une famille agricole, j'ai mon papa qui a été bouché,
06:28 donc je connais ce territoire et ce terroir.
06:31 Votre maman cantinière, je crois.
06:32 Exactement, ma maman...
06:34 Toutes les restaurations dans les métiers.
06:36 Et puis surtout aussi dans ces métiers où on distribue à manger aux enfants
06:40 et on a envie qu'ils découvrent aussi des choses.
06:43 Donc voilà, j'ai toujours été un peu baigné dans tout ça.
06:46 Et quand je suis revenu dans le Loir-et-Cher,
06:49 ce que je voulais, c'était valoriser justement
06:51 tous les petits producteurs qui étaient autour de moi.
06:53 Mes grands-parents étaient producteurs de lait,
06:55 ils ont souffert dans les années 80 des quotas laitiers,
06:58 et je les ai vus jeter du lait dans les égouts à cette époque-là.
07:01 Donc je peux vous dire que quand on a 10 ans, ça marque un peu.
07:04 Et je me suis dit, ça va être un clin d'œil,
07:06 et j'ai envie de rendre un hommage à l'agriculture en général,
07:08 et je me suis mis à sourcer tous les petits producteurs
07:11 qui étaient autour du restaurant.
07:12 Mais c'est ça aussi un peu le cavort,
07:14 c'est les gens qui suivent les circuits courts.
07:17 Je sais qu'on est extra-local,
07:19 mais ce que je veux dire, c'est que le mot "le cavort" en lui-même,
07:22 c'est juste qu'il a été un peu galvaudé,
07:25 et que c'est un mot qui parfois ne veut pas dire toujours grand-chose.
07:29 Alors "terroiriste"...
07:31 "Terroiriste", c'est pas la même chose, attention.
07:34 J'ai travaillé dessus avant. "Terroiriste".
07:36 Ça aussi, c'est un mot quand même un peu compliqué.
07:38 C'est compliqué. "Terroiriste", comme on dit.
07:41 Et dangereux peut-être, un peu.
07:43 Justement, vous le disiez, vous êtes issu d'un milieu agricole.
07:45 Moi, ce qui m'intéresse, c'est,
07:47 quel est votre madeleine de prouste culinaire en tant qu'enfant ?
07:50 Qu'est-ce qui vous a marqué en tant qu'enfant gustativement ?
07:53 Déjà, il y a une chose qui est importante,
07:56 c'était les légumes à la ferme,
07:58 parce que mes grands-parents avaient des vaches,
08:01 donc ils mettaient le fumier dans la terre,
08:03 et on sortait des carottes qui étaient énormes.
08:05 Je suis allé ramasser, il n'y a pas très longtemps,
08:07 une betterave avec mon oncle,
08:09 parce que c'est mon oncle qui tient la ferme maintenant,
08:11 sincèrement, un morceau.
08:13 Donc voilà, le fait d'enrichir la terre,
08:15 on voit que ça a un intérêt.
08:17 Pas de pesticides, pas d'engrais, rien du tout,
08:19 ça pousse, tant mieux, ça pousse pas, tant pis.
08:21 Et c'est ça, en fait, retrouver ce goût
08:23 qu'on avait d'une bonne carotte râpée.
08:26 Voilà, pour moi, le végétal, aujourd'hui,
08:29 a pris une place assez importante dans ma cuisine
08:31 et dans ma vision de la cuisine future.
08:33 Et vous adiez les carottes râpées quand vous étiez jeune ?
08:35 J'adorais les carottes râpées, oui.
08:37 Bon, super, tous les légumes, c'est bien, ça.
08:40 En général, je termine par la traditionnelle question
08:43 sur la région de Prédilection.
08:45 On a compris, c'est le centre-valle de Loire,
08:47 plus particulièrement, le Loir-et-Cher.
08:49 C'est là où vous avez votre complexe hôtelier,
08:51 donc Fleur de Loire.
08:53 On parlait de deux étoiles pour ce Fleur de Loire,
08:55 vous en visez une troisième, peut-être en mars, je crois ?
08:58 Oui, d'autant que vous avez...
09:00 Alors, en fait, d'autant que vous venez d'embaucher,
09:02 quand même, une fleur, également,
09:04 une fleur de la pâtisserie.
09:06 Il s'agit de Florence Le Sage,
09:08 la championne du monde des arts sucrés 2022.
09:10 TV Tour est venue vous suivre, regardez.
09:12 Une nouvelle recrue à Fleur de Loire,
09:14 et pas des moindres.
09:16 Pour grossir ses rangs en pâtisserie,
09:18 Christophe E. a choisi la crème de la crème,
09:20 à savoir Florence Le Sage,
09:22 la championne du monde des arts sucrés 2022.
09:24 Alors, c'est une rencontre qui s'est faite,
09:26 on va dire, comme ça, en un clin d'œil,
09:29 quelque chose auquel je ne m'y attendais pas.
09:31 Et c'est le cœur qui a parlé après,
09:33 donc je suis très heureuse d'être arrivée ici,
09:35 il y a quelques mois. Et ça se passe très bien, oui.
09:37 A l'ordre de la jeune chef Piccard,
09:39 une équipe de 13 personnes.
09:41 Mission réinventer les desserts des deux restaurants
09:43 de Fleur de Loire, et aussi toutes les douceurs
09:45 du kiosque à pâtisserie.
09:47 Après avoir fait ses armes pendant 6 ans
09:49 dans un grand hôtel parisien,
09:51 Florence Le Sage pose finalement ses valises
09:53 au début de l'été, ici, à Blois,
09:55 aux côtés du chef doublement étoilé, Christophe E.
09:57 C'est une grande fierté aussi, pour moi,
09:59 de l'accueillir ici à Fleur de Loire,
10:01 avec quel effet ce choix de nous rejoindre
10:03 ici en région centre.
10:05 J'ai l'impression de tout lui faire découvrir,
10:07 finalement. En fait, ce qui est chouette,
10:09 c'est qu'elle a toute sa technicité,
10:11 et moi, je lui apprends tous nos produits,
10:13 donc c'est aussi assez amusant,
10:15 et c'est pour ça qu'on est très fusionnels.
10:17 Une complémentarité qui a d'ores et déjà
10:19 fait ses preuves, et ça commence
10:21 avec la bûche signature de cette année,
10:23 concoctée par la toute nouvelle chef.
10:25 C'est un biscuit madeleine, c'est un biscuit
10:27 qui est très moelleux, et qui garde beaucoup d'humidité.
10:29 Ensuite, on a une compotée mûre et framboise
10:31 avec de la liqueur chambord,
10:33 et on a travaillé une bavaroise à la vanille givrée,
10:35 donc c'est une approche très gourmande,
10:37 douce, et c'est aussi se dire,
10:39 à la fin d'un repas, quand on a bien mangé,
10:41 qu'est-ce qui est agréable, et c'est là l'idée
10:43 de reprendre une deuxième part.
10:45 Un savoir-faire mis en oeuvre à Fleurs de Loire,
10:47 qui permettra peut-être de tendre vers une
10:49 troisième étoile lors de la prochaine cérémonie
10:51 du Guide Michelin en mars 2024.
10:53 Voilà !
10:55 Tendre vers une troisième étoile, n'est-ce pas ?
10:57 Non, mais on... Voilà ! Avec ses belles recrues.
10:59 Je pense qu'on travaille tous pour aller
11:01 dans l'excellence, aller jusqu'au bout de nos convictions,
11:03 et c'est vrai que,
11:05 voilà, je me suis fixé des objectifs
11:07 dans ma vie, j'ai essayé de tracer une ligne.
11:09 Quand j'ai annoncé à ma maman
11:11 que j'allais investir autant d'argent dans un
11:13 bâtiment et qu'on allait être 120 sur le
11:15 pôle Fleurs de Loire, elle m'a dit "mais t'es complètement fou,
11:17 mon fils !" Et aujourd'hui, je pense qu'elle
11:19 est super fière, et elle a toujours été fière,
11:21 mais voilà, c'est des risques à prendre, et en tous les cas,
11:23 oui, on tend vers l'excellence et d'aller
11:25 jusqu'au bout, en fait. - Grâce à Florence
11:27 Le Sage, notamment. C'est votre
11:29 pâtisserie préférée également, ce qu'on vient de voir ?
11:31 - En fait, Flore, là, on a fait
11:33 justement cette bûche,
11:35 et pour qu'elle soit hyper digeste,
11:37 alors, on a entendu des murs,
11:39 n'oubliez pas que, malgré tout
11:41 ce qu'on pourrait croire, et c'est là où je lui fais découvrir
11:43 des choses, c'est que les murs sauvages,
11:45 on peut encore les ramasser en ce moment, quoi.
11:47 Et jusqu'au premier gel. Là, en ce moment,
11:49 je ramasse les pieds de mouton, ça m'arrive très
11:51 souvent de manger deux, trois petites murs qui traînent encore
11:53 par là. Donc voilà, en fait, ce qui est intéressant,
11:55 c'est que, Florence
11:57 disait tout à l'heure, je lui fais tout découvrir,
11:59 c'est qu'en fait, elle n'avait pas l'habitude de ça.
12:01 Quand t'es chef pâtissier
12:03 à Paris, t'as une mercuriale, tu regardes
12:05 ce qu'il y a sur la mercuriale, et terminé.
12:07 Quand t'es à la campagne, tu vas te promener dans les bois,
12:09 tu vas au jardin, tu touches des herbes,
12:11 tu touches des fleurs, tu manges un petit
12:13 fruit qui passe par là, et tu dis "Waouh, c'est ça, en fait".
12:15 Et là, en fait, c'est un petit clin d'œil aussi
12:17 à la liqueur Chambord, puisque c'est
12:19 une liqueur emblématique, et qui a ses notes
12:21 de fruits rouges, justement. - Alors,
12:23 j'ai entendu que vous étiez également fan
12:25 d'actualité et de politique, ça tombe bien,
12:27 puisque Extralocal, c'est aussi un peu ça.
12:29 Et on commence sur ces sujets-là
12:31 par la question cash,
12:33 et c'est Jefferson Desport qui vous la pose,
12:35 sur un sujet d'actualité. - Oui. Christophe, et on a
12:37 parlé de beaucoup de gastronomie, on va continuer,
12:39 mais simplement une question d'actualité,
12:41 justement, on est en plein débat sur la loi Immigration,
12:43 un des volets de ce texte vise
12:45 à régulariser les travailleurs sans papier
12:47 dans les métiers en tension, la restauration fait partie
12:49 des métiers en tension, est-ce que vous attendez
12:51 une telle mesure, est-ce que c'est une nécessité ?
12:53 Et je rappelle que vous êtes à la table, à la tête
12:55 d'établissons étoilés.
12:57 - Oui, alors, encore une fois,
12:59 c'est des sujets qui m'intéressent et pour lesquels
13:01 je suis très content de pouvoir partager ce moment
13:03 avec vous. On voit que
13:05 après Covid,
13:07 il y a énormément d'étrangers, en fait,
13:09 qui sont repartis dans leur pays,
13:11 d'autres qui sont arrivés,
13:13 et malheureusement, qui n'ont pas pu tous travailler.
13:15 Pour moi, en tous les cas, aujourd'hui,
13:17 je me suis toujours battu, j'ai toujours eu
13:19 des Japonais,
13:21 mais même des personnes
13:25 du Maghreb,
13:27 des Ukrainiennes,
13:29 voilà, on a aussi beaucoup d'Ukrainiens
13:31 avec nous, parce que c'est des gens qu'on a
13:33 accueillis sur notre territoire
13:35 et qu'il faut qu'on permette aujourd'hui de pouvoir
13:37 travailler et de pouvoir évoluer,
13:39 et c'est des gens qu'on a depuis deux ans chez nous
13:41 et que demain, je n'ai pas envie de voir partir,
13:43 donc je me bats aussi pour qu'ils puissent avoir leur papier,
13:45 parce que c'est plus facile
13:47 quand on est chef étoilé et qu'on a la notoriété
13:49 sur un bâtiment, en expliquant que
13:51 ces gens-là sont parties intégrantes
13:53 de ma maison, et que si demain, ils
13:55 partent, ça me fera un coup.
13:57 - Vous entendez ce débat politique, pour toi, avec une partie
13:59 de la droite, l'extrême droite, qui ne veut pas entendre
14:01 parler de ces régularisations, vous leur dites
14:03 quoi ? Vous leur dites "mais prenons
14:05 pied dans la réalité, allez en cuisine,
14:07 voir ce qu'il se passe". - Malheureusement, aujourd'hui, je ne peux pas
14:09 prendre position sur tel ou tel
14:11 parti politique, parce que ce n'est pas ma volonté
14:13 et je ne suis pas là pour
14:15 montrer du doigt qui que ce soit. Ce que je peux
14:17 juste dire, c'est qu'il y a des gens très très
14:19 bien, qui veulent travailler,
14:21 qui veulent s'intéresser à la France,
14:23 à notre territoire, à notre gastronomie,
14:25 mais pas qu'eux, à tous les métiers aussi
14:27 qui sont en manque de personnel
14:29 aujourd'hui, et que ces gens-là, oui, il faut
14:31 les régulariser, donc peu importe
14:33 quel parti politique on est
14:35 aujourd'hui, je pense qu'il faut porter une attention
14:37 à l'humain avant tout. - Et c'est aux chefs d'entreprise
14:39 que vous êtes, de se battre pour
14:41 faire en sorte que
14:43 ces immigrés deviennent légals ?
14:45 - Bien sûr, surtout quand on est chef d'entreprise,
14:47 je pense qu'aujourd'hui, il faut surtout aller taper à la
14:49 préfecture et leur expliquer que
14:51 on a besoin de ces personnes qui nous entourent,
14:53 qu'elles soient de n'importe quel pays
14:55 et s'ils sont français,
14:57 pourquoi pas ? Mais aujourd'hui,
14:59 il faut bien savoir que
15:01 ce n'est pas qu'avec les français qu'on va réussir à travailler.
15:03 - En tout cas, on entend
15:05 un regret peut-être sur le rejet
15:07 de ce projet de loi.
15:09 - Je pense qu'il faut
15:11 surtout que ce projet de loi soit bien
15:13 ficelé, carré, bien apporté.
15:15 On en a besoin.
15:17 On en a besoin parce qu'il ne faut pas non plus
15:19 que le territoire se fasse
15:21 envahir avec des personnes qui
15:23 ne travaillent pas ou qui soient
15:25 laissées un peu à l'abandon dans la rue.
15:27 Donc bien sûr, il faut quand même ficeler
15:29 les choses, mais en tous les cas
15:31 donner les papiers aux personnes
15:33 qui veulent travailler et s'investir à nos côtés.
15:35 - Justement, juste un dernier mot, Christophe, les Ukrainiennes
15:37 dont vous parliez, qui sont dans votre restaurant, ce sont des réfugiés,
15:39 des gens qui ont quitté l'Ukraine à cause
15:41 de la guerre, ou qui étaient là avant ?
15:43 - C'est des gens qui ont quitté l'Ukraine à cause de la guerre
15:45 et sincèrement,
15:47 j'ai même la chair de poule de vous en parler,
15:49 parce que c'est des gens qui pleuraient quand je les ai accueillis
15:51 et qui aujourd'hui sont complètement épanouis,
15:53 qui parlent français,
15:55 et qui sont à nos côtés depuis le début,
15:57 parce que quand on ouvre un pôle comme Fleur de Loire
15:59 où il faut 120 personnes, je peux vous garantir
16:01 qu'il faut se lever les manches et y aller,
16:03 parce qu'il faut les trouver. - Avec une expérience dans la gastronomie,
16:05 c'était des cuisiniers, des gens qui connaissaient la cuisine,
16:07 parce que votre niveau d'excellence,
16:09 forcément ça ne s'improvise pas ? - Aujourd'hui,
16:11 j'ai deux jeunes qui sont en salles,
16:13 j'en ai une qui était infirmière,
16:15 et l'autre qui était
16:17 également en service en Ukraine,
16:19 donc voilà, elles n'étaient pas
16:21 toutes les deux du métier, j'ai des personnes qui sont aussi
16:23 dans les étages,
16:25 j'ai des personnes un petit peu partout en fait,
16:27 et je crois que je dois avoir quatre Ukrainiennes
16:29 en tout et pour tout.
16:31 - Ça tombe bien que vous parlez justement
16:33 des Ukrainiennes
16:35 et des Ukrainiens,
16:37 puisque ça fait partie des trois
16:39 "Unes" que je vous propose, ça aussi c'est une de nos rubriques,
16:41 je vous propose de choisir parmi les trois "Unes",
16:43 alors on avait évoqué déjà
16:45 la gifle, la fameuse gifle
16:47 qui était la "Une" de Sud-Ouest,
16:49 que vous pouvez voir,
16:51 "20 minutes" proposée récemment,
16:53 "Humour vert",
16:55 on peut reparler dans ce cas-là de la Com 28,
16:57 l'environnement sont aussi des thématiques
16:59 très actuelles, et le "Telegram"
17:01 justement, qui titrait
17:03 il y a quelques jours, "L'Europe hésite,
17:05 l'Ukraine tremble",
17:07 sachant que
17:09 l'Ukraine reste au port de l'Europe, mais
17:11 l'Europe étudie le dossier à présent.
17:13 Est-ce qu'il y a une "Une" que vous souhaiteriez choisir ?
17:15 - Je vais vous dire sincèrement, est-ce que je dois
17:17 vraiment en choisir une ? Je vais vous parler
17:19 de l'Ukraine, parce que pour moi c'est quelque chose
17:21 qui me touche particulièrement,
17:23 et où je me dis qu'il faut vraiment aider
17:25 ce pays quand on voit comment on a été bloqué
17:27 dans le monde, pour pouvoir
17:29 nourrir les gens,
17:31 tout ça, parce qu'on a estimé qu'aujourd'hui
17:33 il fallait se battre pour un territoire,
17:35 mais je pensais sincèrement qu'à l'époque
17:37 où on vit, on avait dépassé
17:39 tout ça, et qu'on n'avait plus besoin
17:41 de chars d'assaut pour pouvoir trouver des solutions.
17:43 Donc ça c'est vraiment
17:45 je pense, un phénomène qui...
17:47 Je vous disais, tous les soirs,
17:49 je regarde les infos, parce que pour moi c'est important
17:51 de voir où on évolue et comment on évolue,
17:53 et puis après,
17:55 mes convictions avec l'impact environnemental,
17:57 parce que je pense que
17:59 on n'est pas les meilleurs,
18:01 et il faut bien regarder un peu
18:03 ce qui se passe à l'étranger, parce que sincèrement,
18:05 on prend beaucoup de retard sur plein de points.
18:07 Je reviens de Chine, alors certes,
18:09 j'ai un bilan
18:11 carbone qui est un peu naze en ce moment,
18:13 parce que je valorise beaucoup
18:15 mon métier, et donc je vais beaucoup
18:17 à l'étranger pour valoriser aussi ma région,
18:19 mais je reviens de Chine,
18:21 et j'ai été notamment à Hangzhou,
18:23 qui sincèrement est énormément
18:25 en avance par rapport à nous,
18:27 sur tout ce qui est voiture électrique,
18:29 il n'y a pas un seul scooter à l'essence, il n'y a que des scooters électriques,
18:31 et on voit qu'ils sont là depuis très longtemps,
18:33 et il y a plein, plein
18:35 de bienveillance sur le tri et sur toutes ces choses-là.
18:37 Donc, on a
18:39 beaucoup, beaucoup de points à faire
18:41 évoluer et rapidement.
18:43 Un autre point qui me désole complètement,
18:45 c'est de voir des panneaux photovolcaïques
18:47 dans nos champs, quoi. Laissez nos
18:49 champs tranquilles, alors à chaque fois, on dit
18:51 "Ah bah oui, mais c'est des terres qui sont pauvres,
18:53 c'est normal, machin", mais
18:55 on a suffisamment aujourd'hui
18:57 de grands hangars,
18:59 des grands lieux de stockage où on peut mettre des panneaux
19:01 sans problème, obligés
19:03 à toutes les nouvelles constructions
19:05 qui ne sont pas proches
19:07 de lieux historiques, de mettre
19:09 aussi des panneaux. Il y a plein de solutions aujourd'hui,
19:11 et c'est là où je pense qu'il faut
19:13 aller de l'avant. - C'est le chef paysan
19:15 qui parle, comme ça vous définissez ?
19:17 - C'est le chef paysan, c'est le chef amoureux
19:19 de l'environnement,
19:21 amoureux de la France, amoureux du monde, et amoureux
19:23 de l'humain avant tout.
19:25 - L'humain est peut-être des bas prix,
19:27 de temps en temps, en tout cas
19:29 on sent l'inflation en ce moment, on va en parler,
19:31 en cette période de fête,
19:33 les Français quand même se serrent de plus en plus
19:35 la ceinture, et pourtant
19:37 les fêtes approchent, il faut cuisiner,
19:39 si possible les bons produits. Voici une suggestion
19:41 qui nous vient des Hauts-de-France,
19:43 un chef cuisinier, vous connaissez peut-être,
19:45 Jean-Michel Descloux, nous propose
19:47 une recette pour manger
19:49 bien, bon, et pas cher.
19:51 (Générique)
19:53 - Pour les fêtes, se faire plaisir
19:57 à table sans se ruiner relève parfois
19:59 de l'épreuve sportive. Ce matin-là,
20:01 sur le marché d'Amiens, les clients
20:03 n'ont qu'une idée en tête, réduire la note
20:05 dans l'assiette. - Nous d'abord, on est invités
20:07 chez nos enfants, mais on donne
20:09 chacun son plat, on apporte
20:11 chacun son plat. - Au lieu de deux entrées,
20:13 il n'y en aura qu'une, même si elle sera festif.
20:15 - Bien manger sans se ruiner,
20:17 le chef Jean-Michel Descloux, c'est en effet une spécialité.
20:19 Dans son atelier, le chef nous propose
20:21 une entrée alléchante et à moindre coût,
20:23 finger de saumon fumé au poivre
20:25 de timut. La recette
20:27 commence tout en gourmandise par une balotine
20:29 au fromage frais. Quant au saumon,
20:31 produit coûteux, quelques
20:33 alternatives existent. - On peut
20:35 faire aussi cette recette-là avec du flétan
20:37 fumé, voilà,
20:39 on peut partir, puis fumer
20:41 son poisson
20:43 soi-même, si on veut. Donc là,
20:45 la petite technique, c'est de bien rouler
20:47 le saumon fumé
20:49 pour faire un joli balotin.
20:51 - Une fois le balotin bien serré,
20:53 ne reste plus qu'à le laisser reposer
20:55 au froid quelques minutes.
20:57 Le temps de réaliser la sauce, un mélange
20:59 d'ingrédients du quotidien, mayonnaise
21:01 et moutarde aromatisée, avec en option...
21:03 - La vodka.
21:05 - Avec modération.
21:07 Des produits simples et gourmands,
21:09 voilà la recette d'une assiette à moindre
21:11 frais. Pour ces pickles d'oignon,
21:13 il ne faudra débourser qu'à peine quelques centimes.
21:15 - Ce sont des oignons
21:17 avec un temps pourtant
21:19 vinaigre, eau
21:21 et grenadine,
21:23 une très bonne grenadine bien colorée.
21:25 Ensuite, je verse ce liquide
21:27 bouillant sur mes oignons
21:29 avec des épices, l'anis étoilé,
21:31 le clou de girofle,
21:33 le bâton de cannelle, du thym, du laurier,
21:35 ces épices qui nous rappellent
21:37 Noël. - Coût total de cette
21:39 entrée festive, un peu moins de 5 euros.
21:41 Ne manque plus qu'un peu de moutarde japonaise
21:43 pour le piquant, de popcorn de
21:45 sarrasin pour le croquant et bien sûr,
21:47 un dressage d'exception, mais ça,
21:49 ça ne coûte rien.
21:51 - Et voilà, ça ne coûte rien, moins de 6 euros.
21:53 Vous connaissiez cette recette, chef ?
21:55 - Oui, alors ça c'est...
21:57 - Vous en avez eu une aussi comme ça ?
21:59 - Là on est vraiment dans la recette de maman,
22:01 on étale justement son saumon fumé,
22:03 on met un petit peu de fromage frais, même,
22:05 on peut prendre du fromage frais ou même
22:07 de la cream cheese, on roule
22:09 et après on se fait des petits rouleaux et ça peut être joli.
22:11 - C'est chouette, ça marche toujours bien.
22:13 - Vous en avez eu une aussi rapidement ?
22:15 À Bakou, 5 euros ?
22:17 - Sincèrement, je pense que... - Pas dans vos établissements en tout cas.
22:19 - Non, mais déjà, sincèrement,
22:21 je pense que pour le plat, on choisit toujours
22:23 une belle volaille et sincèrement,
22:25 si on arrive à aller trouver
22:27 quelqu'un qui fonctionne bien à côté
22:29 de chez soi, moi pour moi,
22:31 la volaille, ça reste la viande
22:33 festive de Noël
22:35 et c'est important. - Excellent.
22:37 Est-ce que vous ressentez, c'est vrai qu'on parle beaucoup d'inflation,
22:39 c'est notre rubrique anti-inflation d'ailleurs,
22:41 vous ressentez-vous
22:43 dans vos cuisines, dans vos achats, parmi les
22:45 consommateurs, cette
22:47 inflation qui est prégnante,
22:49 même si les choses s'arrangent ? - Bien sûr, mais l'inflation
22:51 elle est là, on la voit, les produits
22:53 laitiers c'est une catastrophe
22:55 et ça je pense qu'il faudrait vraiment se creuser
22:57 aussi et essayer de comprendre pourquoi
22:59 moi les personnes que
23:01 je côtoie et notamment sur
23:03 la production de lait, parfois ils ont du
23:05 mal à vendre alors que finalement nous, tout a
23:07 explosé. Mais quand je dis tout,
23:09 c'est tous les produits en général
23:11 et que ça soit le poisson, la viande,
23:13 les légumes ou les produits laitiers,
23:15 c'est impressionnant. - Il y a des produits laitiers,
23:17 il y en a plein d'autres, on va
23:19 peut-être parler de poisson, de pêche
23:21 avec la Bretagne et Laetitia ?
23:23 Tu as une question pour le chef ? - Oui,
23:25 j'en ai même deux en fait parce que
23:27 je crois que vous ne cuisinez plus,
23:29 vous ne travaillez plus avec les poissons pêchés
23:31 en mer alors qu'il y a quand même,
23:33 même si bon, ok, c'est pas sur le centre-ville
23:35 de Loire mais ça reste des produits français.
23:37 Pourquoi ce choix ?
23:39 Et deuxièmement, je crois que vous ne
23:41 cuisinez plus non plus l'anguille
23:43 et le ministre de la mer,
23:45 donc Hervé Berville, avait tendance
23:47 à dire que le stock d'anguille
23:49 dans certains territoires
23:51 était redevenu correct et qu'on pouvait
23:53 repêcher l'anguille
23:55 au lieu de ce que
23:57 l'Europe préconise,
23:59 c'est-à-dire d'interdire l'anguille
24:01 dans toute l'Europe parce qu'il y a deux, trois
24:03 territoires qui sont en carence,
24:05 qu'est-ce que vous en pensez et est-ce que vous seriez
24:07 prêt si l'anguille repart
24:09 chez vous à la recuisiner ?
24:11 - Alors, il y a deux questions
24:13 qui sont très intéressantes, j'adore
24:15 les poissons de mer, j'adore les coquillages
24:17 en l'occurrence aussi,
24:19 sauf que moi je suis à Blois et
24:21 j'ai la Loire qui coule juste devant
24:23 mon état de mission. - Et c'est aussi le Chirac dans la Loire, c'est pas terrible.
24:25 - Au restaurant Christophe,
24:27 sur le 2 étoiles Michelin,
24:29 zéro poisson de mer,
24:31 hormis sur le menu du 31.
24:33 Donc vous voyez, quand même, au 31,
24:35 on aime bien aller chercher
24:37 quelques poissons et fruits de mer
24:39 par excellence. Et après, sur mon
24:41 deuxième restaurant, qui est le restaurant Amourblanc,
24:43 là on travaille avec
24:45 un peu de mer et un peu de Loire parce que
24:47 la Loire n'est pas suffisamment productive
24:49 pour mettre
24:51 tous mes restaurants que sur
24:53 des poissons d'eau douce, puisque à la table d'à côté
24:55 à Ardon, là on est également
24:57 100% poissons d'eau douce.
24:59 Donc Amourblanc, voilà, c'est sur mon complexe
25:01 fort de Loire, on essaie de marier un peu
25:03 les deux. J'adore les produits de mer,
25:05 ils sont super, sauf qu'on a dénigré
25:07 pendant nombreuses années les poissons
25:09 d'eau douce,
25:11 le goût de vase, le goût de terre,
25:13 c'est plein d'arrêtes,
25:15 la pollution, voilà.
25:17 Aujourd'hui, la Loire
25:19 et le reste, ok ?
25:21 La Loire, c'est le seul fleuve en Europe
25:23 à être classé à l'UNESCO,
25:25 elle a été classée en 2000, donc on aura
25:27 monté les barrages, les seuls retenus,
25:29 c'est les retenus d'eau pour les centrales électriques,
25:31 parce que si demain on enlève tout ça, on sera un peu mal,
25:33 mais elle est vraiment sauvage,
25:35 en fait, la Loire. Et aujourd'hui, elle monte
25:37 et elle descend en fonction de la pluie,
25:39 en fonction des sécheresses, et elle a retrouvé
25:41 justement cet esprit naturel avec
25:43 le retour des castors, le retour des oiseaux,
25:45 et pour le coup,
25:47 on a une biodiversité dans la Loire
25:49 qui est très intéressante. Donc aujourd'hui,
25:51 on ne consomme pas que le sandre,
25:53 le brochet et la perche, mais nous,
25:55 on a bien valorisé la brême,
25:57 l'aspe, le silure...
25:59 - Ah, ça tombe bien, on va passer
26:01 de la Loire à la Garonne.
26:03 - Alors, Jefferson,
26:05 vous l'avez mis entre parenthèses,
26:07 vous l'avez cuisiné, Michel disait,
26:09 aujourd'hui, vous avez choisi de la préserver, en fait.
26:11 - L'anguille, alors, pour être franc avec vous,
26:13 je suis pêcheur, puisque j'ai été champion
26:15 cadet de pêche au cou de région Centre,
26:17 donc j'ai pêché dans tous
26:19 les étangs, les rivières
26:21 et la Loire, en l'occurrence,
26:23 et j'ai vu ce fleuve
26:25 être complètement différent, donc ça fluctue,
26:27 en fait, parfois on a des piques
26:29 de certains poissons, on a eu beaucoup
26:31 de cendres, il y a 40 ans, on pêchait
26:33 à la canne avec un asticot, on prenait un cendre,
26:35 ce qui n'est pas normal.
26:37 Et on a eu aussi...
26:39 L'anguille a été classée nuisible
26:41 dans les années 60, donc ça veut dire
26:43 que nuisible, il fallait l'exterminer,
26:45 en fait. Quand on classe un poisson
26:47 nuisible, c'est dangereux pour la biodiversité,
26:49 parce que ça veut dire qu'il faut
26:51 quand même qu'on l'enlève carrément de l'eau.
26:53 Et aujourd'hui, on se dit "ah ben mince,
26:55 il y a moins d'anguilles", et je
26:57 vous garantis qu'aujourd'hui, il y a
26:59 beaucoup moins d'anguilles. Quand je suis revenu
27:01 dans la région en 2014,
27:03 l'anguille, ça se pêche en Loire avec des
27:05 bocelles, les bocelles c'est des cônes
27:07 avec un petit tube derrière,
27:09 et en fait, elle rentre dedans et elle se
27:11 retrouve emprisonnée. Et aujourd'hui, il y en a
27:13 beaucoup, beaucoup moins. Donc il faut les laisser
27:15 tranquilles, c'est important. Il faut les laisser tranquilles.
27:17 En Loire, si demain vous estimez
27:19 que les ressources en mer, elles sont suffisantes,
27:21 il faut y aller.
27:23 Mais en tous les cas, en Loire, aujourd'hui, moi je le dis,
27:25 il ne faut plus pêcher les anguilles en Loire.
27:27 - Il nous reste quelques minutes,
27:29 Marie-Anne, très court. - Très court,
27:31 mais il y a aussi Renaud qui a une question.
27:33 - Renaud, mais je veux absolument qu'on parle
27:35 du silure avant qu'on se quitte. - Ah oui.
27:37 - Vas-y, je ne te laisse pas aller du silure.
27:39 Vous avez mis ce poisson qui a une vraiment sale
27:41 réputation, qui est à votre carte, aux deux étoiles
27:43 Michelin, vous avez du silure. Expliquez-nous
27:45 pourquoi, et surtout,
27:47 comment on fait ? Et je reviens à cette sale réputation
27:49 du silure qui est tout le temps présente sur les réseaux sociaux
27:51 parce que plus la prise est grosse,
27:53 plus on la met en avant, mais on ne sait pas que derrière, ça se mange.
27:55 - Alors, vous savez déjà... - C'est peut-être
27:57 un peu l'aspirateur des fleuves, ça, non ?
27:59 - Non, mais c'est une question que j'ai tous les jours, que j'adore
28:01 par-dessus tout, et que la première chose
28:03 que je réponds aux personnes qui me posent
28:05 cette question-là, je leur dis, vous savez, quand vous avez
28:07 votre voisin, un nouveau voisin
28:09 qui s'installe à côté de chez vous, la première
28:11 chose que vous faites, c'est de le dénigrer
28:13 avant de le connaître. Eh bien, le silure,
28:15 c'est la même chose. On l'a dénigré avant de le connaître.
28:17 Et aujourd'hui, on commence à s'y intéresser,
28:19 donc bien entendu, on le voit de plus en plus,
28:21 et on en parle de plus en plus,
28:23 et en tous les cas, le silure,
28:25 on en a en abondance en Loire,
28:27 donc il faut le travailler. Et le silure,
28:29 c'est comme la lote, c'est une vertèbre centrale,
28:31 deux beaux filets de chaque côté,
28:33 et après, c'est une chair blanche,
28:35 comme la lote, qui n'est pas marquée, qui est hyper moelleuse.
28:37 On peut également travailler les joues,
28:39 parce que c'est des poissons qui sont assez gros,
28:41 et notamment avec les ventrèches,
28:43 on arrive à faire des produits séchés également.
28:45 Donc c'est un produit qu'on peut utiliser
28:47 et travailler assez facilement en restauration.
28:49 - On reviendrait à "Milité de silure".
28:51 - Vous goûtez chez vous...
28:53 - Il faut se mettre au silure.
28:55 - En Loire, en fait, ils vivent sur le sable
28:57 et les galets, donc...
28:59 Et arrêtez de dire que c'est des aspirateurs de tout.
29:01 - C'est vrai qu'il a mauvaise réputation.
29:03 On ne peut pas dire le contraire.
29:05 - On n'a jamais trouvé un petit chien
29:07 dans l'estomac d'un silure.
29:09 - Vous êtes rassurant.
29:11 - Ça reste des carnassiers.
29:13 - On termine par Renaud.
29:15 - Vous avez fait des efforts pour arriver
29:17 à cette éco-responsabilité.
29:19 Ma question est très simple.
29:21 On voit la consommation de pétrole augmente,
29:23 et ce, après la COP 28.
29:25 On va passer entre 2023 et 2024
29:27 de 102 millions de barils
29:29 à 104 millions de barils.
29:31 Votre combat,
29:33 dans lequel vous,
29:35 individuellement, vous êtes engagé,
29:37 n'est-il pas perdu d'avance ?
29:39 - Non, il n'est pas perdu.
29:41 Aujourd'hui, il faut se serrer les coudes,
29:43 avancer tous ensemble,
29:45 et essayer de s'améliorer
29:47 dans notre façon de vivre de tous les jours.
29:49 C'est ce que je disais tout à l'heure,
29:51 les transports en commun.
29:53 Aujourd'hui, il faut qu'on soit tranquille
29:55 et qu'on arrête de prendre notre voiture
29:57 pour aller sur une destination.
29:59 On fait des gros efforts
30:01 sur tout le monde ferroviaire.
30:03 On avait des rails et des choses comme ça
30:05 qui étaient usées.
30:07 Tout ce qui est électrique,
30:09 aujourd'hui, on a pris beaucoup de retard.
30:11 Beaucoup, beaucoup. Il faut qu'on avance dans ce sens
30:13 et qu'on s'améliore.
30:15 Plus on va être nombreux à promouvoir
30:17 le fait que ça soit bien d'acheter
30:19 une voiture électrique pour ses petits déplacements.
30:21 Parce que c'est sûr que quand on fait
30:23 de l'île jusqu'à Marseille, c'est plus compliqué.
30:25 Mais en tout cas, sur les petits déplacements
30:27 de tous les jours, c'est quand même bien
30:29 de se déplacer en électrique. Le vélo,
30:31 parce que c'est hyper important.
30:33 Et ça, il faut y aller. Il faut qu'on se serre
30:35 les mains. - Merci beaucoup, Christophe Hey.
30:37 - Merci à vous. - De l'avoir été sur notre plateau.
30:39 Je vous souhaite des bonnes fêtes, un bon réveillon.
30:41 Vous serez en cuisine, j'imagine ?
30:43 - Il faut, oui. Après, 24-25, on ferme.
30:45 Parce que Noël, pour moi, je suis de religion catholique.
30:47 Donc pour moi, c'est important de rester à la maison
30:49 avec sa famille et de partager ce repas.
30:51 Donc je ferme mon établissement complètement,
30:53 mes établissements, comme ça,
30:55 toute la famille et tout le personnel
30:57 est avec sa famille. Et à Paris, par contre,
30:59 31 et 1er, là, ça pousse
31:01 et on est à fond. - À fond.
31:03 Merci beaucoup, Christophe Hey. - Merci à vous.
31:05 - On va continuer de parler de métier de bouche avec notre 2e invité,
31:07 Baba Karouad. En attendant, voici notre
31:09 territoire hebdo signé Rose d'Une Pagesse,
31:11 spécial Noël.
31:13 [Musique]
31:15 [Musique]
31:17 - À Tours comme ailleurs,
31:19 une saveur un peu particulière
31:21 sur le marché de Noël,
31:23 avec une inflation qui donne le tournis
31:25 et ne s'en laisse pas compter.
31:27 - Dans les 100 euros, on est 3.
31:29 On est 3.
31:31 On est comme une petite fille de 3 ans et demi.
31:33 - Alors cette année, on voit que c'est
31:35 tendu pour tout le monde, voilà.
31:37 Les prix augmentent partout,
31:39 les matières premières augmentent, voilà.
31:41 - Budget serré,
31:43 panier moyen moins garni,
31:45 une sinistrose à laquelle
31:47 semblent échapper les produits locaux.
31:49 - Moi, je suis 100 % locale et 100 %
31:51 fabrication maison. - Ça plaît aux gens, ça ?
31:53 - Oui. C'est mon
31:55 5e marché de Noël. Si je fais
31:57 le marché de Noël, c'est que je suis sûre de ce que je vends.
31:59 - Selon une étude Cantar,
32:01 les Français dépenseront 8 % de moins
32:03 pour leur course de Noël que l'an passé.
32:05 Mais à Bordeaux, pas question
32:07 de gâcher le plaisir d'offrir.
32:09 - Pour les plus proches, on essaye
32:11 quand même de maintenir la somme
32:13 qu'on met tous les ans et de se faire plaisir
32:15 vu que c'est le moment où on peut se faire plaisir.
32:17 - On a des paniers assez conséquents malgré tout.
32:19 C'est Noël, donc c'est le moment
32:21 de tout donner.
32:23 - En fait, les gens ont gardé des sous pour cet événement.
32:25 - Et pour acheminer les cadeaux, on s'active du côté des plateformes logistiques.
32:27 Un défilé incessant de chariots
32:29 dans cet entrepôt girondin
32:31 pour traiter les commandes
32:33 issues du e-commerce.
32:35 - Le nombre de produits,
32:37 ça peut être dans la journée
32:39 du 12 000, du 13 000.
32:41 Ça dépend des jours après.
32:43 - Pour nous, pour le site de Cestas,
32:45 c'est un peu plus d'1,2 million
32:47 de colis expédiés.
32:49 Sur le site,
32:51 on a un peu plus de 1,2 million
32:53 expédiés.
32:55 Si on prend tous les sites C-Discount
32:57 en France, c'est plus de 2 millions
32:59 de colis. C'est toujours
33:01 une période intense pour nous,
33:03 la période de fin d'année.
33:05 - Des chariots donc, et aussi des robots.
33:07 Ils préparent la moitié des 100 000
33:09 colis expédiés quotidiennement.
33:11 Pour les fêtes, 67%
33:13 des Français ont prévu d'acheter un cadeau
33:15 en ligne, selon une étude
33:17 au Pignon Noué.
33:21 C'est la photo de l'espoir,
33:23 avant le grand départ.
33:25 Hospitalisés cette année,
33:27 ces drôles de petits lutins avaient deux rêves.
33:29 Guérir et rencontrer le Père Noël.
33:31 Ils ont réussi les deux.
33:33 - On a fait de la luge aussi,
33:35 sur une grande pente.
33:37 On s'est tous ramassés par terre.
33:39 C'était trop bien.
33:41 - On a vu Père Noël, il est là, gueulé.
33:43 - Grâce à l'association Magie à l'hôpital,
33:45 cinq familles se sont envolées
33:47 pour la Laponie.
33:49 Le plus mou, c'est le plus rostard
33:51 du 25 décembre, et ces contrées enneigées.
33:53 - Les enfants jouent à la luge
33:55 depuis plus d'une heure.
33:57 Je peux vous assurer que même à -15,
33:59 personne n'a froid.
34:01 - Ça change un peu de ce qui se passe
34:03 au quotidien.
34:05 - C'est complètement extraordinaire.
34:07 - Rendez-vous en 2024 avec d'autres
34:09 enfants bénéficiaires de l'association
34:11 qui auront laissé l'hôpital loin,
34:13 très loin derrière eux.
34:15 - Entre-temps, notre deuxième invité
34:17 nous a rejoint, Baba Karouad.
34:19 Merci d'être avec nous.
34:21 - Bonjour.
34:23 - Bonjour.
34:25 Un jeune entrepreneur à la tête
34:27 des bons buffets désormais.
34:29 Une agence culinaire qui fédère
34:31 des producteurs, des artisans
34:33 sur le grand marché de Toulouse.
34:35 Vous allez nous raconter un peu
34:37 de quoi il s'agit.
34:39 Je le disais en introduction,
34:41 vous avez été multirécompensé.
34:43 Par la Chambre de commerce et d'industrie,
34:45 par le MEDEF également,
34:47 lauréat du concours de la BPI,
34:49 la French Tech. Bravo.
34:51 - Merci.
34:53 - Beaucoup de récompenses.
34:55 Est-ce que vous avez déjà
34:57 une petite réaction sur le sujet que vous avez vu ?
34:59 Non ? Sur Noël ?
35:01 - Non.
35:03 - On va passer à la présentation
35:05 des éditorialistes qui vont vous interroger.
35:07 Je vous les présente tout de suite.
35:09 Il s'agit de Jefferson Desport,
35:11 président de Noël Aquitaine.
35:13 Nous avons une habitude,
35:15 le questionnaire de Proust.
35:17 - On va essayer de faire un peu plus connaissance avec vous.
35:19 Carouad, simplement,
35:21 vous êtes au croisement de beaucoup d'univers.
35:23 Vous êtes diplômé, vous êtes ingénieur
35:25 en mécatronique, on y reviendra peut-être.
35:27 Vous travaillez aussi dans le métier de bouche.
35:29 Tout ça se croise.
35:31 Est-ce qu'il y a une figure inspirante pour vous
35:33 à la lueur de tous ces univers ?
35:35 - Peut-être celui qui est à l'écoute de tous,
35:37 on va dire, sur ces métiers-là,
35:39 que ce soit l'ingénierie ou l'aspect culinaire,
35:41 on mène souvent des activités
35:43 où on répond à un besoin.
35:45 Derrière, c'est une forme d'écoute
35:47 constante, perpétuelle, qui permet d'associer
35:49 ces deux univers-là, l'ingénierie
35:51 et l'aspect culinaire.
35:53 - Et la figure qui incarne ça ?
35:55 - Quelqu'un qui vous inspire, vous en tout cas,
35:57 en tant que chef d'entreprise.
35:59 - Ce qui m'inspire et ce qui me stimule,
36:01 ça va être certainement l'écosystème
36:03 que je vis, on va dire.
36:05 Ça va être les concurrents,
36:07 les forces fédératrices, mes partenaires aussi.
36:09 On va dire, c'est la synergie
36:11 de tout ce monde-là, cette valeur qui est créée,
36:13 cette richesse qui est créée.
36:15 - Il n'y a pas eu un mentor dans votre parcours ?
36:17 - Un mentor ou une figure qui vous a
36:19 inspiré toute votre vie ?
36:21 - C'est le propre ingénieur qui nous fait une synthèse.
36:23 - Complètement. Je dirais que c'est probablement
36:25 mon père, qui est, lui, entrepreneur
36:27 depuis un petit moment.
36:29 - Votre père qui est horloger.
36:31 - Exactement. Avec une facette également
36:33 sur la bijouterie, surtout.
36:35 - Horloger et bijouterie, c'est le côté technique.
36:37 Deuxième question du questionnaire
36:41 de proses qui vous sera posée par Laëtitia Lallement,
36:43 qui est journaliste au Télégramme et qui
36:45 représente la Bretagne dans notre émission. Laëtitia.
36:47 - Bonjour, Babacar.
36:49 Vous avez trois sociétés, je crois.
36:51 Les Bon Buffet,
36:53 La Solution Origine
36:55 et La Coterie Française. Est-ce qu'on trouve
36:57 le temps de lire dans tout ça ?
36:59 Et si oui, quel est votre livre de chevet du moment ?
37:01 - C'est un livre qui
37:03 est, on va dire,
37:05 plutôt sur du développement personnel.
37:07 Aujourd'hui, j'ai pas
37:09 l'esprit assez posé, on va dire,
37:11 pour des livres qui me font voyager.
37:13 J'écoute plutôt de la musique.
37:15 Mais sur un livre, je dirais que c'est celui
37:17 de Moussa Kamara, qui est un entrepreneur
37:19 parisien qui a raconté son histoire
37:21 sur ton ouvrage. Donc, l'ai déterminé.
37:23 On va dire que ça va être celui-ci, en ce moment.
37:25 - Je vois qu'il y a un connaisseur aussi.
37:27 Renaud connaît ce livre
37:29 et d'ailleurs, ce sera votre troisième
37:31 interviewer. Il représente 20 minutes TV,
37:33 dont il est rédacteur en chef,
37:35 et l'île de France. Vous avez votre question,
37:37 Proust, pour Papacart. - Moi, j'aimerais savoir,
37:39 enfant, à quoi vous réviez ?
37:41 Est-ce que vous réviez d'être
37:43 chef d'entreprise ? - Alors,
37:45 non, parce qu'à l'époque,
37:47 je baignais dans un environnement
37:49 qui ne me permettait pas de penser à ça.
37:51 Mon père était entrepreneur, ma mère aussi
37:53 était entrepreneuse, elle était dans un restaurant.
37:55 Donc, effectivement, pour moi, c'était la vie normale quand j'étais petit.
37:57 Donc, j'ai grandi dans un quartier
37:59 assez éloigné de la ville de Toulouse.
38:01 Donc, très souvent, nos quotidiens
38:03 se projettent uniquement
38:05 aux horizons qu'on a là, devant nous.
38:07 Donc, effectivement, quand on est jeune,
38:09 on ne peut pas forcément penser à l'entreprendre,
38:11 même si chacun, parmi
38:13 ma famille, avait une volonté,
38:15 c'était de pouvoir créer quelque chose.
38:17 On est très orienté autour de l'art dans notre famille.
38:19 Donc, le métier de la création,
38:21 de l'art,
38:23 de la culture, c'est quelque chose qui a été
38:25 beaucoup présent chez nous, et ça a formé,
38:27 on va dire,
38:29 de la singularité chez chacun.
38:31 – Et cette alliance entre le métier de votre père
38:33 et de votre mère, finalement, restauratrice
38:35 et horloger, bijoutier.
38:37 Bon, on vous connaît déjà un petit peu mieux.
38:41 Alors, vous avez vu les trois journaux
38:43 représentés ici, il y en a toujours
38:45 plusieurs qui passent dans Extra Locale.
38:47 Je vais vous reproposer
38:49 les unes récentes
38:51 de ces journaux
38:53 de cette semaine,
38:55 et vous allez choisir celles
38:57 qui vous inspirent le plus.
38:59 Et le journaliste derrière ce journal
39:01 va vous poser une question, ce qu'on appelle
39:03 ici la question cash, à Pâques-Arouade.
39:05 Alors, regardez, les journaux de la semaine,
39:07 je vous propose Le Télégramme,
39:09 qui titre pas seulement sur les sujets bretons,
39:11 regardez, L'Europe hésite, L'Ukraine tremble,
39:13 L'Ukraine qui est donc
39:15 à la porte de l'Europe avec
39:17 cette hésitation de l'intégration
39:19 européenne, en tout cas le processus d'adhésion
39:21 est lancé, Sud-Ouest
39:23 qui revient avec cette une
39:25 la gifle, la claque, qui était à la une
39:27 de nombreux quotidiens d'ailleurs,
39:29 la claque sur la loi immigration
39:31 rejetée,
39:33 et 20 minutes, représentée par Renaud,
39:35 qui titre sur l'humour vert,
39:37 ce qui nous permet également de parler par exemple
39:39 de la COP 28. Est-ce qu'il y a un sujet
39:41 qui vous intéresse davantage et sur lequel
39:43 vous souhaiteriez réagir ?
39:45 Et le journaliste va vous poser la question cash qui va avec.
39:47 Très bien, celui de la COP 28 ?
39:49 Alors, c'est Renaud,
39:51 absolument. 20 minutes,
39:53 humour vert, est-ce que c'est de l'humour ou pas cette question
39:55 cash ? Justement, est-ce que vous
39:57 pensez qu'on peut rire avec
39:59 l'environnement, en tout cas il y a quelques
40:01 spectacles qui sont organisés autour
40:03 de cela, le fait que la COP 28
40:05 soit organisée à Dubaï, est-ce que ça,
40:07 ça vous a fait rire ?
40:09 Ça ne m'a pas spécialement fait rire, par contre
40:11 ce que je peux dire, parce que c'est effectivement un sujet que
40:13 je traite tous les jours dans mon quotidien,
40:15 voilà, j'ai une activité qui est orientée
40:17 autour de la RSE avec
40:19 d'énormes facettes, on va dire, autour de l'écologie
40:21 et de la nouvelle économie.
40:23 Donc aujourd'hui, je suis déjà
40:25 ravi qu'on aborde ce sujet avec
40:27 sérieux.
40:29 Ce qui m'importe sur un sujet
40:31 comme celui-ci, c'est les finalités qui vont
40:33 en découler. C'est vraiment celui-ci.
40:35 Alors justement, est-ce que
40:37 ce qui sort de la COP 28
40:39 vous donne de l'espoir, ou alors
40:41 il y a un retard à l'allumage
40:43 et on est complètement, on sera
40:45 totalement battu par rapport au fameux
40:47 rapport du GIEC, vous le savez, qui donne très peu d'échéances
40:49 pour pouvoir changer ?
40:51 Effectivement, les délais sont courts,
40:53 les contraintes et les
40:55 critères à considérer sont nombreux.
40:57 Donc il faut essayer d'allier
40:59 l'ensemble de ces éléments-là pour que tous les
41:01 pays puissent se retrouver. Chaque pays
41:03 peut avancer à sa propre vitesse. On a la chance
41:05 d'être dans un pays où on a la possibilité d'accélérer
41:07 pour aller un peu plus loin. Certains pays plus
41:09 reculés sont, eux, malheureusement
41:11 contraints de consommer encore une fois
41:13 de l'énergie fossile. Mais je reste quelqu'un de
41:15 très optimiste sur ce sujet-là.
41:17 Je suis convaincu que les générations
41:19 changent. Je fais partie d'ailleurs
41:21 d'un groupe d'entreprise, je suis adhérent
41:23 au MEDEF, syndicalisé, et donc
41:25 effectivement on mène énormément de travaux sur ces sujets-là,
41:27 de transition écologique, de transition
41:29 économique, donc moi je suis vraiment optimiste
41:31 sur l'avenir de ces sujets-là.
41:33 Ce sera donc pas trop tard ?
41:35 Pas trop tard. Comment on met ça en pratique
41:37 Bakar Ouad, dans votre activité ? Parce qu'on
41:39 a parlé d'un mot de loucavore avec
41:41 Christophe Hay qui préfère le mot de terroirouiste.
41:43 Lui, un peu plus difficile à prononcer,
41:45 simplement comment vous alliez ça, cette préoccupation
41:47 environnementale
41:49 avec votre activité économique,
41:51 notamment centrée sur les métiers de bouche ?
41:53 Tout à fait. Alors quand j'ai lancé
41:55 l'activité des bons buffets, dans un premier temps
41:57 c'était pas une volonté de vouloir agir
41:59 sur le plan RSE.
42:01 J'ai été à l'écoute de ce
42:03 qui m'en parlait le plus. Alors RSE, il faut peut-être rappeler
42:05 ce que c'est. Responsabilité sociétale
42:07 des entreprises, absolument.
42:09 Donc quand j'ai lancé cette activité-là,
42:11 j'ai effectivement
42:13 eu à m'écouter
42:15 dans un premier temps une volonté de agir
42:17 positivement dans le milieu qui m'entourait.
42:19 Donc j'ai créé une activité qui permettait
42:21 de partager de la valeur avec
42:23 d'énormément d'acteurs, faisant en sorte
42:25 qu'il y ait une boucle vertueuse entre
42:27 le début et jusqu'à la fin d'une prestation événementielle
42:29 sur de la collecte de biodéchets,
42:31 sur du zéro déchet
42:33 en événementiel, faisant travail des
42:35 écoles d'insertion, en faisant
42:37 travail uniquement des structures qui fonctionnent
42:39 avec des bouteilles consignées. Donc il y a
42:41 énormément de choses. Lorsque les prestations sont grandes,
42:43 on a la possibilité de redistribuer
42:45 les produits qui n'ont pas rompu la chaîne de froid
42:47 à des structures comme la Croix-Rouge, la Banque
42:49 Alimentaire. Donc l'idée, dans un premier temps,
42:51 c'était d'avoir une démarche
42:53 positive sur l'environnement qui m'entourait.
42:55 Ensuite, on est allé un tout petit peu plus
42:57 loin pour considérer justement ces
42:59 aspects écologiques en centralisant
43:01 le volet transport de marchandises
43:03 vers le lieu événementiel. Donc c'est quelque chose que je traite
43:05 quotidiennement. Donc en tout cas, c'est possible
43:07 concrètement d'agir, d'avoir une
43:09 démarche entreprenariale claire,
43:11 avec des objectifs écologiques
43:13 et économiques en même temps. - Alors sur les
43:15 métiers nouveaux, je dirais que c'est possible.
43:17 Ensuite, on a toujours des métiers qui ont
43:19 on va dire un
43:21 ancrage sur le territoire et une emprise
43:23 sur le territoire, sur le tissu économique
43:25 qui les contraint, on va dire, d'apporter
43:27 de nouvelles solutions. Voilà.
43:29 J'ai développé une société qui est assez agile
43:31 et qui me permet du coup de répondre
43:33 à des sujets un peu plus complexes
43:35 de différentes manières. - Et ça vient
43:37 des entrepreneurs, on n'est peut-être pas forcément obligé
43:39 d'attendre des décisions politiques
43:41 derrière. L'entrepreneur peut
43:43 lui, prendre la décision de se lancer
43:45 dans ce type de démarche ? - Complètement.
43:47 Aujourd'hui, je suis convaincu qu'il y a énormément
43:49 d'acteurs. Il y a d'ailleurs pas mal de sujets
43:51 autour des entreprises en impact.
43:53 C'est des sujets qui sont en vogue depuis quelque temps.
43:55 C'est un mot qu'on entend un peu partout. Donc
43:57 effectivement, les entrepreneurs peuvent aussi
43:59 s'engager. Moi, c'est le choix
44:01 que j'ai fait, de m'engager de façon
44:03 à ce que nos activités fassent
44:05 en sorte qu'on ait la possibilité
44:07 d'avoir un impact positif sur le milieu.
44:09 - On continue avec un tour de table
44:13 de nos régions et de nos journalistes.
44:15 Et tiens, on va recommencer avec vous.
44:17 Jefferson, vous vous parliez peut-être, vous voulez peut-être
44:19 reparler des attributions de Babacar
44:21 au Comex 40, du Medef 31 ?
44:23 - Oui, parce que vous avez parlé du Medef.
44:25 Quelles sont vos activités là-dessus ? Parce que vous êtes un jeune
44:27 entrepreneur. Comment on se projette justement dans une
44:29 démarche syndicale ?
44:31 - Alors effectivement,
44:33 c'est très étroitement lié à... - Et rappelez-nous ce que c'est
44:35 aussi, membre du Comex 40, du Medef 31.
44:37 - Très bien. Donc le Medef 40
44:39 est un syndicat patronal qui regroupe
44:41 des chefs d'entreprise. Il y a eu
44:43 une volonté récente qui était de
44:45 "rajeunir" l'image du Medef
44:47 avec un regard nouveau pour challenger
44:49 on va dire, la direction du Medef.
44:51 Donc ils ont créé un groupe
44:53 qui s'appelle le Comex 40, qui est porté
44:55 par Paris et qui a déployé
44:57 l'ensemble du territoire. Donc on l'a découpé
44:59 en 20 entrepreneurs sur la région
45:01 Haute-Garonne, avec 5 thématiques
45:03 que l'on défend, donc sur la transition écologique
45:05 et économique.
45:07 Ensuite on a des sujets sur l'emploi,
45:09 sur la formation, et également sur l'ancrage
45:11 des entreprises sur le territoire.
45:13 Donc un entrepreneur, lorsqu'il se lance,
45:15 il a forcément besoin d'être en interaction
45:17 avec énormément de monde. Donc
45:19 en faisant des rencontres,
45:21 et en associant ces rencontres-là à sa personnalité,
45:23 à sa volonté de se différencier
45:25 sur le territoire, on a envie
45:27 quand même de contribuer à ce que les choses changent
45:29 de façon à ce que de nouveaux entrepreneurs
45:31 comme moi, comme plein d'autres, puissent avoir sa place
45:33 et puissent être plus attentifs
45:35 à ce qui se passe dans leur écosystème.
45:37 Et c'est facile d'engorger des financements ?
45:39 Parce que c'est le nerf de la guerre.
45:41 Alors les financements,
45:43 ça dépend des entrepreneurs.
45:45 Il y a des entrepreneurs qui sont
45:47 sur une démarche de vouloir agir
45:49 sur leur écosystème, sur leur sphère, sur leur environnement.
45:51 D'autres qui ont une logique
45:53 plus nationale.
45:55 Et une autre qui sera
45:57 sur le local, encore une fois.
45:59 Donc tout dépend.
46:01 Aujourd'hui, les dispositifs changent. Il y a notamment
46:03 le dispositif de la French Tech, justement,
46:05 qui est axé sur les dispositifs, sur les zones en QPV,
46:07 qui accompagne justement ces entrepreneurs-là
46:09 à un pacte, de façon à ce qu'ils puissent
46:11 avoir des facilités pour entreprendre.
46:13 Allez, on continue le tour de table
46:15 avec Laetitia, de la Bretagne.
46:17 Oui, alors moi j'étais intéressée
46:19 de voir que vous avez fait vos études d'ingénieur
46:21 à Brest, en
46:23 mécatronique. Alors,
46:25 pareil, j'ai appris un nouveau mot
46:27 aujourd'hui. Est-ce que vous pourrez nous expliquer un petit peu ce que c'est ?
46:29 Et j'ai noté dans une de
46:31 vos interviews que vous disiez que vous étiez "old school".
46:33 Alors, je
46:35 ne sais pas trop comment on peut être "old school" à 35
46:37 ans à peine.
46:39 Et donc, vous avez cette
46:41 valeur travail qui est importante, vous,
46:43 au cœur de votre démarche aussi.
46:45 Est-ce que c'est être "old school"
46:47 que d'avoir comme valeur le travail ?
46:49 Est-ce que ce n'est pas un petit peu ce qui
46:51 vous intéresse aussi dans cette nouvelle jeunesse
46:53 actuellement ?
46:55 Tout à fait. En fait, je suis fait de plein de choses.
46:57 J'ai fait des études de sciences,
46:59 ensuite l'école de commerce.
47:01 J'ai une passion autour de l'art,
47:03 qui est celle du hip-hop. Donc, effectivement,
47:05 le fait de développer toutes ces choses-là
47:07 avec intensité, crée
47:09 un personnage un peu hybride.
47:11 Donc, effectivement,
47:13 je suis des années 80,
47:15 fin 80, et
47:17 du coup, j'ai connu une période où il n'y avait pas du tout
47:19 internet, finalement, où on s'amusait
47:21 beaucoup dehors. Donc, effectivement,
47:23 avec l'éducation que j'ai pu avoir,
47:25 j'ai pu, on va dire,
47:27 faire perdurer,
47:29 on va dire, une certaine valeur
47:31 du travail de par mes parents. Donc, c'est pour ça
47:33 que je dis que j'ai comme une approche
47:35 un peu "old school". Et puis, le mot "old school" est aussi
47:37 un mot hip-hop, à vrai dire.
47:39 J'ai une démarche assez conservatrice
47:41 de cette part-là. Et donc,
47:43 c'est un mot que j'arrive
47:45 à combiner sur ma scène entrepreneuriale.
47:47 Donc, c'est un mot "old school". Ça me ressemble bien.
47:49 - Vous êtes multitalent, on l'a entendu.
47:51 Un danseur de breakdance aussi.
47:53 C'est ça, en fait, quand vous parlez
47:55 du hip-hop, c'est le breakdance.
47:57 Il y a une autre surdouée que j'aimerais
47:59 vraiment vous présenter, parce que je crois que vous ne la connaissez pas.
48:01 Elle s'appelle Aïcha N'Dor.
48:03 Elle est docteur en médecine,
48:05 chirurgien, et elle a une voix
48:07 en or. Elle fait aussi
48:09 art et chirurgie à merveille.
48:11 Regardez.
48:13 - Some people need
48:15 3000 roses
48:19 And that's the only way
48:21 to prove you love them
48:23 - Quasiment un an après,
48:25 elle ne réalise toujours pas ce qui lui est arrivé.
48:27 - Quand le directeur de la clinique m'a proposé,
48:29 enfin, m'a demandé l'autorisation
48:31 de publier cette vidéo sur LinkedIn
48:33 pour souhaiter bonne année, c'était en
48:35 7 ou 8 janvier 2023,
48:37 je lui ai dit
48:39 "Allez-y, c'est sur LinkedIn,
48:41 sur la réseau professionnel, une vidéo de
48:43 quelqu'un qui chante, franchement, au pire,
48:45 on aura 5000 vues." - Dans le bloc
48:47 opératoire, le docteur Aïcha N'Dor
48:49 chante du Alicia Keys pour aider
48:51 une patiente à s'endormir avant de l'opérer.
48:53 Une tradition depuis
48:55 10 ans, mais qui devient virale
48:57 en quelques heures seulement sur les réseaux
48:59 sociaux. - Et là, j'ai eu peur,
49:01 je me suis dit "Mais qu'est-ce que j'ai fait ?"
49:03 Ma secrétaire, elle recevait des coups de fil
49:05 de gens qui appelaient du Canada,
49:07 d'Angleterre aussi, pour féliciter
49:09 des courriers, des messages...
49:11 Non, je ne m'y attendais absolument pas.
49:13 Et je ne comprenais pas.
49:15 - Le début d'une histoire folle
49:17 où tout s'accélère,
49:19 les médias s'en emparent, et les interviews
49:21 sur son lieu de travail, la polyclinique
49:23 Bordeaux Nord Aquitaine, se succèdent.
49:25 - Ça a commencé à être un peu étouffant,
49:27 toute cette médiatisation-là, et j'ai décidé
49:29 de mettre un peu le haut là.
49:31 Et à ce moment-là,
49:33 j'ai été contactée par ce réalisateur
49:35 et cinéaste qui voulait monter
49:37 ce projet des soignantes, et je me suis lancée
49:39 dans cette aventure. - Une aventure
49:41 en trio, la diva chirurgienne
49:43 rejoint le groupe Les Soignantes,
49:45 et c'est sur scène que le grand public les découvre.
49:47 Lors de l'émission, la France
49:49 a un incroyable talent.
49:51 Une prestation bouleversante,
49:57 récompensée par une qualification
49:59 en demi-finale.
50:05 - C'était leur vitrine pour montrer un peu
50:07 le message de notre projet.
50:09 C'est pas que de faire de la musique,
50:11 c'est de montrer que dans le système de santé,
50:13 il y a de l'humain, que derrière les bousses blanches,
50:15 nous sommes tous des humains, avec nos sensibilités,
50:17 nos forces, nos faiblesses,
50:19 nos passions, nos talents,
50:21 et qu'on les met au service de nos patients,
50:23 et que les patients se rendent compte aussi qu'ils ne sont pas que des numéros,
50:25 même si on a des conditions qui peuvent être difficiles.
50:27 Pas question de s'enflammer,
50:29 le docteur Aïcha N'Doye garde les pieds
50:31 sur terre. Elle continue à travailler
50:33 à plein temps à la clinique,
50:35 et la priorité reste ses patients.
50:37 Et c'est seulement le week-end, ou durant ses jours de repos,
50:39 qu'elle a enregistré le premier album
50:41 du groupe, prévu le 15 décembre,
50:43 dont une partie des recettes
50:45 sera versée à la Fondation des Hôpitaux de France.
50:47 - Quel parcours inspirant également.
50:51 Vous la connaissiez, Aïcha N'Doye ? - Non, je la découvre.
50:53 - Vous la découvrez ? C'est quelqu'un comme vous,
50:55 une jeunesse
50:57 inspirante,
50:59 et avec énormément de talent,
51:01 parce que vous...
51:03 Racontez-nous le breakdance aussi.
51:05 - Le breakdance, c'est quelque chose
51:07 que j'ai découvert à la fin des années 90.
51:09 J'avais mes grands frères
51:11 qui pratiquaient ça,
51:13 donc j'ai été forcément influencé par eux,
51:15 par les cassettes de Michael Jackson qu'on enregistrait.
51:17 Donc très jeune, dès 6-7 ans,
51:19 j'utilisais le magnétoscope qu'on avait à la maison.
51:21 Donc c'est comme ça que je suis tombé
51:23 dans cette discipline-là, et c'est cette discipline-là
51:25 qui m'a accompagné pendant très très longtemps.
51:27 Malgré que mes parents
51:29 m'aient un peu interdit de pratiquer la chanson,
51:31 ils avaient peur que je décroche un tout petit peu les études,
51:33 et que je me lance à fond autour de cette discipline-là.
51:35 Mais c'est quelque chose qui, aujourd'hui,
51:37 m'a complètement construit.
51:39 J'ai développé des valeurs qui sont fondamentales,
51:41 ancrées en moi, sur
51:43 l'acceptation des autres,
51:45 sur le développement de soi,
51:47 énormément de valeurs
51:49 qu'on retrouve dans cette discipline-là,
51:51 hip-hop.
51:53 - Et aussi la valeur travail dont on parlait tout à l'heure.
51:55 - Exactement.
51:57 - C'est bouclé. Quel beau parcours,
51:59 quelle inspiration. Merci beaucoup de votre présence,
52:01 Mappa Karoual. Bonne continuation.
52:03 Et bonne fête.
52:05 Bonne fête à tous, aussi.
52:07 - Bonne fête à vous. - Merci à vous, également.
52:09 C'est la dernière émission de l'année. On se retrouve l'année prochaine.
52:11 Très joyeuse fête de Noël.
52:15 Et de fin d'année.
52:17 Merci.
52:19 ...
52:31 ...