C'est un sujet très sensible, qui oppose violemment certains agriculteurs et défenseurs de l''environnement: celui des Mégabassines.
Et il est parfois bien difficile de se faire un avis sur la question car chaque camp a des arguments souvent légitimes.
Le cercle zététique du Languedoc Roussillon organise demain samedi une rencontre intitulée: "Mégabassines, ce qui dit et ce que ne dit pas la science".
Une rencontre qui sera animée par un journaliste et médiateur scientifique, spécialisé dans les questions liées à l'eau et à l'environnement.
C'est demain matin (samedi), de 10h à 12h30, au siège des CEMEA d'Occitanie, dérrière la médiathèque Garcia Llorca à Montpellier. Et c'est ouvert au public.
Alors est-ce qu'on sait vraiment tout ce qu'il y a à savoir sur les Mégabassines ?
On en parle ce matin avec deux invités: Alexandre Deloménie, le journaliste qui animera la conférence de demain matin et Sylvie Guebel, la présidente du Cercle Zététique du Languedoc Roussillon.
Et il est parfois bien difficile de se faire un avis sur la question car chaque camp a des arguments souvent légitimes.
Le cercle zététique du Languedoc Roussillon organise demain samedi une rencontre intitulée: "Mégabassines, ce qui dit et ce que ne dit pas la science".
Une rencontre qui sera animée par un journaliste et médiateur scientifique, spécialisé dans les questions liées à l'eau et à l'environnement.
C'est demain matin (samedi), de 10h à 12h30, au siège des CEMEA d'Occitanie, dérrière la médiathèque Garcia Llorca à Montpellier. Et c'est ouvert au public.
Alors est-ce qu'on sait vraiment tout ce qu'il y a à savoir sur les Mégabassines ?
On en parle ce matin avec deux invités: Alexandre Deloménie, le journaliste qui animera la conférence de demain matin et Sylvie Guebel, la présidente du Cercle Zététique du Languedoc Roussillon.
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00:00 d'un côté et les défenseurs de l'environnement de l'autre.
00:02 On reparle ce matin des mégabassines avec nos prochains invités Guillaume.
00:05 À l'occasion d'une rencontre demain organisée par le cercle zététique du Languedoc-Roussillon
00:11 autour des mégabassines, intitulée "Mégabassines, ce que la science dit et ce qu'elle ne dit pas".
00:17 Puisqu'il y a apparemment des choses que la science ne dit pas.
00:19 Bonjour Sylvie Guébel.
00:20 Bonjour à tous.
00:21 Merci d'être venue nous rejoindre en studio.
00:23 Vous êtes présidente du cercle zététique du Languedoc-Roussillon.
00:26 On va dire un mot avec vous de la zététique.
00:29 Et bonjour Alexandre Delaumeni.
00:31 Bonjour.
00:33 Alors vous êtes en ligne avec nous depuis Paris puisque vous n'êtes pas un régional comme on dit.
00:37 Mais vous intervenez demain à Montpellier dans le cadre de cette rencontre organisée par le cercle zététique.
00:43 Et vous êtes journaliste et médiateur scientifique spécialisé dans les questions d'eau et d'environnement.
00:48 Hein Alexandre Delaumeni ?
00:50 C'est ça.
00:51 Et vous allez nous expliquer effectivement ce que la science dit ou ne dit pas autour des mégabassines.
00:55 Sylvie Guébel, en deux mots d'abord.
00:57 Le cercle zététique du Languedoc-Roussillon c'est quoi ?
01:01 C'est quoi le principe de la zététique ?
01:03 Ça n'a rien à voir avec la diététique on va le dire d'emblée.
01:06 Parfois les gens peuvent confondre.
01:08 C'est ça.
01:08 Voilà c'est ça.
01:09 En fait c'est un mot qui n'est pas tellement connu.
01:10 Mais en fait nous on existe déjà depuis 1996.
01:13 On organise tous les mois des conférences.
01:16 Alors notre principe nous c'est d'avoir une démarche scientifique.
01:21 Et de diffuser en fait tout ce qui est des concepts zététiques.
01:25 Donc on est pour lutter contre les croyances.
01:28 Et on se base donc sur la science.
01:31 Vous cultivez l'art du doute quelque part.
01:33 Vous développez l'esprit critique.
01:34 C'est ça le principe de la zététique ?
01:36 Voilà c'est ça.
01:36 Donc l'art du doute.
01:37 Donc en l'occurrence lors de cette conférence il n'y aura pas une réponse à la fin pour ou contre.
01:43 On est vraiment là pour établir des faits, poser des faits scientifiques.
01:46 On s'adresse toujours à des chercheurs, des scientifiques qui travaillent, qui cherchent et qui nous donnent les conclusions.
01:54 Et après chacun est libre de se faire une opinion.
01:57 De se faire une opinion.
01:58 Certains disent "ouh là là mais c'est pas la culture du doute, c'est peut-être aussi une forme de complotisme".
02:03 Vous vous luttez contre le complotisme ?
02:04 Voilà c'est exactement ça.
02:06 Donc en fait c'est vrai qu'on nous critique.
02:07 Mais on nous critique quand on ne nous connaît pas.
02:10 Une fois qu'on a mis les pieds dans le monde de la zététique.
02:13 En fait on se rend compte qu'il y a tout un univers.
02:16 Des sites, des chaînes YouTube où beaucoup de gens travaillent, font un travail sérieux.
02:22 Sur des sujets très variés, que ce soit en biologie, en médecine.
02:26 Mais aussi la science, en psychologie ou en pédagogie.
02:30 Et vous incitez aussi les plus jeunes à développer leur esprit critique.
02:32 Puisqu'il arrive qu'on vous sollicite pour intervenir en milieu scolaire.
02:35 Voilà c'est ça.
02:36 Donc nous on complète ce qui existe déjà un petit peu en fait de l'éducation nationale.
02:40 Les professeurs documentalistes sont les premiers.
02:42 Là où vraiment eux ils développent aussi l'esprit critique, surtout pour la presse.
02:46 Alors en un mot avant de donner la parole à Alexandre de Loménie.
02:49 Pourquoi vous avez eu l'idée de faire cette rencontre autour des mégas bassines ?
02:52 Alors j'ai eu l'idée parce que c'est un sujet brûlant si je peux me dire.
02:56 Puisque c'est une question d'eau, d'actualité.
03:00 Et donc comme je cherche beaucoup sur internet, j'ai trouvé la chaîne YouTube d'Alexandre.
03:06 Et j'ai vu qu'il était vraiment très clair.
03:10 Et qu'en plus il avait été adoubé par la CNRS.
03:13 Donc il n'y avait aucun problème.
03:14 C'était vraiment lui qu'il nous fallait pour Montpellier.
03:17 Alors est-ce qu'il est aussi clair que l'eau ?
03:18 On va voir ça dans un instant.
03:20 Alexandre de Loménie, dont je disais que vous êtes journaliste scientifique et médiateur,
03:24 spécialisé notamment dans les questions de l'eau et de l'environnement.
03:28 Cette affaire des mégas bassines, très médiatisée ces derniers temps à travers l'affaire de Sainte-Sauline.
03:33 Elle interroge et la science s'y intéresse aussi.
03:36 Mais ne dit peut-être pas tout si j'ai bien compris alors.
03:39 - Oui alors c'est vrai que sur ces questions des mégas bassines,
03:43 on peut avoir l'impression que la science,
03:46 notamment à travers le rapport du BRGM initialement,
03:49 elle avait plutôt tendance à valider ou à apporter une sorte de caution à ce type d'aménagement.
03:55 Et en fait c'est une mauvaise utilisation,
03:58 en tout cas une mauvaise interprétation ou compréhension
04:00 de ce qui a été fait à travers le rapport du BRGM.
04:03 Et en fait dans la réalité, il y a d'abord relativement peu de publications sur les mégas bassines
04:09 parce que c'est un sujet qui est très récent.
04:12 Donc du coup la science a un temps forcément d'adaptation.
04:15 Donc il y a peu de publications.
04:16 Mais globalement les scientifiques ont plutôt tendance à penser
04:21 que non, ces aménagements relèvent d'une certaine forme de maladaptation au changement climatique.
04:27 - Oui, c'est-à-dire qu'elle justifie la science,
04:29 justifie la création et l'existence de ces mégas bassines
04:33 pour permettre à un certain modèle agricole de continuer à exister.
04:38 Mais sur le plan environnemental, elle dit attention,
04:41 c'est peut-être pas la réponse la plus adaptée ou la plus souhaitable.
04:44 C'est ça en fait ?
04:46 - En fait, ça part d'une idée qui à la base n'est pas absurde ou trop orientée.
04:52 C'est l'idée que face au changement climatique, on va manquer d'eau en été
04:56 et qu'il y aura probablement des événements plus géométriques en hiver
04:59 dont il faudrait tirer parti,
05:00 qu'en fait il faudrait stocker l'eau en hiver pour pouvoir en disposer l'été pour l'irrigation.
05:05 Comme ça, il y aurait moins de pression sur la ressource.
05:08 Mais en fait, quand on voit dans la documentation scientifique
05:11 et quand on discute avec les scientifiques de ce domaine-là,
05:13 ils ont pointé du doigt quelques problèmes.
05:16 D'abord que la multiplication de ces ouvrages,
05:18 ça a plutôt tendance sur un territoire à aggraver les sécheresses lorsqu'elles adviennent.
05:24 Et ça, c'est quand même un peu problématique.
05:26 - Pourquoi ? Pourquoi elle les aggraverait ?
05:28 Alexandre Delomini, pourquoi elle les aggraverait alors que précisément,
05:31 c'est censé être une réponse, notamment pour l'irrigation ?
05:35 - Justement parce que cette eau, elle est pompée dans les nappes phréatiques
05:40 et du coup, elle est retirée au milieu.
05:42 Et on peut avoir peut-être une pensée en vase communiquant
05:45 qui est de dire que cette eau, elle est perdue à la mer de toute façon,
05:48 donc elle ne sert à rien.
05:49 Mais en fait, d'un point de vue environnemental, d'un point de vue hydrologique,
05:52 l'eau qui ne sert à rien, c'est un biais,
05:54 c'est une vue de l'esprit de notre part, nous, humains.
05:57 En fait, l'eau a toujours une utilité.
05:58 Elle va servir, par exemple, même lors d'inondations,
06:01 elle va servir à tout un tas de services écologiques et écosystémiques
06:05 qui parfois nous dépassent un petit peu.
06:06 Et en multipliant ces ouvrages,
06:08 on peut casser le cycle naturel de l'eau d'un point de vue local
06:11 et donc du coup, on va retirer l'eau du milieu à différentes époques,
06:14 à différents moments hydrologiques
06:16 qui vont avoir des effets assez délétères à long terme.
06:18 - Alors ça, on est bien d'accord que c'est ce que dit la science,
06:20 ce n'est pas ce que dit Alexandre de Loménie,
06:22 parce qu'on pourrait déceler dans vos propos
06:24 un positionnement un peu militant contre ces méga-bassines.
06:27 Or, la science le dit clairement aujourd'hui.
06:28 - Ça, c'est une position qui est assez consensuelle.
06:33 C'est une science qui a été documentée.
06:34 Il y a beaucoup d'études qui ont été faites sur ce système-là.
06:37 Et puis, il y a d'autres études qui ont été faites
06:40 même chez vous, dans le sud de la France, dès 2009,
06:45 qui ont montré que les réserves de substitution,
06:48 qu'elles soient des méga-bassines ou non,
06:50 elles peuvent aggraver la dépendance à l'eau
06:53 et provoquer un effet fallaise dans l'agriculture.
06:55 C'est-à-dire qu'elles vont continuer à prolonger
06:58 un certain modèle agricole qui,
07:00 puisqu'elles rendent l'eau disponible, ces nouvelles réserves,
07:03 alors on va s'appuyer sur cette eau pour faire certaines cultures.
07:06 - Oui, parce qu'ici dans les ronds...
07:08 - Certaines agricultures.
07:09 - Oui, ici dans les ronds, Alexandre Delormigny,
07:10 on n'a pas de projet de méga-bassine,
07:12 mais il y a des projets de retenue hivernale.
07:14 Alors, ce sont des quantités moindres.
07:16 Est-ce que le problème est le même pour les retenues hivernales
07:19 que pour les méga-bassines ?
07:21 - À la base, techniquement, on peut dire que le problème est le même,
07:25 mais après, tout est une question de dosage.
07:27 Le stockage en vue d'irrigation,
07:29 ce n'est pas quelque chose dont on va dire
07:31 que c'est inutile face au changement climatique
07:34 et c'est inutile à l'agriculture.
07:35 Absolument pas.
07:36 Simplement, ça doit s'intégrer dans une évolution des pratiques agricoles.
07:40 Et l'évolution des pratiques agricoles,
07:42 elles doivent être mises dans des systèmes de cogestion,
07:45 dans des protocoles, dans tout un tas de choses.
07:47 Et on a vu avec les méga-bassines que ces protocoles,
07:50 parfois, ils ne sont pas très ambitieux,
07:52 parfois, ils ne sont pas très suivis.
07:54 Et puis surtout, in fine, tous les retours qui ont été faits
07:57 auprès des pratiques agricoles
08:00 suite à l'aménagement de ce type de réserve sont assez clairs.
08:03 Il n'y a pas d'évolution de l'agriculture.
08:05 Ça ne sert pas de levier pour faire évoluer les pratiques agricoles.
08:09 C'est ça.
08:09 C'est problématique.
08:10 En créant ces méga-bassines ou ces retenues de manière plus modeste,
08:13 ces retenues hivernales, on stocke l'eau, donc on en a.
08:17 Donc du coup, on ne change pas nos usages,
08:18 on ne change pas nos habitudes et on ne règle pas le problème.
08:20 C'est ça, en fait, en résumé.
08:21 C'est un peu ça.
08:23 C'est-à-dire qu'il y a des suivis qui ont été faits
08:26 à terme derrière l'aménagement de certains ouvrages,
08:28 des bassines déjà qui avaient été construits,
08:31 notamment en Vendée.
08:32 Et on s'aperçoit qu'il n'y a pas de changement,
08:34 par exemple, sur les volets pesticides, sur les volets nitrates.
08:36 Ça n'a rien changé aux pratiques agricoles.
08:38 Et puis, on a des tout petits changements d'un point de vue cultural.
08:42 Mais soyons honnêtes, c'est toujours beaucoup de maïs,
08:45 de céréales, d'oléoprothéagineux qui vont massivement servir
08:49 à l'exportation ou à l'alimentation d'élevage.
08:52 Et l'élevage, on le sait, ce n'est pas vraiment l'agriculture
08:55 et l'alimentation de demain.
08:57 Pour un système plus durable et plus vertueux,
08:58 il faut avoir plutôt tendance à baisser notre consommation de viande.
09:01 Et donc, favoriser ce type de réserve, favoriser ce type d'agriculture,
09:06 ça peut peut-être poser problème d'adaptation au changement climatique.
09:10 - Alexandre Delaunay, on pourra venir vous écouter demain matin
09:13 de 10h à 12h30 au siège des CMEA d'Occitanie.
09:16 C'est derrière la médiathèque Garcia Lorca de Montpellier
09:19 au niveau des prés d'arène, puisque vous avez répondu
09:22 à l'invitation du Cercle Zététique du Langue de Roussillon.
09:25 Merci à vous, Alexandre Delaunay.
09:27 Merci Sylvie Guébel.
09:28 Vous organisez un événement au mois de septembre.
09:30 Merci. Au mois de septembre, au Corum à Montpellier.
09:33 C'est un rendez-vous annuel que fait le Cercle Zététique du Langue de Roussillon.
09:36 Un mot rapide là-dessus ?
09:37 - Alors voilà, donc ça sera notre quatrième université d'automne,
09:39 notre quatorzième université d'automne,
09:41 et le sujet, ce sera les pseudo-pédagogies.
09:43 Donc ça risque d'être un petit peu aussi houleux.
09:46 - Et il faut entendre par quoi ? Par des pseudo-pédagogies ?
09:49 - Des pseudo-pédagogies, en fait les pédagogies qui sont
09:53 qui sont hors système traditionnel.
09:58 Par exemple, je prendrais le cas des écoles steiner.
10:01 Quel est vraiment l'arrière-fond théorique des écoles steiner ?
10:04 C'est un petit peu particulier.
10:06 Entre autres.
10:06 - C'est très pointu.
10:07 Vous êtes très pointu au Cercle Zététique du Languedoc.
10:10 - Ou la... Bon, puisqu'on est un petit peu dans le domaine agricole,
10:12 la biodynamie, exactement.
10:14 Quels sont les fondements théoriques qui sont à l'arrière-plan de la biodynamie ?
10:17 C'est un petit peu étonnant parfois.
10:19 - Bon, et pour ceux que ça intéresse, il faudra patienter jusqu'au mois de septembre.
10:21 - Voilà, c'est ça.
10:22 - Au mois de septembre. Merci beaucoup, Sylvie Guébel.
10:23 - Merci.