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Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, est l'invité d'Apolline de Malherbe dans le "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce jeudi 14 décembre.

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Transcription
00:00 Carburant, vous aviez dit les chèques c'est fini, puis finalement non ?
00:03 - Les chèques c'est fini, je le confirme.
00:05 J'ai qu'une parole.
00:06 Donc quand je dis que les chèques c'est fini, les chèques c'est fini.
00:08 Nous mettons en place à partir du 1er janvier 2024,
00:11 une indemnité, c'est pas exactement la même chose.
00:13 - Ça, ça va être un chèque carburant ?
00:15 - Non, c'est pas un chèque carburant.
00:16 - Olivier Véran, il a dit le chèque carburant va être élargi à 1,6 million de français supplémentaires.
00:21 - Il y a depuis des années un chèque sur l'énergie
00:24 qui aide les plus modestes à payer leur facture énergétique.
00:26 C'est juste, c'est nécessaire et ça on continue. Il n'y a pas de raison qu'on n'aide pas les plus modestes à se chauffer et à s'éclairer.
00:32 Ça fait partie des biens de première nécessité.
00:35 Et par ailleurs, nous mettons en place au 1er janvier 2024,
00:39 comme ça a été le cas l'année dernière, une indemnité carburant pour les travailleurs.
00:42 C'est-à-dire pour tous ceux qui, si jamais les prix du carburant devaient exploser,
00:47 ne pourraient plus se rendre sur le travail parce que le plein serait trop cher.
00:50 J'ai été élu 15 ans d'une circonscription rurale dans l'Eure.
00:53 Je peux vous garantir que j'en ai vu des travailleurs qui me disaient
00:56 "je ne peux pas aller bosser, le plein coûte trop cher".
00:58 - On est d'accord, mais je voudrais être très précise là-dessus.
01:00 Vous dites "si le carburant venait à augmenter, il se trouve qu'il baisse".
01:04 Au moment où on se parle, le 100.95 est à 1,76 euro le litre en moyenne en France.
01:10 Et par ailleurs, vous dites "l'échec, c'est fini".
01:12 Mais si j'ai bien écouté Olivier Véran, lui il dit l'inverse.
01:14 Il dit que ça va être élargi à 1,6 million de français supplémentaires.
01:18 - Nous disons la même chose.
01:20 Nous mettons en place un dispositif, mais on ne va pas déclencher le dispositif
01:24 au moment où le prix du carburant...
01:26 - Vous ne voulez pas l'appeler chèque ?
01:27 - Non, pas du tout, parce qu'un chèque c'est automatique.
01:28 Ça voudrait dire qu'au 1er janvier, les trésors publics envoient un chèque
01:32 à des millions de français. Ce ne sera pas le cas.
01:33 Je préfère là aussi être très honnête.
01:36 Non, parce que tant que les prix du carburant restent à des niveaux qui sont raisonnables,
01:41 aujourd'hui on a 1,76 euro, 1,78 euro.
01:43 - Donc ce ne sera envoyé que si le carburant monte ?
01:47 - Ce ne sera pas envoyé, il faudra en faire la demande.
01:49 C'est un dispositif de protection quand les prix du carburant explosent.
01:54 Ce n'est pas un dispositif qu'on met en place à n'importe quel moment.
01:57 - C'est très intéressant ce que vous dites, mais je n'avais pas du tout compris ça.
02:00 Olivier Véran avait parlé des conditions éventuellement de travail,
02:05 mais il n'avait pas parlé des conditions de tarif.
02:08 - Bien sûr, mais nous disons la même chose.
02:09 Olivier Véran a précisé le nombre de personnes qui sont éligibles.
02:13 On a effectivement décidé que les classes moyennes,
02:15 c'est le choix que nous avons fait avec la Première ministre,
02:17 que les classes moyennes seraient éligibles.
02:19 Donc on passe de D5 à D6,
02:21 c'est-à-dire concrètement 1 380 euros de net mensuel.
02:24 C'est le cinquième décile.
02:25 Ils avaient droit déjà à réclamer cette indemnité
02:28 si les prix du carburant explosaient.
02:30 Ça valait désormais jusqu'à près de 1 600 euros de net mensuel
02:33 pour une personne seule.
02:35 - Et à partir de combien le litre, est-ce que vous enclenchez ce système ?
02:38 - La dernière fois, on a enclenché le système lorsque le prix du litre
02:41 approchait les 2 euros.
02:42 Pour moi, c'est la cote d'alerte pour que les personnes puissent payer
02:45 leur plein d'essence et se rendre sur le travail.
02:48 Je rappelle que quasiment 90% des bénéficiaires
02:50 venaient des zones rurales,
02:51 c'est-à-dire ceux qui n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture
02:53 pour aller travailler.
02:54 Donc si demain, au mois de février, au mois de mars, il y a une crise...
02:57 - Donc ça veut dire qu'au 1er janvier, si le carburant est toujours...
03:00 - Mais au 1er janvier, ça n'a rien de...
03:01 - Non mais attendez, il faut comprendre les choses.
03:02 Si au 1er janvier, le carburant est toujours à 1,07 euro,
03:05 il n'y aura pas de dispositif de chèque carburant.
03:08 - C'est toute la différence.
03:09 Je le redis, ça n'est pas un chèque.
03:11 C'est une indemnité, c'est une protection.
03:14 Une protection de l'État pour que ceux qui vont travailler,
03:18 si jamais les prix du carburant explosent,
03:20 puissent continuer à y travailler.
03:22 Si demain, ce que je ne souhaite pas bien entendu,
03:24 vous avez une crise qui s'aggrave au Proche-Orient,
03:28 que les prix du pétrole explosent,
03:30 et que par conséquent, vous avez des prix à la pompe
03:32 qui approchent ces 2 euros,
03:34 je déclencherai le dispositif d'indemnité carburant travailleur
03:38 et chacune des personnes éligibles avec les normes que j'ai fixées,
03:43 que je viens de présenter ce matin,
03:44 pourra aller demander à la direction des finances publiques
03:47 d'avoir cette indemnité de 100 euros par véhicule assuré.
03:50 Voilà exactement ce que nous mettons en place.
03:52 - 1,95 euro ?
03:53 Quand vous dites approcher les 2 euros ?
03:54 - Approcher les 2 euros, c'est à peu près 1,95 euro, 1,96 euro.
03:58 Vous savez, on voit très bien quand le prix du carburant
04:01 atteint une cote d'alerte et que les gens vous disent,
04:04 les travailleurs vous disent,
04:05 "désolé, on ne peut plus aller travailler".
04:07 La dernière fois, nous l'avons mis en place
04:09 lorsque les carburants ont atteint 1,95 euro.
04:12 Ça me paraît un seuil raisonnable.
04:14 Si en février, en mars ou même plus tard,
04:17 vous avez des prix du carburant qui atteignent ces niveaux-là,
04:19 qui sont insupportables pour les gens,
04:21 insupportables pour ceux qui vont travailler
04:22 et insupportables en particulier pour les gens qui sont dans les zones rurales,
04:25 dans ce cas-là, immédiatement,
04:27 nous mettrons en place ce dispositif de protection
04:30 et ceux qui travaillent pourront aller continuer à travailler
04:33 sans avoir la boule au ventre
04:34 parce qu'ils vont faire des plaintes qui sont trop chères.

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