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Transcription
00:00 Ce matin, on parle des prix du logement, encore en hausse ces derniers mois.
00:04 Arrivez-vous à vous loger en Bretagne ?
00:06 Trouvez-vous à acheter un bien immobilier dans notre région ?
00:09 Ou bien est-ce la galère à l'inverse ?
00:11 Si vous vendez, dites-nous comment ça se passe.
00:13 Appelez-nous pour témoigner au 02 99 67 35 35.
00:17 C'est vous qui le dites jusqu'à 8h30.
00:19 Et les dernières tendances immobilières en Bretagne, on en parle avec notre invité,
00:22 le président délégué territorial de la Chambre interdépartementale des notaires.
00:27 Bonjour François-Éric Pauley.
00:28 Bonjour.
00:29 Avant de vous entendre sur ces dernières tendances pour la région Bretagne,
00:33 on va écouter une auditrice qui nous a appelé au standard de France Bloire-Mauric.
00:38 Oui, nous sommes en Oril et Villene à Saint-Guineau.
00:40 Bonjour Odette.
00:41 Bonjour.
00:42 Bonjour.
00:43 Bonjour Odette.
00:44 Alors vous louez, enfin vous aviez loué plutôt si je comprends bien un bien
00:48 et vous avez décidé de ne plus louer votre bien Odette.
00:52 Oui, je louais un bien à Saint-Cudiac depuis 17 ans je crois.
00:57 Et donc une maison neuve, j'ai eu différents locataires, certains très bien.
01:03 Les deux derniers, avant dernier pas terrible, le dernier m'a laissé la maison sale,
01:10 avec une salle de bain dégradée, une VMC dégradée, donc le moisie poussait dans la salle de bain,
01:17 je ne savais pas pourquoi puisqu'il y avait une VMC, je ne comprenais pas.
01:21 Et puis il s'est avéré que le mécanisme de la VMC, gros réglable, avait été retiré,
01:29 je m'en suis rendue compte après.
01:30 Le jardin pas entretenu, enfin bon en ce moment elle est en travaux, je ne la relouerai pas.
01:36 Et qu'est-ce que vous allez en faire alors Odette, vous allez la vendre cette maison ?
01:39 Je la laisserai vide, un dépôt de garantie, vous savez c'est pas très élevé, c'était 700 et quelques euros,
01:44 ça ne couvre pas beaucoup de travaux.
01:46 Donc vous préférez laisser vide ce logement plutôt que de le louer ou de le vendre ?
01:51 Oui, je laisse vraiment en colère, si vous voulez.
01:55 Merci Odette, vous avez bien fait de nous passer un petit coup de fil,
01:59 de nous dire ce que vous aviez sur le cœur, si vous aussi vous voulez intervenir,
02:02 vous nous appelez au standard de France Blanc-Romorique jusqu'à 8h30.
02:05 Et on parle des tendances immobilières en Bretagne avec notre invité François-Éric Pauley,
02:09 qui est le président délégué territorial de la Chambre interdépartementale des notaires.
02:13 Vous avez fait un bilan et c'est assez exceptionnel,
02:17 le nombre de transactions a fortement chuté dans notre région entre août 2022 et août 2023, c'est ça ?
02:25 Exactement, on a observé depuis un an sur les chiffres qui ont été enregistrés à fin août,
02:30 quasiment 18% de baisse en volume de transactions,
02:33 paradoxalement des prix qui se maintenaient, en tout cas jusqu'à cette période-là,
02:37 mais en fait le reflet vraiment d'un désamour, je dirais, ou peut-être une difficulté aujourd'hui,
02:43 tout simplement, à pouvoir concrétiser des opérations immobilières ou des acquisitions.
02:47 Donc la période après Covid, où dès qu'il y avait un bien qui était sur le marché,
02:51 il était vendu en quelques jours ?
02:53 Jours ou heures, même parfois.
02:55 Ça s'est terminé ?
02:56 C'est fini. Aujourd'hui c'est complètement fini.
02:58 On met parfois plusieurs semaines, voire mois, à réussir à vendre un bien,
03:03 puisque tout simplement, il y a des difficultés à obtenir les financements, à être finançable.
03:08 Les crédits, eux, ont augmenté de quasiment 25% en l'espace d'un an, un an et demi.
03:13 On est passé de moins de 1% l'année dernière à près de 4% aujourd'hui,
03:18 donc ça fait 3 points de taux d'intérêt, ça fait à peu près 25% de capacité de financement en moins pour des acquéreurs.
03:25 Et du coup, c'est vrai que nécessairement, les vendeurs qui sont restés encore avec des notions de prix post-Covid
03:33 ont du mal à accepter la réalité d'un marché.
03:36 Les vendeurs se disaient ou se disent encore "il y a une super plus-value à faire".
03:41 C'est vrai que ça a été le cas après le Covid, pour beaucoup de biens en Bretagne, ce n'est plus le cas.
03:45 Aujourd'hui, c'est vrai que si les acquéreurs ont perdu 25% de capacité de financement,
03:49 ça veut dire que parallèlement il faudrait accepter de baisser, peut-être pas dans les mêmes proportions,
03:54 mais certainement en tout cas accepter de revoir un petit peu à la baisse ces prétentions.
03:57 Et sur les transactions qu'on observe, les chiffres en tout cas n'enregistrent pas aujourd'hui encore,
04:02 et paradoxalement, de vraies tendances à la baisse.
04:04 Dans des villes comme Paris, dans des villes comme Nantes, il paraît qu'en fait aujourd'hui,
04:08 les tendances à la baisse ont déjà été enregistrées.
04:10 On commence à les voir, je dirais, sur les chiffres du dernier trimestre, ça s'amorcerait, mais c'est pas encore...
04:17 - Mais qu'est-ce qui bloque alors ? C'est pas à vous aussi, notaire, à expliquer aux vendeurs qu'il faut baisser leur prix pour pouvoir vendre ?
04:23 - On l'explique, mais c'est vrai que si vous voulez, quand on reste encore sur l'image d'un voisin qui a pu vendre son bien sur tel prix,
04:29 les vendeurs aujourd'hui, qui ont besoin eux de vendre, parfois se disent "moi si mon voisin a réussi à le vendre à tel prix,
04:36 je ne vois pas pourquoi moi je devrais envisager de baisser de 5 ou 10 %".
04:40 Le réalisme parfois les amène quand même à accepter cette décision, néanmoins, on est parfois, je dirais, face à...
04:48 je vais pas dire un entêtement, mais un espoir en tout cas de réussir à le vendre aussi bien que son voisin.
04:53 Mais le marché a changé.
04:55 - Voilà. François-Éric Paulet, vous êtes président délégué territorial de la Chambre interdépartementale des notaires.
05:01 On a dit que les taux d'intérêt avaient fortement augmenté aussi, c'est ce qui explique, à l'inverse, les acheteurs ont moins de possibilités d'achat.
05:11 Comment vous conseillez cette fois les acheteurs ? Qu'est-ce qu'on peut faire aujourd'hui pour quand même trouver son bien immobilier en Bretagne ?
05:17 - Alors, il n'y a pas 50 solutions. C'est où on est capable d'allouer un budget financement supplémentaire et notamment par l'apport,
05:24 puisque le crédit, s'il a augmenté, il y a des taux d'endettement, des ratios d'endettement qu'on ne peut plus dépasser.
05:30 Les banques ne peuvent pas dépasser dans 30 % quasiment d'endettement sur le revenu du ménage.
05:37 Donc c'est vrai que la solution, c'est où on peut augmenter son apport ou malheureusement de revoir un petit peu à la baisse aussi ses prétentions, ou s'éloigner.
05:44 - En s'éloignant par exemple d'un centre-ville de Rennes ou de la côte ?
05:47 - Mais ça pose un deuxième problème, c'est le coût aujourd'hui des carburants, parce qu'on ne peut pas utiliser des transports en commun pour aller n'importe où,
05:53 je dirais dans la périphérie 1ère ou 2ème couronne Rennes. Donc c'est vrai que ça pose aussi d'autres vrais problèmes économiques.
06:00 Après 2 euros le litre d'essence, c'est des données qu'on avait déjà connues en 2007-2008 lors de la précédente crise,
06:09 où le coût des carburants qui n'était déjà pas aussi élevé avait déjà posé des problèmes dans la difficulté à se loger.
06:17 - Les notaires en appellent aussi au pouvoir public, qu'est-ce que vous attendez des pouvoirs publics ?
06:21 - Aujourd'hui la promotion immobilière est très fortement handicapée parce qu'il n'y a plus de système de défiscalisation comme on pouvait le connaître avec le système Pinel notamment.
06:32 Donc dans les études chez les promoteurs, il y a des tas de programmes immobiliers qui sont au stade de plans et de cartons, des permis de construire sont obtenus,
06:38 il suffit de regarder Rennes et on ne voit plus autant de grues qu'on a pu en voir l'année dernière.
06:42 Donc ça c'est un révélateur, les immeubles neufs ne sortent plus de terre.
06:45 Donc c'est vrai que tant qu'on n'aura pas de loi qui incitera les acquéreurs investisseurs, sans forcément parler de grands investisseurs,
06:52 mais de préparer simplement un petit pécule pour la retraite, ce serait certainement un système intéressant.
06:57 Peut-être aussi pourquoi pas des modifications dans la fiscalité des acquisitions, puisqu'on parle de pouvoir d'achat,
07:03 les droits de mutation sur une acquisition immobilière frôlent quasiment les 6%,
07:09 les notaires en ont 0,9%, l'Etat prend 6%, peut-être qu'on pourrait aussi avoir un effet de levier là-dessus,
07:16 puisque le ralentissement va causer aussi des problèmes sur les budgets des collectivités territoriales,
07:22 puisqu'on enregistre moins de transactions, donc si nous on se ressent la crise, les collectivités vont aussi la ressentir de façon très perceptible.
07:30 Merci François-Éric Pauly d'avoir été l'invité de France Bleu Armorique ce matin.
07:34 Président délégué territorial de la Chambre interdépartementale des notaires interview à retrouver d'ici quelques instants sur francebleu.fr

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