Pourquoi la France s'est-elle désindustrialisée- François Asselineau

  • el año pasado
N'hésitez pas à vous abonner et à mettre un j'aime pour soutenir la chaîne !
Sur ce, bonne continuation !

- - Liens - -

Source : https://youtu.be/HoEV5Fg5Bls

UPR (YouTube) : https://www.youtube.com/user/UPRdiffusion

UPR (Site) : https://www.upr.fr/

- - Mes réseaux sociaux - -

Instagram :
https://www.instagram.com/bbr_libre/?utm_source=ig_profile_share&igshid=k7j8ylbc2fnk
Twitter :
https://twitter.com/BbrLibre
Transcript
00:00 Si nous sortons de l'UE, nous pourrons rétablir une monnaie qui sera à la mesure de nos intérêts et notamment de notre compétitivité.
00:10 Nous pourrons rétablir un contrôle aux frontières, ce qui nous permettra de réindustrialiser. Parce qu'actuellement, Macron, il a fait aussi...
00:18 Vous savez, c'est ça que je trouve épouvantable, en fait, avec Macron comme avec les Républicains. On parlait tout à l'heure...
00:24 Macron, il parle de décivilisation. Bon. Il parle de réindustrialisation. Il parle toujours de refondation, révisité. Mais c'est des mots.
00:35 Bon. Réindustrialiser, bien sûr qu'il faudrait réindustrialiser la France. J'ai vu que Jean-Pierre Chevènement a dit il y a quelques jours
00:42 qu'il faudra au moins 50 ans. Ce que je voudrais faire remarquer, c'est que si nous sommes dans la situation d'avoir 9% de notre PIB
00:51 qui est de secteur industriel, nous le devons à des gens comme Macron et comme ses prédécesseurs, comme Hollande, comme Sarkozy,
01:01 des gens... Ou même Chirac, qui a approuvé le traité de Maastricht. C'est-à-dire qu'il va bien falloir un moment chercher
01:08 quelles sont les responsabilités. Les responsabilités, ce sont les gens qui, à partir de l'acte unique de 1986 promu par Jacques Delors
01:17 et soumis terrants et acceptés par Chirac Premier ministre, c'est à partir de l'acte unique de 1986 qu'on a accepté
01:23 la libre circulation des mouvements de capitaux. C'est de là que date le début de désindustrialisation de la France,
01:30 qui a ensuite été gravé dans le marbre du traité de Maastricht de 1992. Donc la moindre des choses, c'est qu'on ne peut pas faire confiance
01:39 à des gens qui sont à l'origine des problèmes pour prétendre qu'ils les réparent. M. Macron, il nous dit qu'il va réindustrialiser.
01:46 Mais alors il cite que – je sais pas quoi – il y a une usine de fabrication de batteries. Il va se créer des sous-capitaux chinois.
01:56 C'est pas de la réindustrialisation. C'est de la colonisation économique. Quand on se félicite que la France soit – paraît-il –
02:05 une des premières destinations d'investissants au monde, c'est bien et c'est pas bien, parce que si c'est pour acheter
02:11 des entreprises à la découpe pour ensuite les revendre, comme c'est souvent le cas, ou bien des investissements qui ont pour objet
02:18 de mettre la main sur certains de nos joyaux nationaux qu'on est en train de démanteler, comme par exemple EDF, c'est mal, tout ça.
02:24 Moi, je ne me réjouis pas que la France soit particulièrement le premier état d'investissement direct de l'étranger.
02:32 Pour réindustrialiser, ça ne se fait pas comme ça. Ça ne peut être... Si c'est une réindustrialisation saine, ça ne peut être
02:40 que le fruit d'une réflexion d'actionnariat d'entreprise qui se dit qu'elle a davantage intérêt à développer son industrie en France.
02:51 Et donc elle ne peut le faire qu'à condition que nous soyons protégés d'une certaine façon de la compétition mondiale.
02:57 D'ailleurs, on fait comme si c'était une règle générale, la libre circulation des mouvements de capitaux, etc. Mais non.
03:06 Ce sont les pays de l'OCDE qui ont fait ça, sous influence américaine, encore une fois. Et le traité de Maastricht de 92 n'est en définitive
03:15 que l'application régionale de directives venues des États-Unis. Ils ont imposé la même politique de libre circulation
03:21 des mouvements de capitaux, donc de délocalisation vers des pays à très bas coût de salaire et de charges sociales.
03:27 Ils ont imposé la même chose au Japon. Moi, j'ai vécu au Japon à la sortie de l'HEC. J'ai fait mon service national
03:33 en tant que volontaire du service national actif pendant un an et demi au Japon, à Tokyo, 1981.
03:40 C'était vraiment – comme on dit en américain – « the place to be ». C'était vraiment l'endroit où il fallait être à l'époque.
03:46 C'était 3/5 de la superficie de la France. Le Japon, c'était un pays qui représentait 3/5 du PIB des États-Unis d'Amérique.
03:55 Je sais pas si vous vous rendez compte. C'était un dynamisme extraordinaire. Il y avait eu le premier Walkman, Sony.
04:01 Il y avait une inventivité absolument constante. Bon. Si vous retournez... J'adore le Japon. C'est un pays que...
04:09 C'est vraiment un des grands... Enfin je connais beaucoup de pays du monde. Mais ça, celui-là, j'y ai laissé une petite partie de mon arbre.
04:16 Mais j'y suis retourné il n'y a pas très longtemps. J'avais été reçu par Naoto Kan, le Premier ministre du temps de Fukushima,
04:23 qui m'avait reçu et qui est redevenu député. Maintenant, c'est un pays qui est en plein désarroi, qui perd 100 000 habitants par an.
04:34 C'est un pays qui est à l'arrêt. C'est affreux, moi, qui est connu. Le Japon de 1981, le Japon de 2020... J'y suis retourné c'était en 2018.
04:43 C'est affreux. C'est comme comparer la France des années 60, où il y avait une croissance économique,
04:50 il y avait des plans de construction d'autoroutes, de programmes nucléaires, etc., ce qui est devenu la France.
04:57 On est passé – je l'ai dit tout à l'heure – de 38% à 9% de PIB industriel. Donc cette politique-là, d'ailleurs,
05:04 elle a pénalisé aussi les États-Unis d'Amérique, qui sont aussi en fait des industriels. Et ce que l'on ne dit pas assez – je termine mon propos –,
05:10 c'est que les pays qui réussissent aujourd'hui, notamment les pays d'Asie, les pays d'Asie du Sud... Je pense à la Chine, je pense à l'Inde.
05:18 Ce sont des pays qui n'appliquent absolument pas la libre circulation des mouvements de capitaux.
05:23 Ils acceptent des investissements moyennant des transferts de technologies avec des partenaires où ils sont majoritaires au capital.
05:31 C'est eux qui gardent la main, c'est eux qui gardent le contrôle, pour reprendre l'expression de Boris Johnson reprise par les Républicains.
05:37 C'est eux qui décident de tout. Donc en fait, ce qu'il faut comprendre, c'est que Macron, c'est comme quand il parle de décivilisation.
05:46 En fait, il se critique lui-même. On peut pas prétendre reciviliser la France si on a un président de la République qui se comporte
05:53 comme un Gouniathier et qui dévalorise constamment sa fonction. De la même façon, pour réindustrialiser la France,
05:59 il faut rompre avec les politiques de démantèlement de toutes nos protections depuis 1986. C'est de ça qu'il s'agit.
06:07 Et Macron, il est comme pour la décivilisation. Il est le dernier, le moins bien placé pour procéder à cette réindustrialisation.
06:14 Très très rapidement, avant qu'on passe à un autre sujet, mais est-ce que vous pensez qu'on ne met pas en place un rapport de force que les autres nous imposent déjà ?
06:23 Est-ce qu'on ne veut pas... On va dire, vous parlez là actuellement de la Chine, du rapport économique qu'on peut avoir à la Chine,
06:29 qu'eux en soi nous exportent énormément et que nous, d'une certaine manière en France, on dit non, il ne faut pas se protéger de la Chine
06:35 parce qu'après, on aurait des mesures de rétorsion. Sauf que eux appliquent déjà ces formes de protection.
06:41 Et donc est-ce que d'une certaine manière, on n'utilise pas les armes qu'ils utilisent déjà de peur qu'ils utilisent ce qu'ils utilisent déjà ? (Rires)
06:48 — Oui, c'est un peu compliqué. Encore une fois, qui est à l'origine de quoi dans toute cette histoire ? Moi, je suis allé en vacances à titre individuel
07:02 avec ma femme en 1988 en Chine populaire. 1988, donc c'était il y a 12, 23... Ça fait 35 ans, un gros tiers de siècle.
07:16 Je peux vous assurer que la Chine populaire de 1988, c'était un PMA, comme on dit, un pays les moins avancés, ce qu'on appelait...
07:27 C'était une catégorie. Pékin, il n'y avait aucune voiture individuelle. Il n'y avait que des cyclistes. Les habitations étaient vétustes, etc.
07:43 Et dès qu'on allait dans les provinces... Je me rappelle être allé à Datong. C'était en Mongolie, enfin la partie de la Mongolie
07:51 qui fait partie du territoire de la République populaire de Chine. Vraiment, c'était une misère noire. Voilà.
07:59 C'était vraiment des gens qui vivaient à l'état presque d'un... C'est extraordinairement rudimentaire. Vous n'aviez pas de tout-à-l'égout,
08:07 pas de trottoir, pas de rues macadamisées. Vous aviez des maisons qui étaient... Vous aviez des gens loques, des gens qui étaient hébétés,
08:14 qui avaient... Ils étaient peut-être allés à l'école. Et encore, ils avaient pas de télé, pas de radio. Hébétés. C'est ça, la Chine de 1988.
08:22 Bon. Maintenant, c'est la première puissance industrielle mondiale en parité de pouvoir d'achat. Bon. Donc il s'est passé quelque chose en 35 ans.
08:32 Ce qui s'est passé en 35 ans a été une volonté absolument déterminée du monde occidental derrière les États-Unis d'Amérique
08:43 qui a voulu maximiser le profit à court terme des détenteurs de capitaux en Occident contre l'intérêt de leur propre population.
08:57 Il faut comprendre d'ailleurs – c'est un des effets nocifs des retraites par capitalisation – c'est que les grands fonds de pension américains,
09:05 qui ont maintenant des centaines et des milliers de milliards de dollars à placer, les fonds de pension américains ont intérêt
09:13 pour payer la retraite de Mme Smith, qui est retraitée de la fonction publique de Californie. Elle est à San Diego, au bord de sa piscine.
09:21 Eh bien ils ont intérêt à maximiser leur profit. Maximiser leur profit... On n'a rien trouvé de mieux que d'imposer la libre circulation
09:29 des mouvements de capitaux pour que les entreprises, au lieu de faire fabriquer des produits industriels aux États-Unis d'Amérique
09:36 ou en France ou en Allemagne avec des salaires, des charges sociales, etc., donc très protectrices et donc des coûts de revient
09:43 très importants, si on a pu faire faire ça au Vietnam, en Inde, etc., en Birmanie, en Thaïlande, en Malaisie, en Chine, etc.,
09:53 avec des salaires 20 fois inférieurs, tant mieux. Donc ça a permis de maximiser le profit à court terme des détenteurs de capitaux.
10:01 — Ils ont le P.A. sur le long terme. — Mais comme je le disais tout à l'heure, ces pays, et notamment la Chine, ont accepté cet investissement
10:09 venant d'étrangers avec des conditions qui étaient notamment les transferts de technologies et la maîtrise de 51% du capital.
10:18 Je me rappelle... J'étais aux Affaires. J'avais accompagné Jacques Chirac en Chine. On avait été reçus par le président Xi Jinping,
10:25 qui était l'antéprédécesseur de l'actuel président. Et à l'époque, la France essayait de vendre le TGV ou de vendre des Airbus.
10:33 Mais il faut savoir qu'il y avait une espèce de course-poursuite entre le TGV de Alstom, donc français, fabriqué à Belfort,
10:40 l'ICE de chez Siemens, fabriqué en Allemagne, et le Shinkansen, japonais. Et donc évidemment, les Chinois faisaient monter les enchères.
10:51 C'est lui qui donnerait le plus de transferts de techno. Pareil pour les Airbus versus Boeing. Et donc la pensée de la mondialisation
10:59 qui s'est cachée derrière est une pensée profondément – j'allais dire – raciste, au sens que les classes dirigeantes occidentales
11:06 ont considéré qu'on allait refourguer le sale boulot à des peuples de couleur, les Chinois, les Indiens, etc.,
11:14 et que les Blancs seraient les caïds de la pensée. Eux, ils se concentreraient sur les activités financières, l'ingénierie financière,
11:25 les activités d'assurance, l'électronique, le logiciel, etc. Le petit problème, c'est que lorsque Lehman Brothers, par exemple,
11:35 fait faillite, il reste rien. Il reste un immeuble à New York et puis des bureaux vides. Voilà. Il reste rien.
11:43 Et si vous avez laissé partir des chaînes de montage d'automobiles... Les chaînes de montage d'automobiles, c'est un actif industriel considérable.
11:52 Il faut des années, des décennies pour les reconstituer. Alors nous avons laissé passer tout ça en Chine.
11:59 La Chine, maintenant, elle fabrique des avions sous licence Airbus. Elle fabrique par exemple Peugeot-Citroën,
12:08 une coentreprise qui s'appelle Dongfeng. Dongfeng, ça veut dire « le vent de l'Est » en chinois. Ça se passe à Wuhan.
12:16 Moi, j'y étais allé avec Chirac. Donc on a favorisé ça. Mais il est évident qu'on a affaire... Quand je dis « racisme », je reviens là-dessus.
12:26 On a affaire à des dirigeants occidentaux qui n'ont pas compris à qui ils avaient affaire. La Chine, c'est la plus ancienne civilisation du monde.
12:35 Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nous avons délibérément en Occident fait ça. Et maintenant... Et c'est là où je suis...
12:43 À la fois, je veux défendre les intérêts de la France et du peuple français. Mais je n'aime pas être injuste.
12:49 Ceux qui sont à blâmer, ce ne sont pas les Chinois ni les Indiens. Ceux qui sont à blâmer, ce sont ceux qui ont eu cette politique d'origine
12:58 qui est revenue à jouer la maximisation des profits à court terme des détenteurs de capitaux contre l'intérêt de leur propre population
13:07 et de leur propre pays.
13:08 (Générique)
13:21 (...)

Recomendada