C'est en misant sur la diversité, que tout le monde y gagne !
Entre programme de leadership et de mentorat, la fondation Women Initiative accompagne la promotion des femmes dans le monde économique au niveau entrepreneuriale et des salariées des groupes. En élevant la place des femmes dans les entreprises, elles tendent vers plus d'équilibre.
Entre programme de leadership et de mentorat, la fondation Women Initiative accompagne la promotion des femmes dans le monde économique au niveau entrepreneuriale et des salariées des groupes. En élevant la place des femmes dans les entreprises, elles tendent vers plus d'équilibre.
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00:00 (Générique)
00:02 (Bip)
00:03 -Bonjour, Martine Le Tau. -Bonjour.
00:06 -J'ai eu un grand plaisir à vous recevoir sur ce plateau.
00:10 Vous qui menez une action discrète en termes de communication,
00:14 mais ô combien résolue et efficace dans les faits,
00:18 justement, l'accompagnement philanthropique
00:21 du développement du leadership des femmes.
00:24 Je l'ai dit dans mon introduction,
00:27 vous avez derrière vous une carrière très réussie
00:31 de banquière d'affaires,
00:33 donc vous avez gravi des échelons nombreux,
00:36 vous allez nous en parler un peu,
00:38 mais il y a une dizaine d'années,
00:41 vous avez décidé, selon le terme élégant,
00:43 de rendre à la société, entre guillemets,
00:46 d'avoir une action philanthropique sur le thème qui vous intéressait,
00:50 l'accompagnement de la promotion des femmes
00:53 dans le monde économique,
00:55 entrepreneurial ou au niveau des salariés de groupes.
00:58 C'est là que vous avez créé votre fondation,
01:01 Women Initiative Foundation,
01:03 dont vous êtes toujours la dirigeante
01:06 et qui a depuis grandi, vous allez nous en parler.
01:09 Je voulais commencer par la première question,
01:12 parce que comme vous êtes notre grand témoin,
01:14 je vais bien sûr vous demander,
01:17 puisque vous avez fait un parcours de très haut niveau
01:20 dans un milieu financier qui est encore,
01:22 je dirais, très masculin,
01:24 donc comment ça s'est passé pour vous ?
01:27 Qu'avez-vous pu nous dire sur les évolutions
01:30 que vous avez pu constater sur le comportement global
01:33 en face de femmes dans le monde financier ?
01:36 -C'est de la banque d'affaires dont j'étais...
01:38 -Encore pire, si on peut dire.
01:40 -C'est peut-être celle qui a le moins évolué.
01:43 Je suis rentrée grande stagiaire à la banque de Suez,
01:46 qui était la première femme grande stagiaire.
01:49 Il y en avait 20 par an dans tout le groupe Suez.
01:52 Donc ça a été à la fois une chance,
01:54 parce que comme j'étais évidemment seule,
01:57 on attendait peu de choses de moi, a priori,
02:02 mais enfin, j'étais visible.
02:03 Voilà. Et donc...
02:06 Et donc, en fait, ça a très bien évolué,
02:09 puisque je suis devenue assez rapidement directeure de banque,
02:13 après associée de la partie banque d'affaires du groupe Suez,
02:17 et j'ai démissionné, en fait,
02:20 au moment où j'allais passer présidente
02:22 de la banque d'affaires du groupe Suez.
02:25 Alors, pourquoi ?
02:26 Parce que je voulais créer ma propre institution.
02:29 -Entrepreneur. -Voilà.
02:31 J'étais entrepreneur dans l'âme, et donc je voulais avoir
02:34 une société qui, en fait, ressemblait aussi à mes valeurs,
02:38 mais qui était aussi les valeurs de la banque indo-suez,
02:41 puisqu'elle était devenue indo-suez.
02:43 C'était une banque qui était très intéressante,
02:46 parce que c'était une des deux banques d'affaires
02:49 qui étaient les banques de Paris,
02:51 puisqu'il y avait la banque Paris-Bas,
02:53 et puis le Challenger, la banque indo-suez,
02:56 une banque très dynamique.
02:58 Le fait d'avoir été seule longtemps,
03:00 d'abord donnée après le goût de la diversité,
03:03 parce que... Alors, j'en ai pas tellement souffert
03:05 dans la mesure où j'avais trois frères, moi.
03:08 -C'est une moyenne entre le plan familial et le plan...
03:11 -J'ai été entourée d'hommes, mais je dirais que,
03:14 comme c'était des grands groupes, on ne m'a pas fait de cadeaux,
03:18 mais ils m'ont donné, et donc je les ai ouvertes.
03:21 Je dirais que c'est une question d'attitude, en fait.
03:24 Puisque... Voilà.
03:25 -Bon. Donc, détermination...
03:27 -Détermination, résilience,
03:29 et puis positivité. -Conscience en soi.
03:31 -Oui, et puis le fait de penser être un actif
03:34 et essayer de toujours servir l'institution
03:38 et les équipes. Les équipes, c'est important.
03:41 -Bel exemple de réussite.
03:43 Donc, venons-en à la fondation.
03:45 Expliquez-nous ce qu'est votre fondation,
03:47 quels objectifs elle poursuit, et où elle en est.
03:50 On n'a pas beaucoup de temps, mais pour situer...
03:53 -Je vais essayer d'aller vite. Je l'ai créée en 2009,
03:56 en gros, cette activité philanthropique.
03:58 L'idée, c'était 2009, c'était l'époque des quotas,
04:01 et je me suis rendue compte qu'il n'y avait pas beaucoup de femmes
04:05 dans les conseils d'administration,
04:07 que ça n'avait pas beaucoup bougé,
04:09 et pas beaucoup de femmes entrepreneurs,
04:11 moins de 10 %, et pas beaucoup de femmes
04:13 qui arrivaient à des niveaux importants
04:16 dans les sociétés industrielles et de services.
04:19 J'ai décidé de faire une action,
04:20 avec des anciens de Stanford, hommes et femmes,
04:24 c'est important pour moi,
04:26 pour développer, pour essayer de multiplier les viviers
04:30 à la fois d'entrepreneurs,
04:31 mais pas des débutants, après 3 ans au minimum,
04:34 et puis des femmes dans les affaires et les entreprises.
04:38 Et ça a été donc le début de...
04:40 Très axé sur deux types de programmes,
04:43 en plus des recherches et du networking,
04:46 les programmes de mentoring, enquels je crois beaucoup,
04:49 suivre des femmes, les aider à réussir comme entrepreneurs
04:53 en leur apportant un regard de mentor, homme ou femme,
04:56 et qui peut les aider à trouver, à comprendre mieux les entreprises,
05:01 à trouver les passes de succès,
05:03 les chemins de succès,
05:05 puis se connaître mieux et savoir où on veut aller.
05:08 Et puis, ça, je les ai développés un peu partout dans le monde,
05:11 puisque en Asie, aux Etats-Unis, en Europe,
05:14 on a ce type de programme.
05:16 Et puis, les programmes de leadership,
05:18 parce qu'on font souvent...
05:20 Les femmes ont...
05:21 Il faut absolument, pour avoir ce vivier,
05:24 leur apprendre des bases importantes de leadership,
05:28 et je les ai développées dans le monde entier,
05:31 avec les meilleures universités du monde,
05:33 Stanford, Berkeley, McGill,
05:35 National University of Singapore, Paris-Saclay, Central Supélec.
05:39 -Donc, on a 13 programmes mondiaux.
05:41 -13 programmes, c'est remarquable.
05:43 -500 femmes dans nos programmes. -500 femmes.
05:46 -Par an. -Par an.
05:47 Ce qui veut dire que vous avez déjà atteint
05:50 un nombre assez important de femmes touchées.
05:53 Donc, non, c'est absolument remarquable.
05:55 Alors, justement, comme vous développez
05:58 tous ces programmes avec le monde universitaire,
06:01 le monde des grandes écoles,
06:02 que vous connaissez de façon intime, en quelque sorte,
06:05 il y a aussi un sujet, on le sait bien,
06:08 qui est l'insuffisance, notamment l'insuffisance de filles
06:11 dans les filières scientifiques, justement.
06:13 Alors, de votre connaissance et de ce que vous voyez,
06:16 comment peut-on faire pour renverser ce déséquilibre
06:19 qui est aujourd'hui constaté, connu,
06:21 mais qui n'a pas encore basculé dans le bon sens ?
06:24 -D'autant qu'il n'a pas basculé dans le sens général non plus.
06:28 Vous avez vu que le classement PISA nous met 26e dans les mathématiques,
06:33 et moi, qui suis dans le comité d'orientation stratégique
06:36 de la plus grande université mathématique,
06:38 Paris-Saclay, ça me touche profondément.
06:41 Donc, déjà, il y a un problème global,
06:43 et je crois que notre ministre est en train d'y répondre bien.
06:46 -Il a bien pris conscience. -Et d'y répondre assez bien.
06:49 -Il a été assez positif. -Après ce heurt,
06:52 vient s'ajouter le problème des femmes,
06:54 et en effet, il n'y en a pas assez.
06:56 Je crois quand même que rendre plus concrètes
06:59 les mathématiques va aider quand même.
07:01 Il y a deux choses qui peuvent aider, pour moi.
07:04 Il y a le fait d'avoir des rôles modèles de femmes scientifiques
07:08 et de les montrer et d'expliquer simplement le type de carrière.
07:12 Et ça, j'ai écouté notre dernière médaille Field,
07:16 Hugo Duménil-Copin,
07:19 et il disait qu'en fait, une de ses nièces,
07:24 qui était très bonne en mathématiques,
07:27 avait passé un week-end de mathématiques,
07:29 et elle s'était rendue compte que dans le quart,
07:32 il y avait une femme de 15 ans comme elle qui était désomme,
07:35 et quand elle est revenue, elle ne voulait plus faire de mathématiques.
07:39 Donc ça, je crois qu'il a raison, le rôle modèle, c'est important,
07:42 mais il y a aussi, je crois, qu'il faut accompagner.
07:45 Il faut accompagner plus fort encore les femmes
07:49 à partir du niveau, je dirais, du collège.
07:52 Evidemment, je suis intéressée par ce qu'il dit sur les CP,
07:58 CEA... -Oui, le primaire, vous aussi.
08:00 -Je suis grand-mère, mais je pense que c'est très important
08:05 de les accompagner, et je dirais que les élèves
08:08 des grandes écoles scientifiques peuvent devenir des mentors
08:13 des jeunes femmes dans les lycées, et ça, on en aura plus si on fait ça.
08:17 -Voilà. On voit bien, avec l'intervention de Tatiana Jama,
08:21 on a vu à quel point il fallait continuer sur le sujet
08:24 des femmes dans la tech et du financement qu'elles pouvaient trouver,
08:28 et avec vous, Martine, on voit à quel point il faut continuer.
08:31 Nous sommes là pour ça, et cette émission est faite
08:34 pour les valoriser. Merci beaucoup.
08:37 -Merci beaucoup. -Merci de votre action.