• l’année dernière
Grand témoin : Patrick Stefanini, ancien secrétaire général du ministère de l'immigration et ancien préfet de région

GRAND DÉBAT / Comment réguler le phénomène « Airbnb » ?

« Le chrono de Blako » par Stéphane Blakowski

Selon le journal « Ouest-France », le nombre de locations à courte durée a triplé depuis 2016. Airbnb, leader mondial du domaine, cumule plus d'un million d'annonces en France, classant l'Hexagone à la deuxième position mondiale, derrière les Etats-Unis. Une prolifération qui fait grincer des dents ceux qui cherchent une habitation en pleine crise du logement, mais aussi des maires qui ne reconnaissent plus leur ville, entre les flux de touristes et l'absence de résidents réguliers. Plusieurs grandes villes ont déjà engagé des procédures de restriction, mais sont parfois déboutées, à l'instar de La Rochelle. Face à cette situation, une proposition de loi est étudiée sur les bancs de l'Assemblée nationale. Portée par les députés Annaïg Le Meur (Renaissance) et Iñaki Echaniz (PS), elle s'attaque à la fiscalité avantageuse de ce système et redonne du pouvoir aux élus locaux dans le contrôle des locations. À quelques mois des Jeux Olympiques durant lesquels de nombreux propriétaires vont mettre leur logement à la location, est-il possible de réconcilier propriétaires, touristes et élus ?

Invités :
- Olga Givernet, députée Renaissance de l'Ain,
- Franck Rolland, porte-parole du Collectif National des Habitants Permanents,
- Maître Xavier Demeuzoy, avocat spécialiste de la question des AirBnB,
- Jean-Virgile Crance, Président de la confédération des acteurs du tourisme.

GRAND ENTRETIEN / AME : le « oui mais... » de Patrick Stefanini

Patrick Stefanini et Claude Evin sont les auteurs d'un rapport sur l'aide médicale d'Etat. Celui-ci établit que le recours à l'AME augmente d'année en année, sans créer d'« appel d'air » comme le laisse entendre l'extrême droite. Cette mesure n'est donc pas si coûteuse pour l'Etat français, mais faut-il pour autant la conserver ? Quels aménagements sont envisageables ?

Grand témoin : Patrick Stefanini, ancien secrétaire général du ministère de l'immigration et ancien préfet de région

LES AFFRANCHIS

- Fanny Guinochet, journaliste économique à FranceInfo,
- Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie à Saint-Denis,
- « Bourbon express » : Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP.

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

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News
Transcription
00:00 (Générique)
00:05 -Bonsoir et bienvenue.
00:07 Heureuse de vous retrouver dans "Ça vous regarde"
00:10 ce soir, mythe et réalité sur l'aide médicale d'Etat.
00:13 Bonsoir, Patrick Stéphanie. -Bonsoir.
00:15 -Merci d'être notre grand témoin.
00:18 Vous êtes un grand spécialiste des questions migratoires,
00:21 un homme de droite, mais vous avez remis,
00:24 avec l'ancien ministre de la Santé socialiste,
00:27 un rapport très attendu sur l'AME, l'aide médicale d'Etat,
00:30 rapport remidiaire à Elisabeth Borne,
00:32 qui embrèche certaines idées de votre famille politique,
00:36 qui lève de nombreux lièvres des dysfonctionnements,
00:39 dont on va parler dans le détail dans la 2e partie.
00:42 Notre grand débat ce soir,
00:43 Airbnb, faut-il encore serrer la vis partout dans les grandes villes ?
00:48 La prolifération des meublés touristiques
00:51 est devenue un problème en pleine crise du logement.
00:54 Les plateformes de location de courte durée
00:56 ont été mises à bloquer le marché.
00:58 Faut-il durcir encore les règles ?
01:01 Une proposition de loi est débattue en ce moment même
01:04 dans l'hémicycle, et nous en parlons avec mes invités
01:07 dans un instant sur ce plateau.
01:09 Enfin, nos affranchis ce soir, l'économie,
01:11 Fanny Guinochet, le regard du professeur Yanis Roder
01:15 sur le choc des savoirs de Gabriel Attal,
01:17 et Bourbon Express, Elsa Montengava.
01:19 Voilà pour le menu. On y va, Patrick Stéphanini ?
01:22 Ca vous regarde, ça commence tout de suite.
01:25 Musique rythmée
01:27 ...
01:35 -C'est devenu le cauchemar des maires des villes touristiques
01:39 en France qui n'arrivent plus à loger leurs propres habitants.
01:43 Airbnb, la plateforme américaine de location
01:46 meublée de courte durée,
01:48 est dans le collimateur depuis des années,
01:50 un peu partout dans le monde.
01:52 New York, Amsterdam ont même drastiquement régulé le marché,
01:56 mais faut-il, en France, aller jusque-là ?
01:59 Bonsoir, Olga Givernais. -Bonsoir.
02:01 -Vous êtes députée Renaissance de Lens,
02:04 porte-parole du groupe majoritaire à l'Assemblée.
02:06 Vous défendez cette proposition de loi transpartisane
02:10 avec le Parti socialiste et Renaissance,
02:12 défendue d'ailleurs en ce moment même
02:14 dans l'hémicycle de l'Assemblée.
02:16 Bonsoir, maître Xavier de Meuzoix. -Bonsoir.
02:19 -Merci d'être là.
02:20 En tout cas, spécialiste de la question Airbnb,
02:23 vous défendez les propriétaires
02:25 qui recourent à ces plateformes de location.
02:27 C'est une activité que vous pratiquez
02:30 depuis des années. Je précise qu'on a invité Airbnb,
02:33 qui n'a pas souhaité participer à ce débat.
02:37 Bonsoir, Franck Roland. -Bonsoir.
02:39 -Vous êtes le porte-parole du collectif national
02:42 des habitants permanents,
02:43 qui bataille contre Airbnb et toutes les plateformes du même type.
02:47 Enfin, bonsoir, Jean-Virgile Kranz.
02:49 Ravi de vous accueillir.
02:50 Vous présidez la Confédération des acteurs du tourisme.
02:54 Vous défendez le tourisme, mais en même temps,
02:56 vous êtes l'adjoint au maire de Saint-Malo,
02:59 ville, s'il en est, envahie par les locations Airbnb.
03:02 On va entrer dans le détail tout à l'heure.
03:04 Patrick Stéphanini, n'hésitez pas à intervenir,
03:07 ou même à interroger nos invités. On plante le décor.
03:10 -Je vais le faire, mais j'indique tout de suite
03:12 que je ne suis pas totalement objectif,
03:15 car vous m'avez invité ce soir au titre de l'aide médicale d'Etat.
03:19 C'est la seconde partie de l'émission.
03:21 Mais il se trouve qu'à titre professionnel,
03:23 je travaille pour une association d'hôteliers,
03:26 qui s'appelle L'Atop.
03:27 Je connais assez bien le sujet que vous allez aborder
03:30 dans la première partie, mais je veux que les choses soient claires.
03:34 -Merci de cette transparence. -Je ne suis pas objectif.
03:37 -Vous défendez les hôteliers.
03:39 Et si, on peut dire,
03:41 première partie concernée par ce dossier...
03:45 Donc, n'hésitez pas, on plante le décor, d'abord.
03:48 Qu'est-ce que propose cette loi ?
03:50 Et le cadre juridique, aujourd'hui, qu'est-il ?
03:53 On voit cela avec Stéphane Dacosky, dans son chrono.
03:55 (Bruit de clavier)
03:58 Je me retourne pour vous accueillir.
04:00 Je vous invite à faire la même chose pour Stéphane Dacosky.
04:03 -Bonsoir, Mme. Bonsoir à toutes et tous.
04:06 A l'heure où je vous parle, tout le monde est au courant
04:09 que la France traverse une crise du logement.
04:13 Mais le problème, c'est que tout le monde a beau être au courant,
04:16 et les risques continuent de s'amplifier.
04:19 Certains responsables politiques finissent par employer
04:22 des formules choc. En octobre, Edouard Philippe disait
04:25 "attention, pénurie de logement = risque de bombe sociale".
04:28 Cela dit, il n'avait rien inventé,
04:30 puisque un an auparavant, Olivier Klein, ministre du Logement,
04:33 disait exactement la même chose.
04:35 "Attention, risque de bombe sociale".
04:37 D'ailleurs, le terme "bombe sociale" s'est répandu dans la presse.
04:41 On parle du Nouvelle Hopse, qui est à gauche,
04:44 qui est associé de risque de bombe sociale.
04:46 Le Figaro dit exactement la même chose.
04:48 "Attention, risque de bombe sociale".
04:51 Cette crise du logement est certes liée à des facteurs
04:54 qui nous échappent, comme la hausse des taux d'intérêt,
04:57 mais elle est aussi liée à des domaines où on peut intervenir.
05:00 Par exemple, il y a environ un million de logements en France
05:04 qui sont mis en location sur des sites
05:06 genre Airbnb, Booking, Abritel.
05:08 Il faut citer trois marques pour éviter les remarques
05:11 de publicité illicite.
05:13 Toutes ces logements dont je vous parle
05:15 sont consacrées aux logements touristiques
05:18 et deviennent indisponibles pour ceux qui habitent,
05:21 qui vivent, qui travaillent sur place.
05:23 Voyez la carte. Ce sont les zones les plus concernées.
05:26 En rouge, ce sont les métropoles, Paris, Bordeaux, Toulouse,
05:30 vous les reconnaîtrez, où depuis de nombreuses années,
05:33 7-8 ans, on lutte contre l'implantation d'Airbnb.
05:36 Puis en orange, ce sont les zones plus touristiques
05:39 qui, à leur tour, sont obligées d'être confrontées à ce phénomène.
05:43 On voit que tout le littoral est concerné,
05:45 puisque c'est là que les gens veulent venir.
05:48 Plus c'est beau, plus on y va.
05:49 La Corse, les pauvres, comme c'est l'île de beauté,
05:52 sont les premiers concernés sur ce sujet.
05:57 Mais si on veut changer les lois en France,
05:59 si on veut vraiment changer les choses,
06:02 il faut changer les lois.
06:03 C'est à l'Assemblée que ça se passe.
06:06 Je le dis, mais j'ai pas peur de le dire,
06:08 bravo les députés.
06:09 Ils ont fait au point une loi transpartisane,
06:12 qui devrait être votée aujourd'hui,
06:14 qui est en trois articles
06:16 pour calmer les appétits d'Airbnb.
06:18 Donc, trois articles, trois, deux, un,
06:21 je vous fais le compte à rebours.
06:23 L'article 3, ce sont des propriétaires
06:25 qui louent aujourd'hui sur Airbnb,
06:27 qui bénéficient d'un abattement de 71 %.
06:31 La loi va modifier ce point-là.
06:33 Le taux va passer à 50 %,
06:35 ce qui revient au même taux que pour les meublés classiques.
06:39 Article 2.
06:40 Ca, c'est un point un peu plus confus,
06:42 parce qu'on va ouvrir une boîte à outils aux maires
06:45 pour leur permettre d'intervenir localement,
06:48 pour autoriser, interdire, réglementer
06:51 l'implantation de ces meublés de tourisme.
06:53 Vous allez pouvoir y revenir.
06:55 Et puis, voilà, article 1, le dernier de mon compte à rebours.
06:59 Quand vous devez mettre un logement en location,
07:02 vous êtes obligatoirement soumis au DPE,
07:04 c'est le Dépiste... -Diagnostique.
07:07 -Diagnostique de Performance Énergétique.
07:10 Tout le monde sait que ce sont ces lettres
07:12 qui indiquent si votre logement retient la chaleur.
07:15 Cette diagnostic est obligatoire pour toutes les locations,
07:19 sauf pour Airbnb, qui en sont dispensées,
07:21 si vous le voulez de cette manière-là.
07:24 Est-ce que vous trouvez ça juste ? -Non.
07:26 -Ca va changer.
07:27 C'est Anaïs Glemer, rapporteur de Projet de loi,
07:30 qui l'explique.
07:31 -Il y avait une stratégie d'évitement.
07:33 Les gens, pour ne pas faire la rénovation
07:36 de leur bâtiment, de leur habitat,
07:39 de leur plateforme de courte durée,
07:41 leur logement. C'était une stratégie d'évitement.
07:43 On perd de logement de longue durée.
07:46 Nos salariés, nos étudiants, nos saisonniers
07:48 n'avaient plus de logement à l'année.
07:51 On se dit que si cette contrainte a amené un évitement,
07:54 il faut appliquer la contrainte partout.
07:56 -J'ai essayé de placer les grandes lignes du débat.
07:59 Je serais bien resté débattre avec vous.
08:02 J'ai bossé toute la journée sur le dossier.
08:04 -On va essayer d'être à la hauteur.
08:07 Merci beaucoup, Stéphane Blakowski.
08:09 Je vais commencer avec vous, Jean-Virgil Kranz,
08:11 parce que vous êtes l'adjoint au maire d'une ville touristique,
08:15 Saint-Malo. Décrivez-nous l'état du marché locatif
08:18 dans cette ville.
08:19 En combien de temps Airbnb et ses concurrents
08:22 ont transformé la ville, ont explosé
08:24 sur le marché du locatif enmeublé ?
08:27 -Peut-être, si vous permettez,
08:29 un mot introductif,
08:31 peut-être sur l'expression
08:34 "Airbnb utilisée".
08:36 Je pense qu'en fait, le sujet, il est lié à une crise du logement,
08:40 il est lié à une régulation de l'urbanisme.
08:42 Et donc, c'est pas tant Airbnb,
08:44 qui est en fait une plateforme de distribution,
08:47 qui peut l'être comme d'autres plateformes,
08:49 comme ça a été mentionné, et donc, en effet,
08:52 on travaille sur une politique globale
08:54 du logement et de l'urbanisme
08:56 sur la taille d'une ville.
08:59 -Mais Saint-Malo, franchement,
09:01 concrètement, quand on arrive sur les remparts,
09:03 c'est impressionnant, le changement.
09:06 On entend les valises à roulettes des touristes
09:08 qui cherchent leur emplacement.
09:10 -L'idée, en fait, c'est en effet de réguler,
09:13 d'encadrer un marché qui ne l'a pas été au départ.
09:16 Il s'est développé de façon très rapide.
09:18 Il faut reconnaître que si aujourd'hui,
09:20 il s'est développé, c'est qu'il répond
09:22 à une attente de clientèle,
09:25 mais pour autant, il doit être encadré et régulé.
09:27 Nous sommes partis du principe,
09:29 puisque vous m'interrogez sur Saint-Malo,
09:32 même si je suis venu là pour représenter
09:34 l'économie touristique. -Très bien.
09:36 Là, on est sur la défense d'un tourisme moins cher.
09:39 -Pour l'exemple de Saint-Malo,
09:41 dans le cadre de la ville fortifiée,
09:44 s'il n'y avait eu aucune disposition de prise,
09:47 on peut imaginer qu'au bout de quelques années,
09:50 on se serait retrouvé sans aucun habitant.
09:52 C'est l'écosystème qui est mis à mal.
09:55 -Franck Roland, vous connaissez bien cette ville.
09:57 Ca permet, par exemple, de se figurer les choses.
10:00 -En tout cas, pour Saint-Malo,
10:02 ça a été effectivement révélateur
10:04 que le trop-plein de LCD, finalement,
10:07 a fait accélérer, révéler la question du logement.
10:12 C'est vrai qu'il a fallu agir très vite,
10:14 et c'est pour ça que, notamment, il y a eu le collectif
10:17 Saint-Malo-Givigéresse. -Si je suis un salarié
10:20 et que je veux trouver un meublé en un an,
10:22 pour un an, ou un étudiant,
10:24 je peux encore le trouver ou c'est tendu ?
10:26 -C'est tendu. Il y a deux phénomènes
10:29 qui sont la pénurie de logements et le prix de l'immobilier.
10:32 C'est les deux choses qui sont...
10:34 qui empêchent, en tout cas, des gens qui travaillent,
10:37 un couple qui travaille, de pouvoir trouver.
10:39 Ca amène effectivement une difficulté
10:42 à rester sur Saint-Malo et à devoir peut-être partir,
10:45 parce qu'effectivement, avant, on partait de Bretagne
10:48 parce qu'il n'y avait pas de travail,
10:50 maintenant, on ne peut pas se loger.
10:52 -Le maire, Stéphane Blakowski,
10:54 Olgiers Givernais, va avoir un peu plus de pouvoir.
10:57 Ses outils de régulation, à Paris, c'est l'exemple typique.
11:00 Très clairement, maintenant, il y a des quotas.
11:03 C'est simple, vous êtes obligé d'obtenir une autorisation
11:06 pour faire du Airbnb et autres.
11:08 Si le quota est déjà atteint, c'est non,
11:10 vous ne pouvez pas le faire.
11:12 Il y a eu beaucoup de contention,
11:14 mais aujourd'hui, la règle est appliquée.
11:16 Qu'est-ce que cette loi va changer pour les maires ?
11:19 -Ils vont pouvoir, justement, décider,
11:21 en fait, s'ils donnent cette autorisation.
11:24 Je le sais bien, je suis dans l'Impe,
11:26 dans les montagnes, ces communes sont touristiques
11:29 et la pénurie a fait qu'il y a eu une fuite
11:31 des usages des logements vers ces meublés touristiques.
11:34 Donc, c'est la possibilité de remettre les maires
11:37 en décision sur cela et de pouvoir attribuer
11:42 la possibilité ou non de ces logements
11:44 à être touristiques. C'est très important.
11:47 -A partir de combien ?
11:48 Toutes les villes de plus de 50 000 ?
11:50 -Alors, là, l'objectif, notamment sur le fait
11:53 qu'il y a eu aussi l'assurtaxe sur les résidences secondaires,
11:57 c'est de remettre ces communes,
11:59 je crois pas que ce soit plutôt une taille,
12:02 mais vraiment une attribution de ces villes balnéaires
12:05 qui se transforment complètement avec du tourisme
12:08 et que, finalement, leurs habitants sont obligés
12:10 d'aller beaucoup plus loin, surtout des personnes
12:13 qui travaillent dans la commune.
12:15 C'est de pouvoir remettre entre les mains des maires
12:18 la capacité de choisir et de dire que leur ville
12:21 ne doit pas être une ville simplement touristique.
12:24 -C'est le maire qui aura le dernier mot.
12:26 -C'est un peu compliqué de changer, pour vous,
12:29 sa maître de mesoire. Aujourd'hui, c'est compliqué.
12:32 Il y a 49 villes qui ont mis en place des autorisations préalables
12:35 des maires, Paris, Biarritz, Strasbourg.
12:38 C'est les grandes communes. -C'est intéressant,
12:41 parce que, plus tard qu'hier, je plaidais le premier dossier
12:44 de la ville de Lille qui poursuivait un propriétaire.
12:47 J'ai défendu 250 personnes à la ville de Paris,
12:50 j'ai battu la ville de Lyon sur ce contentieux.
12:52 Seules les grandes villes, à mon sens,
12:55 ont le pouvoir, financière, juridique et politique,
12:58 de mener la boîte à outils qui va être offerte,
13:01 peut-être, par la députée ce soir,
13:03 de pouvoir contraindre de donner ou pas des autorisations,
13:06 de sanctionner, etc. Je donne souvent cet exemple
13:09 parlant. A quoi bon d'installer des radars sur les routes
13:12 si les communes n'ont ni les moyens ni le fonctionnement
13:15 pour acheter ces radars et, derrière, mettre des amendes ?
13:19 J'ai un peu peur et je crains que, derrière cette bonne volonté
13:23 de donner ces pouvoirs aux élus locaux,
13:25 je m'imagine mal comment les petites communes françaises
13:28 vont pouvoir mettre en pratique... C'est bien beau de mettre des lois,
13:32 mais il faut les appliquer et les sanctionner.
13:34 Je crains que ces communes n'auront pas la capacité de le faire.
13:38 -Franck Roland ? -Je voulais juste,
13:40 pour faire du tac-au-tac par rapport à votre remarque,
13:43 indiquer que dans nos propositions du collectif national
13:46 pour les habitants permanents, il y a un accompagnement de l'Etat
13:50 à mettre ça en place, puisque Airbnb ne cesse d'attaquer les villes
13:54 pour retarder la mise en place de réglementations.
13:56 Dans la boîte à outils,
13:58 c'est pour ça qu'on a monté ce collectif national,
14:01 il faut déclarer en zone tendue
14:02 pour pouvoir mettre en place une réglementation.
14:05 Or, sur 36 000 communes en France,
14:07 il n'y a que 3 600 communes qui ont cette possibilité-là.
14:10 C'est étonnant, quand on sait qu'une zone tendue
14:13 définit un territoire qui a un problème de logement.
14:16 C'est étonnant qu'il n'y ait que 3 600 communes
14:19 qui n'en aient pas plus.
14:20 -Ils sont en train de débattre.
14:22 Je suis sûre que vous avez réussi à leur faire passer
14:25 vos arguments aux députés qui débattent.
14:27 -Il y a déjà eu une augmentation du nombre de ces communes.
14:31 Il y a eu un certain nombre de communes
14:33 au-dessus de 5 000 habitants... -Pour bien comprendre,
14:36 c'est particulier, tous ces contentieux.
14:39 Il est énorme, le contentieux.
14:40 A la fois, la plateforme attaque, les propriétaires attaquent.
14:44 -C'est surtout les grandes villes, comme Paris.
14:47 -C'est ça qui illustre bien le contentieux.
14:49 Ils ont poursuivi 700 personnes, c'est colossal.
14:52 Ils ont perdu un très grand nombre de dossiers
14:55 sur une faille juridique qui va être corrigée ce soir.
14:58 Mais la ville-symbole, c'est Paris.
15:00 C'est intéressant de parler de Paris,
15:02 on a les Jeux olympiques dans six mois.
15:04 On n'est pas certain d'avoir des métros pour transporter
15:08 les touristes.
15:09 Par contre, je peux vous garantir une chose,
15:12 on n'aura pas de problème pour loger les touristes
15:14 grâce à Airbnb.
15:16 Les hôtels peuvent engranger 300 000 personnes,
15:18 on a 14 millions de touristes.
15:20 Qui va faire la différence ? -Les hôtels sont déjà pleins.
15:23 -On n'entend personne dire qu'on va réussir
15:26 grâce à cette plateforme.
15:27 Force est de constater que c'est une réalité.
15:30 -Jean-Virgile Kranz, il y a la question du tourisme.
15:33 Ceux qui bénéficient d'Airbnb, ceux qui y aident lourd,
15:36 ce sont plutôt les classes moyennes en vacances
15:39 ou des classes moyennes qui arrondissent leur fin de mois
15:42 avec une résidence principale, louée l'été.
15:45 Vous vous dites que si on régule,
15:46 on risque de perdre les touristes et l'attractivité économique ?
15:50 -Il y a un point très clair,
15:51 il faut partir d'un principe
15:53 qu'une destination touristique,
15:55 l'attractivité d'une destination
15:57 est faite avant tout de son offre.
15:59 Son offre sur trois critères, la quantité, la qualité
16:02 et la diversité.
16:03 Sur ce troisième critère,
16:05 bien entendu, on peut retrouver de l'allocation de meublé.
16:08 Ce que nous disons au niveau des acteurs du tourisme,
16:11 et beaucoup d'élus locaux sont aussi dans cette démarche,
16:15 c'est qu'il faut pas supprimer un pan d'activité,
16:17 il faut le réguler,
16:19 il faut probablement aussi l'encadrer,
16:22 il faut probablement lui apporter aussi des règles
16:25 qui soient proches des autres types d'hébergement.
16:28 On peut penser à la sécurité, à l'accessibilité,
16:31 à d'autres éléments, mais ça, à la limite,
16:33 c'est une autre partie du sujet,
16:35 mais il y a besoin, en effet, de réguler.
16:38 Alors, la demande, en effet, des acteurs
16:41 de l'économie touristique était d'avoir cette boîte à outils
16:44 et dans le cadre de nos discussions
16:46 au sein de la Confédération des acteurs du tourisme,
16:49 nous avons donc multiples fédérations
16:52 et on a bien vu, si vous voulez, la nécessité
16:55 de pouvoir traiter au plus près du territoire le sujet.
16:58 Entre des montagnards et du littoral,
17:00 vous avez le même problème, mais pas les mêmes solutions.
17:03 -La régulation par la boîte à outils,
17:05 c'est un peu de surmesure pour les maires.
17:08 On continue de débattre.
17:09 Je voudrais qu'on se figure mieux les choses en image.
17:12 -On a parlé de la régulation de Bayonne,
17:14 où Stéphanie Despierre a suivi l'auteur
17:17 de cette proposition de loi,
17:18 avec Madame Le Meur, Anaïs Le Meur,
17:21 pour Renaissance, il s'appelle Egnaki et Chanise.
17:24 Regardez le reportage.
17:25 ...
17:31 -À Bayonne, le phénomène Airbnb
17:34 a changé la physionomie du quartier historique.
17:37 -Là, entre 2015 et 2020, il y a plusieurs dizaines de logements,
17:40 tant que dans cette rue, qui sont devenus des Airbnb,
17:43 donc permanents.
17:44 -Tchètes et Tchévéry, militants pour le droit au logement,
17:48 guident le député socialiste Egnaki et Chanise.
17:50 Avec l'arrivée des plateformes de location en ligne,
17:53 il y a de moins en moins d'appartements disponibles
17:56 pour les locaux. -Ce troisième étage-là,
17:58 il y avait un couple de jeunes travailleurs
18:01 qui payaient un loyer de 500 euros comme ça.
18:04 La propriétaire les a fait dégager
18:07 et a transformé ça en Airbnb,
18:10 qui se louait du coup autour de 100 euros la nuit.
18:14 -Les habitants ont de plus en plus de mal à se loger
18:17 et l'exaspération monte.
18:19 -Ca, c'est le drapeau qu'ont mis de plus en plus d'habitants
18:22 pour demander le droit à vivre et se loger au pays.
18:25 -Aujourd'hui, dans l'agglomération de Bayonne,
18:28 21 % des logements sont des résidences secondaires.
18:31 Bien conscient du problème,
18:33 le député Egnaki et Chanise veut changer la loi.
18:36 -On n'a jamais rien réglementé sur la question.
18:40 Effectivement, New York a pris des mesures,
18:42 c'est le cas en Allemagne, en Italie,
18:44 et la France, on est un peu bons derniers
18:46 dans la réglementation d'Airbnb.
18:48 On voit des territoires qui l'interdisent.
18:51 Avant d'interdire Airbnb,
18:52 il y a des mesures de réglementation à apporter.
18:55 -Pour endiguer la crise du logement sur la Côte-Basque,
18:58 les communes ont choisi la manière forte.
19:00 Désormais, chaque propriétaire
19:02 qui met en location un appartement de vacances
19:05 doit obligatoirement en mettre un deuxième,
19:08 en location à l'année.
19:09 Un système très contraignant
19:11 qui provoque la colère des propriétaires,
19:13 comme Carla, qui souhaite rester anonyme.
19:16 -Franchement, on ne pensait à aucun moment
19:18 qu'on allait nous interdire de faire ce que l'on veut
19:21 de notre résidence secondaire.
19:23 -Carla vit dans l'intérieur du Pays basque.
19:26 En 2015, elle a acheté ces deux pièces près de l'océan.
19:29 Elle le loue cinq mois par an via les plateformes en ligne.
19:33 -On ne voudrait pas devenir les bouc-émissaires
19:35 du manque de logement.
19:37 On ne comprend pas pourquoi les communes
19:39 n'ont pas fait le nécessaire, depuis 20 ans,
19:42 à faire de la construction.
19:44 -Avec les nouvelles règles,
19:45 Carla ne pourra plus louer son appartement aux touristes.
19:49 -Qui veut répondre à cette propriétaire ?
19:51 Olga Givernet, puis M. Rolland,
19:53 Patrick Stéphanini, après.
19:55 -On peut dire pourquoi on ne peut pas construire plus.
19:58 Il faut savoir qu'on a quand même une volonté
20:00 de zéro artificialisation nette,
20:02 de rationalisation du logement.
20:04 Je travaille sur la sobriété.
20:06 La sobriété, notamment, dans le logement,
20:09 c'est de prendre en compte que le nombre de mètres carrés habitables
20:12 par habitant augmente.
20:14 -Elle vous dit qu'elle a une résidence secondaire
20:17 et qu'elle ne peut pas la louer.
20:19 -Les logements sont de plus en plus petits.
20:21 Il y a beaucoup de raisons à cela,
20:23 mais en l'occurrence, c'est vrai que les logements vacants
20:27 et les logements en résidence secondaire
20:29 sont particulièrement ciblés,
20:31 parce qu'on veut donner une priorité
20:33 aux logements résidés de manière permanente.
20:36 Ils vont faire marcher les commerces,
20:38 ils vont aussi travailler.
20:40 C'est important que ces personnes soient prises en compte.
20:43 On ne cible pas ces propriétaires qui avaient vu l'intérêt économique
20:47 sur la fiscalité avantageuse.
20:49 Il y a aussi un autre intérêt, notamment sur le DPE,
20:52 dont on a parlé tout à l'heure, et pour nous,
20:54 ça crée un appel d'air, une fuie,
20:57 pour éviter cette fiscalité
20:59 ou ces obligations environnementales.
21:02 -Pour bien comprendre, c'est un peu technique,
21:04 mais sur les résidences secondaires...
21:06 -Un aimant important, c'est que c'est aussi un combat...
21:10 Dans nos collectifs, il y a aussi des propriétaires.
21:12 Comme vous avez présenté l'avocat comme le défenseur des propriétaires,
21:16 il faut savoir que dans nos collectifs,
21:19 il y a des propriétaires qui sont des logements occasionnels
21:22 et non pas des professionnels de la location.
21:25 On parle de deux choses différentes.
21:27 C'est la personne qui a un studio,
21:29 c'est sa résidence secondaire ou principale,
21:32 donc on est sur une petite location,
21:34 de complément revu, et on a des lois professionnelles
21:37 qui deviennent une activité économique
21:39 hors de réglementation, hors de régulation,
21:42 et on parle bien de ça.
21:43 -Pour bien comprendre, il faut se figurer des choses,
21:46 vous avez des gens qui, parce qu'ils ont un appartement,
21:49 c'est pas leur résidence secondaire,
21:52 au lieu de le louer en meublé un an ou en vide,
21:54 ils vont le louer une semaine, trois jours,
21:57 365 jours, ça existe ? -Ca peut exister,
21:59 mais on parle de multipropriétaires
22:01 qui ont trois, quatre, cinq appartements
22:03 et qui font une activité professionnelle.
22:06 C'est important de réguler cette activité,
22:08 ce trop-plein de locations de courte durée
22:11 et à terme des résidences secondaires,
22:13 parce qu'on sait que c'est dans le parc immobilier existant
22:16 qu'il faut faire revenir du logement à l'année.
22:19 On nous propose de construire à tout va,
22:21 alors que c'est dans le logement existant
22:24 qu'il faut faire revenir.
22:26 C'est un erreur d'aller sur le logement à tout va,
22:28 notamment dans une période de sobriété de terrain.
22:31 -Patrick Stéphanini. -Je voudrais dire deux choses.
22:34 D'abord, les hôteliers ne sont pas hostiles
22:37 aux locations de courte durée par principe.
22:41 Il s'agit d'un phénomène économique nouveau.
22:43 -C'est une sacrée concurrence. -Bien sûr.
22:46 Mais le combat des hôteliers,
22:49 c'est un combat pour la juste concurrence.
22:52 Que la location de courte durée
22:55 soit un nouveau mode d'hébergement touristique
22:57 choisi par des millions de Français
23:00 et qui correspond aux aspirations de ces Français,
23:03 ce n'est pas contestable.
23:05 En revanche, ce qui est contestable,
23:07 dans la situation actuelle, et je crois que la proposition de loi
23:10 a pour objet de dire médier,
23:12 c'est l'inégalité de concurrence.
23:15 Les deux caractéristiques qui ont été citées dans l'émission,
23:19 c'est-à-dire l'avantage fiscal de 71 %,
23:22 c'est un avantage fiscal qui, dans le droit fiscal français,
23:26 est exorbitant du droit commun.
23:28 -Ca se justifie comment ?
23:30 -Si vous prenez les autres régimes fiscaux,
23:32 vous ne trouverez pas d'abattement sur le revenu
23:36 à un taux de 71 %.
23:37 -Pourquoi on l'a inventé ?
23:39 -Deuxièmement, ça a été dit,
23:41 le fait que les locations de courte durée
23:43 échappent au DPE,
23:45 alors que le DPE va commencer à s'appliquer,
23:48 enfin, à commencer à s'appliquer de manière contraignante
23:52 aux propriétaires qui louent à l'année,
23:54 ça crée une inégalité de concurrence.
23:56 Nous avons besoin d'un instrument de régulation
23:59 par rapport à un phénomène économique nouveau.
24:02 J'ajouterais juste un mot.
24:03 Si nous ne légiférons pas en France,
24:05 l'Europe le fera pour nous,
24:07 puisqu'il y a un projet de règlement européen
24:10 qui s'appelle STR, qui est en cours d'adoption,
24:13 et on s'approche de son adoption,
24:15 qui comporte des dispositions très intéressantes
24:18 et dont le législateur français pourrait s'inspirer.
24:21 -M. De Meuzoix ?
24:22 -Personne ne s'intéresse aux propriétaires.
24:24 J'en reçois des centaines.
24:26 Ils ont tous la même histoire.
24:28 Personne ne les écoute,
24:29 personne n'a pensé à les écouter en rédigeant cette loi.
24:33 Ils ont un studio en résidence secondaire,
24:35 ce sont des déçus de la longue durée.
24:37 C'est-à-dire que c'est des gens qui avaient un studio
24:40 avec un locataire qui payait pas,
24:42 ils ont mis des années à l'expulser,
24:44 parce que le droit n'est pas de leur côté,
24:47 ils ont un appartement en désordre,
24:49 Airbnb arrive en France en 2016,
24:51 et il leur dit que c'est simple,
24:53 ils n'auront plus ces problèmes,
24:55 ils seront payés, et ils pourront récupérer
24:58 leur appartement une semaine par an.
25:00 -On peut comprendre le point de vue du propriétaire,
25:03 mais en pleine crise du logement,
25:05 vous ne pouvez pas vous loger dans votre ville
25:08 et vous prenez la voiture pour travailler.
25:10 -92 % des locations de courte durée,
25:12 c'est moins de 120 jours par an.
25:14 C'est-à-dire que c'est leur résidence principale.
25:17 -Sur quelle étude ?
25:18 -On en a discuté. L'étude est un financement.
25:21 -C'est pas une étude.
25:22 -Je veux expliquer qu'une majorité de logements en France
25:26 sont loués en résidence principale.
25:28 Ce sont des logements qu'on ne peut pas louer à des saisonniers.
25:31 -Ce sont pendant les vacances, Noël, etc.,
25:36 où la famille part et quitte le logement.
25:38 Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
25:40 Vous auriez pu mettre un plafond de nuitée plus bas
25:43 que celui qui existe, notamment à Paris,
25:46 dans ses quatre mois, 120 jours.
25:48 -Ca va être réduit. -Ca va être réduit ?
25:50 Ca passe à 90, excuse-moi.
25:52 -Le débat n'est pas fini, donc c'est difficile de se positionner.
25:56 J'aimerais revenir sur l'historique.
25:58 Ce plafond fiscal était aussi intéressant
26:00 parce qu'à l'époque, il manquait de logements touristiques
26:04 pour l'afflux de touristes que nous avions en France.
26:07 Aujourd'hui, ça s'est rééquilibré grâce à Airbnb.
26:09 Cette plateforme a mis en relation les propriétaires
26:13 et les personnes qui avaient des besoins de logement
26:15 à courte durée. -Vous pensez que ce sera dissuasif ?
26:18 50 % d'abattement, c'est déjà bien.
26:20 -On parlait de concurrence.
26:22 Il peut y avoir une concurrence déloyale.
26:24 Alors que les personnes se soient projetées
26:27 sur un logement comme celui-là,
26:29 qui va permettre d'avoir un peu de financement,
26:31 c'est très bien, et que les nouveaux
26:33 qui feront ce choix-là, lorsqu'il y aura la nouvelle loi,
26:37 prendront en compte les contraintes.
26:39 C'est le transfert qui pose problème.
26:41 -Il y a un sujet. -Le DPE, simplement,
26:43 je voudrais finir, le DPE, qui n'était pas obligatoire,
26:46 ça veut dire que c'est des logements
26:48 qui sortent et ne pourront pas revenir sur le résidentiel.
26:51 -Il y aura des travaux des propriétaires
26:54 pour les mettre aux normes.
26:55 Franck Roland, je pense qu'il faut qu'on parle
26:58 des copropriétaires, parce que c'est très compliqué
27:01 dans les villes où il y a beaucoup d'Airbnb,
27:03 pour les voisins, qui voient défiler
27:06 énormément de locataires qui tournent.
27:08 -Voir des nuisances, des violences,
27:10 imaginez de subir un déménagement,
27:12 vous n'avez plus de voisins à l'année,
27:14 donc plus de relations amicales,
27:16 et vous subissez ces éléments-là,
27:18 et il arrive, on en entend parler souvent,
27:20 quelques désagréments, des gens qui font la fête,
27:23 donc si on équilibre les choses, les nuisances sont identiques.
27:27 Par contre, sur l'abattement,
27:29 c'est un élément important, on focalise sur le régime forfaitaire,
27:33 alors qu'on sait, parce qu'on a les informations
27:35 qu'on a transmises aux conseillers des ministères,
27:38 les loisirs, les loisirs des multi-propriétaires,
27:41 les loueurs professionnels, qui sont sur une activité déloyale,
27:45 sont déjà passés au régime réel.
27:47 Tout le monde le sait, et on espère
27:49 que la mission parlementaire de Neyclemer,
27:51 qui débutera en janvier, puisse s'attaquer au vrai problème,
27:55 qui n'est pas le régime forfaitaire.
27:57 -Jean-Virgile Kranz ?
27:59 -Oui, juste sur la partie fiscale,
28:02 il faut se rappeler aussi que,
28:04 je vous citais l'exemple entre le littoral et le montagnard,
28:07 la politique des lits froids,
28:09 où il y a eu des incitations aussi,
28:11 et aujourd'hui, il y a encore une réflexion
28:14 sur la gestion de ce parc...
28:16 -Mais l'alignement de la fiscalité sur le meublé,
28:18 qui soit loué, vide ou meublé,
28:20 c'est la même avantage fiscale, c'est justice, non ?
28:23 -Oui, bien sûr. -D'accord.
28:25 -Mais sur les éléments d'historique.
28:28 Vous interveniez, maître, en disant
28:31 qu'en effet, la majorité des locations,
28:33 aujourd'hui, étaient des locations à l'année.
28:36 Heureusement, en tout cas,
28:38 qu'on a encore un parc immobilier de location classique.
28:41 Et après, la préoccupation par rapport aux gens
28:44 qui font cette location de façon temporaire.
28:47 Un, je pense que notre préoccupation,
28:49 en tout cas, quand on parle pour un élu local,
28:52 c'est avant tout les habitants de son territoire
28:54 et de pouvoir garder les habitants de son territoire,
28:57 ceux qui y sont nés et ceux qui y travaillent,
29:00 et ceux qui y vivent, et bien entendu,
29:02 les générations qui suivent.
29:04 Parfois, des territoires sur lesquels
29:06 vous avez des difficultés avec l'emploi,
29:09 une situation de l'emploi tendue,
29:11 et en plus, vous avez des entreprises
29:13 qui vous disent "ça fait six mois, je cherche un candidat,
29:16 "je l'ai trouvé, je ne vais pas le garder".
29:18 -Donc c'est une fois une question d'équilibre.
29:21 On n'en est pas aux règles drastiques
29:23 de New York ou Amsterdam, vous en connaissez tous,
29:26 parce qu'aujourd'hui, c'est l'hôtellerie,
29:29 ou rien, quasiment, à New York,
29:30 avec des prix qui ont énormément flambé.
29:33 Le juste équilibre, pour vous, c'est quoi ?
29:35 Le mot de la fin, madame Givernay.
29:37 -C'est déjà cette loi, et une grande loi va arriver,
29:40 donc il faudra trouver l'équilibre.
29:42 Je voudrais dire aux propriétaires qu'ils ont bénéficié davantage
29:46 pendant plusieurs années, et qu'on revient sur un équilibre,
29:49 et il faut un partage de tous. -On s'arrête là, on verra
29:52 comment les députés s'emparent de ce sujet,
29:55 s'il y a des amendements pour aller encore plus loin
29:58 que le texte initial.
29:59 Merci beaucoup d'être venu débattre sur ce plateau.
30:02 C'est avec moi, Patrick Stefanini.
30:04 Dans une dizaine de minutes, les parties prises
30:07 de nos affranchis. Ce soir, le regard du professeur
30:09 Yanis Roder sur le choc des savoirs de Gabriel Attal.
30:12 Fanny Guinochet s'est penchée sur la mauvaise note de la France
30:16 dans le classement PISA, qui traduit aussi une baisse de niveau
30:19 de nos meilleurs scientifiques, les mathématiciens en tête.
30:22 De quoi nous parlez-vous, Elsa Mondingava,
30:25 dans Bourbon Express ? -Un texte déposé par la droite
30:28 qui donne du fil à retordre à la majorité,
30:30 un texte franco-algérien de 68.
30:32 -A tout à l'heure, les amis.
30:34 Mais d'abord, on se penche dans le détail,
30:36 Patrick Stefanini, sur votre rapport,
30:38 rapport sur l'aide médicale d'Etat,
30:40 qui était très attendue.
30:42 Vous avez même dû accélérer sa remise.
30:44 Elle arrive pile-poil à la veille du débat parlementaire
30:47 sur le projet de loi immigration, qui commence ce lundi.
30:51 On regarde les principales mesures et on en discute dans le détail,
30:54 juste après l'invitation de Marco Pommier.
30:57 ...
31:00 Si on vous invite, Patrick Stefanini,
31:02 c'est parce que vous nous dites que l'aide médicale d'Etat,
31:06 l'AME, est utile, mais qu'il faut l'adapter.
31:09 C'est la conclusion de votre rapport très attendu,
31:12 en plein examen du projet de loi immigration.
31:15 -Dans le rapport, nous écrivons que l'AME
31:17 n'est pas un facteur d'attractivité en France.
31:20 Je ne crois pas qu'on immigre en France
31:22 pour bénéficier de l'AME.
31:23 -Patrick Stefanini, on vous retrouve souvent
31:26 dans les coulisses des campagnes.
31:28 Homme de l'ombre de la droite, la légende raconte
31:31 que vous êtes un faiseur de rois.
31:33 Jacques Chirac à la présidentielle de 1995,
31:36 Valérie Pécresse pour la région Ile-de-France,
31:39 un coup de maître, François Fillon, vainqueur de la primaire de 2016,
31:44 ancien préfet, ancien conseiller ministériel à l'intérieur
31:47 et au Conseil d'Etat.
31:49 Partisans d'une ligne ferme sur l'immigration,
31:52 vous défendez pourtant l'aide médicale d'Etat.
31:55 -Tu ne laisses pas sur le bord du chemin sans soin
31:58 un étranger, fut-il en situation irrégulière,
32:00 dès lors qu'il est malade.
32:02 -Le coût de l'AME, vous l'avez chiffré,
32:05 près d'un milliard d'euros pour 400 000 bénéficiaires en 2022.
32:09 Votre rapport, rédigé avec Claude Évin,
32:11 plus à gauche que vous,
32:13 va à l'encontre des affirmations du RN
32:17 et des Républicains, votre famille politique.
32:20 -C'est un appel d'air.
32:21 -Droite et extrême droite réclament la suppression de l'AME
32:25 pour la remplacer par une aide médicale d'urgence.
32:28 Trop complexe, rétorquez-vous,
32:30 en pointant les risques de renoncement aux soins
32:32 avec des conséquences sur la santé publique.
32:35 Vous présentez aussi des pistes d'évolution,
32:38 réduire la liste des pathologies prises en charge par l'AME,
32:42 resserrer certains critères d'éligibilité.
32:45 Bref, quelques coups de rabot,
32:47 objectif, lutter contre les abus et renforcer les contrôles.
32:51 Ce soir, on a une question pour vous.
32:54 Espérez-vous que vos propositions
32:56 intègrent le projet de loi immigration ?
32:58 -Réponse.
32:59 -Alors, on nous a demandé,
33:02 15 jours après le début de la mission,
33:06 on nous a demandé d'accélérer nos travaux
33:08 parce que le projet de loi immigration
33:11 arrivait à l'Assemblée nationale plus tôt que prévu
33:14 et que sa discussion allait commencer le 11 décembre.
33:17 Alors qu'initialement, on devait rendre notre rapport
33:20 le 15 janvier, nous l'avons rendu le week-end dernier,
33:23 et...
33:24 -Vous avez l'impression d'être instrumentalisé ?
33:28 -Non, je n'irai pas jusqu'à là, mais je dirais simplement...
33:31 -Pour enterrer toute réforme de l'AME ?
33:34 -Je crois pas, mais je dirais simplement
33:36 que nous avons mis sur la table, dans ce rapport,
33:40 une série de propositions.
33:42 Je crois qu'elles méritent d'être discutées.
33:44 -De nature législative, selon vous.
33:46 Aux députés de s'en emparer, s'ils le souhaitent.
33:49 -Il y a beaucoup de propositions de nature législative.
33:53 -Aux députés de s'en emparer.
33:54 Au gouvernement, éventuellement, de prendre l'initiative.
33:58 J'ai cru comprendre que le gouvernement
34:00 ne souhaitait pas que l'AME soit traitée
34:02 dans le cadre du projet de loi. -Cavalier législatif,
34:05 répond-on aux arguments du Sénat et aux articles,
34:08 et on renvoie au réglementaire, après ce texte.
34:11 -Ce qui est sans doute juridiquement exact,
34:13 mais c'est le Conseil constitutionnel
34:16 qui le dira en dernier ressort.
34:18 En tout cas, nos propositions sont désormais sur la table
34:21 et elles serviront à l'avenir,
34:23 pas en mesure de quantifier le calendrier,
34:26 mais à réformer l'AME,
34:29 car l'esprit de notre rapport,
34:32 c'est de dire que l'AME est utile,
34:34 mais que l'AME a besoin d'être réformée.
34:37 -Justement, on va reprendre point par point.
34:40 Déjà, la conclusion générale,
34:42 utile, médicalement utile,
34:45 socialement, c'est globalement bien géré,
34:47 l'aide médicale d'Etat en France ?
34:50 -Oui, c'est utile,
34:52 parce que ça fournit une couverture santé aux étrangers
34:55 qui sont en situation irrégulière
34:57 et que ça leur permet d'avoir cette couverture
35:00 en consultant en ville,
35:02 puisque dès lors qu'ils sont couverts par l'AME,
35:06 ils peuvent se rendre en consultation
35:08 chez des médecins de ville, chez des praticiens libéraux,
35:11 et au fond, ça évite un afflux à l'hôpital
35:16 que l'hôpital serait dans l'incapacité de supporter.
35:19 Si on réduisait le panier de soins de l'AME,
35:23 comme cela avait été envisagé à un moment donné,
35:26 à ce qu'on appelle les soins urgents,
35:28 ça veut dire que les services des urgences des hôpitaux
35:31 seraient débordés, que ça pourrait entraîner
35:34 une dégradation de la qualité des soins
35:36 dans les établissements hospitaliers,
35:39 et qu'en tout cas, ça entraînerait une aggravation du déficit...
35:42 -Vous êtes en désaccord avec la proposition de Bruno Retailleau.
35:46 On va sur le fond. Vous dites très clairement
35:49 que l'AME n'est pas un facteur d'attractivité en France,
35:53 et pourtant, vous expliquez que si ça n'est qu'un indicateur
35:57 de l'augmentation de l'immigration irrégulière,
36:00 ça n'en est pas la cause, mais ça entretient les étrangers
36:04 dans une situation de clandestinité.
36:07 Expliquez-nous ça. -Ce que nous disons,
36:09 c'est que ça n'est pas un facteur d'attractivité,
36:12 parce que les étrangers qui viennent en France
36:14 de manière régulière ou de manière irrégulière,
36:17 ils ne viennent pas à cause de l'AME.
36:19 En général, ils ignorent l'existence de l'AME.
36:22 Ils viennent parce qu'ils ont en France
36:24 des membres de leur famille,
36:26 qu'il y a en France une diaspora importante
36:28 correspondant à la nationalité de leur pays d'origine,
36:31 ou simplement parce qu'ils ont envie de faire des études en France
36:35 et que le système éducatif français est de meilleure qualité
36:38 que celui de leur pays d'origine.
36:40 En revanche, ce que nous écrivons, c'est que l'AME est un facteur
36:44 qui facilite le maintien dans la clandestinité.
36:48 Et ça, c'est un vrai sujet pour notre pays,
36:51 puisque l'analyse du profil des bénéficiaires de l'AME
36:55 montre qu'un nombre important de bénéficiaires de l'AME
36:58 sont en France depuis des années.
37:00 C'est pas une situation de clandestinité
37:03 qui dure six mois ou un an avant de trouver...
37:05 -Avec des tentatives de régularisation
37:08 de leur séjour ? -Oui, sans doute.
37:10 -Qui pourrait leur ouvrir le droit à la sécurité sociale ?
37:13 -Bien sûr, sans doute entremêlée de tentatives de régularisation.
37:17 Le bilan est là. Il y a grosso modo 18 % des bénéficiaires de l'AME
37:21 qui en bénéficient depuis plus de cinq ans,
37:24 et 10 % qui en bénéficient...
37:28 Et 5 % qui en bénéficient depuis plus de dix ans.
37:31 Donc on a une clandestinité de longue durée.
37:33 Et ça, je pense que ça n'avait pas été prévu
37:36 par ceux qui ont inventé l'AME.
37:38 -Il y a des arbitrages qui sont faits, selon vous.
37:41 Ca pose le problème des soins chroniques,
37:43 parce que si vous restez longtemps dans la clandestinité en France,
37:46 vous pouvez avoir besoin de soins de longue durée.
37:49 -Expliquez-nous ça.
37:50 C'est vrai que vous n'allez pas vraiment sur le panier de soins
37:54 en détaillant maladie par maladie ou soin par soin.
37:57 En revanche, vous dites qu'il existe
37:59 des étrangers en situation irrégulière malade,
38:02 qui arrivent déjà malades en France,
38:05 et qui nécessitent une prise en charge, par exemple,
38:09 de chimiothérapie, de radiothérapie, de dialyse,
38:11 et donc avec une prise en charge sur la longue durée, régulière.
38:15 -Ca démarre par une prise en charge au titre des soins urgents.
38:18 Prenons l'exemple d'un étranger
38:20 qui ne s'est pas fait dialyser depuis deux ou trois jours
38:23 et qui arrive sur le territoire avec un visa de tourisme.
38:26 Il a besoin d'aller de toute urgence,
38:29 soit dans une clinique, soit dans un hôpital,
38:31 pour se faire dialyser.
38:33 Au titre des soins urgents, il est accepté,
38:35 mais ensuite, il va s'inscrire
38:37 dans un parcours de soins de longue durée.
38:39 -On ne peut pas le refuser. -Non.
38:41 Mais on peut quand même se poser la question
38:44 de savoir s'il n'aurait pas pu être soigné
38:46 dans son pays d'origine.
38:48 Il se trouve que dans la législation française,
38:50 il y a un titre de séjour, le titre de séjour pour soins,
38:53 le titre de séjour pour étrangers malades,
38:56 c'est la double appellation de ce titre de séjour,
38:59 et qu'une des conditions pour bénéficier de ce titre
39:02 de séjour, c'est que l'administration s'appuie
39:04 sur l'avis d'un collège de médecins
39:07 pour savoir si un intéressé peut bénéficier
39:09 des soins pertinents dans son pays d'origine.
39:11 Cette question-là, on ne se la pose jamais au titre de l'AME.
39:15 C'est un problème. -Vous le pointez dans ce rapport.
39:18 Vous parlez de failles troublantes, notamment sur les bénéficiaires.
39:22 Aujourd'hui, lorsqu'un étranger fait l'objet d'une mesure
39:25 d'éloignement, que ce soit administratif, au QTF,
39:28 ou expulsion pour menace à l'ordre public,
39:30 il continue de pouvoir bénéficier de cette fameuse AME.
39:33 Vous voulez que ça change ? -Oui, parce que c'est choquant.
39:36 Comme son nom l'indique, l'aide médicale d'Etat,
39:39 c'est une aide d'Etat, financée par l'ensemble
39:42 des contribuables français, français ou étrangers,
39:45 par l'ensemble des contribuables résidents en France.
39:48 Le fait qu'elle continue à bénéficier
39:51 à un étranger qui n'est plus seulement un clandestin,
39:54 mais qui est quelqu'un auquel le ministre de l'Intérieur
39:57 ou l'autorité judiciaire ont ordonné
40:00 de quitter le territoire français,
40:02 ça pose un problème de principe.
40:04 Avec Claude Hévin, nous proposons que tous les étrangers
40:07 qui font l'objet d'une mesure d'éloignement
40:10 fondée sur une menace à l'ordre public...
40:12 -Les expulsions. -...perdent le droit à l'AME.
40:15 -Toujours sur les bénéficiaires,
40:17 il y a l'étranger lui-même, qui peut en bénéficier,
40:20 il y a ses enfants, il y a son conjoint,
40:22 et on découvre dans ce rapport l'existence du cohabitant
40:25 qui, lui aussi, s'il est déclaré au moment de la demande
40:29 de bénéficier de l'AME, peut en profiter.
40:31 Qui sont les cohabitants ? -On sait pas très bien,
40:34 et c'est totalement dérogatoire
40:36 au droit des prestations sociales en France.
40:38 Donc là, nous proposons une mesure de clarification,
40:41 nous proposons que, seul soit considéré
40:45 comme ayant droit d'un bénéficiaire de l'AME,
40:48 ses enfants mineurs, et que, pour le reste,
40:51 tous les majeurs, qu'il s'agisse de son conjoint,
40:54 de son partenaire ou de son concubin,
40:56 ou qu'il s'agisse de cette catégorie originale
40:59 du cohabitant, eh bien, doivent voir leur situation,
41:02 examiner au regard de l'AME,
41:05 comme n'importe quel autre impétrant
41:07 qui demande le bénéfice de l'AME.
41:09 Et puis, naturellement, l'AME, c'est une aide
41:12 qui est conditionnée à un plafond de ressources.
41:15 Si vous dépassez un certain plafond de ressources,
41:17 de l'ordre de 800 euros par mois,
41:19 vous n'avez pas droit au bénéfice de l'AME.
41:22 Nous constatons, avec Claude Hévin,
41:24 que la législation française ne permet pas de prendre en compte
41:27 les ressources du conjoint, du concubin ou du partenaire.
41:31 Ca aussi, ça nous paraît être une anomalie significative
41:34 dans le fonctionnement de l'AME,
41:35 et donc, une des raisons pour lesquelles il faut réformer l'AME.
41:39 -L'AME, c'est important, évidemment,
41:41 pour prévenir les maladies graves,
41:43 qui, d'ailleurs, pourraient coûter cher à l'assurance maladie,
41:47 ou même qui pourraient être transmises
41:49 au reste de la population.
41:50 Il n'y a pas d'examen systématique de santé
41:53 quand on demande l'AME ? J'ai découvert ça.
41:55 -Non, il n'y en a pas.
41:57 Lorsqu'un étranger vient en France régulièrement
42:00 pour demander un titre de séjour,
42:01 après avoir obtenu un visa de long séjour dans un consulat,
42:05 il fait l'objet d'une visite médicale,
42:07 soit dans son pays d'origine, avant son départ vers la France,
42:10 soit à son arrivée en France.
42:13 En revanche, pour les autres étrangers,
42:15 qu'il s'agisse des demandeurs d'asile
42:17 ou des étrangers qui entrent en France régulièrement
42:21 ou irrégulièrement,
42:23 et pour ceux qui sont entrés avec un visa de court séjour,
42:26 qui sont clandestins au bout de quelques semaines,
42:29 il n'y a pas du tout d'examen de santé.
42:31 -Ca permettrait de prévenir aussi.
42:33 -Ca nous interpelle. Il nous semble que ça permettrait
42:36 de repérer si l'étranger est atteint d'une maladie infectieuse,
42:40 d'une maladie contagieuse.
42:41 Ca paraît être la moindre des choses.
42:44 Ca permettrait peut-être de vérifier
42:46 ce qu'on appelle le schéma vaccinal,
42:48 c'est-à-dire que l'intéressé a reçu dans son pays d'origine
42:51 ou pas les vaccinations obligatoires,
42:54 et s'il ne les a pas toutes reçues, de les lui administrer.
42:57 -Ces mesures ont un coût, forcément, en moyen ?
43:00 -Ces mesures ont un coût.
43:01 Nous n'avons pas chiffré le coût de ce bilan de santé,
43:05 mais encore une fois, dans un pays comme les Etats-Unis,
43:08 il est absolument hors de question d'entrer aux Etats-Unis
43:12 et d'y séjourner, même irrégulièrement,
43:15 sans qu'on se soit intéressé à votre état de santé.
43:18 -Il y a beaucoup de choses.
43:19 Finalement, c'est pas quitus global à l'AME.
43:22 Il y a beaucoup de lièvres que vous soulevez,
43:25 c'est intéressant, l'informatisation
43:26 de la carte de bénéficiaire,
43:28 parce que vous montrez qu'il y a aussi des fraudes.
43:31 Je renvoie à votre rapport, qui est en ligne, qui est public.
43:34 Je voudrais vous interroger à titre plus personnel,
43:37 parce que vous êtes un politique,
43:39 et il n'y a pas d'expert qui dépose son rapport,
43:42 sur la version du Sénat.
43:43 Il y a une mesure, en particulier,
43:45 qui a suscité une levée de bouclier,
43:47 le conditionnement des allocations familiales
43:50 à cinq ans de présence sur le territoire,
43:53 contre six, actuellement.
43:55 Cinq ans contre six,
43:56 est-ce que ça vous semble mesuré,
43:59 proportionné, utile ?
44:01 -Alors, autant l'AME
44:05 n'est pas un facteur d'attractivité en France,
44:09 autant la possibilité de bénéficier en France
44:13 de prestations sociales non contributives
44:16 sans qu'on prenne à aucun moment en compte
44:20 votre durée de résidence en France
44:22 est probablement un facteur d'attractivité
44:24 pour l'immigration en France. -Cinq ans ?
44:27 -Je trouve, je me prononce pas sur le quantum,
44:30 mais l'idée d'introduire
44:32 une condition minimale
44:35 de séjour régulier en France
44:37 avant de pouvoir prétendre aux bénéfices
44:40 de certaines prestations non contributives
44:42 ne me choque pas,
44:44 et correspond d'ailleurs à des propositions
44:46 formulées par les Républicains depuis de nombreuses années.
44:50 -Absolument. Vous restez avec moi,
44:52 Patrick Stéphanie Nys. Je renvoie à votre rapport.
44:55 Il est en ligne. On va suivre, évidemment,
44:57 sur LCP ce débat parlementaire sur l'immigration
45:00 dès lundi matin dans l'hémicycle.
45:02 Vous savez que LCP vous propose de le suivre en intégralité.
45:06 On y retrouvera peut-être quelques amendements
45:08 inspirés par votre rapport. C'est l'heure des Affranchis.
45:12 Vous allez pouvoir réagir à leur parti pris.
45:14 Fanny Guinochet, de France Info,
45:16 et Yanis Roder, professeur d'histoire géo,
45:19 ancienne somnille de la Fondation Jean Jaurès.
45:21 Elles sont très complémentaires, ce soir,
45:24 vos deux chroniques.
45:25 Pisa, qui a des effets au plus haut de nos cerveaux,
45:28 et les annonces de Gabriel Attal.
45:30 On commence par Bourbon Express. L'histoire du jour,
45:33 à l'Assemblée, vous la racontez.
45:35 Elisabeth Mondagava, bonsoir. -Bonsoir.
45:37 Je vais vous parler d'un sujet sensible dans la majorité.
45:40 Demain, c'est la journée d'initiative parlementaire
45:43 du groupe. La droite va proposer de dénoncer
45:46 l'accord franco-algérien de 68.
45:48 C'est un accord conclu, comme son nom l'indique,
45:51 entre la France et l'Algérie.
45:52 Il crée un statut particulier pour les ressortissants algériens
45:56 qui viennent en France.
45:58 Pour la droite, c'est un traitement de faveur
46:00 qu'il faut dénoncer.
46:01 -Il y a aujourd'hui un déséquilibre dans la relation avec l'Algérie.
46:05 Il n'y a aucune raison, désormais,
46:07 que l'Algérie bénéficie de ses privilèges.
46:11 Il faut que nous rentrions, pour l'Algérie,
46:13 dans le droit commun.
46:15 C'est une mesure de justice, de bon sens,
46:18 qui parlera à tous les Français.
46:20 -Ca, c'est la position de la droite.
46:22 Ca fait trois semaines que la majorité s'arrache les cheveux.
46:25 Je vous rappelle les épisodes.
46:27 Acte I, c'est la députée de Paris, Astrid Panosian-Bouvet,
46:30 qui est candidate pour porter la voix du groupe sur ce texte.
46:34 Sauf qu'acte II, on s'aperçoit qu'elle est pour dénoncer
46:37 cet accord, qu'elle veut voter le texte des Républicains.
46:40 Acte III, débat au sein du groupe, des voix s'élèvent,
46:44 des cadres, notamment, qui se disent inquiets.
46:46 Attention à ne pas tendre les relations avec l'Algérie.
46:49 Elles sont suffisamment compliquées,
46:52 et on a besoin de coopération, notamment avec la question
46:55 des laissés-passer consulaires, pour que l'Algérie accepte
46:58 de reprendre ses ressortissants quand la France veut les expulser.
47:01 Acte IV, le gouvernement s'en mêle, ça remonte à l'Elysée,
47:05 et la pression fonctionne, puisqu'à la fin,
47:07 la position du groupe sera de voter contre,
47:10 et l'oratrice ne sert plus Astrid Panosian-Bouvet.
47:12 -C'est la fin de l'histoire, la majorité rentrée.
47:15 Il faudra surveiller, demain, les votes Renaissance,
47:18 pour savoir si la consigne est suivie à 100 %,
47:21 mais dans la majorité, il y a d'autres composantes.
47:23 Horizon, par exemple, le parti d'Edouard Philippe,
47:26 a annoncé qu'il votera pour dénoncer cet accord.
47:29 -Vous allez voter pour vous, le groupe Horizon ?
47:32 -Oui, c'est une position de cohérence.
47:34 Il y a de cela plusieurs mois, presque six mois,
47:37 Edouard Philippe a fait cette proposition.
47:39 Je rappelle d'ailleurs que cette résolution LR,
47:42 elle a été déposée juste après un article
47:44 où Edouard Philippe faisait cette proposition.
47:47 Peut-être les a-t-il inspirés ?
47:49 -Et dernier acte, enfin, avant dernier acte,
47:51 on apprend le président de la République
47:53 à ironiser. C'est BFM qui nous donne l'info.
47:56 Je n'avais pas compris que la politique étrangère
47:59 de la France était définie par le Parlement.
48:01 Un petit tacle à la droite.
48:03 Il y a quelques minutes, dans une interview,
48:05 Elisabeth Borne rappelle qu'il pourrait y avoir
48:08 un nouvel avenant à cet accord.
48:10 C'était un peu les coulisses.
48:11 La scène se joue demain en séance.
48:13 -Vous avez raison de vouloir dénoncer cet accord
48:16 où il faut laisser tranquille le chef de l'Etat sur le sujet.
48:19 -Il faut renégocier cet accord.
48:21 C'est indispensable,
48:23 parce que c'est un accord obsolète.
48:25 Pour l'essentiel, il date de 1968,
48:27 donc il est largement dépassé.
48:29 Il ne correspond plus à la situation
48:31 des flux migratoires entre les deux pays.
48:34 -Sur la méthode.
48:35 -Si la dénonciation est votée demain,
48:38 ce sera un instrument de pression
48:41 pour le gouvernement français.
48:43 Il aidera à renégocier cet accord.
48:45 L'objectif, c'est de renégocier.
48:47 La difficulté, aussi,
48:49 c'est que la France entretient avec l'Algérie
48:51 des relations complexes,
48:53 et que sur un sujet précis,
48:55 celui de la lutte contre le terrorisme,
48:57 la coopération entre les services de police français
49:00 et les services de police algériens,
49:02 antiterroristes,
49:03 une coopération très étroite,
49:06 il faut faire attention à ne pas jeter le bébé
49:08 avec l'eau du bain.
49:10 -Oui, c'est tout le sujet.
49:12 -La résolution, si elle est votée,
49:13 n'est pas contraignante, mais de l'autre côté de la Méditerranée,
49:17 on surveille. -Ce serait une crise diplomatique.
49:20 Mais on sent que le politique est toujours là.
49:23 Yannis Roder, quel est votre regard de prof
49:25 sur les annonces d'hier de Gabriel Attal
49:27 et ce choc des Savoies,
49:29 le jour où notre classement au sein de PISA
49:31 dégringole, notamment en maths ?
49:34 -Tout d'abord, Myriam, ce qui me semble intéressant,
49:37 c'est que le ministre ne me semble pas mu
49:40 avoir une vision idéologique,
49:42 mais plutôt être sur une ligne pragmatique.
49:44 L'école reproduit les inégalités sociales.
49:47 Quand Gabriel Attal en prend note
49:49 et cherche à voir ce qui peut fonctionner
49:51 en se tournant vers les méthodes à l'étranger,
49:54 comme la méthode de mathématiques de Singapour,
49:56 je me dis pourquoi ne pas essayer ?
49:58 Dans mon établissement, si le brevet des collèges
50:01 portait uniquement sur le contrôle final,
50:04 nous aurions environ 10 % de reçus,
50:06 notamment parce que le niveau en mathématiques
50:09 est catastrophique.
50:10 Il faut essayer des méthodes,
50:12 celles qui marchent, en tout cas,
50:14 ailleurs, tout en formant des profs
50:16 à ces pédagogies, notamment en 1er degré.
50:18 -Et les groupes de niveau ?
50:20 On a entendu des syndicats dénoncer le tri social,
50:23 si on faisait ces groupes-là,
50:24 en mathématiques notamment ou en français.
50:27 -C'est une vraie question.
50:28 Nous avons déjà expérimenté, il y a 15 ans,
50:31 ce qu'on appelait des groupes de besoin,
50:33 ce qui est la même chose que les groupes de niveau.
50:36 Les résultats ne furent pas mirabolants.
50:39 Dans mon établissement, on ne peut pas dire
50:41 que les résultats ne se soient pas améliorés.
50:43 Avec des pédagogies adaptées,
50:45 peut-être en transmettant des connaissances appuyées,
50:48 cela pourrait mieux fonctionner.
50:50 Ca vaut le coup d'être tenté.
50:52 J'entends certains avoir peur de la stigmatisation
50:55 des élèves en difficulté,
50:56 du genre, t'es dans le groupe des nuls.
50:59 Mais je vois tous les ans des élèves en souffrance,
51:01 dans les classes, et nous manquons de temps et de moyens
51:05 pour remédier à leurs difficultés.
51:07 Essayons les groupes de niveau,
51:09 dont le ministre a précisé qu'ils n'étaient pas figés.
51:12 Prenons en compte ces élèves, leurs difficultés,
51:14 en essayant de les valoriser.
51:16 Donner à chacun, selon ses besoins,
51:18 et non pas la même chose à tout le monde,
51:21 me semble juste. -Le redoublement,
51:23 la parole laissée aux professeurs.
51:25 -Je crois, Yvoire, Myriam, sans que cela soit dit,
51:27 la volonté de rétablir une forme d'autorité à l'école.
51:31 Le ministre le sait aussi.
51:32 Les études ont montré que le redoublement coûte cher
51:35 en termes de niveau scolaire.
51:37 Mais comme le dit le Figaro, le ministre
51:39 "rend le pouvoir aux enseignants", et cela me semble important.
51:43 Tous les élèves ne sont pas conscients des enjeux
51:45 et se laissent bercer, ne pas investir leur scolarité.
51:48 Le résultat, c'est qu'ils ne font rien,
51:51 voire dérangent leurs camarades.
51:53 Je crois que nous avons besoin que le regard porté
51:55 par les élèves et leurs familles sur les enseignants et l'école
51:59 change. La sanction a aussi des vertus.
52:01 Dans une société où une partie de la jeunesse,
52:04 avec ses coûts de puissance, cherche des limites,
52:07 rappelez qu'il n'y a rien d'acquis ni automatique,
52:09 qu'il faut s'investir et mériter ce que l'on obtient
52:12 ne me semble pas une mauvaise pédagogie.
52:15 Comme le disait Régis Debré, la vie n'est pas un pot de Nutella.
52:18 -Très bien. C'est insatisfait, d'un tout petit mot,
52:21 quelques secondes. Il a du talent, Gabriel Attal, dans ce poste ?
52:25 -Oui, je pense que oui.
52:26 Je pense aussi que le système éducatif français
52:29 est entré dans une crise profonde,
52:31 mais vous la connaissez mieux que moi.
52:33 Et que ça ne facilite pas l'intégration
52:37 des enfants d'immigrés, alors que pendant des dizaines d'années,
52:42 le système éducatif français a été un des facteurs
52:45 de l'intégration des immigrés en France.
52:47 -Ca mériterait un nouveau débat qu'on aura peut-être en coulisses
52:51 à la fin de cette émission.
52:52 Fanny, vous nous dites que ce classement PISA
52:55 révèle une baisse de niveau, mais à tous les étages,
52:58 pas simplement de nos élèves, de nos collégiens,
53:01 de nos lycéens, y compris de nos cerveaux,
53:04 des médaillés Field, on en a plein en mathématiques.
53:07 Est-ce qu'on en aurait moins ?
53:08 -Eh bien oui, quand on regarde effectivement ce classement,
53:12 on se dit qu'à l'avenir, on peut s'inquiéter
53:14 que peut-être ces distinctions,
53:16 alors les médaillés Field, c'est les prix Nobel en mathématiques,
53:20 comme par exemple Cédric Villani,
53:22 eh bien peut-être demain, il y a un peu moins de chance
53:25 que l'on en ait, parce que l'étude PISA
53:28 montre que les craques en maths,
53:30 c'est-à-dire ces matheux pur jus,
53:32 ces très bons élèves, cette poignée de très bons élèves,
53:35 eh bien ils se distinguaient dans les classements
53:38 et ils étaient largement au-dessus des autres
53:41 et que là, en fait, dans ce nouveau classement,
53:44 cette nouvelle édition, ils ont rétrogradé.
53:46 Donc cette tête bien faite, ça pose quand même question
53:50 et c'est vrai que c'était aussi l'image de la France,
53:53 il y avait encore quelques jours le président, le patron de Huawei,
53:57 qui faisait des téléphones, qui disait qu'il allait installer
54:00 une usine en France, parce qu'il y a des ingénieurs,
54:03 des scientifiques qui sont bien formés.
54:05 On peut se dire que, vu le niveau aujourd'hui,
54:08 révélé par cette enquête PISA des enfants au collège,
54:11 dans 10 ans, ces distinctions vont nous échapper
54:14 et nos ingénieurs ne seront pas aussi performants.
54:17 -C'est grave. Ca a des conséquences économiques ?
54:20 -Oui, moins d'excellence, ça veut dire une économie
54:23 moins performante. Il y a un "économie"
54:25 qui s'est penché sur le sujet, c'est Xavier Jaravelle,
54:28 professeur d'économie à la London School of Economics,
54:31 qui est membre du CAE, le Conseil d'analyse économique,
54:35 qui est rattaché à Matignon, qui s'est penché sur ce sujet
54:38 et qui montre qu'effectivement, ce manque d'innovation
54:41 risque de nous pénaliser et il estime
54:44 que ce retard éducatif français, notamment en maths,
54:47 c'est 140 milliards d'euros de PIB que l'on perd.
54:50 Vous imaginez ce que l'on pourrait faire avec cette somme ?
54:54 Il dit finalement que c'est aussi important
54:56 que d'autres sujets, comme ceux qui nous animent actuellement,
55:00 notamment sur le nombre d'heures que les Français travaillent.
55:03 La baisse du niveau en mathématiques,
55:06 elle affecte d'ailleurs notre productivité,
55:08 notre efficacité collective, donc oui, c'est important
55:11 qu'on s'en préoccupe. -Comment réagir ?
55:14 -Alors, déjà, Yanis le disait,
55:16 il y a une prise de conscience qui fait,
55:18 et c'est vrai que les éléments qu'avancent,
55:21 les pistes réformes qu'avancent Gabriel Attal,
55:23 même si c'est audacieux, ça va plutôt dans le bon sens,
55:27 tout comme l'objectif affiché par Emmanuel Macron
55:30 de vouloir remettre un coup de projecteur
55:33 et de booster sur la science.
55:36 Demain, Emmanuel Macron va mettre en place
55:38 un Conseil présidentiel de la science,
55:41 l'idée avec plusieurs scientifiques de renom,
55:43 dont Jean Tirole, prix Nobel d'économie,
55:47 pour rapprocher les scientifiques et les politiques.
55:51 Il n'y a pas de temps à perdre,
55:52 parce qu'on le voit, le monde est dans de tels bouleversements
55:56 qu'on a besoin des mathéo, des scientifiques,
55:58 même au plus haut niveau, que ce soit pour l'intelligence
56:02 artificielle ou la physique. -Bien sûr.
56:04 -Evidemment. Elle menaçait notre excellence
56:07 scientifique à la française.
56:09 -Sans doute. Ceci dit, restons sur une note optimiste.
56:12 Il y a des pays comme la Finlande,
56:14 qui était tombée assez bas dans le classement PISA
56:17 et qui, en adoptant des mesures courageuses, énergiques
56:20 et compétentes, ont réussi à remonter en tête de ce classement.
56:24 La situation de la France est difficile, mais pas perdue.
56:27 -Merci. Allez, on s'arrête là, sur cette note d'optimisme.
56:30 Merci beaucoup, les Affranchis, Fanny Guinochet,
56:33 France Info, Yannis Roder, Fondation Jean Gérard,
56:36 à très vite, Elsa Mondingava, et merci à vous,
56:39 Patrick Stefanini, d'être passé sur le plateau d'LCP,
56:42 une heure en direct, un grand témoin, chaque soir.
56:45 Merci de l'avoir suivi.
56:47 Tout de suite, votre soirée documentaire.
56:49 A demain.
56:50 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
56:52 Générique
56:54 ...

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