Dimitri Pavlenko : «Ce serait bizarre de dire : mettons nos libertés en sourdine pour combattre le fanatisme»

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Le journaliste Europe 1, Dimitri Pavlenko, à propos de la réponse aux attentats terroristes : «Ce serait bizarre de dire : mettons nos libertés en sourdine pour combattre le fanatisme»

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Transcription
00:00 est-ce qu'il faudrait réduire nos libertés, en fait, ou les libertés de façon générale ?
00:05 Oui.
00:06 Non mais c'est la question qu'on se pose quand même, pour être un peu plus en sécurité.
00:11 Oui, oui, alors on pourra vous répondre déjà que les terroristes réduisent nos libertés de fait,
00:15 parce qu'il y a des gens qui n'osent plus sortir, il y a des choses qu'on n'ose plus faire, parce que la peur, tout simplement.
00:22 Mais en échange, effectivement, est-ce que par le droit, il faudrait restreindre par le droit nos libertés,
00:28 pour être plus en sécurité ? C'est une vieille question, et on s'était arrêté là-dessus.
00:35 C'est précisément au nom de la liberté, quand même, que nous combattons le fanatisme.
00:38 Donc c'est vrai que ce serait un petit peu bizarre de se dire "mettons les libertés en sourdine, pour combattre ce même fanatisme".
00:44 Alors, il y a 20 ans, prenons l'exemple des Américains, après le 11 septembre 2001, qu'est-ce qu'ils font ?
00:49 Eux, pour s'en sortir, pour combattre plus efficacement le terrorisme, ils bidouillent le droit.
00:54 Alors le mot n'est pas terrible, de bidouiller, mais c'est ça. Ils invoquent la notion de combattant illégal,
00:58 alors qu'il y a une notion juridique qui a une histoire, en fait, c'est une erreur d'interprétation qui date de l'après-seconde guerre mondiale,
01:03 et qui est réactivée. Combattant illégal, c'est quoi ? C'est un statut un peu bizarre, c'est-à-dire que ça permet d'enfermer les gens à Guantanamo,
01:11 sans leur concéder le statut de prisonnier de guerre, qui est accompagné de droit.
01:15 Mais ça revient à faire quoi, à ce moment-là ? C'est à sortir les djihadistes du périmètre du droit.
01:21 Et c'est une tâche, en fait, sur le bilan démocratique américain, et ils vont le payer sur leur image et sur leur réputation.
01:28 Et finalement, la perte d'influence des États-Unis, à un moment, c'est le prix à payer de l'attitude qu'on s'est donnée pour lutter contre les talibans et contre Al-Qaïda.
01:38 - Bien, enfin...
01:39 [Musique]
01:42 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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