Valentine Lecêtre, mère d’un enfant autiste : “À cinq ans, c’était un expert sur l’univers”

  • l’année dernière
Une personne sur quatre est atteinte d’un trouble psychique à un moment de sa vie. Et la pandémie de Covid-19 a encore renforcé ces troubles. Pour briser le tabou, personnalités et anonymes se confient au micro de Yahoo dans "Tourments", le nouveau format de Yahoo.
Maman d’un enfant autiste et autrice d’un récent ouvrage sur le sujet, Valentine Lecêtre a fait tout son possible pour le sortir de sa bulle. Pour Yahoo, elle a accepté de se livrer sur son histoire, expliquant le combat qu'elle a mené pour que son fils s’intègre au mieux dans la société malgré sa différence. Elle a notamment abordé les différentes méthodes employées et les nombreux obstacles qu’ils ont dû surmonter ensemble.
Au total, les troubles du spectre de l’autisme (TSA) représentent entre 0,9% et 1,2% des naissances, soit environ 7 500 bébés chaque année. La Haute Autorité de santé estime donc qu’environ 100 000 jeunes de moins de 20 ans et près de 600 000 adultes sont autistes en France. Pour rappel, l’autisme se manifeste par des troubles de la communication, des intérêts ou activités obsessionnels, des comportements à caractère répétitif, ainsi qu’une forte résistance au changement. La personne présente aussi souvent des hyper ou hypo-sensibilités sensorielles (sons, lumière, couleurs, toucher…), des signes qui s’expriment avec des intensités variables.
Transcript
00:00 À 5 ans, c'était un expert sur l'univers.
00:02 Il s'était passionné, il avait des documentaires qu'il regardait
00:04 dans tous les sens, les trous noirs, les trous de verre.
00:07 Ensuite, ça a été les molécules.
00:09 Ensuite, ça a été la chimie.
00:12 Donc, c'est des choses qui sont peu courantes pour un enfant de son âge.
00:15 Lorsque j'ai été voir cette première personne
00:20 qui m'a fait le diagnostic de Sacha,
00:22 ce qui m'a interpellée, c'est qu'elle m'a dit qu'elle aurait pu l'aider
00:27 et qu'on était en retard.
00:28 Mon fils avait 16 mois.
00:30 Elle m'a dit, "Si vous étiez venue voir avant, c'est un an,
00:33 j'aurais pu vous aider."
00:34 Pourquoi ? Parce que je pars à la retraite dans trois ans
00:36 et qu'en un an, deux ans, trois ans,
00:38 je peux soigner et sortir de l'autisme tout à fait
00:41 un enfant qui a moins d'un an.
00:43 À un an et demi, il faudra trois, quatre, cinq ans
00:45 et je ne serai plus sur le circuit.
00:47 J'ai compris qu'en fin de compte, il y avait une urgence
00:49 parce que plus on attend, plus ça va être difficile
00:51 de sortir de son monde.
00:53 Elle m'a recommandé d'aller voir une sensimotricienne,
00:56 une orthophoniste, une psychothérapeute,
00:59 une pédopsychiatre,
01:02 toute une ribambelle de personnes que j'ai vues.
01:05 Et j'ai mis en place ce que recommandait l'association
01:09 avec laquelle j'ai travaillé la première.
01:10 Il y en a eu plusieurs.
01:11 Il a fallu trois ans pour avoir des vraies différences.
01:15 Mon fils est devenu verbal.
01:16 Ce qui était plus embêtant, c'est qu'il répétait en boucle
01:20 les mêmes phrases.
01:20 Dans les méthodes qu'on utilise, on vous dit de ne pas mettre
01:24 votre enfant à l'école avant ses six ans quasiment.
01:26 Dans mon cas, j'ai décidé de faire ce qui était pour moi
01:29 intuitivement le plus logique, d'emmener mon fils à l'école
01:32 à deux ans et demi au lieu de trois ans,
01:34 en avance sur l'école française, ne pas le mettre à la crèche,
01:38 mais le mettre dans une pré-école, une école privée,
01:42 dans des petits groupes où il a été plus surveillé.
01:47 Et avec l'accord de l'école, j'ai pu mettre mon fils à l'école
01:51 quelques heures seulement le matin, donc au début,
01:53 une demi-heure, une heure, une heure et demie.
01:56 [Générique]
01:58 Merci.

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