Terres de Mission n°339 : Le miracle de Jeanne d'Arc

  • l’année dernière
Terres de Mission reçoit l'abbé Claude Barthe, vaticaniste, pour évoquer l'opposition de "conservateurs modérés" comme le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, au pape François.
Puis, Aymeric de Maleyssie, jeune officier retraité, parle de la figure de sainte Jeanne d'Arc et de la vocation de la France à l'occasion de la parution de son livre "Jeanne d'Arc - Pourquoi Dieu choisit la France" (Via Romana).

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00:00 La liberté a un prix.
00:02 Il y a dix ans a été créé TV Liberté.
00:04 Les défis ont été relevés avec succès.
00:06 TVL contre vents et marées, insultes et censures
00:10 a joué pleinement son rôle,
00:11 assurer la liberté de l'information en France.
00:15 Dans le même temps, les Français continuent de fuir la presse conformiste.
00:19 Servile prête à tous les renoncements.
00:22 Et pourtant, en 2022, cette presse-là,
00:25 ce parti des médias s'est arrogé la somme de 1 milliard d'euros
00:29 d'aides publiques du gouvernement.
00:31 Cette somme astronomique prise dans nos poches par l'État
00:35 est encore en deçà de la réalité.
00:37 Les spécialistes parlent plutôt de 2 milliards d'euros par an.
00:41 Et sur ces 2 milliards, TVL,
00:44 une réussite avérée de la presse audiovisuelle depuis dix ans,
00:48 a touché très exactement 0,00 euros.
00:53 La liberté a un prix,
00:54 car nous avons appris que celle-ci est incompatible avec les aides de l'État
00:58 qui veut tout contrôler.
01:00 La liberté a un prix,
01:01 celui de votre engagement,
01:03 à nos côtés,
01:04 celui de votre participation en qualité de donateur.
01:09 S'ouvre à nouveau le grand défi.
01:12 Nous disposons de 30 jours
01:13 pour constituer le budget d'avenir de TVL pour 2024.
01:18 30 jours pour construire 365 jours de création et de diffusion.
01:24 Nous avons besoin de votre aide personnelle
01:27 parce que, décidément oui,
01:29 la liberté a un prix.
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02:43 Bonjour chers amis téléspectateurs,
02:45 bienvenue dans cette nouvelle édition de Terre de Mission,
02:47 l'émission religieuse de TV Liberté.
02:49 Au programme aujourd'hui, deux séquences.
02:51 L'une avec l'abbé Claude Barthes,
02:54 sur les oppositions modérées,
02:57 avec toutes les guillemets que vous voudrez bien entendre,
02:59 les oppositions modérées au pontifique à actuel.
03:02 Notamment à partir du cas du cardinal Muller,
03:05 l'ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
03:08 Puis nous recevrons Enric de Malissi,
03:11 qui vient de publier un très bel ouvrage sur Jeanne d'Arc,
03:15 "Pourquoi Dieu choisit la France".
03:17 Et je profite aussi de l'occasion pour vous souhaiter à tous
03:20 une belle entrée en avant,
03:22 puisque aujourd'hui c'est le premier Dimanche d'Aleran,
03:24 c'est-à-dire les quatre semaines qui nous préparent à Noël.
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03:44 - Nous revenons sur le plateau de Terre de Mission,
03:46 et j'ai le plaisir d'accueillir de nouveau l'abbé Claude Barthes.
03:49 Bonjour M. l'abbé. - Bonjour, bonjour à tous.
03:51 - Je vous recevais la semaine dernière pour parler de votre livre
03:53 "Trouvera-t-il encore la foi sur la Terre ?"
03:55 et je voudrais qu'on parle, ce qui n'est pas tout à fait
03:58 une réponse à la question qu'on entendait la semaine dernière,
04:00 mais qui est quand même un des aspects de la réponse,
04:03 qui est cette espèce d'opposition conservatrice
04:06 qui commence à se manifester de plus en plus fortement
04:09 au Vatican et dans les épiscopats locaux.
04:12 Une espèce de...
04:15 On ne peut pas dire encore sécession,
04:17 on ne peut pas dire encore opposition,
04:19 mais on sent qu'un certain nombre de cardinaux d'Évêque
04:21 commencent à dire "ça, le pape n'a pas le droit".
04:24 "Ça, même le pape ne peut pas."
04:26 "Il ne peut pas changer la doctrine sur le mariage."
04:28 "Il ne peut pas ceci, il ne peut pas cela."
04:30 Donc on a eu les doublias il y a quelques années sur Amoris Laetitia.
04:33 Là, ce qui a déclenché cette émission,
04:35 c'est ce que je disais à l'abbé Barthes hors antenne.
04:37 Je viens de finir la lecture du dernier ouvrage du cardinal Muller,
04:40 l'ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi,
04:43 et j'ai trouvé ça très frappant, parce que le cardinal Muller
04:45 est typiquement un modéré, pardon pour ses expressions politiques,
04:49 mais enfin c'est un peu la réalité,
04:51 qui est très nette sur le fait que là, là et là,
04:54 le pape usurpe son pouvoir s'il essaie d'obliger les fidèles
04:57 à croire ceci ou à croire cela.
04:59 Je voulais qu'on parle un peu de cette opposition,
05:01 j'allais dire des modérés ou du centre droit,
05:03 comme vous voudrez, au pape,
05:05 parce qu'on connaissait l'opposition traditionnaliste,
05:07 ça fait 50 ans ou 70 ans qu'elle existe,
05:09 mais je pense que ce qui est nouveau dans le pontifique actuel,
05:12 c'est justement que les traditionnalistes
05:14 ne sont plus du tout seuls à s'opposer,
05:16 il y a beaucoup d'évêques maintenant qui en parlent.
05:18 – Très bien.
05:19 – Et donc voilà, je voulais qu'on parle un peu de ça tous les deux,
05:22 d'abord est-ce que c'est un fantasme de ma part
05:24 ou est-ce que ça existe vraiment cette opposition ?
05:26 – Vous avez tout à fait raison, oui, c'est un des fruits du présente…
05:29 – Du pontifique acte.
05:30 – … du pontifique acte, oui, d'avoir suscité cette opposition
05:35 qui fait l'effet que, des gens qui existaient déjà,
05:38 il y avait cette opposition latente,
05:40 des fois un petit peu plus forte,
05:42 y compris d'évêques, y compris de cardinaux,
05:44 mais qui là est beaucoup plus déclarée,
05:46 et en effet les traditionnalistes ne se trouvent plus seuls,
05:49 d'ailleurs, bon, enfin, c'est bon pour tout le monde.
05:53 – Oui, absolument.
05:54 – Vous parlez, oui, d'évêques, d'épiscopats,
05:56 comme l'épiscopat des États-Unis par exemple.
05:58 – Oui, l'épiscopat des États-Unis, oui.
06:00 – Vous le connaissez bien, oui, c'est une chose…
06:02 – Moi je suis très frappé par exemple sur les questions pro-vie,
06:04 l'épiscopat des États-Unis dit clairement
06:06 que l'enseignement magistériel du peuple n'aura pas cours dans les…
06:10 alors ils le disent poliment, en tout cas,
06:12 tous les mandements épiscopaux disent
06:14 "non, pour nous c'est d'abord ça".
06:16 – Oui, c'est ça, oui, c'est…
06:18 en l'essentiel, on se met dans un état de…
06:21 – De chaos.
06:22 – … de terrible, les plus hautes autorités de l'Église,
06:26 mais c'est clair.
06:27 Alors, comme vous dites, le magistrat pro-vie,
06:30 donc globalement, on avait parlé dans une dernière mission,
06:34 il y a eu cette affaire d'Oumanevité,
06:36 qui est en quelque sorte un décalage sur le fond,
06:40 par rapport à ce qu'a été le Concile, le Concile quoi, c'est quoi ?
06:42 C'était la…
06:44 – La prise de pouvoir des catholicistes.
06:46 – Oui, j'en savais, mais du point de vue, sur le fond,
06:49 c'est une ecclésiologie donc nouvelle,
06:51 enfin une ecclésiologie faible, on va dire,
06:54 et on aurait pu penser que pour la morale,
06:57 ce serait pareil, ça ne l'a pas été pendant du temps.
07:00 Alors maintenant, si ça l'est, avec Amaurice Léziable…
07:02 – En tout cas, ils essayent en tout cas.
07:04 – En tout cas, ils essayent, oui, et du coup,
07:06 réaction de tous ceux qui se reconnaissaient
07:08 dans ce courant moral, comme Jean-Paul Leblanc,
07:11 Jean-Paul Leblanc, essentiellement, Jean-Paul Leblanc particulièrement.
07:14 – Jean-Paul Leblanc particulièrement.
07:16 – Et voilà, donc ça les fait réagir.
07:18 Alors c'est la force, c'est une force,
07:20 c'est aussi une faiblesse, dans la mesure où ils en restent là.
07:23 Pas tous, pas seulement, ils en viennent,
07:25 je n'allais pas dire, ils sont obligés à en venir à d'autres choses,
07:28 justement l'autorité pontificale, ce qu'est le magistère,
07:31 ce qu'il peut faire, ce qu'il ne peut pas faire,
07:33 donc ça c'est plus global, et du coup,
07:35 ça se retourne aussi contre les principes ecclésiologiques.
07:40 – Oui, bien sûr, bien sûr, mais là, moi je suis très frappé en particulier,
07:43 donc Cardinal Müller a été en charge, d'une certaine façon,
07:46 de l'orthodoxie du magistère, et quand il dit "le pape ne peut pas",
07:50 c'est quand même ultra impressionnant que publiquement,
07:54 le numéro 2 de la doctrine dise "c'est pas possible",
07:57 parce que c'est quand même une déclaration de guerre,
07:59 alors poliment, évidemment, c'est pas du tout un agité,
08:01 enfin c'est quand même…
08:03 – Non, bien sûr, pas plus que les Américains
08:05 qui évoquent comme possibilité, enfin en soi, une déposition du pape,
08:10 c'est des élèves qui vous disent ça.
08:12 – Absolument, c'est très étrange.
08:14 – Alors bon, ils ne le font pas très fort encore,
08:16 mais ils le font, ce qui dans l'histoire de l'Église,
08:19 je ne dis pas banal, mais a existé tout de même.
08:22 – Ça a existé, absolument.
08:24 – Et par la force des choses, ils…
08:26 – On commence à toucher à la transmission de la révélation,
08:29 au rôle du magistère, à l'autorité…
08:31 – Je ne sais pas si la résolution de la crise
08:34 se fera par une déposition du pape ou par quelque chose de la sorte,
08:37 mais c'est autre chose, c'est pas la question.
08:39 – Ce qui est intéressant, c'est qu'on en parle, en fait, c'est ça qui…
08:42 et en particulier qu'on débatte, parce qu'un des problèmes aussi de la crise,
08:46 Vatican II a beaucoup, et la suite de Vatican II,
08:49 a beaucoup "profité" du fait qu'on avait tellement focalisé
08:53 l'autorité de la révélation dans la personne du pape,
08:56 qui était le dernier truc qui tenait après la révolution,
08:59 pour faire courir.
09:01 Donc évidemment, c'est Pie IX enfermé au Vatican,
09:04 et donc c'est Néon XIII qui fait ses encycliques,
09:06 et qui devient le seul organe de transmission de la foi,
09:09 progressivement jusqu'à Pie XII, c'est ce qui domine,
09:12 et avec un énorme succès, il faut dire les choses comme elles sont.
09:15 Mais évidemment, quand cet organe-là commence à yoyoter,
09:18 ça entraîne que tout le monde parle en vrai.
09:21 – Absolument, oui.
09:23 – Et donc, ça met aussi, je pense qu'une partie de ce débat
09:27 du centre droit vis-à-vis du pape, entre guillemets,
09:30 c'est aussi la remise en cause du fait que le pape ne peut pas tout faire,
09:35 et pour un coup c'est très traditionnel que le pape ne puisse pas faire n'importe quoi.
09:39 – Et que les évêques, sur 30 ans de sinonalité,
09:42 il faudrait le dire et le répéter,
09:44 ils feraient une vraie sinonalité,
09:46 à savoir que les évêques ont un pouvoir,
09:48 une autorité doctrinale magisterielle,
09:50 à une communion avec le pape, bien entendu, c'est clair,
09:53 mais ils ont une responsabilité considérable.
09:57 Alors c'est une des choses, peut-être pas une chose de l'Attic,
10:00 on ne le figurait pas, à savoir que dans l'Humans Juncium,
10:03 il est question de cette charge qu'ont les évêques de toute l'Église.
10:08 – Oui, des anniversaires.
10:10 – Et il cite, avec…
10:13 si, c'est peut-être une citation de Pidouze,
10:16 en tout cas Pidouze avait développé ce thème pour dire aux évêques
10:20 qu'ils avaient aussi la charge des territoires missionnaires dans l'Église.
10:24 Et que donc ils avaient cette responsabilité de l'Église,
10:28 mais c'était plus large.
10:30 Et en effet, l'Humans Juncium, dans le désir de…
10:34 – De collégialité.
10:36 – Oui, de collégialité, mais surtout d'élévation de l'épiscopat maximum,
10:39 dit encore ce qui est très juste,
10:42 chaque évêque, en effet, du seul fait qu'il est évêque,
10:45 a une charge, une inquiétude, une participation.
10:49 – Ils sont des apôtres.
10:51 – Tout à fait.
10:53 Et donc ces hommes-là manifestent ces choses.
10:56 Ce qui est très intéressant aussi chez ces personnages,
11:00 comme le cardinal Muller, c'est que…
11:03 deux choses, c'est que d'une part,
11:06 ils manifestent cette opposition au changement d'autrineau,
11:11 et dans le même temps, ils s'intéressent aussi,
11:14 c'est très net pour le cardinal Muller,
11:16 à la liturgie traditionnelle.
11:18 Ce qui est pour lui peut-être aussi un moyen d'opposition particulièrement fort,
11:21 mais du coup, il sait célébrer la messe traditionnelle,
11:24 il aime bien la célébrer.
11:26 – On vient d'apprendre qu'il allait célébrer la messe
11:28 de fin de pèlerinage de Chartres,
11:30 ce qui est un message politiquement très fort.
11:33 – Et tous ont, d'une manière ou d'une autre, comme cela.
11:36 Alors ça, c'est très bien, d'autant que, évidemment,
11:42 la Lex Orandi d'avant le Concile correspond aussi
11:45 à une Lex Credendi d'avant le Concile.
11:48 – Absolument.
11:49 – Et par ailleurs, ces personnes, ces cardinaux,
11:54 on ne peut parler que d'eux, mais il y a aussi beaucoup d'évêques,
11:56 il y a des évêques dont il faudrait parler aussi, bien sûr,
11:59 ont évolué, le cardinal Muller, c'est très évident,
12:02 il n'est plus le même, on ne va pas donner les noms,
12:05 mais lui, puisque c'est de lui qu'on parle,
12:08 ont évolué, ce qui prouve qu'ils peuvent évoluer,
12:10 comme nous d'ailleurs, comme tout le monde.
12:13 Et pour certains, c'est tout à fait étonnant même.
12:18 – Alors, il y a quand même un autre aspect que je voudrais qu'on envisage,
12:23 typiquement, ça m'a frappé dans ce livre d'entretien,
12:27 à plusieurs reprises, le cardinal Muller évoque le fait,
12:31 alors en particulier quand il parle de l'église de Chine,
12:33 qui est évidemment très maltraité en ce moment,
12:36 il parle du fait que les droits de l'homme sont la centralité
12:40 du message de la doctrine sociale de l'église, etc.
12:42 Ce qui, évidemment, est un petit peu, disons approximatif,
12:46 pour rester poli, et en tout cas, il serait assez raisonnable
12:50 de dire que le message des droits de l'homme,
12:52 ok, à condition d'être un peu encadré par autre chose,
12:55 typiquement par le décalogue, par les droits de Dieu,
12:58 la royauté du Christ, enfin, deux, trois trucs
13:00 qui ne sont pas du tout compatibles avec les droits de l'homme.
13:03 Et moi, ce qui me frappe beaucoup, c'est qu'ils vont assez loin
13:07 dans l'opposition doctrinale sur le mariage,
13:10 sur la morale conjugale, et par ailleurs,
13:13 en morale politique, entre guillemets,
13:15 ils font comme s'il était évident que la laïcité
13:19 était le sommet de l'avancée du christianisme
13:24 dans les civilisations occidentales.
13:26 C'est quand même une déclaration de guerre au Christ, non ?
13:28 – Absolument, c'est dramatique, ça tient,
13:31 évidemment, c'est un phénomène de ralliement
13:33 qui existait bien sûr avant Vatican II,
13:36 mais qui est, sur le fond, le point fort de Vatican II,
13:39 c'est l'idêtique soumanaise, c'est la liberté religieuse,
13:42 c'est-à-dire la fin de la région sociale du Christ.
13:46 Et par contre, pour tous, vous voyez par exemple
13:49 le cardinal Ratzinger devenu Benoît VI,
13:51 Benoît VI, dans ses écrits politiques,
13:53 ce sont des écrits démocrates.
13:57 – Oui, démocrates chrétiens, dans le bon sens du nom,
14:00 parce que c'est vraiment des chrétiens,
14:02 mais je veux dire, évidemment, Benoît VI est chrétien,
14:05 mais c'est très étrange, moi je trouve ça…
14:08 – Les hérudos sont mis comme une espèce d'évidence.
14:10 – Absolument, absolument, il n'y a pas de débat,
14:12 c'est comme ça, alors que, évidemment,
14:14 ils sont quand même très lettrés,
14:16 c'est quand même des gens hérudiers.
14:18 – Sauf pour quelques-uns,
14:19 là aussi je ne vais pas donner les noms pour ne pas conner les fusillés,
14:22 mais certains, sur ce point-là aussi, avancent.
14:26 – C'est intéressant, parce que moi je suis très frappé,
14:29 en fait, l'impression que ça donnait,
14:32 moi ça m'avait beaucoup frappé sous Jean-Paul II,
14:34 mais évidemment l'opposition au pape François,
14:37 l'opposition vochtilienne, si je puis dire au pape François,
14:39 est très sur cette ligne-là d'antitotalitarisme,
14:42 évidemment, comme nous sommes tous antitotalitaires, ça va le soir,
14:46 mais c'est quand même pas tout à fait la même chose
14:48 de dire qu'on réclame la dignité humaine face au Parti communiste chinois
14:53 et de dire qu'il n'y a rien,
14:56 que le sommet de la pensée politique de l'Église, ça soit le laïcisme.
14:59 – Bien sûr, et la neutralité de l'État,
15:02 ce qui est contraire à la neutralité de l'Église,
15:04 mais contraire aussi à la naturelle.
15:06 – C'est vrai, à l'effet le prince…
15:08 – Et d'ailleurs même partiellement contraire à la dignité sismale,
15:11 parce que le 16ème anniversaire commence en disant
15:13 qu'on a le devoir de rendre un public humain inculqué à la vérité,
15:16 ce qui est quand même aussi très étrange.
15:19 – Mais on se trouvait quand même dans un contexte très catholique,
15:22 donc il fallait réaliser.
15:24 – Il fallait transiger. – Absolument.
15:27 – Merci beaucoup cher M. Labé,
15:31 je crains que nous n'ayons pas du tout résolu le problème
15:34 de l'opposition au magistère contemporain,
15:37 mais il n'empêche que je pense qu'on touche du doigt
15:40 une évolution assez sérieuse de l'épiscopat,
15:43 et donc un des fruits, un dessin d'étang comme on dit.
15:47 – Un dessin d'étang, oui.
15:48 – En tout cas merci beaucoup cher M. Labé,
15:50 je rappelle que vous êtes l'auteur tout récemment
15:52 de "Trouvera-t-il encore la foi sur la terre ?"
15:54 c'est paru aux éditions Via Romana.
15:56 [Musique]
16:11 – Et nous revenons sur le plateau d'hôtel d'émission,
16:13 et j'ai le plaisir d'accueillir Emeric de Malessi,
16:15 bonjour Emeric. – Bonjour Guillaume.
16:17 – Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation,
16:19 vous venez de publier un bouquin
16:23 dont mon vieux camarade Daniel Amish aurait dit en son temps
16:26 "c'est un bouquin épatant",
16:28 ce qui est peut-être un qualificatif un peu trivial,
16:30 mais je trouve que c'est vraiment un très très très beau livre
16:33 que je ne saurais trop vous conseiller,
16:35 chers amis téléspectateurs, de lire.
16:37 Donc "Jeanne d'Arc, pourquoi Dieu choisit la France"
16:40 Jeanne d'Arc le titre, "Pourquoi Dieu choisit la France" sous-titre,
16:43 et pour moi c'est un énorme débat de théologie historique,
16:48 pardon pour les grands mots,
16:49 mais c'est la vocation de la France dans l'histoire,
16:53 à quoi ça sert la France,
16:54 pourquoi est-ce que Dieu a choisi la France
16:57 et pourquoi Dieu a choisi Jeanne d'Arc
16:58 pour sauver la France il y a cinq siècles,
17:01 et donc on va parler de toutes ces questions-là.
17:04 Qu'est-ce qui vous a amené à écrire ce livre,
17:06 parce que des histoires, des livres sur Jeanne d'Arc,
17:08 il y en a des centaines, des milliers, je ne sais pas combien.
17:10 – Oui, c'est une passion très ancienne,
17:12 et des livres sur Jeanne d'Arc, je crois qu'il y a plus de 15 000 titres,
17:15 en langue française.
17:16 – En langue française, d'accord.
17:17 – Oui, c'est le 15 000 unième peut-être.
17:19 – D'accord.
17:20 – Donc pourquoi ? Par passion.
17:22 J'aime Jeanne d'Arc depuis que j'ai 6 ou 7 ans,
17:24 et ça ne m'a jamais quitté, donc voilà, j'avais envie d'écrire.
17:27 – Ça me paraît un attachement raisonnable et louable.
17:30 Mais pour moi, le vrai apport de ce livre,
17:36 je ne prétends pas du tout les avoir lus, les 15 000,
17:38 mais moi ce qui m'a frappé là-dedans,
17:40 c'est vraiment pourquoi Dieu choisit Jeanne d'Arc
17:43 et pourquoi Dieu choisit la France,
17:45 j'allais dire par ricochet en quelques ordres.
17:46 Il choisit Jeanne d'Arc parce qu'il a choisi la France.
17:48 Et c'est bizarre quand même que Dieu ait choisi la France,
17:51 c'est quoi le plan de Dieu sur la France, c'est quoi cette idée ?
17:55 – En fait, Jeanne d'Arc n'est que le moment
17:58 où le choix de Dieu pour la France est le plus manifeste.
18:01 En fait, il faut comprendre ce choix dans la durée de l'histoire de France.
18:04 Et c'est vraiment avec Jeanne d'Arc qu'on peut dire qu'il est évident.
18:07 – Oui, bien sûr.
18:08 – Parce que Jeanne d'Arc est tellement époustouflante,
18:10 enfin ça c'est…
18:11 – Elle est tellement imprévue quoi.
18:12 – Tellement imprévue, elle est véritablement la force
18:15 qui surgit, vous savez que le cantine de Zacharie,
18:18 il nous dit, il parle de la force qui nous sauve
18:21 dans la maison de David son serviteur,
18:23 qui surgit dans la maison de David son serviteur.
18:25 En fait, Jeanne d'Arc surgit dans la maison de David,
18:28 c'est-à-dire dans la maison de Charles VII.
18:30 – La tribu de Souda de l'Israël.
18:31 – Exactement, dans la maison de Charles VII,
18:32 dont toute la liturgie du sacre fait le successeur de David.
18:35 Donc il y a un choix qui est fait par Dieu au profit de la France.
18:38 Et en fait, quand on regarde bien dans toute l'histoire de France,
18:40 ce choix il commence bien avant, il commence avec l'arrivée
18:43 de la famille de Bétanie, c'est-à-dire Saint-Lazare,
18:45 Sainte-Marie-Madeleine, Sainte-Marthe,
18:47 et leurs serviteurs, servantes en Provence.
18:51 Et en fait, depuis ce point de départ…
18:53 – Et puis tous ces personnages, il y a le premier évêque de Darle
18:57 ou je ne sais plus quoi, qui est l'aveugle guéri,
18:59 il y a toutes ces légendes qui sont plus ou moins…
19:01 – Selon certaines traditions exprimant…
19:03 – Qui sont plus ou moins vraies, mais pourtant,
19:05 c'est des légendes qui sont quand même très anciennes
19:07 et qui disent quelque chose de l'image que nous avons toujours eu
19:10 de cet attachement très profond de l'entourage immédiat du Christ
19:15 à la France.
19:16 – Oui, ce qui est certain, c'est qu'arrivent en France très tôt
19:19 des saints qui sont des proches de Jésus, des proches du cœur de Jésus.
19:23 Nous, nous n'avons pas des apôtres, des disciples,
19:28 nous avons ceux qui sont la famille aimée de Jésus.
19:31 Et ça dit quelque chose, et parmi eux, vous avez Sainte-Marthe
19:34 qui est la femme qui s'active au service de Jésus,
19:37 vous avez Marie-Madeleine qui est cette pécheresse convertie,
19:40 Lazare, ce mort qui ressuscite, et ça déjà, ça nous dit quelque chose
19:43 de ce que va être la France, c'est-à-dire cette nation pécheresse
19:46 appelée à une conversion et appelée à une forme de résurrection.
19:49 Donc Jeanne d'Arc intervient dans ce contexte-là,
19:51 elle n'est pas isolée, elle n'est pas un phénomène isolé
19:53 dans l'histoire de France.
19:54 – Et donc pour vous, la mission de Jeanne d'Arc serait un peu
19:58 la mission de sortir la France du tombeau ?
20:01 La France ensevelie dans le traité de Troyes devient ressuscite comme Lazare ?
20:05 – Oui, à ce moment-là, oui, certainement, en fait,
20:08 je pense qu'elle est même plus que ça, je pense qu'elle est prophétesse,
20:11 Jeanne d'Arc, elle est prophète, prophète de la royauté du Christ,
20:14 c'est ça sa grande mission, Jeanne d'Arc.
20:16 On ne comprend pas Jeanne d'Arc si on n'a pas compris ça,
20:18 qu'elle intervient pour défendre la royauté du Christ.
20:21 Et donc elle se fait prophète parce que, vous savez,
20:24 je pose trois questions principales dans ce livre,
20:27 pourquoi Jeanne, c'est-à-dire pourquoi Dieu qui avait sous la main
20:30 l'Aïr du Noir, il avait tout ce qu'il fallait comme grand capitaine,
20:34 s'il voulait être, comme le dit le prophète Isaïe,
20:36 le Dieu qui se cache, il suffisait qu'il passe par l'un de ses capitaines,
20:39 et ni connu, il était, voilà.
20:40 Ça c'est la première question, pourquoi veut-il passer à tout prix
20:42 par Jeanne d'Arc ? Comme s'il voulait se révéler,
20:44 manifester qu'il fait un choix par la France,
20:46 et qu'il le rend évident par le fait qu'il choisit la personne la plus inadaptée.
20:49 – Oui, absolument.
20:50 – La deuxième question que je pose, c'est pourquoi la France,
20:53 au dépendance de l'Angleterre, parce qu'on a vu Dieu,
20:56 dans la longue histoire du salut, déblayer le terrain devant Israël
20:59 en chassant les Mohabbites, les Amalécites, etc.
21:02 Mais là, il fait le choix entre deux peuples chrétiens,
21:04 c'est intéressant, ça devrait nous dire quelque chose.
21:06 – Bien sûr.
21:07 – Et puis la troisième question, c'est pourquoi en 1429,
21:09 et c'est ça que vous me posez, pourquoi est-ce que,
21:11 à travers la mission de Jeanne d'Arc, pourquoi est-ce qu'elle intervient en 1429 ?
21:14 Pourquoi est-ce que, si le sacre du roi de France
21:18 est si important aux yeux de Dieu, au point de faire intervenir en 1429
21:22 une jeune bergère, pourquoi n'intervient-il pas en 1792 ?
21:27 Et en fait, pourquoi ? Parce qu'en 1429,
21:29 pour revenir à ce qui était votre question, elle est prophète.
21:32 En fait, Dieu sait que nous allons entrer dans une longue période
21:36 de remise en cause de sa royauté, c'est-à-dire de son autorité,
21:39 du fait que toute autorité procède de lui.
21:41 Et donc, il nous prévient, comme il prévient toujours,
21:45 avant les cataclysmes, il nous prévient toujours,
21:48 il envoie ses prophètes, et généralement, on leur fait un accueil de prophètes,
21:50 c'est-à-dire qu'on finit par les tuer.
21:52 C'est exactement ce qui se passe avec l'Alcatraz.
21:54 Donc en fait, ce n'est pas un hasard, si elle intervient en 1429,
21:56 on est encore dans une période où le sacre a une véritable signification,
21:59 représente quelque chose, mais Dieu sait déjà que ça va décliner.
22:05 Et donc, un peu comme il le dit dans un psaume, il dit
22:08 "Mais mon peuple ne m'a pas écouté, Israël n'a pas voulu de moi,
22:11 je l'ai livré à son cœur en durcie, qu'il aille et suive ses vues."
22:14 C'est ce qui va se passer en fait avec la France.
22:16 Nous ne voulons pas de lui, il nous livre à notre cœur en durcie,
22:19 et il nous laisse suivre nos vues, et voilà, et nous en sommes là aujourd'hui.
22:22 Mais nous ne devons pas douter de la fidélité de Dieu.
22:24 En fait, c'est tout ce que révèle l'histoire de Jeanne d'Arc.
22:26 Notre fidélité de Jésus et son amour pour la France.
22:29 Cet amour perdure, malgré notre infidélité.
22:32 – Alors, ça ouvre énormément de questions,
22:36 et donc pardon de jouer un peu à l'Avocat du Diable,
22:38 évidemment Jeanne d'Arc a eu beaucoup de procès
22:41 dans lesquels les avocats du Diable étaient probablement
22:44 beaucoup moins sympathiques que moi,
22:46 mais beaucoup moins sympathisants de la mission de Jeanne d'Arc que moi,
22:50 mais il y a quand même quelque chose qui saute aux yeux,
22:53 c'est si le peuple, disons la tribu de Jésus d'Arc,
22:58 du Nouvel-Israël, donc la France, a rejeté,
23:02 qu'est-ce qui pourrait faire que la fidélité de Dieu
23:05 ne soit pas mise en défaut, en quelque sorte,
23:07 puisqu'il respecte notre liberté, y compris notre liberté collective,
23:11 et donc en gros, on l'a envoyé bouler, on peut dire bye-bye, quoi.
23:15 Et donc je vais choisir un autre peuple
23:17 pour incarner la puissance temporelle de la Fréquenté.
23:21 – Je crois qu'il est important d'abord de préciser
23:23 que cette expression de Judas, "tribu de Judas de l'ère nouvelle",
23:26 ça ne veut pas de moi, je me suis trompé.
23:28 – Non, non, c'est de Grégoire IX.
23:30 – Voilà, vous avez plusieurs papes, il y avait Saint Pidis, Grégoire IX,
23:33 et beaucoup de papes qui ont parlé de façon très étonnante sur la France,
23:36 je me suis permis d'en faire un peu la justice.
23:38 – Oui, absolument.
23:39 – En fait, la vraie question, c'est est-ce que la France est infidèle
23:42 ou est-ce qu'elle a renié ? C'est une différence de taille.
23:45 – Oui, absolument.
23:46 – Moi, je pense qu'elle est infidèle,
23:48 et d'ailleurs, je m'appuie sur ça, sur un certain nombre de prophéties
23:53 ou d'apparitions, les apparitions à Sainte-Marie-Anne-Bawardi, par exemple,
23:57 vous savez, la petite arabe religieuse du Carmel-de-Pau, stigmatisée, etc.
24:02 et à qui, par exemple, Jésus apparaît et lui dit qu'il fera encore ses délices,
24:06 la France fera encore les délices de son cœur.
24:09 En fait, on a beaucoup d'éléments qui nous font penser
24:11 que la France est une nation infidèle,
24:14 et que de même qu'il a fait surgir la force qui nous sauve
24:18 dans la maison de David, son serviteur,
24:20 vous savez, il fait surgir une force quand tout est perdu.
24:23 – C'est vrai.
24:24 – Mais c'est un peu ça le destin de la France.
24:26 Je pense que nous sommes appelés à connaître ça encore,
24:28 parce qu'aujourd'hui, la France n'a jamais été aussi éloignée
24:30 que de reconnaître qu'elle a un rôle à jouer,
24:32 qu'elle a une mission à jouer dans l'histoire du salut,
24:34 dans l'histoire des efforts de Dieu pour sauver tous les hommes.
24:36 – Et c'est difficile d'imaginer qu'elle soit plus éloignée
24:38 de la reconnaissance de la fierté du Christ.
24:40 – Elle n'a jamais autant été, voilà, en tout cas, c'est certain.
24:42 – C'est ça qui est intéressant pour nous, c'est que cette fidélité de Dieu,
24:44 elle peut tout, elle peut tout pour nous.
24:46 – C'est vrai.
24:47 – Et elle perdure, voilà.
24:48 Donc nous, Français, devons avoir conscience
24:51 de ce que nous sommes une nation privilégiée à bien des égards,
24:54 et que Jésus reste fidèle à sa nation de prédilection.
24:58 Prédilection est un mot important, c'est pas moi qui l'emploie encore,
25:00 je cite des papes en disant ça, oui.
25:02 Donc voilà, nous ne devons pas désespérer,
25:04 quand bien même aujourd'hui, tout paraît aller de mal en pire,
25:08 quand bien même la situation paraît de plus en plus désespérée,
25:10 on n'en voit pas, à vue humaine en tout cas, pas de retournement possible,
25:15 mais nous, nous n'avons pas le droit de douter de la fidélité de Jésus,
25:18 c'est la grande constante de l'histoire de France.
25:20 – Et par ailleurs, parmi les éléments qui peuvent conforter l'espérance,
25:26 il y a le fait que Jeanne d'Arc apparaît à un moment où,
25:30 à vue humaine là aussi, le bon sens le plus élémentaire
25:34 consiste à choisir le roi d'Angleterre.
25:36 Parce que c'est un roi chrétien qui parle français,
25:38 qui préfère la France à l'Angleterre,
25:40 qui est soutenu par toutes les élites françaises, pourquoi pas ?
25:44 Et franchement, Charles VII n'est pas extraordinairement sympathique non plus,
25:47 donc on pourrait très bien se dire, après tout,
25:49 Henri V n'est pas plus mauvais qu'un autre.
25:51 – Et d'ailleurs, je ne crois pas qu'il était plus mauvais que Charles VII.
25:54 – Non, non, je ne crois pas qu'il y a de…
25:55 – Et ce n'est pas un choix de qualité personnelle.
25:57 – De qualité personnelle, non, c'est un choix qui est fait sur la France.
26:00 En plus, Henri V, puis Henri VI, avaient pour eux le traité de Troyes,
26:05 donc ils avaient aussi une certaine légitimité.
26:08 Charles VII doutait lui-même de sa légitimité.
26:10 – De sa propre légitimité, bien sûr.
26:12 – Il y avait beaucoup de choses qui pouvaient semer le trouble dans l'esprit.
26:15 – Et donc effectivement, la mission de Jeanne d'Arc,
26:17 la mission qui consiste à désigner l'héritier,
26:21 le fils aîné de l'Église, l'emmener à Reims.
26:24 Il y a d'ailleurs un débat très intéressant autour de "Gentil Dauphin",
26:28 vous évoquez ça brièvement, mais Jeanne d'Arc refuse de l'appeler roi
26:32 tant qu'il n'est pas sacré.
26:33 Ce qui, dans le droit public royal, n'est pas du tout traditionnel.
26:37 C'est ce que fait Jeanne d'Arc et va contre à peu près tous les légistes.
26:40 Les légistes disent que le mort saisit le vif
26:42 et qu'à la mort du père, le roi devient roi.
26:45 – Oui, mais ils le disent par la suite, c'est-à-dire que les théoriciens de la monarchie
26:49 vont par la suite, de plus en plus, affirmer ce principe que vous dites
26:52 qu'on est roi à la naissance.
26:54 Ce n'est pas comme ça que le voyait Jeanne d'Arc,
26:56 parce que Jeanne d'Arc le voit avec une vision qui au fond
26:58 est parfaitement en conformité avec l'enseignement de l'Église,
27:00 c'est-à-dire que l'autorité, la légitimité vient de Dieu.
27:03 Donc effectivement, ce débat va se poser de plus en plus.
27:05 C'est pour ça qu'à partir de Jeanne d'Arc, de plus en plus,
27:07 la question de la légitimité va se poser, la question du sacre va se poser.
27:10 Ce n'est pas un hasard si au fond cela se produit en France.
27:13 Vous savez que la France est la seule nation qui a un sacre.
27:16 Toutes les monarchies de l'époque ont leur roi qui est ouin,
27:20 comme le roi de France.
27:21 Tous sont ouins, mais dans toutes les nations,
27:24 chez les Anglais, les Allemands, les Portugais, les Espagnols,
27:27 on ne parle pas de sacre, on parle de couronnement.
27:29 "Couronation", "cronung", "cronation", etc.
27:32 Il n'y a qu'en France qu'on parle d'un sacre,
27:33 parce qu'il n'y a qu'en France que l'huile sainte qui va servir à ouindre le roi
27:38 nous est donnée par une colombe, nous est donnée par l'Esprit Saint.
27:40 Partout ailleurs, elle est bénie par un évêque.
27:42 Donc vous voyez, la France a cette longue tradition qui n'est pas isolée.
27:46 Il faut vraiment regarder toute cette histoire de France dans la durée,
27:48 et pour moi, ça commence vraiment dès l'arrivée de la famille de Bétanie,
27:51 comme on le disait tout à l'heure.
27:52 – Et puis, il y a quand même aussi ce choix de Clovis,
27:56 et le nouveau Constantin, que Dieu soutient par la victoire militaire,
28:01 et après ça soutient à son baptême et à son sacre,
28:04 ce "premier sacre" de l'histoire de France,
28:07 où la colombe apporte directement,
28:09 parce que la foule empêche l'arrivée du Saint-Crème,
28:13 et à toutes les étapes, toutes les générations refont le baptême de Clovis.
28:18 Le sacre s'est replongé au baptistère de Reims
28:21 pour recommencer l'alliance entre le Christ et ses francs.
28:26 – Oui, jusqu'à gérer la notion de "fils aîné" de l'Église,
28:29 qui est une notion assez tardive.
28:31 – C'est "fils aîné" à l'origine.
28:32 – À l'origine, c'est le fils aîné, et le fils aîné, d'ailleurs,
28:34 les apparitions de Sainte-Marguerite-Marie et du Sacré-Cœur,
28:37 Jésus lui-même parle du "fils aîné" de mon cœur.
28:39 Mais la notion de "fils aîné", elle est très intéressante.
28:41 Où est-ce qu'on la trouve dans la Bible ?
28:42 On la trouve notamment dans le psaume 88, si je me souviens bien.
28:45 On parle de David, le fils, je ferais de lui un fils aîné.
28:48 En fait, bon, ça dit très clairement qu'il y a une notion davidique dans tout ça.
28:53 C'est-à-dire que la France porte en elle quelque chose de la royauté de David.
28:57 – Oui, absolument.
28:58 Et puis, il y a aussi dans la mission de Jeanne d'Arc,
29:01 on n'en a pas encore parlé, mais je pense que ça fait partie aussi de l'équation,
29:04 c'est cette histoire de triple dénation, qui est quasi légendaire,
29:07 mais enfin qui est quand même très documentée historiquement,
29:09 où donc Jeanne d'Arc réclame à Charles VII son royaume,
29:12 le donne au Christ et le rend à Charles VII, ce qui est un spectacle.
29:17 Enfin, moi j'imagine les chanceliers chambelants autour du roi,
29:20 ils disent "mais c'est quoi cette histoire ?"
29:22 Enfin, ça doit être un peu perturbant quand même pour des vrais politiques,
29:25 et pourtant je pense que c'est très profondément un message politique
29:28 d'une grande profondeur.
29:29 – Oui, je pense qu'il y a aussi autre chose qu'on peut dire à travers ça,
29:32 qu'elle est l'artisan d'une certaine manière d'une nouvelle alliance,
29:36 ou d'une alliance renouvelée.
29:38 Mais la nouvelle alliance, c'est Jésus lui-même d'une certaine manière.
29:41 Il y a une ressemblance étonnante entre Jeanne et Jésus.
29:44 – Jésus, vous en parlez beaucoup.
29:46 – Elle a trois années de vie publique comme Jésus,
29:48 elle est annoncée par des prophéties historiquement attestées comme Jésus,
29:52 elle est condamnée par un grand prêtre de sa propre religion,
29:55 ses blessures ont beaucoup de correspondance,
29:57 elle a le pied transpercé, blessé la tête,
29:59 elle a beaucoup de correspondance avec les blessures de Jésus,
30:01 elle naît le jour de l'Épiphanie, enfin,
30:03 tous les personnages de sa condamnation sont les mêmes
30:05 que ceux de la condamnation de Jésus,
30:07 vous avez Bedford, c'est Pilate, il exerce l'autorité
30:10 pour le compte d'une autorité supérieure, etc.
30:12 Vous avez le traître, elle est vendue,
30:14 vous avez la vie de Jésus, qui est un copier-coller,
30:18 si vous me permettez l'expression, dans celle de Jésus.
30:20 Et sur ce point-là précisément, vous parlez de la triple alliance,
30:23 elle est aussi d'une certaine manière l'artisan d'une nouvelle alliance,
30:26 donc elle agit pour le compte de Jésus.
30:28 Elle est aussi, si on peut le dire, la seule sainte que je connaisse
30:32 qui soit un signe de contradiction, c'est-à-dire qu'il soit objet de débat,
30:35 mais comme Jésus, il n'y a pas de débat que je sache
30:37 sur Saint-François d'Assise ou sur Mère Thérésa,
30:40 ou à la vôtre, vraiment à la marge.
30:42 Mais Jeanne d'Arc, les débats sont...
30:44 - Il a fallu cinq siècles pour qu'elle soit née ici.
30:46 - Et encore dans l'Église.
30:48 Donc vous voyez, elle est objet d'un signe de contradiction,
30:50 c'est encore un point commun.
30:51 Donc vous voyez, c'est un personnage qui est d'une richesse extraordinaire.
30:53 - Impressionnant. Jeanne d'Arc, "Pourquoi Dieu choisit la France",
30:56 via Romana, Emeric de Malessi, bravo, encore une fois bravo
31:00 pour ce livre qui fera beaucoup de bien, j'espère.
31:02 Chers amis téléspectateurs, lisez-le, faites-le lire.
31:05 La France n'est pas morte.
31:07 Puisqu'elle a eu une prophétèse de sa résurrection, en quelque sorte,
31:13 on peut espérer qu'elle retrouve le chemin de l'alliance avec le Christ droit.
31:17 Merci, cher Emeric. Je rappelle le titre de votre livre,
31:19 Jeanne d'Arc, "Pourquoi Dieu choisit la France",
31:21 paru aux éditions via Romana.
31:23 Ainsi s'achève notre émission.
31:25 La semaine prochaine, c'est Jean-Pierre Mojandre
31:27 qui est anonyme Théore de Mission.
31:29 Nous nous retrouvons, quant à nous, dans trois semaines.
31:31 Et d'ici là, que Dieu nous garde.
31:33 ♪ ♪ ♪
31:39 ♪ La grâce du Christ ♪
31:45 ♪ La grâce du Christ ♪
31:53 ♪ La grâce du Christ ♪
31:59 ♪ La grâce du Christ ♪
32:05 ♪ ♪ ♪
32:13 ♪ ♪ ♪
32:19 Merci.

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