• l’année dernière
Malgré les signes de crise, aucune baisse radicale des prix de l’immobilier n’est en vue.
Stéphane Soumier voit dans cette bulle increvable le résultat d’une politique immobilière française désastreuse depuis 30 ans, qui engendre tous les problèmes de ghetto, transports, pouvoir d’achat et chômage.
Et apparemment il faudra patienter encore un peu pour assister à une réelle baisse des prix.

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Transcription
00:00 Les symptômes de la crise immobilière qu'on est en train de traverser sont évidemment partout.
00:05 Crise historique, c'est Philippe Vechter, l'économiste, qui récemment disait que le stock de logement,
00:10 par exemple, le stock de logement neuf, était aujourd'hui supérieur à ce qu'il était en 2008.
00:15 Donc évidemment, impact sur les comptes des promoteurs,
00:19 impact sur les comptes des agences immobilières, des notaires, des professionnels du bâtiment.
00:23 Et pourtant, il ne se passe rien de structurel qui permettrait de sortir par le haut de cette crise.
00:31 Et quand je dis il ne se passe rien, je pense aux prix.
00:34 Oui, alors je sais que le terme est polémique, mais oui, l'immobilier dans les zones tendues en France,
00:40 c'est une bulle parce que les prix sont partis au-delà de ce que pouvaient se permettre
00:46 ceux qui sont censés acheter ces biens immobiliers.
00:50 Quand la croissance des prix de l'immobilier est totalement décorrélée de la croissance des salaires et des revenus,
00:55 oui, vous pouvez dire que vous avez une bulle.
00:57 Et pourtant, on constate, ce qu'on a déjà constaté d'ailleurs, qu'elle est increvable.
01:01 Ce n'est pas une bulle, en fait, notre situation immobilière,
01:04 c'est une enceinte de confinement nucléaire, c'est une bulle de titane.
01:07 Parce qu'il ne se passe rien sur les prix.
01:09 Oui, effectivement, vous pouvez avoir des baisses, allez, 3, 4, 5% ici ou là,
01:14 dans les grandes villes qui avaient monté très très fort,
01:17 mais rien de ce qui se passe aux Etats-Unis ou en Allemagne où le marché peut littéralement s'effondrer.
01:21 Et à ce moment-là, rebattre les cartes entre ceux qui ont accès à l'immobilier
01:25 et ceux qui, quoi qu'ils fassent, n'ont pas accès à l'immobilier.
01:29 Et c'est sur ce plan-là que rien ne se passe.
01:32 Et qu'on peut craindre que rien ne va se passer. Pourquoi ?
01:35 Parce que sur l'allocation, vous avez des millions de logements qui vont être sortis du marché
01:39 du fait des mesures environnementales, et que sur l'achat, sur la construction,
01:43 les mêmes mesures environnementales, légitimes ou pas, c'est pas mon sujet,
01:47 les mêmes mesures environnementales font augmenter les coûts de construction
01:50 et que vous n'avez rien du côté de la libéralisation du foncier,
01:54 du côté de l'accélération des prises de décision sur les permis de construire, etc.
01:58 Bref, rien de structurel.
02:00 On voit que le système bancaire, le gouvernement sont sous pression.
02:03 Au système bancaire, on lui demande de desserrer les taux du crédit immobilier,
02:07 parce que oui, les taux d'intérêt sont aujourd'hui très élevés.
02:09 Au gouvernement, on demande de réamorcer la pompe à subvention,
02:13 subventionner la demande, mais subventionner la demande,
02:15 ça enverra l'ensemble de ces subventions dans les prix, ça ne réglera rien.
02:19 Si on veut que ce marché immobilier en France retrouve de la rationalité,
02:24 il faut absolument tenir et il faut absolument espérer une réelle baisse des prix.
02:29 Parce que les amis, c'est pas l'immobilier qui se joue derrière tout ça,
02:32 c'est notre cohésion sociale.
02:33 Tous les sujets de cohésion, de chômage, de caste, d'impossibilité,
02:39 de s'extraire de sa situation de société figée,
02:43 ils trouvent leurs racines dans notre crise immobilière.
02:46 Donc il faut absolument espérer qu'il se passe quelque chose au niveau des prix,
02:50 même si j'ai la conviction qu'il ne se passera rien.
02:52 [Musique]

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