Clémence Cimier, co-secrétaire départementale de la FSU-Snuipp 34

  • l’année dernière
Va-t-il y avoir un nouveau mouvement de grêve bientôt dans l'éducation nationale ?
Le syndicat enseignant FSU-Snuipp vient de déposer ce qu'il appelle "une alerte sociale" pour attirer l'attention sur les conditions de travail des enseignants et des AESH dans le 1er degré.
Cette alerte sociale dit la FSU-Snuipp, est la dernière étape avant un nouveau mouvement de grève.
Les personnels du 1er degré, enseignants et AESH, se déclarent "en souffrance".

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Transcript
00:00 t'as mis d'accord sur un chamallow song, donc je chante une chanson d'Obispo avec les chamallows de main à la bouche.
00:04 - Ah mais t'avais jamais fait ça ? - Non, on va essayer.
00:07 - Un petit côté Eddy Mitchell. - Ça va être très très bien.
00:11 Bon, il y a une question aujourd'hui. Est-ce que vous avez le sentiment qu'en France, les enseignants sont maltraités ?
00:16 On ne pose pas cette question au hasard, une fois de plus Guillaume.
00:19 - Oui. - On ne la pose pas au hasard cette question ?
00:21 - Non, on va accueillir dans moins d'une minute Magali Simier, co-secrétaire.
00:26 - Qui s'appelle Clément Simier, hein Magali ? - Oui, Clément Simier, pardon, je suis désolé Madame Simier.
00:31 J'étais resté sur notre auditrice Clément Simier, qui est co-secrétaire départemental de la FSU-SMI-PP,
00:36 qui lance une alerte sociale. Mais avant cela, effectivement, avant de discuter avec elle,
00:40 la question qu'on vous pose ce matin, est-ce que selon vous, les enseignants sont maltraités en France aujourd'hui ?
00:45 Vous êtes très nombreux à avoir voté, 216 votes au moment où je vous parle,
00:49 et l'écart s'agrandit en faveur du oui. Vous êtes une grosse majorité à dire oui, les enseignants sont maltraités.
00:55 77% contre 23% de non. Bonjour Clément Simier, pardonnez-moi d'abord, bonjour.
01:02 Est-ce que ce résultat vous surprend quand vous voyez les résultats de notre question du jour aujourd'hui ?
01:07 - Oui et non, ça me surprend dans le sens où on pensait peut-être que la population en général
01:15 pensait qu'on soit quand même pas si en souffrance que ça.
01:19 Au niveau des enseignants aussi, il n'y a pas de souci, mais on ne pensait pas qu'en général ce soit autant.
01:25 - Il y a peut-être effectivement beaucoup d'enseignants qui ont voté, ils ont le droit de le faire,
01:28 mais on a le sentiment qu'il y a peut-être effectivement une population aussi à un début de prise de conscience
01:33 du mal-être des enseignants aujourd'hui, on en parle souvent sur nos antennes.
01:37 - Oui c'est sûr, là depuis la rentrée, on sent que la souffrance est de plus en plus présente au niveau des écoles.
01:46 - Particulièrement cette rentrée 2023 ?
01:49 - Oui, encore plus que les années précédentes, on a changé de ministre cet été,
01:54 et il y a des nouvelles directives, ça fait de nouvelles orientations,
02:07 et ça fait plus de paperasses pour chaque enseignant.
02:10 - À chaque fois qu'il y a un nouveau ministre, et Dieu sait si les ministres de l'éducation changent souvent dans notre pays,
02:17 à chaque fois ça remet toujours en question un peu les choses, c'est ça que vous voulez dire ?
02:21 - Oui c'est ça, à la rentrée il y a eu tout ce qui concerne le harcèlement,
02:27 avec des nouvelles directives, passer un questionnaire aux enfants,
02:31 mais pour les enseignants sans aucune formation, sans directives pour savoir comment mener tout ça,
02:38 ils ne sont pas formés à parler du harcèlement, c'est une question compliquée.
02:42 - Alors vous dénoncez ce mal-être des enseignants à travers ce que votre syndicale a fait sur le 7000PP34,
02:48 vous êtes une des co-secrétaires départementales, appelez une alerte sociale,
02:52 c'est quoi une alerte sociale en fait ?
02:55 Vous avez fait un dernier avertissement avant de dire "attention ça va craquer" ?
03:00 - Oui c'est ça, on essaie de prévenir notre directrice académique que les enseignants souffrent,
03:06 on lui donne les motifs du pourquoi on lance cette alerte,
03:11 et du coup c'est sur les conditions, la souffrance des enseignants, sur le problème de l'inclusion.
03:19 - Alors enseignant et AESH ? - Oui tout à fait.
03:23 - Vous êtes AESH ? - Oui je suis AESH.
03:25 - On réexplique à nos auditeurs ce qu'est une ou un AESH exactement.
03:30 - Une AESH c'est une accompagnante des élèves en situation de handicap au sein des écoles.
03:35 Et vous dites que cette forme de souffrance elle est ressentie aussi par les élèves qui sont précisément en situation de handicap.
03:43 - Oui parce que l'école n'a pas les moyens d'accueillir tous ses enfants dans des conditions dignes pour eux.
03:51 Moi j'accompagne des élèves autistes et la classe elle n'est pas adaptée pour lui,
03:57 il y en a de partout alors que lui il aurait besoin d'un endroit plutôt spacieux avec des choses adaptées pour lui.
04:05 Il a l'âge d'être en CE1 et il est dans une classe ordinaire avec des chaises, des tables, il y a des cahiers,
04:14 il y a des jeux mais pas adapté à son âge qui fait plutôt de la maternelle.
04:18 - 0467 58 6000 on vous redonne le numéro de téléphone, c'est important.
04:22 Est-ce que vous avez le sentiment qu'en France aujourd'hui les enseignants sont maltraités ?
04:26 C'est la question qu'on vous pose ce matin, vous pouvez prendre la parole et vous devez la prendre.
04:29 Dites-nous ce que vous en pensez, est-ce que vous avez ce sentiment-là ?
04:32 Vous nous appelez tout de suite au 0467 58 6000, on vous attend.
04:36 - Alors là on vient de parler des enfants en situation de handicap, Clément Simier,
04:39 mais pour les autres qui ne le sont pas, quelles sont les difficultés,
04:44 enfin les conséquences des difficultés que rencontrent les enseignants du premier degré aujourd'hui pour eux dans l'enseignement ?
04:50 - Pour eux, il y a de plus en plus d'élèves dans les classes,
04:57 avec des élèves qui ont de plus en plus de difficultés,
05:00 c'est s'adapter à chaque enfant, c'est aussi perdre un peu le plaisir d'enseigner
05:07 parce qu'il y a tous ces enfants, il y a des enfants en situation de handicap
05:12 qui ne sont pas formés, il n'y a pas de formation pour accueillir ces élèves.
05:16 Et on a besoin de tout ça, on a besoin de plus d'enseignants.
05:21 - Vous avez l'impression que la situation continue de se dégrader,
05:26 que les classes sont de plus en plus nombreuses, qu'il y a de moins en moins d'enseignants
05:30 et que l'éducation nationale, malgré les...
05:32 On a eu le ministre, il était assis sur votre chaise il y a 15 jours,
05:35 le ministre de l'éducation nationale, je ne sais pas si vous l'avez écouté,
05:38 il dit "mais non, on est au courant de tout ça, on est parfaitement informés des problèmes
05:43 mais on fait tout ce qu'il faut", c'est pas le ressenti que vous avez, du tout ?
05:47 - Non, puisque à la rentrée prochaine, il y aura 1 709 suppressions de postes dans la France.
05:54 Donc ça va augmenter encore les effectifs dans les classes,
05:58 on va passer à plus de... il y en a, ils sont à plus de 30 élèves par classe.
06:03 C'est compliqué de pouvoir accompagner chaque élève.
06:05 - Vous dites aujourd'hui, dans le communiqué, que "commun",
06:08 alors "commun" parce qu'en fait cette initiative d'alerte sociale,
06:10 elle est prise par toutes les fédérations départementales de la FSU-SMI-PP,
06:15 ce n'est pas que dans les Rosso, je crois qu'il y a 102 alertes sociales
06:21 qui sont déposées aujourd'hui partout dans le pays,
06:24 vous dites "le point de rupture est atteint dans les écoles".
06:26 Point de rupture, c'est un mot qui veut bien dire ce qu'il veut dire.
06:29 - Oui, c'est fort, mais les enseignants, il y en a qui sont de plus en plus en arrêt,
06:34 quand on fait nos tournées d'école, il y a toujours un ou deux enseignants
06:39 qui cherchent à quitter l'éducation nationale par une rupture conventionnelle ou une démission.
06:45 Ils n'en peuvent plus, ils disent "on n'est pas aidés, on n'est pas accompagnés",
06:48 il y a un sentiment d'abandon de la hiérarchie.
06:50 - Vous pouvez nous appeler, mais vous pouvez aussi évidemment poster vos messages sur la page Facebook.
06:56 Je voudrais vous soumettre le message que nous a laissé Gérard ce matin,
07:00 il dit "oui, alors profs plutôt maltraités, des élèves de plus en plus irrespectueux",
07:04 on n'a pas parlé de ça, mais c'est aussi une réalité,
07:06 des parents qui se permettent de remettre en cause la pédagogie du prof ou de maltraiter son chérubin,
07:11 des chefs d'établissement qui sont plus aujourd'hui des chefs d'entreprise que des menordomes et des enseignants.
07:17 Vous êtes d'accord avec ce que Gérard a écrit ce matin sur notre page Facebook ?
07:21 - Oui, un petit peu, après au niveau des chefs d'établissement, dans le premier degré,
07:25 ce n'est pas des chefs d'établissement, l'inspecteur est plus loin de nous,
07:31 mais oui, les élèves peuvent être un peu plus irrespectueux, mais ce n'est pas énormément dans les cas.
07:39 - Dans le premier degré, ce n'est pas encore aussi flagrant qu'au collège et au lycée.
07:43 - Ça commence un peu à la fin de l'école.
07:45 - Là, votre syndicat dit que pour l'instant c'est "alerte sociale",
07:50 et après l'étape suivante, si jamais on n'est pas entendu, c'est la grève.
07:55 - C'est ça, c'est la grève, voilà, préavis de grève.
07:58 Notre directrice académique doit nous recevoir dans les trois jours, suite à notre dépôt d'alerte sociale.
08:05 Pour l'instant, on ne lui a pas répondu, on lui a envoyé hier matin.
08:09 Donc on attend sa réponse.
08:11 - Alors en fonction de quoi, Clément Simier, il y aura-t-il grève ou pas dans l'éducation,
08:15 dans les prochains jours ou dans les prochaines semaines ?
08:17 - Si les réponses ne sont pas satisfaisantes, nous on veut plus d'enseignants dans les classes,
08:23 on veut des formations pour les enseignants, plus que...
08:28 - Des enseignants supplémentaires pour la prochaine rentrée, j'imagine que ce sera difficile d'en mettre dans le contexte.
08:32 - Oui, c'est sûr, maintenant ils ne recrutent que des contracts actuels, donc forcément que c'est compliqué.
08:37 Mais il y a le problème aussi du recrutement, où il y a peu de personnes qui s'inscrivent aux concours d'enseignants,
08:44 puisque ça ne fait plus envie.
08:46 - Oui, ça ne fait plus rêver.
08:47 Donc vous attendez des réponses très claires de l'Académie et puis du ministre, évidemment,
08:53 puisque on sait évidemment que tout passe par le ministre.
08:56 Merci Clément Simier, co-secrétaire départemental de la FSI, SMUPP34, d'être venu ce matin dans le 6/9.
09:03 Merci à vous.
09:04 - Merci.
09:05 - Et vous retrouvez donc cette interview en allant sur notre site francebleu.fr.
09:09 Il y a Patrick qui est à Béziers, qui veut intervenir au 04-67-58-6000.
09:14 Bonjour Patrick !
09:15 - Bonjour tout le monde !
09:16 - Bonjour l'équipe !
09:17 - Bonjour ! Qu'est-ce que vous en pensez alors ? Quel est votre point de vue ?
09:20 - Eh bien écoutez, moi je pense que c'est vrai, parce que quand on voit les jeunes, quand ils sont dans la rue, etc.,
09:25 comme ils répondent que les parents vont choper les professeurs ou les instituteurs, etc.
09:30 À l'époque, au bout de règle, les professeurs ou les instituteurs sur la table, tout le monde se tenait à carreau.
09:35 Jamais un élève, pas un étudiant, n'allait voir un élève.
09:37 Si moi je faisais le connerie à l'école, je disais à ma mère que je prenais de bonnes fesses.
09:41 - Voilà. Vous parlez vite vous, hein ? Vous parlez très très vite.
09:44 - Je parle pour laisser un peu de place pour tout le monde.
09:47 - C'est gentil Patrick !
09:49 - L'âme met bien le temps en l'occurrence.
09:51 - Donc, retour de la petite tape avec la règle, selon Patrick.
09:57 - Comme disait mon père, "un cul-à-fada", tu peux me taper dessus.
10:01 - Très bien, merci d'avoir pris la parole en tout cas ce matin Patrick.
10:05 - Merci !
10:06 - Le débat continue en tout cas sur la page Facebook de France Bleu Héro.
10:09 Vous pouvez vous aussi laisser des messages, des commentaires sans aucun problème.
10:12 On vous attend les infos de 8h.
10:14 Et avant ça, on va écouter Tiens Joe Dassin.
10:16 Ça va nous permettre de chanter un peu, parce que là on chante toujours cette chanson.
10:18 C'est "À toi" et c'est dans le 6/9 ce matin.
10:20 Merci de nous avoir choisis. Bon réveil tout le monde.
10:22 Nous sommes le 29 novembre aujourd'hui et le mercredi commence.
10:25 Nous sommes ensemble, c'est parfait. Bon réveil !
10:27 à toi, à la façon dont tu es.

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