• il y a 10 mois
Après une journée d'action qui a mobilisé le 1er février un enseignant sur cinq, selon les chiffres du ministère de l'Education nationale, les syndicats Snes-FSU (principal syndicat dans les collèges et les lycées), CGT et SUD ont appelé à une nouvelle grève pour défendre les salaires et s'opposer à la politique éducative au collège.

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Transcription
00:00 Oui, justement, Thomas Soulier parlait d'évidence. Je peux vous dire que pour les enseignants qui manifestent aujourd'hui, c'est une évidence.
00:06 Elle ne peut pas rester à son poste. D'ailleurs, ce qui est frappant, c'est le nombre de pancartes, de slogans, de messages qui font référence à Amélie ou D.A. Castelar.
00:16 Même s'il n'y a pas seulement la question de la ministre, c'est toute la politique de l'exécutif, la politique de l'éducation, la vision de l'éducation qui inquiète.
00:24 On va en discuter avec Aurélia. Vous êtes enseignante à Paris. Vous me disiez, vous êtes enseignante au collège parce qu'aujourd'hui,
00:31 ce sont surtout les enseignants du collège qui se mobilisent sur toute la question du choc des savoirs et des groupes de niveau.
00:38 Vous me disiez que c'est l'inverse de ce pour quoi j'ai voulu être enseignante.
00:41 Exactement. C'est exactement l'inverse de ce pour quoi je me suis engagée dans le métier d'enseignante et pourquoi je suis heureuse en tant que prof.
00:48 Moi, mon ambition, c'est de faire réussir tous les élèves et de permettre à tous les élèves d'accéder au savoir et de leur montrer surtout qu'ils sont tous capables de réussir,
00:57 même si parfois, pour certains, c'est plus difficile que d'autres. Ils sont tous et toutes capables de réussir et les mettre dans des groupes de niveau,
01:03 c'est en reléguer certains, en leur disant « Mais toi, tu ne seras jamais bon à rien, tu ne serviras jamais à rien ». Et moi, ça me déchire le cœur de voir ça.
01:11 En dehors du fait qu'en plus, pour faire ça, on va devoir empêcher d'autres élèves de suivre des enseignements qu'ils ont choisis.
01:18 Moi, je suis prof d'allemand. Ça veut dire que mes élèves vont avoir moins d'heures de cours d'allemand pour que d'autres soient relégués dans des groupes de niveau qui ne leur serviront pas.
01:28 Et ça, c'est vraiment terrible.
01:30 Autre question. On ne sait pas si l'actuelle ministre sera encore en poste ce soir. Le nom de François Bayrou circule. Quelle est votre réaction ? Vous en penseriez quoi ?
01:39 François Bayrou, c'est l'inverse exact de ce qu'on peut dire sur quelqu'un qui serait nouveau et qui n'aurait pas déjà été au Manette depuis longtemps.
01:51 Et puis surtout, il incarne exactement l'inverse de ce que nous, on porte pour les enseignants. C'est quelqu'un qui ne s'est pas battu pour la laïcité.
01:59 C'est quelqu'un qui ne porte pas au effort les valeurs de l'école publique, comme l'actuelle ministre.
02:05 Elle ne défend pas l'école publique. Elle défend une vision de l'éducation rétrograde et passéiste en pensant qu'en mettant l'uniforme ou en faisant en sorte de reléguer certains élèves,
02:22 les choses iront mieux. Or, ça ira encore plus mal pour l'école et pour nous en tant que profs.
02:27 Merci beaucoup, Aurélia. Et ce que nous disaient aussi pas mal de vos collègues, c'est qu'au-delà du nom du ministre,
02:33 parce qu'effectivement, la ministre actuelle a cristallisé la colère des enseignants, mais au-delà du nom, c'est toute la politique du gouvernement que ces enseignants rejettent aujourd'hui.

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