Françoise Degois - "Thomas : Eric Dupond-Moretti, une saine colère" - Vidéo Dailymotion

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Transcript

00:00 - L'édito politique comme chaque mercredi matin, c'est avec vous Françoise de Goy. Bonjour Françoise. - Bonjour Patrick.

00:07 - On reparle de Crépol, le meurtre de Thomas et les marches des militants d'extrême droite ce week-end qui ont provoqué un point de paroxysme hier à l'Assemblée nationale.

00:16 - Oui, avec le Rassemblement national qui quitte l'hémicycle et Marine Le Pen qui annonce qu'elle va porter plainte en diffamation contre le ministre de la Justice.

00:24 Pourquoi Patrick ? Eh bien parce qu'il faut dire qu'Éric Dupond-Moretti n'y est pas allé avec le dos de la cuillère.

00:29 Il a accusé le Rassemblement national de vouloir opposer, je cite, "la France blanche et catholique des campagnes à la France de moulou des rachis des cités".

00:37 Il va plus loin en demandant au RN de faire le ménage, de se débarrasser, dit-il, de ces bandes de nasillons qui fréquentent ses officines.

00:44 Certes, c'est de la formule très dure, c'est du brutal. Certes, les belles-âmes torderont un peu la bouche.

00:50 Mon Dieu, quand on est ministre, qui plus est comparaissant devant la Cour de la Justice de la République, on ne fait pas ça.

00:55 Et pourtant, Éric Dupond-Moretti l'a frappé fort parce qu'aucun gouvernement ne peut accepter de voir ce qui se déroule, Patrick, depuis la mort de Thomas.

01:03 D'abord le meurtre en lui-même et la façon surtout dont ce meurtre a été utilisé politiquement par l'extrême droite.

01:09 Immédiatement, deux heures après, Éric Zemmour parlait de "francocide", l'obsession bien sûr des prénoms,

01:15 toute cette charge qui va de Marine Le Pen à Marion Maréchal, toute cette charge qui en fait a assigné les musulmans,

01:22 d'une manière intuitive, à un rôle forcément criminel. Puisqu'il y a suivi, Patrick, ces bandes organisées venues de toute la France

01:28 qui se sont lancées dans une ratonnade parce qu'il n'y a pas d'autre mot. On peut nous expliquer que c'était des simples manifestants,

01:35 ils étaient là pour casser du "bougnoul", comme ils disent, dans une stratégie très bien huilée qui s'est d'ailleurs reproduite de manière plus soft à Rennes et à Lyon.

01:43 Alors Dupond-Moretti, il a frappé fort avec des mots très forts, c'était volontaire hier, comme Gérald Darmanin, mais avec des actes aussi,

01:50 et ces comparutions immédiates et des peines de prison fermes pour la milice d'extrême droite de Romain Surizet.

01:55 Et toujours les mêmes contorsions de ceux qui trouvaient normal, moi la première d'ailleurs, que les peines soient exemplaires contre les émeutiers,

02:02 par exemple en juillet, et qui trouvent que cette fois-ci c'est trop, beaucoup trop, le fameux "deux poids, deux mesures", Patrick.

02:08 - Oui, c'est ça. Alors un discours dur face à une situation qui peut se dégrader ou qui se dégrade.

02:13 - Oui, elle se dégrade déjà, on l'a vu avec les bandes, et puis tout se dégrade vraiment dans ce pays depuis le secte octobre,

02:18 où la guerre Israël-Hamas déchire la classe politique française, et puis le meurtre de Thomas avec cette bataille rangée

02:24 que personne ne veut voir se mettre en place en France, entre l'extrême droite et l'extrême gauche.

02:29 Pourquoi je dis ça ? Parce qu'on a vu les milices de groupuscules néonazis à Romain Surizet,

02:34 et puis on a lu Jean-Luc Mélenchon, qui après cette manifestation, félicite, dit-il, le sang-froid des habitants de la cité,

02:41 et salue la formidable autoprotection. Que faut-il lire entre ces lignes, quand on vous dit "autoprotection" ?

02:48 "Des habitants", vous pensez à quoi ? Quel signal est envoyé par le militant proche de LFI, Tahab Ouafs,

02:53 lorsqu'il explique sur les réseaux sociaux en novembre, je cite, que les musulmans vont devoir "sérieusement"

02:59 organiser leur propre défense physique et politique ? On n'est pas très loin du droit de défense excusable,

03:04 je suis désolé de le dire pour l'extrême gauche, proposé pendant la présidentielle par Éric Zemmour.

03:09 Non vraiment, Patrick, aucun État démocratique ne peut voir cette bataille d'activistes rangés "extrême droite", "extrême gauche",

03:16 alors que peut-être que Dupont-Moretti a été excessif hier, mais il a de façon tonitruante cassé au moins en partie cette méchante dynamique.

03:27 - Oui, absolument, merci. Et puis nous posons la question sur les réseaux sociaux, justement, ce matin.

03:32 Comment jugez-vous cette accusation de Dupont-Moretti sur Marine Le Pen ? Pour être crédible, faites le ménage.

03:39 Est-ce que c'est exact, c'est obligatoire, c'est déplacé, c'est insultant ? Vous dites majoritairement,

03:43 et beaucoup votent, beaucoup de commentaires en disant que c'est plutôt insultant.

03:47 Il y en a certains qui disent "Marine Le Pen pourrait lui retourner le compliment, quand on a des casseroles, on évite de condamner celles des autres",

03:54 évidemment, ça c'est la casserole de Dupont-Moretti, qui sera d'ailleurs fixée sur son sort cet après-midi.

04:01 Et puis il y en a d'autres qui disent "elle a déjà fait le ménage, elle a même été jusqu'à écarter son propre père du mouvement national,

04:10 qu'est-ce qu'elle peut faire de plus ? Rassembler les droites", dit cet auditeur.

04:15 Beaucoup, beaucoup de réactions, nous en reparlerons tout à l'heure dans notre débat du jour, dites-le franchement avec vous,

04:21 Françoise de Goy, et puis Elisabeth Lévy, et vous pouvez bien sûr réagir au 0826 300 300.

04:28 [Musique]

Françoise Degois - "Thomas : Eric Dupond-Moretti, une saine colère"

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