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Jean-Pierre Sakoun, président de l’association Unité Laïque, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur son combat pour que le nom de Samuel Paty soit donné à des établissements publics à la mémoire de l'enseignant assassiné.
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Transcription
00:00 Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le président de l'association Unité Laïque Jean-Pierre Saccoun.
00:05 - Bonjour Jean-Pierre Saccoun.
00:07 - Bonjour monsieur.
00:09 - Bienvenue sur Europe 1.
00:10 Six adolescents sont jugés à partir d'aujourd'hui devant la cour d'assises des mineurs,
00:14 donc à huis clos pour leur implication dans l'assassinat de Samuel Paty.
00:18 Cinq sont accusés d'avoir fait le guet aux abords du collège
00:21 et d'avoir désigné l'enseignant à son assassin, Abdoulak Ansouroff, contre de l'argent.
00:26 Une sixième qui avait 13 ans, au moment des faits, elle comparaît pour dénonciation calomnieuse.
00:31 Alors vous Jean-Pierre Saccoun, vous n'œuvrez pas sur le terrain judiciaire,
00:34 vous vous battez pour qu'on nomme des rues, des places, des établissements scolaires un peu partout en France
00:40 du nom de Samuel Paty. Pourquoi cette démarche Jean-Pierre Saccoun ?
00:44 - Parce que le combat autour de Samuel Paty prend trois formes.
00:49 Il y a le combat au quotidien que mène Mickaël Paty, la sœur de Samuel,
00:55 d'une part pour que toute la vérité soit faite sur le processus
00:59 qui a amené à l'effroyable assassinat de son frère
01:03 et en particulier que soit pointé du doigt non pas pour leur jeter la pierre
01:08 mais pour que tout soit su et que ça ne se reproduise pas,
01:11 les responsabilités de l'éducation nationale, du ministère de l'Intérieur
01:15 et plus généralement de l'administration.
01:17 Il y a d'autre part le combat pour l'avenir qui est le combat essentiel que mène Mickaël,
01:21 c'est-à-dire le combat pour la liberté d'expression, pour la liberté de conscience,
01:26 pour ce qu'on appelle la laïcité et pour que les professeurs ne soient pas soumis
01:31 à une forme d'autocensure de plus en plus terrible dans les écoles.
01:35 Et puis il y a le fondement de tout ça, c'est-à-dire la mémoire, le souvenir, le respect
01:42 pour ce qu'a vécu Samuel Paty. C'est dans cette partie-là de ce combat
01:47 que nous nous inscrivons en demandant que partout ce nom soit repris.
01:51 - Alors justement, est-ce que ça fonctionne ? C'est une initiative nationale,
01:53 je précise que vous avez d'ailleurs le soutien de Mickaël Paty, soeur de Samuel,
01:57 qui commençait hier sa tribune dans le journal du dimanche,
02:00 elle commençait par parler de ce que fait "unité laïque" à la mémoire de son frère.
02:05 Vous avez des retours de communes aujourd'hui Jean-Pierre Saccounes ?
02:08 - Tout à fait, nous avons lancé notre initiative le 12 juin,
02:13 avec évidemment le soutien total de Mickaël et le discours du journal du dimanche
02:19 que vous avez mentionné, et en fait la reprise de son discours
02:23 lors de la session plénière du Congrès des maires jeudi au Palais de Versailles
02:27 devant des milliers de maires, ce qui était extrêmement émouvant.
02:31 Oui, nous avons bien sûr des retours, avec quelque chose de très important,
02:36 d'où d'ailleurs la présence de Mickaël sur le plateau du Congrès des maires,
02:40 c'est le soutien du président de l'Association des maires de France,
02:43 David Lysnard, qui nous a écrit une magnifique lettre, que vous pouvez consulter
02:47 d'ailleurs sur notre site "Unité laïque" dans la rubrique "Honoré Samuel Paty",
02:51 et qui lui-même a fait prendre la décision par son conseil municipal
02:55 de nommer un parvis devant le lycée de Cannes du nom de Samuel Paty,
03:00 et puis nous avons ensuite des villes de toute taille et de toute couleur politique.
03:08 Donc nous avons cité Cannes, on peut citer Toulouse,
03:11 qui est quand même une des très grandes villes françaises,
03:13 dont le maire socialiste Jean-Luc Moudinque a lui-même pris la décision
03:18 de divers droits en relation avec nous,
03:20 et puis je pensais à la ville suivante.
03:23 Il y a beaucoup de villes du sud-ouest, comme Caor,
03:28 comme de toutes petites villes, comme Fronton dans la Haute-Garonne,
03:31 et comme la ville de Valence, dont le maire Nicolas Daragon
03:35 est par ailleurs l'un de nos partenaires sur une de nos grandes initiatives,
03:38 qui est l'entrée au Panthéon du résistant Missak Manouchian,
03:41 et donc oui, ça prend, ça prend bien,
03:45 et le soutien de l'Association des maires de France de David Lyssenhauer
03:50 est un élément majeur pour que petit à petit en France,
03:54 on arrive à se souvenir et à voir ces plaques
03:57 qui nous rappelleront que notre combat à tous, c'est celui de notre liberté.
04:01 - Mais d'ailleurs Jean-Pierre Saccoun, les plaques commémoratives,
04:04 il y en a une dans Paris depuis deux ans, elle a été profanée six fois.
04:08 Le terme "islamiste" dans la phrase "victime du terrorisme islamiste"
04:13 pour désigner Samuel Paty avait été bombé une première fois,
04:15 six vandalisations. Si on regarde ce qui se passe au collège du Bois d'Aulne,
04:18 là où enseignait Samuel Paty, vous avez un buste en bronze
04:21 qui attend dans une remise d'être mis en place,
04:24 il était question de nommer le collège, on voit que c'est très compliqué,
04:27 tout le monde se renvoie à la responsabilité de cette décision.
04:29 Est-ce que certains voudraient effacer Samuel Paty, Jean-Pierre Saccoun, aujourd'hui ?
04:35 - Je ne crois pas qu'il y ait une volonté d'effacer du moins de la part
04:38 de ceux qui sont des républicains sincères comme la plupart de nos compatriotes.
04:43 Il y a évidemment une volonté malfaisante d'abîmer ces plaques,
04:48 de la même façon qu'il y a toujours des imbéciles pour sciller des arbres de la liberté
04:53 ou des arbres de la laïcité dans les villages ou dans les villes.
04:56 Et cela, il faut les combattre et il ne faut certainement pas plier devant eux
05:00 en refusant de nommer des rues ou de nommer des établissements de Samuel Paty.
05:05 Non, je crois que plus qu'une volonté d'effacer, il y a une forme de peur,
05:10 une forme d'inquiétude devant la violence islamiste,
05:14 devant l'extrême brutalité que l'on voit se déployer lorsque les fanatiques islamistes,
05:21 lorsque les tenants de l'islam politique, religieux, radical se mettent en branle.
05:26 Il y a une forme d'angoisse, d'inquiétude.
05:29 Et c'est justement en combattant comme nous le faisons et d'autres manières évidemment,
05:35 qu'on arrivera à surmonter cette inquiétude.
05:38 Alors le bois d'aune, oui, il y a des formes de...
05:41 - Ça va se faire semble-t-il, le renommage se fera mais à la rentrée de mille.
05:44 - Ça finira par se faire. Mais justement, c'est ça qui est important,
05:48 c'est de continuer à travailler, à œuvrer pour que ça se fasse.
05:52 - J'ai une dernière question pour vous.
05:53 Le procès qui s'ouvre aujourd'hui, donc de ces six adolescents,
05:56 en quoi il est important ce procès selon vous Jean-Pierre Saccoun ?
05:59 - Je crois qu'il a, comme tous les procès, une valeur emblématique,
06:06 c'est-à-dire que, comme tous les procès qui touchent au cœur de ce que nous sommes,
06:11 et ces adolescents ce sont de jeunes français.
06:15 Il faut qu'ils arrivent à comprendre, que leurs parents comprennent,
06:19 que ceux qui les entourent comprennent, que nous tous comprenions,
06:22 que la fraternité qui est dans notre devise nationale, ça signifie quelque chose.
06:27 Ça signifie pas qu'on s'aime tous, mais ça signifie que nous sommes,
06:30 avant d'être différents, semblables, et que nous sommes égaux.
06:34 Et ça, c'est le cœur de ce procès.
06:37 Et puis il y a évidemment, parmi les six, au-delà des cinq esservelets,
06:43 aminima ou complices au maximum, qui ont désigné le professeur Patti au tueur,
06:51 il y a le procès de cette jeune fille qui, embarquée dans son mensonge,
06:56 a entraîné, par le fait qu'elle s'y est enfermée, la mort de Samuel Patti.
07:02 Donc le procès des jeunes, oui, c'est un procès qui est un procès exemplaire
07:06 pour notre jeunesse et les adolescents.
07:08 Mais il y aura aussi le procès des adultes dans un an,
07:12 et là ça va être une autre paire de manches.
07:14 Et puis il y aura, nous l'espérons, puisque désormais il y a un juge d'instruction nommé,
07:19 sinon le procès, au moins une enquête extrêmement précise
07:23 sur l'administration et ses limites, afin que ça ne se reproduise pas.
07:27 Et n'oublions pas qu'avec Dominique Bernard, ça s'est déjà reproduit.
07:31 Merci beaucoup Jean-Pierre Saccoun, le président de l'association Unité Laïque,
07:34 qui se bat pour que des communes nomment des rues du nom de Samuel Patti,
07:38 afin qu'on ne l'oublie pas.
07:40 Merci d'être venu ce matin sur Europe. Bonne journée à vous.

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