Charline dissipe tout amalgame entre celles et ceux qui nous informent au quotidien et celles et ceux qui ont fait de l'humour leur métier. Elle sait de quoi elle parle, puisqu'elle a elle-même été journaliste avant de faire des blagues.
Retrouvez toutes les chroniques de Charline Vanhœnacker sur https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-charline-vanhoenacker
Retrouvez toutes les chroniques de Charline Vanhœnacker sur https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-charline-vanhoenacker
Category
😹
AmusantTranscription
00:00 Bonsoir la France Inter !
00:02 (Applaudissements)
00:04 C'est bon de vous retrouver en public.
00:08 C'est courageux d'être venu.
00:10 Prenez quand même deux minutes pour repérer les sorties de secours si vous voulez.
00:15 Merci à vous et merci à nos auditeurs/auditrices, toujours plus nombreux, nombreuses.
00:20 On a élargi notre public jusqu'à la police judiciaire maintenant.
00:24 (Rires)
00:25 On nous écoute, on les salue.
00:26 C'est l'occasion de faire un petit mot de bienvenue aux plus gros contingents de nouveaux auditeurs.
00:32 Bienvenue à toute l'extrême droite aussi.
00:35 (Rires)
00:36 Parce qu'on a constaté que depuis un mois, aucune vanne ne vous échappe.
00:40 Vraiment.
00:41 Vous nous écoutez avec beaucoup d'acuité.
00:44 Merci pour la qualité d'écoute.
00:46 Comme ça, dans le détail, c'est important.
00:48 Alors vous nous écoutez pour savoir à quel moment vous allez porter plainte.
00:51 Certes, mais vous êtes là, c'est déjà beaucoup.
00:54 Comme quoi on remplit notre mission de service public.
00:56 On parle à tout le monde.
00:58 (Rires)
00:59 Alors je pense juste qu'il y a un petit malentendu entre nous.
01:02 (Applaudissements)
01:07 Il y a un petit malentendu quand même que je souhaite dissiper.
01:10 Ceux qui nous écoutent au premier degré font l'amalgame entre humoriste et journaliste.
01:17 D'où vient cette confusion ?
01:19 La différence est pourtant claire.
01:21 Prenez Christophe Barbier par exemple.
01:23 Eh ben il est jour...
01:25 (Rires)
01:27 En fait, je n'ai jamais réussi à savoir.
01:29 Mais dans le fond, c'est peut-être pour ça que je l'aime beaucoup.
01:31 C'est parce qu'il a toujours fait rire.
01:33 J'avoue que je suis peut-être un petit peu pour quelque chose dans cette confusion.
01:35 Puisque j'ai été journaliste.
01:37 Et maintenant, je fais des blagues.
01:39 En revanche, vous ne verrez jamais un humoriste devenir journaliste.
01:42 C'est-à-dire qu'il y a un ordre des choses.
01:44 C'est comme les politiques et la justice.
01:46 D'abord, ils sont élus.
01:48 Ensuite, ils sont condamnés.
01:50 C'est rarement l'inverse quand même.
01:52 Évidemment, quand on écoute les journaux,
01:54 on aimerait que les infos ce soit du second degré.
01:56 Et qu'à la fin de son journal, Anne-Sophie Lapix nous dise
01:58 "Mais non ! Bruno Le Maire n'a pas dit qu'il allait réduire la durée d'indemnisation au chômage du seigneur !"
02:04 Je vous ai bien eu !
02:06 Allez, tout de suite la météo !
02:08 Bon, non, malheureusement c'est le cas.
02:10 En revanche, il y a peut-être des gens qui sortent d'un spectacle comique en disant
02:14 "C'était pas mal, mais j'aurais aimé en savoir plus sur l'utilisation du glyphosate dans le secteur agricole."
02:20 Complètement !
02:22 Et puis ces chiffres sur l'inflation m'ont semblé assez approximatifs, j'ai trouvé.
02:26 Mais surtout, je rappelle que les humoristes ne peuvent pas travailler s'il n'y a pas les journalistes.
02:30 Regardez Mediapart.
02:32 S'ils n'étaient pas là, on perd 90% de nos blagues sur Sarkozy.
02:36 Imaginez le manque à gagner quand même.
02:38 Les journalistes ont une carte de presse qui atteste de leurs fonctions.
02:41 Il faudrait peut-être inventer une carte d'humoriste, comme ça on pourrait s'identifier.
02:45 Et toi, tu bosses sur quoi ?
02:47 Moi, je suis dans la satire politique.
02:49 Moi, je suis dans l'humour décalé, qui dénonce avec un début et puis rarement une fin.
02:54 Ah super ! Bonne journée, Emmerich !
02:56 (Rires)
02:58 Voilà, en tout cas...
03:00 (Applaudissements)
03:02 On est très heureux de vous retrouver dans des conditions normales,
03:05 parce qu'aujourd'hui, 40 ans après Pierre Desproges,
03:08 si on doit arriver sur scène et demander "Y a-t-il des gens dans la salle où vous pouvez rester ?"
03:13 Alors, y a des gens dans la salle ?
03:15 (Ouais !)
03:17 Alors tout peut recommencer.
03:19 *Musique*