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Manger c'est voter est dans Le Vaucluse. Le journaliste gastronomique Vincent Ferniot a rendez-vous avec le sénateur Jean-Baptiste Blanc du groupe Les Républicains. Après une rencontre au sommet du Mont Ventoux, ils se dirigent chez Roland Coupat. Il cultive plus de 4 000 oliviers pour une huile d'olive d'exception, présente sur la table du Sénat. C'est ensuite Emmanuel Cassard qui les attend au milieu de son troupeaux composé exclusivement de chèvres de la région : provençales et de Rove. Puis direction le restaurant scolaire de Lourmarin. Le maire Jean-Pierre Pettavino conduit Vincent et le sénateur à l'intérieur de la petite école primaire. Et c'est Bernadette Gaubert qui est en cuisine. Depuis 30 ans, elle élabore plus de quatre-vingts repas par jour avec essentiellement des produits locaux. Problème : elle part à la retraite en juin 2024 et la mairie n'a pas encore trouvé de remplaçant ou remplaçante ! Pour Nicolas Mallet, la retraite ce n'est pas pour tout de suite ! Ce maraîcher de 48 ans, possède 30 hectares ! Un seul est consacré aux légumes, le reste au raisin de table et aux céréales. Histoire de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Longtemps décrié, le vignoble du Vaucluse jouit désormais d'une sérieuse réputation avec des noms prestigieux comme Châteauneuf du Pape et Gigondas, entre autres. Les vignes de Nancy Gonthier sont en AOC Ventoux. Elle possède 40 hectares. Tout en agriculture biologique. L'heure du bilan de la journée a sonné. Il est temps pour Vincent et le sénateur de se rendre chef la cheffe étoilée Nadia Sammut pour une leçon de cuisine nourricière... Année de Production : 2024

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Transcription
00:00 Retrouvez manger ses beautés avec Mutualia, la mutuelle des territoires.
00:07 Bonjour, on est sur le pont Saint-Bénézet.
00:20 Pas trop connu sous ce nom là, mais si je vous parle du Palais des Papes,
00:24 le Ventoux, Châteauneuf-du-Pape, Gordes, le Luberon,
00:27 évidemment nous sommes sur le pont d'Avignon.
00:30 Et on va visiter ensemble avec manger ses beautés,
00:32 le beau Vaucluse en compagnie du sénateur Jean-Baptiste Blanc,
00:36 sénateur du groupe Les Républicains au Sénat.
00:38 Et vous allez voir, on va se récaler.
00:43 (Générique)
00:46 ---
01:09 -Bonjour, monsieur le sénateur.
01:11 -Je vous prépare pour le sommet du Ventoux.
01:14 -Absolument. Déjà, on voit tout.
01:16 On voit les monts de Vaucluse, le Luberon,
01:19 la Sainte-Victoire au fond, jusqu'à la mer.
01:21 On voit les Alpes derrière nous.
01:23 C'est notre Mont-Fugi, notre Mont-Saint-Michel.
01:26 -Vous parlez beaucoup du Ventoux,
01:28 mais j'ai envie d'entendre parler de vous.
01:31 -Je suis né à Avignon, je suis de Cavaillon.
01:33 Je me suis lancé, c'était au début des années 90,
01:36 à travers François Léotard.
01:37 L'Europe, la décentralisation, l'individu, les libertés,
01:40 tout ça me parlait vraiment beaucoup.
01:42 Un de nos premiers combats,
01:43 avec une terre de viticulture comme celle-là,
01:46 c'était celui de la loi Évin.
01:48 Mais pour dire qu'on peut tout à fait concilier
01:51 la culture, le terroir et même la santé,
01:54 en buvant raisonnablement.
01:55 Après, je suis devenu élu local à Cavaillon.
01:58 D'abord à la jeunesse, un mandat extraordinaire.
02:01 C'est là où je me suis le plus éclaté.
02:03 Après, le conseil départemental, le Sénat,
02:05 il y a trois ans, Châteauneau du Pape,
02:07 Véras, Vaquerras, l'appellation Vendtou, celle du Liberon.
02:10 Comment ne pas les défendre ?
02:12 C'est la vigne, avec le vin, mais il y a aussi l'huile d'olive.
02:15 L'huile d'olive, et ça sera mon vote.
02:18 Effectivement, une petite phrase que j'ai notée.
02:20 - Vous votez pour l'huile d'olive ? - Je vote pour l'huile d'olive.
02:23 "Nous autres, les bons provenceaux, au suffrage universel,
02:26 "nous voterons pour l'huile et nous ferons la yolie."
02:29 Ah !
02:30 Vous avez une obligation, c'est maintenant de m'emmener
02:33 visiter un producteur d'olive.
02:34 - Allons-y. - Où est-ce qu'on va ?
02:36 - À Cadenie. - Exactement.
02:37 Une longue journée nous attend.
02:39 On va goûter ensemble les petits fromages de chèvre d'Emmanuel
02:44 avant de goûter la cuisine maison de Bernadette,
02:47 qui cuisine pour 80 élèves de l'école primaire de Lourdes-Marins.
02:51 On dégustera les magnifiques légumes du maraîchage de Nicolas Mallet
02:56 avant de goûter le vin de Nancy, au domaine de Camarette,
03:00 et de finir à table avec la chef Nadia Samu.
03:03 Mais tout de suite, direction la Bastille du Laval
03:06 et ses huiles merveilleuses.
03:08 - Messieurs, bonjour. - Bonjour, Roland.
03:18 C'est votre chienne qui garde les oliviers ?
03:20 C'est la mascotte du moulin.
03:21 Elle aime beaucoup poser, comme vous le voyez.
03:24 Combien d'hectares d'oliverais ?
03:25 Le domaine fait 30 hectares, mais on a que 15 hectares d'oliviers.
03:28 4000 arbres répartis sur 15 hectares, des variétés locales,
03:32 de l'AOP Provence, on a la chance d'être sur une AOP.
03:34 Historiquement, dans notre région,
03:36 l'olivier n'était pas la culture principale.
03:39 D'ailleurs, tous les oliviers étaient plantés sur les restanques ou sur les ribs.
03:43 Il y avait rarement des oliviers en plein champ, un peu, mais pas beaucoup.
03:46 On s'est intéressés à la qualité de l'olivier avec un peu de retard.
03:50 On a vécu une révolution sur la qualité du vin dans notre région.
03:53 Je suis arrivé il y a 25 ans, ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux.
03:56 Aujourd'hui, on a des vins de très grande qualité
03:59 qui sont produits dans la région.
04:00 Cette révolution est en train de se faire sur l'huile d'olive.
04:03 Quand on voit un paysage comme celui-ci,
04:04 comment ne pas penser à la Toscane ?
04:06 Peut-être en mieux, d'ailleurs.
04:08 Quelle fierté aussi de retrouver l'huile d'olive de Cadenais et du Laval
04:12 à la table du Sénat.
04:13 - Ah bon ? Au Sénat, vous avez celui-là ? - Bien sûr.
04:16 On m'a dit qu'il y avait des huiles au Sénat, mais je n'imaginais pas ces huiles-là.
04:19 C'est mieux celle-là, je pense.
04:21 Je ne rentrerai pas dans ce débat, je vous laisse libre de vos propos.
04:26 - Roland, vous êtes en bio, ici ? - On est en bio, tout le domaine est en bio.
04:29 - Pourquoi ? - Faire du bio sur l'olivier,
04:31 ce n'est pas très compliqué.
04:33 Il y a la mouche, quand même.
04:34 La mouche de l'olive, on la combat très bien.
04:36 C'est notre parasite, notre ennemi public numéro un
04:39 qui ponce ses oeufs dans l'olive.
04:42 Pour faire très rapide, on traite les oliviers
04:44 avec de la kaolinite calcinée, de la poussière blanche.
04:48 - De kaolin. - De kaolin.
04:49 - Qui sert à faire la porcelaine, notamment. - Exactement.
04:52 Si la pollinisation se fait par le vent,
04:55 il n'y a aucun insecte pollinisateur pour les oliviers ?
04:57 Non, et surtout pas l'abeille.
05:00 Elle ne butine pas la fleur d'olivier ?
05:01 Non, la pollen de l'olivier est extrêmement fin,
05:04 il est peu chargé en sucre, etc. Elle n'est pas intéressée.
05:06 - Donc l'aérologie est super importante ? - Très importante.
05:09 Bon, Roland, on est bien ici, en surplombant votre oliverie.
05:14 Justement, on est tellement bien à l'ombre, on s'est dit...
05:16 - Vous avez planqué des bouteilles dans l'olivier ? - Absolument.
05:19 - Allez, allons-y. - Ouh là là !
05:21 Lequel vous plaît le plus, à vous ?
05:23 Nous, on a notre championne du monde, qui est l'ardence, qui est très verte.
05:27 Elle va racler la gorge.
05:28 Elle est vraiment championne du monde, d'ailleurs.
05:30 - Elle est vraiment championne du monde. - Oui, il faut le savoir.
05:32 Alors, vous pouvez constater, sur l'ensemble de nos huiles,
05:35 il n'y en a qu'une qui est en bouteille transparente.
05:37 Et il se trouve que c'est la meilleure.
05:38 Alors, c'est une hérésie.
05:40 L'huile d'olive, c'est trois ennemis, et c'est écrit sur toutes les bouteilles.
05:42 Elles sont la chaleur, l'oxygène et la lumière.
05:45 L'huile d'olive doit être conservée à l'abri de la lumière.
05:47 - Donc dans la cave, comme le vin ? - Absolument.
05:49 - Je vais goûter votre championne du monde, alors. - Allez-y.
05:52 Moi, elle a cuit, hein. Pas moins.
05:54 On l'appelle l'ardence. L'ardence, c'est le piquant, en fait, dans notre pays.
06:00 - Voilà, la voilà, l'ardence. - Ça marche.
06:03 Ça reste très énergétique, donc il ne faut pas en manger trop.
06:08 Je suis très impressionné quand même par celle-ci,
06:10 qui réveille plein de souvenirs, même.
06:13 Absolument.
06:14 Il faut rappeler peut-être que la production française,
06:18 parce que là, ce sont des huiles de haute qualité,
06:20 ça pèse rien du tout en Europe et encore moins dans le monde.
06:23 La France, c'est 0,4 % de la production mondiale.
06:26 C'est 4 % de ce qu'elle consomme. Tout le reste est importé.
06:29 - Et l'Espagne, premier producteur ? - Oui, avec 48 % à peu près.
06:32 La moitié de l'huile d'olive faite dans le monde, ça vient d'Espagne.
06:35 C'est ça.
06:36 Notre seule porte de sortie, c'est de faire du très haut de gamme.
06:39 Nous, en tous les cas, c'était notre credo dès le départ.
06:43 En fait, une bonne huile d'olive, c'est exactement comme un bon vin.
06:45 Vous l'avez repérée, vous savez que c'est celui-là que vous aimez.
06:48 Eh bien, vous y revenez régulièrement.
06:50 - Merci, Roland. - Merci beaucoup.
06:52 C'était une belle dégustation.
06:54 - Merci. - Ça m'a complètement habillé le palais.
06:56 Oui, il y en a pour un petit moment.
06:57 On n'a pas terminé notre journée, Monsieur le sénateur.
07:00 Merci beaucoup.
07:01 Dites-moi, Jean-Baptiste, on est déjà entouré de chèvres.
07:12 Donc j'imagine bien qu'on va aller visiter un chevrier.
07:15 Un chevrier. Il s'appelle Emmanuel.
07:17 Un travail exceptionnel.
07:19 Nous avons 40 chevriers dans notre département.
07:21 Nous sommes très, très fiers.
07:23 Et je vois Emmanuel là-bas, noyé dans ses chèvres.
07:26 - Bonjour, Emmanuel. - Bonjour.
07:28 Emmanuel, vous n'êtes pas un patre de naissance.
07:31 Non, je ne suis pas issu du milieu agricole, non.
07:34 - Vous êtes venu sur le tard. - Je suis venu sur le tard, en 2014.
07:37 Ça fait maintenant neuf ans que j'ai choisi d'élever des chèvres
07:40 et de produire du fromage de chèvre dans le Boclus.
07:43 Je crois que vous travaillez des cahiers lactiques.
07:46 C'est ça. Essentiellement du lactique, fromage ou lait cru.
07:49 Et vous vous rendez compte que les bactéries dans le vivant,
07:52 il y en a qui sont bonnes et qui protègent le fromage naturel ?
07:54 Je ne ferai pas un fromage sans bactéries.
07:56 J'ai besoin des bactéries pour faire du bon fromage.
07:58 Vous, monsieur le sénateur, on sent bien que vous avez vraiment
08:00 cet amour de ce territoire, de ce terroir.
08:03 Les marchés de producteurs, on en voit beaucoup en Boclus.
08:06 Arrête de manger mon blouson, toi.
08:08 Dans la Provence, effectivement, il y a les marchés.
08:09 Les marchés de notre département sont très connus.
08:12 Dans le Boclus, on n'aime pas trop les intermédiaires.
08:13 On a des marchés de producteurs aussi.
08:15 Emmanuel en fait quelques-uns.
08:17 J'ai fait le choix d'une vente pratiquement à 100 % en vente directe.
08:21 Donc en vente à la ferme, marché de producteurs, il y en a map.
08:25 Donc moi, personnellement, non, je ne pourrais pas me passer de la vente directe.
08:28 Et cette année, on était particulièrement sèche dans le Boclus.
08:32 C'est une catastrophe, ça, pour vous, en termes de production laitière ?
08:34 En termes de production laitière, oui, on a une forte baisse de production
08:37 par rapport aux années précédentes.
08:38 Vous l'estimez à combien, à peu près ?
08:40 À peu près une moitié, je pense.
08:42 Ah oui ? 50 % de lait en moins ?
08:45 Monsieur le sénateur, toutes ces résurgences,
08:48 elles sont mises à mal par la sécheresse.
08:50 C'est peut-être le sujet le plus important qu'on a appréhendé aujourd'hui.
08:53 On parle de 60 à 80 % de pluie en moins dans notre région.
08:58 Évidemment, l'urgence climatique oblige tous nos producteurs
09:01 à revoir la façon de faire.
09:03 Après, nous sommes une région qui a quand même beaucoup de chance.
09:04 C'est-à-dire qu'on a le canal Saint-Julien à Cabayon,
09:07 le canal de Carpentras, on a le Rhône qui n'est pas très loin.
09:10 Donc on a quand même des solutions.
09:12 Et on travaille avec les collectivités locales et l'État, bien entendu,
09:14 à amener l'eau encore partout.
09:17 Mais ce sont des sujets très lourds et qui vont demander du temps.
09:20 Or, il y a urgence.
09:22 Parce que nous sommes le jardin de la France et nous entendons le rester.
09:25 Vous, vous avez vraiment fait le choix provençal ?
09:27 J'ai fait le choix des races rustiques
09:29 pour se démarquer justement par rapport aux autres,
09:31 se démarquer par rapport à la qualité.
09:33 Comme je le dis toujours, une chèvre du Rove, une chèvre provençale,
09:35 va faire entre un litre, un litre et demi par jour,
09:38 là où une chamoisée peut faire trois ou quatre sans problème.
09:41 Donc il y a des contraintes à la mesure où ça nous oblige
09:42 à avoir beaucoup plus de chèvres que les collègues.
09:46 Mais le but est d'avoir un rendu fromage meilleur.
09:49 Gustativement, vraiment, ça fait la différence ?
09:51 Le lait de chèvre du Rove provençal est plus riche,
09:55 plus de matière grasse, plus de protéines.
09:57 Donc c'est des choses qui vont jouer sur la qualité et sur le goût du fromage.
10:01 Moi, je ne serais pas du genre à croire sur parole,
10:03 plutôt à goûter. On va goûter ?
10:05 On va goûter.
10:10 Je vous en prie.
10:11 C'est bien, c'est à peine gélifié.
10:13 Elles sont bien humides, oui.
10:15 On est presque sur un fromage frais comme on pourrait le manger à la cuillère.
10:19 Vous, Emmanuel, vous n'êtes pas bio.
10:20 Non.
10:21 C'est un choix ?
10:23 On y est tout proche. On aurait ce problème du foin,
10:24 pas forcément disponible sur le secteur,
10:26 et puis à un coût beaucoup plus élevé.
10:28 C'est le prohibité ?
10:29 Oui. Et puis on s'est posé la question de ce que ça pourrait nous apporter
10:32 à la mesure où les clients ont la possibilité de venir à la ferme,
10:34 de voir notre système d'élevage,
10:36 de voir comment sont bichonnées nos chèvres,
10:38 et donc on n'a pas poussé plus loin.
10:40 Et sa démarche, au fond, quand on l'analyse bien,
10:42 elle est encore plus vertueuse que le bio.
10:44 Elle est naturelle, quoi.
10:45 Elle est naturelle.
10:47 Ça rejoint une réflexion qu'on doit avoir de manière générale.
10:49 Est-ce qu'on va tout régir à coup de normes et de planifications
10:53 ou est-ce qu'on peut faire confiance aux acteurs ?
10:55 On voit bien que quand on a une identité forte,
10:57 qu'on donne de l'autonomie, c'est-à-dire de la liberté,
10:59 qu'on fait confiance aux acteurs locaux,
11:01 on est beaucoup plus fort.
11:02 C'est la bonne échelle.
11:03 On ne fait les choses bien que de près.
11:06 Donc il serait temps que ce pays-là songe à décentraliser vraiment.
11:09 Ce n'est pas parce que j'ai une identité forte
11:11 hauclusienne et provençale que je ne me sens pas Français.
11:15 - Au contraire. - Au contraire.
11:16 Et même Européen.
11:17 - Donc ça veut dire que... - Je suis pluriel.
11:20 C'est très important.
11:21 Jour de marché à Lourdes-Marins.
11:34 On sait où trouver le maire.
11:36 Pas loin des produits.
11:37 - Bonjour, monsieur le maire. - Les champignons.
11:39 Ah ben là, on a des cèpes qui sont beaux.
11:41 C'est magnifique.
11:42 Alors, je n'ai pas pu venir avec monsieur le sénateur,
11:44 mais il m'a dit, va voir la cantine de Lourdes-Marins,
11:47 parce que c'est un exemple pour tout le monde.
11:49 - C'est loin d'ici ? - Non, à Tropas.
11:51 - Eh ben, on y va. - Allez.
11:52 École Philippe de Girard.
11:57 Mais dites donc, monsieur le maire,
11:58 je vois que le menu est affiché.
12:00 Sauté d'agneau, riz bio.
12:02 Oh !
12:03 J'ai raté la panna cotta hier.
12:06 La prochaine fois, je viendrai la veille.
12:08 D'accord.
12:09 Belle école provincale.
12:10 Quand vous étiez minot, c'était déjà ici ?
12:13 Absolument.
12:14 Donc, vous êtes sur les lieux de votre école primaire, là.
12:16 Et il y a des traces de mes sculptures.
12:19 Ah ! C'est parce que vous êtes maire qu'ils les ont gardées ?
12:22 Pas du tout. Pas du tout.
12:24 - Bonjour, Bernadette. - Bonjour.
12:33 Qu'est-ce que vous étiez en train de faire ?
12:34 C'est le fameux sauté d'agneau que j'ai vu inscrit sur la porte ?
12:36 Alors oui, c'est ça.
12:37 Sauté d'agneau et j'ai ajouté un peu d'épices
12:39 pour faire un peu tajine.
12:40 Depuis 30 ans, ça veut dire que vous faites la cuisine
12:43 que vous faites chez vous ?
12:44 Voilà, à peu près, oui.
12:45 Ça, c'est incroyable, ça.
12:47 Oui, mais c'est ce qui fait la différence, cher monsieur.
12:49 Ah non, mais je suis bien d'accord.
12:50 Mais je suis saisi.
12:52 Et c'est assez difficile
12:53 parce qu'avec toutes les normes maintenant,
12:55 tout ce qu'on nous impose, la loi EGalim,
12:57 avec toutes les contraintes, c'est de plus en plus difficile.
13:00 Combien vous avez d'élèves, ici ?
13:01 Alors là, aujourd'hui, en tout, on est 81 élèves.
13:04 Avec les adultes, on est à 88.
13:06 Seul en cuisine ?
13:07 Oui.
13:08 Pour 90 personnes ?
13:09 Je commence à 9h du matin.
13:11 Oui, parce que ce que vous gérez,
13:12 c'est aussi les achats, la comptabilité de votre cuisine.
13:17 C'est comme si vous aviez un restaurant
13:19 à l'intérieur de l'établissement scolaire.
13:21 C'est exactement la même chose.
13:22 La viande, c'est ce qu'il y a de très cher.
13:25 Oui.
13:26 Et à l'intérieur de la viande, on sait bien que l'agneau,
13:28 du sauté d'agneau,
13:29 et sûrement que vous prenez de l'épaule, par exemple.
13:31 Je prends du gigot, là.
13:33 Ah, vous prenez du gigot, en plus.
13:34 Je peux vous dire que mon gigot, je l'ai négocié.
13:36 C'est de l'agneau des Alpes qui vient...
13:39 En plus ?
13:40 ...d'un fournisseur.
13:41 Vous êtes le locabeur au maximum ?
13:43 Au maximum.
13:44 Du coup, est-ce que ça vous oblige, certains jours,
13:46 à avoir des menus végétariens ?
13:48 C'est obligatoire, oui.
13:49 Un menu végétarien par semaine.
13:51 Alors, ça, c'est obligatoire sur le plan de la législation,
13:54 dans le sens de manger moins, mais mieux,
13:55 parce que c'est déterminant.
13:57 Oui, c'est déterminant.
13:58 Dans le bonheur, dans le bien-être à l'école.
14:00 On sait très bien que, pour certains,
14:03 c'est le meilleur repas de la journée.
14:05 Donc, il ne faut pas louper ça.
14:07 Écoutez, Bernadette, je vais vous demander un truc.
14:10 Oui ?
14:11 De goûter votre sauté d'agneau.
14:14 Alors, je ne l'ai pas encore goûté, moi.
14:16 Ah, alors...
14:17 Pour l'assaisonnement, peut-être qu'il faudra
14:19 rectifier l'assaisonnement.
14:21 Allez-y, je vais chercher un petit morceau, s'il vous plaît.
14:24 Voilà, je voulais un peu effilocher.
14:27 C'est bon, ça.
14:28 On peut réserver une table ?
14:32 Mais j'ai besoin de savoir quelque chose.
14:35 Le tarif du menu.
14:36 Combien vous vendez ça aux familles ?
14:37 Pour ceux qui payent le moins, c'est 2,90 euros.
14:42 Et ceux qui payent le plus, c'est 3,59 euros.
14:45 Ça fait une moyenne à 3,26 euros.
14:46 Dépendant du quotient familial.
14:48 Sachant que le coût de revient d'un repas,
14:51 en comptant les achats, le personnel, l'assurance, etc.,
14:55 c'est 5,84 euros.
14:56 Vous êtes sur la fin de votre carrière, là.
14:59 Oui, heureusement.
15:00 Vous allez bientôt partir.
15:02 J'espère.
15:03 Pourquoi "j'espère" ? Parce qu'ils ne veulent pas vous lâcher.
15:05 Exactement.
15:06 C'est exactement ça.
15:07 Je vais faire dans cette émission quelque chose
15:09 que je ne fais jamais.
15:11 Agence de recrutement.
15:12 Si vous habitez le Sud-Lubéron ou la région, dans le Vaucluse,
15:16 que vous avez des talents de cuisinier ou de cuisinière,
15:19 vous pouvez envoyer votre candidature
15:21 pour suppléer et ensuite succéder à Bernadette,
15:25 ici, à la cantine scolaire de Lourdes-Marins.
15:27 Continuez le plus longtemps possible.
15:29 - Partez pas tout de suite. - Je vais essayer.
15:31 Au revoir, monsieur le maire.
15:33 Au plaisir.
15:34 Il faut que vous aillez retrouver le sénateur qui a le ventre vide.
15:36 Il ne faut pas trop que je lui parle de l'agneau d'ici.
15:39 Bonjour, bonjour.
15:48 Monsieur le sénateur, vous m'avez manqué.
15:50 Également.
15:51 Nicolas Mallet.
15:52 C'est ça.
15:53 Votre cœur d'activité, c'est quoi ?
15:54 J'ai décidé, c'est un choix de cœur,
15:57 de reprendre le flambeau familial
15:59 et de faire la production de fruits et légumes.
16:01 - Oui, mais quoi ? - Sur mon exploitation,
16:03 c'est en partie des raisins.
16:05 Raisins notables, essentiellement,
16:07 un peu de raisin pour faire du vin,
16:09 unifiant coopératif.
16:10 Et l'autre moitié, c'est la production de fruits et légumes.
16:13 - Du maraîchage ? - Du maraîchage, toute l'année.
16:15 Nicolas, c'est aussi ses magasins.
16:17 Ça, c'est important.
16:18 On ne peut pas être juste producteur aujourd'hui,
16:20 il faut aller jusqu'à l'acte de vente final au grand public.
16:23 Faire du marché de gros,
16:24 ça a été à certains moments économiquement étranglant.
16:27 Tout ce que vous gagnez, vous le perdez en transport.
16:31 Livrer de la fraîcheur,
16:32 c'est passer son temps sur la route quotidiennement.
16:34 Mais, monsieur le sénateur,
16:36 les axes de communication, c'est la vallée du Rhône.
16:38 C'est pas si facile d'accès, cet Est du Luberon.
16:41 Ils sont tournés aujourd'hui vers Aix-Marseille,
16:43 il y a une métropole à nos portes,
16:45 métropole dont nous ne voulons pas, je le dis tout de suite.
16:48 Nous voulons vivre mieux.
16:49 C'est un peu le rôle du conseil départemental,
16:51 de travailler cette solidarité rurale,
16:53 ce réseau de villes et de villages.
16:54 Et après, il y a le Nicolas Social,
16:56 qui met de la solidarité et de la justice dans ses prix.
16:59 J'estime que je produis pour tout le monde
17:01 et je produis pour chaque bourse.
17:04 Je vois les raisins Muscat, là.
17:06 2,50.
17:07 Juste avant de venir, je suis passé sur le marché de l'eau marin.
17:10 4,90. Le même raisin.
17:12 Donc, c'est du simple au double.
17:13 Permettez que je prenne une grappe ?
17:15 Je veux signaler aussi qu'il faut qu'on défende nos producteurs.
17:17 Ils n'ont pas les mêmes règles du jeu que les pays voisins.
17:20 Donc, si on veut faire aimer l'Europe, là aussi,
17:21 il faut peut-être veiller à harmoniser ça.
17:23 Il faut peut-être, oui.
17:24 Et au-dessus de ce sujet,
17:25 c'est de plus en plus difficile de s'assurer, c'est très cher.
17:27 Ça veut dire qu'un producteur de fruits,
17:29 il joue un petit peu à la roulette russe.
17:31 Est-ce que vous, vous accepteriez
17:33 quand une nuit, vous perdiez la totalité de votre salaire de l'année ?
17:36 Ah ben non.
17:37 - C'est pour ça que... - Ah ben moi, oui.
17:38 Ah oui ? Vous, vous prenez le risque.
17:39 Je suis obligé de l'assumer, sinon je fais autre chose.
17:42 L'année dernière, coup de froid,
17:43 dans la nuit, j'ai perdu la totalité de ma production d'abricots.
17:46 Et ça fait cinq ans.
17:47 Et ça ne vous pousse pas à changer de culture ?
17:49 Oui, si.
17:50 Je fais de la fraise maintenant parce que c'est un peu plus sûr,
17:53 c'est un peu moins sensible à ces aléas climatiques-là.
17:57 Il y a d'autres problèmes,
17:58 mais ils sont plus facilement maîtrisables.
18:00 Nicolas, pendant que je vous écoutais,
18:01 j'avais l'œil sur vos aubergines.
18:03 Elles sont d'une fermeté, c'est extraordinaire.
18:05 Ramassées du jour.
18:06 On peut aller voir là où vous les ramassez ?
18:08 Allez, je vous y emmène.
18:09 Qu'est-ce que c'est beau.
18:19 C'est magnifique, ces aubergines.
18:21 C'est brillant.
18:22 Vous n'êtes pas bio, vous ?
18:23 - Non, moi, je ne suis pas bio. - Pas choix ?
18:25 J'ai une exploitation qui est certifiée HVE.
18:27 Haute valeur environnementale.
18:29 C'est ça. On ne fait pas n'importe quoi.
18:31 Et c'est pour ça que j'aurais tendance à dire que,
18:33 de toute manière, peu ou prou,
18:35 je pense qu'au bio, j'y viendrai.
18:36 - Voilà. - Ah oui ?
18:37 La lutte biologique,
18:39 ce n'est pas quelque chose que je n'utilise pas.
18:42 Le problème qu'on a eu, c'est que,
18:44 quand je me suis installé il y a 20 ans,
18:45 on n'avait pas les connaissances qu'on a maintenant.
18:48 Moi, à titre personnel,
18:49 je n'accepte pas de perdre ma récolte parce que...
18:53 Sur l'autel de la sauvegarde de la planète, on peut dire.
18:56 Exactement.
18:57 Vous venez de dire le contraire, vous dites "je passerai au bio".
19:00 - Donc, ça veut dire que même ce petit... - Oui, je passerai au bio
19:02 quand les 30 ans de recherche nécessaires
19:05 à réguler un bon nombre de problèmes qu'on a le permettront.
19:09 Donc, donneront des produits naturels,
19:11 mais qui auront la même efficacité que le phytosanitaire.
19:14 Exactement, voire mieux.
19:16 - Voire mieux. - Voire mieux, tout simplement.
19:17 Monsieur le sénateur, est-ce que c'est un discours
19:19 que vous entendez souvent en Vaucluse ?
19:21 Je crois qu'il faut faire confiance aux producteurs,
19:23 ils ont intégré tous, comme nous tous, élus locaux,
19:26 chacun dans son domaine, la sobriété,
19:28 le fait qu'il faut faire autrement, il faut faire confiance.
19:30 Jean-Baptiste, on n'a pas quitté le ventoux de la journée,
19:38 qui est toujours au-dessus de nous,
19:40 mais je suis heureux de me retrouver ce soir au milieu des vignes.
19:42 Parce que dans le Vaucluse, c'est important, les vignes, on est où, là ?
19:45 On est au domaine de la Camarette, chez Nancy Gontier,
19:49 une vigneronne exceptionnelle qui travaille le bio.
19:52 Alors, on est au dos des dentelles de Montmirail,
19:54 Beaume-de-Venise, Gigondas, le Château-Neuf-du-Pape.
19:57 Il y a du lourd !
19:58 On est vraiment dans une région de vin, et tiens, je vois la vigneronne, là.
20:02 Bienvenue chez nous !
20:03 - Bonjour. - Nancy, enchantée.
20:04 Bonjour, Nancy.
20:05 Qu'est-ce que vous faisiez, là, au moment où on arrivait ?
20:07 On est en train de vérifier la maturité des grains
20:11 pour prévoir la future vendance dans les quelques jours à venir.
20:13 Ah, c'est samant, là ! Je peux goûter ?
20:14 - Vous pouvez. - Voilà.
20:16 Vous voulez goûter, monsieur le sénateur ?
20:17 - Regardez. - Un petit grain.
20:19 Pour justement décider de la date de vendange,
20:22 on va plus goûter la peau et le grain
20:25 que le jus et la pulpe en elles-mêmes.
20:27 - La peau va révéler la maturité. - Exactement.
20:29 - La pulpe, elle est blanche. - Oui.
20:31 Donc, ce qui donne la couleur au vin rouge,
20:33 c'est bien la macération des peaux.
20:35 Exactement. C'est le temps de contact entre le jus,
20:38 qui est dans la pulpe,
20:40 et le contact avec la peau, les pépins.
20:42 Tout se trouve, en fait, dans ces deux choses.
20:44 Et cette petite pellicule blanche qu'on peut voir sur les raisins,
20:48 qui va s'appeler la pruine,
20:49 c'est vraiment aussi une matière très importante pour nous,
20:52 parce que là, vous allez retrouver tous les sulfites naturels,
20:55 les conservateurs naturels,
20:56 qui nous permettent, en vinification, d'en mettre beaucoup moins
21:00 et de faire des vins meilleurs pour la santé.
21:02 Et vous avez choisi d'être bio, ici.
21:05 C'est un choix personnel ?
21:06 Alors, je me suis toujours dit, cette terre,
21:09 elle manque un peu de vie.
21:11 Parce que du temps de mes grands-parents,
21:12 c'était vraiment l'explosion des produits chimiques.
21:16 Donc mes grands-parents, comme beaucoup d'agriculteurs,
21:18 se sont dit, "Super, on va utiliser ça,
21:20 ça va nous économiser quand même beaucoup de fatigue et beaucoup de temps,
21:23 on les utilise."
21:24 Bon, quand même, la base de nos raisins,
21:27 que l'on va produire chaque année,
21:28 c'est quand même la terre dans laquelle la plante va vivre.
21:31 Donc, on s'est dit, quand ma sœur est arrivée en 2009,
21:35 on va faire le passage en conversion bio,
21:37 et on va voir si cette terre nous le rend.
21:40 - Et si elle... - Si elle renaît.
21:41 Mais oui, la terre, elle renaît.
21:44 Quand vous creusez, vous sentez qu'il y a de la vie.
21:46 Vous voyez, Vincent, la terre renaît, et c'est le bouclus qui renaît.
21:49 Non, si, le grenache, c'est le grand cépage du Sud.
21:54 Exactement.
21:55 Plus précisément ici, d'autres cépages viennent s'y mêler,
21:58 comme la syrah, qui est un améliorant,
22:00 mais aussi cinsaux, mourvèdres...
22:02 Carignan également.
22:04 Ce sont les cinq cépages rouges ou rosés qui nous sont autorisés.
22:08 Et on va dire qu'un assemblage de ces cinq cépages
22:11 va vraiment faire une identité parfaite du Carignan.
22:14 - Identité vauclusienne. - C'est ça.
22:15 Nancy, j'ai goûté votre raisin, j'ai bu vos paroles,
22:19 mais maintenant, il faut goûter le vin.
22:21 Domaine de la grenache.
22:24 On est à 15 km à Voldoiseau de Château-Neuf-du-Pape,
22:33 qui est une appellation qui va jusqu'à 13 cépages.
22:36 Ça veut dire que c'est dans l'essence même du Vaucluse
22:38 que d'être des vins d'assemblage.
22:40 On ne fait pas de monocépages ici.
22:41 Cette obligation de faire des assemblages
22:43 va nous permettre de conserver notre identité
22:46 et la complexité de nos produits.
22:48 Jean-Baptiste, cet assemblage de cépages différents,
22:51 chacun avec ses caractères,
22:52 il est un peu à l'image de la société vauclusienne,
22:55 avec la mixité.
22:57 Elle est là, notre identité,
22:58 entre Alpies, Camargue, Carreau d'Aniens, Drôme-Provençal,
23:02 et un croisement géographique assez incroyable
23:04 entre Italie-Espagne, Nord-Sud.
23:07 C'est ce que le vin nous raconte.
23:08 Et c'est ce que le vin nous rappelle.
23:10 Alors évidemment, c'est un combat de tous les jours.
23:11 Il faut que chacun trouve sa place.
23:13 Il ne faut qu'il n'y ait pas de fracture entre les territoires
23:15 en mettant en valeur ce qu'on sait faire
23:18 et que Nancy incarne.
23:20 On va trinquer à la vie ?
23:21 - À la vie. - Merci.
23:23 Et on va aller voir une chef qui met la vie
23:26 dans la terre et dans ses produits.
23:27 Nous sommes à La Feignière, ici, à Lourmarin,
23:33 qui fut le restaurant célèbre de Reine Samut et de Guy Samut,
23:37 qui maintenant a été transmis à leur fille Nadia.
23:40 Ah bah tiens !
23:41 Elle est là. Venez, venez.
23:42 Ça va ?
23:43 - Ah bah... - Ravi.
23:44 - Ici, ça serait difficile. - Merci.
23:46 C'est un honneur, en fait.
23:49 Oh non, c'est un plaisir.
23:50 C'est chouette de nous recevoir dans le jardin.
23:52 C'est ma petite cuisine potagée, en fait.
23:54 J'aime bien cuisiner dedans et y réfléchir.
23:56 Monsieur le sénateur a revêtu la tenue de sa nouvelle charge,
24:02 qui est d'être ton comit de cuisine.
24:04 Exactement.
24:05 Mais au-delà de ça, je pense même,
24:07 je l'amène à devenir nourricier.
24:09 Nourricier, c'est une élévation de conscience sur l'alimentation.
24:11 Un peu plus profond, quand même.
24:12 Alors ? Je crois qu'il est déjà gagné à la cause.
24:15 J'ai travaillé sur une loi qui s'appelle le ZAN,
24:17 qui consiste à arrêter d'artificialiser les sols.
24:19 Et notamment, ça consiste à arrêter d'artificialiser les terres nourricières.
24:23 Il agit pour qu'on se nourrisse mieux.
24:25 - J'ai C à mon niveau. - Beaucoup.
24:27 - Donc on est nourriciers ensemble. - Et Nadia m'inspire.
24:28 Qu'est-ce que tu nous as préparé aujourd'hui ?
24:30 Eh bien, en fait, ici, on est dans le potager, vraiment.
24:32 C'est la continuité et j'aime bien amener les gens à comprendre
24:36 justement ce vivant au travers d'ingrédients qu'on va trouver.
24:38 Et là, il m'a resté quelques fleurs de courgettes.
24:40 - On a du cosmos ? - Oui.
24:42 - On a de la bourrache ? - Oui.
24:44 Donc on va prendre cette petite courgette, on va la partir.
24:47 Ensuite, normalement, on la chauffe un petit peu,
24:49 juste ce qu'il faut avant le service.
24:52 Je vais te laisser terminer le dîner.
24:54 Merci.
24:55 Et pendant ce temps-là, le temps est venu de revenir un peu sur notre journée.
24:59 Venez à côté de moi, Jean-Baptiste.
25:01 On s'est promenés toute la journée.
25:04 J'ai senti que quelque part, il y avait un peu une nostalgie
25:07 d'un Vaucluse perdu, que tout le monde essaye de retrouver.
25:10 Comment ne pas être nostalgique de ce Vaucluse qu'on a évoqué ?
25:14 Cette lumière de ce Jardin de la France qui était nous.
25:18 J'ai été frappé par une chose.
25:19 Dans les rues des villages, là où il y a des cafés,
25:23 des restaurants, des places publiques,
25:25 les touristes ont remplacé les Provençaux.
25:28 Alors, nous ne sommes pas pour le tourisme de masse.
25:30 Le tourisme de masse massacre la fontaine de Vaucluse,
25:34 le massacre à Roussillon, le Colorado Provençal,
25:37 les dentelles de Montmirail.
25:38 Ce n'est pas du tout ça, la solution.
25:40 On travaille à travers les parcs régionaux,
25:45 à travers les grands sites, à préserver, à réguler,
25:48 à trouver le juste milieu.
25:51 Quelle est la transformation que doit mener le Vaucluse ?
25:55 Je ne crois qu'en l'agir local.
25:57 On agit bien que de près.
25:59 Je crois dans le pouvoir des communes et des élus municipaux.
26:02 Simplement, il faut les aider.
26:03 J'invite vraiment chacun à s'engager.
26:06 Le rideau va bientôt tomber sur cette émission.
26:08 Le spectacle du Vaucluse se termine.
26:11 Il me reste à vous remercier.
26:13 Comme au Festival d'Avignon ?
26:14 Un petit peu comme au Festival d'Avignon,
26:16 mais c'est l'âme de Jean Villard qui est au-dessus de nous.
26:19 Merci Nadia, on va déguster dans une seconde.
26:21 On se retrouve très bientôt sur Public Sénat.
26:24 Et vous pouvez bien sûr retrouver cette émission
26:29 et tous les épisodes de Manger ses beautés
26:32 sur la plateforme publicsenat.fr.
26:35 Sous-titrage ST' 501
26:38 C'était Manger ses beautés
26:40 avec Mutuellia, la mutuelle des territoires.
26:43 [Musique]

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