• l’année dernière
Avec Dr Véronique Jaguelin - Médecin généraliste et Présidente du syndicat départemental des médecins généralistes de la Sarthe.

Retrouvez la chronique de l'émission Y a pas d'âge présenté par Catherine Bully et David Artur tous les dimanches à 7h50 sur Sud Radio !
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##YA_PAS_D_AGE_CHRONIQUE-2023-11-26##

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News
Transcription
00:00 Le saucisson au bon goût depuis 1971 vous présente
00:05 Sud Radio, y'a pas d'âge, Catherine Bulli, David Arthur
00:09 Et bonjour Jean-Marie, en effet ce matin je pousse un coup de gueule pour parler du mal-être de tous ces médecins généralistes
00:16 Et ils sont nombreux dans nos régions, qui sont physiquement, moralement, épuisés, voire à bout
00:22 Ces hommes et ces femmes qui passent leur vie à notre chevet manquent de considération et de reconnaissance
00:27 On fera comment quand on aura plus de médecins ?
00:30 Si on se réfère à la tasse de la démographie médicale 2023, le nombre de généralistes a chuté de 1146 en un an
00:37 Alors les causes sont multiples, on va le voir
00:39 Le tarif de la consultation, évidemment, aujourd'hui à 26,50€, qui aurait pris une augmentation d'1,50€
00:44 Les médecins ne décollèrent pas, et on les comprend
00:48 Ils attendent une augmentation qui devrait être de 5 ou 6% du tarif de base d'ici la fin de l'année
00:53 Quand sera-t-il ? On sent en tout cas qu'il y a un ras-le-bol qui a une double conséquence
00:58 Nous le savons, en France, les déserts médicaux se sont installés dans beaucoup trop de régions
01:03 Et que vous êtes nombreux à faire les kilomètres pour voir un médecin
01:07 Et parallèlement à cela, évidemment, il y a des médecins qui partent à la retraite par anticipation
01:13 Certains sont fatigués, certains sont épuisés, certains tombent malades
01:18 Parce que la pression devient difficile à vivre
01:21 Bonjour docteur Véronique Jagelin
01:23 Oui, bonjour
01:25 Vous êtes médecin généraliste et présidente du syndicat départemental des médecins généralistes de la SART
01:30 Vous avez le mois dernier adressé une lettre ouverte aux parlementaires
01:34 Que peut-on faire ?
01:36 Nos médecins partent à la retraite et ne sont évidemment pas forcément remplacés
01:41 Est-ce que vous avez, vous, dans votre entourage, ou vous-même, des exemples de médecins généralistes
01:46 qui s'arrestent avant l'heure, et pourquoi ?
01:49 Oui, je pense qu'actuellement il y a une fatigue générale des professionnels
01:54 Donc les causes en sont multiples
01:57 Le fait qu'on n'a pas formé les médecins suffisamment pendant 20 ans
02:00 Le fait que les médecins les plus âgés ont une pratique qui n'est pas celle que l'auront les futurs généralistes
02:07 Ils travaillent souvent beaucoup, beaucoup d'heures, avec beaucoup de patientelles
02:11 Donc ce type de pratique qui faisait travailler les médecins entre 60 et 70 heures par semaine
02:16 C'est quelque chose qui n'est plus d'actualité
02:19 Donc les jeunes médecins aspirent à un équilibre plus important entre la vie privée et la vie professionnelle
02:24 Ce qui fait qu'il aurait fallu à peu près deux jeunes médecins pour remplacer un médecin plus senior
02:32 Mais malheureusement on n'a formé qu'un seul médecin pour deux médecins seniors
02:36 Donc mathématiquement, on ne peut aller que vers une aggravation du désert
02:41 Et une aggravation aussi des conditions de travail et de la pression qui est exercée sur les médecins qui sont en place
02:48 Parce qu'on a un certain nombre de médecins qui ont un certain âge
02:52 Et maintenant tous ces médecins se retrouvent face à la dématérialisation
02:59 Qui n'est pas évidente pour eux, la paperasse administrative
03:02 Est-ce que ce n'est pas aussi une cause de départ en retraite anticipée ?
03:06 C'est un tout
03:07 Je dirais oui, les injonctions de passage au tout numérique
03:10 Toutes les injonctions par les caisses de dématérialisation
03:14 On a de plus en plus de tâches de ce type-là à faire
03:17 Donc c'est vrai que ce n'est pas forcément ce qui est le cœur de métier des médecins généralistes
03:21 Et encore moins des médecins les plus âgés qui n'ont peut-être pas forcément d'appétence pour ce monde-là
03:26 Donc ça c'est un phénomène, en fait les causes en sont multiples
03:30 Le fait qu'il n'y ait pas de revalorisation, qu'il y ait une absence de reconnaissance du métier tout simplement
03:39 Et vers quoi on veut se diriger, vers quoi on donne comme signal fort
03:43 La population vieillit, elle a besoin de ne pas être prise en charge pour des pathologies multiples
03:47 Avec le problème du maintien de médecine des personnes âgées
03:51 Enfin on a plein d'enjeux de société et absolument pas d'aide au niveau de notre profession
03:57 Puisqu'on a été plus ou moins laissé à l'abandon pendant des années
04:00 Donc là on demande effectivement un signal fort pour que les jeunes qui sortent des facultés
04:05 Se redirigent vers le monde libéral, s'installent un peu partout
04:10 Mais pour l'instant ils ne voient pas forcément de signe très fort venir du gouvernement de la Casse nationale d'assurance maladie
04:17 Donc là on rentre en négociation, on espère effectivement que les choses vont évoluer très vite
04:22 Mais pour beaucoup de régions malheureusement c'est trop tard
04:24 Puisqu'on a des zones entières où il n'y a plus de personnes
04:27 Donc on ne pourra espérer peut-être que des arrivées de médecins par deux, par trois
04:31 Mais certainement le médecin tout seul qui exerce dans son village c'est terminé, c'est du passé
04:36 Absolument, et puis bon il y a une tendance quand même
04:38 Les jeunes aujourd'hui, et je pense que ça s'applique aux jeunes médecins, ne veulent pas perdre leur vie à la gagner
04:43 Donc il faut qu'il y ait des attraits
04:46 Et la renaissance du métier pour vous, elle passe par quoi ?
04:50 Par plusieurs choses, déjà l'exercice regroupé sur un territoire
04:55 Des maisons médicales
04:57 Des maisons médicales, dans un territoire organisé, donc les CPTS se mettent en place
05:01 Avec aussi un médecin qui travaille avec une équipe, avec un assistant médical, une secrétaire, des IPA
05:10 Enfin voilà, une équipe qui travaille autour du médecin
05:13 Pour le dégager de toutes les considérations, pas brassières, encaissement, tout ce qui n'est pas le coeur du métier du médecin généraliste
05:23 Oui, absolument
05:24 Le problème c'est qu'actuellement avec le niveau tarifaire, on ne peut pas envisager qu'un médecin salarie deux personnes
05:31 C'est absolument impossible, donc on n'a pas les moyens de le faire
05:34 Donc on nous donne des aides plus ou moins minima, qui sont plus ou moins intéressantes
05:38 C'est un début, mais on attend un signal plus fort et que le médecin puisse se reconcentrer sur son métier
05:45 Il n'y a pas de temps à aller sur des plateformes pour créer des dossiers
05:50 Merci beaucoup docteur Véronique Jaguelin, merci de m'avoir donné du temps
05:53 Je sais que vous êtes très très prise aujourd'hui
05:55 Je rappelle que vous êtes la présidente du syndicat départemental des médecins généralistes de la SART
05:59 Merci et excellente journée à vous
06:01 Au revoir
06:02 Jean-Marie, on se retrouve tout à l'heure avec de nombreux sujets, dont un sujet qui nous touche tous
06:07 Le scandale de l'abandon des personnes âgées à la ferme Turine à Tordue, des maisons de retraite
06:11 Et puis nous vous ferons découvrir toutes les techniques utilisées par les dermatologues pour avoir une peau jeune et ferme
06:17 On se retrouve à midi avec David Arthur dans Y a pas d'âge
06:22 Sud Radio Y a pas d'âge
06:24 Avec Cochonou, le saucisson au bon goût depuis 1971
06:29 ♪ ♪ ♪

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