Etre aidant de son parent, une dure réalité et un don de soi très difficile ! - Yapasd'âge la chronique

Sud Radio

l’année dernière

Avec Jerry et Susie Chaudey, parents d’un adolescent de 13 ans et Dr Tomasso, médecin généraliste.

Retrouvez la chronique de l'émission Y a pas d'âge présenté par Catherine Bully et David Artur tous les dimanches à 7h50 sur Sud Radio !
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##YA_PAS_D_AGE_CHRONIQUE-2023-10-01##

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Transcript

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00:00 Le saucisson au bon goût depuis 1971 vous présente Sud Radio, Yappadage.

00:07 Bonjour Catherine Bullé. Bonjour Jean-Marie.

00:09 On vous retrouve tout à l'heure en compagnie de votre acolyte David Arthur à midi pour Yappadage.

00:14 Yappadage ce matin pour pousser un coup de gueule, sur quoi ?

00:17 Oui, on pousse un coup de gueule contre la pénurie de médicaments.

00:20 Près de 40% des français sont concernés par ces pénuries et ces conséquences

00:25 qui sont parfois dramatiques à divers égards.

00:27 C'est le cas notamment dans la famille de Jerry et Suzy Chaudet

00:31 qui sont les parents d'un jeune adolescent de 13 ans qui s'appelle Lenny

00:35 et qui est atteint du syndrome de Noonan.

00:38 C'est un syndrome qui enjambe des retards de croissance,

00:41 qui peut occasionner des malformations et des difficultés pour apprendre.

00:45 Bonjour Jerry.

00:47 Oui, bonjour Catherine, bonjour à tous.

00:49 Comment allez-vous ?

00:51 Bien et vous ?

00:52 Très bien, merci. On est ravis de vous avoir avec nous.

00:55 Jerry, est-ce que vous pouvez nous rappeler depuis quand Lenny ne peut plus prendre son traitement ?

01:00 Oui, donc Lenny est tombé en rupture du traitement à la fin août.

01:07 Oui.

01:08 Voilà. Et puis par contre, grâce aux médias qui ont relayé l'information depuis,

01:13 on a pu avoir un stylo permettant 10 jours d'injection dans une pharmacie à environ 2 heures de chez nous.

01:21 Mais ça c'est une pharmacie qui vous a cédé ce stylo parce qu'en fait il y a un patient qui ne prenait plus son traitement.

01:28 Oui, tout à fait, c'est ça.

01:30 Mais malheureusement, il n'y a pas de ravitaillement de la part du laboratoire.

01:34 Non, non, non, pas du tout. Ce n'est pas encore revenu à jour.

01:38 D'accord. Alors, est-ce que vous avez eu un courrier du labo ou des laboratoires vous expliquant ?

01:43 Non, non, pas du tout.

01:44 Rien du tout ?

01:45 Rien du tout. Pas de contact à part les appels qu'on a passés.

01:48 Et comment son médecin part-il l'absence de ce traitement aujourd'hui ?

01:52 Donc, son médecin pédiatre qui le suit a suspendu le traitement car il n'existe pas de substitut qui soit compatible avec les maladies de notre fils.

02:05 D'accord. Alors, on va poser la question. On a le docteur Tomasso. Bonjour docteur.

02:10 Bonjour.

02:11 Bonjour docteur.

02:12 Bonjour.

02:13 Alors, je rappelle que vous êtes médecin généraliste à Paris. J'imagine docteur Tomasso, puisque vous êtes médecin à Paris, que vous recevez des patients tous les jours.

02:22 Est-ce qu'il vous arrive à vous aussi de manquer de médicaments ? Il y a des médicaments que vous ne pouvez pas prescrire parce qu'ils sont manquants.

02:30 Oui, effectivement. Tous les jours, on a des appels des pharmacies ou des patients qui nous disent que les traitements qu'on a prescrits ne peuvent pas être délivrés faute d'approvisionnement ou de rupture de stock en pharmacie.

02:42 Donc, tous les jours, soit on peut substituer, on a la chance d'avoir des médicaments qui peuvent substituer, soit effectivement, comme c'est le cas, dans certains cas, on ne peut pas traiter ou alors on recule le traitement en attendant d'avoir.

02:54 Est-ce que la substitution n'est pas parfois dangereuse ?

02:57 Moi, j'ai un cas dans ma famille d'une personne qui avait une bactérie, l'hélicobactère, qui devait être traitée par un antibiotique qui est bien connu pour cette pathologie et qui était manquant.

03:11 Et donc, de ce fait, on lui a donné un traitement à la place de cet antibiotique et trois antibiotiques pour compenser le manque du principal.

03:21 Et pour autant, elle a fait une allergie énorme qui a failli être vitale. Donc, la substitution, est-ce que parfois, elle risque pas d'être dangereuse ?

03:31 Si, la substitution en tant que telle, elle peut être dangereuse parce que des fois, on peut ne pas avoir exactement le bon médicament quand on substitue.

03:39 Et surtout, et entre autres, c'est l'exemple que vous citez, le fait d'avoir des médicaments combinés, ça aide à ce qu'on appelle l'observance, le fait de mieux respecter les traitements.

03:48 Et dans certaines maladies chroniques, telles l'hypertension ou le diabète, on aime bien associer deux médicaments dans le même médicament, enfin deux principes actifs dans le même médicament,

03:57 pour que justement, le patient le prenne. Et quand des fois, il est obligé de le prendre en plusieurs médicaments séparés, il ne prend pas tous les médicaments.

04:05 Et donc, on voit une augmentation des glycémies chez les diabétiques qui sont moins bien contrôlés, de la tension qui est moins bien contrôlée chez l'hypertendu.

04:13 Parce qu'au lieu d'avoir un médicament, il est obligé d'en prendre deux ou trois. Et donc, on sait bien que plus on a de médicaments, moins les ordonnances sont respectées par les patients.

04:22 Donc, on a des moins bons contrôles des maladies chroniques.

04:25 Alors, qu'est-ce que Gerry et Suzy Chaudet peuvent faire aujourd'hui ? Ils ont écrit au laboratoire, ils n'ont aucune réponse. Quelle est la solution pour eux ?

04:33 C'est sûr que c'est des situations compliquées parce que les laboratoires, sur des cas comme ça, individuels, même si bien sûr, ça peut nous toucher, les laboratoires ne vont pas répondre.

04:45 Après, c'est plutôt une question politique et du prix du médicament qui, en Europe, n'est pas régulé.

04:52 Et on a des pays où le médicament, le même médicament, est vendu plus cher par le laboratoire pharmaceutique par rapport à la France.

04:59 Et donc, effectivement, il y a une tendance de ces laboratoires à aller fournir des pays qui sont plus offrants au niveau financier.

05:06 Donc, ce que vous nous dites, c'est qu'en fait, il faudrait qu'on paie nos médicaments plus cher.

05:09 Le risque, c'est ça. C'est qu'effectivement, nous, en France, on a la chance d'avoir la Sécurité sociale qui rembourse une grande partie des médicaments.

05:16 Plus le prix du médicament va être élevé, plus la Sécurité sociale devrait rembourser.

05:23 Et donc, avec un risque à terme, c'est que le reste à charge, ce qu'on appelle le reste à charge pour les patients, soit plus important et donc qu'on se traite avec des médicaments plus chers.

05:33 En tout cas, j'espère que Géry et Suzy, ce message sera entendu, que vous aurez des nouvelles de ce laboratoire et que vous pourrez enfin faire traiter convenablement les nids.

05:43 En tout cas, je vous remercie tous les deux beaucoup d'avoir été avec nous ce matin. Merci infiniment.

05:48 Et puis bon courage. Et puis bon courage à vous tous qui manquez peut-être de médicaments.

05:53 D'ailleurs, vous pouvez témoigner 0826 300 300 toute la semaine sur CHU de radio. On vous donne la parole.

05:58 Merci beaucoup, Catherine Bully. Merci à vous. On vous retrouve à midi en compagnie de David Arthur pour Il n'y a pas d'âge. Il n'y a pas d'âge pour parler de quoi aujourd'hui?

06:05 Il n'y a pas d'âge pour oser parler alors devenir parent de l'un de ses proches.

06:08 La vie des adants aux côtés de leur malade. Quand abnégation, devoir ponctue les journées.

06:13 Quel est le prix de ce don de soi? On en parle avec le docteur Valindu qui vient de sortir un livre très, très émouvant.

06:19 Je suis devenu le parent de mes parents. Exactement. C'est une situation qui concerne d'ailleurs des millions de Français.

06:24 Merci beaucoup, Catherine Bully. A tout à l'heure. A tout à l'heure.

06:27 Sud Radio. Il n'y a pas d'âge. Avec Cochonou, le saucisson au bon goût depuis 1971.

06:34 ♪ ♪ ♪