Pays Bas, Dublin : une situation inflammable en Europe ? / Que représente pour vous Napoléon ?

  • l’année dernière
Avec Céline Pina et Guillaume Bigot

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##DITES_LE_FRANCHEMENT-2023-11-24##
Transcript
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Rocher.
00:04 - Il est 8h23, hier soir à Dublin, il y a eu des scènes de chaos.
00:10 C'est parti d'une rumeur, puisqu'il y a eu une agression devant une école, il y a eu cinq personnes blessées,
00:16 une rumeur d'une personne étrangère qui aurait attaqué au couteau,
00:19 et ensuite il y a des gens qui ont manifesté dans les rues.
00:23 Il y a cette élection, cette semaine, aux législatives de l'extrême droite qui s'est imposée, donc dans ces législatives.
00:32 On rappelle qu'aux Pays-Bas, il y avait eu des émeutes aussi, à partir d'un moment donné de certains faits,
00:39 qui ont expliqué cette montée de l'extrême droite.
00:41 Est-ce que la situation est inflammable en Europe, Céline Pinard ?
00:47 - Oui, elle le devient, on voit bien que les passions explosent littéralement, y compris les plus mauvaises, notamment l'antisémitisme.
00:55 Ce que l'on voit aussi, c'est aujourd'hui des populations qui ont un véritable problème vis-à-vis de la politique d'immigration,
01:02 à la fois de leur pays et de l'Europe, et qui sont en train de se demander si elles vont pouvoir privilégier leur mode de vie,
01:10 ou si le simple fait d'être accueillant va les amener à perdre tout ce qui est leur modèle de société.
01:17 Et le problème, c'est que le modèle de société qui les attaque, le modèle de société islamiste,
01:22 n'est absolument pas désirable par qui que ce soit qui a envie d'aller vivre à Arraka.
01:27 Donc tout ça est en train de déclencher des peurs extrêmement fortes, de provoquer un vote pour l'extrême droite.
01:34 Et pendant ce temps, vous avez tous les médias mainstream et les politiques qui font semblant de s'étonner, de voir que le refus...
01:42 - Aujourd'hui, ça a un petit peu changé, non ? Vous ne trouvez pas ?
01:45 - Si on a toujours le refus d'apporter des réponses concrètes à une population inquiète sur les questions d'immigration, par exemple,
01:51 provoque cette montée de l'extrême droite, vous avez le sentiment que pour autant les politiques prennent des décisions courageuses ?
01:57 Franchement, moi non.
01:58 - Oui, Guillaume Bigot ?
01:59 - Ce qui est fascinant, c'est qu'il y a quand même un récit, on va dire, non seulement de déni, mais d'inversion.
02:06 C'est-à-dire qu'en fait, je pense que c'est précisément parce que les peuples européens sont très attachés à la démocratie,
02:11 sont très attachés à la liberté, sont très attachés à la tolérance, sont très attachés au fait de ne pas faire de discrimination,
02:17 qu'ils ne supportent pas l'importation d'un fascisme islamique, en fait. C'est ça le problème.
02:21 Et qu'ils ne supportent pas d'être attaqués pour un oui ou pour un non à coup de couteau,
02:25 alors qu'en fait, ils n'ont rien fait, sinon malheureusement d'être différents de l'autre.
02:29 Et donc ils font venir à leur frais des gens qui sont différents et ils se prennent des coups de couteau.
02:33 Et alors là, ce qu'il faut...
02:34 - Est-ce que c'est du fascisme islamique, là où est-ce que c'est aussi une violence qui est importée et l'ensauvagement ?
02:40 - C'est la même chose ?
02:41 - Oui.
02:41 - Bah non, c'est pas forcément la même chose.
02:44 - Ce qu'on voit...
02:45 - En Algérie, ça fait des centaines de milliers de morts.
02:47 - Oui, bien sûr.
02:48 - Non, ce qu'on voit, ce sont des représentations.
02:52 C'est-à-dire que ce qui est intéressant dans ce qui s'est passé à Dublin, c'est que pour l'instant, l'info, on ne l'a pas.
02:57 On ne sait pas si...
02:59 Mais il y a eu une rumeur.
03:00 Et la rumeur a dit que cette personne, elle est étrangère d'abord, algérienne,
03:07 et elle est venue vous attaquer pour ce que vous êtes.
03:10 Elle est venue en fait...
03:10 - Pour se venger des enfants palestiniens.
03:12 - Voilà, pour se venger.
03:14 Elle a attaqué des enfants pour venger les enfants palestiniens et le soutien de l'Europe à tout ça.
03:21 Et quand vous voyez ce type de logique se mettre en place,
03:25 et en face, ça a été dit, finalement, on a accueilli trop de monde,
03:28 parce qu'il se trouve que l'Irlande a été très accueillante envers les réfugiés.
03:33 Et donc, vous avez tous une frange de population qui dit "Regardez ce à quoi mène notre générosité,
03:38 ça ne sert à rien, ça mène à la violence".
03:40 Et de l'autre côté, vous avez des gens qui s'étonnent de ce que l'extrême droite progresse,
03:45 alors que sincèrement, il n'y a pas de raison qu'on fasse tous des sondages.
03:49 Aux Pays-Bas, ils ont forcément dû voir cette progression.
03:52 Ce n'est pas possible qu'ils tombent à ce point-là de la chaise.
03:54 C'est comme si on nous disait, face à la progression de Marine Le Pen,
03:58 le jour où elle pourrait être élue présidente de la République,
04:02 si on nous disait "On n'a rien vu venir".
04:03 Bah si, ça fait dix ans qu'on le voit venir.
04:05 - Oui, oui.
04:06 Bon, on parle de l'Europe, tiens, il y en a un qui avait une vision de l'Europe,
04:09 alors on est d'accord ou pas d'accord, c'est Napoléon.
04:12 Il y a la sortie du film de Ridley Scott sur les écrans à l'affiche cette semaine.
04:16 Alors évidemment, c'est toujours un peu caricatural et il y a des raccourcis,
04:20 mais tout de même, vous, quelle opinion vous avez,
04:23 quelle vision vous avez de Napoléon ?
04:25 Guillaume Bigot d'abord, brièvement.
04:28 - Il y a une formule qui dit "c'est Robespierre à cheval"
04:31 et je pense que c'est tout à fait raison.
04:32 C'est l'homme qui a propagé les Lumières, le Code civil un peu partout
04:36 et qui a arraché, disons, les gens du servage.
04:40 C'est aussi vrai, c'est quand même...
04:42 C'est un personnage, évidemment, hors de toutes les séries
04:46 parce qu'il a réussi à créer une sorte de synthèse entre...
04:50 Le principe monarchique, c'était l'Empire,
04:53 avec même une dimension un peu héréditaire,
04:54 et justement les principes de 1789.
04:57 Mais Napoléon, c'est surtout comme Jeanne d'Arc,
04:59 et ça nous différencie vraiment des Américains,
05:02 on n'a pas besoin, nous, d'inventer des super-héros bidons
05:05 en carton-pâte mythomaniaque comme Spiderman, Superman.
05:08 On a Napoléon.
05:10 - Oui, mais parce qu'on a une histoire, quoi. Céline Pidin.
05:13 - En fait, je pense que ce qui fascine chez cet homme,
05:15 c'est qu'il n'aurait pas dû être.
05:16 C'est-à-dire que, pourquoi Napoléon réussit à avoir ce destin exceptionnel ?
05:21 Parce que finalement, quand tout s'effondre,
05:23 quand il n'y a plus d'équilibre,
05:24 et bien à ce moment-là, il y a des opportunités,
05:27 et quand un homme a du génie, il arrive à s'en saisir.
05:29 Et donc, c'est ce côté, cet homme qui n'est rien dans une société
05:34 qui est extrêmement structurée,
05:36 et qui va devenir empereur,
05:37 ça, ça ne peut que fasciner un enfant,
05:40 une jeune personne en construction,
05:42 quel que soit par ailleurs ce que l'on peut penser de sa postérité.
05:46 Et il se trouve qu'en plus, sa postérité nous gère encore,
05:49 puisque en partie, le code civil est son héritage.
05:52 - Oui, et nous posons cette question sur les réseaux sociaux ce matin,
05:55 que représente pour vous Napoléon ?
05:57 Un chef de guerre, un génie, un despote, un homme d'État ?
06:01 - Peut-être les quatre ?
06:02 - Un peu les quatre, mais d'ailleurs, c'est bien résumé,
06:06 c'est un homme d'État qui l'emporte à 38% pour l'instant,
06:08 avec vos votes, un génie 30%, ensuite un chef de guerre et un despote.
06:12 Et c'est vrai, il y a par exemple,
06:16 il y a certains auditeurs qui disent,
06:18 oui, Napoléon Bonaparte fut un chef de guerre, un despote à ces moments,
06:20 un homme d'État et un génie.
06:21 C'est vrai, il fut tout à la fois sur un règne qui fut quand même assez court,
06:26 finalement, quand on regarde...
06:27 - Ben, disons, c'est une comète.
06:29 - Tout ce qu'il a fait, bien sûr.
06:31 Dans un instant, c'est Sandrine Rousseau au micro de Jean-Jacques Bourdin.
06:34 Et je voudrais, en ce vendredi 24 novembre, avoir aussi une pensée,
06:38 toutes les équipes de Sud Radio s'associent à moi,
06:40 pour Jérôme Lavergne qui nous a quittés il y a quelques jours
06:42 et dont les obsèques ont lieu ce matin.
06:45 Il est 8h30 sur Sud Radio.
06:47 Bon week-end !

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