Les invités de Thierry Cabannes débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
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00:00:00Bonjour à tous, heureux de vous retrouver pour Punchline Week-end
00:00:04avec au sommaire de cette émission cet après-midi, la détresse du père de Camilia
00:00:08cette petite fille percutée par un motard à Valoris qui faisait des roues arrière
00:00:12au niveau d'un passage piéton, un père pour qui la vie a basculé
00:00:16en raison de l'inconscience d'un jeune de 19 ans et qui a publié
00:00:20un message bouleversant sur Facebook. La France tue en raison de son laxisme
00:00:24a déclaré le maire de cette commune des Alpes-Maritimes en débat dans Punchline
00:00:28Nous reviendrons aussi sur le profil du suspect après la mort en début de semaine
00:00:32du gendarme Eric Comine à Mougins, l'homme de 39 ans, originaire du Cap-Vert
00:00:36et en situation régulière, a été condamné à 10 reprises
00:00:40avec dans son dossier plusieurs mentions pour conduite en état d'ivresse incévée
00:00:44qui interroge faut-il expulser les délinquants multirécidivistes
00:00:48étrangers, nous verrons ce que dit la loi justement sur ce sujet
00:00:52Et puis à Metz, un homme a été mis en examen aujourd'hui pour le meurtre
00:00:56blanche de son ex-conjointe, un drame qui vient s'ajouter à la longue liste
00:01:00de féminicides recensées par le ministère de la Justice
00:01:0494 en 2023, nous serons dans un instant avec Sandrine Boucher
00:01:08elle est présidente de l'Union Nationale des Familles de Féminicides
00:01:12Il est 17h sur CNews, je vous présente mes invités dans un instant
00:01:16mais d'abord le rappel des titres de l'actualité avec Adrien Spiteri, bonjour Adrien
00:01:20Bonjour Jean-Michel et bonjour à tous, il n'y a plus
00:01:24d'espoir qu'Amelia ne reviendra pas parmi nous, ce sont les mots du père
00:01:28de la fillette de 7 ans renversée par une moto jeudi soir à Valoris
00:01:32le chauffard effectuait une roue arrière à pleine vitesse, dans un message publié
00:01:36sur les réseaux sociaux, le papa remercie la population pour son soutien
00:01:40alors qu'une cagnotte a été lancée par les habitants
00:01:44Eric Ciotti lance son propre parti, son nom, l'Union des Droites pour la République
00:01:48une annonce faite lors de sa rentrée politique aujourd'hui, toujours officiellement
00:01:52président de LR, Eric Ciotti estime que la marque Les Républicains est aujourd'hui
00:01:56dépassée et discréditée, et puis les fans d'Oasis se sont rués
00:02:00sur les sites de billetterie aujourd'hui après l'annonce de la reformation du groupe
00:02:0415 ans après, mais cette affluence a causé des pannes provoquant la colère des acheteurs
00:02:08au total 17 concerts sont prévus en Angleterre et en Irlande
00:02:12Merci beaucoup Adrien Spiteri
00:02:16et on vous retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point
00:02:20de vue sur l'actualité, nous sommes avec Lucas Jakubowicz, rédacteur en chef
00:02:24de Décideur Magazine, bonjour Lucas, ravi de vous accueillir
00:02:28Anne de Guinier est avec nous également, journaliste au Figaro, et bonjour à Jonathan
00:02:32Cixous, et bonjour à Laurent Hénard, président du Parti
00:02:36Radical, merci de nous rejoindre cet après-midi sur ce plateau
00:02:4047ème jour d'attente à Matignon, monsieur
00:02:44Hénard, toujours pas de fumée blanche, il se murmure à l'Elysée que la nomination du nouveau
00:02:48Premier ministre ou de la nouvelle Premier ministre pourrait intervenir ce week-end
00:02:52peut-être même demain, vous êtes président du Parti
00:02:56Radical, vous avez participé aux dernières consultations avec le Président de la République
00:03:00c'est pour ce week-end, vous y croyez ? Je ne peux pas vous dire, je sais que c'est
00:03:04une affaire de quelques jours, puisque la volonté du Président c'est à l'issue de ces consultations
00:03:08de ne pas marquer de pause ou d'arrêt, mais de désigner une personnalité
00:03:12Je ne sais pas s'il va consulter encore dimanche, encore lundi
00:03:16Voilà, je ne sais pas s'il a des consultations prévues
00:03:20jusque lundi, mardi, mais j'ai cru comprendre que c'est
00:03:24effectivement une affaire de quelques jours. Vous étiez à l'Elysée la semaine dernière ?
00:03:28Oui, puis on se parle de temps en temps, notamment entre chefs de
00:03:32partis du Bloc Central, comme on dit, avec François Bayrou, avec Édouard Philippe
00:03:36avec Hervé Marseille ou Stéphane Séjourné. On imagine qu'en une semaine
00:03:40beaucoup de choses évoluent, beaucoup de choses ont aussi peut-être dû
00:03:44mûrir dans la tête du Président de la République, alors
00:03:48évidemment vous n'êtes pas dans sa tête, mais quel est
00:03:52aujourd'hui l'objectif de ces consultations
00:03:56et de ce qui doit se passer dans les prochaines heures ?
00:04:00L'objectif du Président, je pense qu'il n'a pas changé depuis le début. C'est d'essayer
00:04:04de voir avec les rencontres avec les partis politiques et les groupes parlementaires
00:04:08quelle est l'option de Premier ministre, mais derrière le Premier ministre
00:04:12c'est nécessaire, mais ce n'est pas suffisant. Quelle est la ligne
00:04:16politique qu'il va porter ? Quelle est aussi peut-être l'architecture
00:04:20de l'équipe qu'il va proposer, qui a le moins de chances, ou le moins de risques
00:04:24plutôt, d'être censurée ? La volonté du Président, c'est de dégager tout de suite la solution
00:04:28la plus durable possible. Et je pense que de ce point de vue-là, on a vu au fil des consultations
00:04:32quand même les choses se préciser, dans les positions notamment
00:04:36du Nouveau Front Populaire et dans celles aussi du Rassemblement National.
00:04:40Donc je pense qu'aujourd'hui, le Président de la République
00:04:44a une idée précise de ce qu'il ne veut pas.
00:04:48Ce qu'il ne veut pas, c'est un gouvernement qui serait nommé pour lever l'hypothèque, comme on disait
00:04:52sous la Quatrième République, c'est-à-dire, puisqu'on en parle, on nomme, même si on sait que ça n'a
00:04:56aucune chance d'aboutir. Donc ça, il n'en veut pas. Il ne veut pas d'un gouvernement
00:05:00qui ne tiendrait que quelques jours, ou que trois ou quatre semaines, et qui donc ne serait pas
00:05:04en mesure déjà de passer la première étape majeure, qui est de doter la France d'un budget pour l'État
00:05:08d'un budget pour la Sécurité Sociale, et de traiter des sujets importants
00:05:12qui sont liés au budget. Le pouvoir d'achat notamment des personnes
00:05:16la protection de l'épargne des Français, c'est des sujets qui seront impactés par la loi de finance
00:05:20et par la loi de financement de la Sécurité Sociale.
00:05:24Anne de Guinée ? Oui, et je crois que Laurent Hénard a bien résumé la situation.
00:05:28Il serait qu'il y a eu une grande pression sur Emmanuel Macron pour nommer la candidate
00:05:32du Nouveau Front Populaire, avec l'idée de dire, si ensuite il y a une motion de censure
00:05:36qu'il assume le jeu institutionnel. Mais je pense qu'il a eu raison,
00:05:40c'est que la France est en effet sur le fil rouge du point de vue financier.
00:05:44Pour l'instant la dette ne bouge pas, mais il y a une attente très forte
00:05:48des investisseurs internationaux de savoir ce qui va se passer.
00:05:52Ils ont encore une grande confiance dans le Président de la République.
00:05:56On voit que les Français doutent plus, mais à l'international, son image reste plutôt bonne.
00:06:00Les investisseurs internationaux ont confiance.
00:06:04On voit que la dette française reste assez stable, et il était très important
00:06:08de nommer un Premier ministre qui peut ensuite gouverner,
00:06:12qui peut passer le budget. On n'a plus du tout les moyens d'avoir un nouveau soubresaut
00:06:16avec un gouvernement qui reste une semaine, un budget qui est immédiatement retoqué,
00:06:20un nouveau blocage, et ça va être très compliqué pour la prochaine équipe.
00:06:24Rien n'est fait, mais partir d'emblée sur une équation
00:06:28où vous saviez déjà mathématiquement que ça ne pouvait pas tenir,
00:06:32c'est irresponsable pour le pays. Le Président a raison.
00:06:36Maintenant, il va falloir trouver une personnalité très politique.
00:06:40Je ne crois pas à un gouvernement technique.
00:06:44Tout le monde aime bien ça en France, en disant qu'on va retrouver
00:06:48un consensus sur les sujets techniques. Au contraire, il faut plutôt des personnalités politiques
00:06:52fortes et qui représentent les différents courants de pensée,
00:06:56les différents courants politiques pour lesquels les Français ont voté,
00:07:00et qui puissent passer le budget. C'est vraiment l'échéance.
00:07:04Il n'y a plus le choix. Le texte doit être déposé à l'Assemblée du 1er octobre.
00:07:08Malheureusement, il n'y a pas que ça. Qui et quand ? C'est la question qu'on se pose depuis 47 jours.
00:07:12Aujourd'hui, le record a largement été battu,
00:07:16aussi bien pour la 5e que la 4e République.
00:07:20Il y a évidemment la question du budget, mais il y a énormément de sujets qui sont en attente.
00:07:24Pour revenir sur la question du budget, c'est quelque chose de très important,
00:07:28de très primordial. Le cauchemar d'Emmanuel Macron, c'est de nommer
00:07:32un gouvernement à la va-vite, qui va faire peur aux marchés.
00:07:36C'est ce qu'il a d'ailleurs dit. Il n'a pas envie d'une configuration à la britannique avec l'Istrus,
00:07:40qui avait été nommée un peu à la hâte et qui avait affolé les marchés,
00:07:44et qui finalement avait eu un mandat extrêmement bref. Après, en ce qui concerne la nomination
00:07:48du Premier ministre, il y a un biais que soulevait un peu M. Énard et qui est très peu expliqué
00:07:52dans la presse. En fait, tout le monde s'imagine
00:07:56que le président va appeler l'euro-élu et va lui dire, voilà, vous avez gagné Matignon,
00:08:00et que du jour au lendemain, bam, il sera nommé, le gouvernement sera nommé. Ce n'est pas du tout le cas.
00:08:04Quand bien même il y a une fumée blanche, on a le choix du Premier ministre.
00:08:08Il faut encore s'accorder sur des noms. Il y a la haute autorité sur l'avis public qui va aussi nommer,
00:08:12qui va vérifier le CV de tous les candidats. Quand bien même
00:08:16on aurait un nom de Premier ministre, on n'aura pas un gouvernement dans la foulée.
00:08:20L'attente est donc loin d'être terminée.
00:08:24Jonathan. Oui, je suis parfaitement d'accord avec ce qui a été dit. Je pense que
00:08:28c'est effectivement une personnalité hautement politique qui devrait
00:08:32selon moi être nommée pour une raison simple d'abord.
00:08:36Simple entre guillemets, évidemment. C'est qu'il va falloir composer politiquement
00:08:40avec les différents blocs, comme on dit maintenant
00:08:44à l'Assemblée. Et ça, ce n'est pas un techno qui peut le faire. Il faut
00:08:48vraiment savoir ce qu'est la politique, savoir ce qu'est la tractation.
00:08:52C'est pas très beau, c'est pas toujours très grand même, mais c'est comme ça que les choses
00:08:56fonctionnent. Puis il y a un néologisme qui commence à circuler
00:09:00également, qui est la coalition. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de ça,
00:09:04mais la coalition, c'est donc la cohabitation et la coaddition. C'est pour vous dire que
00:09:08là, on n'est pas dans le technique, on est vraiment dans la politique. Et dans la politique
00:09:12qui négocie au cas par cas, au texte par texte, à l'alinéa par
00:09:16alinéa. Je pense que c'est vers ça qu'on s'achemine. Est-ce que c'est
00:09:20la recette de la stabilité ? Malheureusement, je ne le crois pas. Et c'est bien dommage
00:09:24parce qu'effectivement, il faut un gage de stabilité déjà pour les Français,
00:09:28mais aussi pour nos créanciers. Quand on vit à crédit
00:09:32tel que nous le faisons, il serait hautement irresponsable que de
00:09:36perdre cette confiance des personnes qui permettent à la France
00:09:40de vivre hors de ses moyens.
00:09:44Deux choses rapides. La première, ça a été dit, mais je pense qu'il faut insister sur ce point.
00:09:48Il ne faut pas seulement désigner un Premier ministre. Effectivement, il faut afficher une équipe
00:09:52et il faut donner des orientations. Et ça, pour deux raisons.
00:09:56La première, le Parlement est fracturé. Il est en trois grands blocs.
00:10:00Donc, il faut quelqu'un capable de parler à des gens de gauche modérée et à des gens de droite modérée.
00:10:04En tant que président du Parti Radical, les radicaux, sachant parler
00:10:08aux deux rives, la gauche comme la droite, je sais que c'est nécessaire, mais que ce n'est pas si facile
00:10:12que ça à faire. Et puis, deuxième priorité qui me paraît importante
00:10:16à garder à l'esprit, c'est évidemment le fait
00:10:20que des élections législatives sont sorties
00:10:24plusieurs programmes. Il n'y a pas quelqu'un qui a fait 51% et qui s'impose.
00:10:28Le Parti Socialiste, le Nouveau Front Populaire ne disent pas la même chose
00:10:32que le Rassemblement National ou que la droite républicaine.
00:10:36Donc, il va falloir à un moment donné, autour de deux grandes idées qui se sont dégagées, pouvoir d'achat,
00:10:40emploi, protection sociale d'un côté, et puis sécurité,
00:10:44ordre républicain, laïcité de l'autre. Il va quand même falloir que le Premier ministre et son équipe
00:10:48puissent afficher des propositions qui permettent, ce que vous avez dit, de trouver
00:10:52des majorités d'idées, même si une coalition avec
00:10:56un contrat de gouvernement signé en bonne et due forme, je pense qu'on n'y est pas encore.
00:11:00Mais en revanche, on peut trouver des majorités d'idées, faire avancer des chantiers concrets et améliorer
00:11:04la vie des gens. C'est quand même ça l'essentiel.
00:11:06À la une de Punchline également cet après-midi, la détresse du père de Camille
00:11:10Cette petite fille percutée par un motard à Valoris
00:11:14qui faisait des roues arrière au niveau d'un passage piéton.
00:11:18Un père pour qui la vie a basculé en raison de l'inconscience d'un jeune de 19 ans.
00:11:22Hier soir, il a publié un message bouleversant sur son compte Facebook.
00:11:26Voici ce qu'il dit.
00:11:40La vie n'est pas juste ce sentiment d'injustice profond.
00:11:44Il nous gagne tous aujourd'hui.
00:11:48Oui, c'est évident qu'on ne peut être qu'ému devant la détresse
00:11:52du père de Camilla. Et pour rebondir sur notre discussion
00:11:56d'avant, d'ailleurs c'était un des dossiers à l'Assemblée, il y a une proposition de loi
00:12:00qui est en cours, qui était assez consensuelle sur les homicides routiers
00:12:04avec cette idée justement, c'est pas ça évidemment qui rend la vie
00:12:08aux morts et qui vont permettre aux personnes de faire leur deuil
00:12:12mais pour cette idée justement que la vie soit peut-être un petit peu plus juste
00:12:16de sortir de la qualification d'homicide involontaire
00:12:20pour passer dans l'homicide routier.
00:12:24Et depuis janvier, la proposition de loi
00:12:28était en train de faire son cours au Parlement.
00:12:32Je pense qu'elle sera assez vite, on verra le calendrier de la prochaine Assemblée
00:12:36mais elle devrait être normalement assez rapidement reprise
00:12:40et donc l'idée c'est de changer la qualification et puis derrière il y avait tout un débat
00:12:44sur les peines planchées qui n'étaient pas passées au Sénat
00:12:48mais voilà, c'est ça en fait, sur ces questions d'homicides routiers
00:12:52derrière, il y a cette idée. Le ministre de la Justice
00:12:56Dupond-Moretti lui était tout à fait d'accord pour changer l'appellation
00:13:00par contre très réservée sur les peines planchées, peut-être qu'il reviendra à ce débat
00:13:04parce qu'évidemment, on imagine que c'est assez symbolique de changer le nom
00:13:08et derrière, ce que veulent surtout les familles, ce sont des peines évidemment.
00:13:12Laurent Hénard, vous comprenez aujourd'hui que ce sentiment d'injustice, il gagne
00:13:16les Français, il glace même les Français après ce drame
00:13:20après les mots de ce papa ?
00:13:24Oui, alors il y a le drame de Camilia, il y a eu aussi ce gendarme Eric Comines
00:13:28tué d'un barrage forcé.
00:13:32On voit effectivement que sur des sujets comme la délinquance routière, il y a un écart énorme
00:13:36entre le droit aujourd'hui et un peu plus que le droit, vous évoquez la loi, elle est perfectible
00:13:40mais la politique pénale aussi qui est suivie
00:13:44et puis les attentes des Françaises et des Français
00:13:48et ça fait le lit d'ailleurs du Rassemblement National, à un moment donné, il faut aussi répondre à des sujets
00:13:52concrets comme celui-là si on veut désamorcer l'extrême droite.
00:13:56C'est-à-dire que la loi, elle est perfectible mais il y a des mesures qui existent déjà et qu'il faut déjà appliquer ?
00:14:00Oui, je veux prendre un exemple, on évoquait le refus d'obtempérer
00:14:04la loi a déjà été modifiée en 2022 sur ce sujet du refus d'obtempérer
00:14:08pour durcir les peines. Simplement, ce qu'on appelle la politique pénale
00:14:12c'est-à-dire ce que le parquet demande et surtout la pratique des magistrats est restée finalement
00:14:16sur l'ancienne loi qui prévoyait des peines beaucoup plus légères
00:14:20je rappelle qu'aujourd'hui, le refus d'obtempérer, il peut vous conduire en prison depuis la loi de 2022
00:14:24donc là, on voit que ce n'est peut-être pas la loi qui a changé
00:14:28parfois il n'y a pas besoin de légiférer, parfois c'est un arrêté
00:14:32c'est une décision du ministre, c'est une politique du parquet et puis c'est aussi une sensibilisation
00:14:36des magistrats, donc là c'est plus subtil, ça doit se faire évidemment
00:14:40avec la cour de cassation mais il y a tout ça aussi à faire
00:14:44parfois sans avoir besoin de passer au parlement, des pratiques
00:14:48publiques, policières, judiciaires à changer.
00:14:52La France tue en raison de son laxisme, a déclaré le maire de Vallauris
00:14:56Jonathan Cixous, ça vous fait réagir, vous en pensez quoi ?
00:15:00Il a repris exactement l'expression, la phrase prononcée
00:15:04par la veuve de M. Comines
00:15:08qui avait été renversée lors de ce barrage.
00:15:12Armony Comines qui avait dit la France a tué mon mari, il a dit la France tue en raison
00:15:16de son laxisme. Mais c'était finalement le sous-texte
00:15:20d'Armony Comines, qui après dans son discours
00:15:24qui était là aussi très émouvant mais très précis, a sous-tendu que c'était
00:15:28un laxisme très français qui malheureusement avait
00:15:32permis, si je puis dire, cette situation de se tenir.
00:15:36Dans le cas du maire de Vallauris, c'est vrai que c'est un peu ça, parce que
00:15:40la route qu'on voit à l'image, là où a eu lieu le drame
00:15:44traverse la commune de Vallauris, mais il lui, beau être le maire
00:15:48c'est une route départementale et il n'a pas le pouvoir de police sur cette route.
00:15:52Il doit en référer au département
00:15:56et vraisemblablement, vu que c'est une route où il y a beaucoup d'accidents parait-il
00:16:00chaque semaine, il avait déjà fait remonter cette demande
00:16:04d'aménagement routier pour tenter de réduire
00:16:08cette vitesse excessive sur ce tronçon et il n'y a jamais eu
00:16:12de réponse vraisemblablement à l'échelle du département
00:16:16ou du moins une réponse qui n'est pas arrivée assez vite vu qu'il n'y en a toujours pas à ma connaissance.
00:16:20Donc qu'un élu tienne ses propos
00:16:24si ça peut réveiller les consciences
00:16:28tant mieux, mais ce qui est terrible c'est que ça arrive toujours au lendemain
00:16:32de drames dont ne se remettent absolument pas les familles.
00:16:36Alors ce sont des comportements totalement irresponsables, on parle d'inconscience, certains veulent
00:16:40nous faire croire que c'est un fait divers sauf que malheureusement ces comportements
00:16:44se répètent beaucoup trop souvent. Écoutez ce que disait sur notre antenne
00:16:48Laurent Alcaraz, il est délégué départemental du syndicat de police Allianz
00:16:52Ce qu'on demande, mon collègue Julien le disait
00:16:56c'est un choc d'autorité, c'est une prise de conscience de l'ensemble de la population
00:17:00qu'on ne peut plus continuer dans ce genre de comportement, ce n'est plus possible
00:17:04donc on prend ses responsabilités, on assume
00:17:08si on fait des conneries, on assume tout simplement et on respecte les règles
00:17:12les règles sont là pour régir la bonne entente d'une société
00:17:16si elles sont plus respectées, on arrive petit à petit dans le chaos
00:17:20Lucas Jakubowicz, quand on entend Laurent Alcaraz, on se dit que la solution
00:17:24on la connaît finalement. Je ne sais pas si on la connaît
00:17:28effectivement il y a les lois qui peuvent permettre de résoudre des choses
00:17:32après il y a l'application de la loi. Moi ce que je retiens surtout, c'est ce que vous avez dit tout à l'heure
00:17:36le mot fait divers, en fait un fait divers quand il se répète, ce n'est plus un fait divers
00:17:40c'est un fait de société. Et quand on voit cette accumulation de faits de société, moi il y a quelque chose
00:17:44qui en tant que citoyen m'interpelle vraiment, c'est de regarder que
00:17:48ces drames qui devraient susciter l'union nationale, en réalité révèlent
00:17:52le clivage de la société et le clivage de la classe politique
00:17:56par exemple, on a vu que quand Mme Comine a pris la parole
00:18:00elle a eu effectivement l'adhésion du centre et de la droite, mais elle a quand même eu
00:18:04des mots très durs et je trouve très indignes de la part d'une partie de la gauche
00:18:08inversement, quand on prend l'affaire Nael, on voit que Nael a été érigée en martyr
00:18:12par une partie de la gauche et a été érigée en coupable par une partie de la droite
00:18:16c'est comme si notre société est tellement fracturée que même un crime
00:18:20même un meurtre, même une victime est instrumentalisé et politisé
00:18:24crée du clivage et c'est ce que je trouve assez préoccupant finalement.
00:18:28Mais ça c'est de la politique et est-ce que justement les français n'en ont pas assez finalement de ces clivages politiques
00:18:32dans des faits justement de société ?
00:18:36Quand je dis que la solution on la connait, ce policier nous parle
00:18:40de choc d'autorité. Tout à fait, c'est qu'en fait il y a un clivage entre la population
00:18:44qui entre guillemets a du bon sens, sait ce qu'il veut, sait ce qu'il faut faire
00:18:48et une partie de la classe politique qui justement utilise ces faits divers et ces faits
00:18:52de société pour justement faire de la politique. Et on parlait depuis plusieurs jours
00:18:56de sondages qui montrent en fait le rejet des partis politiques
00:19:00de gauche comme de droite. En fait ce qui se passe actuellement, les prises de parole politiques
00:19:04sur des morts comme ça, en fait ça contribue à
00:19:08justement décrédibiliser la classe politique dans son ensemble.
00:19:12Et ça veut dire aussi une nouvelle fois que les pouvoirs publics n'écoutent pas, ou en tous les cas pas toujours
00:19:16les personnes qui vivent ces situations au quotidien. Car pour les habitants de ce quartier
00:19:20c'est ce qu'on entend depuis hier, ce drame était inévitable.
00:19:24C'est ce que nous montre aussi le sujet qui suit. Depuis hier les langues se délient
00:19:28les personnes nous expliquent que depuis plusieurs années ils se plaignaient de la conduite
00:19:32dangereuse des automobilistes et des motards sur cette route. Ils exigeaient
00:19:36que des mesures soient prises. Ce reportage est signé Franck Triviaux,
00:19:40Sharon Camara et Charles Pousseau. On regarde le sujet.
00:19:44C'est sur cette route que Camille, il y a 7 ans, s'est faite percuter par une moto.
00:19:48Une route bien connue des habitants pour ses nombreux excès de vitesse.
00:19:52Marqués, ils font entendre leur mécontentement face à une situation
00:19:56qui dure depuis trop longtemps. On a tous très peur ici. On se sent vraiment
00:20:00abandonné par tout le monde. C'est devenu l'autoroute devant chez moi.
00:20:04Les vitesses excessives, c'est tous les jours des accidents.
00:20:08Il y a beaucoup de gens qui aiment la moto ici. Il y en a beaucoup qui en font.
00:20:12Il y en a beaucoup qui font des roues arrières, qui aiment jouer avec leur moto.
00:20:16Pour le maire de Vallauris, le problème est bien plus profond.
00:20:20Cela va au-delà de l'installation de nouvelles infrastructures routières.
00:20:24La France tue. La France tue par son laxisme. La France tue parce qu'on n'est pas assez sévère.
00:20:28On n'a pas affaire à un problème de route. Aujourd'hui, on a affaire à un problème
00:20:32d'incense. On a affaire à un malade, à une personne qui se croit toute puissante
00:20:36et qui roule à tombeau ouvert dans la ville en percutant, hélas,
00:20:40une petite fille qui traverse. Et ça, c'est inacceptable.
00:20:44Au lendemain de l'accident, une pétition a été lancée par de nombreux habitants
00:20:48de Vallauris qui réclament l'installation de ralentisseurs et la mise en place
00:20:52de contrôles policiers plus réguliers.
00:20:56Anne de Guinée, vous avez entendu cette femme au début de ce sujet
00:21:00qui dit qu'on se sent abandonné par tout le monde.
00:21:04C'est le sentiment de ces habitants. C'est aussi le sentiment partagé par beaucoup de Français.
00:21:08Sur ces cas de violences routières ? Oui.
00:21:12Le maire, d'ailleurs, fait son travail. Il relaie le sentiment
00:21:16des habitants qui assistent
00:21:20à ces violences et aimeraient davantage d'autorité.
00:21:24Le maire doit s'organiser dans le cadre de la loi.
00:21:28Ce n'est pas qu'il réclame plus de peines et des changements pénaux.
00:21:32On l'entend beaucoup, ce sentiment. On le voit dans les votes,
00:21:36des votes extrêmes à droite comme à gauche.
00:21:40Est-ce qu'il faut, après, beaucoup durcir l'arsenal ?
00:21:44Oui, c'est toujours cette question des peines planchers, mais il faut faire attention.
00:21:48C'est important, je pense, sur les violences routières. Dans le cas présent de Camilla,
00:21:52il n'y a pas mille débats à avoir. Il y a énormément de cas différents.
00:21:56Aujourd'hui, les magistrats font vraiment attention au profil de chacun.
00:22:00Quelqu'un qui a eu beaucoup d'infractions, qui a consommé de l'alcool,
00:22:04de la drogue. Évidemment, ça aggrave votre cas.
00:22:08Je pense que c'est important de faire toujours attention à chaque cas.
00:22:12Il ne faut pas arriver à légiférer trop brutalement.
00:22:16Ce qu'on entend depuis hier, c'est que c'est une route où il se produisait
00:22:20énormément de cas de délinquance routière comme celui-ci.
00:22:24J'ai compris que c'était une longue route étroite.
00:22:28C'était un terrain de jeu pour les jeunes qui veulent faire du motocross
00:22:32et qui veulent faire des roues arrière. Sauf que lorsqu'on fait une roue arrière,
00:22:36on perd le contrôle de son véhicule. On perd totalement la visibilité.
00:22:40Lorsqu'on arrive sur un passage piéton, c'est plus que de l'inconscience.
00:22:44J'allais dire du suicide, mais c'est de l'inconscience globale et totale.
00:22:50Est-ce que vous ne pensez pas que si les jeunes qui commettent ce type d'infraction
00:22:56savent que systématiquement ou quasiment systématiquement,
00:23:02ils seront condamnés lourdement, ils réfléchiront à deux fois
00:23:06avant d'adopter ce comportement ?
00:23:09Il faut pouvoir les interpeller. C'est pour ça que la solution est forcément
00:23:13avec plusieurs éléments. Bien sûr qu'il faut une présence policière meilleure,
00:23:18il faut la faciliter. Ça passe par de la vidéosurveillance.
00:23:22Le maire de Carrière-sous-Poissy a rappelé l'expérience qu'il a prise
00:23:28d'un système d'alerte sur ces fêtes d'élinquance routière dans sa commune
00:23:32qu'il a mis en place à disposition des citoyens pour orienter le travail
00:23:36de la police municipale, lui permettre de faire des constats plus efficaces,
00:23:42plus rapides, d'être réactifs, d'être là où ça se passe.
00:23:45Et puis il y a le sujet des aménagements qui a été très bien expliqué
00:23:47par mon voisin. C'est encore une rue, on le voit bien, qui est aménagée
00:23:52comme une route et non pas comme une rue en ville.
00:23:54Et là, la loi, il faut qu'elle soit changée. Le fait que des départementales
00:23:59qui sont devenues des rues en pleine ville ne puissent pas être aménagées
00:24:03comme ils le souhaitent par le maire, ce n'est pas normal.
00:24:05Le maire n'a plus qu'une seule solution, c'est quasiment d'interdire
00:24:08la circulation, c'est-à-dire d'exercer le pouvoir de police communale
00:24:11dans son extrême, alors que ce n'est pas ça la solution.
00:24:14Il faut la combinaison de ces trois facteurs. Il faut d'abord
00:24:16un aménagement approprié qui dissuade 80% des mauvais comportements
00:24:20et qui notamment ralentit de manière systématique la vitesse.
00:24:23Ensuite, il faut une vidéosurveillance qui permette à la police
00:24:26de savoir où ça se passe, où fréquemment un acte est commis
00:24:30pour pouvoir ensuite se poster et faire des contrôles.
00:24:33Et puis effectivement, derrière, il faut que la chaîne pénale fonctionne,
00:24:36il faut que le parquet soit sensibilisé et il faut que les magistrats
00:24:40en braillent derrière. Mais si la chaîne n'est pas complètement faite,
00:24:44à un moment donné, ça ne fonctionnera pas. Je pense qu'il faut être capable
00:24:48de faire toutes ces actions en même temps.
00:24:50Autre exemple de violence routière avec un nouveau cas de refus d'obtempérer
00:24:54à Colmar. Cette semaine, un individu sur un scooter a d'abord brûlé un feu,
00:24:58puis a refusé de s'arrêter à la demande des policiers.
00:25:01Débute alors une course-poursuite extrêmement dangereuse.
00:25:04Cette course-poursuite a été filmée puis relayée sur les réseaux sociaux.
00:25:08Regardez, on se croirait dans un film. Malheureusement, c'est la réalité
00:25:12et ça aurait clairement pu tourner au drame.
00:25:38...
00:26:01Voilà ces images impressionnantes, totalement hallucinantes, disons-le.
00:26:05Alors, il a donc été pris en chasse par la brigade motorisée de Colmar,
00:26:08puis par la BST. Il a ensuite été interpellé, placé en garde à vue.
00:26:11Il était positif aux stupéfiants et à l'alcool, n'avait pas de permis
00:26:15ni d'assurance, mais était bien le propriétaire du scooter.
00:26:18On n'en sait pas plus pour le moment sur l'issue de sa garde à vue.
00:26:23Mais d'abord, une réaction sur ces images violentes.
00:26:26Parce que, je ne sais pas si vous avez remarqué, encore une fois,
00:26:29on est en pleine ville, il y a des personnes qui passent,
00:26:32il y a des gens, il aurait pu y avoir des enfants.
00:26:35Le scooter se retrouve à zigzaguer entre les personnes.
00:26:39Ça aurait clairement pu mal se terminer, Jonathan Cixous.
00:26:42Oui, je découvre ces images à l'instant.
00:26:45On peut effectivement compter le nombre d'accidents dramatiques
00:26:50qui auraient pu avoir lieu en quelques dizaines de secondes.
00:26:53Ça permet de prendre conscience, effectivement, du risque terrible.
00:26:58Il y a des enfants, il y a des gens, ils prennent un sens inverse, etc.
00:27:03Il aurait pu se passer beaucoup de choses de très grave.
00:27:06Un refus d'obtempérer, il y en a un toutes les 20 minutes, à peu près, en France.
00:27:10Ils ne sont pas tous de cette nature-là, à ma connaissance.
00:27:15Mais c'est tout de même un acte qui est absolument indigne
00:27:20et qui tombe sous le coup de la loi, quelle que soit l'intensité de la gravité,
00:27:26si je puis dire, de ce refus de répondre à une injonction de la police.
00:27:30Ça rejoint à chaque fois, malheureusement, tout ce qu'on a à dire.
00:27:33Vous savez ce qu'on appelait la peur du gendarme.
00:27:36La police vous demande de vous arrêter, vous vous arrêtez.
00:27:39Qu'on en soit arrivé à un point où, quel que soit l'âge,
00:27:42parce qu'il y a des gens qui sont mineurs, il y a des gens qui sont de jeunes majeurs,
00:27:45il y a des gens qui sont bien plus âgés que ça,
00:27:47qui ne répondent pas à un ordre de la police,
00:27:50ça veut dire que là, on a réellement affaire à un fait de société.
00:27:54Et ceci, tel que cette image-là, n'est absolument pas un fait divers.
00:27:59Quand on parlait tout à l'heure de la rupture de confiance entre la population et la classe politique,
00:28:04là on en a une preuve, c'est-à-dire qu'on parle depuis des années de refus d'obtempérer.
00:28:08D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur, il y en avait 21 000 en 2016.
00:28:13On en a beaucoup parlé.
00:28:14Aujourd'hui, on est à 25 000 refus d'obtempérer, c'est-à-dire à peu près 68 par jour.
00:28:19Donc là, encore une fois, on voit effectivement une demande de la population,
00:28:23par exemple, de diminuer ce nombre de refus d'obtempérer,
00:28:26et les pouvoirs publics qui sont impuissants à y répondre,
00:28:29et ce, quel que soit leur bord politique.
00:28:31Et c'est quelque chose d'extrêmement préoccupant, je pense, pour les Français.
00:28:35Monsieur Ellard, vous souhaitez ajouter quelque chose ?
00:28:38Oui, sur ce sujet-là, je rappelle quand même que la loi a été changée récemment.
00:28:41Oui, en 2022.
00:28:43Article 311-322-1, je crois, du code de la route.
00:28:49Mais surtout, derrière, souvent, ce qu'on fait, c'est qu'on change la loi,
00:28:52mais on n'embraye pas dans la formation des services publics,
00:28:55dans la poursuite par le parquet, et dans la sensibilisation des magistrats,
00:29:00ce que j'appelle la politique pénale.
00:29:01La France est un pays qui sait légiférer, prendre des textes,
00:29:05parfois d'ailleurs sous la pression de l'émotion et peut-être excessivement,
00:29:10mais qui, à l'inverse, ne sait pas les faire appliquer dans la durée,
00:29:14et donc avec fermeté.
00:29:16Parce que la fermeté, c'est avant tout une question de durée.
00:29:18Si vous faites un effort 3 ou 4 mois...
00:29:20Moi, dans ma ville à Nancy, j'ai bien vu,
00:29:22si vous mettez la pression sur un problème ou dans un quartier
00:29:24où il y a des incivilités pendant seulement 3 semaines ou 4 semaines
00:29:27et que vous arrêtez, les choses reprennent 2 ou 3 mois après.
00:29:30Donc, la fermeté, c'est aussi un sujet de pignâtreté et de constance.
00:29:35Et je pense que ça, c'est le défaut français,
00:29:37sur la politique pénale en général, sur ces sujets de récidive...
00:29:41Et de maillons que vous évoquiez tout à l'heure aussi.
00:29:45C'est-à-dire que, par exemple, si on manque de greffiers,
00:29:48on a beau avoir une loi qui est ferme,
00:29:50elle ne pourra pas être appliquée.
00:29:51Je rappelle qu'il n'y a jamais autant de recrutement dans la justice
00:29:53que depuis 2017, y compris pour les greffes.
00:29:55Un refus d'obtempérer qui aurait pu tourner au drame,
00:29:58comme ça l'a été en début de semaine pour le gendarme Eric Comine,
00:30:01on l'évoquait à l'instant sur ce plateau.
00:30:03Le profil du suspect a été dévoilé par le parquet de Grasse.
00:30:07Il interroge. On va en parler dans un instant
00:30:09pour la suite de Punchline.
00:30:10Restez avec nous sur CNews.
00:30:15Il est 17h31 sur CNews.
00:30:17Merci de nous rejoindre pour la suite de Punchline Week-end
00:30:19en compagnie de mes invités.
00:30:21On va continuer de débattre de l'actualité de ce samedi.
00:30:23Mais juste avant, le rappel des titres de l'actualité
00:30:26avec Adrien Spiteri.
00:30:28Il n'y a plus d'espoir. Camilia ne reviendra pas parmi nous.
00:30:32Ce sont les mots du père de la fillette de 7 ans
00:30:35renversée par une moto jeudi soir à Valoris.
00:30:38Le chauffard effectuait une roue arrière à pleine vitesse
00:30:41dans un message publié sur les réseaux sociaux.
00:30:43Le papa remercie la population pour son soutien
00:30:46alors qu'une cagnotte a été lancée par les habitants.
00:30:49La campagne anti-polio a débuté dans le centre de la bande de Gaza.
00:30:53Le but, vacciner les enfants.
00:30:55Plus d'un million de vaccins ont été envoyés au total.
00:30:58L'ONU annonce l'entrée en vigueur d'une pause humanitaire.
00:31:02Elle a été acceptée par l'armée israélienne.
00:31:05En Grèce, l'état d'urgence a été déclaré dans la ville portuaire de Volos.
00:31:09Conséquence d'une pollution marine.
00:31:11Des tonnes de poissons ont été retrouvés morts.
00:31:14C'est la deuxième catastrophe environnementale dans la région
00:31:16après les inondations de l'année dernière.
00:31:20Merci beaucoup Adrien Spiteri.
00:31:22On se retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point sur l'actualité.
00:31:26Le profil du suspect a été dévoilé après la mort du gendarme Eric Comines à Mougins.
00:31:33L'homme de 39 ans a été condamné à 10 reprises avec dans son dossier
00:31:37plusieurs mentions pour conduite en état d'ivresse.
00:31:40A noter qu'il est originaire du Cap-Vert mais en situation régulière.
00:31:44Face à ce profil, une question revient dans le débat.
00:31:47Faut-il expulser les délinquants multirécidivistes étrangers ?
00:31:51Cette question, je vous la pose Laurent Hénard.
00:31:55Il faut déjà aussi, en cas de récidive, qu'il y ait des peines planchers qui puissent jouer.
00:31:59Je pense que ça commence déjà par là.
00:32:02Ensuite, c'est évident que la condamnation,
00:32:05et surtout la condamnation en situation de récidive,
00:32:08c'est quelque chose qui doit bloquer le renouvellement du titre de séjour.
00:32:11Ça me paraît évident.
00:32:13On est autorisé à séjourner dans un pays quand on en respecte les lois.
00:32:17Je ne pense pas qu'il y ait d'équivoque chez les personnes qui aiment la République.
00:32:22La République, c'est bien sûr de la générosité et une capacité d'accueil.
00:32:25Mais c'est aussi le fait que la loi est la même pour tous.
00:32:28Et que l'ordre républicain, c'est bien l'application de cette loi et son respect par chacun.
00:32:32Jonathan Fixou.
00:32:34Une obligation de quitter le territoire ne devrait pas être simplement une réaction,
00:32:38une décision administrative.
00:32:40Ce n'est pas parce que vous faites par exemple une demande de venues sur le sol français
00:32:45et que cette demande n'est pas acceptée,
00:32:47que vous seriez donc avec une obligation de quitter le territoire qui serait décidée.
00:32:53Il peut y avoir des OQTF décidés sur un comportement, sur une attitude.
00:32:57Et là, on en a exactement l'illustration.
00:33:00Cet homme arrive légalement.
00:33:02Il a parmi son palmarès des agressions sur personnes dépositaires de l'ordre public.
00:33:09Ça devrait être quelque chose d'immédiat pour être reconduit chez lui.
00:33:14Et ne pas renouveler, comme ça a été le cas à ma connaissance, ses titres de séjour en France.
00:33:20C'est une décision qui vous...
00:33:22On parlait de rupture tout à l'heure entre les Français, les politiques, les Français, l'autorité, etc.
00:33:29Ce type de décision illustre aussi, argumente aussi, en faveur malheureusement de cette rupture
00:33:36entre les Français du réel, si je puis dire,
00:33:39et des décisions qui sont tellement absurdes qu'elles deviennent totalement incompréhensibles.
00:33:45Anne de Guinée ?
00:33:46Oui. Pour moi, le premier sujet, c'est plutôt les peines planchers.
00:33:49C'est ce qui est frappant sur ce thème du refus d'obtempérer.
00:33:52En effet, en 2022, il y a eu une réforme.
00:33:55Mais entre-temps, il y a eu un rapport parlementaire.
00:33:57Mais les deux sont complémentaires, vous ne croyez pas ?
00:33:59Oui. Mais je pense qu'on en est...
00:34:02Il faut d'abord commencer sur le dernier rapport parlementaire sur le refus d'obtempérer.
00:34:06Donc, c'était suite à la mort de Naël.
00:34:08Ils ne prenaient même pas en compte, ils ne regardaient même pas ce qui se faisait à l'étranger.
00:34:12Ils ne regardaient même pas la question des polices municipales.
00:34:15Et évidemment, dans le cas présent, l'expulsion semble évidente.
00:34:21Mais je pense qu'en termes, sur la loi, il faut quand même procéder par étapes.
00:34:24Et d'abord, je crois sur ces sujets-là.
00:34:26On est sur le sujet du refus d'obtempérer.
00:34:28Pour moi, la question est qu'il faudra trancher.
00:34:30Ça revient beaucoup dans le débat.
00:34:31On est sur le sujet du refus d'obtempérer.
00:34:32Sauf que dans ce cas-là, il s'agit d'un étranger en situation régulière.
00:34:37À qui on a renouvelé à plusieurs reprises le titre de séjour.
00:34:41Mais qui pourtant a été multirécidiviste.
00:34:44Donc là, il y a une question qui se pose.
00:34:47Il y a une question qui se pose.
00:34:48Mais qui doit d'abord être définie.
00:34:50Il faut voir à quelle peine.
00:34:51Pour moi, la question, c'est...
00:34:53On n'a pas la chronologie des faits.
00:34:55On ne connaît pas la durée du titre de séjour.
00:34:57C'est un tout petit peu compliqué.
00:34:58Vous voyez ce que je veux dire ?
00:34:59D'aller plus loin sur le cas particulier.
00:35:01D'aller plus loin sur ce cas particulier, bien sûr.
00:35:03Au-delà de la position de principe.
00:35:04Pour le principe, dans l'émotion, on dit oui.
00:35:06Mais il faut faire attention.
00:35:07Si vous voulez, la politique, c'est très simple.
00:35:10Et ça a été très bien défini par Machiavel.
00:35:13C'est-à-dire que les sujets où les citoyens donnent une partie de leur liberté
00:35:19contre de la sécurité.
00:35:22Mais aussi le droit d'exercer leur propre liberté.
00:35:25Ce n'est pas que de lâche-lague.
00:35:27Quand ce contrat n'est pas respecté,
00:35:29on peut s'imaginer que les citoyens ont un immense ressentiment
00:35:33contre les pouvoirs publics.
00:35:35Aujourd'hui, les pouvoirs publics, c'est la démocratie.
00:35:37Quand la démocratie est incapable de satisfaire les citoyens,
00:35:43on peut avoir chez ces dix citoyens des tentations antidémocratiques
00:35:47qu'on commence d'ailleurs à voir poindre quand on regarde les études d'opinion,
00:35:50notamment chez les plus jeunes,
00:35:51où il y a vraiment une quête de pouvoir fort,
00:35:53une quête de personnalisation du pouvoir, etc.
00:35:57Toute cette dérive illibérale est en partie liée à des faits divers comme ça, je pense.
00:36:02On va voir ce que dit la loi sur ce sujet.
00:36:04La justice peut-elle renvoyer les délinquants multirécidivistes étrangers
00:36:07dans leur pays même lorsqu'ils sont en situation régulière ?
00:36:10On va regarder le sujet et on va remercier Laurent Hénard
00:36:12d'avoir été avec nous cet après-midi sur le plateau de Punchline.
00:36:16Le sujet de Juliette Sadat.
00:36:19Au lendemain du drame, qui a coûté la vie du gendarme Éric Comun à Mougins,
00:36:24le ministre démissionnaire de l'Intérieur dressait le profil du chauffard.
00:36:28Il s'agit d'un Cap-Verdien qui est étranger et régulier sur le sol national,
00:36:32qui avait son permis de conduire mais qui avait de nombreux faits de délit routier,
00:36:36notamment de refus d'obtempérer.
00:36:38Alors que risque ce multirécidiviste, étranger en situation régulière sur le sol français ?
00:36:44Dans le cas de l'espèce, la personne en cours de peine
00:36:47qui sent au-delà d'une peine d'emprisonnement de 3 ans,
00:36:50il peut faire l'objet, à titre de peine complémentaire,
00:36:53d'une interdiction du territoire français.
00:36:56L'interdiction du territoire français, il faut savoir qu'elle est prévue
00:36:59de manière définitive, soit jusqu'à 10 ans.
00:37:03Il faut faire une analyse de la situation personnelle.
00:37:08Le rôle du juge dans le prononcer de cette peine à titre complémentaire
00:37:13sera de faire une balance entre sécuriser la société française
00:37:17et l'atteinte à la vie privée et familiale de l'étranger.
00:37:20C'est-à-dire qu'on va prendre en considération les liens qui la tissent en France
00:37:24et notamment ça sera la vie familiale, s'il a des enfants qui sont scolarisés,
00:37:28s'il a une concubine ou une épouse et notamment la situation professionnelle.
00:37:34Le parquet précise que le suspect, déjà condamné à 10 reprises par le passé,
00:37:38a exécuté l'ensemble de ses peines, notamment 2 mois de détention à domicile
00:37:43sous surveillance électronique et une suspension de permis de 4 mois
00:37:47et 600 euros d'amende.
00:37:51Ce qui n'est aujourd'hui pas compréhensible, ce qui n'est plus compréhensible
00:37:55aujourd'hui, Jonathan Cixous, par les Français, c'est que la situation personnelle,
00:37:59la situation familiale puisse peser dans la balance dans ce cas de figure,
00:38:04dans ces situations-là.
00:38:06Je crois que ça devient quelque chose d'inaudible pour une majorité de Français
00:38:12et on voit affaire après affaire, drame après drame, qu'au nom de notre fameux
00:38:17état de droit, on a un droit qui joue contre les citoyens et c'est dramatique.
00:38:23C'est dramatique de voir qu'au nom de la vie de couple d'un assassin,
00:38:28on va choisir de le garder chez nous, un assassin de nationalité étrangère,
00:38:36j'entends, on va le laisser en France parce qu'il aura été marié en France
00:38:40et il va laisser en l'occurrence une famille endeuillée.
00:38:44Combien de fois par an avons-nous à aborder ce type de drame familiaux
00:38:50et de voir que l'état de droit fonctionne très bien pour ce type d'individus ?
00:38:56Je crois qu'on atteint vraiment une limite, Lucas parlait tout à l'heure
00:39:02de cette volonté d'en finir avec un certain droit, un certain légalisme,
00:39:09pour être précis, je crois que tout ça nourrit malheureusement
00:39:13ce type de sentiment, voire de ressentiment à l'égard de nos lois.
00:39:17J'aimerais vous faire écouter l'ancien magistrat Georges Fenech
00:39:21qui s'exprimait justement sur notre antenne ce matin,
00:39:25qui parlait du laxisme de la justice.
00:39:29Pour lui aujourd'hui il ne s'agit même plus de laxisme,
00:39:32il s'agit d'une culture de la justice qui est devenue presque idéologique.
00:39:38Je vous propose d'écouter Georges Fenech, on en parle juste après.
00:39:41Ni du fatalisme, ni du laxisme.
00:39:44C'est une culture judiciaire, délibérée, construite, pensée et mise en œuvre.
00:39:54C'est volontaire.
00:39:56Et si vous êtes du côté des victimes, vous êtes sur un mur des cons.
00:40:01C'est revendiqué.
00:40:04Nous avons une idéologie qui s'est répandue depuis 4 décennies
00:40:13dans le corps de la magistrate, ça ne date pas d'aujourd'hui,
00:40:16qui consiste à dire que la sanction n'a pas de sens,
00:40:19que la prison c'est mauvais, c'est criminogène.
00:40:22Donc on ne construit pas de prison.
00:40:24On supprime les courtes peines de prison, on supprime les peines planchées.
00:40:28Vous avez ce jeune, l'auteur La mort du gendarme,
00:40:3210 fois condamné, jamais de prison.
00:40:35Donc ne croyez pas qu'il s'agit d'une main qui tremble,
00:40:39c'est une main qui ne veut pas trembler par idéologie.
00:40:43Anne de Guinée, vous entendez Georges Fenech, ancien magistrat,
00:40:47qui nous dit aujourd'hui que finalement la justice n'est plus réellement
00:40:52du côté des victimes, que ce n'est plus une question de laxisme,
00:40:56c'est une question d'idéologie judiciaire.
00:40:59C'est une question d'idéologie.
00:41:01Il est magistrat, il s'exprime en son nom.
00:41:04Je pense que c'est un peu outrancier
00:41:06qu'il n'y ait pas une idéologie globale pour la justice.
00:41:09Et quand il dit qu'il n'y a plus personne en prison,
00:41:12il y a près de 80 000 personnes incarcérées en France,
00:41:15et c'est au plus haut.
00:41:17Il y a évidemment un sujet avec la justice,
00:41:20il y a un sentiment global en France de délitement de l'État,
00:41:24qui est vrai dans la justice aussi,
00:41:26il y a énormément de services publics,
00:41:28et derrière la justice, les Français sont particulièrement attachés,
00:41:32ça touche dans votre intimité.
00:41:34Mais je ne pense pas, je le trouve un peu outrancier,
00:41:38je ne pense pas qu'il y ait une idéologie massive de démission.
00:41:41Il me semble que Georges Fenech parlait du syndicat de la magistrature.
00:41:44Oui, c'est un syndicat qu'on connaît bien.
00:41:46C'est au moins 30% des magistrats.
00:41:48C'est un syndicat qu'on connaît bien, mais c'est 30%, c'est une minorité.
00:41:52Toujours est-il que c'est ce qu'on constate aussi régulièrement
00:41:56dans les peines qu'on retrouve aujourd'hui dans de nombreuses affaires.
00:42:01Je pense qu'il y a un sujet simplement de politique.
00:42:04Si on veut plus de personnes incarcérées,
00:42:07il faut construire des prisons.
00:42:09On ne peut pas dire qu'il n'y a personne en prison,
00:42:11on est quasiment au sommet,
00:42:13et ces personnes sont incarcérées dans de mauvaises conditions.
00:42:16Le problème, c'est que tout le monde vit du père sur la justice,
00:42:20et on a l'impression qu'il n'y a pas de politique ferme.
00:42:23Il faut à un moment donné...
00:42:24Que les Français soient mécontents de leur justice,
00:42:26on le voit bien dans les urnes,
00:42:28mais je ne crois pas qu'on puisse jeter l'opprobre sur toute la justice.
00:42:32Il y a un sujet de relation police-justice évident,
00:42:35mais il y a un sujet surtout de pilotage de l'État,
00:42:38et il y a un sujet de cohérence.
00:42:40On peut dire qu'il y a un choix du pays pour qu'il y ait plus de personnes en prison.
00:42:45Je ne suis pas sûre que ce soit...
00:42:47Il y a eu beaucoup d'enquêtes sur les sorties de prison.
00:42:49Je ne suis pas sûre que ce soit forcément la bonne solution.
00:42:52Je suis modeste sur le sujet,
00:42:53mais c'est vrai qu'on sent qu'on tire dans tous les sens,
00:42:55et que les Français derrière, en tout cas,
00:42:57perdent confiance dans leur État,
00:42:58perdent confiance dans la justice.
00:43:00Ça, c'est tout à fait une réalité.
00:43:03Mais de dire qu'il y a cet esprit de démission globale,
00:43:07ça me semble trop...
00:43:08C'est qu'il y a un problème de moyens,
00:43:11malgré que les moyens augmentent,
00:43:14mais restent mal employés face aux tâches.
00:43:16Ça, c'est évident.
00:43:17On le voit dans les enquêtes auprès des magistrats.
00:43:20Mais voilà, moi, je trouve ça un petit peu un peu outré.
00:43:24Les moyens augmentent, oui.
00:43:25Les moyens sont mal employés, oui.
00:43:27Il y a un chiffre très simple.
00:43:28Ça fait une trentaine d'années qu'on parle d'ouverture de prison.
00:43:32En 1990, le taux d'occupation dans les prisons était de 121%.
00:43:37Aujourd'hui, il est de 118%.
00:43:40C'est-à-dire que les pouvoirs publics ont énormément parlé,
00:43:43énormément promis de moyens.
00:43:45En réalité, rien ne change.
00:43:46Et c'est peut-être le fil rouge de cette émission,
00:43:48avec peut-être la perte de confiance des citoyens
00:43:50envers les pouvoirs publics et donc, in fine, envers la démocratie.
00:43:54Une fois encore, ça se mesure par ce chiffre-là,
00:43:56c'est-à-dire des dizaines de campagnes électorales
00:43:58où on nous parle d'ouvrir davantage de places de prison.
00:44:01Et finalement, le taux d'occupation reste le même
00:44:04et reste supérieur à 100%.
00:44:06Jonathan ?
00:44:08Il y a, malgré tout,
00:44:10alors que je comprends qu'on veuille,
00:44:12qu'on puisse même tempérer les propos de Georges Fenech,
00:44:15mais je comprends ce qu'il dit.
00:44:18Et parce qu'il y a, malgré tout,
00:44:20même si le syndicat de la magistrature représente environ un tiers des juges,
00:44:23c'est pas négligeable.
00:44:25Et il y a, malgré tout, mine de rien,
00:44:27un climat intellectuel qui peut être partagé
00:44:30même par des personnes, des magistrats
00:44:32qui ne sont pas membres du syndicat de la magistrature.
00:44:35Et puis, vous avez aussi, alimentant ce climat,
00:44:40vous avez des décisions, par exemple, du Conseil constitutionnel
00:44:43qui sont incompréhensibles pour beaucoup de personnes.
00:44:46Regardez comment le Conseil constitutionnel
00:44:48a retoqué le projet de loi immigration il y a quelques mois,
00:44:51alors même qu'il avait vraiment reçu un vrai soutien populaire.
00:44:58On savait que ce texte était attendu.
00:45:01Il a été totalement vidé de sa substance par le Conseil constitutionnel.
00:45:04Vous me direz que c'est un autre sujet,
00:45:06mais c'est un climat réel.
00:45:08Et effectivement, ça ne peut alimenter que la défiance.
00:45:12Encore un autre sujet, Jonathan.
00:45:15En 2023, 94 féminicides ont été commis en France
00:45:19contre 118 en 2022.
00:45:22Une baisse qui est loin d'être satisfaisante
00:45:24au regard de ces drames.
00:45:26A Metz, un homme a été mis en examen aujourd'hui
00:45:28pour le meurtre par arme blanche de son ex-conjointe.
00:45:30Sa nouvelle compagne a également été mise en examen.
00:45:33Tous deux ont été placés en détention provisoire.
00:45:35Hier soir, la victime est née en 1982.
00:45:38Elle a été retrouvée mortellement blessée
00:45:41Nous sommes avec Sandrine Boucher,
00:45:43présidente de l'Union nationale des familles de féminicides.
00:45:46Bonjour.
00:45:47Bonjour.
00:45:48Merci d'être avec nous cet après-midi sur CNews.
00:45:50D'abord, un mot sur ce drame survenu à Metz.
00:45:54Un de plus.
00:45:55Une de plus.
00:45:56Une de plus.
00:45:57Encore.
00:45:58Malheureusement, on n'arrêtera jamais ce macabre des comptes
00:46:01malgré les promesses politiques.
00:46:03Ça continue encore et toujours.
00:46:05Surtout que cet homme était déjà connu
00:46:07pour des violences intrafamiliales.
00:46:10Il avait été condamné à deux reprises
00:46:12pour violences sur conjoint sur deux autres ex-compagnes.
00:46:16C'est ça.
00:46:17Notamment en mars 2024.
00:46:19On est en août 2024.
00:46:21On se demande ce que ce monsieur faisait dehors.
00:46:23On sait qu'il y avait une plainte qui avait été classée sans suite
00:46:26parce que pas suffisamment caractérisée.
00:46:29J'ai envie de dire,
00:46:31quand va-t-on prendre en charge correctement les agresseurs ?
00:46:34Parce que c'est une chose de prendre en charge les victimes,
00:46:37mais il faut prendre en charge aussi correctement les agresseurs.
00:46:40La victime aussi avait été entendue deux fois
00:46:43pour des faits de violence par le même homme.
00:46:45Quand on entend tout ça,
00:46:47on se dit que la justice a lourdement failli dans ce dossier.
00:46:50Oui, c'était chronique d'un féminicide annoncé.
00:46:53Malheureusement, c'est dans beaucoup d'affaires
00:46:56où il y a eu plusieurs plaintes
00:46:58qui n'ont pas été suivies des faits.
00:47:00Au bout, les femmes sont mortes.
00:47:03Vous vous dites que ce féminicide,
00:47:06et il y en a certainement d'autres,
00:47:08il aurait pu être évité ?
00:47:10Bien sûr.
00:47:14Comment est-ce qu'on en arrive là ?
00:47:16On en arrive là par plusieurs facteurs.
00:47:19Déjà, il n'y a pas de campagne de cisensibilisation,
00:47:22ou vraiment très peu.
00:47:24On ne prend pas en considération suffisamment
00:47:27le contrôle coercitif d'emprise.
00:47:30On peut parler de la dame qui est entre la vie et la mort.
00:47:33En ce moment, la tentative de féminicide d'hier,
00:47:36dans Paris 16e,
00:47:38où il n'y a pas eu de violence antérieure,
00:47:41pas dénoncée.
00:47:43C'est la moitié des féminicides qui sont commis en France,
00:47:46où il n'y a pas de violence physique antérieure.
00:47:49Donc il y a les campagnes de censibilisation,
00:47:52et il y a aussi les condamnations
00:47:55qui ne sont pas suffisamment sévères.
00:47:58Et la prise en charge.
00:48:00Même si on ne les met pas en prison,
00:48:03on ne peut pas tous les mettre en prison.
00:48:06Mais il faut un réel suivi.
00:48:08Je participe à des stages de sensibilisation.
00:48:11C'est une vaste blague.
00:48:13Ils sont là, alignés,
00:48:15ils font leurs 5 jours,
00:48:17et c'est fini, ils ont fait leur stage.
00:48:19Mais ce n'est pas comme ça
00:48:21qu'on va les empêcher de recommencer.
00:48:23Quand vous parlez de prévention...
00:48:25La première chose, c'est la prévention vis-à-vis des scolaires.
00:48:28Il faut faire appliquer la loi de 2001,
00:48:30qui dit que nos enfants, du CP à la terminale,
00:48:32doivent avoir 3 cours par an,
00:48:34à l'égalité, et la vie affective et sexuelle.
00:48:37Ça, c'est zéro.
00:48:3923% des établissements en France.
00:48:41Déjà, il y a un gros souci
00:48:43au niveau de l'éducation de nos enfants,
00:48:46qui va permettre une société moins violente plus tard.
00:48:49A l'avenir.
00:48:51C'est un gros manquement.
00:48:54Il n'y a rien.
00:48:56Je participe au stage,
00:48:58c'est de la rigolade.
00:49:00Ils sont là, tranquilles,
00:49:02ils rigolent, ce n'est pas de leur faute.
00:49:04Ils ont frappé leur femme, leurs enfants.
00:49:06Les conséquences,
00:49:08ça n'a jamais tué personne.
00:49:10Après, il n'y a rien d'autre derrière.
00:49:12Quand il y a des multirécidivistes
00:49:14comme ce monsieur de Metz,
00:49:16il n'a pas fait un jour de prison.
00:49:18Vous faisiez allusion à cette autre affaire
00:49:20que nous rapportent nos confrères du Parisien.
00:49:22Une femme,
00:49:24entre la vie et la mort,
00:49:26après avoir été frappée à coup de marteau
00:49:28par son conjoint,
00:49:30dans le 16e arrondissement de Paris,
00:49:32au domicile de ce couple.
00:49:34Le conjoint a été interpellé
00:49:36et placé en garde à vue.
00:49:38On est dans un cas différent
00:49:40de celui de Metz.
00:49:42On nous dit qu'il n'y avait aucun
00:49:44antécédent connu de violence dans ce couple.
00:49:46Je ne dirais pas
00:49:48aucun antécédent de violence.
00:49:50Je ne dirais aucun antécédent
00:49:52de violence physique.
00:49:54On sait bien que,
00:49:56bien souvent,
00:49:58ça commence par du contrôle,
00:50:00par de l'emprise,
00:50:02par des violences psychologiques.
00:50:04Mais c'est le cas de 50%
00:50:06des victimes de féminicides par an.
00:50:08Le cas de ma petite sœur,
00:50:10elle n'avait jamais pris une gifle
00:50:12avant le jour de sa mort.
00:50:14C'est pour ça qu'il faut faire
00:50:16des campagnes de sensibilisation
00:50:18et arrêter de nous mettre des femmes
00:50:20qui sont pleines de bleus
00:50:22pour montrer les violences.
00:50:24Arrêter de dire aussi
00:50:26qu'elles meurent sous les coups,
00:50:28ce qui sous-entend qu'elles sont
00:50:30maltraitées depuis des années
00:50:32et que c'est le coup de trop
00:50:34qui les tue.
00:50:36Il faut aussi changer
00:50:38la verbalisation de ces violences.
00:50:40Vous nous parliez de votre petite sœur.
00:50:42Vous pouvez nous raconter
00:50:44comment vous vous êtes retrouvée
00:50:46dans cette situation.
00:50:48Je n'ai jamais vécu de violences
00:50:50ni de la part de mes parents
00:50:52ni de la part de qui que ce soit.
00:50:54Ma petite sœur a été immolée
00:50:56en présence de sa petite fille.
00:50:58Quand j'ai appris qu'il y avait eu
00:51:00le feu, j'ai pensé à un incendie
00:51:02domestique tellement j'étais
00:51:04loin de tout ça.
00:51:06C'était l'énorme solitude.
00:51:08Je me suis dit que ce n'était pas
00:51:10possible de laisser les gens
00:51:12comme ça, tout seul.
00:51:14Quand il y a des enfants,
00:51:16je ne vous dis même pas l'angoisse
00:51:18supplémentaire parce qu'il faut
00:51:20récupérer ces enfants qui sont traumatisés
00:51:22parce qu'ils ont vu ce qui s'est passé
00:51:24pour leur maman de la part
00:51:26de leur papa.
00:51:28L'association l'a vraiment créée pour ça,
00:51:30pour venir en aide aux familles.
00:51:32Moi, ça s'est passé en 2017,
00:51:34il y a 7 ans, mais j'ai des familles
00:51:36qui m'appellent aujourd'hui.
00:51:38Elles sont laissées toutes seules
00:51:40comme moi il y a 7 ans.
00:51:42De ce fait d'ailleurs,
00:51:44j'en profite pour vous montrer,
00:51:46les associations sont obligées
00:51:48d'en arriver là, de créer un guide
00:51:50des démarches pour aider les familles
00:51:52et leur expliquer point par point
00:51:54ce qui va se passer, prendre un avocat
00:51:56parce que mes familles me disent
00:51:58pourquoi je dois prendre un avocat.
00:52:00On leur explique dans ce petit guide
00:52:02point par point ce qui va se passer pour l'instruction
00:52:04et jusqu'au procès.
00:52:06Je parlais de chiffres tout à l'heure
00:52:08en 2023, ce chiffre
00:52:10qui a baissé de 20% par rapport
00:52:12à 2022. Bien sûr, ça ne suffit pas.
00:52:14Non, ça ne suffit pas
00:52:16parce que j'entends les politiques
00:52:18se féliciter qu'il y ait eu cette baisse.
00:52:20J'ai envie de dire à M. le Président
00:52:22de la République, qui en a fait
00:52:24une grande cause du quinquennat,
00:52:26est-ce que 1000 femmes
00:52:28mortes des mains de leurs conjoints
00:52:30et plus de 1000 orphelins, c'est une réussite ?
00:52:32On en est à ce chiffre-là
00:52:34depuis l'élection de M. Macron.
00:52:36Pour moi, ce n'est pas une réussite.
00:52:38Parmi les membres
00:52:40de votre association,
00:52:42vous parliez de votre soeur,
00:52:44il y a aussi des enfants de femmes
00:52:46victimes de féminicides.
00:52:48Oui, il y a de nombreux enfants
00:52:50qui sont placés
00:52:52parfois dans la famille maternelle
00:52:54ou dans la famille paternelle
00:52:56mais encore une fois, il y a très peu
00:52:58d'évaluations.
00:53:00Nous, on milite vraiment pour que le protocole féminicide
00:53:02soit étendu à toute la France
00:53:04ce qui va permettre de remettre au centre du débat
00:53:06l'intérêt supérieur des enfants.
00:53:08Aujourd'hui, les enfants sont confiés
00:53:10comme des paquets de linge sale à la famille.
00:53:12Moi, j'ai récupéré ma nièce qui a vu sa maman
00:53:14brûler sous ses yeux, elle avait 7 ans
00:53:16et on m'a dit, vous la voulez ?
00:53:18Bonne chance !
00:53:20A quel moment on me dit, ce qu'elle a vécu
00:53:22c'est quand même une scène de guerre, il va lui falloir
00:53:24un suivi psychologique ? Jamais on m'a dit ça.
00:53:26Et si on l'avait confiée à ma maman
00:53:28avec tout l'amour qu'elle porte à sa petite-fille,
00:53:30elle n'aurait pas été en capacité de le mettre en place.
00:53:32Donc, étendre ce protocole féminicide
00:53:34qu'on nous promet depuis de longues années
00:53:36puisque c'était le dernier ministre
00:53:38de l'enfance, Adrien Taquet,
00:53:40qui nous avait annoncé l'étendue
00:53:42de ce protocole féminicide,
00:53:44aujourd'hui, sur le terrain, c'est faux, c'est pas vrai.
00:53:46Il n'est pas étendu.
00:53:48Donc, les enfants sont encore
00:53:50confiés à des gens
00:53:52qui n'ont pas forcément les ressources
00:53:54suffisantes pour s'en occuper correctement.
00:53:56On va donner l'adresse du site
00:53:58de votre association.
00:54:00Oui, c'est www.unff.fr
00:54:02www.unff.fr
00:54:04Merci pour votre témoignage.
00:54:06Merci à vous,
00:54:08Sandrine Boucher,
00:54:10présidente de l'Union nationale des familles
00:54:12de féminicides. Merci d'avoir été avec nous
00:54:14pour parler de ces drames
00:54:16à répétition et de cette longue liste
00:54:18de féminicides qui est encore
00:54:20beaucoup trop importante aujourd'hui.
00:54:22On va marquer une courte pause. On va revenir dans un instant
00:54:24pour la deuxième partie de Punchline
00:54:26Weekend, toujours en compagnie
00:54:28de nos invités. Restez avec nous sur CNews.
00:54:30On marque cette courte pause
00:54:32et on revient juste après. On parlera notamment
00:54:34de la nomination du nouveau Premier ministre
00:54:36qui se fait toujours attendre. 47 jours
00:54:38sans Premier ministre. A tout de suite sur CNews.
00:54:46Bonsoir à tous. De retour dans Punchline
00:54:48pour la suite de ce samedi soir
00:54:50en compagnie de mes invités
00:54:52et au sommaire de cette deuxième partie d'émission.
00:54:54Si c'était pour ce week-end
00:54:56après 47 jours d'attente et alors
00:54:58que des noms continuent de circuler
00:55:00la nomination du nouveau Premier ministre
00:55:02pourrait intervenir demain. Vous verrez que
00:55:04l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy
00:55:06a livré son analyse
00:55:08à nos confrères du Figaro. Il appelle
00:55:10les Républicains à collaborer avec Emmanuel Macron.
00:55:12Cette attente
00:55:14politique n'est malheureusement pas sans conséquence.
00:55:16De nombreux secteurs sont aussi dans l'attente
00:55:18de décisions ou d'engagement. On pense à la crise
00:55:20du logement, à la situation au Nouvel-Calédonie
00:55:22mais aussi au secteur de l'éducation.
00:55:24Cette semaine, Nicole Belloubet a dévoilé
00:55:26les grandes lignes d'une rentrée inédite.
00:55:28Nous serons dans un instant avec le Président du SNAL
00:55:30Club Syndicat National des lycées, collèges
00:55:32écoles et du supérieur. Et puis
00:55:34la détresse du père de Camilia
00:55:36cette petite fille percutée par un motard à Valoris
00:55:38qui faisait des roues arrières au niveau
00:55:40d'un passage piéton. Un père pour qui
00:55:42la vie a basculé en raison
00:55:44de l'inconscience d'un jeune de 19 ans.
00:55:46Il a publié un message bouleversant
00:55:48sur son compte Facebook. La France
00:55:50tue en raison de son laxisme a déclaré
00:55:52le maire de cette commune des Alpes-Maritimes
00:55:54on en débat ce soir
00:55:56dans Punchline.
00:55:58Il est quasiment 18h sur CNews
00:56:00tout de suite le rappel des titres de l'actualité
00:56:02avec Adrien Spiteri.
00:56:06Il n'y a plus d'espoir, Camilia ne reviendra
00:56:08pas parmi nous. Ce sont les mots du père
00:56:10de la fillette de 7 ans renversée par une moto
00:56:12jeudi soir à Valoris. Le chauffard
00:56:14a effectué une roue arrière à pleine vitesse
00:56:16dans un message publié sur les réseaux
00:56:18sociaux. Le papa remercie la population
00:56:20pour son soutien alors qu'une
00:56:22cagnotte a été lancée par les habitants.
00:56:24Eric Ciotti lance son
00:56:26propre parti, son nom l'Union des Droites
00:56:28pour la République, une annonce faite
00:56:30lors de sa rentrée politique. Aujourd'hui
00:56:32toujours officiellement président de LR
00:56:34Eric Ciotti estime que la marque
00:56:36Les Républicains est aujourd'hui dépassée
00:56:38et discréditée. Et puis
00:56:4015 combattants du groupe Etat Islamique
00:56:42ont été tués par l'armée américaine
00:56:44et les forces de sécurité irakiennes
00:56:46à l'occasion d'une opération de grande
00:56:48envergure menée en Irak jeudi
00:56:50dans une région désertique, sept soldats
00:56:52américains ont été blessés.
00:56:54Merci beaucoup Adrien, on vous retrouve
00:56:56dans 30 minutes pour un nouveau point
00:56:58sur l'actualité. Et si c'était pour
00:57:00ce week-end ? Il se murmure en effet
00:57:02dans les couloirs de l'Elysée que le nom
00:57:04du futur Premier ministre pourrait
00:57:06tomber ce week-end.
00:57:08Probablement demain, dimanche. Est-ce que vous y croyez
00:57:10vous, Anne de Guinée ?
00:57:12Oui, écoutez, c'est ce qu'on
00:57:14entendait beaucoup ces derniers temps. D'ailleurs
00:57:16le président avait à laisser entendre que
00:57:18vendredi, qu'il se donnait encore un peu de temps
00:57:20on pouvait comprendre. Donc pas aujourd'hui
00:57:22mais sans doute demain.
00:57:24C'est-à-dire que sur le week-end, si c'est pas aujourd'hui, c'est
00:57:26demain. Après, tous ces derniers temps
00:57:28ça a cessé de se décaler.
00:57:30Et puis évidemment
00:57:32le deuxième point des rumeurs
00:57:34qui tournaient beaucoup dans les rédactions
00:57:36c'était le nom de
00:57:38Bernard Cazeneuve.
00:57:40C'était celui qu'on entendait le plus souvent
00:57:42je pense que mes confrères
00:57:44ne me démentiront pas. Mais avec
00:57:46Emmanuel Macron, souvent, il y a une surprise
00:57:48d'une dernière minute. Donc c'est pas pour ça.
00:57:50Il y avait d'autres présidents, quand vous aviez comme ça
00:57:52une rumeur sous François Hollande
00:57:54en général, arriveuse qui était annoncée
00:57:56c'était bien, on avait le temps de se préparer, faire les portraits
00:57:58Emmanuel Macron aime beaucoup surprendre
00:58:00son monde. Et puis il y a beaucoup de contingences
00:58:02aussi. Évidemment, ce
00:58:04futur Premier ministre, il faut qu'il tienne
00:58:06une majorité forte. L'idée c'est d'aller
00:58:08du Parti Socialiste
00:58:10au OLR, de pouvoir avoir ses coalitions
00:58:12de s'assurer idéalement
00:58:14que le RN au moins soit neutre
00:58:16pour les grands textes. Donc il y a beaucoup
00:58:18de prérequis. Et donc
00:58:20c'est vraiment le mouton à cinq pattes. Pas du tout
00:58:22facile à trouver. Et tout à fait possible
00:58:24qu'au dernier moment
00:58:26Bernard Cazeneuve, c'est vraiment lui
00:58:28auquel Emmanuel Macron
00:58:30pensait, qu'il y a un des paramètres
00:58:32qui ne fonctionne pas. Donc
00:58:34attendons de voir. Mais c'est vrai qu'on a tellement
00:58:36parlé de lui qu'on ne peut pas ne pas citer son nom.
00:58:38Toujours est-il que ça fait 47 jours aujourd'hui
00:58:40que les Français sont dans la tente, des Français
00:58:42qui selon une étude d'Odoxa
00:58:44Backbone pour Le Figaro ne font
00:58:46plus confiance à Emmanuel Macron
00:58:48pour la nomination d'un
00:58:50gouvernement. Alors pourquoi
00:58:52une telle défiance ? On est allé sur le
00:58:54terrain vous poser la question. C'est un sujet
00:58:56d'Antoine Durand, Audrey Legray et
00:58:58Goderic B.
00:59:00Impatience et frustration
00:59:02voilà le ressenti des Français.
00:59:04Selon un sondage Odoxa Backbone
00:59:06pour Le Figaro, 74% des Français
00:59:08ne font pas confiance au chef de l'Etat
00:59:10pour nommer un gouvernement qui
00:59:12correspond à leurs attentes. Pour
00:59:14certains, la classe politique et Emmanuel
00:59:16Macron sont déconnectés des réalités.
00:59:18Les dirigeants et surtout
00:59:20le président deviennent un peu
00:59:22déconnectés du
00:59:24peuple. On ne sait pas réellement
00:59:26s'il écoute la France maintenant
00:59:28le peuple français. Plus de deux mois
00:59:30après les élections législatives, le
00:59:32nouveau Premier ministre n'a toujours pas été
00:59:34nommé. Une déception pour des citoyens
00:59:36qui s'étaient particulièrement mobilisés.
00:59:38Si on avait eu une réponse tout de suite,
00:59:40s'il y avait eu un gouvernement, si c'était fait plus rapidement,
00:59:42je pense que je n'aurais pas lâché.
00:59:44Beaucoup de mon entourage a arrêté de regarder
00:59:46la politique.
00:59:48On a arrêté de suivre parce que ça prend un peu trop de temps.
00:59:50Mais les avis sont partagés quant à
00:59:52l'attitude du président. La moitié des
00:59:54Français voudraient nommer un Premier ministre au
00:59:56plus tôt, tandis que les autres souhaitent
00:59:58qu'Emmanuel Macron s'assure que la prochaine
01:00:00équipe gouvernementale ne sera
01:00:02pas censurée dans les semaines qui suivent sa
01:00:04nomination. Prendre du temps, je pense que c'est
01:00:06une bonne idée, vraiment de sa part.
01:00:08On attendra de voir ce que ça donne.
01:00:10Alors que le gouvernement est démissionnaire depuis
01:00:1246 jours, la liste des noms
01:00:14évoqués pour Matignon continue
01:00:16de s'élargir et de creuser le doute
01:00:18entre les partis politiques.
01:00:20Lucas Jacubovit, j'ai l'impression
01:00:22qu'il y a une défiance des Français à la
01:00:24politique d'une manière générale.
01:00:26Tout à fait, parce qu'on disait
01:00:28qu'il y avait une défiance à l'égard d'Emmanuel Macron.
01:00:30En réalité, si on remet l'église au milieu
01:00:32du village, il y a une défiance énorme
01:00:34à l'encontre de toute la classe politique.
01:00:36Vous parliez d'un sondage Odoxa qui date
01:00:38de juillet, je crois. En tout cas,
01:00:40le Odoxa de juillet, sur la popularité
01:00:42des partis politiques, montrait clairement que 82%
01:00:44des personnes interrogées
01:00:46n'avaient pas une bonne opinion des partis
01:00:48politiques. Le parti politique
01:00:50qui a la meilleure opinion, c'est les écologistes.
01:00:52Mais c'est seulement 40%
01:00:54de bonne opinion. C'est-à-dire que 60%
01:00:56ont une mauvaise opinion des Verts.
01:00:58Après, quand on regarde plus en détail
01:01:00l'image des partis politiques,
01:01:02il y en a 10% qui trouvent les partis
01:01:04politiques honnêtes, 11% seulement
01:01:06qui les trouvent crédibles,
01:01:0853% qui les trouvent démagogues, et 80%
01:01:10qui disent que leur seul but, c'est
01:01:12d'avoir des élus. Donc, effectivement,
01:01:14il y a une perte de confiance extrêmement
01:01:16forte à l'égard des partis politiques.
01:01:18On pourrait se dire, mais après tout,
01:01:20pourquoi pas ? La politique, c'est avant tout
01:01:22une histoire d'hommes, ou de femmes d'ailleurs.
01:01:24Mais quand on regarde l'indice de confiance
01:01:26des Français à l'égard des personnalités politiques
01:01:28de gauche ou de droite,
01:01:30il y a aussi une perte de confiance qui est
01:01:32assez forte. Et donc, finalement, pour la classe
01:01:34politique et pour les gouvernants, ce qui est assez
01:01:36difficile, c'est d'avoir de la popularité
01:01:38puisqu'on se rend compte qu'effectivement
01:01:40les Français sont défiants à l'égard des appareils
01:01:42mais aussi à l'égard des personnes
01:01:44qui sont à leur tête. Ce qui signifie d'ailleurs
01:01:46que quel que soit le premier ministre qui sera nommé,
01:01:48il n'y aura très probablement pas
01:01:50d'état de grâce.
01:01:52Ce constat de Lucas,
01:01:54il est très dommageable finalement
01:01:56parce que les dernières élections législatives
01:01:58avaient tout de même été
01:02:00marquées par une très forte mobilisation
01:02:02des Français. Justement,
01:02:04un regain d'intérêt. On a l'impression
01:02:06d'une désillusion aujourd'hui, Jonathan.
01:02:08Au-delà de la désillusion,
01:02:10on voit que tout le monde a perdu.
01:02:12Les Français ont perdu la confiance
01:02:14qu'ils pouvaient, ce qui est resté, de confiance
01:02:16envers leur politique.
01:02:18Pas un parti a pu
01:02:20tirer son épingle du jeu au lendemain
01:02:22des législatives anticipées.
01:02:24Tout le monde, pour le moment, est perdant.
01:02:26L'étude que vous venez de montrer,
01:02:2874% de personnes
01:02:30qui n'ont pas confiance en la capacité
01:02:32d'Emmanuel Macron à pouvoir nommer
01:02:34un gouvernement,
01:02:36je suis navré de le reconnaître.
01:02:38Quand on prend plus de deux mois pour nommer un chef
01:02:40de gouvernement, je ne parle même pas du gouvernement encore,
01:02:42ça montre que,
01:02:44certes, il veut chercher la stabilité
01:02:46et c'est tout à son honneur,
01:02:48mais ça montre qu'il a perdu le cap.
01:02:50Il ne sait pas où il va.
01:02:52Quand on met à ce point
01:02:54de temps, c'est qu'il y a
01:02:56un problème. Autre chose aussi,
01:02:58parce qu'il n'y a pas que le nom de Bernard Cazeneuve
01:03:00qui circule, les autres noms
01:03:02qui circulent,
01:03:04qu'ils soient de tendance gauche
01:03:06ou de tendance droite,
01:03:08nous démontrent que ce n'est pas
01:03:10des perdreux de l'année non plus.
01:03:12Ça illustre, selon moi,
01:03:14une chose, c'est qu'il n'y a
01:03:16pas eu, depuis maintenant
01:03:18une bonne dizaine d'années, un véritable
01:03:20renouvellement du
01:03:22paysage politique français.
01:03:24Emmanuel Macron a
01:03:26atomisé la vie politique française
01:03:28avec son élection en 2017.
01:03:30On voit aujourd'hui qu'il dévitalise
01:03:32ce qui reste encore un peu de politique
01:03:34et on verra
01:03:36qui sortira du chapeau
01:03:38peut-être demain, dimanche, peut-être lundi.
01:03:40Allez savoir, il est le maître des horloges, il en profite.
01:03:42Mais pour le moment,
01:03:44tous les noms qui circulent
01:03:46ne sont pas des
01:03:48noms qui, même si ce sont
01:03:50des gens de grandes compétences,
01:03:52d'un bord comme de l'autre, encore une fois,
01:03:54ça démontre qu'il n'y a
01:03:56plus grand monde pour aller
01:03:58au feu avec le Président.
01:04:00Je vois que Michel Benezra a l'air d'être d'accord avec vous,
01:04:02à qui je n'ai pas souhaité la bienvenue,
01:04:04d'ailleurs, je viens de m'en rendre compte.
01:04:06Il y a eu le flash d'Adrien Spiteri,
01:04:08on a enchaîné sur autre chose.
01:04:10Michel Benezra, qui est avec nous,
01:04:12avocat en droit routier, on est ravis de vous accueillir
01:04:14sur ce plateau. Merci de m'accueillir.
01:04:16Vous aviez l'air d'accord, effectivement, avec les propos de Jonathan Cixous.
01:04:18On fait du neuf
01:04:20avec du vieux, effectivement.
01:04:22Moi, je peux me le permettre,
01:04:24mais c'est ça.
01:04:26C'est les avantages de la Ve République aussi,
01:04:28il y a des rebondissements, tout le temps,
01:04:30et puis elle revient sur ses pieds.
01:04:32Il faut avoir confiance dans nos institutions
01:04:34et je pense qu'on va
01:04:36attendre la décision
01:04:38d'Emmanuel Macron
01:04:40et on verra si, effectivement,
01:04:42le gouvernement nommé
01:04:44sera stable.
01:04:46Il y a un entretien accordé au Point,
01:04:48l'ancien ministre de l'Éducation nationale,
01:04:50Jean-Michel Blanquer, a déclaré au sujet
01:04:52d'Emmanuel Macron qu'il peut accomplir une prouesse
01:04:54et aussitôt la gâcher
01:04:56par une phrase ou une posture.
01:04:58C'est vrai qu'il a réalisé une prouesse
01:05:00en 2017, Emmanuel Macron,
01:05:02on ne peut pas lui enlever.
01:05:04Est-ce qu'il a tout gâché, selon vous, en choisissant
01:05:06de dissoudre l'Assemblée nationale ?
01:05:08Lucas Jakubowicz ?
01:05:10On ne peut pas se prononcer tant qu'on n'a
01:05:12pas de nouveau gouvernement et qu'on ne connaît pas
01:05:14son cap et son action, donc je dirais Joker.
01:05:16Joker ? Ah oui, effectivement,
01:05:18pour le coup, vous jouez la sécurité.
01:05:20Oui, je ne me mouille pas. Jonathan ?
01:05:22Je vais essayer
01:05:24d'aller un peu plus loin quand même.
01:05:26Évidemment que le président a
01:05:28gagné beaucoup de choses.
01:05:30La dissolution,
01:05:32on nous la disait de toute façon inéluctable
01:05:34et que finalement, on aurait gagné du temps
01:05:36en la faisant maintenant et pas
01:05:38dans six mois. Pourquoi pas ?
01:05:40Reste à voir quel sera
01:05:42effectivement le résultat. On ne peut pas
01:05:44vous donner une réponse
01:05:46me semble-t-il sérieuse,
01:05:48argumentée aujourd'hui, tant qu'on n'aura
01:05:50pas cette fameuse personnalité
01:05:52qui pourra nous rassembler ou nous diviser
01:05:54davantage. Et qui nous dira si cette
01:05:56dissolution a été bénéfique ou pas.
01:05:58Exactement. On a
01:06:00le droit d'en douter.
01:06:02Bien évidemment. Puisqu'il ne se passe rien
01:06:04dans un sens ou dans l'autre, il est tout à fait
01:06:06légitime, même intellectuellement, de se poser
01:06:08la question si c'est
01:06:10positif ou négatif. Anne de Guinée ?
01:06:12Non, moi je pense
01:06:14que la dissolution était
01:06:16une erreur. Le pays est si fragile
01:06:18et si fragmenté. Peut-être
01:06:20que par chance, vraiment je l'espère pour le pays,
01:06:22on va trouver un équilibre.
01:06:24Il y aura un bon Premier ministre
01:06:26et puis tous les partis,
01:06:28grosso modo du courant bloc,
01:06:30de centres avec lesquels Emmanuel Macron a envie de
01:06:32travailler, vont y aller
01:06:34et que sait-on jamais. Le scénario
01:06:36idéal où on y peut imaginer tous les
01:06:38anciens premiers ministres qui vont au gouvernement,
01:06:40la politique retrouve son
01:06:42âge d'or, les Français y croient, le pays
01:06:44est réformé. Bon, je vous fais
01:06:46vraiment le scénario qui a très peu de chances
01:06:48de se réaliser, mais on peut toujours rêver.
01:06:50Tout est toujours possible. Le pire n'est jamais sûr.
01:06:52Mais moi je pense
01:06:54plutôt que cette séquence a beaucoup abîmé
01:06:56le pays. Et puis je crois qu'il y avait une voie
01:06:58de passage, étroite bien sûr,
01:07:00pour faire passer. Tout ça
01:07:02tourne autour du budget.
01:07:04L'idée c'est que de toute façon le budget ne passerait pas,
01:07:06qu'il fallait absolument un nouveau
01:07:08parlement pour faire passer le budget.
01:07:10Moi je pense quand même qu'il n'était pas allé au bout
01:07:12des négociations avec les LR et qu'il y avait moyen de faire
01:07:14passer quelque chose. Et que c'est
01:07:16dommage, que c'est dommage.
01:07:18Alors justement, à propos des
01:07:20négociations avec les LR, une autre
01:07:22personnalité politique s'est exprimée
01:07:24au sujet de la situation
01:07:26qu'on traverse. C'est
01:07:28l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy.
01:07:30Dans un entretien,
01:07:32une interview accordée au Figaro,
01:07:34il revient sur cette dissolution
01:07:36sur la nomination d'un nouveau Premier ministre.
01:07:38Il appelle les Républicains
01:07:40à collaborer avec le président
01:07:42Emmanuel Macron. Les précisions de
01:07:44Célia Gruyère.
01:07:46Face à la gravité de la situation de la France,
01:07:48il devient urgent de nommer un
01:07:50gouvernement pour Nicolas Sarkozy.
01:07:52Il appelle les Républicains à travailler
01:07:54avec Emmanuel Macron dans une interview au Figaro.
01:07:56Maintenant la grande question est d'éviter
01:07:58que la France ne sombre dans une situation
01:08:00où il y a tant de périls. C'est pourquoi il n'y a pas
01:08:02d'autre choix que d'aider le président de la République.
01:08:04C'est l'intérêt supérieur de la nation
01:08:06qui le commande, quoi que l'on pense de son bilan
01:08:08par ailleurs. Par ailleurs, l'ex-chef
01:08:10de l'Etat ne mâche pas ses mots à l'encontre
01:08:12de la France insoumise, qui pousse pour une
01:08:14nomination de Lucie Castex comme
01:08:16Premier ministre. De surcroît, l'extrême
01:08:18gauche dans notre pays ne veut pas gouverner.
01:08:20Il s'agit bien davantage à une tentative de
01:08:22coup d'Etat de la France insoumise que d'une
01:08:24volonté d'alternance démocratique face à une
01:08:26situation parlementaire impossible à dénouer.
01:08:28C'est peu de dire que les motifs
01:08:30et les inquiétudes sont nombreux.
01:08:32Quant à la possibilité d'un Bernard Cazeneuve
01:08:34à Matignon, Nicolas Sarkozy se montre
01:08:36peu enthousiaste. Bernard Cazeneuve est
01:08:38un homme de qualité, loin des caricatures
01:08:40que l'on trouve chez d'autres responsables de gauche,
01:08:42mais qui hélas porte, sans doute de façon
01:08:44un peu injuste, la tunique d'un hollandisme
01:08:46finissant. Une gauche dont il tient
01:08:48en partie responsable du drame de Mougin,
01:08:50où un gendarme a été tué lors
01:08:52d'un refus d'obtempérer. Quand la gauche a
01:08:54été au pouvoir, elle a démantelé l'arsenal
01:08:56sécuritaire que nous avions mis en place.
01:08:58Sur une planche, le meurtrier de Mougin n'aurait
01:09:00vraisemblablement pas été en liberté.
01:09:02Donc quand on dit que rien n'a été fait depuis 50 ans,
01:09:04c'est un mensonge, car la droite et la gauche
01:09:06en matière de sécurité, ce n'est pas la même chose.
01:09:08Nicolas Sarkozy insiste.
01:09:10Pour gérer la crise, la gauche n'est pas
01:09:12la solution. Les républicains doivent
01:09:14accepter de travailler avec la Macronie.
01:09:16Nicolas Sarkozy,
01:09:18qui, nous dit-on, serait
01:09:20au cœur des tractations
01:09:22politiques depuis le début de l'été.
01:09:24D'abord, quel est le poids
01:09:26aujourd'hui de l'ancien président de la République
01:09:28au sein des LR ?
01:09:30C'est aussi la question
01:09:32qu'on peut se poser. Tout à l'heure, Eric Ciotti
01:09:34a fait sa rentrée politique. Vous l'avez
01:09:36suivi, d'ailleurs. Vous avez suivi sa prise de parole
01:09:38sur CNews. Il a déclaré, je cite,
01:09:40« la marque des républicains
01:09:42est dépassée ». Est-ce que ce n'est pas une
01:09:44manière de répondre indirectement
01:09:46à Nicolas Sarkozy ?
01:09:48Jonathan Cixous.
01:09:50Il y a plusieurs questions, me semble-t-il, dans votre question.
01:09:52Le discours
01:09:54d'Eric Ciotti, tout à l'heure, je l'ai
01:09:56davantage senti à l'adresse
01:09:58de Laurent Wauquiez.
01:10:00De même qu'il m'a semblé que les propos
01:10:02de Nicolas Sarkozy s'adressaient
01:10:04déjà, dans le Figaro, à Laurent Wauquiez.
01:10:06Laurent Wauquiez, qui a
01:10:08proposé un pacte législatif
01:10:10pour aider le président
01:10:12à survivre
01:10:14politiquement à ce flottement.
01:10:16On peut pas oublier que les républicains, c'est aussi Nicolas Sarkozy.
01:10:18Alors, c'est là où
01:10:20c'est un peu compliqué. Compliqué
01:10:22dans le sens où Nicolas Sarkozy
01:10:24conserve une autorité naturelle,
01:10:26me semble-t-il, sur beaucoup
01:10:28de gens au sein des républicains.
01:10:30Mais depuis
01:10:32ses rapprochements
01:10:34réitérés auprès d'Emmanuel Macron
01:10:36au détriment de sa famille politique initiale,
01:10:38je pense notamment
01:10:40à la précédente campagne présidentielle,
01:10:42beaucoup de sympathisants
01:10:44LR se sont
01:10:46démarqués de Nicolas Sarkozy.
01:10:48Et donc, aujourd'hui,
01:10:50il a peut-être l'oreille du président de la République,
01:10:52mais je ne sais pas s'il a le cœur
01:10:54de tous les sympathisants
01:10:56LR. Arrive
01:10:58aujourd'hui le discours d'Éric Ciotti,
01:11:00qui met un peu
01:11:02Laurent Wauquiez au pied du mur, parce que c'est vrai
01:11:04que le discours d'Éric Ciotti,
01:11:06d'appeler à cette union des droites,
01:11:08alors même que la tendance
01:11:10Wauquiez, sur beaucoup de points,
01:11:12est très proche de la tendance Ciotti,
01:11:14ça n'arrange
01:11:16rien à l'affaire. Après,
01:11:18il y a aussi le fait que
01:11:20si vous voulez,
01:11:22Nicolas Sarkozy
01:11:24a raison politiquement,
01:11:26il fait même figure de sage politique
01:11:28quand il dit qu'il y a un intérêt supérieur de la nation,
01:11:30en gros vous arrêtez vos chamailleries
01:11:32et vos bassesses, et là
01:11:34on se met tous ensemble et on essaie de sauver le pays.
01:11:36Sauf qu'aujourd'hui on se retrouve avec trois courants de pensée.
01:11:38Mais non, c'est pas que ça.
01:11:40On a trois courants de pensée.
01:11:42On a ceux qui veulent l'union des droites,
01:11:44on a ceux qui veulent l'union des droites,
01:11:46on a ceux qui veulent
01:11:48que la droite se rapproche
01:11:50d'Emmanuel Macron,
01:11:52finalement c'est Nicolas Sarkozy,
01:11:54et puis on a Laurent Wauquiez qui veut faire cavalier seul.
01:11:56Rajoutez effectivement ceux,
01:11:58au pluriel, qui pensent à 2027,
01:12:00en plus de tout ce que vous venez de dire.
01:12:02Et quand vous pensez à 2027, vous n'avez pas trop
01:12:04envie d'aller faire
01:12:06le cheveu léger pour Emmanuel Macron, qui lui,
01:12:08de toute façon, ne se représentera pas
01:12:10aux prochaines présidentielles. Et si vous vous
01:12:12accoquinez avec lui aujourd'hui,
01:12:14allez savoir ce que l'avenir vous réserve
01:12:16d'ici 2027. Si vous n'avez pas
01:12:18de projet pour 2027, et,
01:12:20comme par hasard, tous les noms qui circulent actuellement
01:12:22pour Matignon sont des gens qui n'ont aucune
01:12:24visée présidentielle,
01:12:26là vous pouvez vous engager au nom
01:12:28de l'intérêt supérieur de la nation, effectivement.
01:12:30Mais si vous pensez que vous avez quelque chose
01:12:32à faire, comme pourrait penser
01:12:34peut-être Laurent Wauquiez d'ici
01:12:362027, vous n'avez absolument pas
01:12:38intérêt à vous lancer auprès du
01:12:40président de la République si directement.
01:12:42Alors moi, ce que j'ai trouvé très intéressant
01:12:44dans l'interview de Nicolas Sarkozy,
01:12:46c'est sa constante.
01:12:48C'est-à-dire que depuis 2022, il dit la même chose,
01:12:50il prône un pacte de gouvernement
01:12:52entre LR et la Macronie.
01:12:54En 2022, c'était tout à fait possible.
01:12:56Il y avait 246 députés
01:12:58macronistes, il y avait une soixantaine de députés
01:13:00LR, il y avait une discipline assez
01:13:02forte dans les deux groupes, et il y aurait une majorité absolue.
01:13:04Aujourd'hui, si on regarde les chiffres,
01:13:06en fait, cette alliance, ce pacte
01:13:08de gouvernement entre guillemets LR
01:13:10et Macronie n'aurait aucune chance
01:13:12d'exister, puisqu'il y a 168 députés macronistes,
01:13:1446 LR, ce qui fait
01:13:16un total de 214.
01:13:18Donc ça pose aussi la question de quelle est l'image
01:13:20de Nicolas Sarkozy dans son camp.
01:13:22C'est peut-être, comme vous dites,
01:13:24un sage, une voix de la sagesse, mais c'est
01:13:26pas quelqu'un qui a les mains dans le cambouis
01:13:28et qui va pouvoir
01:13:30dénouer la situation. Il est dans une position
01:13:32de surplomb, d'ancien président,
01:13:34mais voilà, il n'est pas au manœuvre.
01:13:36J'ai trouvé en revanche quelque chose
01:13:38d'extrêmement intéressant
01:13:40dans son interview, c'est lorsqu'il dit que
01:13:42jamais la droite n'a été aussi forte
01:13:44dans le pays. Ce qui est possible,
01:13:46mais ce qu'il faut aussi dire, et c'est en filgramme,
01:13:48c'est qu'en réalité, et ça il faut vraiment le dire aux auditeurs,
01:13:50rarement la gauche n'a été
01:13:52aussi faible dans le pays. C'est-à-dire que
01:13:54aujourd'hui, le NFP prétend gouverner
01:13:56avec 182 députés.
01:13:58Si on veut un peu avoir
01:14:00des chiffres en tête, c'est
01:14:02grosso modo le chiffre qu'avait la gauche
01:14:04unie en 2002, quand
01:14:06Daniel Jospin n'était même pas arrivé au deuxième
01:14:08tour. Et la dernière fois que
01:14:10la gauche a été en capacité de gouverner
01:14:12dans une cohabitation, c'était en
01:14:141997, je crois,
01:14:16et il y avait 360 députés.
01:14:18Donc ça, c'est un fait important aussi
01:14:20qu'il souligne. Ce que je remarque
01:14:22aussi d'ailleurs, et ça c'est très rare,
01:14:24c'est qu'il a vraiment dit du bien
01:14:26de tout le personnel politique
01:14:28de droite de son camp. Il a dit du bien
01:14:30de Xavier Bertrand, il a dit du bien
01:14:32de Valéry Pécresse, qu'il n'avait pas fait depuis longtemps.
01:14:34Vous pouvez me deviner ?
01:14:36Moi je pense qu'il y a, pour la droite,
01:14:38il y a un principe de responsabilité.
01:14:40On ne peut pas à la fois dire
01:14:42si jamais un gouvernement applique le programme
01:14:44du Nouveau Front Populaire, nous le censurerons,
01:14:46et par contre, hors de question qu'on aille
01:14:48se mouiller les mains à aller gouverner
01:14:50aujourd'hui. Donc je comprends la ligne
01:14:52de Nicolas Sarkozy. Après,
01:14:54évidemment, on parlait de Laurent Wauquiez,
01:14:56bon, c'est pas un mystère qui joue 2027,
01:14:58lui il n'a aucun intérêt à aller personnellement
01:15:00se griller aujourd'hui. Mais bon, il n'y a pas que lui
01:15:02chez les LR. Vous savez,
01:15:04la situation, en fait, elle ressemble pas mal à ce qui se passait
01:15:06en 58, quand De Gaulle
01:15:08était président
01:15:10du Conseil, et vous aviez, pareil,
01:15:12une assemblée complètement éclatée,
01:15:14et en fait il a pris, il y avait 5 grands groupes à l'époque,
01:15:16et il a pris, au lieu de faire
01:15:18un gouvernement technique, il a pris
01:15:20un représentant de chaque grande famille politique
01:15:22sauf le PCF, d'ailleurs ce qui ressemble à
01:15:24vraiment la situation d'aujourd'hui, du coup à l'époque il y avait
01:15:26le MRP, le SFIO,
01:15:28mais il a pris donc un représentant de chaque
01:15:30grande famille, sauf le PCF,
01:15:32et vous aviez donc ce gouvernement un peu étonnant,
01:15:34avec des hommes politiques très forts,
01:15:36tout en haut,
01:15:38tout en haut du gouvernement, et puis
01:15:40en dessous des ministres techniques, et moi je pense que
01:15:42c'est cet esprit qu'il faut retrouver,
01:15:44d'avoir des représentants
01:15:46des différentes familles politiques qui veulent gouverner
01:15:48ensemble, avec chacun évidemment un gros
01:15:50ministère, mais par contre, pour revenir
01:15:52à notre sujet du début sur le
01:15:54désamour des Français pour la politique,
01:15:56moi je crains qu'un gouvernement technique,
01:15:58si excellent soit-il, leur ferme
01:16:00définitivement le cercueil de la politique.
01:16:02C'est ça d'ailleurs,
01:16:04si je peux me permettre très brièvement pour répondre à Anne,
01:16:06oui, en un mot, c'est ça
01:16:08qui est rigolo, c'est qu'on parle de désamour des Français
01:16:10pour la politique, mais ils n'ont jamais été aussi nombreux
01:16:12à avoir voté aux dernières législatives.
01:16:14Oui, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, effectivement, sauf que
01:16:16ils ont été très nombreux, effectivement,
01:16:18il y a eu un regain d'intérêt
01:16:20clairement pour la politique, on a un peu
01:16:22l'impression qu'aujourd'hui c'est un peu
01:16:24la désillusion pour les Français,
01:16:26surtout que cette attente politique,
01:16:28elle n'est malheureusement pas sans conséquences.
01:16:30De nombreux secteurs sont aussi dans l'attente
01:16:32de décisions ou d'engagement.
01:16:34On pense à la crise du logement, bien sûr,
01:16:36on pense à la situation en Nouvelle-Calédonie,
01:16:38mais aussi au secteur de
01:16:40l'éducation, alors que la rentrée des classes
01:16:42se précise,
01:16:44c'est dans quelques heures maintenant.
01:16:46Bonjour Jean-Rémi Girard, vous êtes président
01:16:48du SNALC, le syndicat national
01:16:50des lycées collège-école et du supérieur.
01:16:52Merci d'être avec nous en direct
01:16:54ce soir sur CNews.
01:16:56Vous êtes vous-même enseignant,
01:16:58ça veut dire que vous avez fait, j'imagine,
01:17:00votre pré-rentrée hier ?
01:17:02Oui, tout à fait, j'ai fait
01:17:04ma pré-rentrée dans mon lycée, comme tous
01:17:06les professeurs, les personnels de l'éducation
01:17:08nationale. Dans quel état d'esprit
01:17:10êtes-vous, Jean-Rémi Girard, à la veille
01:17:12de cette rentrée que l'on peut dire
01:17:14inédite ?
01:17:16Alors, je crois que je suis à peu près
01:17:18comme l'essentiel des collègues,
01:17:20c'est-à-dire qu'on est concentré
01:17:22sur le concret. Le concret, c'est
01:17:24avoir des enseignants
01:17:26devant les élèves,
01:17:28parce qu'on sait qu'on a quand même
01:17:30une crise de recrutement sans précédent depuis
01:17:32plusieurs années.
01:17:34C'est effectivement organisé cette
01:17:36année scolaire, donc c'est des choses finalement
01:17:38très techniques, très pratico-pratiques.
01:17:40La plupart des collègues sont
01:17:42très très loin de
01:17:44s'intéresser réellement à
01:17:46qui va être ministre, quand quelqu'un
01:17:48va être ministre. J'ai presque envie de dire
01:17:50que le fait de ne pas avoir de ministre de plein
01:17:52exercice,
01:17:54c'est presque une respiration
01:17:56quelque part. Pourquoi est-ce que
01:17:58vous dites ça, Jean-Rémi Girard ?
01:18:00C'est-à-dire qu'on a quand même
01:18:02connu un défilé de ministres
01:18:04depuis Jean-Michel Blanquer.
01:18:06On a eu des ministres
01:18:08qui ne sont pas restés très longtemps, qui ont chacun
01:18:10voulu faire leur truc, leur réforme,
01:18:12leur choc,
01:18:14leur ceci, leur cela, et
01:18:16on voit bien que ça n'a pas amélioré du tout
01:18:18la situation dans l'éducation nationale.
01:18:20Donc, partant de là, il y a
01:18:22un désamour de la politique
01:18:24qui est menée, de toute façon, dans l'éducation
01:18:26nationale au niveau des collègues.
01:18:28J'allais presque dire quelle que soit leur
01:18:30orientation politique, parce que
01:18:32on se rend bien compte que sur le terrain,
01:18:34les conditions de travail sont
01:18:36dégradées, que
01:18:38l'attractivité du métier est absente,
01:18:40que tous les chiffres du ministère lui-même
01:18:42le montrent, en fait.
01:18:44Et partant de là, c'est vrai
01:18:46qu'on se dit que s'il n'y a pas de ministre
01:18:48qui exerce, on ne va peut-être pas nous faire une réforme
01:18:50stupide de plus.
01:18:52Cette semaine, Nicole Belloubet
01:18:54a présenté les grandes lignes de cette
01:18:56rentrée. Ce qui est assez particulier,
01:18:58c'est qu'elle a présenté des
01:19:00mesures qui vont surtout
01:19:02dépendre de son successeur.
01:19:04Oui, c'était
01:19:06assez lunaire, cette conférence
01:19:08de presse de rentrée d'une ministre démissionnaire
01:19:10depuis plus de 40 jours.
01:19:12Je ne sais pas. Moi, si un jour je démissionne de quelque
01:19:14chose, 40 jours après, je ne vais
01:19:16pas dire, regardez ce qu'on va faire en janvier,
01:19:18regardez ce qu'on fera l'an prochain.
01:19:20Effectivement, c'était très étrange.
01:19:22Elle était là pour nous dire que beaucoup de choses
01:19:24étaient gelées et
01:19:26qu'on verrait bien après si elles se dégèleraient
01:19:28ou pas.
01:19:30Elle avait quand même
01:19:32des projets, des plans politiques
01:19:34sur le téléphone portable, sur le brevet
01:19:36qui semblait
01:19:38un petit peu optimiste au vu de sa situation.
01:19:40Mais c'est vrai que ça n'a pas
01:19:42une fois encore tellement intéressé
01:19:44les collègues. Si les collègues veulent
01:19:46absolument savoir ce qu'il y a dans la tête de Nicole Belloubet,
01:19:48la circulaire de rentrée est là pour ça.
01:19:50Vous dites que ça n'a pas intéressé
01:19:52les collègues. Toujours est-il qu'il y a déjà
01:19:54une journée de grève qui est
01:19:56prévue le 10 septembre, c'est ça ?
01:19:58Nous, on n'appelle pas
01:20:00au SNALC à la grève pour le
01:20:02moment, en tous les cas, puisque
01:20:04de notre syndicat, nous, on
01:20:06attend déjà que la situation politique se
01:20:08décante. Et le jour
01:20:10où on aura un interlocuteur, on verra bien
01:20:12quel interlocuteur on a, à quelle politique
01:20:14il compte mener. Donc
01:20:16nous, on n'est pas trop dans l'idée
01:20:18de la grève préventive, j'allais dire.
01:20:20Ce n'est pas trop le genre de la maison, en tous les cas.
01:20:22Surtout qu'il est fort probable que le
01:20:2410 septembre, on n'ait toujours pas de ministre.
01:20:26Si on a un premier ministre, on n'aura peut-être pas encore de
01:20:28nouveaux ministres de l'éducation.
01:20:30Oui, tout est possible de ce point de vue-là
01:20:32puisque le calendrier
01:20:34politique est de toute façon
01:20:36très indépendant de ce que nous, on vit à l'école.
01:20:38Donc, écoutez, on va attendre.
01:20:40Et puis en attendant, effectivement, on va accueillir
01:20:42nos élèves, on va leur faire cours. Et puis
01:20:44on va constater qu'il n'y a peut-être pas
01:20:46tous les professeurs nécessaires
01:20:48devant les classes, comme c'était le cas
01:20:50l'an dernier, comme c'était le cas il y a deux ans.
01:20:52Et on parlera avec les députés
01:20:54puisque les organisations représentatives
01:20:56vont être reçues dans
01:20:5815 jours à l'Assemblée nationale
01:21:00par la Commission éducation. Et
01:21:02on leur fera un bilan de la rentrée. Et puis
01:21:04eux, au moins, c'est des interlocuteurs qui ont été élus.
01:21:06Donc, pour le coup, on pourra leur dire
01:21:08comment se passe cette rentrée.
01:21:10Et finalement, rien ne change ?
01:21:12Et finalement, rien ne change pour le moment.
01:21:14Il y a
01:21:16un gros point sur les groupes en 6e, 5e
01:21:18puisque c'est une mesure qui avait été très fortement
01:21:20portée par Gabriel Attal.
01:21:22Puis,
01:21:24Nicole Belloubel avait présenté
01:21:26différemment, à tel point qu'on
01:21:28ne comprenait pas très bien ce que l'un et l'autre disaient
01:21:30parce que ce n'était plus la même chose.
01:21:32Nous, ce qu'on voit, c'est que dans les collèges, à cette rentrée,
01:21:34il y a autant de mise en œuvre de la réforme
01:21:36que de collèges. Donc, il y a des collèges où il ne se passe rien.
01:21:38Il y a des collèges où c'est très, très contraint.
01:21:40Bref, une fois
01:21:42encore, tant qu'il n'y a pas de politique
01:21:44et tant qu'il n'y a pas une impulsion
01:21:46politique, les établissements feront au mieux
01:21:48avec les moyens du bord comme, malheureusement,
01:21:50on l'a toujours fait.
01:21:51Merci beaucoup, Jean-Rémi Virard, d'avoir été
01:21:53avec nous, président du SNALC,
01:21:55le syndicat national des lycées, collèges,
01:21:57écoles et du supérieur.
01:21:59On marque une courte pause et on revient
01:22:01dans un instant pour la dernière partie de Punchline
01:22:03Week-end. A tout de suite sur CNews.
01:22:10De retour sur CNews pour la dernière partie
01:22:12de Punchline Week-end. On va revenir
01:22:14dans un instant sur ce drame à
01:22:16Valoris et sur cette petite fille percutée
01:22:18par un motard qui faisait
01:22:20des roues arrière au niveau d'un passage
01:22:22piéton. Un père pour
01:22:24qui la vie a basculé en raison
01:22:26de l'inconscience d'un jeune
01:22:28homme de 19 ans. Père qui s'est exprimé
01:22:30sur son compte Facebook. On va revenir
01:22:32évidemment sur ce drame dans un instant
01:22:34en compagnie de mes invités. Mais juste avant,
01:22:36il est quasiment 18h30, il est l'heure
01:22:38de retrouver Adrien Spiteri pour un nouveau rappel
01:22:40de l'actualité. Adrien.
01:22:44Il n'y a plus d'espoir. Camélia ne
01:22:46reviendra pas. Ce sont les mots du père
01:22:48de la fillette de 7 ans renversée par une
01:22:50moto jeudi soir à Valoris. Vous venez
01:22:52d'en parler, Mickaël. Le chauffard effectuait
01:22:54une roue arrière à pleine vitesse dans
01:22:56un message publié sur les réseaux sociaux.
01:22:58Le papa remercie la population
01:23:00pour son soutien alors qu'une cagnotte
01:23:02a été lancée par les habitants.
01:23:04Cinq personnes ont été blessées en Allemagne
01:23:06dans une attaque au couteau alors que
01:23:08le pays est encore sous le choc de l'attentat
01:23:10de Solingen. Elle a eu lieu à
01:23:12Siegen dans le nord-ouest du pays.
01:23:14La suspecte est une femme de 32 ans.
01:23:16Elle a été arrêtée. Les causes de l'attaque
01:23:18sont pour le moment inconnues.
01:23:20Et puis la campagne anti-polio a débuté
01:23:22dans le centre de la bande de Gaza.
01:23:24Le but, vacciner au maximum les enfants.
01:23:26Plus d'un million de vaccins ont été
01:23:28envoyés au total. L'ONU annonce
01:23:30l'entrée en vigueur d'une pause humanitaire.
01:23:32Elle a été acceptée par l'armée israélienne.
01:23:58Les médecins nous ont dit qu'il n'y a plus d'espoir.
01:24:00Le sang n'arrive plus au cerveau.
01:24:02Depuis un bon moment, la vie n'est pas juste.
01:24:04Rien d'autre à dire.
01:24:06La vie n'est pas juste, Michel Benezra.
01:24:08Ce sentiment d'injustice profond
01:24:10aujourd'hui, il est partagé
01:24:12par tous.
01:24:14C'est certain, surtout du côté des victimes.
01:24:16Forcément.
01:24:18On a des centaines de dossiers de victimes
01:24:20qui finalement ne comprennent pas
01:24:22cette injustice à chaque fois.
01:24:24Parce que finalement, on va leur enlever
01:24:26un bout de leur vie, on va briser leur vie
01:24:28et derrière, on va avoir
01:24:30ce sentiment d'abandon. Déjà, ne serait-ce
01:24:32que les victimes, elles se retrouvent seules
01:24:34à leur domicile
01:24:36et elles doivent tourner la page
01:24:38toutes seules. Les victimes ne sont pas
01:24:40accompagnées. C'est un vrai problème
01:24:42dans la législation, dans la procédure.
01:24:44C'est très important l'accompagnement
01:24:46des victimes. De nombreuses associations
01:24:48militent pour cet accompagnement
01:24:50et je pense que c'est essentiel parce que
01:24:52les victimes sont désemparées. On a un père
01:24:54qui se confie à Facebook
01:24:56en réalité.
01:24:58C'est un drame. C'est un drame humain.
01:25:00C'est une façon aussi pour lui
01:25:02de remercier toutes les personnes
01:25:04qui l'ont soutenu, tous ses habitants aussi
01:25:06de Valoris qui depuis
01:25:08hier témoignent
01:25:10de leur peine, de leur émotion, mais
01:25:12témoignent aussi de leur colère. Parce que ce qu'on entend
01:25:14depuis hier, c'est des habitants
01:25:16qui ne cessent de répéter
01:25:18qu'ils, d'une certaine
01:25:20façon, ils avaient prévenu. Ils avaient
01:25:22dit qu'à cet endroit-là, il y avait régulièrement
01:25:24des personnes qui avaient un
01:25:26comportement routier inadapté.
01:25:28Des jeunes qui
01:25:30utilisaient cette route pour
01:25:32tout simplement
01:25:34faire n'importe quoi, pour faire des roues arrières
01:25:36pour que des accidents
01:25:38il y en avait eu aussi déjà dans le passé.
01:25:40Ça veut dire que ce drame, d'une certaine façon
01:25:42il aurait pu être évité, Michel Benedrat.
01:25:44On parle d'axe accidentogène.
01:25:46C'est-à-dire qu'on sait, les autorités
01:25:48savent que cet axe est accidentogène.
01:25:50Qu'est-ce qu'on peut faire ? Peut-être mettre des dos d'âne.
01:25:52Peut-être mettre des feux. Mais est-ce que
01:25:54ces feux et ces dos d'âne vont être respectés finalement
01:25:56avec des comportements comme celui-là ?
01:25:58C'est ça. Vous croyez
01:26:00vraiment qu'un jeune garçon
01:26:02qui fait des roues arrières
01:26:04qui utilise
01:26:06sa moto comme une arme,
01:26:08il sait très bien qu'on n'a pas
01:26:10le droit de faire ça.
01:26:12C'est de la défiance.
01:26:14On n'est même plus dans de la prévention.
01:26:16Je le disais sur une autre chaîne,
01:26:18il faut de l'éducation aujourd'hui. Il ne faut plus de la prévention.
01:26:20On avait, à l'époque,
01:26:22quand on était jeune, l'éducation civique.
01:26:24Ne serait-ce que ça. On n'a plus cette matière.
01:26:26J'ai des enfants et mes enfants
01:26:28ne traitent pas l'éducation civique.
01:26:30Et ça, c'est vraiment dommage. Parce qu'il faut
01:26:32éduquer la population pour avoir des comportements
01:26:34humains. On ne pense pas qu'à soi.
01:26:36Il faut penser à autrui et à la
01:26:38dangerosité de ce que l'on est quand on
01:26:40prend un véhicule. Et ça, c'est très important.
01:26:42Lucas Jakubowicz.
01:26:44Moi, ce que je retiens, effectivement, c'est ce qui a été dit
01:26:46au début. C'est le fait que Facebook
01:26:48et les réseaux sociaux, aujourd'hui, soient des moyens d'alerter
01:26:50l'opinion publique et la presse.
01:26:52Si, par exemple, le père de la victime n'avait
01:26:54pas exprimé sa peine publiquement,
01:26:56est-ce qu'on aurait mis en avant
01:26:58cet accent anxiogène aujourd'hui sur un plateau
01:27:00de télévision nationale ou pas ?
01:27:02Effectivement, aujourd'hui, c'est comme si les réseaux
01:27:04sociaux servent de soupape
01:27:06d'appel, de
01:27:08médium pour permettre, effectivement,
01:27:10d'attirer l'opinion publique.
01:27:12Jonathan Cixous.
01:27:14Après, sur tout ce qui est juridique,
01:27:16tout ce qui est circulation, je n'ai pas de
01:27:18compétences particulières, mais en tant que journaliste
01:27:20politique, j'emmarque, effectivement,
01:27:22que, de plus en plus, les réseaux sociaux nous permettent
01:27:24de faire remonter des faits de société.
01:27:26Jonathan Cixous, Michel Benedrat nous parlait
01:27:28d'éducation. Il y a aussi
01:27:30la question de la fermeté,
01:27:32aussi, sur ce type
01:27:34de comportement.
01:27:36Le maire de Valorise disait
01:27:38« La France tue en raison de son
01:27:40marxisme ».
01:27:42Le maire a ajouté que c'était un
01:27:44problème de délinquance et non plus
01:27:46tant, à ce niveau-là, un
01:27:48problème de route. Ce qui me
01:27:50marque, c'est le
01:27:52profil du
01:27:54chauffard, il y a 19 ans,
01:27:56qui a son permis moto,
01:27:58qui est inconnu des services
01:28:00de police et qui était
01:28:02négatif aux tests
01:28:04alcooliques, à l'alcool
01:28:06et à la drogue. Donc,
01:28:08il était pleinement
01:28:10maître de ses moyens.
01:28:12Et qu'il ait un tel comportement,
01:28:14irresponsable, vous parliez de défiance,
01:28:16et je
01:28:18trouve révélateur
01:28:20de quelque chose d'encore
01:28:22plus inquiétant, finalement, que s'il n'avait
01:28:24pas la pleine maîtrise
01:28:26et la pleine conscience de ses moyens. Parce que ça veut dire
01:28:28que, finalement,
01:28:30je dis un gros mot volontairement,
01:28:32ça prouve qu'il s'en fout
01:28:34des enfants qui peuvent traverser la rue,
01:28:36des autres, de ses
01:28:38contemporains. Et c'est un comportement,
01:28:40là on a affaire à un comportement
01:28:42criminogène,
01:28:44dirais-je, mais
01:28:46ce comportement où, finalement,
01:28:48autrui n'existe pas, vous le voyez au quotidien,
01:28:50dans des affaires évidemment, et au combien
01:28:52moins grave, mais regardez les gens
01:28:54qui ne se regardent plus, qui se bousculent,
01:28:56qui ont le nez sur leur téléphone en marchant
01:28:58dans la rue, en prenant le métro ou autre,
01:29:00autrui n'existe plus, c'est chacun
01:29:02pour soi. Et ce type de comportement
01:29:04en est une sanglante
01:29:06illustration, malheureusement.
01:29:08Alors, ce sont des comportements, effectivement, totalement
01:29:10irresponsables.
01:29:12Je vous propose d'écouter ce que disait sur notre
01:29:14antenne Laurent Alcaraz, il est
01:29:16délégué départemental du
01:29:18syndicat de police Allianz.
01:29:20C'est un axe très fréquenté,
01:29:22en général,
01:29:24très embouteillé,
01:29:26mais dès qu'il y a la possibilité,
01:29:28et notamment pour les deux-roues,
01:29:30effectivement, là on a carrément
01:29:32des excès de vitesse, des roues arrières,
01:29:34des conduites sur le trottoir aussi,
01:29:36et bon nombre d'accidents,
01:29:38quand on regarde vos images, vous vous rendez compte que l'avenue est
01:29:40plutôt étroite, on a des accidents
01:29:42deux-roues véhicules, quand une personne sort de sa
01:29:44voiture sans faire attention à sa
01:29:46portière, le deux-roues est percuté,
01:29:48ou l'inverse, avec des accidents
01:29:50de scooters
01:29:52sur les trottoirs en percutant des piétons.
01:29:54Voilà, ça veut dire,
01:29:56et c'est ça qui est terrible
01:29:58aussi, Anne de Guinée, ça veut dire
01:30:00que le problème
01:30:02était connu en fait.
01:30:04Oui, et c'est pour ça, sans polémiquer,
01:30:06parce que je ne connais pas la commune,
01:30:08quand on voit la réaction du maire qui nous dit
01:30:10la France tue par son laxisme,
01:30:12on en a largement parlé, il y a un sujet
01:30:14pénal dont on peut discuter,
01:30:16mais peut-être si tous les habitants avaient
01:30:18alerté sur cette artère en particulier,
01:30:20il y avait un sujet en effet aussi
01:30:22plus local,
01:30:24de ronds-points,
01:30:26peut-être avant de jeter l'opprobre
01:30:28sur toute la France.
01:30:30C'est le maire qui est responsable d'ailleurs,
01:30:32c'est à lui d'organiser la sécurité.
01:30:34Et puis on sort du dernier fait divers,
01:30:36donc il a repris les mêmes mots.
01:30:38Est-ce qu'on ne peut pas se dire aussi
01:30:40que lorsqu'on a ce type de comportement,
01:30:42c'est-à-dire qu'on se met à la place
01:30:44de ce garçon
01:30:46qui a ce type de comportement totalement irresponsable,
01:30:48ce n'est pas parce qu'il y a
01:30:50des feux supplémentaires,
01:30:52parce qu'il y a des ronds-points,
01:30:54ou parce qu'il y a des
01:30:56dos d'âne, que le
01:30:58comportement va changer.
01:31:00Mais là, si vous voulez,
01:31:02on touche au cœur
01:31:04de l'humanité.
01:31:06Le bien et le mal, les gens violents
01:31:08qui ne font pas attention aux autres.
01:31:10Vous remontez
01:31:12à tous les textes depuis la Bible,
01:31:14il y a toujours eu des gens qui ont fait du mal,
01:31:16qui ne pensent qu'à eux, qui pour s'amuser
01:31:18vont détruire les autres.
01:31:20Mais le rôle d'une société, c'est justement de les arrêter.
01:31:22Exactement.
01:31:24On ne peut pas vouloir
01:31:26espérer que sur Terre, il n'y ait plus personne
01:31:28qui fasse ça, ça n'existe pas.
01:31:30De tout temps, depuis qu'il y a des hommes
01:31:32sur Terre...
01:31:34Ce n'est pas une excuse.
01:31:36Peut-être se désoler sur le fait que quelqu'un
01:31:38ait commis ça, évidemment c'est inacceptable.
01:31:40C'est au niveau local où je pense
01:31:42qu'il y a des mesures à prendre.
01:31:44Sans doute que si on connaissait
01:31:46cette artère,
01:31:48je ne pense pas qu'il y ait des gens
01:31:50violents qui ne font pas attention aux autres,
01:31:52c'est abominable, il faut les dénoncer, il faut lutter contre.
01:31:54Mais c'est un flux
01:31:56permanent depuis le début de l'humanité.
01:31:58Par contre, c'est à nous de renforcer les politiques.
01:32:00Et c'est peut-être sur la déféance des politiques.
01:32:02Et localement, vous êtes un plus grand spécialiste que moi,
01:32:04il y avait sans doute des choses à faire.
01:32:06Ce qui se dit, c'est effectivement
01:32:08alourdir les sanctions.
01:32:10Mais aujourd'hui, est-ce que l'État français en a les moyens ?
01:32:12Je m'explique.
01:32:14On a constamment alourdi
01:32:16les sanctions. Par exemple,
01:32:18le refus de tempérer, à l'origine,
01:32:20c'était la personne encourée 3 mois
01:32:22de prison.
01:32:24On a alourdi
01:32:26les sanctions, on est passé
01:32:28à 2 ans, voire 5 ans.
01:32:30Est-ce que ça a changé les choses ? Non.
01:32:32Pourquoi ? Il y a une raison très simple, c'est que les tribunaux
01:32:34ne suivent pas.
01:32:36J'ai entendu sur une chaîne
01:32:38concurrente mon ancien confrère Spiner,
01:32:40qui est aujourd'hui sénateur, qui disait
01:32:42qu'il faut criminaliser les infractions routières.
01:32:44Mais ça n'a pas de sens. Parce que là,
01:32:46on parle de l'homicide involontaire, par exemple.
01:32:48La personne encourage jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
01:32:50Si on criminalise, on va passer à 20 ans
01:32:52de réclusion. Mais est-ce que les juges vont
01:32:54suivre ? Est-ce que les juges vont aller jusqu'aux peines
01:32:56maximales ? Je ne le pense pas. Déjà, en matière
01:32:58d'homicide involontaire, on a des peines
01:33:00ridicules. On peut avoir
01:33:023 ans d'emprisonnement, 2 ans d'emprisonnement,
01:33:04dont un avec sursis. Vous voyez ?
01:33:06Ça n'a pas de sens. Donc c'est parce qu'on va alourdir les sanctions
01:33:08que ça va fonctionner, si derrière,
01:33:10les magistrats ne suivent pas.
01:33:12Et pourquoi les magistrats ne suivent pas ? Le raisonnement
01:33:14est simple, les prisons sont pleines.
01:33:16Alors, toujours est-il que pour les habitants
01:33:18de ce quartier, ce drame était inévitable.
01:33:20C'est ce que va nous montrer le sujet, que l'on va regarder
01:33:22à présent. Depuis hier, les langues se délient.
01:33:24Les personnes nous expliquent que depuis
01:33:26plusieurs années, ils se plaignaient
01:33:28de la conduite dangereuse des automobilistes
01:33:30et des motards sur cette route.
01:33:32Ils exigeaient que des mesures soient prises.
01:33:34Écoutez, regardez ce reportage
01:33:36de Franck Triviaux, Sharon Camara
01:33:38et Charles Pousseau.
01:33:46On a tous très peur ici.
01:33:48On se sent vraiment abandonnés par tout le monde.
01:33:50C'est devenu l'autoroute devant chez moi.
01:33:52C'est des vitesses excessives.
01:33:54C'est tous les jours des accidents.
01:33:56Beaucoup de gens qui aiment la moto ici.
01:33:58Il y en a beaucoup qui en font.
01:34:00Bien sûr, on connait,
01:34:02il y en a beaucoup qui font des roues arrière,
01:34:04des choses comme ça,
01:34:06qui aiment jouer avec leur moto.
01:34:08Pour le maire de Vallauris,
01:34:10le problème est bien plus complexe.
01:34:12Il n'y a pas d'autoroute.
01:34:14Pour le maire de Vallauris,
01:34:16le problème est bien plus profond.
01:34:18Cela va au-delà de l'installation
01:34:20de nouvelles infrastructures routières.
01:34:22La France tue par son laxisme.
01:34:24La France tue parce qu'on n'est pas assez sévère.
01:34:26On n'a pas affaire à un problème de route.
01:34:28Aujourd'hui, on a affaire à un problème de délinquance.
01:34:30On a affaire à un malade,
01:34:32à une personne qui se croit toute puissante
01:34:34et qui roule à tombeau ouvert dans la ville
01:34:36en percutant, hélas,
01:34:38une petite fille qui traverse.
01:34:40Et ça, c'est inacceptable.
01:34:42Le lendemain de l'accident, une pétition a été lancée
01:34:44par de nombreux habitants de Vallauris
01:34:46qui réclament l'installation de ralentisseurs
01:34:48et la mise en place de contrôles policiers plus réguliers.
01:34:52Voilà, Michel Benezra, vous avez entendu
01:34:54les nombreuses réactions, les nombreux témoignages
01:34:56dans ce sujet.
01:34:58Et ce qui ressort
01:35:00de ces témoignages, c'est avant tout la colère.
01:35:02La colère. Et aujourd'hui,
01:35:04le maire nous dit qu'on n'est pas sur un problème de route,
01:35:06on est sur un problème, je ne sais plus ce qu'il disait,
01:35:08de délinquance. Mais en réalité,
01:35:10c'est une délinquance routière. Ça a toujours existé.
01:35:12Alors de la colère, oui, il y en a forcément.
01:35:14Néanmoins,
01:35:16il faut mesurer
01:35:18l'aspect sanction, encore une fois,
01:35:20parce que les magistrats ne vont pas aller au bout
01:35:22des raisonnements du législateur
01:35:24et derrière, parce qu'il n'y a pas de place
01:35:26dans les maisons d'arrêt, dans les prisons,
01:35:28et c'est une difficulté. Il faut aller construire
01:35:30des prisons ou se contenter
01:35:32de cette législation, tout simplement.
01:35:34Ce sentiment partagé par
01:35:36les habitants de cette commune,
01:35:38il est également partagé
01:35:40par beaucoup de Français, notamment
01:35:42à Nanterre, où un individu qui se livrait
01:35:44à un rodéo de motocross a blessé
01:35:46une femme jeudi soir
01:35:48dans les Hauts-de-Seine, donc à Nanterre. Son engin
01:35:50a glissé sur le saol avant de percuter
01:35:52cette femme qui était assise sur un banc.
01:35:54Transportée à l'hôpital, elle souffre
01:35:56d'une fracture à la jambe. Ça aurait pu évidemment
01:35:58être beaucoup plus grave. Le conducteur,
01:36:00lui, a pris la fuite. Une enquête a
01:36:02été ouverte pour tenter
01:36:04de le retrouver. Écoutez, Julien Chénardi,
01:36:06secrétaire du syndicat de police Alliance d'Île-de-France.
01:36:10On est vraiment dans une société
01:36:12où la violence règne, c'est-à-dire
01:36:14qu'on a une personne qui est fauchée
01:36:16par sous deux roues, l'individu
01:36:18prend la fuite, il n'appelle même pas
01:36:20les secours, il ne va pas
01:36:22s'en carrière de l'état de santé, il n'en a rien
01:36:24à foutre de la personne, de la victime,
01:36:26donc il s'en va
01:36:28et s'en demander son reste, et à ce moment-là
01:36:30il laisse sur le carreau une victime.
01:36:32Donc ça dit encore une fois
01:36:34ce qu'on dénonce, nous, Alliance Police Nationale,
01:36:36c'est-à-dire cet ensauvagement
01:36:38de la société, cette banalisation
01:36:40de la violence, et puis
01:36:42surtout ce manque d'autorité, tout simplement.
01:36:44Une société qui
01:36:46banalise la violence, nous dit Julien Chénardi,
01:36:48et pour laquelle,
01:36:50Jonathan, l'humain n'a
01:36:52plus d'importance. À quel moment,
01:36:54lorsqu'on
01:36:56est inconscient, comme
01:36:58ce garçon, ce
01:37:00motard qui s'adonnait
01:37:02à un rodéo de motocross,
01:37:04lorsque ce drame se produit,
01:37:06cet accident, ce produit qui aurait pu être
01:37:08dramatique, à quel moment
01:37:10est-ce que la personne décide de
01:37:12prendre la fuite, sans seulement
01:37:14vérifier si la personne
01:37:16est en vie, parce que finalement c'est ce qui s'est passé,
01:37:18il n'a pas pris la peine
01:37:20de vérifier dans quel état
01:37:22était la victime, il prend
01:37:24la fuite délibérément
01:37:26à un moment donné, c'est-à-dire qu'il y a
01:37:28de la violence, et puis il y a
01:37:30une forme de
01:37:32déshumanisation.
01:37:34J'allais nommer ça autrement, j'allais vous parler
01:37:36de défauts d'humanité. Il y a
01:37:38la violence d'une part, et un
01:37:40défaut d'humanité par ailleurs.
01:37:42Certes, il y a toujours eu des méchants, il y a toujours eu
01:37:44des pas sympas et des
01:37:46ennemis de l'humanité, mais on
01:37:48assiste là à un phénomène
01:37:50nouveau, qui selon moi est
01:37:52un véritable bascule
01:37:54civilisationnel, où
01:37:56l'individualisme
01:37:58prend une telle part dans le quotidien
01:38:00que vous avez ces comportements
01:38:02qui certes ont toujours existé,
01:38:04mais qui
01:38:06en proportion sont inédits.
01:38:08Et c'est pour ça que vous n'avez
01:38:10pas que deux individus en France qui peuvent
01:38:12être taxés de défauts d'humanité.
01:38:14Non, vous en avez peut-être
01:38:16malheureusement des dizaines par quartier.
01:38:18Et ça c'est
01:38:20je crois
01:38:22le fléau de demain. On commence
01:38:24alors à en voir
01:38:26les effets, mais ça ne va
01:38:28quand on voit l'influence
01:38:30néfaste
01:38:32et le temps que passent les gens
01:38:34sur les écrans, les réseaux sociaux,
01:38:36et à s'enfermer sur eux-mêmes.
01:38:38On est malheureusement
01:38:40je crois au début de quelque chose, et quand le maire
01:38:42de Valoris nous dit qu'il a affaire
01:38:44à un malade, non, malheureusement cet homme
01:38:46n'est pas malade, le motard
01:38:48de Valoris n'est pas malade. C'est un
01:38:50irresponsable, c'est un individualiste, un hyper
01:38:52individualiste, qui est le fruit
01:38:54de ce que fait...
01:38:56Alors juste, même si
01:38:58ça reste deux affaires totalement différentes,
01:39:00il y a évidemment ce drame
01:39:02à Valoris, il y a cette affaire effectivement
01:39:04dont on parle à Nanterre, à Valoris
01:39:06le motard n'a pas pris la fuite.
01:39:08Le motard s'est arrêté, vous avez raison,
01:39:10mais justement il n'est pas malade,
01:39:12pour moi, mais son comportement
01:39:14illustre un hyper individualisme
01:39:16archi contemporain,
01:39:18de faire remonter une file de voiture
01:39:20à l'arrêt sur une voie arrière,
01:39:22ça s'appelle de l'hyper individualisme
01:39:24selon moi.
01:39:26Alors c'est même de l'égoïsme,
01:39:28je ne vais pas apporter de justification
01:39:30à ces actes, mais peut-être une explication.
01:39:32En général, pourquoi,
01:39:34et ça je le vois en pratique,
01:39:36pourquoi les personnes s'enfuient ?
01:39:38Soit parce qu'ils n'ont pas de permis,
01:39:40parce qu'ils ont un défaut de point, c'est-à-dire que
01:39:42leur permis est arrivé à un capital point zéro,
01:39:44et quand ils vont se faire... ils conduisent
01:39:46malgré l'annulation de leur permis de conduire,
01:39:48et quand ils tapent quelqu'un,
01:39:50effectivement, ils fauchent quelqu'un,
01:39:52ils se disent, je risque vraiment gros,
01:39:54je prends la fuite, premier point.
01:39:56Deuxième point, je suis sous stupéfiants,
01:39:58je suis sous alcool, donc je prends la fuite.
01:40:00Donc on a des comportements irrespectueux,
01:40:02des humains...
01:40:04c'est pas humain,
01:40:06n'importe quel humain aujourd'hui
01:40:08percute quelqu'un ou s'arrête.
01:40:10Je vais vous dire une chose, il y a quelqu'un qui a écrit
01:40:12un livre qui s'appelle
01:40:14le comportement routier,
01:40:16je crois, c'est-à-dire que quand on est dans un ascenseur,
01:40:18on attend l'ascenseur, on va laisser passer
01:40:20la personne, et quand on est
01:40:22en voiture, on va s'énerver, on va klaxonner,
01:40:24et on va s'apercevoir que quand on est
01:40:26au sein d'un véhicule, on a
01:40:28un comportement complètement différent
01:40:30de celui qu'on est dans la vie de tous les jours.
01:40:32Et c'est peut-être des explications qui
01:40:34viennent apporter
01:40:36non pas une justification, mais
01:40:38voilà, des...
01:40:40des bribes d'informations, d'explications
01:40:42qui vont faire comprendre pourquoi les individus
01:40:44se sauvent lâchement.
01:40:46Anne de Guinée ?
01:40:48Oui, alors pourquoi les... sans doute
01:40:50il y a peut-être une partie en effet du monde numérique
01:40:52dont parlait Jonathan,
01:40:54qui prend de plus en plus de place,
01:40:56et on a vu aux Etats-Unis,
01:40:58dans les affreux épisodes
01:41:00de jeunes gens qui ont été
01:41:02tués des armes à feu, leurs camarades,
01:41:04il y a beaucoup
01:41:06d'histoires de personnes complètement perdues
01:41:08dans des aires virtuelles.
01:41:10Bon, après, il ne faut pas trop généraliser, mais sans doute
01:41:12un peu vivre dans des mondes différents,
01:41:14le fait bien répertorié que
01:41:16voilà, la société s'effrite,
01:41:18on partage de moins en moins des choses en commun,
01:41:20bon, je pense que la nature humaine, on la partage tous, mais peut-être
01:41:22que vous vous sentez moins proche de votre voisin,
01:41:24c'est possible,
01:41:26la violence...
01:41:28la violence dans les véhicules, sans doute,
01:41:30même si là-dessus, puisqu'on...
01:41:32beaucoup de choses ont mal dans le pays, mais il faut quand même noter
01:41:34qu'il y a infiniment moins de
01:41:36morts à cause des véhicules. Dans les
01:41:38années 70, on était à
01:41:4018 000 morts par an.
01:41:42Oui, mais on en est à 3 000,
01:41:44c'est quand même un petit point.
01:41:46Un petit point positif, quand même.
01:41:48Donc,
01:41:50est-ce que les gens se sentent moins responsables
01:41:52de leurs voisins ? C'était le
01:41:54grand discours de Tim Walz,
01:41:56vous savez, le co-éditeur de Kamala Harris,
01:41:58en disant, moi, je suis grandi dans une communauté
01:42:00où mon voisin, même s'il est différent, il ne pense pas, il ne prie pas
01:42:02comme moi, il a une couleur de peau différente,
01:42:04vous faites attention à lui.
01:42:06Bon,
01:42:08est-ce qu'en France, on ne fait pas attention à son voisin ?
01:42:10Il nous faut un Tim Walz, je ne rentrerai pas là-dedans.
01:42:12Mais tout ça,
01:42:14dans la société actuelle, c'est évident
01:42:16qu'il y a une violence latente,
01:42:18qu'il y a une urbanité qui a descendu,
01:42:20et que des événements pareils
01:42:22sont atroces.
01:42:24Et comment faire face à ce type de rodéo ?
01:42:26On parlait de ce rodéo de motocross
01:42:28à Nanterre, comment interpeller
01:42:30les auteurs de ce type
01:42:32de rodéo routier ?
01:42:34C'est très complexe, comme nous l'explique
01:42:36Julien Chénardy, on l'écoute.
01:42:38C'est difficile
01:42:40dans un milieu urbain de rattraper un deux-roues,
01:42:42c'est très compliqué, surtout qu'eux prennent
01:42:44énormément de risques, et parfois
01:42:46même manquent de percuter
01:42:48ou percutent des piétons, des passants.
01:42:50Nous, par contre, on doit faire attention
01:42:52parce qu'on a la responsabilité
01:42:54bien évidemment de ne pas aller
01:42:56commettre un accident
01:42:58ou un drame.
01:43:00Donc c'est très difficile
01:43:02de les appréhender, et quand on les
01:43:04appréhende, quand on les interpelle,
01:43:06on n'est jamais à la justice, mais on a l'impression
01:43:08qu'on n'a pas la réponse pénale
01:43:10adaptée derrière. C'est-à-dire que moi, j'ai déjà
01:43:12vu des auteurs
01:43:14de rodéo moto être libérés
01:43:16dans la foulée, c'est-à-dire qu'ils n'ont même pas
01:43:18fait une heure de garde à vue, ils sont libérés
01:43:20et sont reconvoqués pour plus tard.
01:43:22Donc la réponse de la justice, parfois c'est ça.
01:43:24Et ça, on ne peut pas le supporter.
01:43:26Voilà, pour les mots
01:43:28de Julien Chénardy du syndicat
01:43:30de police Allianz. Les policiers,
01:43:32on le comprend bien, sont pris dans un étau,
01:43:34Michel Bénézra,
01:43:36pour ce genre de situation, il y a la peur, évidemment, de provoquer
01:43:38un autre accident lors d'une poursuite.
01:43:40La peur de provoquer un autre accident,
01:43:42et aussi d'être responsable. C'est-à-dire qu'on va
01:43:44aller chercher leur responsabilité pénale.
01:43:46Alors, il y a deux... Moi, je pense qu'il y a
01:43:48deux axes. C'est-à-dire que
01:43:50l'appréhension des délinquants routiers,
01:43:52il faut les faire
01:43:54en fonction de la faute à l'origine.
01:43:56S'il y a un accident mortel, alors oui,
01:43:58on va mettre les moyens, on va tout faire pour l'arrêter,
01:44:00mais s'il n'y a pas d'accident mortel ou de blessé,
01:44:02je pense qu'il faut être en retrait
01:44:04et trouver d'autres moyens d'enquêter,
01:44:06d'autres moyens d'investiguer, à savoir
01:44:08relever la plaque, les téléphones,
01:44:10pour aller l'attraper par la suite, pour éviter
01:44:12justement tout sur-accident.
01:44:14Un dernier mot sur ce sujet,
01:44:16Lucas Jakubowicz ?
01:44:18Oui, peut-être deux choses. Sur l'incivilité, il y a aussi quelque chose
01:44:20de très révélateur qui est en train
01:44:22de croître depuis quelques années. C'est, par exemple, typiquement
01:44:24les personnes qui téléphonent dans les lieux
01:44:26communs avec le haut-parleur. Donc là, on est
01:44:28clairement dans de l'incivilité, et c'est
01:44:30quelque chose de nouveau depuis 2-3 ans.
01:44:32Après, sur ce que disait Jonathan tout à l'heure,
01:44:34ce serait très intéressant d'avoir le chiffre
01:44:36non pas de refus d'obtempérer,
01:44:38mais de délit de fuite après avoir
01:44:40percuté quelqu'un, pour savoir si, effectivement,
01:44:42c'est un épiphénomène ou une tendance.
01:44:44Parce que là, pour l'instant, on en a parlé,
01:44:46on n'a pas encore assez de chiffres,
01:44:48et je ne sais pas s'ils existent, mais ce serait bien
01:44:50qu'ils soient partagés. Oui, c'est un détail qui serait
01:44:52intéressant de creuser, effectivement.
01:44:54Et ce sera le mot de la fin. Merci à tous les 4.
01:44:56Merci à Lucas Jakubowicz d'avoir été
01:44:58avec nous, rédacteur en chef de Decider Magazine,
01:45:00à Jonathan Cixous, à Anne de Guinée,
01:45:02journaliste au Figaro, et merci
01:45:04à Michel Benezra,
01:45:06avocat en droit routier. Dans un instant,
01:45:08c'est Face à Boccote, avec
01:45:10Mathieu Boccote, orchestré bien sûr par
01:45:12Eliott Deval. Bonne soirée
01:45:14sur CNews.