Didier Arnoux

  • l’année dernière
Rédacteur en chef adjoint de RCFM

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Transcript
00:00 L'acteur en chef adjoint d'RCFM, Didier Arnoux, nous rejoint en direct et en studio.
00:05 Bonjour Didier.
00:06 Bonjour Evelyne, bonjour à tous.
00:07 Grâce à vous, nous allons connaître finalement les secrets de fabrication de l'RCFM et de l'information ici.
00:13 Comment ça se passe ?
00:14 Alors comment ça se passe quoi ?
00:16 Votre travail au quotidien.
00:17 Alors comment on construit une info ?
00:19 Les gens ne la fabriquent pas.
00:21 Alors il faut savoir que l'info on ne la fabrique pas, on la diffuse à RCFM, on l'analyse, on la décortique,
00:27 on l'explique surtout, mais dire qu'on fabrique une info, ça voudrait dire qu'on est capable de la manipuler.
00:34 Et ça c'est un danger aujourd'hui.
00:36 On sait que 54% des français ont un doute sur les médias.
00:41 Donc notre travail à nous justement c'est d'être le plus clair possible, le plus transparent,
00:46 raison aujourd'hui de notre présence.
00:48 La construction d'un reportage, vous pouvez nous en dire un petit peu plus, nous donner un exemple par exemple ?
00:52 Alors on va prendre un exemple tout simple. Sur Bastia, il y a des travaux qui se font sur le quartier du Vieux-Port.
00:58 Il y a des commerçants qui ne sont pas contents, qui sont inquiets pour leur chiffre d'affaires.
01:02 Il y a aussi la tonalité, la problématique pardon, des travaux liés à l'amiante.
01:08 Donc on décide en conférence de rédaction de s'intéresser à ce sujet.
01:11 Que fait-on ? On parle de l'amiante ou on parle des commerçants ?
01:16 On choisit de définir les travaux liés à l'amiante avec une entreprise, voir quelles sont ses difficultés.
01:21 On interroge l'entreprise, on interroge aussi les riverains, on interroge aussi la municipalité,
01:26 voir comment elle organise les travaux.
01:27 Lorsqu'on recoupe toutes ces informations, on construit, on fait des interviews,
01:31 on fait ce qu'on appelle un petit montage. On ne peut pas diffuser l'intégralité,
01:34 donc on retient uniquement les passages les plus intéressants, les plus instructifs, et on diffuse ça à l'antenne.
01:39 Qu'est-ce qui fait l'ADN d'RCFM ? Qu'est-ce qui différencie RCFM des autres médias ?
01:43 Sa liberté. Nous sommes une radio de service public, ça veut dire qu'on est soumis à aucun pouvoir,
01:50 surtout aucun pouvoir économique.
01:52 Et ça, c'est une liberté qui est rare aujourd'hui, quand on connaît la concentration des médias.
01:58 À RCFM, on ne dépend d'un seul actionnaire, qui est l'État, qui nous laisse totalement à la liberté.
02:02 Là aussi, c'est un mythe de croire qu'on est à la botte d'un pouvoir.
02:06 Vous savez, moi, ça fait 25 ans que je suis à RCFM, je n'ai jamais reçu de consigne en me disant
02:10 "le préfet a téléphoné, il faut passer ça, il ne faut pas diffuser ça".
02:13 Ça, c'est un mythe. Donc on a une totale liberté.
02:16 Et ça peut peut-être justement gêner ceux qui aimeraient pouvoir nous manipuler.
02:21 On parle beaucoup de "fake news", c'est possible chez nous ?
02:24 Logiquement, non. Logiquement, non, parce qu'une "fake news", c'est quoi ?
02:28 Déjà, c'est une fausse information, le détenteur sait qu'elle est fausse et il va la diffuser.
02:34 Alors, nous, à RCFM, notre information, elle est recoupée, vérifiée et diffusée.
02:39 On utilise plusieurs sources lorsqu'on a une information pour être certain de sa véracité.
02:45 Alors, ça ne veut pas dire qu'on est infaillible.
02:48 Je vous vois haucher la tête, on peut faire des erreurs comme tout le monde.
02:52 On peut donner une information qui est incomplète, rarement qui est fausse,
02:56 puisque ça voudrait dire qu'il y a eu une erreur quelque part dans la chaîne de transmission de l'information.
03:03 Donc, on a une information, on la vérifie, on la diffuse.
03:07 Et s'il y a une erreur, on la corrige.
03:10 Surtout les supports, radio et support numérique.
03:13 C'est vrai qu'il y a beaucoup de défiance du public envers les médias par rapport à ces "fake news", par rapport à des erreurs.
03:19 Comment on peut faire pour améliorer la crédibilité des médias ?
03:22 L'éducation. Pour moi, il n'y a que l'éducation qui peut être vraiment la clé, aujourd'hui,
03:28 d'une information construite et comprise, surtout par les auditeurs.
03:33 Aujourd'hui, avec un logiciel de montage, on peut vous faire dire ce que l'on veut à la radio.
03:38 Avec l'intelligence artificielle, on peut recréer des images, on peut recréer des photos, on peut recréer de la vidéo.
03:44 Donc, il faut savoir garder un œil critique sur le média.
03:48 Pourquoi cette information ? D'où vient-elle, en fait ?
03:51 Le plus important sur une information, c'est la source.
03:53 - Touchez aussi les jeunes. Vous parliez de pédagogie.
03:56 L'intérêt, c'est aussi d'aller vers les plus jeunes, qui sont souvent ceux qui vont sur les réseaux sociaux.
04:01 Et les plus jeunes que l'on accueille aussi à la radio.
04:03 Souvent, dans les stages de 3e, les jeunes arrivent en pensant qu'on est une discothèque,
04:07 que c'est une ambiance un petit peu de folie, que ce n'est pas du boulot.
04:12 Et en fait, ils se rendent compte que travailler l'information, travailler aussi dans le service d'animation,
04:15 c'est un véritable travail, beaucoup plus difficile qu'ils ne pouvaient l'imaginer, souvent.
04:20 - Question récurrente, Didier Arnoux.
04:22 Pourquoi donne-t-on ou ne donne-t-on pas les noms des personnes qui sont impliquées dans certaines affaires ?
04:27 - Ah, ça, c'est toujours la question.
04:29 Mais pourquoi vous n'avez pas donné le nom ?
04:31 Pourquoi vous avez donné le nom ?
04:32 C'est très simple, il y a ce qu'on appelle le code de procédure pénale.
04:35 Et le code pénal, donc une personne qui n'est pas mise en examen, on ne peut pas donner son nom.
04:40 Sauf si c'est son avocat qui transmet l'information.
04:45 S'il fait une conférence de presse en disant "Mon client, un tel monsieur X, est en garde à vue,
04:52 le dossier est vide, comme toujours", à ce moment-là, on peut relier.
04:55 Sans quoi, on n'a pas le droit d'identifier une personne qui est simplement en garde à vue.
04:58 Et lorsqu'elle est mise en examen, à ce moment-là, on donne le nom.
05:01 - Didier Arnoux, plus personnellement, vous, le métier de journaliste, vous l'avez débuté il y a combien de temps ?
05:06 - 1992. - Exactement. - Au siècle dernier.
05:09 - Métier de passion, sacerdoce. Et si c'était à refaire ?
05:13 - Je re-signe, tout de suite. - Directement, c'est sûr ?
05:15 - Tout de suite. C'est le plus beau métier du monde.
05:17 - Ah ben ça, c'est un beau message. Et ça donne envie peut-être de, je sais pas, d'ouvrir la voie à d'autres.
05:23 - Ouais, de nous piquer la place. - N'est-ce pas, Caroline ?
05:26 - Exactement. - Il faut se lever tôt, hein ?
05:28 - Il faut se lever tôt, sous le vent et la pluie.
05:31 - Merci Didier Arnoux d'avoir été avec nous ce matin. C'était surprenant de l'interviewer.
05:35 Mais c'est ça aussi la réalité de votre radio. RCFM qui ouvre donc les portes de l'actualité aujourd'hui.

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