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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la marche organisée par le monde de la culture, pour la paix, qui a eu lieu dimanche après-midi.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00 Europe 1.
00:02 Punchline. Laurence Ferrari sur Europe 1.
00:07 18h41, on se retrouve dans Punchline sur CNews et sur Europe 1. On a été rejoint par Franck Tapiro, publicitaire. Bonsoir Franck.
00:18 On va évoquer plein de choses avec vous, mais d'abord peut-être cette marche des artistes qui a eu lieu
00:22 subrepticement à Paris, quelques dizaines, peut-être centaines de personnes. On va écouter Charles Berling, un acteur,
00:28 pourquoi il était là, puis on va voir un peu la portée de cette manifestation.
00:31 On est là pour défendre une idée de l'humanité qui n'est pas basée seulement sur la guerre, sur la haine de l'autre.
00:40 On assiste aujourd'hui à une escalade qui est extrêmement meurtrière, qui est extrêmement dangereuse et qui est
00:48 la négation profonde de ce qu'est la notion de civilisation humaine.
00:52 Je pense que les gens qui sont ici
00:57 veulent affirmer que la modération est possible, que la nuance est possible, que la guerre n'est pas inéluctable et qu'il faut faire la paix.
01:04 Voilà, la modération est possible, la guerre est évitable.
01:08 Franck Tapiro,
01:11 de l'ordre de ne pas dire les choses en fait, c'est ça ?
01:13 J'ai écouté vraiment attentivement, je crois que tout cela a été écouté, a été analysé. Je n'ai rien compris.
01:19 Mais rien.
01:22 C'est une façon de manifester sans dire les choses.
01:24 C'est extraordinaire, quand on marche en général, on est déjà mobilisé, on se mobilise pour quelque chose, pour une cause.
01:28 Deux, quand on marche, on fait un effort. Mais trois, quand on explique pourquoi
01:32 on est là et qu'une finée, il peut parler pendant deux heures, on ne comprendra rien,
01:36 ça explique pourquoi ils ont donné quelques dizaines. Ça montre quoi ?
01:38 Ça montre que dans cette époque troublée, on ne peut pas être neutre. C'est impossible de rester neutre. La neutralité est une
01:45 culpabilité absolue. Pourquoi ? Parce qu'on a quand même en face de nous,
01:48 comme je l'ai dit, c'est le camp de la vie face au camp de la mort. On a une inhumanité
01:52 représentée par le Hamas et on a des gens qui estiment que même avec le Hamas, même dans cet état-là, même s'ils ont eux-mêmes
01:59 provoqué l'escalade, cette guerre, cette riposte
02:02 normale et légale d'ailleurs d'Israël, s'il y a des victimes collatérales,
02:05 triste, c'est épouvantable, on sait très bien qu'ils n'ont rien fait pour protéger
02:09 leur population puisqu'ils disent "C'est à l'ONU de le faire", etc. Vous connaissez par coeur. Et il y a des gens qui vont défiler en disant
02:14 "Oui, mais on va regarder en valeur absolue
02:16 parce que nous sommes pour la paix". Je leur rappelle à ces gens-là que pour faire la paix, c'est comme pour faire la guerre.
02:21 Il faut être deux. Donc avec qui ? On va aller voir
02:23 Aniye au Qatar, on va aller voir Méchal pour dire "Venez, nous allons aller
02:27 signer avec vous un traité de paix à deux états". Mais ces gens, malheureusement, il y a une bonne intention. Mais oui, il y a une bonne intention.
02:33 Donc c'est gentil. Mais à un moment, il y a un temps pour être gentil, puis à un moment pour être dur. Quand on fait la guerre,
02:39 je suis désolé, on ne peut pas être gentil. C'est la vie, c'est comme ça. C'est une guerre qu'on a imposée à Israël.
02:42 Ben voilà, c'est tout, c'est normal. Marc Twaty, quand vous entendez...
02:46 Évidemment, on est tous contre la guerre. On a l'impression qu'on a envie de faire la guerre.
02:50 Mais ce n'est pas cette affaire. C'est quand même assez incroyable.
02:53 Personne ne veut la guerre. D'ailleurs, moi, j'étais le 7 octobre, j'étais en Israël, si vous voulez, on était en pleine paix, tout allait très bien.
02:59 Si vous voulez, puis vous entendez d'un seul coup les sirènes.
03:01 Qu'est-ce qui se passe ?
03:03 D'ailleurs, ce serait un bon test à faire, je dirais, pour beaucoup de Français.
03:06 Faire sonner les sirènes et savoir qu'il vous avait 10 000 requêtes, depuis le début, il y a 10 000 requêtes
03:11 qui sont tombées sur Israël, qui ont été lancées par le Hamas.
03:14 Quand je dis pas le Hamas, je dis bien le Hamas.
03:16 Il y a quelques heures encore.
03:17 Mais s'il n'y avait pas le dôme de fer, le dôme de fer, c'est un système d'antimissile, si vous voulez.
03:22 Il y aurait eu des dizaines de milliers de morts.
03:24 Ça aurait été horrible, si vous voulez.
03:25 Et c'est vrai que ça paraît miraculeux, parce que la sirène sonne,
03:28 vous rentrez dans le... Ça s'appelle un miclat, dans l'abri, si vous voulez.
03:31 Puis vous entendez le missile qui arrive et hop, tac, le contre-missile.
03:35 Puis voilà, vous retournez, vous couchez, etc.
03:38 C'est surréaliste.
03:39 Parce que on ne se rend pas compte, si on devait lire ça aujourd'hui, si demain,
03:43 le Luxembourg, parce que c'est lancé des missiles sur la France,
03:47 ce niveau-là, je pense qu'aujourd'hui...
03:48 Ce que je veux dire par là, c'est que...
03:50 Et donc, tout le problème, il est dans le déni de réalité.
03:52 Donc, moi, je dis, simplement, il faut dire les choses.
03:55 Moi, j'ai grandi avec des musulmans.
03:56 Les parents ont grandi en Algérie avec des musulmans.
03:58 Il n'y a pas de problème.
04:00 Vous comprenez ?
04:00 Simplement, là, aujourd'hui, on a des activistes terroristes qui veulent vous tuer.
04:05 Nous tuer, pas que les juifs.
04:08 Tous.
04:08 Nous, ceux qui ne sont pas comme eux.
04:10 Mais en tout, attention, je me rappelle une phrase incroyable
04:12 du roi du Maroc, le Hassan II, qui disait "si Khomeini est musulman,
04:16 moi, je ne le suis pas".
04:18 C'est-à-dire que c'est ça qu'il faut bien comprendre aujourd'hui.
04:20 L'islam, comme normalement toutes les religions, elle prohibe le meurtre.
04:24 Elle prohibe, effectivement, les actes de violence, etc.
04:27 Donc, voilà, il faut aujourd'hui, je pense, retrouver sa sérénité.
04:32 Malheureusement, il y a eu une attaque.
04:34 J'espère que la guerre va bientôt se terminer.
04:36 Marc, je suis d'accord avec vous.
04:37 Non, mais il faut le dire.
04:39 Parce que vous aurez besoin des gens pour vous dire que la guerre, c'est moche.
04:41 Mais oui, la guerre, c'est moche.
04:42 C'est là le rôle du président.
04:43 Encore une fois, je reviens sur le rôle du président.
04:45 C'est là où le président, c'est là où nos dirigeants doivent aujourd'hui
04:47 expliquer, si on se rend compte, sans prendre un parti pris.
04:50 On est tous pour la paix.
04:51 Qui ne veut pas ?
04:52 Louis et après Rachel.
04:54 Là où j'ai une nuance avec vous, ici, il y a un parti pris à avoir.
04:57 C'est-à-dire qu'on ne peut pas traiter sur le même pied d'égalité
04:59 le Hamas et l'armée israélienne.
05:01 Bien évidemment.
05:02 Il y a un parti pris d'emblée qui est nécessaire.
05:04 Bien sûr, mais certains ne le font pas.
05:06 Quand j'ai vu les députés, LSI, etc.
05:09 Ce qui m'a vraiment choqué pour tout vous dire,
05:12 je ne pensais pas parler de ça parce que ce n'est pas mon rôle,
05:14 mais ce qui m'a choqué, c'est comment la parole anti-juive,
05:17 c'est pas anti-sémite, c'est l'anti-juive, elle s'est libérée.
05:20 Bien sûr.
05:20 Franchement, de toute ma vie, j'ai grandi encore une fois dans les HLM.
05:24 J'en ai eu des insultes, etc.
05:27 Mais je ne pensais pas que des députés de la France
05:29 allaient tenir des discours anti-juifs.
05:32 On est d'accord avec vous.
05:33 Quand on imagine, c'est quelque chose d'horrible.
05:35 Ce qui est très frappant,
05:37 je pense que pas une de ces personnes s'est offusquée du fait
05:40 que la France, après les attentats qu'on a connus sur notre territoire,
05:43 a procédé à des opérations extrajudiciaires,
05:47 a bombardé Raqqa, Mossoul.
05:49 Moi, je n'ai aucun état d'âme par rapport à ça,
05:51 puisque c'était la défense de l'intérêt supérieur de notre pays.
05:54 Et ça ne nous gêne pas.
05:55 Mais dès qu'il s'agit d'Israël, là, tout d'un coup,
05:57 tout le monde lève la main.
05:59 Et puis, il y a pire encore.
06:01 Il y a tous ceux qui disent,
06:03 "Mais oui, mais il faut évidemment que la riposte soit super proportionnée."
06:07 Mais c'est quoi la riposte ?
06:09 La guerre, c'est moche.
06:11 En fait, on a grandi avec l'illusion, parce que nous, la France
06:14 et les Français, on a vu globalement assez peu d'images des guerres qu'on a faites.
06:18 Objectivement, on ne sait pas ce qui s'est passé,
06:20 mais la guerre, ça a toujours été immonde.
06:22 - C'est des horreurs. - Absolument.
06:24 Et on ne va pas dire à Israël, "Ah bah non, non, non."
06:26 Et alors, il faut maintenant procéder selon, en respectant des règles.
06:29 Il faut prévenir les terroristes qu'on va les attaquer une heure avant.
06:33 Ça n'existe pas, ça ne peut pas fonctionner.
06:35 - Mais c'est ce qu'ils font. - Alors, messieurs...
06:37 - Mais en fait, c'est inacceptable. - Rachel Gard.
06:38 Mais j'ai du mal à prendre la parole avec vous.
06:41 - Alors, le truc, c'est que... - Et moi donc ?
06:42 Moi, oui, j'étais triste, profondément triste
06:48 suite à cette mobilisation du monde, de la culture triste,
06:51 en colère, et j'ai ressenti une profonde solitude.
06:55 La tristesse, parce que ça veut dire que ces personnes,
06:58 même s'il y avait des bonnes intentions, mais l'enfer est pavé de bonnes intentions,
07:01 ces personnes ont mis cinq semaines pour sortir du silence
07:05 et nous faire une banderole où il n'y a rien d'écrit dessus.
07:10 Alors même que ce sont des artistes, ce sont les mots, ce sont les textes,
07:14 des gens qui doivent mobiliser nos émotions pour nous gargariser,
07:18 pour être solides.
07:19 La colère, parce que c'est la consécration, pour moi, du pas de vague.
07:22 Imaginez, en 42, on vient voir, on dit...
07:25 En fait, on a une super idée avec une banderole blanche.
07:28 Nous, on n'est ni pour les nazis, ni pour les juifs,
07:30 mais par contre, ça serait bien qu'il y ait la paix.
07:32 C'est intolérable. Et enfin, la solitude.
07:34 La solitude, parce que ce silence, il tue.
07:39 Lorsque la laïcité, l'humanisme, l'universalisme,
07:43 la lutte contre l'antisémitisme, ce n'est pas des principes,
07:46 c'est un combat où il faut l'écrire, où il faut le dire.
07:49 Et qu'on a eu notre professeur Dominique Bernard,
07:53 c'est dans la même veine, en fait.
07:55 - Il a été tué à Arras. - Tout est lié, bien sûr.
07:57 C'est la même veine de liberté.
07:59 Et le problème de ces artistes, ils ne se rendent peut-être pas compte
08:02 maintenant, mais en gardant ce silence-là,
08:04 bientôt, ils ne pourront plus créer.
08:06 - Bien sûr. - Allez, Éric Ravel,
08:07 - après, on écoute Amnusselmane. - Je voulais juste rappeler
08:09 cette allégorie de la guerre et de la paix
08:11 qui a été portée par François Mitterrand en 1983
08:14 devant le Bundestag allemand, qui disait
08:17 "Les pacifistes sont à l'ouest et les missiles sont à l'est."
08:19 Vous voyez, un homme de gauche qui dit
08:21 "Au bout d'un moment, c'est bien d'avoir des pacifistes,
08:23 mais le problème, c'est qu'on a des armes braquées contre nous."
08:26 Donc, tous ces gens de gauche, Charles Berling,
08:28 qui incarnent cette gauche caviar culturelle.
08:32 Et je pense aussi à la déclaration d'Isabelle Adjani,
08:34 qui, moi, m'a un peu choqué, si vous voulez.
08:37 Je dirais, pour être sympathique avec notre star,
08:40 enfin, si c'est encore une star,
08:41 que la simplicité n'est pas l'ennemi du talent.
08:44 Dans ce qu'elle dit ce jour-là, dans cette manifestation,
08:47 écoutez bien, vous allez voir,
08:48 si vous arrivez aussi à comprendre dans le détail,
08:51 vous me ferez signe, parce que c'est assez inconvénient.
08:52 - Mais si vous voulez... - Je vous éclairer.
08:54 Rachel a parfaitement résumé la situation.
08:56 Ils ont mis des semaines et des semaines à manifester
08:59 avec une banderole sur laquelle il n'y a rien d'écrit.
09:02 - C'est un vrai plan pour eux. - Et puis, attendez,
09:03 je termine une chose, parce qu'on parle beaucoup de trêve humanitaire.
09:06 Et je pense au peuple palestinien,
09:08 parce que les Gazaouis, ils sont pris en otage,
09:10 quand même, par le Hamas, et sous le feu de l'armée israélienne.
09:13 Mais le cessez-le-feu, il a été rompu quand ?
09:15 Le 7 octobre.

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