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Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, soyez les bienvenus. CNews et 180 minutes info week-end.
00:00:05 Trois heures de décryptage, de débat autour de l'actualité avec nos invités.
00:00:09 Joseph Toulnenel est avec nous. Bonjour.
00:00:11 Bonjour.
00:00:11 Soyez le bienvenu car il m'abrique dans quelques instants d'autres personnalités
00:00:15 qui vont nous rejoindre bien sûr, mais d'abord le point sur l'information avec Isabelle Piboulot.
00:00:20 Bonjour Isabelle.
00:00:21 Bonjour Lionel. Bonjour à tous.
00:00:23 À Nanterre, la maire de Naël appelle à un rassemblement à 15h.
00:00:26 Place Nelson Mandela.
00:00:28 Cette mobilisation intervient après la libération mercredi du policier
00:00:32 auteur du tir mortel sur son fils lors d'un contrôle routier fin juin.
00:00:36 La mort de l'adolescent de 17 ans avait soulevé une vague d'émeutes dans le pays au début de l'été.
00:00:42 Retour sur les faits avec Dunia Tengour.
00:00:45 La maire de Naël lance un nouvel appel pour descendre dans la rue ce dimanche.
00:00:53 Comment la vie de mon fils peut-elle avoir si peu de valeur pour cette justice ?
00:00:58 Venez nombreux, nombreuses, pour nous soutenir.
00:01:01 La mort de son fils après un refus d'obtempérer le 27 juin dernier
00:01:05 avait déclenché une vague d'émeutes dans tout le pays.
00:01:08 Casses, pillages, violences urbaines ou encore attaques de bâtiments publics
00:01:17 durant une dizaine de jours, selon les derniers chiffres d'un rapport du ministère de la Justice.
00:01:22 Plus de 3 500 interpellations ont eu lieu à cette période.
00:01:26 Plus de 60% de majeurs ont quant à eux été condamnés à une peine de prison ferme.
00:01:31 Parmi les mises en cause, 79% d'individus sont de nationalité française,
00:01:36 25% sont nés à l'étranger.
00:01:39 Malgré les 4 mois de détention provisoire pour la maire de Naël,
00:01:42 la libération du policier soupçonné d'être l'auteur du tir mortel sur son fils
00:01:46 est vécue comme une véritable injustice.
00:01:49 Le policier reste pour l'heure placé sous contrôle judiciaire.
00:01:54 Demain s'ouvre le 105e congrès des maires de France.
00:01:58 Face à la violence en hausse, les élus expriment leur ras-le-bol.
00:02:01 Le président de l'Association des maires de France, David Lissnard,
00:02:04 s'est exprimé dans Le Parisien.
00:02:06 Les détails avec Célia Gruyère.
00:02:09 Les élus locaux, en première ligne face aux violences.
00:02:13 C'est ce que dénonce le président de l'Association des maires de France, David Lissnard.
00:02:17 Les violences contre les élus ont augmenté de 32% entre 2021 et 2022.
00:02:23 Au 15 octobre dernier, le nombre d'agressions était déjà supérieur à celui de l'année dernière.
00:02:28 Ça arrive à tous les maires d'être parfois bousculés, menacés,
00:02:31 sans compter les attaques anonymes sur les réseaux sociaux.
00:02:34 En plus des agressions qu'ils subissent,
00:02:37 les maires constatent la hausse de la violence directement dans leurs communes.
00:02:41 Les dégradations dans les communes de 5 000 à 20 000 habitants
00:02:44 ont augmenté de 38% depuis 2017.
00:02:47 Des violences qui se sont exprimées notamment pendant les émeutes de juillet.
00:02:52 Pour David Lissnard, pas de doute, il y en aura d'autres.
00:02:56 Une situation qui pousse de plus en plus de maires à la démission.
00:02:59 Depuis le printemps 2020, le rythme des démissions est de 40 par mois.
00:03:03 Sur la décennie 2014-2024,
00:03:05 le rythme de démission représente le double de celui de la décennie précédente.
00:03:10 Ces démissions s'expliquent aussi par la difficulté à pouvoir agir.
00:03:14 David Lissnard attend plus d'actes de décentralisation de la part d'Emmanuel Macron.
00:03:20 Emmanuel Macron a échangé hier avec l'émir du Qatar et le président égyptien
00:03:25 sur les négociations en cours pour libérer les 240 otages détenus par le ramas à Gaza.
00:03:30 Le président français a rappelé qu'il s'agit d'une priorité absolue pour la France
00:03:35 et face au nombre de victimes civiles,
00:03:37 Emmanuel Macron a également réitéré la nécessité d'une trêve immédiate
00:03:41 devant conduire à un cessez-le-feu.
00:03:44 Dans le même temps, le ministre français des Armées
00:03:46 s'est entourné au Proche-Orient depuis mercredi.
00:03:49 Sébastien Lecornu s'est rendu successivement en Égypte, en Arabie Saoudite,
00:03:54 aux Émirats, au Qatar et en Israël.
00:03:56 L'occasion notamment d'aborder la question des otages retenus par le ramas.
00:04:01 On voit cela avec Juliette Sadat.
00:04:03 Alors qu'il devait rentrer en France ce vendredi,
00:04:06 après quatre jours de déplacement ponctué par sa rencontre en Israël
00:04:09 avec plusieurs responsables de la défense, le ministre français des Armées,
00:04:13 Sébastien Lecornu, a décidé de repasser par le Qatar ce samedi.
00:04:17 Deuxième visite en 48 heures.
00:04:19 Au programme, on rencontre avec le Premier ministre qatari,
00:04:23 engagé dans une médiation avec le Hamas pour la libération des otages.
00:04:27 Merci au Qatar pour le travail engagé pour la libération des otages,
00:04:31 dont plusieurs Français.
00:04:32 Ils vivent, ainsi que leur famille, une épreuve humaine épouvantable.
00:04:36 Dans un entretien accordé au journal du dimanche,
00:04:38 le chef des armées a souligné le poids de la France dans la région.
00:04:42 La voix de la France porte encore.
00:04:44 Je dirais même plus, elle est attendue.
00:04:46 La position de la France, exprimée par Emmanuel Macron,
00:04:49 s'inscrit dans notre position historique depuis les généraux de Gaulle,
00:04:52 en passant par François Mitterrand.
00:04:53 La France n'a jamais abandonné la solution à deux États.
00:04:56 Une escale aussi au Caire, où il a rencontré son homologue égyptien.
00:05:00 Toujours au cœur de ses entretiens, le sort des otages français,
00:05:04 l'aide humanitaire à Gaza, la prévention de toute escalade dans la région
00:05:08 et la recherche d'une solution politique à la guerre.
00:05:12 Et puis, dans le reste de l'actualité, après un sacre en 2021,
00:05:16 Thomas Ruyant et son co-skipper Morgan Lagraveillère
00:05:19 ont remporté la 16e édition de la Transat.
00:05:21 Jacques Vabre aborde la Rimoca, parti le 7 novembre du Havre.
00:05:25 Le tandem a franchi la ligne d'arrivée en Martinique à 2h02 heure locale.
00:05:30 La course a duré 11 jours, 21 heures et 32 minutes.
00:05:35 Je vous retrouve à 14h30 pour un prochain point sur l'actualité.
00:05:38 Tout de suite, c'est à vous Lionel Rousseau pour 180 minutes.
00:05:41 - Merci Isabelle Piboulot.
00:05:43 A tout à l'heure pour l'information.
00:05:44 En effet, avec Karim Abrik, avec Joseph Toubnel,
00:05:46 nous allons décrypter cette actualité et partir sur la marche silencieuse
00:05:50 pour la paix à Paris, avec un appel du monde de la culture
00:05:53 en rassemblement pacifique à l'initiative de 500 artistes, des personnalités,
00:05:57 un mouvement, en tout cas un appel qui intervient au lendemain
00:06:00 d'une nouvelle manifestation dans la capitale pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza.
00:06:03 C'était tiré, on en parlera tout à l'heure, mais parmi les personnalités,
00:06:05 il y a notamment Isabelle Adjani, Claude Lelouch, Samy Bouadjila,
00:06:09 Al-Zazibarstein, Lord Calamy ou encore Pierre Richard,
00:06:12 et également Jean-Michel Ribe qui est en direct avec nous.
00:06:15 Merci d'avoir accepté notre invitation au départ de cette marche Jean-Michel Ribe.
00:06:19 Que veulent dire les personnalités, les artistes en s'engageant,
00:06:23 en venant participer à cette marche silencieuse aujourd'hui ?
00:06:26 Quel est le message qui doit passer ?
00:06:28 - Je crois que c'est avant d'être citoyen, c'est un message d'humanité.
00:06:35 C'est rappeler qu'on est tous des humains.
00:06:41 Je m'excuse parce que j'ai un retour impossible.
00:06:48 Je crois que ce qu'il faut surtout c'est croire en ces rassemblements,
00:06:54 même si celui-là n'est pas aussi important qu'il pourrait l'être ou que d'autres le soient.
00:06:59 Après tout on est peut-être les Davids de la paix contre le Goliath de la guerre.
00:07:07 Ce n'est peut-être pas forcément une bataille perdue.
00:07:10 - Je vous laisse le temps de repositionner, de remettre l'oreillette pour la retirer,
00:07:15 pour pouvoir nous répondre confortablement.
00:07:16 Jean-Michel Ribe, bravo pour la technique, vous avez l'habitude des directs en effet.
00:07:21 On a beaucoup dit, beaucoup d'observateurs ont dit ces derniers jours,
00:07:24 depuis le 7 mars en tout cas, et l'atroce attaque contre la population civile d'Israël par le Hamas,
00:07:31 que les personnalités ne prenaient pas la parole, qu'elles ne s'exprimaient pas, qu'elles avaient peur.
00:07:35 Force est de constater aujourd'hui, avec ces 500 signataires et la manifestation d'aujourd'hui,
00:07:40 que ce n'est plus le cas.
00:07:41 Qu'est-ce qui a fait la différence ?
00:07:43 - Je crois que les choses avancent.
00:07:48 Il y a tellement de choses qui ont été dites dans son contraire et tout le temps,
00:07:54 que maintenant on est quand même dans une position avec un tout petit peu de distance
00:07:58 et on voit bien que quand même, maintenant il faut que tout ça, ça s'arrête.
00:08:02 Il faut qu'on rappelle quand même que ce sont des hommes face à des hommes
00:08:05 et non pas des guerriers face à d'autres guerriers ou des clans face à d'autres clans.
00:08:10 Il faut que ça s'élève un tout petit peu et que rappeler quand même que ces massacres
00:08:15 des deux côtés ne sont pas humains.
00:08:17 On est hors de l'humanité, c'est ça qu'il faut rappeler.
00:08:21 - Regrettez-vous néanmoins Jean-Michel Ribe que les personnalités n'aient pas pris la parole plus tôt
00:08:27 parce qu'il a fallu quand même quelques semaines avant véritablement
00:08:30 qu'il y ait une forte mobilisation comme aujourd'hui ?
00:08:32 - Écoutez, je ne sais pas parce que dès qu'une personnalité s'exprime,
00:08:39 il est étrier sur les réseaux sociaux ou au contraire applaudi.
00:08:43 C'est très compliqué aujourd'hui et je crois qu'il faut qu'il y ait un message collectif,
00:08:48 ce qui est le cas aujourd'hui, pour qu'on dépasse ces haines souvent qui sont personnalisées
00:08:55 et qui sont traînées dans la boue ou au contraire acclamées de manière exagérée.
00:08:59 - Merci Jean-Michel Ribe, merci de nous avoir accompagnés, merci pour toutes ces précisions
00:09:04 et donc bonne marche avec les autres personnalités.
00:09:07 - Oui mais n'oubliez pas quand même le petit Goliath de la paix face au Goliath de la guerre.
00:09:16 C'est une histoire qui finit bien pour la paix en général.
00:09:20 - On espère que l'histoire se reproduira effectivement.
00:09:23 Merci Jean-Michel Ribe pour la précision et pour toutes ces informations.
00:09:26 Bonne marche, marche silencieuse donc il doit partir de l'Institut du monde arabe à Paris,
00:09:30 passer par le musée d'art et d'histoire du judaïsme pour ensuite se rendre
00:09:33 et terminer vers les arts et métiers.
00:09:36 Marche silencieuse, solidaire, humaniste, pacifique, pas de banderoles, avec du blanc,
00:09:42 surtout Karim Abric, j'ai envie de dire enfin.
00:09:45 Parce que c'est vrai, il y avait eu très très rapidement un rassemblement après le 7 octobre
00:09:50 à l'appel notamment de personnalités de confession juive
00:09:55 mais depuis plus grand chose après parmi les personnalités.
00:09:58 - On peut saluer le fait qu'effectivement des personnalités décident de dire
00:10:03 bon ça suffit donc une marche pour l'humanisme, une marche pour la paix,
00:10:08 je pense que c'est ce qu'on veut retenir.
00:10:09 En même temps moi ce que ça me dit c'est que c'est aussi une marche qui témoigne de malaise.
00:10:15 Parce que qu'est-ce que ça veut dire quand on marche pour la paix c'est très bien
00:10:20 mais est-ce que ça veut dire qu'il y a une grande difficulté par exemple de nommer l'antisémitisme?
00:10:25 Quand il y a eu la marche contre l'antisémitisme il y a eu quand même,
00:10:28 on voyait que pour certaines personnes c'était assimilé à défendre par exemple
00:10:32 toutes les politiques de Netanyahou, c'était considéré finalement,
00:10:37 si vous alliez à cette marche-là ça pouvait être interprété que vous avez choisi votre camp
00:10:41 et finalement la cause palestinienne ou les civils palestiniens vous en avez rien à faire.
00:10:47 Ce qui n'était pas nécessairement le cas c'était on manifeste pour dénoncer ces actes d'antisémitisme.
00:10:53 Alors une marche comme celle-ci je vous dirais oui c'est très bien, marcher pour la paix,
00:10:58 mais en même temps est-ce que ça témoigne pas d'un certain malaise à ne pas nommer les choses,
00:11:02 à se mettre dans une position où les artistes sentent qu'il y a une pression,
00:11:06 qu'ils n'arrivent pas à aller au devant de la scène et finalement se cachent un peu derrière ce beau mot de paix?
00:11:12 Alors il y a peut-être un peu ça aussi qu'on peut se poser comme question, qu'est-ce que ça cache aussi?
00:11:16 Bien sûr, petit mot avant la pause avec vous Joseph Toumzel,
00:11:19 on a aussi déploré dans les différentes manifestations ou prises de parole des personnalités,
00:11:24 l'absence d'artistes, notamment de confession musulmane.
00:11:28 Là aujourd'hui, Samy Boudjela, Leila Slimani notamment,
00:11:33 on a l'impression qu'il y a un rassemblement qui aurait pu se produire d'ailleurs dimanche dernier
00:11:36 lors de la marche contre l'antisémitisme.
00:11:39 Ça aurait été bien, moi je rejoins Karimane dans ce qu'elle a dit.
00:11:42 En fait un certain nombre d'artistes vont se donner bonne conscience aujourd'hui,
00:11:45 ils m'ont fait, quand j'entends Michel Rives je pense à la chanson de Brel,
00:11:49 où il parle de ceux qui balaient "Paix au Vietnam".
00:11:52 Alors ils balaient "Paix au Vietnam", ils se donnaient bonne conscience,
00:11:54 ensuite le Vietnam est tombé sous la dictature communiste,
00:11:56 il y a eu des bouts de pipaules, les massacres, ils ont oublié.
00:11:59 Non, et en plus l'erreur fondamentale, c'est de dire "ce sont des hommes face à des hommes".
00:12:04 Je suis désolé, il y a une armée d'un pays démocratique qui peut commettre des erreurs,
00:12:09 qui bombarde, et il y a des morts, et il y a des morts civiles,
00:12:12 face à un mouvement terroriste qui a pris en otage et qui détient toujours des otages,
00:12:17 et des compatriotes français et des Israéliens,
00:12:20 et qui a tué dans des conditions abominables, ce n'est pas l'égalité.
00:12:25 Quant à l'image de David contre Goliath, je rappellerais juste que David était armé,
00:12:29 et s'il a gagné, c'est parce qu'il a tué Goliath.
00:12:32 En effet, et c'est vrai qu'il y a eu une petite confusion dans les propos de Jean-Michel Rippe,
00:12:35 puisqu'il parlait du petit Goliath contre le grand Goliath,
00:12:38 mais je pense qu'en effet qu'il faisait allusion à David contre Goliath,
00:12:41 et vous avez bien fait de le préciser, Joseph Toonel.
00:12:43 On se retrouve dans quelques instants, une pause,
00:12:45 avec le témoignage de l'une de nos envoyées spéciales en Israël,
00:12:48 qui a vu, elle aussi, récemment, ce matin,
00:12:51 toutes les images de ces actes insensés et terribles du 7 octobre.
00:12:57 On se retrouve avec Stéphanie Rouky en direct dans quelques instants.
00:12:59 A tout de suite.
00:13:00 Retour sur le plateau en direct, 180 minutes Info Week-end,
00:13:06 et la situation en Israël, la guerre entre Tsaïl et le Hamas,
00:13:09 c'est aussi celle de la communication,
00:13:11 et pour lutter notamment contre le négationnisme,
00:13:13 ou contre ceux qui minimisent le 7 octobre,
00:13:16 l'armée israélienne a encore montré des images du massacre à des journalistes.
00:13:20 Stéphanie Rouky, à Tel Aviv, envoyée spéciale CNews,
00:13:23 vous faisiez partie des journalistes qui ont vu ces images.
00:13:26 J'aimerais avoir votre réaction,
00:13:27 et que vous nous racontiez ce que vous avez pu voir, Stéphanie.
00:13:30 - Écoutez, ce film a été montré une nouvelle fois en Israël,
00:13:36 aujourd'hui, en fin de matinée.
00:13:38 Nous étions une quarantaine de journalistes étrangers présents dans cette salle.
00:13:42 On a tous regardé ce film avec grand silence et beaucoup d'attention.
00:13:46 Et donc ce film de 45 minutes a été monté avec des images de GoPro
00:13:51 que portaient les terroristes sur eux au moment de l'attaque.
00:13:55 Il a été monté également avec des vidéos de caméras surveillance
00:13:58 qui étaient disposées dans la ville, dans les kiboutz ou bien dans les rues.
00:14:02 Et donc ce film commence quasiment avec une scène très marquante.
00:14:06 C'est un père, ils sont dans leur salon,
00:14:10 il attrape ces deux petits garçons par la main,
00:14:13 et les entraîne rapidement au fond du jardin
00:14:15 pour les mettre à l'abri dans leur shelter.
00:14:18 Les deux petits garçons sortent véritablement du lit
00:14:20 car ils portent seulement un bas de pyjama.
00:14:22 Et là, dans ce jardin, devant ce shelter,
00:14:24 on voit deux terroristes arriver, l'un d'eux prend une grenade,
00:14:28 il la découpille et la lance dans l'abri.
00:14:31 Là, on voit le père qui meurt instantanément.
00:14:33 Les terroristes emmènent les deux garçons.
00:14:36 Les deux garçons sont en vie, ils sont blessés, mais ils sont en vie.
00:14:39 Et là, ils les amènent dans le salon,
00:14:41 ils assoient les deux garçons sur le canapé.
00:14:44 Et comme si de rien n'était, un des terroristes ouvre le frigo,
00:14:48 attrape une boisson et propose au garçon
00:14:51 "Est-ce que vous voulez une boisson ?"
00:14:52 Alors que les deux jeunes garçons viennent donc de voir mourir leur père.
00:14:55 Ils sont couverts de sang, ils sont blessés, ils sont en larmes.
00:14:59 Et ils appellent leur père.
00:15:00 Une autre scène, on apprendra, pardon, juste pour finir cette histoire,
00:15:03 on apprendra que ces deux garçons réussissent à prendre la fuite.
00:15:07 Ils sont en vie, à présent, ils sont soignés,
00:15:09 ils sont en vie auprès de leur maman.
00:15:12 Un autre élément qui est extrêmement marquant,
00:15:14 c'est le jeunage de ces terroristes.
00:15:17 Certains sont à peine majeurs, d'autres ont à peine une vingtaine d'années.
00:15:21 Et pour eux, c'est réellement un jour de gloire.
00:15:24 Ils crient, ils sourient, ils se prennent en photo avec les cadavres,
00:15:28 ils se prennent en photo avec les otages.
00:15:30 On en voit même un à l'arrière d'un pick-up qui attrape un otage
00:15:33 et qui dit "Allez, on fait un selfie ensemble".
00:15:36 Et un autre, beaucoup plus jeune, qui lui, appelle son père
00:15:39 et il lui dit "Papa, ton fils est vraiment un héros,
00:15:42 je viens d'en tuer dix, j'en ai tué dix".
00:15:45 Et on entend au loin son père qui pleure,
00:15:48 mais ce sont des pleurs de joie.
00:15:49 Donc vous voyez, ce film, c'est 45 minutes de massacre
00:15:53 et durant ces 45 minutes, on a pu voir 138 personnes se faire tuer.
00:15:58 Et au total, je vous rappelle que ce sont 1200 personnes qui ont perdu la vie.
00:16:02 - Stéphanie Rouquier, en direct de Tel Aviv avec Florian Pau.
00:16:05 Mais en effet, l'effroi que vous avez vu, comme beaucoup d'autres témoins,
00:16:08 beaucoup d'autres collègues, comme beaucoup d'autres journalistes
00:16:10 ou comme beaucoup de survivants qui ont témoigné en exclusivité,
00:16:14 notamment hier à notre micro,
00:16:16 Johan Bergman, qui est un survivant du kiboutz de Niros,
00:16:21 qui est à l'abri aujourd'hui, mais qui lui aussi a vécu l'horreur.
00:16:23 Je vous propose d'écouter encore un extrait de l'entretien qu'il nous a accordé hier.
00:16:28 - C'était l'enfer, le kiboutz qui était pour nous un paradis
00:16:32 et qui est vraiment une perle paradisiaque au milieu de ce désert,
00:16:36 est devenu un enfer.
00:16:38 Ma belle-mère, la mère de ma femme et son compagnon,
00:16:45 qui était comme un grand-père pour mes enfants,
00:16:49 sont étés trucidés à coups de balles.
00:16:53 Ma grand-mère, elle a reçu neuf balles et des coups de couteau dans le visage
00:16:59 et partout dans le corps, afin qu'elle l'éteigne.
00:17:02 Et donc ça a pris deux semaines, je ne sais plus de deux semaines,
00:17:08 pour juste identifier son corps.
00:17:10 Ils ont décapité des familles, des bébés, décapité des bébés.
00:17:18 Ils ont brûlé des familles entières, nos amis.
00:17:23 C'est une grande famille le kiboutz, on n'est pas beaucoup,
00:17:25 c'est 450 habitants, tout confondu.
00:17:29 Aujourd'hui on est 190.
00:17:32 - Voilà, ça se passe de commentaires malheureusement,
00:17:36 parce que cela fait froid dans le dos et c'est une réalité
00:17:39 qui semble complètement inimaginable, ce qui s'est déroulé le 7 octobre.
00:17:43 On marque une pause, on se retrouve avec nos invités dans quelques instants
00:17:45 pour commenter l'actualité.
00:17:47 Nous irons notamment à Nonterre, où se prépare le rassemblement
00:17:50 pour Naël dans quelques instants.
00:17:52 À tout de suite.
00:17:56 Sur le plateau, 280 minutes Info Week-end,
00:17:58 évidemment jusqu'à 17h sur CNews, toujours en direct avec Karim Abrik
00:18:02 et avec Joseph Touvenel.
00:18:03 Et cette marche pour Naël à Nonterre, qui devrait démarrer
00:18:07 dans moins d'une demi-heure maintenant.
00:18:08 La mère de l'adolescent appelle un rassemblement aujourd'hui
00:18:11 après la libération du policier auteur du tir qui a tué son fils en juin dernier.
00:18:14 C'est un nouveau rassemblement, plus de quatre mois après la vague de violence
00:18:17 et les émeutes qui avaient embrasé plusieurs villes de France.
00:18:20 Une de nos équipes est allée voir d'ailleurs
00:18:23 quel est l'état d'esprit des habitants de Nonterre.
00:18:25 Un reportage de Jean-Laurent Costantini et de Sarah Varney.
00:18:28 La ville de Nonterre et sa place Nelson Mandela
00:18:33 se préparent à un nouveau rassemblement en mémoire du jeune Naël.
00:18:37 Si certains commerces et bâtiments publics préfèrent se protéger,
00:18:41 la plupart des habitants rencontrés, eux, ne sont pas inquiets.
00:18:44 Je participe toujours moi pour marcher et pas solidarité.
00:18:48 Je pense que le temps a fait son effet et que les chaos sont un peu plus apaisés,
00:18:51 même si bien sûr, il y a encore certainement de la rancœur
00:18:54 de la part des populations vis-à-vis de la défiance,
00:18:58 également vis-à-vis de la police.
00:18:59 Il y a une pression qui est réellement redescendue.
00:19:02 Maintenant, il est toujours important, à mon avis, de militer pour la mémoire,
00:19:07 pour garder ce qui s'est passé aussi en mémoire.
00:19:10 Le sentiment dominant, dans ma perspective, c'est l'inquiétude.
00:19:14 Vous connaissez le quartier, vous avez vu comment il a été détruit
00:19:17 à partir du lendemain de l'assassinat de Naël
00:19:21 et à quel point nous sommes dans un endroit
00:19:25 qui peut être considéré comme potentiellement explosif.
00:19:29 En juin dernier, la mort du jeune homme avait soulevé
00:19:31 une vague de colère et de violence qui a frappé plusieurs villes de France
00:19:35 pendant plusieurs nuits, marquées par des scènes de pillages,
00:19:38 d'incendies et de violences urbaines.
00:19:39 Après plus de quatre mois de détention provisoire,
00:19:42 le policier auteur du tir mortel et mis en examen pour homicide involontaire
00:19:46 a été remis en liberté sous contrôle judiciaire,
00:19:49 avec l'interdiction de se rendre à Nanterre ou de porter une arme.
00:19:52 À quoi peut servir cette marche, en effet,
00:19:56 puisqu'elle est déclenchée après la libération du policier ?
00:19:59 On l'évoquera tout à l'heure, quatre mois et demi de détention
00:20:02 pour l'auteur du tir mortel contre Naël.
00:20:05 Cette marche a-t-elle du sens véritablement,
00:20:08 puisqu'elle inclut le fait qu'il y a une injustice
00:20:11 du côté de la famille de Naël et notamment de ses conseils,
00:20:14 qu'il y a une injustice du fait que le policier Joseph Toutenel ait été libéré ?
00:20:18 D'abord, il y a une justice qui dira quels sont les faits
00:20:22 et qui doit être condamné à quoi s'il doit y avoir condamnation.
00:20:26 Cette famille, cette femme, son mari qui a disparu dans la nature d'ailleurs,
00:20:31 parce qu'il y a bien un homme aussi dans l'histoire,
00:20:33 ce garçon qui était un jeune délinquant,
00:20:37 il avait la chance de vivre dans un pays avec des règles de droit.
00:20:41 Donc maintenant, ce qu'il faut attendre,
00:20:43 c'est que la règle de droit suive son cours.
00:20:47 Personnellement, je trouve que ce qui a été imposé à ce policier
00:20:50 a été particulièrement rude.
00:20:52 Alors, je ne connais pas le dossier et ce que ça justifie peut-être.
00:20:56 J'ai des doutes.
00:20:57 J'ai des doutes.
00:20:58 Je pense que c'est surtout la menace politique d'un embrasement des quartiers.
00:21:02 On l'a vu de pillage parce que ce n'est pas en pillant des boutiques,
00:21:06 ce n'est pas en ruinant des commerçants,
00:21:08 ce n'est pas en faisant régner la terreur dans la rue qu'on fait justice.
00:21:12 Je suis en plus de ceux qui considèrent et qui vivent plutôt
00:21:15 que les grandes douleurs sont muettes.
00:21:17 Quand on souffre, généralement, on l'intègre.
00:21:21 Donc, j'ai du mal à comprendre le sens de cette marche.
00:21:23 Pour vous, cette marche n'est pas légitime ?
00:21:26 J'ai du mal à comprendre le sens de cette marche avec les risques derrière.
00:21:29 Qu'est-ce qu'on cherche ?
00:21:30 On cherche la justice ou on cherche à attisser la haine,
00:21:34 à faire exploser les quartiers.
00:21:37 La mère, je comprends qu'elle souffre.
00:21:39 Toute personne ayant perdu un enfant souffrira.
00:21:43 Elle doit aussi s'interroger sur les causes,
00:21:46 sur les responsabilités du policier, mais sur sa propre responsabilité.
00:21:51 Que faisait-il au volant de ce véhicule ?
00:21:56 Et peut-être les risques d'embrasement,
00:21:58 puisque comme le disait Joseph Toubnel, Karim Abrik,
00:22:00 c'est après la mort de Naël que les quartiers,
00:22:03 et qu'il y a eu ces émeutes et que les quartiers se sont embrasés.
00:22:06 Cette manifestation peut éventuellement,
00:22:08 on le verra avec le policier qui sera notre invité dans quelques minutes,
00:22:11 mais peut éventuellement mettre de l'huile sur le feu encore.
00:22:13 Oui, parce que ce qu'on a vu après la mort de Naël,
00:22:17 c'est que les émeutes et tout ça n'avaient même plus de lien avec Naël
00:22:20 et la mémoire de ce jeune homme.
00:22:23 C'est-à-dire que c'est devenu par la suite un prétexte
00:22:26 pour étendre le débat sur la question des violences policières.
00:22:29 On a voulu un petit peu calquer ce qui se passe aux États-Unis,
00:22:33 d'en faire aussi une figure, si vous voulez,
00:22:35 du martyr un peu de George Floyd,
00:22:38 et de se dire qu'en France, les policiers sont coupables
00:22:43 de violences systémiques à l'égard des minorités.
00:22:46 Donc, il y a eu cet aspect-là.
00:22:48 Donc, il y a eu cette confiscation, en fait, même, je pense,
00:22:50 de la cause de Naël, de sa mémoire, qui est légitime.
00:22:54 On peut dire oui, il y a une justice pour Naël.
00:22:56 On attend de savoir justement ce que la justice fera
00:23:00 et comment la justice va trancher cette affaire.
00:23:03 Mais après, donc, effectivement, c'est qu'il y a une sorte de débordement
00:23:06 et ça n'a plus de lien comme tel avec Naël.
00:23:09 Alors, ce qu'on peut craindre maintenant, est-ce que c'est ça?
00:23:11 Est-ce qu'on remet un peu cette huile sur le feu?
00:23:14 Moi, je peux comprendre, en fait, on dit on peut comprendre.
00:23:17 On a de l'empathie pour cette mère parce qu'elle a perdu un enfant.
00:23:20 C'est sûr que c'est un drame.
00:23:22 On se dit que c'est quand même quelque chose d'extrêmement grave, de tragique.
00:23:27 Cela dit, aujourd'hui, la justice n'a pas encore tranché.
00:23:31 - Oui. Non, mais Karimabri, la question qu'on peut se poser,
00:23:34 c'est est-ce que c'est la maman aussi qui a décidé toute seule,
00:23:37 après la libération du policier, d'organiser la manifestation?
00:23:40 Est-elle d'une certaine manière aussi peut-être instrumentalisée?
00:23:44 Et dans quel but? Pour obtenir quoi?
00:23:46 Ce sont autant de questions auxquelles on ne peut pas répondre aujourd'hui.
00:23:49 - Tout à fait. On ne peut pas répondre aujourd'hui,
00:23:50 mais ça revient un peu à ce que je disais il y a quelques instants,
00:23:52 c'est-à-dire qu'il arrive à un moment donné où ce genre de manifestation
00:23:57 n'a plus de lien tellement avec Naël.
00:23:59 Il y a comme une sorte de récupération où finalement, on fait le procès de la police,
00:24:03 on fait le procès des violences policières, et ça devient aussi...
00:24:07 Donc, il peut avoir effectivement une sorte de récupération politique.
00:24:11 Que ce soit une marche pour la mémoire de Naël,
00:24:13 que sa mère ne veut pas qu'on oublie, qu'il va mettre de la pression pour dire
00:24:17 qu'il faut que la justice soit rendue, c'est-à-dire que si le policier comme tel
00:24:22 a eu une défaillance, si vraiment... Donc, la justice tranchera,
00:24:27 et s'il a fait vraiment... En fait, si la justice décide que finalement,
00:24:31 il doit payer pour ce crime ou pour cette action,
00:24:36 bien que la justice tranche. Vous voyez ce que je veux dire?
00:24:39 - Bien sûr. - Mais la justice, le temps de la justice,
00:24:41 malheureusement, c'est long. Ce n'est pas le temps de l'émotion,
00:24:45 ce n'est pas le temps médiatique, ce n'est pas le temps de la marche.
00:24:48 Alors, ça rend les choses assez compliquées.
00:24:50 Puis oui, ça fait en sorte qu'il peut y avoir des récupérations politiques,
00:24:55 il peut y avoir toutes sortes de récupérations, malheureusement,
00:24:58 qui se font sur le dos d'une tragédie.
00:25:01 - Car le policier est toujours sous contrôle judiciaire également.
00:25:03 Il va y avoir un procès, il y a une enquête en cours, en effet.
00:25:07 Attention à l'embrasement, on va en parler d'ailleurs dans quelques instants.
00:25:10 On marque une petite pause, on se retrouve, on évoque encore ce sujet
00:25:13 puisqu'on va suivre également le départ de cette marche à partir de 15h,
00:25:17 ou tout du moins de ce rassemblement à Nanterre,
00:25:19 mais on va l'évoquer aussi par le prisme de la police,
00:25:22 avec notre invité dans quelques instants,
00:25:24 juste après la pause sur CNews. À tout de suite.
00:25:30 Retour sur le plateau de 180 minutes info,
00:25:32 week-end avec Joseph Toubnel et Kari Mabryk
00:25:34 pour nous accompagner, décrypter l'actualité et parler encore de l'affaire Nahel.
00:25:37 La mère de Ladeau, nous vous le disions tout à l'heure,
00:25:39 appelle un rassemblement cet après-midi à Nanterre
00:25:42 pour dénoncer la libération du policier auteur du tir qui a tué son fils en juin.
00:25:46 Nous y serons en direct, bien sûr, mais pour en parler d'abord avec nous,
00:25:49 Denis Jacob, secrétaire général de l'Alternative Police, nous a rejoints.
00:25:53 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:25:54 D'abord, une question sur la sécurité de ce rassemblement.
00:25:57 Il y a beaucoup de manifestations et de marches en ce moment
00:25:59 sur des sujets divers et variés,
00:26:01 mais est-ce que celui-ci à Nanterre, selon vous, est un rassemblement à risque ?
00:26:07 Bonjour. Tout d'abord, il faut préciser que cette marche cet après-midi
00:26:12 est une marche comme d'autres, comme d'autres manifestations,
00:26:15 comme d'autres rassemblements.
00:26:16 Si elle a lieu, c'est qu'elle a reçu l'accord des autorités préfectorales.
00:26:20 Donc, il va y avoir un dispositif de sécurité mis en place pour cette marche.
00:26:27 Bien évidemment, le travail de renseignement territorial
00:26:30 a très certainement été fait en amont pour savoir, d'une part,
00:26:34 le potentiel de personnes qui pourraient participer à cette marche,
00:26:39 les risques éventuels, c'est-à-dire des fauteurs de trouble,
00:26:41 des gens, des individus qui viendraient pour s'agréger à ce rassemblement,
00:26:46 pour en découdre avec les forces de sécurité
00:26:48 qui assureront la sécurité et le maintien de l'ordre,
00:26:51 et puis peut-être essayer de casser une nouvelle fois,
00:26:57 comme on l'a connu au mois de juillet,
00:26:59 des magasins, du mobilier urbain et des véhicules.
00:27:02 Donc, il y a toujours un risque, bien évidemment.
00:27:04 Il est pris en compte pour chaque rassemblement,
00:27:06 pour chaque manifestation, et c'est le cas pour cette marche cet après-midi.
00:27:10 Les forces de l'ordre sont présentes, en effet,
00:27:12 pour cette marche et ce rassemblement à Nanterre.
00:27:14 Néanmoins, vu le contexte et ce pourquoi d'ailleurs ce rassemblement a lieu,
00:27:19 la présence policière ne risque-t-elle pas de créer des tensions ?
00:27:24 Écoutez, permettez-moi tout d'abord de dire, par rapport à cette affaire,
00:27:29 qu'un policier, il n'est pas au-dessus des lois, il n'est pas en dessous non plus.
00:27:33 C'est-à-dire que la justice fait son travail
00:27:35 et qu'il y a des éléments aujourd'hui qui ont permis de libérer ce policier.
00:27:41 Alors, il est libéré sous contrôle judiciaire,
00:27:43 il a l'interdiction de porter une arme,
00:27:46 ça veut dire qu'il ne peut pas être policier sur le terrain,
00:27:49 donc il n'est plus policier en tant que tel,
00:27:52 et tout un tas de mesures que nous disions depuis le début,
00:27:56 être en mesure de mettre en place plutôt que de procéder à une incarcération,
00:28:00 puisqu'il y avait toutes les garanties de représentation.
00:28:04 Donc aujourd'hui, ce policier, la justice considère
00:28:07 que comme n'importe quel citoyen, il peut être en liberté
00:28:11 et il n'appartient pas à la rue de décider
00:28:14 que la décision de justice n'est pas conforme aux droits.
00:28:17 En effet, mais vous conviendrez, Denis Jacob,
00:28:19 que beaucoup soufflent sur les braises dans ce genre de contexte.
00:28:23 On le voit sur nos images en direct,
00:28:24 il y a des personnes qui commencent à se rassembler à Nanterre.
00:28:27 Sur cette place, on a aperçu également certains de vos collègues,
00:28:30 les forces de l'ordre, un tout petit peu plus à l'écart,
00:28:32 non pas à proximité en tout cas de la place et au contact des manifestants.
00:28:38 Mais en soufflant sur les braises justement,
00:28:40 on a le sentiment que parfois cette manifestation
00:28:44 peut se transformer en manif anti-police.
00:28:49 C'est évident que ce type de rassemblement est toujours,
00:28:52 enfin on a pu le constater par le passé,
00:28:54 on verra si c'est le cas aujourd'hui,
00:28:56 mais en tous les cas, ce type de manifestation
00:28:58 a toujours été manipulé par des collectifs,
00:29:02 des associations anti-flics.
00:29:04 Je regarde au moment où je vous parle, les images que vous diffusez.
00:29:07 Déjà, quand on a des personnes qui préparent une manif,
00:29:10 qui sont déjà encagoulées,
00:29:13 on peut craindre effectivement qu'il puisse y avoir des débordements
00:29:18 et c'est ce que l'on dénonce.
00:29:19 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a des collectifs, des associations
00:29:22 qui considèrent que quelle que soit la décision
00:29:25 qui est prise par la justice dans une affaire
00:29:27 qui aujourd'hui n'est toujours pas terminée.
00:29:30 On n'a pas les conclusions de l'enquête,
00:29:32 on ne sait toujours pas ce qui s'est passé.
00:29:33 Et d'ailleurs, dans cette affaire,
00:29:34 il faudra prendre aussi tout ce qui s'est passé avant le drame
00:29:37 puisqu'il y a eu des faits précédant le tir du policier
00:29:42 qu'il faudra prendre en considération et analyser
00:29:45 dans le cadre de cette enquête.
00:29:46 Et donc, avant même que l'enquête soit terminée,
00:29:50 que la justice puisse donner sa décision définitive,
00:29:53 établir les responsabilités,
00:29:55 eh bien on a ce type de collectifs et d'associations
00:29:58 qui effectivement, vous avez raison de le dire,
00:30:01 soufflent sur les braises pour essayer de tenter à nouveau
00:30:05 de relancer malheureusement ce qu'on a connu au mois de juillet,
00:30:08 c'est-à-dire des violences particulièrement graves
00:30:10 avec des quartiers et des villes incendiées,
00:30:14 avec des policiers blessés, plusieurs centaines je le rappelle.
00:30:17 Donc, il ne faut pas bien évidemment minimiser
00:30:20 ce type de rassemblement cet après-midi
00:30:22 parce que derrière, il y a certainement de la manipulation.
00:30:24 Et en effet, les images en direct que nous découvrons
00:30:26 et que vous avez commentées, Denis Jacob, ne sont pas rassurantes.
00:30:29 En effet, les hommes en cagoulé, la polystue,
00:30:32 c'est l'un des panneaux qui est juste à côté de la banderole "Justice pour Naël".
00:30:36 Donc, il y a déjà un climat de tension
00:30:39 qui s'installe progressivement dans cette ville de Nanterre.
00:30:42 Et pour parler de justice ou plus exactement d'injustice,
00:30:45 c'est le terme qu'emploie la mère de Naël en disant
00:30:48 qu'elle, elle n'a plus son fils, mais que le policier, lui,
00:30:51 par exemple, a passé les fêtes de Noël avec sa famille.
00:30:55 Et voilà pourquoi il y a ce décalage
00:30:57 et peut-être ce début de colère aussi qui peut s'enclencher.
00:31:02 Alors écoutez, bien évidemment, moi je comprends bien évidemment
00:31:05 la colère, la tristesse et je respecte le deuil de cette maman.
00:31:09 On ne souhaite à personne de perdre un enfant.
00:31:12 Je rappellerai quand même aussi que le collègue a fait les frais,
00:31:17 je considère qu'il a fait les frais,
00:31:19 des émeutes par une incarcération prolongée.
00:31:21 D'ailleurs, les juges d'instruction disent eux-mêmes que dans leurs décisions,
00:31:25 ils prennent en compte aussi le moindre,
00:31:27 le risque le moins important aujourd'hui de violence par rapport à Joanne.
00:31:31 Donc ça témoigne quand même qu'il y a eu une décision
00:31:34 de maintenir l'incarcération de notre collègue
00:31:37 pour éviter une continuité d'embrasement.
00:31:40 Et je rappellerai aussi que la femme et les enfants
00:31:43 de notre collègue ont fait l'objet de menaces de mort,
00:31:46 que son identité et son adresse ont été révélées sur les réseaux sociaux
00:31:50 et qu'il y a fallu en urgence déménager la famille
00:31:53 de ce policier qui était gravement en danger.
00:31:55 Donc j'entends bien évidemment et je respecte le deuil et la colère
00:31:59 de cette maman, mais le policier n'a pas été parié,
00:32:03 et sa famille encore moins, par tout ce qui s'est passé pendant cinq mois.
00:32:06 Pour terminer, Denis Jacob, pensez-vous que cette manifestation aujourd'hui,
00:32:09 ou peut-être une autre, si tant est qu'il y en a une qui se reproduise,
00:32:13 est-ce que cette manifestation, cette marche,
00:32:15 peut-être un déclencheur d'une nouvelle série d'émeutes,
00:32:19 notamment de violences urbaines ?
00:32:22 Écoutez, j'espère que non.
00:32:24 Je me répète, si cette marche a lieu, c'est qu'elle a été autorisée.
00:32:27 Si elle a été autorisée, c'est qu'on a considéré
00:32:29 qu'il n'y avait pas ou peu de troubles à l'ordre public
00:32:32 tels qu'on les a connus au mois de juin.
00:32:34 On n'est pas à l'abri, malheureusement,
00:32:36 qu'effectivement cette marche puisse en déclencher d'autres.
00:32:39 Et je regrette, même si une nouvelle fois je respecte le deuil de cette maman,
00:32:44 je regrette les propos qu'elle a tenus dans la presse,
00:32:48 en caractérisant ce qui s'est passé comme un policier
00:32:51 qui tue un enfant arabe ou noir, et d'essayer de distiller
00:32:56 qu'en plus ce qui s'est passé serait un acte raciste,
00:33:00 ce que je me porte en faux.
00:33:02 En tous les cas, rien n'établit aujourd'hui que c'est le cas.
00:33:05 Et effectivement, ce type de propos sont particulièrement graves
00:33:09 dans le contexte qu'on a connu au mois de juillet.
00:33:12 Et je souhaite de tout cœur que si ce rassemblement peut se dérouler,
00:33:17 parce que chacun a le droit d'exprimer par un rassemblement ce qu'il ressent,
00:33:21 mais à espérer que ça ne déclenche pas derrière des mouvements de violence.
00:33:26 En tous les cas, personnellement, je ne le crois pas,
00:33:29 et je ne l'espère surtout pas.
00:33:31 Merci Denis Jacob, merci pour toutes ces précisions,
00:33:33 et merci d'avoir accepté notre invitation dans 180 minutes info,
00:33:36 Week-end Images en direct, vous le voyez,
00:33:37 de cette manifestation de ce rassemblement annontaire
00:33:40 qui est en train de se préparer,
00:33:42 de s'organiser avec une foule qui se rassemble.
00:33:45 La présence notamment, ça a été annoncé, on ne les a pas aperçus encore,
00:33:50 mais ça a été dit dernièrement, Karim Abrik,
00:33:53 la présence de la France insoumise aussi,
00:33:54 qui vient quelque peu aussi légitimer cette manifestation,
00:33:58 et on parlait tout à l'heure avec le policier de Soufflez sur les braises,
00:34:01 une présence politique, en effet, ne fait qu'alimenter cette polémique.
00:34:06 Oui, on le sait que du côté de la gauche radicale,
00:34:09 la question des violences policières, la "polices-tu",
00:34:12 c'est vraiment un discours qui rassemble,
00:34:15 c'est vraiment la cause de cette gauche radicale,
00:34:18 donc on n'est pas étonné que, par exemple,
00:34:21 une partie des les filles s'y retrouvent éventuellement,
00:34:24 lors de cette manifestation.
00:34:25 Mais oui, je pense qu'il faut faire attention
00:34:27 de ne pas souffler sur les braises,
00:34:29 c'est-à-dire une marche qui vient d'une maman qui souffre,
00:34:32 qui veut rendre hommage à son fils, à la mémoire de son fils,
00:34:36 c'est une chose, on peut comprendre sa souffrance.
00:34:39 Ensuite, une récupération de cette souffrance
00:34:42 pour vraiment justement créer peut-être un contexte
00:34:45 qui pourrait mener à un certain embrasement dans des territoires,
00:34:50 je pense qu'il faut faire extrêmement attention,
00:34:53 on le dit encore, il faut le répéter,
00:34:54 il y a le temps de la justice,
00:34:56 et si la justice tranche qu'il y a vraiment eu quelque chose,
00:35:00 eh bien qu'il en soit ainsi et le policier sera jugé.
00:35:04 Mais on ne peut pas prendre vraiment tout et n'importe quoi
00:35:08 pour créer une situation, encore une fois,
00:35:10 où la société va s'entre-déchirer
00:35:12 et on peut à ce moment-là effectivement
00:35:14 voir et connaître des violences.
00:35:16 Et effectivement, je pense que ça peut être assez inquiétant
00:35:18 de voir des personnes encagoulées,
00:35:20 la manifestation, la marche n'a pas commencé,
00:35:22 voir des personnes encagoulées, voir des slogans anti-police,
00:35:27 ça peut vraiment quand même donner froid dans le dos.
00:35:30 Cela dit, je pense qu'il faut vraiment avoir
00:35:31 une réflexion plus large, comment se fait-il aujourd'hui
00:35:35 le travail des policiers qui est extrêmement difficile,
00:35:39 donc cette fameuse crise d'autorité,
00:35:41 comment se fait-il qu'on voit encore
00:35:42 ces fameux refus d'obtempérer,
00:35:44 où on voit que c'est un danger pour les personnes
00:35:47 qui refusent d'obtempérer,
00:35:49 mais c'est un danger aussi pour des innocents.
00:35:51 Les refus d'obtempérer, ça peut mettre en danger aussi
00:35:55 des personnes qui peuvent mourir
00:35:57 parce qu'ils ne voient pas nécessairement ce danger.
00:36:01 Et malheureusement, j'ai l'impression
00:36:03 que cette fameuse crise d'autorité aujourd'hui,
00:36:05 cette méfiance à l'égard des policiers
00:36:07 peut entraîner toutes sortes de choses absolument dramatiques.
00:36:10 - Vous avez aperçu sur nos images en direct
00:36:12 la mère de Naël avec un bonnet
00:36:15 qui est en train de se déplacer sans doute
00:36:16 pour prendre la parole dans quelques instants.
00:36:18 Mais Joseph Toubnel, là aussi où le bas blesse,
00:36:21 c'est si le policier a été placé en détention provisoire
00:36:25 pendant plus de 4 mois, 4 mois et demi, presque 5 mois.
00:36:27 C'est sans doute pour des raisons juridiques.
00:36:29 Et tout à l'heure, Noemi Schultz du service
00:36:31 pour les justices de CNews viendra nous l'expliquer après 15 heures.
00:36:34 Mais c'est aussi sans doute pour essayer de trouver
00:36:36 une forme de pacification, pour apaiser.
00:36:39 Parce que si ce policier n'avait pas été incarcéré
00:36:42 ou en tout cas mis en détention,
00:36:44 ce que craignait le gouvernement,
00:36:45 ce que craignaient les autorités,
00:36:47 c'est que les quartiers continuent de s'embraser.
00:36:49 L'EADU, à juste titre, soufflait sur les braises.
00:36:52 Il y a des braises, notamment à Nanterre.
00:36:54 Moi à Nanterre, j'étais frappé, c'est à moins de 48 heures,
00:36:57 un journaliste de Boulevard Voltaire
00:36:59 qui va enquêter sur le terrain,
00:37:00 qui fait son travail de journaliste,
00:37:03 qui se fait prendre à partie, insulté, menacé,
00:37:06 propos racistes, propos homophobes.
00:37:08 La chaîne CNews a d'ailleurs été au passage insultée, menacée.
00:37:12 Gabrielle Cluzel, parce qu'elle était femme,
00:37:15 a été traitée de tous les noms.
00:37:17 C'est ça les braises.
00:37:18 Et sur ces braises, certains viennent souffler.
00:37:21 Je suis totalement choqué de voir la récupération politique
00:37:24 de l'extrême gauche,
00:37:26 qui va aller défiler sous une banderole, la police tube.
00:37:29 Mais la police, c'est une institution
00:37:31 qui représente des milliers de femmes et d'hommes,
00:37:34 qui au quotidien,
00:37:35 quand je dis au quotidien, c'est jour et nuit,
00:37:37 nous protègent.
00:37:39 La police protège.
00:37:41 La police permet qu'on vive un peu en paix.
00:37:45 Que la loi du plus fort, ça se tord pas dans les quartiers.
00:37:48 Et certains vont souffler sur ces braises.
00:37:49 Il y a de l'indécence.
00:37:50 Je comprends la peine d'une mère.
00:37:52 À émiter qu'elle vole le souvenir de son fils,
00:37:54 si elle en souffre, si elle...
00:37:57 Là, il peut y avoir de la dignité.
00:37:58 Il est absolument indigne de la part de certains politiques.
00:38:01 Ça vient d'être dit, de faire de la récupération politicienne.
00:38:05 Non seulement ces gens-là sont indignes,
00:38:06 mais en plus, ils sont dangereux.
00:38:08 Pensez-vous, Karim Abri, que l'on veut faire,
00:38:10 du cas de Nahel,
00:38:12 un nouveau symbole à la manière d'Adama Traoré?
00:38:16 Oui, parce que c'est un peu le parallèle
00:38:18 que je faisais aussi avec les États-Unis.
00:38:20 C'est-à-dire qu'aux États-Unis,
00:38:21 on a vu ce qui s'est passé avec l'affaire George Floyd,
00:38:25 qui était absolument abjecte.
00:38:28 Et bon, ça a embrasé le pays en entier.
00:38:30 Il y a eu le mouvement Black Lives Matter.
00:38:33 Et donc, il y a eu ce symbole.
00:38:34 Ensuite, ici, avec l'affaire Traoré,
00:38:37 il y avait cette volonté aussi d'en faire aussi le symbole.
00:38:43 On voit que les policiers ont été finalement blanchis.
00:38:46 Il n'y a pas eu de suite, finalement, à tout ça.
00:38:49 Après cette longue saga judiciaire,
00:38:51 ils ont quand même été blanchis.
00:38:52 Et donc, on essaie de trouver un autre symbole
00:38:55 qui caractériserait cette violence, si vous voulez,
00:38:59 systémique de la part de la police,
00:39:02 qui montrerait ce racisme systémique de la police.
00:39:07 Et avec donc, c'est ça, cette violence
00:39:09 qui serait orientée envers les minorités,
00:39:11 envers les communautés noires,
00:39:13 les communautés arabes, par exemple.
00:39:15 Et avec Naël, il y a cette récupération politique
00:39:18 pour en faire ce symbole.
00:39:20 Moi, je veux dire, si on veut parler des refus d'obtempérer,
00:39:22 évidemment, on peut se dire que personne ne devrait mourir
00:39:25 dans un refus d'obtempérer,
00:39:27 mais la justice va faire son travail.
00:39:29 Ça, c'est très important de le souligner.
00:39:31 C'est très important aussi de dire
00:39:32 qu'il y a un temps pour la justice.
00:39:34 Et il faut faire très attention à ces fameuses récupérations.
00:39:38 - On va continuer à en parler avec vous, bien sûr,
00:39:40 avec Joseph Toubnel, d'autres invités qui vont nous rejoindre.
00:39:42 Nous sommes en direct de Nanterre,
00:39:44 avec cette marche, ce rassemblement pour Naël
00:39:48 et peut-être à la suite,
00:39:50 les craintes de nouvelles violences urbaines.
00:39:52 On l'évoque dans quelques instants.
00:39:53 On fera un point aussi sur l'actualité avec le journal.
00:39:56 À tout de suite sur CNews.
00:39:57 Retour en direct sur le plateau de 180 minutes Info Weekend
00:40:04 sur l'antenne de CNews,
00:40:05 toujours avec Karim Abrik, avec Joseph Toubnel.
00:40:08 Christian Proutot nous a rejoint.
00:40:09 Bonjour Christian Proutot.
00:40:10 - Bonjour Lionel.
00:40:11 - Lucas Jakubowicz également.
00:40:12 Bonjour et bienvenue.
00:40:13 Les débats dans quelques instants.
00:40:15 La marche pour Naël, ce rassemblement à Nanterre,
00:40:19 à suivre.
00:40:20 Les agressions antisémites,
00:40:21 les actes antisémites également au programme.
00:40:23 Mais d'abord, un point complet sur l'information
00:40:25 avec Isabelle Piboulot.
00:40:27 - À Nanterre, le rassemblement prévu Place Nelson Mandela
00:40:30 débute une mobilisation à l'appel de la maire de Naël
00:40:33 contre la libération du policier.
00:40:35 Auteur du tir contre son fils le 27 juin dernier.
00:40:39 A noter que s'il n'est plus en détention provisoire,
00:40:41 le policier de 38 ans est placé sous contrôle judiciaire.
00:40:45 Les précisions de Noémie Schultz du service Police Justice.
00:40:48 - Pour les juges d'instruction, la situation a évolué
00:40:51 depuis le jour où il a été décidé d'incarcérer le policier.
00:40:54 Cet été, on le rappelle, la détention provisoire
00:40:56 avait été justifiée par différentes raisons.
00:40:59 D'abord, le risque de trouble à l'ordre public
00:41:01 et la crainte de nouvelles émeutes.
00:41:03 Ensuite, le risque de concertation frauduleuse
00:41:05 entre le policier et son collègue présent lui aussi
00:41:08 au moment du tir, car il y avait des contradictions
00:41:11 entre les déclarations des deux hommes.
00:41:13 Enfin, le risque de pression sur les témoins.
00:41:16 Depuis, tous les protagonistes ont été entendus.
00:41:19 La formation judiciaire a progressé selon les magistrats,
00:41:22 qui notent qu'il reste des divergences
00:41:24 entre les différentes versions données,
00:41:27 mais que le risque de concertation
00:41:29 apparaît désormais moins important.
00:41:31 Enfin, si le trouble à l'ordre public demeure,
00:41:34 il est moindre qu'à la date du placement
00:41:36 en détention provisoire.
00:41:38 Le policier est donc sorti de prison cette semaine,
00:41:41 mais il n'est pas totalement libre de ses mouvements pour autant.
00:41:44 En effet, il a été placé sous contrôle judiciaire,
00:41:46 avec interdiction d'entrer en contact avec les témoins,
00:41:49 avec les partis civils,
00:41:51 interdiction de paraître à Nanterre
00:41:53 et interdiction de porter une arme.
00:41:56 Dans le contexte de guerre au Proche-Orient,
00:41:58 une marche silencieuse pour la paix
00:42:00 se tient cet après-midi à Paris.
00:42:02 Une marche au départ de l'Institut du Monde Arabe,
00:42:04 à l'initiative du collectif Une Autre Voix.
00:42:07 Il avait appelé au rassemblement dans une tribune
00:42:09 signée par 500 personnalités du monde de la culture.
00:42:12 L'auteur et metteur en scène Jean-Michel Ribes
00:42:14 a fait le déplacement, on l'écoute.
00:42:17 Moi je crois que ce qu'il faut surtout,
00:42:18 c'est croire en ces rassemblements,
00:42:21 même si celui-là n'est pas aussi important
00:42:24 qu'il pourrait l'être ou que d'autres le soient.
00:42:26 Moi je crois qu'il faut se rappeler qu'après tout,
00:42:29 on est peut-être les Davids de la paix
00:42:32 contre le Goliath de la guerre.
00:42:34 Et ce n'est peut-être pas forcément une bataille perdue.
00:42:37 En Israël, le TSA a dévoilé de nouvelles images
00:42:40 de l'attaque atroce du 7 octobre.
00:42:43 Des vidéos diffusées devant la presse étrangère.
00:42:46 Nos envoyés spéciaux étaient présents.
00:42:48 Stéphanie Rouquier vous raconte avec les images de Fleury-En-Pomme.
00:42:51 Ce film de 45 minutes a été monté avec des images de GoPro
00:42:56 que portaient les terroristes sur eux
00:42:58 au moment de l'attaque.
00:43:00 Il a été monté également avec des vidéos de caméras de surveillance
00:43:03 qui étaient disposées dans la ville,
00:43:04 dans les kiboutz ou bien dans les rues.
00:43:06 Et donc ce film commence quasiment avec une scène très marquante.
00:43:11 C'est un père, ils sont dans leur salon,
00:43:14 il attrape ces deux petits garçons par la main
00:43:17 et les entraîne rapidement au fond du jardin
00:43:19 pour les mettre à l'abri dans leur shelter.
00:43:23 Les deux petits garçons sortent véritablement du lit
00:43:25 car ils portent seulement un bas de pyjama.
00:43:27 Et là, dans ce jardin, devant ce shelter,
00:43:29 on voit deux terroristes arriver.
00:43:31 L'un d'eux prend une grenade, il la découpille
00:43:34 et il la lance dans l'abri.
00:43:35 Là, on voit le père qui meurt instantanément.
00:43:38 Les terroristes emmènent les deux garçons.
00:43:41 Les deux garçons sont en vie, ils sont blessés, mais ils sont en vie.
00:43:44 Et là, ils les amènent dans le salon,
00:43:45 ils assoient les deux garçons sur le canapé.
00:43:49 Et comme si de rien n'était, un des terroristes ouvre le frigo,
00:43:52 attrape une boisson et propose au garçon
00:43:55 "Est-ce que vous voulez une boisson ?"
00:43:57 Alors que les deux jeunes garçons viennent donc de voir mourir leur père.
00:44:00 Ils sont couverts de sang, ils sont blessés,
00:44:02 ils sont en larmes et ils appellent leur père.
00:44:05 Une autre scène, on apprendra, pardon, juste pour finir cette histoire,
00:44:07 on apprendra que ces deux garçons réussissent à prendre la fuite.
00:44:12 Ils sont en vie à présent, ils sont soignés,
00:44:14 ils sont en vie auprès de leur maman.
00:44:16 Un autre élément qui est extrêmement marquant,
00:44:19 c'est le jeune âge de ces terroristes.
00:44:21 Certains sont à peine majeurs, d'autres ont à peine une vingtaine d'années.
00:44:25 Et pour eux, c'est réellement un jour de gloire.
00:44:28 Ils crient, ils sourient, ils se prennent en photo avec les cadavres,
00:44:32 ils se prennent en photo avec les otages.
00:44:35 On en voit même un à l'arrière d'un pick-up qui attrape une otage
00:44:38 et qui dit "Allez, on fait un selfie ensemble".
00:44:41 Et un autre, beaucoup plus jeune qu'il lui, appelle son père
00:44:44 et lui dit "Papa, ton fils est vraiment un héros,
00:44:47 je viens d'en tuer dix, j'en ai tué dix".
00:44:49 Et on entend au loin son père qui pleure,
00:44:52 mais ce sont des pleurs de joie dont vous voyez ce film.
00:44:55 C'est 45 minutes de massacre et durant ces 45 minutes,
00:44:59 on a pu voir 138 personnes se faire tuer.
00:45:03 Et au total, je vous rappelle que ce sont 1200 personnes qui ont perdu la vie.
00:45:07 Depuis le 7 octobre, plus de 1500 actes antisémites ont été recensés en France.
00:45:13 Un contexte préoccupant pour la communauté juive
00:45:15 qui se sent de moins en moins en sécurité.
00:45:17 Nos équipes ont recueilli le témoignage d'un étudiant juif de la faculté de Nanterre.
00:45:21 Les précisions avec Yliane Salé.
00:45:24 Devoir baisser les yeux et se faire petit parce qu'il est juif,
00:45:27 voici le quotidien de Thomas à la faculté de Nanterre.
00:45:31 Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas,
00:45:33 l'ambiance est pesante pour cet étudiant.
00:45:36 Je ne me sens absolument pas en sécurité.
00:45:38 Déjà, je ne l'étais pas avant, je le suis encore moins maintenant.
00:45:41 Pour vous dire, je ne traîne plus seul à la fac.
00:45:45 Soit je vais dans des endroits où je suis en sécurité,
00:45:48 où je sais qu'il y a du monde, comme la bibliothèque ou quelque chose comme ça.
00:45:52 Soit je suis empouré d'amis à moi envers qui j'ai une entière confiance.
00:45:57 Le jeune homme remarque une recrudescence des taxes antisémites dans son établissement.
00:46:01 Tout comme lui, de nombreux Juifs partagent ce sentiment d'insécurité.
00:46:05 Ils sont inquiets de voir cette montée.
00:46:07 Beaucoup se posent des questions.
00:46:08 Il est très important aujourd'hui que nos autorités comprennent
00:46:12 que les Français, des origines juives en tout cas,
00:46:15 citoyens exemplaires, rappelons-le,
00:46:17 se posent la question de savoir s'il y a encore de la place pour eux dans ce pays.
00:46:20 Le CRIF appelle la France à montrer son autorité vis-à-vis des actes antisémites,
00:46:25 à faire taire les idéologies racistes
00:46:27 et à punir durement les auteurs de propos haineux.
00:46:31 Et dans le reste de l'actualité,
00:46:32 les premières stations de ski ont ouvert leur domaine hier.
00:46:36 Tignes et Val Thorens ont donné le coup d'envoi de la saison.
00:46:39 Ces derniers jours, des intempéries sur les Alpes du Nord
00:46:42 ont menacé les premières neiges.
00:46:44 La plupart des stations prévoient d'ouvrir courant en décembre
00:46:47 ou pour les vacances de Noël, qui s'annoncent bien remplies.
00:46:50 Les dates de congés coïncident cette année dans nombre de pays européens.
00:46:55 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:46:57 La suite avec vous Lionel.
00:46:58 La neige est déjà là et le ski arrive très très vite.
00:47:02 Merci pour ces informations.
00:47:03 Il y a aussi de très très belles informations,
00:47:05 des informations positives en tout cas dans l'actualité.
00:47:07 À tout à l'heure Isabelle Piboulot.
00:47:09 15h30 pour l'actualité.
00:47:10 Nos invités sont là.
00:47:11 On marque une pause.
00:47:12 On se retrouve dans quelques instants.
00:47:13 Nous irons à Nanterre avec cette marche et ce rassemblement pour Noël
00:47:17 qui démarre maintenant. À tout de suite sur CNews.
00:47:20 Retour sur le plateau de 180 minutes Info,
00:47:26 week-end sur CNews avec nos invités Joseph Toubnel,
00:47:29 Christian Poutot, Lucas Jakubowicz et Karima Bric
00:47:32 pour nous accompagner, décrypter l'actualité.
00:47:34 Nous allons nous connecter avec Nanterre dans quelques instants.
00:47:37 On a vu la préparation d'ailleurs de ce rassemblement pour Noël
00:47:40 puisque à l'appel de sa maman,
00:47:43 eh bien ce rassemblement cet après-midi se tient après la libération du policier.
00:47:47 Libération d'un policier à hauteur du tir mortel sur son fils
00:47:50 lors d'un contrôle routier le 27 juin dernier.
00:47:53 Considéré par la maman et ses proches également
00:47:56 et ceux qui la conseillent comme une injustice.
00:47:59 On va faire le point dans quelques instants.
00:48:00 Mais j'aimerais avoir votre sentiment Christian Poutot.
00:48:03 Nous étions avec un policier tout à l'heure qui nous disait en effet
00:48:07 que cette manifestation, si elle est autorisée,
00:48:09 c'est qu'il va y avoir des forces de l'ordre,
00:48:11 des forces de police pour contrôler tout cela.
00:48:14 Mais qu'il peut y avoir quelques tensions tout de même
00:48:17 parce qu'on l'a aperçu avec des gens cagoulés,
00:48:19 avec des panneaux "la police tue".
00:48:23 Cela peut se transformer très vite avec la présence de la police
00:48:26 et des forces de l'ordre justement en une manifestation anti-police.
00:48:30 Oui tout à fait, on peut espérer que non.
00:48:33 Et même si on peut comprendre les mots de certains,
00:48:38 c'est l'application de la loi.
00:48:41 Si ce policier est soupçonné, c'est tout.
00:48:46 Maintenant après la justice suivra son cours.
00:48:49 Et s'il a été l'objet de mesures de privation de liberté,
00:48:55 c'était juste pour que l'enquête puisse éviter
00:49:00 qu'il y ait des accords entre les différents protagonistes,
00:49:03 donc en particulier son tandem dans l'opération.
00:49:06 A partir du moment où tout cela a été fait, il est normal.
00:49:09 Il ne faut pas oublier qu'en France,
00:49:11 l'incarcération est une exception.
00:49:15 En préventive, c'est juste dans le cadre de l'ordre.
00:49:18 Pour des mesures dites d'ordre public,
00:49:21 pour faire en sorte qu'il n'y ait pas l'émotion qui aille dans la rue,
00:49:25 et ce que l'on espère, c'est que cette manifestation
00:49:30 ne va pas dégénérer, cela dit il y a des moyens en place.
00:49:34 Ou déclencher dans les heures ou dans les jours qui viennent
00:49:37 d'autres tensions. On se souvient qu'au lendemain de la mort de Naël,
00:49:41 il y avait eu des émeutes dont on va parler dans quelques instants.
00:49:43 Notre équipe sur place, nos envoyés spéciaux à Nanterre.
00:49:46 On aperçoit sur les images en direct la mère de Naël qui s'exprime.
00:49:49 Mais vous pouvez nous raconter en effet en direct sur CNews
00:49:53 ce qu'il se passe, s'il y a du monde pour cette manifestation.
00:49:57 Oui, depuis quelques minutes, une bonne centaine de personnes
00:50:01 se sont rassemblées ici sur la place Nelson Mandela à Nanterre.
00:50:05 Un rassemblement plutôt familial, dès qu'il se veut,
00:50:08 dans la dignité à l'appel de la mère de Naël.
00:50:12 Du côté des personnes rassemblées, c'est un sentiment d'injustice,
00:50:15 un cri de colère surtout, qu'il se fait entendre
00:50:17 après la remise en liberté du policier, donc auteur du tir mortel.
00:50:22 Tous réclament que justice soit faite.
00:50:24 Il y a donc une prise de parole en ce moment.
00:50:26 Et pour eux, il était important de se rassembler en hommage
00:50:29 à ce jeune homme qui est décédé le 17 juin dernier,
00:50:34 dans le quartier, un très gros dispositif des forces de l'ordre
00:50:37 tout autour de cette place, mais aussi dans tout le quartier
00:50:40 des affaires de Nanterre.
00:50:42 Il faut dire que la préfecture des Hauts-de-Seine se trouve
00:50:44 juste à l'angle de la place où se tient ce rassemblement.
00:50:47 Aux abords, des fouilles ont été effectuées par les forces de l'ordre,
00:50:51 des personnes qui venaient à l'intérieur de ce périmètre
00:50:54 en direction de cette place Nelson Mandela.
00:50:57 Et donc la mère de Naël est en train de prendre la parole
00:51:01 pour ce début de rassemblement sur la place Nelson Mandela.
00:51:05 Merci pour ces précisions.
00:51:06 On vous retrouve évidemment s'il se passe quelque chose à Nanterre.
00:51:09 On suit cela de près, en effet, Lucas Jakubowicz.
00:51:12 Mais la mère de Naël et ses proches et également ses conseillers
00:51:17 estiment qu'il y a une injustice à ce que le policier ait été libéré.
00:51:21 Et la maman dit, évidemment, c'est l'accord sensible
00:51:24 et on le comprend et on le respecte.
00:51:25 Moi, je n'ai plus mon fils.
00:51:26 En revanche, ce policier lui va pouvoir passer les fêtes de Noël,
00:51:30 notamment, ou retrouver sa famille.
00:51:32 Et l'injustice, elle est là.
00:51:33 Voilà pourquoi il y a ce rassemblement.
00:51:35 Voilà pourquoi il y a cette manifestation.
00:51:37 Trouvez-vous que c'est légitime ?
00:51:39 Ça peut être légitime pour eux s'ils estiment qu'il y a une injustice.
00:51:42 Ils ont tout à fait le droit de manifester.
00:51:44 Ces gens-là, en réalité, ce qu'il faut avoir à l'esprit,
00:51:46 c'est que la justice, elle a été rendue.
00:51:48 La libération du policier, elle a été faite dans le cadre de la justice.
00:51:51 L'incarcération du policier, elle a aussi été faite dans le cadre de la justice.
00:51:55 Moi, ce qui m'interpelle le plus en voyant ces vidéos, c'est, comment dire,
00:51:58 ça fait plusieurs années qu'on est habitué à voir des manifestations.
00:52:01 Les manifestations en soutien à George Floyd, à Traoré.
00:52:06 À Dama Traoré, absolument.
00:52:08 Et souvent, il y a plusieurs centaines de personnes,
00:52:10 voire plusieurs milliers de personnes qui participent.
00:52:12 Aujourd'hui, on a l'impression, et c'est ce qui a été dit à l'antenne,
00:52:15 il y a une petite centaine de personnes.
00:52:16 Il y a vraiment très peu de gens.
00:52:18 C'est comme si l'opinion publique, entre guillemets,
00:52:21 n'adhérait pas, ne suivait pas.
00:52:23 Et que peut-être que là, la famille de Nile et quelques militants
00:52:26 sont vraiment seuls face à toute l'opinion publique
00:52:29 qui penche plutôt du côté des policiers,
00:52:32 ou en tout cas d'une certaine neutralité.
00:52:34 - Ce qui a été déclaré, vous faites allusion à Dama Traoré,
00:52:36 il est vrai qu'à Sa Traoré, les proches semblent conseiller aussi la mère de Nahel.
00:52:42 Donc, il y a des liens, très vraisemblablement,
00:52:44 ou des ressemblances avec ce qui est fait,
00:52:48 les mouvements qui sont organisés autour de Dama Traoré
00:52:51 et également autour maintenant de Nahel.
00:52:54 Est-ce que, véritablement, Joseph Tounel,
00:52:57 on veut en faire un symbole aussi de Nahel,
00:52:59 un symbole de lutte contre la police
00:53:02 et peut-être contre les disparités qu'ils peuvent identifier en leur sein ?
00:53:06 - À la fois, on peut comprendre une mère
00:53:08 qui ne se remet pas du décès de son fils et qui s'en remettrait.
00:53:12 On peut constater qu'heureusement que nous sommes en France,
00:53:15 c'est-à-dire dans un cadre légal, où on peut manifester légalement,
00:53:20 on peut légalement aller dans la rue et dire
00:53:23 "voilà ce que je veux, voilà mon mécontentement,
00:53:25 remercions tous ceux qui nous ont construits cette société
00:53:28 et tous ceux qui défendent cette société".
00:53:30 Et dans ces "tous ceux", je mets bien évidemment les forces de police.
00:53:35 Et il faut que cette mère ait conscience aussi
00:53:37 que si elle peut tenir une manifestation paisiblement,
00:53:40 c'est parce qu'elle est protégée par la police.
00:53:42 Non, la police ne tue pas, l'atelier nous protège.
00:53:46 La police est une institution avec des milliers de femmes et d'hommes
00:53:49 qui nous protègent.
00:53:50 Alors après, il peut y avoir des dérapages.
00:53:52 Le dossier, je ne le connais pas.
00:53:54 La justice suit son chemin,
00:53:56 laissons la justice suivre son chemin sans attisser la haine.
00:54:00 Et quand je vois certains politiques derrière,
00:54:02 qu'on voit sur les réseaux sociaux,
00:54:04 venir attisser la haine,
00:54:06 essayer de faire exploser les choses
00:54:09 pour recommencer ce qui s'était produit au mois de juin,
00:54:12 rappelez-vous les magasins pillés,
00:54:14 ce n'est pas ça qui va faire revenir en vie Naël.
00:54:16 Ce n'est pas ça qui va faire qu'enfin on respectera
00:54:19 quand la police vous dit "s'il vous plaît vous arrêtez",
00:54:23 on s'arrête.
00:54:24 Parce que le début de la genèse, c'est bien ça.
00:54:27 C'est bien un garçon petit délinquant.
00:54:31 Et la conséquence, elle est tragique, elle est mortelle.
00:54:34 Mais n'oublions pas que le premier fait,
00:54:36 c'est de ne pas avoir respecté la loi.
00:54:38 Est-ce que cela veut dire du coup qu'il y a une forme d'instrumentalisation,
00:54:42 Christian Proutaud, de cette manifestation,
00:54:44 de la mort de Naël également,
00:54:47 pour déboucher sur un message politique, quel qu'il soit ?
00:54:51 – L'instrumentalisation, on le sait tous,
00:54:53 ça fait partie malheureusement d'un système
00:54:57 où à travers les images, l'information,
00:55:00 des gens qui veulent faire parler d'eux,
00:55:04 ou prétendre défendre une cause, utilisent ce moyen.
00:55:10 Et on le voit très bien, vous l'avez rappelé avec Adama Traoré,
00:55:14 qui elle a fait de l'affaire de son frère,
00:55:17 dont je voudrais rappeler que les gendarmes ont été blanchis
00:55:23 sur les accusations qui ont été portées a posteriori sur son décès,
00:55:29 malgré les différentes expertises qu'il y avait eues.
00:55:32 Donc ça a été un outil pour faire parler d'elle,
00:55:36 et d'une grosse association.
00:55:38 Et vous aviez raison de rappeler qu'en plus,
00:55:40 dans la dernière manifestation qu'il y avait eue pour Naëd,
00:55:43 elle était là, derrière la maman et tout.
00:55:47 Donc on voit bien que sur un sujet qui mérite de se pencher dessus,
00:55:52 qui mérite débat, l'instrumentalisation,
00:55:55 ça peut amener à quelque chose de plus grave, plus important.
00:55:59 – Oui, et très vraisemblablement pernicieux,
00:56:00 en effet à travers le militantisme,
00:56:03 ou les manifestations d'Assa Traoré et la soeur d'Adama Traoré,
00:56:06 la présence de la maman,
00:56:08 on se demande si c'est elle qui a pris la décision toute seule.
00:56:12 Et ce qui est le plus pernicieux, Karima Brick,
00:56:14 c'est qu'à travers ce genre de manifestation,
00:56:17 c'est peut-être laisser supposer
00:56:19 qu'il y a une violence systémique au sein de la police.
00:56:22 Vous voyez que la police tue de manière systémique,
00:56:25 c'est l'impression que cela donne, en tout cas,
00:56:27 à travers les messages qui sont passés.
00:56:29 – Oui, mais il y a un noyau dur aussi au sein de la population
00:56:33 qui croit donc dur comme fer,
00:56:34 qu'il y a cette violence systémique de la part des policiers,
00:56:38 de la part même de l'État.
00:56:40 En fait, c'est très présent,
00:56:41 je le vois également aux États-Unis, cette idée.
00:56:45 On le voit du côté de la gauche radicale,
00:56:47 on parle de violence systémique, de racisme systémique,
00:56:51 de violence policière,
00:56:53 que la police tue et finalement d'une police
00:56:56 qui serait d'un point de vue raciste systémique, littéralement.
00:57:00 Donc c'est un peu ça l'idée et ce discours qui infuse,
00:57:03 on le voit en France et c'est récupéré.
00:57:06 Et je pense, même si ça reste peut-être, on va dire,
00:57:08 une frange, pas nécessairement,
00:57:10 qui représente l'ensemble de la population,
00:57:13 mais ça touche aussi particulièrement
00:57:15 une partie de la jeune génération.
00:57:16 Et il y a ça aussi, parce que rappelez-vous
00:57:18 quand Gérald Darmanin avait fait le bilan des émeutes l'été dernier,
00:57:23 donc il y avait énormément de jeunes qui avaient été interpellés,
00:57:26 c'était des jeunes qui avaient 17 ans, comme ça.
00:57:29 Donc on voit quand même que ça va infuser
00:57:31 chez une partie de la jeunesse
00:57:33 et on voit aussi qu'au sein de ce genre de manifestations après,
00:57:37 je ne dis pas que c'est ce qui se passe en ce moment,
00:57:39 pour l'instant, vous l'avez dit,
00:57:40 bon, on n'a pas l'impression qu'il va y avoir nécessairement
00:57:44 100 000 personnes dans les rues en ce moment,
00:57:47 mais quand on regarde, quand il y a eu les fameuses émeutes,
00:57:50 les bâtiments qui ont été incendiés,
00:57:52 il y a eu des mairies, des écoles aussi,
00:57:54 donc des symboles aussi de la République
00:57:56 et c'est un peu ce qu'on peut craindre,
00:57:58 c'est-à-dire de datiser ces fameuses braises,
00:58:00 quand on parle de fracture de la société,
00:58:02 de créer cette idée que c'est eux contre nous,
00:58:07 que nous sommes les victimes,
00:58:08 qu'ils sont donc les coupables, les tueurs.
00:58:11 Je pense que c'est très, très dur
00:58:13 et c'est très, très dommageable pour la société comme telle,
00:58:16 pour la pacification de cette société.
00:58:18 Et s'il y a des choses à changer dans les pratiques policières,
00:58:20 que ce soit dans les refus d'opérer,
00:58:24 que doit faire la police à ce moment-là,
00:58:26 qu'il y ait une révision des pratiques,
00:58:29 ça, on peut toujours améliorer les choses, évidemment,
00:58:32 mais ça ne réglera pas tout non plus.
00:58:34 Je pense que ça ramène, encore une fois,
00:58:36 comme je le disais, cette difficulté d'intervenir aujourd'hui
00:58:39 dans une société où on a l'impression parfois
00:58:41 de dormir sur un volcan.
00:58:42 - Oui, c'est ça, une France fracturée.
00:58:44 Vous faisiez allusion aux émeutes,
00:58:45 on va y revenir dans quelques instants,
00:58:46 avec la situation des maires, des élus notamment,
00:58:48 et les symboles qui ont été attaqués.
00:58:50 650 millions d'euros, 650 millions d'euros de dégâts,
00:58:54 notamment lors de ces émeutes,
00:58:55 et le clivage qui existe, ce que l'on voit à l'image
00:58:58 et les messages qui tentent d'être passés aussi,
00:59:01 Lucas Jakubowicz, c'est cette France fracturée.
00:59:03 Comme le disait si bien Karim Abrick,
00:59:05 il y a quelques instants,
00:59:06 deux entités, deux mondes qui s'opposent de plus en plus.
00:59:09 - Tout à fait, et peut-être pour rebondir sur ce que dit Karim Abrick,
00:59:12 je suis tout à fait d'accord avec elle sur deux choses.
00:59:13 Quand vous parlez d'un noyau dur,
00:59:15 qui pense qu'effectivement la police
00:59:17 fait preuve de violence et de racisme islamique et tue,
00:59:20 c'est tout à fait vrai.
00:59:21 C'est tout à fait vrai aussi de dire qu'il y a
00:59:23 une surreprésentation des jeunes dans ce noyau-là.
00:59:26 Maintenant, ce qu'il faut regarder aussi,
00:59:28 c'est qu'il y a certains responsables politiques
00:59:30 qui vont se greffer à ces manifestations,
00:59:32 notamment la France Insoumise.
00:59:34 Et c'est là où il y a peut-être un petit problème,
00:59:36 je dirais, de stratégie politique.
00:59:38 C'est-à-dire que la France, jusqu'à preuve du contraire,
00:59:41 c'est une démocratie.
00:59:42 Le but d'une démocratie, c'est de gagner les élections
00:59:45 avec le maximum de voix.
00:59:47 Et en fait, on voit qu'il y a des élus de la République
00:59:49 qui vont se greffer à des manifestations
00:59:51 qui concernent un noyau dur,
00:59:53 mais qui sont très minoritaires dans l'opinion.
00:59:55 Donc je pense que les élus et les députés
00:59:57 qui vont soutenir par exemple Nahel aujourd'hui,
01:00:00 s'inscrivent en porte-à-faux à l'opinion publique.
01:00:03 Et finalement...
01:00:04 - Ça sera contre-productif.
01:00:05 Leur stratégie électoraliste sera sans doute contre-productive, c'est ça ?
01:00:08 - Alors, ça dépend.
01:00:09 Dans des circonscriptions où une grande majorité de la population
01:00:12 est plutôt jeune et s'estime victime de violences systémiques,
01:00:15 ça peut marcher.
01:00:16 Mais par contre, pour avoir plus de 50% des voix à une élection,
01:00:19 c'est un peu plus compliqué.
01:00:21 Et on l'avait déjà vu d'ailleurs, petite parenthèse,
01:00:23 dans les dernières élections législatives,
01:00:25 la France Insoumise avait fait des scores très importants
01:00:28 dans les quartiers populaires.
01:00:30 En revanche, dans ce qu'on appelle la France périphérique,
01:00:33 la France des sous-préfectures,
01:00:34 elle était vraiment au retrait par rapport aux législatives précédentes.
01:00:38 - La présence de la France Insoumise ou d'autres partis,
01:00:41 de certains élus, Christian Proutot,
01:00:42 cela renforce, cela légitime quelque peu ce rassemblement ?
01:00:46 - Si on en juge par la dernière manifestation qui avait été faite,
01:00:51 où d'ailleurs j'avais eu un débat un peu dur avec quelqu'un
01:00:54 de ce parti sur ce plateau,
01:00:57 où carrément on venait expliquer que la voiture
01:01:00 que l'on avait vue sur vos images,
01:01:02 fracassée alors qu'il ne faisait pas partie du maintien de l'ordre,
01:01:06 ce véhicule, ce député, il était député quand même,
01:01:11 nous expliquant qu'en fait leur présence était une provocation.
01:01:14 Alors qu'ils étaient là dans le cadre de la police.
01:01:17 Oui, ce véhicule était dans le fond,
01:01:19 il le sous-entendait, il n'était pas anormal
01:01:22 qu'on vienne leur bousiller leur voiture.
01:01:25 Et ça c'est effectivement quelque chose qui est inadmissible
01:01:30 de la part d'élus.
01:01:32 Que certains militants puissent penser,
01:01:35 exprimer des idées qui ne sont pas la réalité sur le terrain, ok,
01:01:40 mais que des élus de la République soutiennent ce discours,
01:01:45 me paraît insupportable.
01:01:47 Après il ne faut pas s'étonner qu'il y ait eu des émeutes,
01:01:49 si ceux-là sont capables de dire des choses pareilles.
01:01:52 Simplement je voudrais dire par rapport à ce qui pourrait,
01:01:54 entre guillemets, espérer de la jeunesse au niveau politique,
01:01:57 alors là il se trompe carrément, puisque la jeunesse ne vote pas.
01:02:02 C'est ça qui est terrible également.
01:02:04 Quand on fait le bilan des gens qui votent et qui ne votent pas,
01:02:08 malheureusement la jeunesse qui a sûrement un avis sur son devenir,
01:02:12 on l'espère du moins, eh bien elle ne vote pas.
01:02:14 – C'est un mauvais calcul. – Oui, c'est un mauvais calcul.
01:02:16 – Est-ce que c'est aussi pour cette raison que le gouvernement
01:02:19 fait très attention et marche sur des œufs ?
01:02:21 Ça peut aussi expliquer, d'ailleurs il y a l'aspect juridique,
01:02:24 mais ça peut expliquer aussi le fait que le policier ait été maintenu
01:02:28 en détention provisoire pendant près de cinq mois
01:02:31 pour apaiser le climat justement,
01:02:33 et pour que le gouvernement n'ait pas à régler des problèmes
01:02:37 de violence ou de tension.
01:02:39 – J'espère qu'on est resté dans le droit
01:02:41 et que les raisons qui ont conduit le juge d'instruction
01:02:45 à le laisser en prison n'étaient que par rapport à la manière
01:02:50 dont il a conduit son enquête pour pas qu'il puisse y avoir d'entente,
01:02:54 mais c'est vrai qu'il y a aussi, vous avez raison de le souligner,
01:02:59 ce côté qui est sous-jacent et c'est ce qui m'énerverait
01:03:02 si la décision a été la longueur…
01:03:05 – Si c'est la clinque justement de la réplique de la rue,
01:03:07 de la réplique des jeunes, ce serait très grave.
01:03:10 – Oui, mais vous savez, là aussi par rapport à ce qui a été évoqué
01:03:12 sur les chiffres que vous donniez, ce qui a quand même été surprenant,
01:03:16 c'est que sur la plupart des gens qui ont été interrogés
01:03:19 sur leur présence dans les manifestations,
01:03:21 l'affaire George Floyd n'apparaissait plus.
01:03:24 – De Nahel en fait.
01:03:24 – De Nahel, pardon, excusez-moi.
01:03:26 – Oui, non c'est ça.
01:03:26 – C'est ça qui est un truc fou, c'est que…
01:03:29 Oui, je reparle de George Floyd par rapport à la récupération…
01:03:33 – Est-ce que ça a pu déclencher aussi ?
01:03:34 – À sa traurée, qui est le symbole qu'il y a derrière,
01:03:38 toute cette idée sur les violences policières,
01:03:40 dont je voudrais dire qu'elles n'ont rien à voir
01:03:42 avec ce qui se passe aux États-Unis,
01:03:43 où la police est beaucoup moins cadrée qu'elle l'est en France.
01:03:48 – Joseph Tounel, vous pensez que ça peut allumer une nouvelle mèche,
01:03:50 ce genre de manifestation, le fait qu'on le médiatise aussi,
01:03:53 mais c'est notre rôle d'informer, de raconter et de montrer,
01:03:56 et surtout de donner la parole à tout le monde
01:03:57 et de pouvoir véritablement entendre les deux parties, les deux côtés.
01:04:02 On a entendu un policier tout à l'heure avant 15h,
01:04:04 là on montre les images et on raconte ce qui se passe évidemment à Nanterre.
01:04:09 – C'est légitime, c'est le droit à l'information,
01:04:11 il y a un risque, on en parle, ce risque il est avéré,
01:04:14 j'aimerais être comme Christian Proutaud,
01:04:16 pouvoir dire que si ce policier a été près de 5 mois en prison,
01:04:20 c'est uniquement pour des raisons qui concernent l'enquête et le juge,
01:04:23 je crains quand même qu'il y ait d'autres raisons politiques,
01:04:25 ce qui nous montre l'état du pays, parce que c'est très révélateur.
01:04:28 Si le pouvoir politique craint qu'en prenant,
01:04:31 en laissant la justice faire, en prenant une décision de justice normale,
01:04:35 ça mette le feu dans un certain nombre de quartiers,
01:04:38 qu'il y ait des émeutes, que des magasins soient pillés,
01:04:40 que des écoles soient attaquées, que des synagogues soient attaqués,
01:04:43 n'oublions pas que dans toutes ces émeutes, il y a eu aussi,
01:04:47 y compris dans les émeutes d'Afernaël,
01:04:49 il y avait déjà une montée de l'antisémitisme qui apparaissait.
01:04:53 Ça montre l'état de notre pays qui est quand même inquiétant,
01:04:56 il ne date pas d'hier, mais il est quand même temps de réagir fortement.
01:05:00 Et je suis d'autant plus choqué quand j'aperçois, là dans les images,
01:05:03 j'ai vu, je ne sais pas qui c'est, mais une écharpe tricolore d'un élu,
01:05:07 ça veut dire qu'il y a au moins un élu avec une écharpe
01:05:10 qui accepte tranquillement d'être avec des petites inscriptions "la police tue".
01:05:15 La police ne tue pas, la police protège,
01:05:18 elle protège y compris cet élu, sa famille et ses biens.
01:05:22 On marque une pause, on se retrouve dans quelques instants sur l'antenne de CNews,
01:05:26 on va évoquer une autre actualité aussi, qui est en lien aussi avec ces émeutes,
01:05:30 notamment provoquées après la mort de Nahel,
01:05:32 avec les communes et les maires notamment directement impactées,
01:05:35 avec une augmentation des agressions des élus,
01:05:38 on va l'évoquer avec vous, avec Karl-Oliv qui va nous rejoindre aussi dans quelques instants,
01:05:41 mais d'abord à 15h30 sur l'antenne de CNews.
01:05:44 Enfin, un point sur l'actualité avec Isabelle Piboulot.
01:05:47 Cet après-midi à Paris, le monde de la culture marche pour la paix.
01:05:51 Une foule s'est réunie devant l'Institut du monde arabe
01:05:54 pour rejoindre le musée d'art et d'histoire du judaïsme,
01:05:57 une marche silencieuse et apolitique.
01:05:59 Le collectif Une Autre Voix avait appelé au rassemblement dans une tribune,
01:06:03 signée par 500 personnalités telles qu'Isabelle Adjani ou Julie Caillé.
01:06:08 À Nanterre, le rassemblement Place Nelson Mandela est en cours.
01:06:11 Une mobilisation à l'appel de la maire de Nahel contre la libération du policier,
01:06:16 auteur du tir contre son fils le 27 juin dernier lors d'un contrôle routier.
01:06:20 S'il n'est plus en détention provisoire,
01:06:22 le policier de 38 ans est placé sous contrôle judiciaire.
01:06:26 La maire de Nahel dénonce une injustice.
01:06:28 Et puis un peu de légèreté avec de la Formule 1.
01:06:31 Pas de surprise pour Max Verstappen qui remporte le Grand Prix de Las Vegas.
01:06:35 Le néerlandais était déjà assuré d'un troisième titre de champion du monde,
01:06:39 sa 18e victoire en 21 courses cette saison.
01:06:42 Max Verstappen a devancé la Ferrari de Charles Leclerc
01:06:45 et la deuxième Red Bull de Sergio Perez,
01:06:48 qui sera vice-champion du monde en fin de saison.
01:06:50 Merci Isabelle Piboulot, merci.
01:06:54 On vous retrouve à 16h pour un prochain point sur l'actualité.
01:06:57 Toujours avec nos invités, avec Karim Abrik, Joseph Toubnel,
01:07:00 Lucas Jakubowicz et Christian Prouto pour évoquer les maires.
01:07:03 Les maires en première ligne. J'en profite aussi, la présence de Christian Prouto
01:07:07 pour vous montrer cet ouvrage, cette bande dessinée
01:07:09 qui vient à peine d'être publiée, de sortir, que je trouve passionnante.
01:07:13 Voilà pourquoi on va lui consacrer plus de temps la semaine prochaine,
01:07:16 si vous êtes d'accord, si vous êtes disponible Christian Prouto.
01:07:18 Mais c'est l'histoire du GIGN, dont vous êtes le fondateur bien sûr,
01:07:21 1973-1976 pour la période, avec beaucoup de coulisses,
01:07:25 beaucoup d'explications, de très beaux dessins
01:07:27 et on apprend énormément de choses.
01:07:28 Donc je voulais signaler quand même, à l'approche des fêtes notamment,
01:07:31 que cette bande dessinée existait,
01:07:32 mais qu'on allait raconter l'histoire du GIGN,
01:07:35 très très important évidemment aussi dans la conscience
01:07:38 et l'histoire de notre pays, avec vous la semaine prochaine.
01:07:42 Merci d'être là.
01:07:43 On va continuer à débattre bien sûr, les maires en première ligne,
01:07:47 avec les violences contre les élus qui continuent de progresser,
01:07:51 notamment en 2023, plus de 2300 atteintes aux élus
01:07:54 ont été enregistrées depuis le début de l'année,
01:07:56 selon le ministère de l'Intérieur.
01:07:57 C'est une hausse d'environ 15% par rapport à l'an dernier.
01:08:01 Alors il y a eu des émeutes en effet,
01:08:03 mais les agressions verbales, les insultes, les incivilités
01:08:08 ne cessent de grandir.
01:08:09 Comment vous les expliquez ?
01:08:10 L'an dernier, je crois que c'était déjà +32%.
01:08:12 C'est ça ! Et là on augmente en plus,
01:08:14 +32% l'année dernière et 15% par rapport à l'année dernière.
01:08:17 Donc c'est en deux ans, en effet, ça paraît incommensurable.
01:08:20 Ce serait intéressant d'affiner un peu les choses,
01:08:23 de savoir, est-ce que c'est sur tout le territoire ?
01:08:26 Est-ce que c'est dans certains lieux sur tout le territoire ?
01:08:29 Est-ce qu'on a une typologie en gros des personnes qui font ces actes ?
01:08:33 Ou est-ce que c'est monsieur et madame tout le monde ?
01:08:35 Ça permettrait de mieux pouvoir lutter contre ces violences.
01:08:38 Il y a quelques petits faisceaux indicateurs.
01:08:40 Lesquels ?
01:08:41 Par exemple, lors des dernières élections municipales,
01:08:43 on a remarqué que beaucoup de maires des petites communes
01:08:46 avaient choisi de ne pas rempiler, de ne pas se représenter.
01:08:49 Et ce qu'ils évoquaient, c'était notamment
01:08:51 des pressions, des violences de la part des administrés.
01:08:54 Ce qui signifie que finalement, ces violences contre les élus locaux
01:08:57 sont sur tout le territoire.
01:08:58 Ce n'est pas jugulé aux grandes villes ou au monde rural.
01:09:01 Et il y a quelques mois, mes confrères de Marianne
01:09:04 avaient fait un numéro spécial sur ça.
01:09:06 Où ils parlaient des violences contre les élus,
01:09:08 mais aussi contre les enseignants,
01:09:09 contre les pharmaciens, contre les médecins.
01:09:11 En fait, c'est...
01:09:12 Tout ce qui peut être le symbole de la République.
01:09:14 Pas forcément de la République,
01:09:15 mais en tout cas le symbole d'un service,
01:09:18 de gens qui sont au service de la population.
01:09:20 Certains citoyens estiment qu'ils sont clients,
01:09:23 que les personnes sont à leur service,
01:09:25 que ça ne va pas dans le sens qu'ils estiment.
01:09:27 Et bien, ils font preuve de violence.
01:09:29 Mais c'est plus une violence qui est prégnante
01:09:32 dans toutes les catégories sociales et générationnelles en France
01:09:35 depuis quelques années,
01:09:37 qu'un phénomène circoncis à certaines zones géographiques.
01:09:40 - Attention, parce que dans les violences,
01:09:42 dans les statistiques qui sont globales,
01:09:43 il y a différentes formes de violences.
01:09:45 Il y a la violence physique, qui est la plus grave.
01:09:48 - Et qui est la moins nombreuse.
01:09:50 Il faut le préciser quand même.
01:09:51 - Et c'est pour ça qu'il faudrait pouvoir affiner...
01:09:53 - Ça n'excuse rien.
01:09:55 - C'est pour ça qu'il faut pouvoir affiner.
01:09:57 En même temps, il y a certainement d'abord
01:09:59 une montée globale de la violence dans notre pays.
01:10:02 Et en même temps, un certain ras-le-bol.
01:10:04 Alors, je pense aux petits maires,
01:10:06 des petits villages qui ont peu de moyens,
01:10:09 qui ont une grande charge de travail.
01:10:11 Et la réglementation, les lois ne font que s'accumuler
01:10:15 en complexifiant les choses.
01:10:16 Et alors là, les citoyens de base ne comprennent plus.
01:10:20 Et ils ont un interlocuteur en phase 2,
01:10:23 c'est le maire qui représente tout.
01:10:24 Il représente toutes les autorités de la République.
01:10:28 Et là, on s'attaque à cette autorité-là
01:10:29 parce qu'elle, elle est là.
01:10:31 Le maire, au moins, lui, il n'est pas sur un répondeur.
01:10:33 On vous dit "attendez, tapez 1, attendez, tapez 3".
01:10:36 Et c'est aussi certainement une désespécation.
01:10:39 C'est la personne physique qui est présente
01:10:41 et que l'on peut engueuler.
01:10:43 - Oui, et puis il y a un ras-le-bol.
01:10:44 Alors, on est à la veille du Salon des maires.
01:10:46 Cette semaine, il va y avoir le Salon des maires
01:10:47 avec les élus qui vont se retrouver, évidemment.
01:10:50 Mais il y a surtout ce ras-le-bol
01:10:52 parce que les maires sont épuisés
01:10:53 entre les incivilités, les violences, les agressions,
01:10:56 les insultes, mais également le manque de moyens.
01:10:59 On en arrive à, depuis 2020, 40 démissions de maires
01:11:03 ou de membres de conseils municipaux par mois.
01:11:05 - C'est incroyable.
01:11:06 - Par mois, Karim Abré.
01:11:07 - C'est incroyable.
01:11:07 - Ça paraît incroyable.
01:11:08 Alors, il n'y a plus la vocation,
01:11:10 il n'y a plus d'appétence, en fait, pour ce métier
01:11:12 puisqu'il n'y a pas de récompense,
01:11:13 même si ce n'est pas une récompense financière.
01:11:15 - Mais la date est importante depuis le printemps 2020.
01:11:19 Il y a plusieurs facteurs, on le dit aussi.
01:11:21 Mais je veux juste qu'on se remette aussi
01:11:23 dans le fameux contexte de la pandémie
01:11:25 où il y a certains citoyens qui sont passés
01:11:28 du mécontentement à la haine des institutions
01:11:32 et à la haine des personnes qui les représentaient aussi.
01:11:35 Donc, cette sorte de privation peut-être de liberté,
01:11:39 le confinement, plusieurs personnes ont comme éclaté.
01:11:42 Je veux dire, c'est condamnable, on s'entend là-dessus.
01:11:45 Mais je trouve quand même que la date est importante
01:11:47 parce qu'il y a eu une accélération depuis ce temps.
01:11:50 Il y a eu, c'est ça, une sorte de revanche
01:11:54 envers des institutions que je trouve extrêmement grave.
01:11:57 Et aussi, au cours des dernières années,
01:11:59 ne pas sous-estimer la technologie,
01:12:02 donc le harcèlement psychologique.
01:12:04 Maintenant, c'est constant.
01:12:06 On en parle pour les étudiants, pour les jeunes dans les écoles,
01:12:10 mais aussi, il faut en parler pour les élus.
01:12:13 Ce sentiment, vous avez parlé de clientélisme aussi,
01:12:16 donc vraiment le citoyen-client qui exige.
01:12:19 Et par le biais, justement, de la technologie aujourd'hui,
01:12:22 des réseaux sociaux, on s'adresse directement,
01:12:25 il n'y a pas de filtre, on y va avec des insultes.
01:12:27 Alors, c'est extrêmement difficile pour les élus
01:12:30 de subir cette violence psychologique
01:12:33 et aussi ces altercations même,
01:12:35 qui se manifestent aussi dans la rue.
01:12:37 Donc, extrêmement difficile.
01:12:39 Et cette crise, quand on dit de démocratie, des institutions,
01:12:43 où finalement, il y a une perte de confiance
01:12:45 de la part d'une partie des citoyens
01:12:47 envers les institutions et les personnes qui les représentent.
01:12:50 - Un témoignage de maires à présent.
01:12:52 En direct, Ludovic Thoreau nous a rejoint,
01:12:54 le maire de Coubron, en Seine-Saint-Denis.
01:12:56 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:12:58 Ludovic Thoreau, on est ravi de vous retrouver.
01:13:01 Sept maires sur dix sont en train d'évoquer la situation,
01:13:04 les augmentations notamment,
01:13:06 les agressions, les incivilités, les insultes, la situation.
01:13:08 Les maires qui sont totalement exsangues
01:13:10 et qui n'ont plus envie, qui n'ont plus d'appétence
01:13:12 pour ce métier ou pour cette fonction.
01:13:14 En tout cas, sept maires sur dix affirment
01:13:16 qu'ils ont été victimes d'incivilité,
01:13:18 d'impolitesse, d'agressivité.
01:13:20 Et la situation, à la veille du Salon des maires,
01:13:22 paraît totalement intenable dans cette fonction.
01:13:25 Est-ce que c'est aussi le cas pour vous, Ludovic Thoreau ?
01:13:27 - Mais c'est pour tous les maires comme ça.
01:13:30 Je vous donne un exemple.
01:13:32 Vous savez, si la différence entre les mots
01:13:34 des personnes qui nous gouvernent et la réalité de terrain.
01:13:36 Le mandat de maire, ça demande beaucoup,
01:13:38 beaucoup d'engagement avec tous les maires adjoints.
01:13:40 Ils pondent des lois tous les jours,
01:13:42 ils nous donnent de plus en plus de charges
01:13:44 et ils ne donnent pas un euro de plus.
01:13:46 C'est-à-dire qu'on a de moins en moins d'argent pour travailler.
01:13:49 On est obligé de faire la pitié tous les jours.
01:13:51 Maintenant, je vais vous donner un exemple.
01:13:53 Quand on nous dit la protection des maires.
01:13:55 Moi, quelqu'un est venu chez moi à 23h30 pour me menacer
01:13:57 et m'a envoyé un texto le lendemain en me disant
01:13:59 "je sais où vous habitez".
01:14:00 J'ai porté plainte il y a six mois.
01:14:01 Rien ne s'est passé.
01:14:03 Alors, je ne suis pas là, je n'ai pas peur,
01:14:05 ce n'est pas le problème.
01:14:06 Mais entre ce qu'on nous dit là-haut et la réalité des maires,
01:14:08 les maires, ils commencent à en avoir marre.
01:14:09 On nous dit de faire plein de choses,
01:14:10 parce qu'on nous dit construisez des maisons, construisez tout ça.
01:14:12 Mais il n'y a pas de crèche pour l'argent.
01:14:14 Il n'y a rien pour les écoles.
01:14:15 Donc tous ces gens là-haut qui nous envoient des "allez construisez sans,
01:14:18 sinon on vous met une pénalité".
01:14:20 Je vais vous donner un exemple aujourd'hui.
01:14:22 Vous voyez, la Drille qui nous charge de faire beaucoup de logements
01:14:25 va doubler ma pénalité loi SRU.
01:14:27 La Drille n'avait même pas vu que dans ma ville,
01:14:30 il n'y a rien de constructible.
01:14:32 Il n'y a rien de constructible.
01:14:33 C'est-à-dire que je vais payer 130 000 euros.
01:14:35 La Drille me dit de construire,
01:14:36 alors que tous mes terrains sont inconstructibles.
01:14:39 Est-ce que vous voyez la différence entre ce qui se passe là-haut
01:14:41 et ce que nous soubissons tous les jours, nous les maires ?
01:14:43 Alors c'est sûr que les maires,
01:14:44 ils vont en avoir de plus en plus marre, ça c'est clair.
01:14:46 Alors les agressions, c'est clair, mais ça tient tout le monde.
01:14:49 Ça tient la police, ça tient les enseignants, ça tient les maires.
01:14:51 Donc c'est quelque chose de sociétal.
01:14:53 Mais au-delà de ça, on ne peut pas nous donner autant de choses à faire
01:14:56 et nous donner de moins en moins de moyens pour les faire.
01:14:58 C'est impossible.
01:14:59 On n'est pas là pour faire la pitié.
01:15:00 Parce que si vous voulez, le problème, c'est que les gens,
01:15:02 ils payent leurs impôts, ils perdent leur taxe foncière.
01:15:05 Alors on a enlevé la taxe d'habitation, bien sûr.
01:15:08 Donc on a de moins en moins de moyens pour travailler
01:15:10 et on a de plus en plus de charges.
01:15:11 Parce que quand vous construisez les logements, il faut des crèches,
01:15:15 il faut des écoles, il faut des routes.
01:15:17 Et il est où l'argent qu'on nous met en plus pour faire tout ça ?
01:15:20 Donc oui, il y en a marge, je peux vous le dire,
01:15:22 et tous les maires sont en colère.
01:15:23 Donc il faudrait que ceux qui gouvernent,
01:15:25 qui n'ont jamais siégé dans un conseil municipal,
01:15:27 viennent un tout petit peu siéger dans les conseils municipaux des villes
01:15:30 et ils comprendront comment ça fonctionne.
01:15:31 Ce n'est pas une surpursale de banque où on enlève ou on rajoute,
01:15:34 c'est la vie des citoyens.
01:15:35 Parce que quand quelque chose ne va pas, le citoyen,
01:15:37 il ne va pas voir le ministre, il va voir directement le maire.
01:15:40 Et quand on lui dit "mais on ne peut pas, on n'a pas d'argent",
01:15:43 il lui dit "mais attendez, on paye des impôts, vous devez faire ça".
01:15:45 Et qu'est-ce qu'on répond ?
01:15:46 Eh bien on téléphone au préfet, on écrit à un ministre
01:15:49 qui des fois vous répond, vous répond pas,
01:15:51 qui va transmettre ce que vous demandez.
01:15:53 Il y en a marre.
01:15:54 Comment vous réagissez justement, Ludovic Thoreau,
01:15:56 comment vous réagissez quand Dominique Faure,
01:15:58 la ministre des Collectivités Territoriales dans le JDD,
01:16:01 aujourd'hui dit être proche des maires,
01:16:04 parce qu'il y a sans doute une relation, en effet,
01:16:06 mais demande à ses mêmes élus, à ses maires,
01:16:08 de faire encore des efforts ?
01:16:10 Elle est gentille, j'aime bien, c'est sympa.
01:16:14 On va faire encore des efforts.
01:16:15 Mais des efforts de quoi ? On en fait tous les jours.
01:16:17 Nous n'avons plus d'argent pour nos villes.
01:16:20 Je ne peux même pas boucher un trou dans ma ville, d'accord ?
01:16:23 Parce qu'on n'a plus d'argent.
01:16:25 Alors cette dame, Kev Vienne, moi je l'invite, devant vous.
01:16:27 Kev Vienne dans ma ville,
01:16:28 j'ai la plus basse des dotations de fonctionnement.
01:16:30 Kev Vienne me voit, d'accord ?
01:16:31 Au lieu de me doubler ma pénalité pour la loi SRU,
01:16:34 je l'invite, tonnerre devant vous, je dis "Venez madame,
01:16:36 vous m'expliquez comment on va faire pour faire un peu plus".
01:16:38 Je dirais "C'est à vous madame de faire un peu plus vis-à-vis de nous,
01:16:41 et pas à nous de faire plus vis-à-vis de vous".
01:16:43 Nous faisons le maximum tous les jours, quotidiennement.
01:16:45 Est-ce que vous avez le sentiment que malgré tout,
01:16:48 le gouvernement peut vous rassurer ?
01:16:50 Avec le salon des maires cette semaine, Ludovic Thoreau,
01:16:53 l'absence du chef de l'État, mais Elisabeth Borne qui sera présente,
01:16:56 la première ministre, mais qui aura sans doute une rude mission,
01:17:00 et qui va peut-être traverser un moment de défiance de la part des élus,
01:17:05 par rapport à ce que vous racontez,
01:17:07 et qui est une caisse de résonance, en effet, de vos collègues.
01:17:10 Non mais elle pourra venir,
01:17:13 tous les ministres de la Terre pourront venir à ce salon des maires,
01:17:15 et alors ça change quoi ?
01:17:17 Ils vont venir, on va dire "On vous écoute, on vous comprend,
01:17:20 mais on va vous demander de faire plus avec moins".
01:17:22 Attendez, c'est un tour de magie qu'elle vient faire ?
01:17:24 Nous, on n'est pas des magiciens, on a besoin de moyens,
01:17:27 et le citoyen ne comprend pas qu'il paye autant d'impôts,
01:17:30 et que les maires ne puissent pas réaliser toutes ces choses-là,
01:17:33 qui donnent à des écoles, refaire un préau,
01:17:37 refaire des choses comme ça, on ne peut pas le faire,
01:17:39 on n'a pas les moyens.
01:17:40 Alors eux s'endettent, c'est sûr que l'État s'endette,
01:17:42 ça il n'y a pas de problème,
01:17:43 mais nous on n'a même pas le droit de nous endetter.
01:17:45 Nos finances doivent être à l'équilibre,
01:17:47 alors qu'ils soient un peu exemplaires,
01:17:49 leurs visites qui font ce qu'ils veulent,
01:17:50 qui racontent ce qu'ils veulent, c'est fini, on n'y croit plus.
01:17:53 Il y en a assez des discours, on voudrait un défait.
01:17:56 Et les faits aujourd'hui, ils sont dans leur défaveur, ça c'est clair.
01:17:59 Ludovictoro, le 105ème congrès des maires,
01:18:02 cette semaine a un intitulé finalement très implicite,
01:18:06 et on comprend tout, "commune attaquée, république menacée",
01:18:10 c'est ce qui est dit, avec notamment la crainte de nouvelles émeutes,
01:18:14 et c'est David Dissnard d'ailleurs le président de l'association des maires
01:18:18 qui dit qu'il y aura encore des violences urbaines,
01:18:20 c'est inéluctable.
01:18:21 Craignez-vous, que ce soit dans votre commune,
01:18:23 votre département ou en France, qu'il y ait encore des tensions
01:18:27 et que ces tensions deviennent de plus en plus violentes,
01:18:30 et qu'à un moment donné les maires soient contraints de démissionner,
01:18:34 d'abandonner, de lâcher l'affaire ?
01:18:36 Vous ne pouvez pas attaquer un maire à une famille,
01:18:39 si on le menace il va arrêter.
01:18:41 Il fait ça pour le bien des citoyens,
01:18:43 il ne va pas mettre la vie de sa famille en jeu quand même.
01:18:46 Maintenant on pourra dire ce qu'on veut,
01:18:48 mais le maire ne peut pas calmer.
01:18:50 Pourquoi les gens sont aussi énervés aujourd'hui ?
01:18:52 Pourquoi il y a autant de violence ?
01:18:53 Parce que ça vient de là-haut, ça ne vient pas de la ville elle-même,
01:18:56 ça ne vient pas de la gestion de la ville,
01:18:57 ça vient tout simplement d'une gestion nationale.
01:19:00 Aujourd'hui les gens sont dans une angoisse, dans une violence,
01:19:03 et d'ailleurs c'est pourquoi les deux parties extrêmes sont aussi fortes.
01:19:05 Donc si vous voulez, la violence est présente,
01:19:07 mais rien, aucun signe de là-haut appaie cette violence,
01:19:11 c'est ça la vraie problématique.
01:19:13 Donc c'est sûr que les maires vont…
01:19:14 Les maires évidemment, vous le savez,
01:19:17 un maire ça gagne suivant le nombre d'habitants.
01:19:20 Donc si vous êtes dans les petites villes,
01:19:22 ils ne gagnent pratiquement rien,
01:19:24 et pourtant c'est eux qui sont les plus présents,
01:19:26 parce que moins on a de moyens,
01:19:27 et plus on est proche de la population.
01:19:29 Et je peux vous dire que les maires qui gagnent très peu d'argent,
01:19:32 ne vont pas risquer la vie de leur famille et leur vie,
01:19:35 tout simplement parce qu'aujourd'hui l'État,
01:19:38 je dirais plutôt le gouvernement,
01:19:40 ne prend pas attention à ces maires.
01:19:42 Moi je n'en veux plus.
01:19:43 Moi je veux qu'on me dise demain,
01:19:44 allez monsieur le maire,
01:19:45 on va vous aider, on vous donnera 20% de dotation en plus.
01:19:47 C'est ça que j'attends.
01:19:48 Mais vous croyez qu'on va nous dire ça ?
01:19:50 Mais pas du tout, on ne va rien nous dire du tout.
01:19:52 On peut comprendre votre désarroi et cette colère,
01:19:55 en effet c'est une colère froide,
01:19:56 mais qui peut se tendre encore.
01:19:58 Et cette fatigue républicaine aussi,
01:20:00 il faut le dire Ludovico, pour conclure.
01:20:02 Attendez, je vais vous donner un dernier exemple,
01:20:04 tellement je suis énervé.
01:20:05 Allez-y.
01:20:06 Je vais vous donner une dernière chose, tellement je suis énervé.
01:20:08 Il y a un des citoyens de ma ville qui fait un faux.
01:20:11 C'est-à-dire qu'il prend le blason de la ville,
01:20:15 qu'il prend ma signature,
01:20:17 donc évidemment il fait un faux,
01:20:18 une signature avec ma signature,
01:20:20 donc il passe en justice.
01:20:21 Et quoi ?
01:20:22 Il n'a rien.
01:20:23 Vous savez quoi ?
01:20:24 Parce que soi-disant,
01:20:25 il n'y a aucune nuisance pour la mairie d'avoir fait un faux.
01:20:27 Vous entendez ce que je vous dis ?
01:20:29 Voilà la réalité.
01:20:30 Parce que la justice, c'est eux qui jugent.
01:20:31 Vous pouvez mettre des lois,
01:20:32 mais si les juges sont "gentils",
01:20:35 alors les maires sont tous seuls.
01:20:37 Ils ne vont pas faire la justice eux-mêmes.
01:20:39 Donc la problématique aujourd'hui,
01:20:41 c'est cette différence vraiment entre
01:20:42 toutes les lois qui vont voter à l'Assemblée nationale
01:20:44 et validées par le Sénat,
01:20:45 mais qui ne sont pas appliquées.
01:20:47 Faites appliquer les lois.
01:20:49 Faites appliquer les lois, s'il vous plaît.
01:20:52 Ce n'est pas au maire d'appliquer les lois.
01:20:54 Il n'est pas le juge, lui, il dénonce les choses.
01:20:56 Mais le problème, c'est qu'au-dessus, ça ne colle pas,
01:20:58 ça ne revient pas.
01:20:59 Voilà, c'est tout.
01:21:00 Et puis quelque part,
01:21:01 on va mettre quelqu'un pour protéger tous les maires de France ?
01:21:04 Aujourd'hui, on va protéger tous les enseignants,
01:21:06 tous les maires, tous les médecins ?
01:21:08 C'est ça la société qu'on veut ?
01:21:09 Ce n'est pas la réponse, je suis absolument désolé.
01:21:11 Ce n'est pas protéger les maires,
01:21:13 c'est faire en sorte que cette violence soit à la base neutralisée.
01:21:17 Merci Ludovictoro, merci pour ce cri d'alarme
01:21:20 et puis pour nous avoir expliqué quelle était la situation.
01:21:23 Quand on est maire, c'est évidemment un sacerdoce,
01:21:25 on s'implique et il n'y a pas,
01:21:27 même si vous n'attendez pas de récompense particulière,
01:21:29 quand il n'y a pas de retour et qu'on se sent démuni,
01:21:33 on n'est pas loin évidemment de l'abandon.
01:21:35 Merci Ludovictoro,
01:21:36 merci de nous avoir accompagné.
01:21:38 C'est vrai que c'est un témoignage fort,
01:21:40 c'est vrai Lucas Jakubowicz,
01:21:42 le témoignage de Ludovictoro,
01:21:43 mais le problème c'est qu'il n'est pas seul,
01:21:45 ce n'est pas le seul témoignage,
01:21:46 c'est un témoignage qui ressemble à beaucoup d'autres élus.
01:21:49 Oui, et beaucoup de témoignages de maires
01:21:51 qu'on écoute et qu'on entend depuis plusieurs années
01:21:53 pointent la même chose,
01:21:54 c'est en fait les maires ne sont pas entendus
01:21:56 et ne sont pas compris par ceux qui font les lois,
01:21:58 par l'État central, les députés, etc.
01:22:01 Et tout ça, on peut dire que ça a commencé en 2017.
01:22:04 Alors beaucoup de personnes vont dire
01:22:06 "c'est à cause d'Emmanuel Macron".
01:22:07 En réalité c'est un peu plus compliqué,
01:22:09 à partir de 2017, c'est la première législature
01:22:11 dans laquelle il y avait un non-cumul des mandats.
01:22:14 Ça veut dire que les députés,
01:22:15 la plupart des députés,
01:22:16 n'ont jamais été maires,
01:22:18 n'ont jamais été membres d'un conseil municipal
01:22:20 et pourtant votent des lois, par exemple de finances,
01:22:22 qui vont concerner les maires.
01:22:24 Alors ça c'est peut-être une erreur
01:22:25 qui a été faite avec la loi de non-cumul des mandats,
01:22:27 c'est-à-dire qu'on va se retrouver avec un législateur,
01:22:29 avec des députés,
01:22:30 enfin pas des sénateurs, mais des députés,
01:22:33 ou bien même des ministres,
01:22:35 qui en fait ne connaissent pas
01:22:36 le fonctionnement d'un conseil municipal,
01:22:38 ne connaissent pas le quotidien d'un maire.
01:22:40 Alors peut-être qu'il faudrait revenir sur cette loi
01:22:43 et permettre à des maires de petites communes
01:22:45 finalement d'accéder ou de réaccéder à nouveau
01:22:47 à l'Assemblée nationale.
01:22:49 - Joseph Tounnel,
01:22:50 si les communes sont attaquées,
01:22:51 c'est la République qui est menacée ?
01:22:53 Je reprends le slogan
01:22:54 l'intitulé du congrès des maires cette semaine.
01:22:57 - C'est la France.
01:22:59 - Parce que c'est le terrain,
01:23:00 parce que c'est la base,
01:23:01 c'est la population.
01:23:02 - Bien sûr, parce que c'est les représentants.
01:23:04 C'est les représentants de la République,
01:23:06 c'est les représentants de la France,
01:23:08 et c'est eux que l'on s'en prend.
01:23:10 Ce maire était excellent
01:23:11 dans les exemples pratico-pratiques.
01:23:13 On a une bombe là
01:23:14 qui est en train de se construire encore
01:23:16 sur le logement.
01:23:18 Il va y avoir des grosses difficultés,
01:23:20 et ça commence,
01:23:21 pour construire ou pour louer,
01:23:23 pour des réglementations qui ont été faites.
01:23:25 Alors, ceux qui les ont faites
01:23:28 en bonne conscience,
01:23:30 mais sans un instant voir les conséquences,
01:23:33 interdire à quelqu'un de louer son logement
01:23:36 ou de le vendre,
01:23:37 parce que cette personne n'a pas les moyens
01:23:39 de faire les travaux qu'on lui donne obligatoires,
01:23:42 ça bloque le marché,
01:23:43 ça va faire moins de logements disponibles,
01:23:46 et qui va-t-on aller voir le maire
01:23:48 en disant "mettez-nous des logements sociaux" ?
01:23:50 Des logements sociaux qui ont un coût
01:23:52 bien supérieur pour la collectivité
01:23:54 aux logements loués, etc.
01:23:56 C'est une petite bombe qui est mise,
01:23:57 qui va devenir une grosse bombe,
01:23:59 mais on va être en première ligne.
01:24:00 - On va retardement.
01:24:01 - Je veux un logement, je veux un logement.
01:24:03 Il faudrait que, effectivement, ça ait été dit,
01:24:05 le législateur,
01:24:06 qui n'est pas un cumul immense des mandats,
01:24:08 mais un législateur qui, en même temps,
01:24:10 mère, qui est au contact des citoyens
01:24:12 et qui est au contact des réalités du terrain,
01:24:13 c'est une très bonne chose.
01:24:15 - Merci Joseph Toutenel, merci à Karim Abri,
01:24:17 que je vais rester en compagnie de Christian Prouto,
01:24:18 Lucas Jacqui-Bovitz, dans quelques instants.
01:24:20 L'antisémitisme en France,
01:24:22 avec un témoignage fort, Yael Perl-Ruiz,
01:24:25 arrière petite-fille du capitaine Dreyfus,
01:24:28 qui sera avec nous, invité.
01:24:30 C'est elle qui avait interpellé aussi Emmanuel Macron,
01:24:32 vous vous en souvenez, le 11 novembre,
01:24:34 en lui reprochant de ne pas participer
01:24:36 à la marche contre l'antisémitisme.
01:24:39 On se retrouve dans quelques instants.
01:24:41 Toujours sur le plateau de 180 minutes,
01:24:46 Info Weekend, les informations dans quelques instants.
01:24:49 Toujours en compagnie de nos invités,
01:24:50 Lucas Jacqui-Bovitz et Christian Prouto.
01:24:52 Harold Imane nous a rejoints.
01:24:53 Bonjour Harold Imane, spécialiste de l'actualité internationale.
01:24:57 Bien sûr, pour évoquer la situation au Proche-Orient.
01:25:00 La guerre entre Tsaïl et le Hamas,
01:25:02 est-ce que fait, parce qu'il s'est dit beaucoup de choses,
01:25:04 et d'ailleurs on a pu le lire dans l'IDD aujourd'hui,
01:25:08 en matière de diplomatie,
01:25:10 que fait la France à Harold Imane,
01:25:12 notamment peut-être pour essayer de sauver les otages ?
01:25:15 Alors depuis le début, bien sûr,
01:25:17 la France essaye de récupérer ses otages.
01:25:21 Et puis, dès le début,
01:25:24 on a actionné la voie normale qui est l'Egypte,
01:25:27 et aussi le Qatar.
01:25:30 Parce que l'Egypte était quand même très brouillée avec le Hamas,
01:25:34 et le Qatar est un bailleur de fonds
01:25:38 du gouvernement de Gaza,
01:25:41 qui est en gros le Hamas,
01:25:44 mais la partie, si on peut dire, civile,
01:25:47 dont l'argent a été largement détourné
01:25:50 pour des fins militaro-terroristes.
01:25:53 Alors ensuite, ces négociations ont achopé directement
01:25:57 sur la question de qui libérerait-on ?
01:26:00 Donc, est-ce qu'on libère par nationalité ?
01:26:03 Est-ce que chaque pays va négocier ?
01:26:06 Je veux mes Italiens, je veux mes Thaïlandais.
01:26:09 Bon, on a décidé de ne pas faire ça,
01:26:12 il y avait une certaine solidarité entre les pays,
01:26:15 et Israël a dit, nous on négocie seulement pour le lot entier.
01:26:19 Au bout de quelques jours, ils ont décidé
01:26:22 de ne plus faire la distinction entre les binationaux et les autres.
01:26:25 Donc, la voie quatarienne, elle, a progressé de plus en plus.
01:26:31 Les États-Unis l'ont utilisée, et la France l'a utilisée.
01:26:35 Mais là, dans cette dernière séquence,
01:26:38 vous avez une tournée au Moyen-Orient
01:26:41 du ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
01:26:44 Pourquoi ce n'était pas le travail
01:26:47 de notre ministre des Affaires étrangères ?
01:26:50 Parce que quand même, quand vous êtes le chef des...
01:26:54 enfin, disons, le directeur des armées,
01:26:57 le chef suprême étant le président de la République,
01:27:00 vous avez beaucoup à voir dans les ventes d'armes.
01:27:03 Et on vend des armes à l'Égypte, au Qatar, aux Émirats Arabes Unis.
01:27:09 Donc, vous n'avez pas la même conversation,
01:27:12 et il connaissait d'autres séries de ministres.
01:27:15 Donc, il pouvait repasser derrière Catherine Colonna
01:27:19 pour animer tous ces dossiers
01:27:21 qu'elle-même avait essayé d'ouvrir,
01:27:24 que le président de la République avait essayé d'ouvrir,
01:27:27 peut-être un peu trop tôt dans cette guerre,
01:27:30 et que Joe Biden a essayé d'activer en allant sur place,
01:27:35 et que Anthony Blinken ne cesse d'essayer d'activer en allant sur place,
01:27:40 et que la diplomatie européenne ne cesse d'activer en allant sur place.
01:27:44 Même aujourd'hui, on avait Joseph Borrell
01:27:47 qui était avec ses homologues dans le Golfe.
01:27:51 Particulièrement intéressant, ce qu'a dit le premier ministre du Qatar,
01:27:56 qui vient de dire, il y a quelques heures,
01:27:58 "Nous sommes très près d'une libération d'un grand nombre d'otages."
01:28:04 Alors, la France a agi pendant qu'Israël aussi faisait des déclarations.
01:28:10 Alors, Benyamin Netanyahou, hier, disait,
01:28:13 "On ne lâche personne, enfin, on ne suspend pas l'offensive
01:28:22 tant qu'on n'a pas la totalité des otages."
01:28:24 En même temps, son conseiller diplomatique, Haneke Wi, lui, il dit,
01:28:29 "On est prêt à prendre une masse d'otages, des femmes et des enfants,
01:28:35 contre quelques jours de trêve."
01:28:39 Tout ce mix compliqué a fait que la France pouvait trouver une espèce de chemin
01:28:45 puisqu'elle propose la solution à deux États,
01:28:47 que Joe Biden, lui aussi, propose la solution à deux États.
01:28:51 Et la dernière nouvelle, juste celle-là,
01:28:53 c'est que la France va envoyer les portes hélicoptères français
01:28:58 en soutien hospitalier au large de Gaza
01:29:01 pour récupérer les personnes qu'on ne peut pas déplacer
01:29:05 avant de les dispatcher sur des pays de la région
01:29:09 ou même de les amener en France.
01:29:11 Merci à Roliman pour ce point très clair.
01:29:13 D'autres interviews, d'autres personnalités à venir dans quelques instants.
01:29:16 Mais d'abord, un point sur l'information avec vous, Isabelle Piboulot.
01:29:20 À Nanterre, place Nelson Mandela,
01:29:22 le rassemblement à l'appel de la maire de Nahel se poursuit.
01:29:25 Une mobilisation contre la libération du policier,
01:29:28 auteur du tir contre l'adolescent le 27 juin,
01:29:31 lors d'un contrôle routier.
01:29:32 Le policier de 38 ans n'est plus en détention provisoire depuis mercredi,
01:29:36 mais reste placé sous contrôle judiciaire.
01:29:39 Dans le contexte de guerre au Proche-Orient,
01:29:41 une marche silencieuse pour la paix se tient cet après-midi à Paris.
01:29:45 Une marche au départ de l'Institut du Monde Arabe,
01:29:48 à l'initiative du collectif Une Autre Voix.
01:29:50 Il avait appelé au rassemblement, dans une tribune,
01:29:53 signée par 500 artistes,
01:29:55 une démarche saluée par la ministre de la Culture.
01:29:59 En tentant de soutenir tous ces artistes,
01:30:01 ils étaient plus de 500 à appeler à cette marche,
01:30:04 pour porter une voix de l'union, c'est comme ça qu'ils l'ont dit.
01:30:07 Et je trouvais que le texte qu'ils avaient écrit,
01:30:09 était très juste, très fort,
01:30:11 et permettait de fédérer très largement,
01:30:14 pas seulement le monde culturel,
01:30:15 mais l'ensemble des citoyens qui avaient envie de s'engager,
01:30:18 pour porter ce message d'unité,
01:30:20 et de rassemblement des Français,
01:30:22 pour la paix, pour la tolérance,
01:30:24 pour lutter contre l'antisémitisme,
01:30:26 lutter contre toutes les exclusions.
01:30:28 La France s'est prête à accueillir dans ses hôpitaux
01:30:31 des dizaines d'enfants blessés de Gaza,
01:30:33 notamment les cas les plus graves.
01:30:35 L'hôpital Al-Shifa est devenu une zone de mort,
01:30:38 selon l'OMS.
01:30:39 31 bébés prématurés ont été évacués aujourd'hui.
01:30:42 Après un entretien avec son homologue égyptien,
01:30:44 Emmanuel Macron a annoncé l'arrivée prochaine
01:30:47 d'un avion transportant plus de 10 tonnes
01:30:49 de frettes médicales à Gaza.
01:30:51 Depuis mercredi, le ministre français des Armées
01:30:55 était en tournée au Proche-Orient.
01:30:57 Sébastien Lecornu s'est rendu successivement
01:30:59 en Égypte, en Arabie Saoudite, aux Émirats,
01:31:02 au Qatar et en Israël.
01:31:03 L'occasion notamment d'évoquer la situation
01:31:05 des 240 otages retenus par le Ramas à Gaza.
01:31:09 Juliette Sadat.
01:31:10 Alors qu'il devait rentrer en France ce vendredi,
01:31:13 après quatre jours de déplacement ponctué
01:31:15 par sa rencontre en Israël avec plusieurs responsables
01:31:18 de la défense, le ministre français des Armées,
01:31:21 Sébastien Lecornu, a décidé de repasser
01:31:23 par le Qatar ce samedi.
01:31:25 Deuxième visite en 48 heures.
01:31:27 Au programme, on rencontre avec le Premier ministre
01:31:29 qatari, engagé dans une médiation avec le Ramas
01:31:33 pour la libération des otages.
01:31:35 Merci au Qatar pour le travail engagé
01:31:37 pour la libération des otages, dont plusieurs Français.
01:31:39 Ils vivent, ainsi que leur famille,
01:31:41 une épreuve humaine épouvantable.
01:31:43 Dans un entretien accordé au journal du dimanche,
01:31:46 le chef des armées a souligné le poids
01:31:48 de la France dans la région.
01:31:49 La voix de la France porte encore.
01:31:51 Je dirais même plus, elle est attendue.
01:31:53 La position de la France, exprimée par Emmanuel Macron,
01:31:56 s'inscrit dans notre position historique
01:31:58 depuis les généraux de Gaulle, en passant par François Mitterrand.
01:32:01 La France n'a jamais abandonné la solution à deux États.
01:32:04 Une escale aussi au Caire, où il a rencontré
01:32:06 son homologue égyptien.
01:32:08 Toujours au cœur de ces entretiens,
01:32:10 le sort des otages français, l'aide humanitaire à Gaza,
01:32:13 la prévention de toute escalade dans la région
01:32:15 et la recherche d'une solution politique à la guerre.
01:32:18 Demain s'ouvre le 105e congrès des maires de France
01:32:22 face à la violence en hausse.
01:32:24 Les élus expriment leur ras-le-bol.
01:32:26 Le président de l'Association des maires de France,
01:32:28 David Lyssenaar, s'est exprimé dans Le Parisien.
01:32:31 Les détails avec Célia Gruyère.
01:32:33 Face aux violences, c'est ce que dénonce
01:32:38 le président de l'Association des maires de France,
01:32:40 David Lyssenaar.
01:32:42 Les violences contre les élus ont augmenté de 32%
01:32:45 entre 2021 et 2022.
01:32:47 Au 15 octobre dernier, le nombre d'agressions
01:32:50 était déjà supérieur à celui de l'année dernière.
01:32:53 Ça arrive à tous les maires d'être parfois bousculés,
01:32:55 menacés, sans compter les attaques anonymes
01:32:58 sur les réseaux sociaux.
01:32:59 En plus des agressions qu'ils subissent,
01:33:01 les maires constatent la hausse de la violence
01:33:03 directement dans leurs communes.
01:33:05 Les dégradations dans les communes de 5000 à 20 000 habitants
01:33:09 ont augmenté de 38% depuis 2017.
01:33:12 Des violences qui se sont exprimées
01:33:14 notamment pendant les émeutes de juillet.
01:33:16 Pour David Lyssenaar, pas de doute,
01:33:19 il y en aura d'autres.
01:33:20 Une situation qui pousse de plus en plus de maires à la démission.
01:33:24 Depuis le printemps 2020, le rythme des démissions
01:33:26 est de 40 par mois.
01:33:28 Sur la décennie 2014-2024, le rythme de démission
01:33:31 représente le double de celui de la décennie précédente.
01:33:34 Ces démissions s'expliquent aussi par la difficulté
01:33:37 à pouvoir agir.
01:33:39 David Lyssenaar attend plus d'actes de décentralisation
01:33:42 de la part d'Emmanuel Macron.
01:33:44 Et dans le reste de l'actualité,
01:33:46 après un sacre en 2021, Thomas Ruyant
01:33:49 et son co-skipper Morgan Lagravière
01:33:51 ont remporté la 16e édition de la Transat Jacques Vabre
01:33:54 à bord de leur Imoca.
01:33:56 Parti le 7 novembre du Havre,
01:33:58 le tandem a franchi la ligne d'arrivée en Martinique
01:34:01 à 2h02 heure locale.
01:34:03 La course a duré 11 jours, 21 heures et 32 minutes.
01:34:07 Enfin, les premières stations de ski
01:34:09 ont ouvert leur domaine hier.
01:34:11 Tignes et Val Thorens ont donné le coup d'envoi de la saison.
01:34:14 Ces derniers jours, des intempéries sur les Alpes du Nord
01:34:17 ont menacé les premières neiges.
01:34:19 La plupart des stations prévoient d'ouvrir courant en décembre
01:34:22 ou pour les vacances de Noël, qui s'annoncent bien remplies.
01:34:25 Les dates de congés coïncident cette année
01:34:28 dans nombre de pays européens.
01:34:30 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
01:34:32 A 16h, la suite avec vous Lionel.
01:34:34 Merci Isabelle Piboulot.
01:34:36 A tout à l'heure, on se retrouve dans moins d'une demi-heure
01:34:38 pour un prochain Poil sur l'actualité.
01:34:40 Toujours en compagnie de Christian Proutot,
01:34:42 et avec notre invité en direct d'Israël à présent,
01:34:45 Yael Perl Ruiz.
01:34:47 Bonjour et merci d'avoir accepté notre invitation.
01:34:49 Vous êtes l'arrière-petite-fille du capitaine Alfred Dreyfus
01:34:52 de l'affaire Dreyfus, dont on parlera tout à l'heure.
01:34:54 Merci encore d'être avec nous.
01:34:56 C'est vous qui avez interpellé, on s'en souvient également,
01:34:58 Emmanuel Macron et regretté son absence
01:35:00 à la marche contre l'antisémitisme.
01:35:02 On va y revenir, mais d'abord, vous êtes actuellement en Israël.
01:35:05 Quel est le climat dans ce conflit, évidemment,
01:35:09 et ce moment particulier que le monde traverse ?
01:35:13 Écoutez, en Israël, la situation, en fait,
01:35:20 on la vit avec beaucoup d'inquiétude,
01:35:23 dans l'attente du retour des otages
01:35:26 et dans l'attente de la disparition totale de Hamas.
01:35:31 Il faut savoir qu'en Israël, actuellement,
01:35:34 on n'en parle pas beaucoup sur l'échelle française,
01:35:37 mais actuellement, vous avez des milliers de réfugiés en Israël.
01:35:40 Ce sont des réfugiés qui sont réfugiés dans leur propre pays.
01:35:43 Vous avez tous les gens qui ont dû fuir la région du sud
01:35:47 qui a été attaquée et qui ont parfois perdu de la famille,
01:35:52 des proches qui sont otages.
01:35:55 Et puis, vous avez également des gens du nord
01:35:58 qui ont dû être déplacés à cause du Hezbollah.
01:36:00 Donc, on vit une situation de réfugiés dans leur propre pays,
01:36:06 de problèmes.
01:36:08 Il n'y a plus d'ouvriers pour travailler dans les exploitations agricoles.
01:36:13 Alors, le bon côté de la chose, c'est qu'il y a une grosse mobilisation.
01:36:18 En fait, il y a énormément de volontaires.
01:36:20 Tout le monde s'est mobilisé.
01:36:22 Et en fait, on va aider dans les exploitations agricoles
01:36:25 pour ramasser les fruits.
01:36:26 Tout ça, ça n'attend pas.
01:36:27 Et on ne va pas rajouter au conflit une crise économique.
01:36:30 Donc, c'est vrai.
01:36:32 Les Israéliens, je veux dire, qui étaient très divisés avant le conflit,
01:36:37 sont tous regroupés, en fait, pour combattre le Hamas.
01:36:45 Donc, actuellement, c'est la situation en Israël.
01:36:48 Israël vit une guerre qu'elle n'a pas voulu, qu'elle n'a pas demandé.
01:36:53 Et c'est une guerre pour son existence.
01:36:55 Avec, effectivement, le sujet prédominant des otages,
01:36:58 l'inquiétude est vive pour les familles.
01:37:00 On a vu ces images hier, on peut les revoir en substance,
01:37:03 qui ont manifesté les proches également des familles des otages à Jérusalem,
01:37:08 devant le domicile de Benyamin Netanyahou.
01:37:11 Et l'inquiétude, en effet, est importante pour tout le pays,
01:37:15 pour l'ensemble de la population, n'est-ce pas ?
01:37:17 Exactement.
01:37:19 Et on peut le voir aussi avec d'autres images.
01:37:25 On essaie de mobiliser le pays autour de ces otages.
01:37:29 Des plongeurs à Eliade, notamment, ont diffusé le visage de ces otages sous l'eau.
01:37:36 Il est important de montrer des visages, de mettre des noms et des visages sur ces otages.
01:37:41 Est-ce que, selon vous, cela reste la priorité du gouvernement ?
01:37:44 Car il y a des communications qui se contredisent un tout petit peu,
01:37:48 que ce soit le Premier ministre ou d'autres membres du gouvernement,
01:37:51 sur la manière de négocier pour sauver les otages.
01:37:57 Pour moi, oui, ça reste la priorité du gouvernement, c'est évident.
01:38:01 Maintenant, ils ont aussi la grande difficulté du gouvernement,
01:38:05 car on sait très bien que le Hamas ne respecte absolument aucune règle.
01:38:09 Et si le Hamas ne respecte aucune règle, on risque, dans toute discussion,
01:38:14 de se retrouver, en fait, pour la libération des otages,
01:38:17 on risque de se retrouver avec une ruse du Hamas.
01:38:20 Et c'est très difficile, en fait, de trouver un principe qui soit fiable d'échange.
01:38:25 Parce que c'est très difficile de discuter avec un mouvement comme le Hamas,
01:38:29 qui n'a pas les mêmes valeurs que nous.
01:38:31 Donc c'est très, très compliqué.
01:38:32 Maintenant, chaque jour que les otages passent en captivité est un jour de trop.
01:38:37 C'est un jour qui les met en danger.
01:38:40 C'est absolument épouvantable pour tout le monde,
01:38:42 pas seulement, bien sûr, pour les familles d'otages, mais aussi pour nous.
01:38:46 Si vous imaginez quand même qu'on a pris des enfants, des bébés,
01:38:50 c'est quelque chose d'insupportable, rien que d'y penser.
01:38:53 Est-ce que quelqu'un s'occupe de ces bébés ?
01:38:55 Est-ce que quelqu'un s'occupe de ces enfants ?
01:38:57 Est-ce qu'ils sont dans les tunnels ?
01:38:58 Et avec ça, on a demandé à la Croix-Rouge d'aller les visiter.
01:39:01 Mais la Croix-Rouge ne va pas voir les otages.
01:39:03 La moindre des choses serait que la Croix-Rouge, au moins, aille voir les otages.
01:39:06 Il faut que tous les gouvernements insistent auprès de la Croix-Rouge
01:39:10 pour qu'ils aillent voir les otages et qu'on ait des nouvelles.
01:39:13 Parlons de la France et de l'antisémitisme.
01:39:16 Vous étiez pour les cérémonies du 11 novembre à Paris,
01:39:19 puisque le ministre des Armées a déposé une gerbe en hommage à votre arrière-grand-père,
01:39:23 Alfréd Dreyfus.
01:39:24 Et on a constaté depuis le 7 octobre que les actes antisémites ont considérablement augmenté.
01:39:29 Pourquoi, selon vous, l'antisémitisme progresse ?
01:39:32 L'antisémitisme a toujours été une part de réalité dans la société française.
01:39:41 Donc, l'antisémitisme progresse parce que, en fait,
01:39:45 l'antisémitisme, comme disaient mes parents, c'est la bête immonde.
01:39:48 C'est la bête immonde qui sommeille et qui ne dort jamais
01:39:51 et qui trouve toujours la moindre occasion pour se réveiller.
01:39:54 Malheureusement, c'est comme ça.
01:39:56 Il a suffi qu'il y ait ce conflit pour réveiller tous les actes antisémites.
01:40:03 Et, si vous voulez, ce qui est terrible, c'est qu'on n'a pas seulement cet antisémitisme importé.
01:40:09 On a aussi un antisémitisme ouvert de partis politiques.
01:40:13 Donc, c'est très inquiétant et je pense que la France va mal.
01:40:19 Et je pense qu'en fait, ce qui pourrait calmer le jeu,
01:40:22 ce serait un grand consensus national important
01:40:26 et qui casserait en fait tout prétexte pour une confrontation.
01:40:32 Vous voyez ce que je veux dire.
01:40:33 Mais il faut qu'il y ait un consensus national.
01:40:35 D'où on revient à la présence de M. Macron à la manifestation.
01:40:39 Exactement. Ce consensus, il est difficile à trouver.
01:40:42 Vous me tendez la perche, mais j'allais vous poser la question.
01:40:44 Le fait qu'Emmanuel Macron n'ait pas participé à cette marche,
01:40:48 qui devait être une marche d'unité nationale contre l'antisémitisme.
01:40:53 On vous revoit à l'image le 11 novembre, quand vous lui dites "je regrette que vous ne soyez pas là demain".
01:40:57 Vous le regrettez toujours aujourd'hui, évidemment.
01:41:00 Évidemment. Évidemment.
01:41:02 Parce que je pense que si le Président avait été présent,
01:41:05 il y aurait eu beaucoup plus de monde à la manifestation.
01:41:07 Et je pense surtout que ça aurait été un grand consensus national.
01:41:11 Et que ça aurait eu beaucoup plus d'impact.
01:41:13 Je pense qu'il faut faire quelque chose. Il faut sévir.
01:41:16 Vous voyez, il faut créer des lois. Je ne sais pas.
01:41:20 Mais aujourd'hui, systématiquement, dès qu'il y a une étincelle, ça met le feu.
01:41:27 Tout de suite, c'est des actes antisémites.
01:41:29 Et ils sont dus aussi à l'inculture.
01:41:31 Quand on voit qu'on écrit à Lyon, Jean Moulin, "auriez-vous été pro-Hamas ?"
01:41:37 Mais c'est salir sa mémoire. C'est n'importe quoi.
01:41:40 Ça témoigne d'une inculture absolument évidente.
01:41:45 Et j'imagine que vous y êtes particulièrement sensible.
01:41:47 Vous faites allusion au tag qu'il y a pu y avoir dans ce musée à Lyon.
01:41:52 Il y en a eu beaucoup, les actes antisémites.
01:41:54 On va en parler dans quelques instants.
01:41:56 Et c'est en lien évidemment avec aussi votre parenté.
01:42:00 Puisque je le disais, vous êtes l'arrière-petite-fille d'Albert Dreyfus.
01:42:04 La fameuse affaire Dreyfus.
01:42:06 Il s'agit de la première affaire antisémite contemporaine médiatisée.
01:42:09 L'affaire Dreyfus est devenue une affaire d'État, un conflit social politique lors de la Troisième République.
01:42:15 Autour de l'accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus,
01:42:19 qui était juif d'origine alsacienne, qui a été finalement innocenté.
01:42:23 Mais ça a bousculé toute la société française pendant 12 ans.
01:42:26 Et surtout, c'était sur fond d'antisémitisme.
01:42:32 Comment vous portez encore ce lien, vous, avec votre arrière-grand-père ?
01:42:35 Et comment vous établissez des passerelles avec ce qui se passe encore aujourd'hui ?
01:42:39 Alors écoutez, d'abord, je ne suis pas la seule descendante du capitaine Dreyfus.
01:42:45 On est plusieurs enfants.
01:42:46 Bon, c'est vrai que moi, je suis particulièrement motivée à transmettre sa mémoire
01:42:51 et surtout à utiliser sa mémoire pour lutter contre l'antisémitisme et le racisme,
01:42:55 et pour l'engagement.
01:42:57 Donc pour moi, c'est très important.
01:42:59 C'est la manière dont je fais le pont.
01:43:01 Maintenant, il y a une différence fondamentale entre l'époque de l'affaire Dreyfus et l'époque d'aujourd'hui.
01:43:06 À l'époque de l'affaire Dreyfus, le gouvernement était antisémite,
01:43:10 l'armée était antisémite et l'Église était antisémite.
01:43:13 Donc on était dans un contexte qui était totalement différent.
01:43:16 On ne peut pas le comparer avec aujourd'hui.
01:43:19 Aujourd'hui, l'antisémitisme, bien sûr, il y a ce fond d'antisémitisme français,
01:43:23 mais il y a surtout un antisémitisme importé et exacerbé par l'antisionisme.
01:43:32 Faudrait-il finalement, pour toujours établir la comparaison avec l'affaire Dreyfus,
01:43:39 un Émile Zola qui publie son célèbre "J'accuse",
01:43:42 qui avait fait changer évidemment beaucoup de choses et modifié le logiciel,
01:43:46 à l'époque en tout cas l'opinion publique, alors que tout le monde était entièrement divisé,
01:43:51 et le fait qu'Émile Zola ait publié ce célèbre "J'accuse" dans l'aurore
01:43:54 avait fait changer beaucoup de choses.
01:43:56 Y a-t-il, selon vous, aujourd'hui, pour lutter contre l'antisémitisme,
01:43:58 quelqu'un qui pourrait porter, comme l'a fait Émile Zola à l'époque,
01:44:02 médiatiquement parlant, la cause de lutte contre l'antisémitisme ?
01:44:07 Écoutez, je l'attends, je l'attends patiemment.
01:44:11 J'aimerais bien avoir plus d'engagement et je le dis toujours,
01:44:16 lorsque je suis interrogée, c'est très important de s'engager
01:44:20 pour des causes qui nous sont chères.
01:44:22 Et Émile Zola en a payé le prix, mais il a été d'un courage absolument extraordinaire.
01:44:27 Et aujourd'hui, les familles Zola et Dreyfus sont toujours très amies et très en contact.
01:44:33 Et moi-même, je mène pas mal d'actions avec l'arrière-petite-fille d'Émile Zola.
01:44:37 On a les mêmes valeurs toutes les deux, et on aime bien justement prôner l'engagement,
01:44:44 parce qu'on trouve qu'aujourd'hui, il n'y a plus tellement de gens qui s'engagent.
01:44:48 Et en fait, aujourd'hui, on dirait qu'il y a comme une peur,
01:44:51 comme c'est plus comme… Enfin bon, c'est vrai qu'à l'époque,
01:44:55 Émile Zola, il a bravé toutes les peurs, il a vraiment pris sur lui.
01:44:58 Mais c'est vrai qu'on attend aujourd'hui des gens qui seraient engagés
01:45:02 et qui mettraient le hôla à toutes ces vagues d'antisémitisme qui reviennent, en fait.
01:45:10 Quel regard porterait aujourd'hui, je sais que c'est une question difficile,
01:45:13 mais peut-être qu'on peut imaginer, quel regard porterait votre arrière-grand-père
01:45:17 aujourd'hui sur la situation que nous traversons et cette crise de l'antisémitisme ?
01:45:24 Écoutez, l'antisémitisme a brisé la vie et la carrière de mon arrière-grand-père.
01:45:30 Il a énormément souffert et il n'a jamais voulu faire de son affaire une affaire antisémite,
01:45:36 bien qu'il était parfaitement conscient que c'était une affaire antisémite.
01:45:39 Quel regard il porterait, je ne peux que supputer.
01:45:42 Mais il est évident que ça lui ferait très mal.
01:45:45 Déjà, heureusement, il est mort en 1935 et il n'a pas vu la déportation de sa petite-fille à Auschwitz.
01:45:52 Donc déjà, ça c'est une bonne chose qu'il ne l'ait pas vue.
01:45:55 Et je n'aurais pas souhaité qu'il voit une recrudescence de l'antisémitisme renaître,
01:46:00 parce qu'il faisait des cauchemars toutes les nuits et il en avait assez souffert.
01:46:05 Donc je ne peux pas vous dire, je pense que vous serez certainement très choqués.
01:46:10 Merci Yael Perleruiz, merci infiniment d'être passé sur l'antenne de CNews.
01:46:14 Votre message est important, donc on voulait vous donner la parole aujourd'hui en direct.
01:46:17 Voilà qui est fait et je vous remercie encore.
01:46:20 A bientôt, on marque une pause.
01:46:22 On se retrouve dans quelques instants avec nos invités pour parler encore une fois de tous ces actes antisémites,
01:46:28 notamment cette condamnation à 18 mois de prison pour un homme de 60 ans qui a été condamné pour des tags antisémites
01:46:36 et notamment la crainte aussi d'un étudiant de confession juive à Nanterre.
01:46:40 A tout de suite.
01:46:42 Bon.
01:46:44 Retour sur le plateau de 180 minutes info sur CNews, bien sûr avec nos invités,
01:46:50 avec Christian Proutot, avec Lucas Jakubowicz et la situation au Proche-Orient.
01:46:54 Nous partons en Israël pour retrouver nos envoyés spéciaux.
01:46:56 Antoine Estèves, Thibaut Marcheteau, les dernières informations sur la progression, Antoine, de l'armée israélienne,
01:47:03 la progression de Tsahal à Gaza.
01:47:08 Alors vous savez, quand on écoute les autorités militaires ici en Israël,
01:47:12 elles tentent de rassurer la population face à cette situation inextricable des otages à l'heure actuelle
01:47:17 en leur disant qu'il y a une possession territoriale dans le nord de Gaza.
01:47:22 Grosso modo, c'est cette grande ligne entre Gaza City et Beïtanoun dans le nord de la bande de Gaza
01:47:27 qui serait sous contrôle israélien.
01:47:29 On a voulu vérifier avec Thibaut Marcheteau.
01:47:31 On s'est rendu ce matin à la frontière grâce à des militaires qui nous ont laissé passer à la frontière nord, justement, côté israélien.
01:47:37 Et on a pu se rendre compte sur place qu'il y avait des combats très intenses.
01:47:40 Alors il y a forcément, comme on vous le raconte depuis le début de ce conflit, l'artillerie.
01:47:44 Il y a des bombardements également de chars.
01:47:46 Il y a des combats aériens avec aussi des drones et des avions qui pylônent encore quelques positions au nord de la bande de Gaza.
01:47:52 Mais il y a surtout, et c'est vraiment ce qui nous a le plus frappés, des combats au sol avec de l'arme automatique.
01:47:58 Énormément d'échanges d'armes automatiques.
01:48:00 Nous étions derrière le mur qui fait office de frontière dans ces villages dans le nord de Gaza.
01:48:05 Et on a pu entendre vraiment à quelques dizaines, quelques centaines de mètres de nous, avec Thibaut Marcheteau,
01:48:10 eh bien des combats au sol.
01:48:11 Il y a encore des caches du Hamas.
01:48:13 Plusieurs sources sur place nous ont confirmé qu'il y avait encore des tunnels qui n'avaient pas été explorés.
01:48:18 Des souterrains également.
01:48:19 Peut-être que ça peut laisser un espoir, justement, pour les familles d'otages, de découvertes d'otages dans les prochains jours,
01:48:25 dans ces caches qui n'ont toujours pas été trouvées par l'armée israélienne.
01:48:28 Antoine Estèphe pour CNews en direct de Tel Aviv avec Thibaut Marcheteau.
01:48:32 Merci pour toutes ces précisions et pour ce travail remarquable, en effet, parce que c'est une zone de guerre,
01:48:38 en effet, la frontière de Gaza, mais également les bombardements et les actions, les opérations sur le terrain.
01:48:44 Lucas Jakibowicz, tout porte à croire et force est de constater que ça risque d'être très long.
01:48:50 Franchement, que ce conflit risque d'être extrêmement long avec des victimes des deux côtés, en effet,
01:48:55 mais ça ne va pas se régler demain.
01:48:57 Ça risque d'être très long.
01:48:58 Ça risque d'être très meurtrier.
01:49:00 Mais d'une certaine manière, le Hamas a rempli son principal objectif.
01:49:04 Aujourd'hui, le Hamas, c'est un groupe terroriste qui est mis au banc de la société internationale
01:49:09 et qui est considéré comme infréquentable, à part quelques élus d'extrême gauche en Europe.
01:49:14 Et globalement, le but du Hamas dans cette offensive, c'était de se crédibiliser.
01:49:19 On parlait tout à l'heure des otages.
01:49:21 On parlait de négociation avec les otages.
01:49:24 On se rend compte que le gouvernement israélien, les principaux pays occidentaux, dialoguent avec le Hamas.
01:49:31 Et que d'une certaine façon, aux yeux de la communauté internationale, ils sont devenus des interlocuteurs.
01:49:37 Et ça, je pense que c'était la principale visée de leur attaque,
01:49:41 c'est de devenir, entre guillemets, des interlocuteurs, des représentants uniques du peuple palestinien.
01:49:47 Parce que pour l'instant, quand on parle des Palestiniens et des représentants des Palestiniens,
01:49:51 on ne parle pas de Mahmoud Abbas.
01:49:53 On ne parle pas du gouvernement en Cisjordanie.
01:49:55 On ne parle que du Hamas.
01:49:56 Et donc politiquement, ils ont d'une certaine façon réussi une partie de leur coup.
01:50:01 Et ça oblige donc certains pays occidentaux, avec le Qatar peut-être,
01:50:07 qui viendrait en soutien en effet, mais à négocier avec des terroristes.
01:50:11 Des terroristes tels qu'on semble être obligés de les qualifier actuellement.
01:50:16 Sauf qu'il ne faut quand même pas oublier qu'on a créé une situation,
01:50:20 et c'est créer une situation, où il n'est pas vraiment possible qu'il y ait un État.
01:50:24 Donc que des États extérieurs, eux, aient le contact, c'est au moins pour les otages rassurant.
01:50:30 Mais par rapport au devenir politique de cette situation,
01:50:34 qui aurait dû, comme l'a dit la cinéaste israélienne, Adam Lapid, quand même,
01:50:40 qui est devenue monstrueuse du fait de la manière dont ont été parqués ces gens dans cette région,
01:50:47 amené à une situation qui a conduit, on le voit à travers les images
01:50:53 que l'armée et le gouvernement israélien ont montré,
01:51:00 à amener des gens à avoir un comportement aussi monstrueux.
01:51:04 Et ce n'est pas moi qui le dis, c'est un cinéaste israélien.
01:51:08 Parce qu'effectivement la situation géographique,
01:51:11 et c'est pour ça que le problème des otages est compliqué,
01:51:15 c'est que, discuter avec qui ? C'est ça la problématique.
01:51:19 Même par rapport à ce qui se passe au niveau militaire,
01:51:22 et là, c'est l'ancien soldat qui parle, le combat il se fait viser, comment maintenant ?
01:51:26 Il se fait comme de l'occupation qu'il y a au niveau urbain, et la guérille urbaine...
01:51:32 - C'est du corps à corps. - Voilà. Il n'y a rien d'autre.
01:51:35 Comment voulez-vous, dans un souterrain, vous avez en face de vous, vous êtes à égalité.
01:51:41 Parce qu'en face de vous, il y a un homme, et vous êtes un.
01:51:44 Un souterrain, ce n'est pas ce qui se passe sur un terrain très large,
01:51:48 où on peut manœuvrer et tout. C'est un tunnel.
01:51:51 Et d'un côté, il y a celui qui ne veut pas que vous rentriez,
01:51:54 et de l'autre côté, vous qui pensez que vous allez peut-être trouver des otages au bout.
01:51:58 Donc c'est une situation inextricable, comme ça s'est passé à Marioupol,
01:52:03 quand il y avait uniquement, rappelez-vous, uniquement sous une usine,
01:52:07 quelques souterrains dans lesquels s'était réfugié le régiment ukrainien.
01:52:11 Alors là, ce sont des dizaines de kilomètres sous Gaza, en effet.
01:52:15 Nous allons revenir en France dans quelques instants,
01:52:17 avec l'augmentation des actes antisémites.
01:52:19 Mais d'abord, nous faisons un point sur l'information, avec vous, Isabelle Piboulot.
01:52:23 La France prête à accueillir dans ses hôpitaux des dizaines d'enfants blessés de Gaza,
01:52:28 notamment les cas les plus graves.
01:52:30 L'hôpital Al-Shifa est devenu une zone de mort, selon l'OMS.
01:52:33 31 bébés prématurés ont été évacués aujourd'hui.
01:52:37 Après un entretien avec son homologue égyptien, Emmanuel Macron a annoncé
01:52:40 l'arrivée prochaine d'un avion transportant plus de 10 tonnes de fret médical à Gaza.
01:52:45 Un cortège avec une banderole blanche en tête.
01:52:48 Cet après-midi à Paris, le monde de la culture marche pour la paix.
01:52:52 Une foule s'est réunie devant l'Institut du monde arabe
01:52:55 pour rejoindre le musée d'art et d'histoire du judaïsme.
01:52:58 Une marche silencieuse et apolitique.
01:53:00 Le collectif Une Autre Voix avait appelé au rassemblement
01:53:03 dans une tribune signée par 500 artistes.
01:53:06 Et puis à Nanterre, place Nelson Mandela, le rassemblement à l'appel de la maire de Nahel
01:53:11 se poursuit en présence de plusieurs centaines de personnes.
01:53:14 Une mobilisation contre la libération du policier,
01:53:17 hauteur du tir contre l'adolescent le 27 juin lors d'un contrôle routier.
01:53:21 Le policier n'est plus en détention provisoire depuis mercredi,
01:53:25 mais reste placé sous contrôle judiciaire.
01:53:27 Une injustice, estime la maire de Nahel.
01:53:30 Merci Isabelle Piboulot.
01:53:32 Prochain point sur l'information, 17h sur CNews.
01:53:35 Nous évoquons maintenant encore une fois les actes antisémites en France.
01:53:38 Depuis le 7 octobre dernier, on constate une recrudescence de ces actes.
01:53:42 Plus de 1518 actes et propos antisémites ont eu lieu sur le territoire français.
01:53:47 600 interpellations et dans ce contexte,
01:53:49 les juifs de France ne se sentent pas en sécurité.
01:53:52 Kylian Salé pour CNews a recueilli le témoignage d'un étudiant juif
01:53:56 de la faculté de Nanterre.
01:53:58 Devoir baisser les yeux et se faire petit parce qu'il est juif,
01:54:01 voici le quotidien de Thomas à la faculté de Nanterre.
01:54:04 Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas,
01:54:07 l'ambiance est pesante pour cet étudiant.
01:54:10 Je ne me sens absolument pas en sécurité.
01:54:12 Déjà je ne l'étais pas avant, je le suis encore moins maintenant.
01:54:16 Pour vous dire, je ne traîne plus seul à la fac.
01:54:19 Soit je vais dans des endroits où je suis en sécurité,
01:54:22 où je sais qu'il y a du monde, comme la bibliothèque ou quelque chose comme ça.
01:54:26 Soit je suis entouré d'amis à moi envers qui j'ai une entière confiance.
01:54:31 Le jeune homme remarque une recrudescence des actes antisémites dans son établissement.
01:54:35 Tout comme lui, de nombreux juifs partagent ce sentiment d'insécurité.
01:54:38 Ils sont inquiets de voir cette montée.
01:54:41 Beaucoup se posent des questions.
01:54:43 Il est très important aujourd'hui que nos autorités comprennent
01:54:46 que les Français, les religieux juifs en tout cas,
01:54:49 citoyens exemplaires, rappelons-le,
01:54:51 se posent la question de savoir s'il y a encore de la place pour eux dans ce pays.
01:54:54 Le CRIF appelle la France à montrer son autorité vis-à-vis des actes antisémites,
01:54:59 à faire taire les idéologies racistes
01:55:01 et à punir durement les auteurs de propos haineux.
01:55:04 Et pour évoquer ce sujet avec nous en direct,
01:55:07 Rémi Perard, délégué national de l'Uni,
01:55:09 merci d'avoir accepté notre invitation.
01:55:11 Faites-vous le même constat, à la faculté, dans l'université,
01:55:15 que l'étudiant que nous venons d'entendre sur notre antenne ?
01:55:19 Alors oui, nous on constate que dans les universités,
01:55:24 l'ambiance est extrêmement pesante pour les étudiants de confession juive.
01:55:29 C'est en tout cas les retours qu'ils nous font, que beaucoup nous font.
01:55:33 Nous, il suffit aussi de se balader dans les campus
01:55:35 pour voir les nombreux tags faisant l'apologie du terrorisme,
01:55:39 associant les juifs à des criminels,
01:55:43 c'est-à-dire on met absolument tous les étudiants de confession juive
01:55:48 dans le même sac, si j'ose dire,
01:55:52 en disant qu'ils sont associés à la politique de l'État d'Israël
01:55:57 qui serait selon eux une politique génocidaire envers les Palestiniens.
01:56:01 Et donc c'est une ambiance absolument terrible pour ces étudiants-là,
01:56:06 dont certains nous ont même dit, dans leur résidence,
01:56:09 qu'ils devaient retirer leur nom sur leur sonnette
01:56:11 parce qu'ils sont à consonance juive
01:56:14 et que certains étudiants sonnaient à leur sonnette pour les insulter.
01:56:20 Donc voilà l'état d'esprit dans lequel ils sont.
01:56:23 Et ce n'est pas nouveau parce qu'en réalité,
01:56:26 ça fait des années que l'extrême-gauche, notamment dans les universités,
01:56:29 organise des rassemblements, des manifestations,
01:56:32 au sein même des facs en soutien à la cause,
01:56:36 à ce qu'ils disent être la cause palestinienne.
01:56:40 Et depuis le 7 octobre, évidemment, ça a augmenté.
01:56:45 On le note avec, vous l'avez dit, des tags antisémites
01:56:48 ou des dessins antisémites au cœur de l'université,
01:56:51 ce qui est tout de même très très grave.
01:56:53 Je rappelle que l'antisémitisme est un délit.
01:56:55 Y a-t-il dans ce lieu de l'enseignement et d'échange également,
01:56:59 des débats ouverts, des conversations autour de l'antisémitisme,
01:57:03 autour peut-être de l'histoire aussi du conflit qui est ancien,
01:57:07 15 ans entre Israël et la Palestine ?
01:57:10 Est-ce que la parole circule ?
01:57:13 La parole circule, mais pas dans un contexte de débats apaisés
01:57:17 et de rappels historiques.
01:57:20 Là, on est plutôt sur des organisations de manifestations,
01:57:23 de conférences, mais qui vont toutes dans le même sens,
01:57:26 à savoir la défense de la lutte,
01:57:30 de ce qu'ils appellent la lutte armée palestinienne,
01:57:33 à comprendre le Hamas, et la critique de l'État d'Israël.
01:57:37 Ça va uniquement dans ce sens-là.
01:57:39 On a vu des manifestations dans les facs à Lyon, à Rennes,
01:57:44 dans les facs parisiennes notamment en Anterre.
01:57:47 Ça, on le voit assez souvent.
01:57:50 Et il y a également des étudiants qui vont dans les cours,
01:57:55 en plein amphithéâtre, qui mettent fin aux cours
01:58:00 pour prendre la parole sur ce sujet,
01:58:03 et invectiver, que ce soit les étudiants de confession juive
01:58:07 qui prennent la parole, et invectiver tous ceux
01:58:10 qui ne sont pas d'accord avec eux, en rappelant que l'État d'Israël
01:58:13 est un État criminel sans moindre.
01:58:16 Pourriez-vous dire, à l'aune de tous les témoignages
01:58:18 que vous avez reçus et de ce que vous racontez,
01:58:20 qui est important et assez édifiant tout de même
01:58:23 sur les conversations, les interruptions de cours,
01:58:26 que majoritairement les étudiants en France, à Nanterre et ailleurs,
01:58:31 sont plus pro-palestinien qu'ils ne seraient pro-israélien ?
01:58:35 Alors non, je ne dirais absolument pas ça.
01:58:38 La majorité des étudiants n'est absolument pas concernée
01:58:42 par ces faits-là qui sont extrêmement choquants,
01:58:47 dont je vous ai parlé.
01:58:49 Mais là, il s'agit bien d'une minorité agissante.
01:58:51 C'est toujours les mêmes.
01:58:53 Vous retrouvez lors des blocages, par exemple,
01:58:56 il y a eu la réforme des retraites au printemps,
01:58:59 ce sont les mêmes qui ont organisé le blocage dans les facs,
01:59:02 ce sont aujourd'hui les mêmes qui organisent ces manifestations-là.
01:59:05 Vous retrouvez cette minorité agissante,
01:59:07 parfois ce ne sont même pas des étudiants d'ailleurs,
01:59:09 qui s'introduisent dans les facultés,
01:59:10 et très souvent avec la complicité passive des établissements.
01:59:14 Est-ce que cela pourrait perturber les examens, les études,
01:59:19 si le conflit perdure d'autant plus ?
01:59:21 Est-ce que cela provoque des inconvénients,
01:59:24 notamment pour les études, de ceux qui sont neutres dans ce débat ?
01:59:28 Cela a commencé dans les salles de cours,
01:59:32 et bientôt, d'ici deux semaines,
01:59:35 les premiers examens vont commencer dans certains établissements.
01:59:38 Donc effectivement, c'est la peur qu'on a,
01:59:40 et c'est déjà ce qu'on retrouve, comme je vous l'ai dit,
01:59:42 en temps normal, lorsqu'il y a des luttes
01:59:46 contre les réformes gouvernementales,
01:59:48 c'est déjà des choses qu'on retrouve,
01:59:50 à savoir des examens annulés,
01:59:52 des étudiants qui doivent passer leurs examens
01:59:56 dans des gymnases ou autres,
01:59:58 parce que les facultés sont bloquées.
02:00:00 Là, on rappelle quand même que les mouvements
02:00:03 qui organisent ces mobilisations,
02:00:05 notamment à Lyon ou à Nanterre,
02:00:06 ont déjà occupé, par exemple, la présidence des universités,
02:00:09 que je viens de citer.
02:00:11 Donc ces mouvements-là sont prêts à tout,
02:00:13 ces organisations, notamment l'Unef, sont prêtes à tout,
02:00:16 et c'est extrêmement dangereux, oui,
02:00:17 pour l'avenir des étudiants.
02:00:19 - Merci pour votre témoignage, Rémi Perra.
02:00:21 C'est important de savoir, évidemment,
02:00:23 comment cette opinion est en train de se modifier,
02:00:27 ou en tout cas de s'orienter,
02:00:29 même au sein des universités à Nanterre,
02:00:31 et les étudiants juifs, on a entendu le témoignage,
02:00:33 se sentent en insécurité et ont peur.
02:00:35 En effet, c'est assez édifiant, ce qu'on vient d'entendre,
02:00:37 avec l'interruption des cours, tout de même,
02:00:39 pour prendre la parole et faire du militantisme,
02:00:41 voire du prosélytisme.
02:00:42 - C'est édifiant, et en fait, on touche
02:00:44 à ce qui est le mal de notre temps,
02:00:46 c'est l'essentialisation.
02:00:48 Au fond, qu'est-ce que c'est qu'un étudiant juif
02:00:50 sur le campus ?
02:00:51 C'est un étudiant qui n'est pas forcément pratiquant,
02:00:53 qui n'est pas forcément droite,
02:00:55 qui n'est peut-être jamais allé en Israël de sa vie,
02:00:57 qui n'a aucun avis sur la question.
02:00:59 Et qu'est-ce qui se passe ?
02:01:00 Il est directement étiqueté comme juif,
02:01:02 comme coupable, comme nazi,
02:01:04 et ça, c'est vraiment un mal énorme,
02:01:06 notamment pour les étudiants juifs.
02:01:08 Et alors, ce qui est intéressant aussi,
02:01:10 c'est d'où vient la racine de ce mal.
02:01:12 La racine de ce mal, elle vient d'idéologies
02:01:14 souvent de gauche,
02:01:16 l'idéologie indigéniste,
02:01:18 l'idéologie décoloniale,
02:01:20 l'idéologie woke,
02:01:22 l'intersectionnalité des luttes,
02:01:24 qui ont toujours le même schéma de pensée.
02:01:26 C'est-à-dire que le monde est extrêmement binaire,
02:01:28 d'un côté on a les dominants,
02:01:30 d'un côté on a les dominés.
02:01:32 Les dominés sont dans le camp du bien,
02:01:34 les dominants sont dans le camp du mal.
02:01:36 Et automatiquement,
02:01:38 dans cette grille de pensée,
02:01:40 les étudiants avec juste un nom juif
02:01:42 sont considérés comme des dominants.
02:01:44 Ils sont d'ailleurs nazifiés.
02:01:46 Quand on regarde les éléments de discours pro-palestinien,
02:01:48 les juifs sont assimilés à des nazis.
02:01:50 Donc automatiquement, on a des dizaines
02:01:52 de milliers d'étudiants qui n'ont rien demandé,
02:01:54 qui sont étiquetés comme juifs,
02:01:56 qui sont étiquetés automatiquement comme nazis,
02:01:58 qui sont pris pour cible.
02:02:00 Et ça, c'est horrible.
02:02:02 Et le deuxième truc horrible, c'est que ces étudiants
02:02:04 peuvent tout à fait choisir
02:02:06 de crier leur ressenti,
02:02:08 de dire qu'ils sont mals,
02:02:10 de s'adresser aux professeurs d'université,
02:02:12 à la direction des universités.
02:02:14 Mais souvent, ces dernières sont muettes.
02:02:16 Elles sont muettes pour deux raisons.
02:02:18 La première, c'est que souvent,
02:02:20 les universitaires, notamment dans les facs de sciences sociales,
02:02:22 sont très engagés pour la cause
02:02:24 pro-palestinienne et donc vont
02:02:26 "ignorer" au mieux
02:02:28 ces étudiants juifs.
02:02:30 Et la deuxième raison,
02:02:32 et ça, elle est inhérente à l'éducation nationale,
02:02:34 notamment l'éducation supérieure, c'est le fameux
02:02:36 "pas de vague". On veut pas de vague,
02:02:38 on veut pas de problème. Donc en fait,
02:02:40 on va laisser tomber des victimes pour avoir la paix sociale ?
02:02:42 Oui, pour éviter des problèmes et des tensions
02:02:44 supplémentaires. Tout à fait. Mais en tout cas,
02:02:46 ce qu'il faut retenir, c'est que la plupart des étudiants
02:02:48 sont neutres et que c'est une minorité
02:02:50 agissante qui, en fait,
02:02:52 touche
02:02:54 au quotidien, à la vie quotidienne,
02:02:56 au bien-être de dizaines de milliers de jeunes
02:02:58 impunément. Mais c'est peut-être pour ça, Lucas Jakubowicz,
02:03:00 que cette... Malheureusement,
02:03:02 on ne voit pas d'issue.
02:03:04 Ça paraît insoluble de régler ce problème,
02:03:06 de lutter contre l'antisémitisme et de retrouver
02:03:08 finalement une entente
02:03:10 entre les différentes
02:03:12 entités qui composent notre
02:03:14 pays. On avait tout à l'heure en ligne
02:03:16 l'arrière petite fille
02:03:18 du capitaine Dreyfus
02:03:20 qui parlait de consensus. Il est impossible
02:03:22 ce consensus aujourd'hui ? Si même dans les
02:03:24 universités, on n'arrive pas à s'entendre ?
02:03:26 On peut prendre les universités, mais on peut prendre
02:03:28 aussi au plus haut niveau de l'État,
02:03:30 la présidence de la République.
02:03:32 Emmanuel Macron, on lui demande s'il va participer
02:03:34 à une marche contre l'antisémitisme
02:03:36 en France. Quelle est sa réponse ?
02:03:38 Je n'ai pas participé.
02:03:40 Pourquoi ? Parce que mon rôle est
02:03:42 d'être le gardien de l'unité nationale.
02:03:44 Ça veut dire que dans l'esprit d'un président de la République,
02:03:46 manifester contre
02:03:48 l'antisémitisme en France,
02:03:50 c'est choisir un camp. C'est même pas être
02:03:52 dans le camp du consensus. Donc quand même,
02:03:54 le président de la République estime
02:03:56 que participer à une marche contre l'antisémitisme,
02:03:58 c'est choisir un camp,
02:04:00 oui, effectivement, on peut être très pessimiste sur l'avenir.
02:04:02 Je vais vous céder la parole, Christian Poutroux, dans un instant,
02:04:04 mais d'abord aussi, cette information
02:04:06 qui est tombée hier à Strasbourg,
02:04:08 un homme de 62 ans, condamné à 18 mois
02:04:10 de prison ferme. Il a été
02:04:12 reconnu coupable de tags antisémites
02:04:14 sur des rames de tramway ou encore sur le parking
02:04:16 d'un supermarché. C'est un sexagénaire
02:04:18 qui présente un profil
02:04:20 assez inquiétant avec plusieurs mentions à son
02:04:22 casier judiciaire. Détail avec Kylian Salé.
02:04:24 - Le condamné présente un profil très inquiétant
02:04:28 selon le président du tribunal.
02:04:30 Le retraité d'origine jordanienne
02:04:32 est connu des services de police pour des faits de violence.
02:04:34 Dans cette affaire, il a été
02:04:36 reconnu coupable de tags antisémites
02:04:38 dans toute la ville. - Il s'était propulsé
02:04:40 un peu dans tout Strasbourg,
02:04:42 sur des commerces, des pharmacies
02:04:44 et en ce qui concerne
02:04:46 ma cliente, la compagnie des transports
02:04:48 Strasbourgeois également, il avait
02:04:50 fait des tags dans des rames de tramway
02:04:52 et à des stations
02:04:54 en écrivant,
02:04:56 grosso modo, souvent
02:04:58 "USA
02:05:00 + juif = croix gammée
02:05:02 mort aux juifs".
02:05:04 - L'homme a également été condamné
02:05:06 à 1500 euros d'amende et 5 ans de suivi
02:05:08 socio-judiciaire. Lors de l'audience,
02:05:10 il a avoué qu'il n'arrivait pas bien
02:05:12 à formuler ses pensées, que c'était
02:05:14 juste pour informer les gens et qu'il
02:05:16 regrettait ses propos, des actes
02:05:18 qui inquiètent ce syndicat de police.
02:05:20 - Ces incitations à la haine raciale
02:05:22 et à l'apologie du terrorisme
02:05:24 présentent quand même des troubles à l'ordre public
02:05:26 puisque derrière, effectivement,
02:05:28 vous avez ces effets
02:05:30 qui peuvent être des passages à l'acte
02:05:32 et nous,
02:05:34 ça nous inquiète.
02:05:36 - En France, depuis le début de la guerre
02:05:38 entre Israël et le Hamas,
02:05:40 1518 actes et propos antisémites
02:05:42 ont été recensés. Près de 600
02:05:44 interpellations ont eu lieu.
02:05:46 - Ce que dit cet homme condamné
02:05:48 à 18 mois de prison ferme, je le rappelle,
02:05:50 Christian Proutot, c'est qu'il voulait informer
02:05:52 et être contre ceux qui tuent des enfants.
02:05:54 C'est-à-dire que c'est un homme
02:05:56 qui a une idée particulière,
02:05:58 qui prend une position, mais peut-être sans connaître
02:06:00 véritablement l'histoire ou les tenants
02:06:02 et les aboutissants de ce qui se passe
02:06:04 véritablement au Proche-Orient.
02:06:06 - Oui, mais c'est ce qu'on a évoqué
02:06:08 plusieurs fois ensemble, c'est que
02:06:10 tout compte fait, à un moment où il y a une riposte légitime
02:06:13 et sur laquelle on est tous d'accord
02:06:15 par rapport à l'agression,
02:06:17 petit à petit, cette riposte
02:06:19 finit par mettre l'accent
02:06:21 sur un autre problème.
02:06:23 C'est la manière dont la riposte
02:06:25 s'effectue.
02:06:27 Et qu'est-ce qui ressort de cette riposte ?
02:06:29 Les bombardements, les images
02:06:31 que l'on voit, qui finissent par être
02:06:33 plus prégnantes
02:06:35 que ce que l'on a vu le 7.
02:06:37 Et plus ça dure,
02:06:39 plus j'ai peur
02:06:41 que l'inversion de la...
02:06:43 - L'opinion publique va changer
02:06:45 avec les images. - Absolument.
02:06:47 Parce qu'il y a
02:06:49 tout d'un coup, la possibilité
02:06:51 de se dire
02:06:53 qu'il n'y a qu'une riposte militaire
02:06:55 alors que peut-être au départ
02:06:57 il y a un problème politique
02:06:59 et qu'on ne sait pas gérer.
02:07:01 Mais pour ces gens-là, ils ne se posent pas cette question.
02:07:03 Ils résument
02:07:05 la situation
02:07:07 à ce que jour après jour
02:07:09 ils vont voir
02:07:11 une armée face à...
02:07:13 Il n'y a pas d'armée en face.
02:07:15 C'est pas la même chose que ce que l'on voit en Ukraine
02:07:17 et en Russie,
02:07:19 où il y a deux États, l'un en face de l'autre.
02:07:21 Je voudrais juste
02:07:23 revenir parce que
02:07:25 cette affaire
02:07:27 Dreyfus
02:07:29 est quand même
02:07:31 une tâche dans notre histoire.
02:07:33 Et ça a été bien rappelé, on l'a rappelé.
02:07:35 - Avec son arrière, Petite-Fille,
02:07:37 qui était notre invitée. - Mais ça correspond également
02:07:39 à ce qui se passait à l'époque.
02:07:41 Mais je voudrais rappeler
02:07:43 que Zola,
02:07:45 qui fait partie des gens dont on s'honore
02:07:47 parce qu'ils ont réagi,
02:07:49 il a été exilé, il a été obligé de partir.
02:07:51 Bon, ça c'est le premier aspect.
02:07:53 - Il a fallu du courage en effet pour prendre sa place.
02:07:55 - Absolument. Mais je voudrais rappeler également,
02:07:57 parce que peu de gens le disent,
02:07:59 la réhabilitation,
02:08:01 elle est partie d'un militaire
02:08:03 qui s'appelle Picard.
02:08:05 Et je voudrais dire que dans
02:08:07 tout ce qu'il y a eu de désastreux,
02:08:09 de déshonorant pour notre pays
02:08:11 et pour l'armée, il y a eu
02:08:13 un militaire qui s'est dressé
02:08:15 contre sa hiérarchie pour
02:08:17 permettre qu'il soit reconnu
02:08:19 que toute cette affaire,
02:08:21 l'affaire Dreyfus, n'existait pas
02:08:23 et qu'il s'agissait de montage.
02:08:25 - Mais le mal a été fait, on a entendu l'arrière-petite fille,
02:08:27 pour la vie et la carrière sur des années,
02:08:29 pour le capitaine Dreyfus qui est mort
02:08:31 en 1935 et qui n'a pas vu
02:08:33 tout ce qui s'est passé après, notamment
02:08:35 la Shoah et ce qui se passe aujourd'hui.
02:08:37 Il y avait un climat très antisémite
02:08:39 à l'époque, effectivement, c'est ce que nous disait
02:08:41 son arrière-petite-fille il y a quelques instants.
02:08:43 Il y a parfois aussi un climat
02:08:45 où il y a des paroles qui sont résolument
02:08:47 antisémites. Écoutez, c'est pour
02:08:49 terminer cette émission et ce chapitre sur
02:08:51 l'antisémitisme, Manuel Valls
02:08:53 qui était l'invité du Grand Rendez-Vous,
02:08:55 C News, Europe 1 Les Échos,
02:08:57 aujourd'hui et qui désigne
02:08:59 du doigt, nommément, en matière
02:09:01 d'antisémitisme, Jean-Luc Mélenchon.
02:09:03 - Son tweet à l'occasion
02:09:05 du déplacement de Yael Bournepivet, la
02:09:07 présidente de l'Assemblée Nationale en Israël
02:09:09 est un tweet antisémite.
02:09:11 Son discours contre Israël
02:09:13 dans la participation à des manifestations
02:09:15 où, bon sang, on a hurlé "mort aux Juifs".
02:09:17 On a hurlé "mort aux Juifs"
02:09:19 dans une manifestation à Paris
02:09:21 plusieurs fois, ce qui n'était jamais
02:09:23 arrivé depuis la libération,
02:09:25 en 2014 ou en 2019.
02:09:27 Et donc, quand on nourrit
02:09:29 un tel discours vis-à-vis d'Israël,
02:09:31 c'est-à-dire qu'on refuse de qualifier
02:09:33 le Hamas comme organisation terroriste
02:09:35 ou on explique que c'est même
02:09:37 une organisation de résistance.
02:09:39 Le mot "résistance" veut dire quelque chose dans notre pays
02:09:41 donc on est là dans quelque chose de
02:09:43 gravissime.
02:09:45 - Le climat antisémite existe aujourd'hui.
02:09:47 Lucas Jacubovitz en a la démonstration.
02:09:49 - Demandez aux étudiants juifs
02:09:51 qui sont scolarisés dans les universités actuellement.
02:09:53 - Où à Jean-Luc Mélenchon ?
02:09:55 - Ah mais Jean-Luc Mélenchon, il a une technique qui est très bien rodée.
02:09:57 C'est très simple.
02:09:59 Jean-Luc Mélenchon,
02:10:01 il va communiquer, il va envoyer des signaux,
02:10:03 ce qu'on appelle en sciences sociales du "dog whistle",
02:10:05 c'est-à-dire qu'il ne va pas citer
02:10:07 le mot "juif", il ne va pas citer
02:10:09 des mots qui sont pénalement répréhensibles,
02:10:11 il va envoyer des messages
02:10:13 qui vont être très bien compris par les antisémites.
02:10:15 Ce n'est pas un hasard si
02:10:17 LFI s'est devenu
02:10:19 les meilleurs amis, par exemple, de Riverhall ou d'Alain Soral.
02:10:21 Les antisémites connaissent très bien le message,
02:10:23 ils reconnaissent très bien à qui ils ont affaire.
02:10:25 En revanche,
02:10:27 quand on s'étonne et qu'on dit "mais
02:10:29 quand même, il y a un problème avec Jean-Luc Mélenchon et l'antisémitisme,
02:10:31 il y a un problème avec
02:10:33 Jean-Luc Mélenchon, LFI et les propos contre les juifs",
02:10:35 oui, ils vont dire "mais on n'a jamais été
02:10:37 condamnés par la loi, on n'a jamais tenu
02:10:39 de propos antisémites, on est
02:10:41 antisioniste, peut-être". La réalité,
02:10:43 c'est qu'il est incondamnable, mais l'autre réalité,
02:10:45 c'est qu'aujourd'hui, il n'y a jamais eu autant
02:10:47 d'actes antisémites en France et que
02:10:49 la plupart des auteurs d'actes antisémites
02:10:51 viennent plutôt de, on va dire, de l'extrême-gauche.
02:10:53 - Merci pour toutes ces précisions
02:10:55 et merci d'avoir participé à l'émission.
02:10:57 Merci effectivement, Christian Proutaud.
02:10:59 On se retrouve le week-end prochain, Christian, on est d'accord.
02:11:01 Pour parler de ça, notamment, et de la
02:11:03 création du GIGN. Le rendez-vous est pris,
02:11:05 je tiens absolument à vous avoir sur le plateau.
02:11:07 Dans un instant, Olivier Leclerc en flec,
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02:11:11 sur CNews, à très bientôt.
02:11:13 ...

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