Le second tour de l’élection présidentielle argentine, le dimanche 19 novembre verra l’économiste antisystème affronter l’actuel ministre de l’économie de centre gauche, Sergio Massa.
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00:00 Il se définit comme un candidat anarcho-capitaliste.
00:02 Pour lui, l'État ne doit pas mettre de limite à l'économie,
00:05 pas même interdire la vente d'organes ou bien d'enfants.
00:08 Il promet de trancher dans les dépenses publiques à la tronçonneuse
00:11 et de dynamiter la banque centrale de son pays.
00:14 Voici Javier Milei.
00:16 Candidat au second tour de l'élection présidentielle ce dimanche en Argentine.
00:20 Selon les sondages, il est au coude à coude avec son adversaire de centre gauche,
00:24 Sergio Massa, le ministre de l'économie du gouvernement sortant.
00:27 Alors bon, c'est pas la première fois qu'une personnalité exubérante
00:30 avec un programme radical parvient à se faire une place
00:33 sur la scène politique de son pays.
00:37 Mais prêter attention à son programme permet de mieux comprendre
00:39 les différentes crises que l'Argentine traverse aujourd'hui.
00:43 Alors d'abord, son grand truc, c'est de diminuer le plus possible le rôle de l'État.
00:48 Ministérie de transport ! Afouera !
00:50 Ministérie de salut ! Afouera !
00:52 Ministérie des obras publiques ! Afouera !
00:55 Pour lui, mis à part l'avortement qu'il veut rendre illégal et criminalisé,
00:59 l'État ne doit se mêler ni de la vie des gens, ni de l'économie.
01:02 Et si une telle rupture, avec les politiques économiques précédentes,
01:06 trouve un certain écho auprès de la population,
01:08 c'est parce que l'économie justement est au plus mal.
01:11 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté et l'inflation fait des ravages.
01:16 Globalement l'inflation, c'est quand les prix augmentent.
01:18 Avec une même somme d'argent, on peut acheter moins de choses qu'avant.
01:22 Du coup, on dit que la monnaie a perdu de sa valeur.
01:25 Avec la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine,
01:28 il y a eu une augmentation de l'inflation dans à peu près tous les pays du monde.
01:32 En France, les prix ont augmenté en un an de 4% en moyenne, ce qui est déjà beaucoup.
01:37 Bon ben en Argentine, en un an ils ont augmenté de 143%.
01:41 C'est 36 fois plus.
01:43 Et ça, ça s'explique parce qu'en plus de l'augmentation générale des prix
01:46 causés par les problèmes mondiaux,
01:47 l'Argentine doit faire face à des problèmes économiques propres
01:50 qui accentuent à leur tour l'inflation.
01:52 Ce qui a plongé beaucoup d'Argentins dans la misère.
01:54 Les prix bougent si vite qu'il est très difficile de prévoir
01:56 ce que l'on pourra acheter d'une semaine sur l'autre.
01:59 Du coup, les Argentins tentent, pour ceux qui le peuvent,
02:01 d'économiser dans une valeur plus stable que leur monnaie, le dollar américain.
02:06 Et c'est là que Javier Milei propose d'aller encore plus loin,
02:09 en supprimant la monnaie nationale, le peso,
02:12 pour ne plus utiliser que le dollar américain.
02:15 Une mesure radicale qui a pour principal inconvénient
02:18 de rendre l'Argentine dépendante des politiques monétaires états-uniennes.
02:22 Enfin, si l'excentricité de Javier Milei plaît autant,
02:26 c'est aussi parce que la classe politique traditionnelle est discréditée.
02:29 À la fois pour des affaires de corruption
02:31 et pour son incapacité à protéger la population de cette crise économique justement.
02:36 Après, si Javier Milei est élu,
02:38 il aura besoin de faire alliance avec d'autres personnalités politiques pour gouverner.
02:42 Notamment parce que les élections législatives d'octobre
02:44 ne lui ont pas donné la majorité à l'Assemblée.
02:46 La candidate de la droite, qui n'est pas parvenue à se qualifier
02:49 au second tour de l'élection présidentielle, lui a apporté son soutien.
02:52 Ce qui bouleverse déjà le paysage politique argentin,
02:56 que Milei soit élu dimanche ou pas.
02:58 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
03:01 "La voix de l'homme n'est pas une leçon, c'est une leçon de l'homme." - Javier Milei
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