Les 4 vérités - Xavier Bertrand

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Thomas Sotto reçoit Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France.

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Transcription
00:00 Bonjour et bienvenue dans les 4V.
00:03 Xavier Bertrand, vous êtes le président de cette région en Haute-France
00:06 dont une partie est tellement durement touchée par les inondations.
00:08 Déjà, quelles sont les nouvelles dont vous disposez ce matin ?
00:10 Quelle est la photo du secteur ?
00:12 Les nouvelles, elles dépendent beaucoup de la météo.
00:14 Tout le monde regarde avec angoisse les alertes météo
00:17 parce qu'on sait pertinemment que de l'eau qui tombe en abondance,
00:21 ça risque d'être encore des habitations évacuées.
00:24 Et au moment où je vous parle, on a des milliers d'habitations qui ont été touchées.
00:29 On a 200 000 personnes qui voient aujourd'hui leur vie quotidienne impactée.
00:34 Physiquement, c'est dur.
00:35 Est-ce qu'elles vont pouvoir retourner dans leur maison
00:36 ou est-ce qu'il y en a qui vont perdre leur maison ?
00:38 Personne aujourd'hui peut le dire précisément,
00:39 mais il faut savoir que les inondations, physiquement c'est dur à vivre.
00:42 Mais psychologiquement, c'est vraiment une épreuve.
00:45 Parce que vous posez la question, est-ce que je vais pouvoir retourner vivre dans ma maison ?
00:48 La plupart du temps, la réponse c'est oui.
00:51 Mais surtout, il faut aussi répondre à l'angoisse des enfants.
00:55 Est-ce que demain, s'il pleut à nouveau, s'il y a des inondations,
00:58 est-ce qu'on va pouvoir continuer à vivre ici ?
01:00 C'est pour ça que la question qui se pose, c'est la reconstruction,
01:02 c'est la prévention des risques, des risques naturels.
01:06 Vous empêcherez jamais l'eau de tomber,
01:08 mais vous devez plus facilement évacuer l'eau.
01:09 Mais aujourd'hui, on a une autre urgence.
01:11 Et l'urgence au-delà des secours, parce que la solidarité a été formidable,
01:15 c'est les assurances.
01:17 Aujourd'hui, l'enjeu clé, c'est que les assureurs jouent le jeu à fond.
01:22 Tous les assureurs, pour tous les assurés, quels que soient les contraintes.
01:26 Pourquoi ce n'est pas le cas ? Vous avez été assureur dans une autre vie.
01:27 Vous savez comment ça se passe, Révé Bertrand ?
01:29 Quand les caméras sont là, quand le chef de l'État était là hier,
01:31 il a annoncé d'ailleurs l'état de catastrophe naturelle
01:34 pour 244 communes du Pas-de-Calais et du Nord, il a débloqué 50 millions.
01:37 Dans ces moments-là, il y a la solidarité, vous le dites, tout le monde est là.
01:40 Et puis après, chacun reste dans sa maison, abîmé, avec ses papiers,
01:43 ses soucis, ses interlocuteurs qu'ils n'arrivent pas à joindre.
01:45 Qu'est-ce qu'il faut exiger des assurances aujourd'hui ?
01:47 C'était l'enjeu d'une réunion hier où j'ai été très exigeant
01:50 avec la présidente de France Assureurs.
01:53 Nous voulons aujourd'hui trois choses.
01:55 Déjà la première, dès qu'il y a l'ouverture d'un sinistre pour inondation,
02:00 dans le cadre des catastrophes naturelles,
02:02 c'est qu'il y ait une avance de quelques milliers d'euros
02:05 qui puisse être débloquée tout de suite dans les huit jours,
02:07 pour que quand les gens vont retourner chez eux,
02:09 ils puissent racheter des vêtements qu'ils n'ont pas pu sauver.
02:11 Elle vous a dit oui, la présidente de France Assurances ?
02:13 La réponse a besoin d'être précisée.
02:15 La réponse a besoin d'être précisée.
02:16 Je l'ai dit au président de la République et je ne lâcherai pas.
02:19 C'est aussi, Thomas Soto, racheter un frigo,
02:21 une cuisinière, tout simplement pour reprendre l'activité,
02:24 et beaucoup ne peuvent pas faire l'avance.
02:25 Deuxième sujet, il nous faut des experts de toute la France.
02:29 Vu le nombre de maisons qui sont concernées,
02:31 ce n'est pas seulement avec les experts de la région des Hauts-de-France
02:34 qu'on va pouvoir s'en sortir.
02:35 Il faut donc qu'il y ait des experts qui viennent de toute la France,
02:37 parce qu'il y a moins de sinistres dans toute la France,
02:39 pour que, encore une fois, on aille très vite.
02:41 Et là, qu'est-ce qu'elle vous a dit ?
02:42 Là aussi, ça doit être le cas, mais je veux vérifier,
02:45 qu'on me dise les choses.
02:46 Donc là tu as dit oui, les experts qui remontent de tout le pays vous ont dit oui ?
02:48 Il y a des compagnies qui aujourd'hui le font, mais je vous le redis,
02:51 je veux que ce soit pour tous les assurés et pour toutes les assurances.
02:53 Et il y a un dernier point.
02:55 Quand vous êtes reconnu comme catastrophe naturelle,
02:57 vous avez une franchise pour les particuliers de 380 euros.
03:01 380 euros avec une année qui, en termes de pouvoir d'achat,
03:04 est particulièrement difficile.
03:05 Nous avons décidé, avec le département du Pas-de-Calais,
03:07 avec le département du Nord, nous allons prendre en charge cette franchise de 380.
03:11 Pour tous les sinistrés ?
03:12 Pour tous les sinistrés de la région.
03:15 Parce qu'encore une fois, cette somme-là,
03:18 il y a peu de gens qui l'avaient mise de côté en se disant
03:19 "ça servira pour les assurances".
03:21 Et je sais pertinemment que c'est aussi une aide en termes de pouvoir d'achat.
03:24 Ce n'est pas ça qui va du jour au lendemain changer la vie des sinistrés,
03:29 mais c'est aussi une façon de leur montrer concrètement qu'on est à leur côté.
03:32 Ça leur a fait du bien de voir le chef de l'État hier, Emmanuel Macron,
03:34 qui est venu notamment à Saint-Omer ?
03:36 Oui, parce qu'il y a eu des solidarités locales formidables.
03:39 Les élus locaux, les bénévoles, les amis, les services de l'État mobilisés.
03:43 Quand le président de la République vient, c'est aussi pour donner une feuille de route
03:46 très précise à l'ensemble des ministres.
03:49 Le ministre de l'Agriculture, parce que nos agriculteurs auront besoin aussi
03:53 de repartir le plus vite possible dans les meilleures conditions.
03:56 Mais l'origine des calamités agricoles, il est tout nouveau.
03:59 Donc il faut bien vérifier qu'il n'y aura pas, pardonnez-moi l'expression,
04:04 de trous dans la raquette, qu'il n'y aura pas d'oubliés.
04:06 C'est aussi une garantie qu'il a donnée hier.
04:08 Il y a notamment les entreprises.
04:09 Les entreprises certaines ont besoin d'être relogées quand elles le peuvent pour produire,
04:13 mais les autres ont besoin de ne pas avoir les complications administratives.
04:15 – Mais pardon, mais sur le sujet d'assurance que vous avez soulevé tout à l'heure,
04:18 il vous suit le chef de l'État ? Il est en soutien ? Il va l'exiger ?
04:21 – Oui, tout à fait.
04:22 Il a bien vu que c'était un des sujets clés.
04:26 Et encore une fois, vous me disiez tout à l'heure, d'expérience,
04:27 j'ai eu à connaître notamment, déjà maintenant longtemps,
04:30 des crues importantes dans le département de l'Aisne.
04:33 Et je vois où ça peut bloquer, où ça peut traîner.
04:36 – Donc une indemnisation dans les 8 jours, c'est ce que je me demandais.
04:40 – Les collèges, les écoles, certains reprennent aujourd'hui,
04:42 ça rouvrira demain, c'est raisonnable ?
04:44 – Oui, parce qu'il faut bien voir qu'à chaque fois qu'on le fait,
04:47 c'est là où les écoles bien évidemment sont hors d'eau,
04:50 hors risque d'eau, et où on peut aussi accéder,
04:53 la région à la charge notamment des transports scolaires.
04:55 Nous parlons plusieurs fois par jour avec le préfet, qui fait un travail remarquable,
05:00 de façon à s'assurer que les conditions de sécurité c'est une évidence.
05:03 Mais vous savez aussi pour les familles, quand les enfants sont à la maison,
05:06 quand ils sont aussi dans des salles municipales, ce n'est pas l'idéal non plus.
05:11 Donc nous reprenons, mais encore une fois,
05:13 s'il y a le moindre risque sur les conditions d'enseignement
05:16 ou sur la sécurité, on ne rouvrirait pas.
05:18 – En tout cas il y a un truc à souligner, parce que ce n'est pas si fréquent,
05:20 c'est que l'articulation du gouvernement, l'État et la région
05:23 se passe parfaitement bien face à cette situation.
05:25 – Et les communes, nos écoles.
05:26 – Vous avez donc vu le chef de l'État hier, le président de votre parti,
05:28 Éric Ciotti, lui n'ira pas le voir à Saint-Denis vendredi soir,
05:32 il a décliné son invitation, comme l'EPS et comme la France Insoumise avant lui.
05:35 Est-ce qu'il a raison, Éric Ciotti, de faire la politique de la chaise vide pour cette réunion ?
05:39 – Moi je n'aime pas la politique de la chaise vide,
05:42 j'estime en plus que quand il y a des occasions de dialoguer,
05:45 il ne faut jamais les refuser,
05:47 et puis il faut qu'Éric Ciotti nous explique ce qu'il a en tête.
05:49 On ne peut pas avoir Gérard Larcher qui y va, Éric Ciotti qui n'y va pas,
05:56 là franchement nos électeurs sont désarçonnés.
05:59 Moi je pense sincèrement qu'il faut y aller,
06:01 en s'assurant derrière qu'il y a un suivi,
06:03 là l'enjeu c'était l'actualité internationale,
06:05 quand vous voyez l'actualité internationale,
06:07 oui il y a besoin d'avoir un échange,
06:08 et de lui faire part également au chef de l'État de propositions,
06:11 qui ont aussi de nombreux éclaircissements.
06:12 – Éric Ciotti il explique pourquoi il n'y va pas, il dit d'abord c'est de la com'
06:14 et ensuite il reproche au chef de l'État de ne pas s'être rendu à la marche
06:17 contre l'antisémitisme dimanche.
06:19 – Écoutez, moi je vais vous dire une chose,
06:21 sur la situation internationale, oui il y a besoin d'avoir un échange,
06:24 deuxièmement c'est la question de l'élargissement du champ du référendum,
06:27 je suis pour ma part favorable depuis des années
06:29 à l'élargissement du champ du référendum,
06:31 donc si c'est pour apporter des propositions dans une réunion comme celle-ci,
06:35 je pense que ça vaut la peine, et je vais même plus loin,
06:38 c'est que je pense que dans le cadre de ces entretiens de Saint-Denis
06:40 comme on les a appelés, il fallait aussi demander, exiger
06:42 que lors d'une prochaine réunion, il y ait,
06:45 lors d'une rencontre chef de l'État avec tous les partis,
06:48 les propositions des différents partis politiques
06:50 pour lutter contre l'islamisme,
06:51 que ce sujet soit porté par les partis politiques qui ont des propositions,
06:55 et je pense que c'était un cadre qui permettait clairement de le faire.
06:59 – Vous êtes à l'aise avec la politique israélienne contre le Hamas ou pas ?
07:02 – Pour éradiquer les terroristes islamiques, oui,
07:05 parce que c'est la priorité des priorités.
07:07 – Sans réserve ?
07:08 – Quand on fait la guerre pour éradiquer,
07:10 bien évidemment vous devez faire attention au maximum aux victimes civiles,
07:14 c'est vrai, mais quand il y a eu le Bataclan…
07:17 – Ça ce sont des mots, on voit bien que dans les faits c'est impossible.
07:19 – Quand il y a eu le Bataclan, on a bombardé Raqqa,
07:22 la France a bombardé Raqqa,
07:23 qui aurait pu nous empêcher de le faire ? Personne.
07:26 Mais si on va jusqu'au bout de votre raisonnement,
07:28 ce qui est en train de se passer aujourd'hui avec l'hôpital,
07:32 Al-Shifa, si je ne me trompe pas,
07:34 montre bien qu'Israël ne bombarde pas les hôpitaux.
07:38 Mais ça montre bien que les terroristes du Hamas
07:41 se cachent dans les hôpitaux et sous les hôpitaux.
07:44 Et ce que fait Israël après avoir prévenu, après avoir demandé l'évacuation,
07:48 vous savez ce qui s'est passé ?
07:49 Parce que là ce ne sont pas les Israéliens qui nous le disent,
07:51 ce sont aussi des experts internationaux qui sont sur place.
07:54 Il y a des civils qui ont voulu sortir avec un drapeau blanc de cet hôpital.
07:57 Qui est-ce qui leur a tiré dessus ?
07:59 Les terroristes du Hamas, pour qu'il reste là des boucliers humains.
08:04 Donc c'est une opération très difficile qui en ce moment a lieu,
08:08 mais c'est aussi une façon d'aller chercher les otages,
08:11 et notamment les otages français dont on parle si peu, trop peu,
08:15 et de pouvoir mettre hors d'état de nuire ces terroristes.
08:17 – Et Bertrand, à propos d'antisémitisme, on va revenir en France.
08:19 Hier, l'imam de la Grande Mosquée de Paris, Abdelalim Hamoun,
08:21 a douté de la véracité des actes antisémites comptabilisés par le gouvernement.
08:25 Ce même imam de la Grande Mosquée de Paris
08:26 qui ne considère pas le Hamas comme un groupe terroriste,
08:29 mais comme un parti politique.
08:30 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
08:33 – Une forme de nausée.
08:35 Une forme de nausée en être aujourd'hui à nier l'antisémitisme,
08:40 à ne pas considérer le Hamas pour ce qu'il est un mouvement terroriste.
08:44 Ça me fait dire aussi une chose que si on veut lutter contre l'antisémitisme,
08:47 il ne peut pas y avoir la moindre ambiguïté, la moindre équivoque.
08:51 Alors le recteur de la Grande Mosquée, lui, a été particulièrement clair.
08:56 Dans son communiqué, en désavouant cet imam,
08:58 mais que cet imam s'exprime de cette façon le matin,
09:02 et s'excuse très très mal le soir avec encore une fois,
09:05 encore une fois des propos qui sont nauséabonds, je le dis c'est inacceptable.
09:09 – Il doit être sanctionné pour vous par la Mosquée de Paris ?
09:11 – Ah, j'en suis intimement convaincu.
09:13 C'est au recteur de le faire.
09:14 Le communiqué du recteur encore une fois est clair,
09:16 mais je pense que ça ne peut pas s'arrêter là.
09:18 Et vous voyez, sur la question de l'antisémitisme,
09:23 la marche a rassemblé beaucoup de monde dans notre pays.
09:26 Mais il y a aussi un autre sujet,
09:27 vous avez ce film sur les atrocités du 7 octobre
09:31 qui a été diffusé hier à l'Assemblée nationale.
09:34 Personne n'est ressorti indemne de cette séance
09:39 où ils ont pu visionner ces images.
09:42 Je pense pour ma part, et je voudrais mettre une chose en débat,
09:45 ce film-là, qui montre les atrocités,
09:49 je souhaite que les juges, quand on condamne pour antisémitisme,
09:53 puissent obliger ceux qui sont coupables d'actes antisémites
09:56 à visionner ce film.
09:58 Au procès Nuremberg, au tout début du procès,
10:01 on a obligé tout le monde à visionner les images des atrocités.
10:04 Pour ceux qui sont coupables des actes antisémites les plus graves,
10:07 je souhaite que les juges puissent obliger à visionner ce film.
10:11 Je mets ce sujet en débat, mais je pense aussi très clairement
10:15 que personne ne doit dire "je ne savais pas où ça n'a pas eu lieu".
10:18 Ça a eu lieu, ces atrocités, on n'en a pas connu de telles depuis la Shoah.
10:22 Alors je pense que clairement, il faut l'imposer
10:25 à ceux qui seront de coupables d'antisémitisme.
10:26 – Merci, D. Bertrand d'Avenu dans les 4V.
10:27 Bonne journée et toutes nos pensées et notre solidarité aux habitants du Nord,
10:30 touchés par les inondations du Nord et des autres départements aussi désormais.
10:33 Merci à vous. – Merci beaucoup.

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