Les évaluations nationales réalisées au mois de septembre montrent que les élèves de 4e ont des difficultés en français et en mathématiques. Des résultats que Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale, juge "inquiétants". Le niveau des 6e, en revanche, s'améliore.
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00:00 en transition, on va parler du niveau de nos enfants à l'école.
00:03 Il y a des graduations pour les élèves du quatrième mois de septembre,
00:07 mais on vient d'avoir les résultats.
00:09 Et en maths et en français, pour dire les choses, c'est la cata.
00:12 Oui, enfin, c'est Gabriel Attal qui le dit lui-même dans l'interview
00:15 qu'il donne aux Parisiens ce matin.
00:16 Les résultats ne sont pas satisfaisants et sont même inquiétants.
00:19 Alors, bon, personne n'est tombé de l'armoire non plus,
00:21 parce qu'on sait très bien que quand vous faites faire une dictée à un élève
00:23 aujourd'hui, il fait en moyenne plus de fautes d'orthographe
00:26 que ne le faisait un élève sur la même dictée par le passé.
00:28 Idem pour un problème de mathématiques.
00:30 Tiens, à propos de mathématiques, il y a quelques semaines,
00:32 le Conseil scientifique de l'Éducation nationale
00:34 publiait une note d'alerte sur l'inquiétante mécompréhension
00:38 des nombres et surtout des fractions à l'entrée en sixième.
00:40 Seule la moitié des élèves trouvaient la bonne réponse à la question
00:43 "combien y a-t-il de quart d'heure dans trois quarts d'heure?"
00:46 Est-ce que c'est parce qu'on n'enseigne pas assez les maths et le français ?
00:49 Eh bien, même pas.
00:50 Quand on se compare aux autres pays de l'OCDE,
00:52 c'est-à-dire les 38 pays les plus développés dans le monde,
00:54 on sait que la France est le pays qui se concentre le plus
00:59 justement sur ses savoirs fondamentaux.
01:01 Le temps consacré aux français et aux maths y est le plus élevé,
01:04 c'est 60% du temps scolaire en primaire.
01:06 Aucun pays ne fait mieux.
01:08 C'est donc vraisemblablement la façon d'enseigner
01:10 qui explique que le niveau ne soit pas au rendez-vous,
01:12 ou en tout cas la façon de prendre en charge les élèves.
01:14 Et on voit que ça peut jouer.
01:15 Gabriel Attal, toujours dans Le Parisien,
01:17 explique que pour la première fois depuis longtemps, par exemple,
01:20 le niveau en sixième progresse en français.
01:23 En 2017, un tiers des élèves ne maîtrisaient pas suffisamment le français.
01:26 Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'un quart.
01:28 Et c'est un progrès que le ministre attribue,
01:30 notamment à la mesure qu'il y avait été prise de dédoublement
01:32 des classes de CP dans les zones prioritaires.
01:35 Les groupes de niveau, c'est une bonne idée ?
01:36 Ça paraît frapper au point du bon sens,
01:38 pour faciliter la vie des enseignants
01:40 qui ont parfois du mal à se débrouiller avec des classes très hétérogènes.
01:42 Mais ça mérite de la nuance.
01:44 Oui, c'est une bonne idée si ça élève.
01:46 Non, si ça enferme.
01:47 En gros, s'il s'agit de façon ponctuelle de pouvoir passer plus de temps
01:50 ou d'avoir un enseignement adapté avec des élèves en difficulté,
01:53 alors oui, c'est une bonne idée.
01:54 Si c'est pour créer des classes de bons et de mauvais élèves
01:56 qui vont vous poursuivre tout au long de la scolarité,
01:58 alors là, ça serait l'inverse de la mission de l'école,
02:00 dont l'objectif, ce n'est pas de ghettoiser, mais c'est d'émanciper.
02:02 Mais ce qui est sûr, en tout cas,
02:04 c'est qu'on ne peut pas s'abriter derrière des réflexes corporatistes
02:07 ou des arguments égalitaristes pour ne rien faire.
02:09 Parce que ça fait quand même 40 ans que ça dure, cette affaire.
02:11 Souvenez Jean-Pierre Chevalier, ministre de l'Éducation nationale,
02:13 au début des années 90, il disait
02:14 « il faut se concentrer sur les savoirs fondamentaux, lire, écrire, compter ».
02:18 Et bien 40 ans après, force est de constater que ça ne marche pas,
02:20 en tout cas que ça ne marche pas bien
02:22 et que la solution, elle ne passe pas forcément par une grande réforme,
02:25 mais sans doute par la possibilité, en fonction des publics,
02:28 en fonction des écoles, de pouvoir expérimenter.
02:30 Merci Mathieu.