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Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, s'est exprimé en direct ce lundi soir au sujet de la professeure de français qui a subi des attaques après avoir présenté un tableau de nu à ses élèves de 6e.

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Transcription
00:00 -Bien. Bonjour à toutes et à tous.
00:02 Je me suis rendu ce matin au collège Jacques Cartier à Issou,
00:06 d'abord pour affirmer mon soutien aux équipes pédagogiques
00:10 face aux événements qu'a traversés ce collège.
00:14 Ca a été aussi l'occasion pour moi
00:17 de réaffirmer quelque chose d'extrêmement clair.
00:20 A l'école française,
00:22 on ne conteste pas l'autorité, on la respecte.
00:26 A l'école française, on ne conteste pas la laïcité,
00:29 on la respecte.
00:31 A l'école française,
00:32 on ne détourne pas le regard devant un tableau,
00:35 on ne se bouge pas les oreilles en cours de musique,
00:37 on ne porte pas de tenue religieuse.
00:39 Bref, à l'école française,
00:42 on ne négocie pas ni l'autorité de l'enseignant
00:45 ni l'autorité de nos règles et de nos valeurs.
00:49 A partir de là, vous le savez, ma ligne,
00:50 c'est évidemment de prendre les décisions qui s'imposent
00:53 lorsque surviennent des événements
00:54 comme celui qui a été rencontré par cet établissement,
00:58 mais c'est aussi d'agir à la racine.
01:01 Et pour moi, ça se résume en une ligne extrêmement claire.
01:04 Zéro impunité et zéro complicité.
01:08 Zéro complicité, ça veut dire mettre fin définitivement
01:11 aux pas de vagues.
01:12 Et oui, je le sais, ça fait longtemps qu'on en parle,
01:15 c'est toute une culture qu'il faut changer,
01:17 mais je crois profondément que nous sommes en train de le faire.
01:19 Chaque fait, chaque atteinte,
01:22 chaque entorse à l'autorité d'un enseignant
01:24 ou à nos règles communes doit faire l'objet d'un signalement
01:27 qui remonte jusqu'au bureau de ce ministère,
01:29 ici, rue de Grenelle.
01:31 J'aurai l'occasion, en fin de semaine,
01:33 de communiquer en toute transparence
01:35 sur le nombre et la nature des atteintes à la laïcité
01:39 qu'a connue notre école depuis le mois de septembre dernier.
01:42 Ensuite, pas d'impunité, ça veut dire
01:45 qu'à chaque entorse à nos règles,
01:47 qu'à chaque atteinte à nos valeurs et à nos principes,
01:50 il doit y avoir une sanction.
01:52 Il y aura donc, je vous le dis, une procédure disciplinaire
01:56 à l'endroit des élèves qui sont responsables de cette situation
01:59 et qui ont d'ailleurs en partie reconnu les faits.
02:02 Mais plus largement, c'est sur l'ensemble de l'échelle
02:05 des sanctions que je veux avancer.
02:07 Il faut qu'on arrive à un système où il y a des sanctions
02:10 qui sont beaucoup plus immédiates, beaucoup plus fréquentes,
02:13 démarrées par des sanctions peut-être plus faibles,
02:14 mais ne jamais attendre que la situation s'aggrave
02:18 pour convoquer un conseil de discipline.
02:20 C'est tout de suite, dès les 1ers faits,
02:21 qu'il faut prendre des sanctions, et il y aura des sanctions
02:25 dans le cas que nous évoquons aujourd'hui.
02:28 Maintenant, ce que je veux dire, c'est que j'apporte
02:30 tout mon soutien à l'équipe pédagogique
02:33 du collège Jacques Cartier,
02:35 que j'ai beaucoup échangé avec eux,
02:37 qu'ils souhaitent désormais que le calme et l'apaisement
02:39 puissent revenir dans l'établissement.
02:41 Ils m'ont par ailleurs indiqué qu'ils avaient besoin
02:44 d'un renfort sur un certain nombre de postes dans des équipes,
02:48 la raison pour laquelle je leur ai annoncé
02:49 qu'ils auraient un renfort sur les équipes de vie scolaire,
02:53 je pense notamment à un poste de CPE,
02:55 mais aussi à des renforts s'agissant
02:56 des assistants d'éducation ou des postes d'AESH.
02:59 Par ailleurs, j'ai décidé de déployer à partir de demain
03:02 les équipes académiques Valeurs de la République
03:05 au sein de cet établissement.
03:06 Vous savez, ce sont les équipes qui m'ont permis
03:09 de prononcer et de faire respecter l'interdiction
03:11 de la baïa et du camis dans nos établissements scolaires
03:14 depuis le mois de septembre dernier.
03:16 Maintenant, l'important, c'est la fermeté et la sérénité.
03:20 Maintenir une fermeté importante s'agissant de nos règles,
03:22 de nos valeurs, et garantir que la sérénité
03:24 puisse être retrouvée dans cet établissement
03:26 qui a, je le dis, une communauté éducative
03:29 incroyablement dévouée, engagée pour la réussite
03:33 de leurs élèves.
03:34 Et leur souhait, c'est vraiment maintenant
03:36 qu'on puisse revenir à un fonctionnement normal
03:38 de cet établissement.
03:39 C'était important que je puisse avoir cet échange avec eux.
03:41 Et je crois que c'est le message qu'ils ont passé
03:43 à la sortie de cet échange.
03:45 -Globalement, vous avez des censures des enseignants
03:49 quand on fait un cours sur la liberté d'expression
03:51 ou là, on présente un dessin,
03:53 on le garde en publicité, par exemple.
03:55 -Vous savez, l'an dernier, un enseignant sur deux
03:57 a déclaré s'être déjà autocensuré.
04:00 Ca peut être des profs d'histoire-géographie,
04:02 des profs de lettres, des profs de SVT,
04:04 des profs de musique.
04:06 Moi, je le redis, à l'école française,
04:08 on ne négocie pas nos règles et notamment la laïcité.
04:13 Et on ne négocie pas l'autorité des savoirs de l'enseignant.
04:18 Et donc, évidemment que j'ai à coeur d'avancer
04:19 sur ces questions-là.
04:20 Je pense que la réaffirmation des règles extrêmement forte,
04:23 qui a été la mienne depuis ma prise de fonction,
04:24 je pense notamment aux tenues religieuses à l'école
04:27 avec la décision que j'ai prise et que j'ai faite appliquer
04:30 d'interdire le port de tenues religieuses,
04:32 en l'occurrence de la baïa et du camis à l'école,
04:34 participe à cette restauration de l'autorité de nos règles
04:37 et de nos valeurs.
04:38 Et je sais que c'est un combat de longue haleine
04:41 et j'espère vous avoir montré
04:42 que je comptais poursuivre dans ce combat.
04:45 -Est-ce que la démocratie en Europe serait
04:46 une part d'un receil spécial ?

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