Excédés par les fusillades à répétition et l'insécurité, des habitants du quartier du Tonkin, à Villeurbanne, ont décidé de se mobiliser à travers le collectif "Tonkin Pai(x)sible" pour interpeller les pouvoirs publics. Le 8 novembre, les membres du collectif ont notamment réalisé une opération coup de poing en délogeant par eux-mêmes des dealers qui occupaient l’espace public.
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00:00 On peut comprendre le désarroi de ces habitants qui sont confrontés à cette délinquance.
00:06 On ne peut pas dire que rien n'est fait, puisque depuis des mois et des mois, la police nationale
00:11 fait son travail avec les moyens humains et matériels qu'elle a à sa disposition.
00:15 Pour preuve, jeudi dernier encore, lorsqu'il y a eu des usages d'armes, nos collègues
00:20 de la BAC, dans les trois minutes qui ont suivi l'usage d'armes, ont interpellé des
00:26 individus, donc ils étaient sur place.
00:27 L'enquête démontera s'ils sont impliqués ou pas dans cette fusillade.
00:32 Et puis, pour rappel, il y a encore quelques mois, on a eu des dizaines d'interpellations
00:39 avec des incarcérations derrière.
00:40 Des têtes de réseau ont été démantelées par nos unités spécialisées contre les
00:46 stupéfiants.
00:47 Et je pense que le vrai problème, le fond du problème, il est plus politique, parce
00:53 que la police nationale, nos collègues qui sont suremployés, ne peuvent pas régler
00:57 seul ce fléau qu'il y a.
00:59 Justement, concrètement, les habitants veulent un quart de police qui soit bien visible
01:07 tous les jours, au coin du tram, c'est ce qu'ils écrivent dans cette lettre ouverte
01:10 adressée au ministre Darmanin.
01:12 Ils voudraient aussi que les patrouilles circulent quotidiennement le long de ce tramway, où
01:18 visiblement, il y a des problèmes d'insécurité.
01:20 Alors certes, la BAC intervient, mais c'est une présence policière régulière et pas
01:25 seulement au coup par coup qu'ils demandent.
01:27 On ne peut que comprendre ce vœu, mais vous comprenez bien qu'on ne peut pas, sur tout
01:35 le territoire, dans tous les quartiers difficiles ou dissensibles, où sont connus des plateformes
01:41 de trafic de stupéfiants, mettre des policiers H24 en point fixe.
01:46 C'est impossible.
01:47 Il faut rester pragmatique.
01:48 Mais les dealers reviennent.
01:49 Les dealers et les consommateurs, c'est ce qu'ils disent.
01:50 Ils écrivent quand l'équipage repart, dealers et consommateurs reprennent leur poste dans
01:54 le quart d'heure qui suit, confisquant ainsi l'espace public.
01:57 Vous savez, c'est bien ce que je dis.
02:00 Le constat aujourd'hui, le fond du problème, il doit être politique.
02:03 Parce que la police nationale ne pourra pas régler seule, nos collections employées
02:07 ne pourront pas régler seule cette guerre contre les narcotrafiquants.
02:10 Il faut avoir une réflexion plus large.
02:13 Est-ce qu'il ne faudrait pas travailler plus sur l'importation de cette matière illégale
02:18 et dangereuse pour la santé ? Les policiers ne peuvent pas.
02:23 On n'a pas les moyens, aujourd'hui, humains, de pouvoir être en garde fixe sur tous ces
02:29 points de deal.
02:30 C'est impossible, malheureusement.
02:31 Et puis pourquoi ? Il faut avoir la vraie raison.
02:34 La vraie raison, c'est que ça génère énormément d'argent.
02:37 On a eu la preuve il y a quelques mois où on a démantelé un gros réseau sur ce secteur-là.
02:42 On nous a mis en corps des individus qui sont incarcérés.
02:45 Et pourtant, on a une guerre de territoire aujourd'hui parce que ça génère énormément