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Quand le corps de Sandra Duyst est retrouvé, la thèse du suicide s'impose rapidement aux yeux des enquêteurs. Cette épouse en mère luttait en effet contre la dépression et il apparaît probable que, cédant au désespoir, elle ait fini par mettre fin à ses jours. Un indice singulier finit cependant par mettre les inspecteurs sur une tout autre piste, les forçant à réévaluer les conclusions de leur enquête.

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00:49 Je ne pensais pas qu'un jour j'entendrais encore cet enregistrement.
00:53 C'est très émouvant pour moi, parce que quand je l'ai entendu pour la première fois,
01:00 j'avais déjà travaillé sur l'affaire, mais je ne connaissais pas la voix de Sandra.
01:06 C'est à ce moment-là qu'elle est devenue vraiment réelle pour moi, avec ce message.
01:12 C'est gravé dans ma mémoire.
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02:01 On dit que dans la vie d'un enquêteur, il y a toujours une affaire qui le poursuit.
02:07 Dans mon cas, c'est cette histoire-là.
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02:41 Le matin du 29 mars 2000, Dan Scalici reçoit un appel de son supérieur.
02:46 Une femme s'est suicidée chez elle, à quelques kilomètres de la ville de Grand Rapids, dans le Michigan.
02:54 Il m'a demandé si je pouvais aller constater un suicide, que l'on venait de signaler dans une maison d'Alpine Township.
03:04 Quand on nous signale un suicide, on doit absolument s'assurer que c'en est bien un, et qu'il n'y a pas d'éléments suspects.
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03:25 Quand je suis arrivé sur place, les officiers de police étaient en train de sécuriser la chambre.
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03:37 Une balle avait pénétré sa boîte crânienne.
03:40 L'arme était encore dans la pièce.
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03:51 La victime s'appelle Sandra Deist.
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04:03 Comme tous les habitants de la ville, Gregory Bore, le procureur du comté de Kent, connaît personnellement Sandra et son mari David.
04:11 Ils avaient tous les deux grandi ici, ils avaient beaucoup d'amis.
04:16 On était ensemble au lycée.
04:19 Sandra et David avaient trois enfants.
04:24 Lui avait un bon travail et il gagnait un salaire honnête.
04:26 Leurs enfants étaient dans le privé.
04:29 Ils étaient très impliqués dans leur paroisse, très sociables, les gens les aimaient.
04:34 C'était un couple bien sous tous rapports.
04:38 David et Sandra étaient toujours très gentils.
04:43 Ils voulaient renvoyer une image positive et être de bons voisins.
04:51 Quand j'habitais dans leur quartier, tout le monde s'accordait pour dire que la famille Deist était exemplaire.
04:57 Les enfants étaient polis, travailleurs et ils avaient toujours quelque chose à faire.
05:02 David était un homme très agréable, très respectueux, attentif et vraiment intelligent.
05:11 Sandra s'occupait d'aller chercher les enfants à l'école.
05:17 Elle avait aussi une vie bien remplie et elle voulait le meilleur pour sa famille et le reste de notre communauté.
05:22 Ils fréquentaient la même église que moi et ma femme.
05:27 David, Sandra et leurs enfants étaient toujours à la messe du dimanche matin et revenaient souvent le dimanche soir.
05:33 Sandra avait commencé à s'investir dans l'école du dimanche pour les petits.
05:38 Pour moi, ils étaient un couple classique qui faisait tout pour élever leurs enfants le mieux possible, tout en travaillant dur.
05:46 L'inspecteur Scalici rencontre le mari de Sandra dans la maison familiale et lui pose ses premières questions quelques heures après la mort de sa femme.
06:04 Je me souviens qu'il était assis sur le canapé, la tête dans la main. Il avait l'air complètement désespéré.
06:13 Il fixait les lattes du parquet. Il ne me regardait pas dans les yeux, ce que je comprends. Et il était entouré de ses enfants.
06:20 À ce moment-là, je me suis dit que ça n'allait pas être facile.
06:34 Il m'a expliqué qu'il avait dormi sur le canapé du salon cette nuit-là.
06:38 Parce qu'il avait regardé un match de basketball et s'était endormi.
06:44 Il avait été réveillé par un coup de feu.
06:48 Il avait été élevé par un coup de feu.
06:52 Il avait été élevé par un coup de feu.
06:58 Il avait été réveillé par un coup de feu.
07:03 Il avait couru jusqu'à la chambre et trouvé sa femme en sang.
07:11 Il avait pris le pistolet et était sorti de la chambre pour appeler les urgences.
07:19 - Je veux savoir si vous avez eu des nouvelles, madame.
07:21 - Ma femme a essayé de se tuer. Je pense qu'elle a eu un accident.
07:24 - Elle a tué elle-même ?
07:26 Oui, elle a été dépressée. Mais je n'ai jamais pensé qu'elle allait le faire.
07:36 David confie à l'enquêteur que sa femme menaçait de se suicider depuis qu'elle avait été victime d'un accident avec un cheval un an et demi plus tôt.
07:45 Un jour de novembre 1998, alors qu'elle donne à manger aux chevaux, elle reçoit un coup de sabot dans la tête.
07:53 Le coup est violent et elle saigne abondamment.
08:00 Et pour elle, ça a été une expérience profondément traumatisante.
08:05 Selon son mari, depuis, elle n'était plus la même.
08:10 Après l'accident, elle avait plongé dans la dépression.
08:15 Elle était sous traitement et s'était devenue une personne plus austère.
08:21 David parle à l'enquêteur de la fragilité de sa femme.
08:31 Mais les amis de Sandra ne peuvent pas accepter l'idée qu'elle ait pris sa propre vie.
08:37 Elle leur avait raconté son accident, mais pour eux, elle n'était pas suicidaire.
08:41 Quand j'ai appris qu'elle s'était suicidée, j'ai été submergé par la tristesse.
08:49 Sandra était une femme tellement sympathique.
08:54 Et rien dans son comportement des jours précédents ne nous avait fait penser qu'elle était déprimée au poids de mettre un terme à sa vie.
09:05 Elle était pétillante, heureuse.
09:09 Et c'est vrai qu'elle avait du mal à accepter quand les choses n'étaient pas parfaites.
09:14 Mais c'était quand même quelqu'un de très positif.
09:18 Et elle adorait ses enfants.
09:22 Une vraie tragédie.
09:26 Le suicide de Sandra prend tout le monde de cours.
09:33 Sauf David, qui finit par révéler à la police un secret ignoré de tous.
09:43 Il y a eu une fois des pilles de douleur.
09:46 Qu'il avait évoquées en appelant les urgences.
09:50 Vous voulez savoir où je peux prendre ma femme ?
09:54 Ma femme a essayé de se tuer.
09:57 Je pense qu'elle a fait ça.
10:03 Elle avait déjà essayé à trois reprises.
10:06 D'abord avec des médicaments.
10:09 Puis elle avait menacé de se tuer avec un couteau.
10:13 Et une autre fois alors qu'elle conduisait.
10:16 Mais David pensait qu'elle n'ira jamais au bout.
10:19 Il nous a fait écouter des messages téléphoniques où elle disait vouloir se suicider.
10:27 9 octobre 2010
10:31 Je suis en train de travailler.
10:35 Je suis en train de vivre ma vie.
10:38 Je suis en train de faire des choses.
10:42 Je vais mourir.
10:45 Je suis en train de mourir.
10:48 Vous pouvez me dire pourquoi ?
10:51 Pourquoi me tuer ?
10:55 Elle dit très clairement que sa vie est terminée.
10:59 Pour nous, après avoir écouté ces messages, c'était tout à fait plausible qu'elle ait décidé de passer à l'acte.
11:05 Et j'ai appris qu'elle avait déjà essayé de se tuer auparavant.
11:13 Ce qui m'a rendu très triste.
11:15 J'avais l'impression de l'avoir laissé tomber.
11:18 En ne remarquant pas qu'elle était déprimée, qu'elle avait touché le fond.
11:24 Pour les enquêteurs, il n'y a pas de doute.
11:26 Sandra s'est infligée elle-même les blessures qui l'ont tuée.
11:30 Mais quand son corps est examiné à la morgue,
11:34 l'affaire prend une autre tournure.
11:38 Le médecin logiste observe de plus près la plaie.
11:44 Et on se dit "Oh, c'est pas vrai, qu'est-ce qui s'est passé ?"
11:48 "Si ce n'est pas un suicide, qui a fait ça ?"
11:53 Le suicide
11:57 Après l'enterrement, j'étais en colère.
12:13 L'église de Sandra considérait le suicide comme un péché.
12:21 Mais je savais à quel point elle y était impliquée.
12:24 Elle avait passé sa vie à donner.
12:28 Et elle n'avait rien reçu en retour.
12:35 C'était injuste.
12:37 Elle s'inquiétait beaucoup de ce que les gens pensaient d'elle.
12:42 Elle aurait détesté qu'on puisse avoir de mauvaises pensées la concernant.
12:49 Le suicide
12:53 Une fois sa mort prononcée,
13:16 on a envoyé son corps à la morgue
13:18 et on pensait tous qu'elle s'était tuée.
13:21 Le médecin logiste pensait que ce serait une autopsie banale
13:27 qui révélerait qu'elle s'était tiré une balle dans la tête.
13:31 Mais il a découvert une seconde blessure.
13:35 Les plaies se trouvaient du côté droit de sa tête.
13:45 La première balle était entrée là, au-dessus de l'oreille.
13:49 Et la seconde balle, environ 4 cm plus haut ici.
13:54 Le médecin logiste expose aux enquêteurs cette découverte inattendue.
14:01 Il y a bien deux impacts de balles différents.
14:11 Selon le docteur Cole, ce n'était pas important de savoir laquelle avait été tirée en premier.
14:15 Elles avaient toutes les deux atteint le centre du cerveau.
14:18 La première balle l'avait tuée sur le coup.
14:26 Et elle ne pouvait en aucun cas avoir tiré la deuxième.
14:29 Le pistolet a-t-il tiré deux coups ? Je ne sais pas.
14:39 Je ne suis pas un expert. Il a fallu envoyer le pistolet au laboratoire.
14:42 On ne voulait pas écarter tout de suite l'hypothèse du suicide.
14:48 Il s'agissait peut-être d'un cas rare d'anomalie ou d'un hasard extraordinaire.
14:54 Le pistolet pouvait avoir un défaut, c'était possible.
14:58 On voulait savoir si une défaillance pouvait l'expliquer.
15:04 En attendant les résultats de l'expertise du pistolet, l'inspecteur Scalici et Gregory Bore retournent à la maison des Diest.
15:11 Nous avions de nouvelles questions à lui poser.
15:15 On avait prévu de commencer doucement pour voir s'il voulait bien coopérer et écouter ce qu'il avait à dire.
15:25 Il avait dit qu'il ne voulait pas faire de défaillance.
15:29 Pendant la discussion, il a répété qu'elle s'était suicidée, qu'elle était déprimée.
15:34 Sandra s'était tuée.
15:45 Nous avons eu l'idée de prendre les vêtements que vous portiez le jour où votre femme se moquait.
15:54 Il est allé les chercher et nous les a donné sans problème.
15:57 Il n'y avait rien de suspect à l'oeil nu.
16:06 Nous avons envoyé ces vêtements au bureau de la police.
16:21 Nous avons envoyé ces vêtements au laboratoire criminel du Michigan qui les a examinés sans trouver de traces de sang.
16:29 L'inspecteur Scalici et Gregory Bore reprennent leur enquête depuis le début.
16:42 On a procédé par élimination.
16:48 Il n'y avait pas eu de cambriolage.
16:50 Aucun voisin n'avait remarqué d'activité étrange dans le quartier à ces dates-là.
16:55 On a inspecté le périmètre autour de la maison.
16:58 Il n'y avait pas de traces d'effraction.
17:01 Les seules personnes présentes dans la maison étaient David, Sandra et leurs enfants.
17:08 Si l'on se demandait qui avait pu commettre ce meurtre,
17:14 raisonnablement, il n'y avait que deux possibilités.
17:17 C'était elle ou lui.
17:19 C'était les deux seuls scénarios envisageables.
17:24 David Deist est convoqué au commissariat pour passer au détecteur de mensonges.
17:33 Avec ce procédé, il faut poser trois ou quatre questions.
17:44 Est-ce que ton nom est David Deist ?
17:46 Oui.
17:47 Vis-tu à Grand Rapids ?
17:50 Oui, je vis.
17:51 Avant de demander s'il a commis le crime.
17:53 As-tu tiré les tirs qui ont résulté dans la mort de ta femme ?
17:57 Non.
17:59 Monsieur, vous connaissez les faits.
18:02 Avez-vous tué votre femme ?
18:04 Non, je ne l'ai pas tué. Elle s'est suicidée.
18:06 Deux balles dans la tête ?
18:10 Non, je ne sais pas comment c'est possible, mais elle l'a fait. Je ne l'ai pas tué.
18:14 D'après le détecteur, il ne mentait pas.
18:24 Pour quelqu'un d'externe à l'enquête,
18:34 l'identité du suspect principal ne ferait aucun doute.
18:40 Mais pour nous, il faut toujours prendre du recul, prendre notre temps.
18:44 Oui, c'est peut-être lui, ou quelqu'un d'autre.
18:48 On ne sait pas tout.
18:50 Tout nous faisait croire qu'il nous avait dit tout ce qu'il savait.
18:55 Et les autres indices faisaient vraiment penser à un suicide.
18:59 Nous n'arrivions pas à comprendre ce qui s'était passé.
19:03 L'inspecteur Scalici décide d'interroger la famille de Sandra.
19:07 Que se passait-il dans cette famille, dans ce mariage ?
19:11 Il fallait tout savoir.
19:14 Passez toutes les relations au peigne fin pour obtenir de nouveaux indices.
19:17 Et David, quelle était votre relation avec lui ?
19:22 C'était familial ?
19:24 Oui, absolument.
19:26 David, vous savez, il était un peu plus jeune que moi.
19:28 Il était plus jeune que moi.
19:30 Absolument.
19:32 On connaît David depuis toujours.
19:34 Ils aimaient beaucoup David.
19:36 C'était un vrai membre de leur famille.
19:38 Ils étaient très choqués qu'on n'ose penser qu'il ait pu tuer Sandra.
19:42 David était toujours bon pour notre fille.
19:45 Avez-vous jamais eu l'impression que David et Sandy avaient des problèmes ?
19:49 La sœur de Sandra se souvient d'un élément troublant.
19:57 Je ne sais pas si c'est quelque chose ou non, mais...
20:01 Elle se rappelle une chose que sa sœur lui a confiée un an auparavant
20:06 et met les enquêteurs sur la piste d'un secret
20:09 que Sandra a failli emporter dans la mort.
20:12 C'était fou, je n'en revenais pas.
20:18 Le mari
20:22 Ce n'est pas toujours le mari.
20:34 Il faut garder l'esprit ouvert.
20:36 Il faut sortir de cette perspective-là.
20:39 Il y a peut-être un autre suspect.
20:44 On ne le connaît pas encore, mais il faut en avoir le cœur net.
20:48 L'enquêteur Scalici m'appelle.
21:11 Il vient de parler avec la sœur de Sandra.
21:14 Elle me dit...
21:17 Il y a quelques mois, Sandra m'a dit que si quelque chose lui arrivait,
21:21 elle avait écrit une lettre cachée dans le vaissellier.
21:25 Je me suis tout de suite dit qu'il fallait que je la trouve.
21:40 On fait une perquisition.
21:42 David n'est pas là.
21:44 Les enfants non plus.
21:46 On va directement dans la cuisine.
21:49 Là où est le vaissellier. Je m'accroupis.
21:53 Au fond du meuble,
22:00 il y a une enveloppe blanche.
22:05 Elle est scellée.
22:09 Je l'ouvre.
22:11 Je la déplie avant de la donner à mon supérieur.
22:15 Je vois son visage se transformer au fur et à mesure.
22:20 Il n'en revient pas.
22:22 Puis, il nous la lit.
22:28 J'ai ici une copie de la lettre.
22:32 Je l'ai découpée.
22:34 Je l'ai découpée.
22:36 J'ai ici une copie de la lettre.
22:39 Est-ce que vous voulez bien nous la lire ?
22:43 Si vous voulez savoir ce qui m'est arrivé, demandez à David Deist.
22:53 Le 19 novembre dernier, ce n'était pas un accident.
22:57 David m'a frappé avec son marteau-hache.
23:00 Il m'a rejoint pendant que j'étais à l'écurie.
23:03 Il m'a frappé à plusieurs reprises.
23:05 Il a arrêté quand j'ai accepté de vendre mon cheval.
23:09 J'ai eu peur qu'il me tue.
23:12 Si quoi que ce soit m'arrive, enquêtez sur David Deist.
23:16 Il pourrait être mon meurtrier.
23:18 Je ne me suiciderai jamais.
23:21 C'est peut-être lui.
23:23 Adieu, Sandra A. Deist.
23:26 C'est une lettre de l'au-delà.
23:34 Dans la maison, plus personne ne parle.
23:38 On se regarde en se demandant ce qu'on va faire maintenant.
23:43 La lettre expliquait que le prétendu accident de novembre 1998...
23:49 n'en était pas un.
23:52 Cet élément changeait complètement notre perspective sur cette affaire.
23:57 Je n'avais jamais rien vu de tel.
24:00 C'était incroyable.
24:03 Le prétendu accident de novembre 1998
24:08 Avant d'explorer cette hypothèse, les enquêteurs doivent s'assurer que cette lettre est bien authentique.
24:20 On a demandé une analyse des empreintes digitales sur le papier.
24:28 On a fait une analyse ADN de l'enveloppe.
24:32 C'était bien, Sandra.
24:35 On a comparé l'écriture avec des documents manuscrits.
24:44 Elle avait une signature très particulière.
24:48 Et c'était exactement la même.
24:51 C'était une lettre inconnue, écrite par la victime décédée.
24:57 Je n'ai jamais entendu parler de cas similaires, mais ça nous est arrivé.
25:03 C'était presque incroyable...
25:07 qu'elle ait pris le temps d'écrire cette lettre pour accuser son mari.
25:12 Sinon, elle aurait dû le faire.
25:16 J'étais bouleversé.
25:19 Et à partir de ce moment-là, je m'attendais à ce qu'il se passe tout et n'importe quoi.
25:25 C'était vraiment du jamais vu.
25:29 Nous étions déjà assez convaincus que David l'avait tué.
25:33 Mais c'était impossible de ne pas le faire.
25:37 Il a été le premier à le faire.
25:40 Il a été le premier à le faire.
25:43 Il a été le premier à le faire.
25:47 C'était vraiment du jamais vu.
25:51 C'était vraiment du jamais vu.
25:55 C'était vraiment du jamais vu.
25:59 C'était vraiment du jamais vu.
26:03 C'était vraiment du jamais vu.
26:07 C'était vraiment du jamais vu.
26:11 David, nous avons une lettre de ta femme
26:15 qui dit que si quelque chose devait lui arriver, nous devions nous en occuper.
26:20 Ça n'a pas de sens.
26:24 Je ne l'aurais jamais entendu.
26:28 Elle essaie de me frapper.
26:32 Selon lui, elle utilisait son suicide pour lui faire payer ses erreurs.
26:40 Elle a essayé de se tuer à l'époque ?
26:43 Elle était très déprimée.
26:46 Elle lui avait laissé de nombreux messages disant que sa vie était terminée.
26:50 Et elle voulait se venger.
26:53 Elle voulait qu'il souffre aussi.
26:56 C'était son moyen de lui gâcher la vie.
26:59 Les gens dépressifs font des choses irrationnelles.
27:03 La lettre dit aussi que l'accident dans la boite n'était pas un accident.
27:08 C'est un coup de feu.
27:11 Ça n'a pas de sens.
27:14 Pourquoi elle n'a pas appelé les policiers ?
27:18 Si elle avait appelé la police suite à cet accident, nous en aurions été informés.
27:23 Mais cet appel n'existait pas.
27:26 Je n'ai pas tué ma femme.
27:29 Il semblait très touché.
27:32 Ses réactions étaient tout à fait adaptées à la perte tragique qu'il subissait.
27:37 C'était un membre irréprochable de la communauté.
27:40 Quand il donnait des explications, les gens le croyaient.
27:45 Les enquêteurs confirment les dires de David.
27:59 En partie.
28:01 Je crois que je n'ai jamais interrogé autant de gens que pour cette affaire.
28:06 Tous ses amis nous racontaient que l'accident avec son cheval l'avait changé.
28:11 Qu'elle était devenue plus agressive, plus difficile.
28:16 Sa personnalité avait beaucoup évolué.
28:19 Tout le monde l'avait remarqué.
28:21 C'était flagrant.
28:35 Est-elle devenue une femme capable de se suicider et d'en rejeter la faute sur son mari ?
28:41 On n'arrivait pas à y croire.
28:44 Qu'a-t-il bien pu se produire dans sa vie pour la pousser à détester son mari au point de le piéger ?
28:53 Les enquêteurs découvrent un nouveau secret qui leur permettra de résoudre l'affaire.
29:02 On s'est rapidement rendu compte qu'un certain nombre de personnes avaient tout intérêt à garder secrète des informations capitales.
29:10 Je crois qu'il y avait deux Sandra Diest.
29:28 Celle d'avant le mois de novembre 1998 était heureuse.
29:33 Elle aimait sa famille, avait des amis.
29:37 Mais l'autre Sandra était déprimée.
29:42 Son mariage battait de l'aile sans que personne ne s'en rende compte.
29:49 Avant sa mort, il n'y avait eu aucun signe du drame à venir.
29:55 Leur histoire est une histoire de chocs.
29:59 Les enquêteurs se penchent une nouvelle fois sur la personnalité de David Diest et ce qu'ils découvrent les chocs.
30:14 On a interrogé ses collègues qui nous ont appris qu'il y avait quelque chose entre lui et sa secrétaire.
30:23 On a décidé de s'y intéresser.
30:26 Apparemment, tout le monde avait remarqué des comportements assez inappropriés entre deux.
30:33 Et les collègues pensaient fortement qu'ils entretenaient une liaison adultère.
30:50 Dans le bureau de David, les enquêteurs trouvent des preuves qui confirment cette hypothèse.
30:56 On a trouvé des mots qu'ils s'échangeaient.
31:01 Souvent, ça faisait référence à des relations sexuelles.
31:06 Il y avait par exemple un coupon pour 8 heures de sexe.
31:10 Et il y avait aussi des messages sauvegardés qui parlaient de la même chose.
31:15 "I love you, love you, I love you so much. I'll see you later today. Bye."
31:21 C'était clair et net. Ils couchaient ensemble.
31:25 Sandra, avait-elle découvert le secret de son mari ?
31:37 Je pense qu'elle s'en doutait. Leur mariage ne fonctionnait plus.
31:43 D'après les dires de ses amis,
31:46 Sandra se sentait prise au piège.
31:51 C'était une perfectionniste. Elle voulait que tout autour d'elle soit parfait.
31:58 Je crois qu'elle ne voulait pas divorcer.
32:04 Sa famille ne voulait pas non plus qu'elle divorce.
32:09 Pour des raisons culturelles et religieuses, ce n'était pas possible.
32:13 Ça aurait fait mauvais genre.
32:16 Quand elle avait des problèmes, elle n'en parlait presque jamais.
32:23 Elle gardait tout pour elle.
32:26 Le second impact de balle rend la thèse du suicide impossible.
32:48 Quelqu'un voulait la mort de Sandra D'Ariste.
32:55 À part son mari, qui aurait pu la tuer ?
32:59 Il y a ces problèmes de couple, il y a ces deux balles dans la tête, et il y a la maîtresse.
33:09 A-t-elle un rôle dans ce drame ?
33:21 Les enquêteurs interrogent la secrétaire de David.
33:25 Je ne sais pas. Est-ce qu'elle dissimulait des informations importantes sur le crime ?
33:35 C'est possible.
33:37 Elle nous a confirmé leur liaison.
33:46 Au début, c'était simplement physique, mais au fur et à mesure, ça s'est transformé en affection sincère,
33:53 ce que David ne ressentait plus pour sa femme.
33:56 Ils avaient prévu de divorcer de leurs conjoints respectifs pour commencer une nouvelle vie ensemble.
34:10 Mais David ne l'avait pas fait.
34:15 Elle avait fait plusieurs promesses au cours des années.
34:18 Elle s'était séparée de son mari. Elle était allée au bout.
34:23 David devait aussi divorcer, mais il n'a jamais réussi à le faire.
34:27 Alors elle lui a demandé de choisir entre sa femme et elle.
34:32 S'il choisissait Sandra, elle passerait à autre chose.
34:36 J'ai quitté mon travail.
34:44 Sa maîtresse décrit une liaison ordinaire qui s'était terminée peu de temps avant les faits.
34:50 Mais l'enquêteur Scalici décide de continuer à examiner cette relation.
34:54 Sa secrétaire était tout à fait coopérative,
34:58 mais j'avais l'impression qu'elle ne nous disait pas tout ce qu'elle savait.
35:04 Après tout, sa situation était assez compliquée.
35:08 Avait-elle joué un rôle dans la mort de Sandra ?
35:13 Le jour où la mort de Sandra a été découverte
35:17 Il décide d'enquêter davantage sur la vie de la maîtresse de David.
35:23 En fouillant son ordinateur, il découvre que leur relation avait évolué peu avant la mort de Sandra.
35:30 Tout à coup, elle semblait avoir repris espoir.
35:38 La veille de la mort de Sandra, elle avait été sur des sites internet
35:43 pour l'achat de bagues de fiançailles et de robes de mariés.
35:48 En découvrant ça, nous avons commencé à avoir une idée plus claire de ce qui s'était passé.
35:54 Elle avait vu David deux jours avant le meurtre.
35:58 La disparition de Sandra lui était clairement profitable,
36:01 puisqu'elle pourrait enfin vivre son histoire d'amour.
36:06 Leur relation
36:09 L'enquête parvient cependant à prouver l'absence de la maîtresse sur le lieu du crime.
36:17 Elle était chez elle le matin du meurtre.
36:23 Ce qu'elle a pu prouver, elle ne pouvait pas être chez les D'Aist.
36:30 Une nouvelle fois, les enquêteurs se penchent sur leur principal suspect, David D'Aist.
36:36 En écoutant ses messages téléphoniques, ils découvrent un nouvel élément capital.
36:42 Un nouveau message d'outre-tombe.
36:46 Le jour de la mort
36:49 Elle lui laisse ce message quelques semaines seulement avant sa mort.
37:14 C'est un nouvel argument qui contredit la thèse du suicide.
37:18 Ce nouvel élément a contribué à nous détourner de l'idée d'une femme dépressive qui s'était forcément suicidée.
37:30 Elle ne crie pas, ne pleure pas, elle est très posée, leur mariage était au point mort.
37:37 Est-ce que ça explique ce message ? Oui.
37:41 Est-ce que ça explique un suicide ? Probablement pas.
37:45 Pour les enquêteurs, le travail continue.
38:02 Si David a tué sa femme, il faut trouver un mobile.
38:08 Ils examinent alors sa situation financière.
38:11 Nous avons réuni toutes les informations financières disponibles.
38:19 Globalement, tout semblait en ordre.
38:22 Mais en cherchant dans les détails, nous nous sommes rendus compte qu'il y avait des problèmes conséquents.
38:30 Ils avaient quelques difficultés financières.
38:58 David avait du retard dans le paiement des frais de scolarité de ses enfants.
39:02 Il avait souscrit un emprunt bancaire important.
39:05 Il ne roulait pas sur l'or, loin de là.
39:08 Mais apparemment, David avait trouvé une solution à ses problèmes quelques mois avant la mort de sa femme.
39:16 Il avait souscrit plusieurs assurances vie pour Sandra qui pouvaient rapporter jusqu'à 500 000 dollars.
39:23 Et il toucherait l'argent même en cas de suicide.
39:26 On avait enfin trouvé le mobile qui nous manquait pour expliquer la mort de Sandra.
39:32 David n'était plus heureux avec sa femme.
39:38 Sandra était difficile à vivre.
39:41 Son entreprise ne se portait pas très bien à ce moment-là.
39:45 Il fallait une solution.
39:49 Un divorce aurait suscité des frais importants et causé beaucoup de complications dans sa vie.
39:56 La solution la plus simple était que sa femme disparaisse.
40:01 Une nouvelle analyse de ses vêtements révèle des traces de sang.
40:18 La seconde autopsie menée sur le corps de Sandra certifie qu'il s'agit d'un meurtre.
40:25 La première balle avait touché les trois parties du cerveau qui contrôlent la fonction motrice.
40:34 Elle n'aurait jamais pu bouger suite à ça.
40:41 Elle n'aurait pas pu appuyer sur la gâchette.
40:45 C'était physiquement impossible de tirer la deuxième balle.
40:50 Il l'avait nécessairement tuée.
40:53 L'attaque dans l'écurie était-elle déjà une tentative de meurtre ?
41:02 Le jour où Sandra disparaît.
41:07 C'est tout ce que j'ai.
41:09 Tu as ta famille, qu'est-ce que tu parles ?
41:12 Tu penses que je ne sais pas ce qui se passe ?
41:15 Tu penses honnêtement que je ne sais pas où tu disparais ?
41:20 Tu penses que je ne sais pas avec qui tu passes ton temps quand tu voyages avec l'entreprise ?
41:25 Excuse-moi ?
41:26 Je sais exactement ce qui se passe, donc ne pense pas que tu me folles pour un second.
41:31 Et si ce n'était pas pour les enfants, je serais heureuse de t'avoir laissée il y a deux ans.
41:37 Je suis désolée.
41:39 [Musique]
42:08 Au mois de septembre 2000, David Deist est arrêté.
42:12 Ses proches sont scandalisés.
42:16 Ils pensaient que c'était une injustice totale.
42:20 Comment osions-nous l'accuser ?
42:22 Cet homme était irréprochable.
42:25 Les gens ne voulaient pas croire que quelqu'un qu'ils connaissaient,
42:35 quelqu'un qu'ils respectaient, qu'ils aimaient,
42:38 puisse faire une chose pareille.
42:41 Pour eux, il était innocent.
42:44 Mais lors du procès, les jurés sont convaincus de la culpabilité de David Deist.
42:50 Pour l'assassinat de sa femme, il est condamné à la prison à perpétuité,
42:58 sans possibilité de liberté conditionnelle.
43:02 [Musique]
43:12 C'est une affaire qui continue de me hanter.
43:15 Tout le temps. C'est une vraie tragédie, non seulement pour elle,
43:19 mais aussi pour ses enfants, ses amis, sa famille.
43:22 Ils vivaient dans le secret.
43:27 Mais finalement, tous leurs problèmes ont été exposés aux yeux du monde.
43:32 Je pense que Sandra ne pouvait pas en parler,
43:38 parce qu'elle ne voulait pas briser l'image du monde parfait qu'elle s'était créée.
43:43 Elle gardait tout ça pour elle.
43:46 Et c'est ce qui lui a coûté la vie.
43:50 Si elle nous en avait parlé, elle serait peut-être avec nous aujourd'hui.
43:55 [Musique]
43:58 [SILENCE]

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