Le Cléac'h : «Ça peut se jouer dans les dernières heures de course» - Voile - Transat Jacques-Vabre

  • l’année dernière
En tête chez les Ultim de la transat Jacques-Vabre avec son binôme Sébastien Josse (Maxi Banque Populaire XI), Armel Le Cléac'h a répondu, ce vendredi, aux questions de France Pierron et de ses consultants dans L'Equipe de Choc et fait une petite visite de son bâteau.

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Transcription
00:00 Bonjour à tous, je me situe dans le cockpit du bateau.
00:04 À côté de moi il y a Sébastien qui est en train de barrer, qui est en train de piloter notre grand bateau.
00:11 Et on se situe au large du Brésil, en train de contourner la pointe nord-est du Brésil.
00:18 Et on est à deux jours de l'arrivée en Martinique.
00:21 Ça fait dix jours qu'on est parti et pour l'instant on est en tête et on est content.
00:25 Derrière on voit le linge qui sèche, détail très important.
00:28 Un classement hyper important parce que vous avez été leader pendant une semaine
00:31 avant de vous faire doubler par François Gabart.
00:33 Là vous êtes repassé devant, donc vraiment c'est un coup d'à-coups passionnant avec vos voisins.
00:37 Vous les voyez, vous vous croisez de temps en temps ? On les aperçoit au loin ou pas du tout, Blazartig ?
00:42 Alors, heureusement on ne les voit pas parce que ça ferait un peu plus de pression pour nous.
00:47 Mais c'est vrai que l'échelle du parcours, ils ne sont pas très loin.
00:50 Il y a à peine une centaine de kilomètres et avec notre bateau on sait que ça va très vite.
00:54 On sait que ça va aller vite 30-60 km en une heure.
00:58 Donc on sait que ça peut vite aller dans un sens comme dans l'autre.
01:01 Et jusqu'à l'arrivée ça va être compliqué parce qu'on va retraverser l'équateur tout à l'heure
01:06 et puis ensuite on va retraverser le Pot au Noir qui est une zone un peu compliquée
01:10 où le vent peut être très changeant, où il peut y avoir des zones sans vent justement.
01:14 Et là on va essayer de ne pas trop s'arrêter pour ne pas qu'ils reviennent trop près de nous.
01:18 C'est génial, nous on va traverser le périph' et lui il va traverser l'équateur.
01:20 Tout va bien.
01:21 Un petit mot de la course en duo parce que vous êtes habitués de la course en solo.
01:24 Et Armel, entre nous c'est plus confort, forcément il y a moins de choses à faire, c'est tranquille à deux.
01:30 Une balade.
01:32 C'est tranquille, bien sûr.
01:35 Du coup l'avantage à deux c'est qu'on peut barrer beaucoup, c'est ce qu'on fait Sébastien là.
01:40 C'est vraiment un pété là.
01:42 Donc c'est plus performant à la barre que le pilote automatique.
01:45 Du coup on se relève depuis plusieurs jours à la barre.
01:48 Donc c'est performant mais c'est fatigant.
01:51 Et puis en fait quand on est en solitaire ce n'est pas le même stress, ils sont pour dormir notamment.
01:56 Donc là ce sera l'exercice pour moi, dans quelques semaines on va avoir un tour du monde en solitaire sur ces bateaux.
02:01 C'est une nouvelle course qui part de Brest début janvier.
02:04 Mais là on s'en fiche du paysage quand même parce qu'on a un peu de soleil à Paris quand même.
02:10 Génial.
02:11 Allez on y va.
02:12 Fais nous faire un petit tour, vas-y parfait.
02:15 C'est un petit peu le rêve.
02:17 Regarde en haut là il y a le bateau avec les feuilles.
02:23 C'est le bateau montané, il y a beaucoup de vent.
02:26 C'est génial, merci Armel de nous faire vivre ça.
02:30 Mais remonte dans la cabine par contre parce qu'avec le vent on se rend compte que vous allez vite et il y a du bruit.
02:35 Et je passe la main à Bertrand Latour qui va aussi te poser une question.
02:37 Mais merci, on a l'impression d'être avec vous.
02:39 Merci beaucoup déjà de nous accorder un peu de temps parce qu'on a l'impression d'être avec vous.
02:45 On vous avait eu avant le départ, on sait que la technologie a beaucoup progressé.
02:50 Vous avez un certain nombre d'éléments qui vous permettent d'anticiper.
02:53 Est-ce que là, sauf incident qu'on ne vous souhaite pas bien évidemment, vous avez des raisons d'être optimiste sur la victoire à la fin ?
03:02 Est-ce que tout est programmé pour qu'il n'y ait pas d'inquiétude d'ici l'arrivée ou pas ?
03:07 Ou il y a encore vraiment des éléments qui sont des points d'interrogation ?
03:11 Oui, c'est sûr qu'en l'instant, au niveau stratégie, on est plutôt bien placé parce qu'on est devant l'adversaire et entre lui et la ligne d'arrivée.
03:22 Donc pour l'instant, on contrôle un petit peu.
03:25 Mais voilà, on sait qu'en bateau, rien n'est fait.
03:29 La ligne d'arrivée n'est pas franchie, il y a encore beaucoup de pièges météo.
03:32 On est encore à plus de 2 jours de course.
03:34 Donc ça peut vite changer. Un petit problème technique sur nos bateaux, ça peut vite arriver.
03:39 Pour l'instant, ça s'est plutôt bien passé mais on n'est pas à l'abri d'avoir des pépins.
03:43 Ça fait quand même presque 2 semaines qu'on est en mer.
03:45 Donc le matériel, comme les bonhommes, est un peu fatigué.
03:48 Et puis l'arrivée en Martinique, c'est compliqué parce qu'on arrive à Port-de-France, c'est sous le vent de l'île.
03:56 On va arriver sur le mont de Nuit, pas beaucoup de vent.
03:59 Donc on peut se faire piéger et ça peut même se jouer sur les dernières heures de course.
04:04 Il y a 2 ans, François nous avait doublé dans les dernières heures de course.
04:09 On était 2e, on a été 3e. Donc on va essayer de rester devant.
04:13 - On va pas revivre le même épisode. Pierre Boubi, il y a une question.
04:15 - Oui, salut Armel. Si j'ai bien compris tout à l'heure ce que tu expliquais,
04:20 tu disais que le pilote automatique était moins fiable en tout cas que mener la barre par un humain.
04:26 Quelle est la différence entre les deux ?
04:32 - Le barreur, ce que fait Sébastien, il va utiliser les performances du bateau seconde par seconde, mais plutôt au moyennier.
04:45 C'est sûr qu'en solitaire, on ne peut pas s'équiper, on ne peut pas se barrer pendant 15 jours de mer sans s'arrêter
04:51 parce qu'au bout d'un moment, bien sûr, on n'est pas du vide.
04:53 Mais en double, on se relève, c'est-à-dire qu'on fait 2 heures de barre.
04:57 Pendant ce temps-là, l'autre n'a rien à dire.
05:00 Et puis on enchaîne comme ça depuis plusieurs jours.
05:03 Et ça donne des bonnes vitesses sur le bateau et ça, c'est super.
05:07 Mais pour être en solitaire, le pilote, il est moins performant. Il n'est pas forcément fait pour ça.
05:11 Heureusement, le marin a encore la place à bord pour être plus performant que la machine.
05:16 - Ils vous remplaceront jamais par les machines.
05:19 Pierre-Etienne Mignon, vous avez une petite question.
05:20 - Oui, j'ai juste une question. Est-ce que tu échanges parfois avec des adversaires comme Gabart ou d'autres pendant la course ?
05:26 - C'est une bonne question.
05:30 Pour l'instant, on n'a pas trop échangé.
05:33 On a croisé, quand on a viré l'île de l'Ascension il y a 2-3 jours, je crois,
05:38 on a croisé sur la descente Théodébault et Actual.
05:42 On a essayé de les appeler à la VHF et on a eu l'équipage Actual, Thierry,
05:47 avec… comment… ah merde, j'ai oublié son nom, désolé.
05:53 Bref, on a échangé un petit peu. C'est sympa. Ils étaient contents de nous avoir à la VHF parce qu'ils étaient un peu au milieu du phare.
06:01 Et puis, mes souvenirs, on reste plutôt dans notre course.
06:06 On ne s'est pas trop influencé par rapport aux autres.
06:08 On suit aussi la course des autres catégories parce qu'eux sont partis il n'y a pas si longtemps de ça.
06:14 Ils ont été bloqués au Havre en Bretagne à cause de la tempête.
06:17 On voit là pas mal de copains et de copines qui naviguent et on suit un peu leur course aussi.
06:21 On sera bien avant eux en Martinique et on les attendra dans quelques jours pour leur arriver.

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