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00:00:00 (Générique)
00:00:04 Mes chers concitoyens, nous sommes aujourd'hui le 8 août 2023. Et je voudrais intervenir pour faire un peu le point
00:00:12 sur la crise qui se déroule actuellement au Niger et au-delà du Niger dans un certain nombre de pays de l'Afrique de l'Ouest,
00:00:19 dont la majorité en nombre sont francophones. Mais il y a également des pays anglophones. J'y reviendrai tout à l'heure.
00:00:25 En gros, je ne vais pas refaire ici tout un historique sur l'histoire du Niger, de l'Afrique occidentale française.
00:00:31 Il faut savoir quand même que la France, les troupes coloniales françaises sont arrivées dans la région
00:00:37 aux alentours des années 1890, dans des régions qui étaient quand même quasiment désertiques, avec une population
00:00:44 beaucoup plus faible qu'elle n'est maintenant. Les Français s'y sont installés vers 1890. Et puis en 1895, la France a créé
00:00:52 l'Afrique occidentale française avec des colonies. Il y avait plusieurs colonies. D'ailleurs, certaines ont changé de nom.
00:00:58 La Haute-Volta, la Sénégambie, etc., tout ceci a modifié. Le Niger lui-même était l'une des colonies dont la configuration
00:01:06 a évolué un petit peu au cours du temps. Ensuite, eh bien ces colonies françaises ont fait partie donc de ce qu'on appelait
00:01:13 l'Empire français, l'Empire français en Afrique, dont les Français et dont la France étaient particulièrement fiers et jalouses.
00:01:20 Et si on connaît bien l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, c'est très important de comprendre, parce que c'est à la fois
00:01:28 pour la Première et la Seconde Guerre mondiale d'abord l'apport des troupes coloniales d'Afrique pour suppléer,
00:01:34 pour aider les troupes françaises lors du Premier conflit mondial, la Première Guerre mondiale, mais aussi
00:01:39 lors du Second conflit. Et puis évidemment, lors du Second conflit, la possession de l'Empire était quand même
00:01:47 quelque chose de considéré comme très très important. Voilà. Les partisans de la collaboration avec Hitler,
00:01:53 les pétainistes et autres se flattaient de ce que finalement, l'Allemagne n'avait pas pris l'Empire, alors que de l'autre côté,
00:02:01 les gaullistes et la France libre, justement, se flattaient de ce que l'Empire colonial français allait progressivement
00:02:09 rejoindre la France libre. Je rappelle d'ailleurs que le premier haut fonctionnaire à avoir rallié de Gaulle en 1940
00:02:16 était Félix Ebboué, qui était le gouverneur du Tchad, qui était l'une de ses colonies qui est à l'est du Niger.
00:02:24 On arrive après la Seconde Guerre mondiale. C'est le début, le moment des décolonisations. Et le Niger devient
00:02:31 un pays indépendant en 1958. Alors c'est pour dire quand même que la présence française administrante...
00:02:38 Je ne dis pas que la France est partie en 1958, bien entendu. On va en voir dans quelques instants.
00:02:44 Mais en tant que puissance étatique administrante, puissance coloniale, ça n'a pas duré finalement si longtemps que cela,
00:02:51 de 1890 à 1958, c'est-à-dire environ 68 ans. Pendant ces 68 ans, il faut reconnaître que la France a fait beaucoup de choses.
00:03:01 Elle a quand même construit des routes. Elle a créé des dispensaires. Elle a créé des écoles. Elle a enseigné la langue française.
00:03:08 Et c'est d'ailleurs un des fleurons de la France d'aujourd'hui. C'est la francophonie qui, maintenant, est de plus en plus
00:03:15 située en Afrique. Vous savez ou ne savez pas que la langue française est en plein essor, notamment et surtout grâce à l'Afrique.
00:03:22 Il y a un an ou deux ou trois, Kinshasa... Donc là, on n'est pas dans l'Afrique occidentale, ni d'ailleurs dans l'Afrique équatoriale française.
00:03:30 Ça faisait partie du Congo belge. Mais Kinshasa est devenue, il y a un an ou deux, la ville francophone la plus importante du monde
00:03:37 en population devant Paris. Voilà. Et on sait que la langue française se développe beaucoup actuellement, justement grâce
00:03:44 – eh bien – à ces anciennes colonies d'Afrique. Alors la France devrait veiller avec un soin très jaloux à avoir
00:03:50 les meilleures relations possibles avec ces pays à tous les égards, puisque nous sommes liés par l'histoire, par la langue,
00:03:58 par les flux commerciaux, par les flux d'étudiants, par les échanges touristiques, par les échanges familiaux.
00:04:05 Il y a quand même eu des liens, des familles métissées qui se sont créées avec un certain nombre de ces pays.
00:04:10 Et puis aussi bien entendu des intérêts géopolitiques et militaires en matière de ressources, de matière première.
00:04:18 Alors c'est là que le bas blesse, puisque vous le savez que dans le début de la Ve République, la France a adopté vis-à-vis de ces pays d'Afrique
00:04:27 une posture que l'on pourrait qualifier facilement de paternaliste et de néocoloniale. Et d'ailleurs, De Gaulle, en la matière,
00:04:34 qui était un homme du XIXe siècle, a joué tout à fait ce jeu. Il voulait en fait faire de ces pays d'Afrique,
00:04:41 de ces anciennes colonies, l'équivalent de ce que les Britanniques faisaient avec le Commonwealth britannique,
00:04:47 c'est-à-dire tout en donnant les indépendances à ces pays, essayer quand même de conserver le maximum d'influence.
00:04:53 Il avait d'ailleurs créé dans la Constitution de la Ve République une communauté. C'était la communauté, justement, qui faisait partie...
00:05:00 Je crois que c'était le titre XV de la Constitution. Ça a été supprimé par Nicolas Sarkozy tardivement de la Constitution.
00:05:07 C'était donc la communauté qu'ils étaient réunis. Il y avait un Sénat de la communauté. Bon. Les années 60 ont été celles
00:05:14 à la fois des indépendances mais aussi du néocolonialisme et aussi de l'imposition, si l'on peut dire, ou plus exactement du maintien
00:05:22 d'une monnaie qui s'appelle le franc CFA, qui a été dans un premier temps quand même un moyen pour assurer le départ de ces pays
00:05:32 qui manquaient quand même d'infrastructures étatiques, qui n'avaient pas de banque centrale, etc. Donc il ne faut pas avoir – je pense –
00:05:38 un regard trop négatif sur le départ du CFA. Mais petit à petit, avec les années venant, eh bien de plus en plus d'Africains
00:05:46 ont considéré que le franc CFA, désormais, était devenu une espèce de prison. Et vous le savez, j'ai déjà eu l'occasion de le dire
00:05:53 maintes fois, parce que nous avons beaucoup d'amis africains qui suivent ce que je dis. Personnellement, je considère que
00:06:01 de la même façon que la France doit sortir de l'euro pour retrouver une monnaie nationale, parce qu'une monnaie nationale,
00:06:07 c'est une souveraineté, les deux sont indissociables, de la même façon, il faudra bien un jour ou l'autre que les pays du franc CFA
00:06:15 sortent du franc CFA et développent leur propre monnaie. Je permets d'ailleurs au passage de préciser que l'entrée dans l'euro
00:06:23 a été une catastrophe supplémentaire, puisqu'en fait, le franc CFA, qui avait un lien fixe avec le franc, a désormais un lien fixe
00:06:33 avec l'euro. Sauf que l'euro, avant, c'était le franc qui dépendait de l'économie française. Maintenant, c'est l'euro qui dépend
00:06:39 notamment de l'économie allemande, ce qui signifie que le franc CFA a un taux de change extérieur qui pénalise gravement
00:06:46 les pays d'Afrique, et puis donc à tous égards est un relan, est un reste de colonialisme qui faudra bien
00:06:53 à un moment ou à un autre effacer. Et j'avais précisé dans mon programme que nous devrions accompagner les pays qui le souhaitent
00:07:01 pour mettre sur pied leur propre monnaie nationale pour acquérir une vraie et pleine indépendance. Ce que je pense,
00:07:08 c'est que c'était Gorbatchev qui avait eu cette parole terrible lorsqu'il avait assisté à l'effondrement du camp socialiste,
00:07:14 et notamment lorsqu'il avait fait un voyage en Allemagne de l'Est pour sceller l'effondrement du régime est allemand.
00:07:19 Il avait dit qu'on a toujours tort d'être en retard sur l'histoire. Et là, la France est en train d'être en retard sur l'histoire.
00:07:25 La France n'a pas compris que le monde a beaucoup évolué depuis maintenant les années 60. Et donc nous sommes 60 ans après
00:07:32 rattrapés par le temps. Alors c'est quoi, le temps ? Le temps, c'est que nous avons affaire à des populations qui ont énormément bougé,
00:07:42 qui se sont énormément développées. On a désormais des populations qui sont considérables. Et notamment dans ce qui a été créé en 1975,
00:07:51 qui est la communauté des États d'Afrique de l'Ouest, dont on parle beaucoup ces jours-ci, donc la CDAO,
00:07:57 dont le siège est à Abuja, la capitale du Nigeria, eh bien cette communauté des États d'Afrique de l'Ouest compte aujourd'hui
00:08:06 à peu près – à peu près – 390 400 000 000 d'habitants, dont d'ailleurs plus de 220 000 000 sont au Nigeria pays anglophone.
00:08:17 C'est-à-dire que parmi les 15 États de la CDAO, où la majorité des États sont francophones... Mais il y a quelques États anglophones,
00:08:24 notamment il y a la Gambie, quoiqu'elle devienne de plus en plus... Quand elle est insérée dans le Sénégal,
00:08:30 elle devient de plus en plus francophone. La Sierra Leone, le Libéria, le Ghana, mais aussi le Nigeria.
00:08:37 Et le Nigeria, avec 220 millions d'habitants, représente quelque chose comme 56% à lui tout seul de la population de la CDAO.
00:08:45 Alors on y reviendra sur le Nigeria dans un instant, parce que c'est un point dont on parle peu en France, alors que c'est quand même
00:08:54 un géant, un géant économique et un géant démographique. J'ai vu des projections qui anticipent qu'en 2070,
00:09:02 le Nigeria pourrait compter 550 millions d'habitants, c'est-à-dire beaucoup plus que les États-Unis d'Amérique.
00:09:08 Donc on est face à un géant démographique considérable. Déjà, 220 millions d'habitants, c'est énorme. C'est énorme.
00:09:15 Et la CDAO représente avec quelque chose comme 400 millions d'habitants à peine moins que les 450 millions d'habitants
00:09:23 qui sont dans l'UE à 27. Alors c'est pas le seul changement qui s'est produit. D'autres changements se sont produits,
00:09:32 notamment l'entrée dans la modernité de ces pays, K1, K2, bien sûr, mais avec de plus en plus de jeunes qui sont formés,
00:09:42 de jeunes qui ont suivi des études, notamment pour un certain nombre d'entre eux qui sont allés en France
00:09:48 et qui ont pu suivre des études universitaires en France pour former les cadres supérieurs de ces différents pays,
00:09:54 mais aussi l'accès à Internet, qui d'ailleurs a favorisé le renforcement de la langue française,
00:10:01 parce que la langue française... Il y a énormément de sites en français, alors que dans les langues vernaculaires africaines,
00:10:06 il n'y a quand même pas beaucoup de sites. Et donc la jeunesse africaine, elle s'est branchée en fait sur le reste du monde.
00:10:14 Et en se branchant sur le reste du monde, en suivant Internet, en ayant de la famille en France notamment...
00:10:21 Je parle pour les pays d'Afrique francophone. En regardant sur Internet... Je sais que par exemple, mes vidéos sont très regardées.
00:10:28 J'en suis très très content, d'ailleurs. Elles sont très regardées par des populations, des peuples, des jeunes et des moins jeunes,
00:10:36 d'ailleurs situés au Maghreb ou situés en Afrique francophone. Eh bien ils se sont aussi emparés de nos raisonnements politiques.
00:10:44 Et on ne peut plus faire comme si ces pays étaient des pays dans un état d'inconscience politique. Non. Au contraire,
00:10:53 les Africains sont... Je dis pas en sens général, même s'il y a évidemment énormément de différences entre les pays.
00:11:00 Les Africains sont globalement très avertis de ce qui se passe en France. Et une des raisons du problème,
00:11:05 ce sont les événements récents, qui ont profondément dégradé l'image de la France. Sous de Gaulle... Bon, de Gaulle,
00:11:12 c'était le patriarche. Alors il faut savoir que... Vous le savez. Mais qu'en Afrique, où il y a des restes de sociétés traditionnelles,
00:11:23 il y a un grand respect pour l'âge, pour les cheveux blancs, pour la personne qui a de l'expérience.
00:11:28 Donc du temps de de Gaulle, c'était le père de la France libre, l'homme du 18 juin. C'était quelqu'un qui avait
00:11:35 un charisme extraordinaire et qui donc a maintenu – il faut le reconnaître – une situation de type néocolonial,
00:11:43 avec la main qui n'était pas toujours très légère et avec un souci de la démocratie assez modérée,
00:11:48 puisque on sait que la quasi-totalité des chefs d'État africains francophones appartiennent à des réseaux
00:11:55 qui avaient été bâtis par Jacques Focart, qui était l'homme de l'ombre de de Gaulle. Et donc la France, par ses réseaux,
00:12:03 a réussi à maintenir une influence très importante dans ces pays. Cette influence s'est poursuivie d'ailleurs
00:12:09 avec Georges Pompidou et avec Valéry Giscard d'Estaing. On voyait ces déplacements pour ceux qui, comme moi,
00:12:16 ont les cheveux blancs, justement, se rappellent des années 60-70. On voyait les chefs d'État français se déplacer,
00:12:24 accorder des libéralités, remettre des dettes, etc., et être accueillis par des foules en liesse avec en fait
00:12:31 des chefs d'État qui étaient dans la main de la France. Les choses ont commencé à changer un peu avec François Mitterrand,
00:12:41 qui est arrivé justement venant de la gauche avec un programme qui consistait à essayer de remettre en cause
00:12:50 ce que l'on commençait à appeler la France-Afrique. Il a fait un certain nombre de choses dans cette direction.
00:12:55 Mais la réelle politique, c'est-à-dire des intérêts financiers très importants avec certains grands groupes
00:13:02 travaillant dans le commerce, dans l'import-export avec les pays d'Afrique, mais aussi les intérêts d'un certain nombre
00:13:10 d'entreprises, particulièrement dans le domaine militaire, pour la vente d'armements, mais aussi sur des matières premières
00:13:20 très importantes, notamment évidemment l'uranium, auquel tout le monde pense, puisque le Niger est l'un des principaux
00:13:28 producteurs mondiaux d'uranium. Je crois qu'il est le cinquième. D'ailleurs, son influence a diminué.
00:13:35 Enfin c'était quelque chose d'important. L'uranium est évidemment important pour la France, à la fois pour son programme
00:13:41 de centrale nucléaire, qui s'est développé beaucoup sous la présidence de Giscard, et puis aussi bien sûr
00:13:47 pour les bombes thermonucléaires françaises de notre armement militaire. La période de Mitterrand a quand même
00:13:56 commencé à changer les données du problème. On a quand même commencé à voir arriver des critiques plus libres
00:14:03 formulées contre la tutelle de la France. Et puis alors c'est poursuivi avec Chirac. Chirac, c'était quand même
00:14:10 encore un gaulliste qui connaissait tout le monde. C'était l'inverse. C'était vrai, d'ailleurs. Je me rappelle d'avoir
00:14:15 un jour rencontré l'ancien président... Enfin le président défunt du Gabon, Omar Bongo, qui nous avait reçus...
00:14:26 J'étais avec le ministre de l'Industrie du commerce extérieur dans le cabinet duquel j'étais, Gérard Longuet.
00:14:31 Il nous avait reçus. Il était dans une suite à l'hôtel de Crion sur la place de la Concorde. Donc une suite absolument magnifique.
00:14:39 Et c'était un homme assez petit, mais qui était vraiment extrêmement vif, très intelligent. Et surtout, ce qui m'avait
00:14:48 énormément frappé, c'est qu'il était déjà assez âgé. J'avais dû le rencontrer en 1994 à peu près. Et Omar Bongo
00:14:57 connaissait toute la politique française. Et il l'appelait... Par exemple, Chirac, il l'appelait tout juste.
00:15:05 Il l'appelait pas Jaco, etc. C'était incroyable. Il connaissait en fait tous les responsables politiques français
00:15:12 avec lesquels il avait une espèce de lien, un petit peu d'amitié. Et même, comme c'était lui le seigneur,
00:15:17 c'était lui le patriarche, il avait même une certaine influence sur les dirigeants français. C'est pour ça qu'il faut
00:15:22 se garder aussi de schémas trop préconçus. Il y avait une réelle chaleur, une réelle complicité avec ça.
00:15:31 Je ne dis pas que ça se retrouvait d'ailleurs forcément au niveau des peuples. Ça, c'est une autre histoire.
00:15:36 Mais il y a quelque chose qui s'est passé ensuite. Après le départ de Chirac, c'est un peu la fin. C'est la fin de la France d'avant.
00:15:44 Voilà. C'est-à-dire qu'avec le départ de Chirac, on voit arriver à l'Élysée avec Sarkozy, puis Hollande, puis Macron
00:15:51 des présidents de la République qui en fait sont formellement élus par les Français, mais en réalité sont élus
00:15:58 par une présélection médiatique et en fait par l'oligarchie. Voilà. C'est-à-dire qu'on a une oligarchie euro-atlantiste
00:16:08 avec des milliardaires dans la main pour l'essentiel des intérêts géopolitiques américains, et qui donc force le peuple français
00:16:16 à élire un président de la République qui ne défend plus les intérêts des Français, mais qui défend les intérêts
00:16:24 géopolitiques américains, avec des conséquences considérables. C'est qu'à partir du moment où les peuples africains
00:16:31 sont comme le peuple français... Ils sont pas bêtes. C'est-à-dire qu'à partir du moment où on commence à comprendre
00:16:36 que le président de la République française, ce n'est plus finalement l'émanation du peuple français,
00:16:41 mais que c'est finalement en gros une marionnette, enfin un fantoche, un larbin domestique, quelqu'un qui sert
00:16:50 les intérêts de Washington plutôt que les intérêts des Français, ou qui sert au-delà même de Washington
00:16:56 les intérêts de l'État profond américain, qui ne correspond pas forcément à l'intérêt des Américains eux-mêmes.
00:17:02 C'est d'ailleurs ce qui se passe en ce moment. C'est la problématique de Donald Trump, qui est de plus en plus
00:17:08 plébiscité par le petit peuple américain contre les élites de l'État profond américain. Eh bien le respect,
00:17:17 l'admiration, le sentiment d'obéissance que l'on devait, eh bien s'est effrité. S'est effrité. Et il y a un point
00:17:25 vraiment tournant. C'est l'opération de 2011, lorsque Nicolas Sarkozy, président de la République,
00:17:32 avec son homologue britannique, enfin son Premier ministre britannique, a lancé l'opération en Libye,
00:17:40 qui s'est terminée par la destruction du régime de Kadhafi et puis la mort de Kadhafi, dans des conditions d'ailleurs
00:17:46 qui n'ont jamais été parfaitement élucidées mais qui ont été assez atroces. Et cette déstabilisation du régime libyen
00:17:55 a entraîné en cascade toute une série de déstabilisations. D'abord, il faut rappeler que l'Algérie a été contre,
00:18:02 avait fait savoir qu'elle ne voulait pas qu'il y ait cette intervention en Libye, puisque l'Algérie est quand même
00:18:06 frontalière de la Libye. Et certes, le régime de Mohamed Kadhafi n'était pas un régime évidemment correspondant
00:18:14 aux standards démocratiques. Quoique les standards démocratiques du monde occidental, il y aurait beaucoup à dire.
00:18:19 J'ai déjà eu l'occasion de le dire. Mais enfin bon, le régime de Kadhafi n'était quand même pas un régime très recommandable.
00:18:24 Il était mouillé jusqu'au cou par des scandales, par des actes terroristes. Tout le monde pense notamment à l'explosion
00:18:32 du DC-10 d'UTA au-dessus du désert du Ténéré. Donc le régime de Kadhafi était de plus en plus isolé.
00:18:39 Mais enfin c'était quand même quelqu'un qui tenait son peuple et qui avait fait d'ailleurs de la Libye un pays
00:18:44 relativement prospère, un des pays les plus prospères d'Afrique. Et puis surtout, il tenait la Libye.
00:18:50 Et à partir du moment où la France et l'Angleterre a évidemment comme supplétif des États-Unis, pour servir
00:18:57 les intérêts géopolitiques définis à Washington, ont démoli le régime ridhibien. Il s'est passé quoi ?
00:19:02 Il s'est passé que nous avons un pays dont l'entité étatique s'est affaiblie. D'ailleurs, c'est une espèce de guerre
00:19:12 de basse intensité, comme on dit, avec des seigneurs de la guerre, avec des positions qui sont prises ici ou là.
00:19:17 On en est toujours là. Ça date de 2011, l'intervention en Libye. Mais en 2023, donc 12 ans après, on n'a pas un État libyen
00:19:27 unifié qui gèrerait les affaires de façon paisible. Pas du tout. C'est un foyer de purulence. Or, ce foyer de purulence
00:19:37 a ensuite débordé et a déstabilisé les pays avoisinants, c'est-à-dire justement les pays du Sahel,
00:19:44 notamment le Mali, qui a basculé avec l'apparition de phénomènes islamistes, aussi bien au Mali qu'au Nigeria,
00:19:57 avec beaucoup d'arames, etc. Tout ceci dans la région a été déstabilisé. Et le problème de départ, j'insiste,
00:20:04 c'est quand même l'intervention française et l'intervention anglaise, qui d'ailleurs, au passage, se traduit aussi
00:20:11 par des problèmes migratoires, puisque auparavant, les populations qui voulaient migrer, d'abord, elles avaient moindre raison
00:20:17 de le faire, puisqu'il n'y avait pas ce climat d'insécurité permanente entretenu par des troupes ou des armées
00:20:27 clandestines ici ou là. Mais en plus de ça, il y avait un régime, notamment le régime libyen, qui tenait les frontières.
00:20:35 Maintenant, c'est la porte ouverte vers la migration vers l'Europe, en particulier... D'ailleurs, c'est bien au large des côtes libyennes
00:20:42 que le navire de SOS Méditerranée-Océan Viking vient chercher régulièrement des migrants pour les transférer
00:20:50 en Italie ou en France dans le cadre de ce qui faut bien appeler en fait un trafic de personnes, un travail de passeurs.
00:20:59 Alors cette déstabilisation entraîne toute une série de problèmes dans l'ensemble de la région de non seulement du Sahel,
00:21:06 mais on peut même dire de ce qu'était l'Afrique occidentale française, et même d'ailleurs de l'ensemble de l'Afrique francophone,
00:21:14 en y ajoutant les pays de l'ancienne Afrique équatoriale française. Alors je voudrais notamment signaler que tout ceci
00:21:21 découle d'une succession de nullités au niveau de chefs de l'État français. Ça commence avec Nicolas Sarkozy,
00:21:29 qui était sans doute le plus malin des trois... Enfin plus malin que les deux qui ont suivi. Mais c'est quand même à cause de lui
00:21:35 qu'est apparue cette déstabilisation générale, avec la participation à la déstabilisation du régime de Qadhafi,
00:21:43 donc à la destruction du régime libyen. Donc le fait générateur, c'est celui-ci. Ensuite, on a eu François Hollande,
00:21:51 qui est – comme on dit – un minus abens, ce délire vraiment... Quelqu'un... Je me posais la question d'ailleurs l'autre jour.
00:21:57 Je me disais finalement qu'est-ce qui reste de la présidence Hollande. Franchement, il reste pas grand-chose,
00:22:04 si ce n'est que les attentats qu'il a subis... Enfin que les Français ont subis, d'ailleurs, justement.
00:22:09 Il y a eu ça. Il y a eu la loi El Khomri, qui a été un désastre. Il y a eu – bon – le mariage gay qu'a apporté Mme Taubira.
00:22:17 Mais Mme Taubira, ensuite, elle a failli présenter sa démission au sujet justement de la volonté de Hollande de retirer
00:22:24 la double nationalité aux terroristes, quand on découvrait que des terroristes qui avaient pu participer aux attentats
00:22:31 pouvaient être de nationalité française. Et puis sinon, ce qui reste de François Hollande, c'est le toutou de Merkel.
00:22:40 C'est le fait qu'il a signé avec Merkel les accords de Minsk qu'il n'a pas respectés. C'est la malheureuse affaire
00:22:47 des Mistral minables avec la Russie. Et puis c'est tout. Alors c'est lui qui est allé au Mali pour lancer l'opération Barkhane.
00:22:57 Et lorsqu'il est allé là-bas, il avait dit que c'était la journée la plus importante de sa carrière politique.
00:23:04 En fait, ça a été assez fâcheux, d'ailleurs, de faire ça, d'envoyer nos militaires... Il y a eu quand même plusieurs dizaines
00:23:11 de militaires français qui ont perdu la vie dans cette opération Barkhane, soutenus par une partie de la population,
00:23:17 désavoués par une autre, mais dans des conditions qui n'étaient quand même pas très claires, avec d'ailleurs
00:23:23 un soutien extrêmement modéré de l'UE en faveur de la France, et puis en fait avec des militaires qui ne savaient pas très bien
00:23:31 ce qu'ils faisaient là, avec un ennemi qui apparaissait de façon fugace, qui disparaissait dans les sables.
00:23:39 C'est le cas de le dire. Et donc tout ceci a mené... Alors j'ai déjà eu l'occasion d'en parler. Je rappelle d'ailleurs
00:23:46 qu'à l'élection présidentielle de 2017, comme à celle de 2022... Enfin en 2017, j'ai été candidat. J'avais justement proposé
00:23:54 qu'on arrête la présence française au Mali, qu'on a rapatrie les soldats français, parce que c'est perçu sur place
00:24:01 par un certain nombre de Maliens, séparés dans les autres États, comme une présence néocoloniale intolérable,
00:24:10 pour essayer de réparer des peaux que la France a elle-même cassées avec la déstabilisation. Alors après l'exit de Hollande,
00:24:19 qui est terminé – vous rappelez – sur ce feu d'artifice, avec ce livre minable « Un président ne devrait pas dire ça »,
00:24:27 honnêtement, je faisais partie des Français qui pensaient qu'on avait vu le pire que ce que l'on pouvait avoir.
00:24:32 Eh ben non. On a eu ensuite... On a eu Macron. Macron, qui nous a fait encore dégringoler de quelques dizaines de marches
00:24:38 l'escalier vers l'infamie et la destruction du pays. Macron, qui est arrivé avec ses airs gourmets, de danseurs mondains,
00:24:46 une espèce de narcisse complètement irresponsable. Alors il faut savoir que Macron, sa personnalité, déjà,
00:24:52 ne passe pas bien, même pas du tout, en fait, en Afrique, pour toute une série de raisons. La première, c'est que
00:24:58 c'est un petit gommeux de 38 ans qui est arrivé là, dans un continent où on apprécie et on apprécie et on vénère
00:25:06 et on respecte l'âge, la sagesse, les sages, la personne âgée, la personne qui a les cheveux blancs. On n'apprécie pas des gamins.
00:25:17 Je rappelle quand même que dans l'Afrique, il y a des chefs d'État très âgés, notamment en Afrique francophone.
00:25:25 Je rappelle par exemple que Denis Sassoum-Guesso, le président de la République du Congo, de la République du Congo-Brazzaville,
00:25:34 il a 79 ans. Et Paul Biya, le président du Cameroun, il est quand même né en 1933. Et il a 90 ans. Il pourrait donc être
00:25:45 le grand-père de Macron. Donc dans ce genre de situation, la moindre des choses serait que Macron fasse preuve
00:25:53 d'un petit peu de prudence et de respect, qu'il témoigne d'un respect auprès des populations qu'il rencontre,
00:26:00 et notamment des chefs d'État. Mais pas du tout. Il arrive là. Il donne des leçons de morale à la planète entière.
00:26:07 Il ne connaît rien, en fait, à l'Afrique. Donc il arrive, il donne des leçons. Et il donne des leçons qui sont très mal acceptées.
00:26:16 D'une part parce qu'il apparaît comme un blanc-bec. J'ai fait une vidéo spécialement consacrée pas seulement à Macron
00:26:22 mais à tous ces gens de moins de 45 ans, de moins de 40 ans parfois, parfois même moins de 35, parfois même moins de 30 ans,
00:26:30 comme Sébastien de Cours en Autriche, qui sont arrivés au pouvoir dans les pays occidentaux, poussés par une oligarchie
00:26:37 qui pense qu'elle va pouvoir... Et elle le fait d'ailleurs très bien. Elle va pouvoir manœuvrer des gamins
00:26:43 qui n'ont pas d'expérience. Donc on le voit d'ailleurs aujourd'hui, ce qui est en train de se préparer avec Bardella,
00:26:50 avec M. Gabriel Attal. Tout ça, ça fait partie de ce genre de personnalité. C'est sur le thème...
00:26:56 Si t'es pas président de la République avant 35 ans, c'est que t'as raté ta vie. Bon. Dire que ça n'a plus rien à voir
00:27:03 avec ce qui se passe dans le reste du monde, où les gens savent que pour être à la tête d'un État,
00:27:07 il faut quand même avoir une sacrée expérience et avoir eu donc une sacrée connaissance du monde
00:27:14 avant de commencer à prétendre diriger un État. Alors ça, Macron n'y connaît rien. Et puis alors il s'est lancé, tête baissée,
00:27:20 pour donner des leçons. Voilà. Ça s'est très mal passé. Vous vous rappelez notamment le voyage qu'il a effectué au Burkina Faso,
00:27:28 où notamment il avait brocardé le président de la République du Burkina Faso à l'université de Ouagadougou,
00:27:36 parce qu'il y faisait chaud. À un moment, le président roc caboret à l'époque s'en va, sort de la salle,
00:27:42 et il dit devant l'assistance... Il est parti réparer la clim. C'est honteux. Bien entendu, jamais Macron n'aurait osé dire
00:27:50 s'il avait été aux États-Unis en parlant de Joseph Biden... Il n'aurait jamais osé dire « Non mais regardez-moi ce vieux clampin,
00:27:58 c'est un vieux schnock. Il est gâteux ». Pourtant, il y aurait eu matière à le dire, d'ailleurs. Mais évidemment,
00:28:03 Macron fait partie de ces gens qui sont extraordinairement – comment dirais-je – larbins vis-à-vis des plus puissants que lui,
00:28:10 et très méprisants vis-à-vis des gens qui le sont moins. Alors cette phrase de Macron à l'université de Ouagadougou,
00:28:18 il est parti réparer la clim, eh bien on n'a pas fini de la payer. Bon, après ça, il est allé voir la République démocratique du Congo,
00:28:27 Kinshasa, où là, il s'est fait remettre à sa place d'une façon extraordinaire par le président Tshisekedi, qui lui a dit son fait.
00:28:36 Macron, semble-t-il, a été un peu perdu de se rendre compte qu'en dehors de la France, où il y a les médias qui sont là
00:28:44 pour lui serrer les pompes, plus évidemment son petit entourage courtisan... Donc Macron croit qu'il pèse encore quelque chose.
00:28:51 Mais pas du tout. Macron ne pèse vraiment plus rien. Et il est profondément méprisé. Il a eu un choc, vraiment,
00:28:57 lorsqu'il est allé à la République démocratique du Congo. Résultat, il est allé noyer, noyer ce choc et sa tristesse dans l'ivresse.
00:29:04 On a vu des photos de lui où il picolait à Kinshasa dans une boîte de nuit. Enfin minable de chez minable.
00:29:10 Eh bien il ne faut pas s'étonner que Macron est désormais considéré comme un clown, en fait, un sinistre clown dans toute cette région.
00:29:22 Il s'est rendu en Algérie. Ça a été encore un désastre. Il était là prétendument pour renouer avec l'Algérie.
00:29:31 En fait, il s'est très mal comporté. Je crois qu'il est allé plus ou moins du côté d'Oran, chez un disquaire, dans une...
00:29:39 Enfin c'était... Non, enfin... Quand on est le chef d'un État, a fortiori le président de la République française,
00:29:46 les personnalités extérieures, les chefs d'État étrangers ou les gouvernements étrangers dans l'ensemble du monde
00:29:52 s'attendent à voir arriver quelqu'un qui a de la dignité, quelqu'un qui raisonne bien, qui connaît ses dossiers,
00:29:58 qui est posé, qui est pondéré. Ils s'attendent pas à voir arriver quelqu'un qui est un adepte des boîtes de nuit,
00:30:03 qui picole et qui raconte que des conneries. Enfin c'est une évidence. Le résultat, c'est que l'Algérie elle-même,
00:30:10 depuis ce voyage de Macron, l'Algérie ne cesse que de nous tailler les croupières. Le président Tebboune,
00:30:17 à l'occasion d'ailleurs de l'affaire de l'Uniger, a tenu des propos beaucoup plus pondérés et intelligents
00:30:24 que ceux de Macron, en disant qu'il fallait calmer le jeu, qu'il fallait laisser la place à la démocratie,
00:30:29 à la diplomatie, aux débats, etc., tout en condamnant le coup d'État. Il a dit aussi qu'il fallait pas monter
00:30:35 sur ses grands chevaux et lancer une intervention militaire. On a eu également l'Algérie, qui a fait sa demande officielle
00:30:42 pour entrer dans les BRICS, qui se rapproche considérablement de la Russie, qui augmente considérablement
00:30:48 son budget militaire et qui, de surcroît, a signifié que s'il y avait une intervention militaire de la CDA
00:30:55 au Niger, eh bien elle se mettrait du côté du Niger, et qu'elle n'accepterait pas ça. Voilà. Donc voilà où on est
00:31:00 dans cette situation. Alors cerise sur le gâteau. Macron, très à la mode, voulant être dans la foulée des États frères,
00:31:08 comme on disait du temps de l'URSS... Macron, les États d'Europe sont dans le sillage des États-Unis d'Amérique,
00:31:15 ou plus exactement du Parti démocrate américain, de la woke culture, LGBT culture, etc. Alors la cerise sur le gâteau,
00:31:23 c'est que Macron a créé un poste d'ambassadeur au droit des LGBT, M. Jean-Marc Berton. M. Berton, qui est ambassadeur
00:31:33 au droit LGBT, et donc il parcourt la planète pour aller expliquer à tous les gouvernements que leur politique,
00:31:40 c'est pas bien et qu'il faut avoir une politique en faveur des LGBT, etc. Bon. Alors personnellement,
00:31:46 je trouve ça absolument ahurissant, parce que ça revient quand même à dire encore une fois que le monde occidental
00:31:53 et la France ont le droit d'aller dire à la planète entière ce qu'ils doivent faire en matière de politique intérieure.
00:32:00 C'est quand même... Je sais bien... Moi, je ne prends pas parti sur le fond sur ces questions. Je sais bien que les sociétés
00:32:06 occidentales ont évolué beaucoup au cours des 40, 50 dernières années sur ces questions LGBT. D'ailleurs, à juste titre,
00:32:14 les personnes qui étaient auparavant persécutées, etc. ne le sont plus. Mais maintenant, on a atteint quand même
00:32:20 un niveau de promotion de ces questions qui défie un petit peu le bon sens. En tout cas, c'est perçu comme tel
00:32:27 dans beaucoup de pays du monde, et en particulier en Afrique, où l'ambassadeur Berton a demandé...
00:32:34 C'était au mois de juin dernier, donc il y a quelques semaines. Il voulait aller justement au Cameroun,
00:32:40 au pays de M. Paul Billac, à 90 ans, qui pourrait être le grand-père de Macron, pour aller exposer qu'il fallait avoir
00:32:49 une politique vis-à-vis des LGBT au Cameroun. Le Cameroun a dit « Allez-vous faire cuire un œuf ? ».
00:32:54 Et donc le gouvernement camerounais a fait savoir que l'ambassadeur français au droit des LGBT était Persona non grata.
00:33:03 Alors je dis ça parce que ce ne sont pas des anecdotes. Ce ne sont pas des anecdotes pour deux choses.
00:33:08 D'abord parce qu'il faut quand même comprendre quelque chose qui me paraît important. C'est que la société française
00:33:14 comme les sociétés occidentales ont pu évoluer sur ces questions. Mais il faut bien comprendre que les valeurs
00:33:21 qui sont maintenant celles présentées en Occident sur ces questions n'ont plus rien à voir – c'est le moins que l'on puisse dire –
00:33:29 ni avec les valeurs occidentales, européennes ou françaises que nous avons diffusées dans le monde
00:33:35 pendant des siècles et des siècles – pour ne pas dire depuis 2 000 ans – ni avec les valeurs chrétiennes.
00:33:40 Et donc la première chose importante, c'est que ces populations, notamment en Afrique, qui ont été christianisées...
00:33:45 Mais c'est également vrai des populations musulmanes. Elles ont des religions. Elles ont la foi.
00:33:52 Et elles ont des religions qui, justement, disent le contraire de ce que l'on dit. Alors le problème,
00:33:58 c'est qu'on prend de front ces populations et ces gouvernements qui ne l'acceptent pas. Il ne faut pas s'étonner
00:34:05 que plus on fait la promotion des droits LGBT, par exemple en Afrique, et plus l'Afrique se tourne vers Poutine.
00:34:13 Il y a une relation quasiment mécanique, parce que Poutine a eu l'habileté de se positionner comme étant un peu
00:34:20 le gardien du temple, si j'ose dire, c'est-à-dire à la fois le gardien de l'orthodoxie, de la religion chrétienne orthodoxe,
00:34:27 de la famille. Il refuse toute promotion LGBT, toute opération de changement de sexe. Il l'a imposée.
00:34:36 Enfin c'est... Alors là aussi, on peut être pour, on peut être contre. Mais le débat, il n'est pas là.
00:34:41 Le débat, c'est que le fait que la France et les pays occidentaux veuillent imposer ces nouvelles valeurs au Moyen-Orient,
00:34:49 en Afrique et en Amérique latine, la conséquence, c'est que les pays occidentaux sont de plus en plus
00:34:56 « persona non grata » dans ces pays, parce que nous n'avons plus les moyens d'influer et d'imposer ces valeurs,
00:35:02 qui d'ailleurs sont en contraire aux valeurs que les mêmes Occidentaux ont enseignées depuis des siècles.
00:35:07 Donc ça, c'est le premier point. Il faut pas s'étonner de voir Poutine en train de ramasser la mise, et notamment
00:35:12 le prochain sommet des BRICS en Afrique du Sud, qui va inviter 60 pays africains, qui se retrouvent justement
00:35:20 dans cette volonté de Vladimir Poutine de ne pas toucher aux traditionnelles valeurs familiales.
00:35:26 Eh bien il y a un deuxième point qu'il faut avoir à l'esprit. C'est qu'on est toujours dans le deux poids, deux mesures.
00:35:34 Beaucoup de Français pourraient considérer que c'est normal d'avoir un ambassadeur qui va voir les pays du monde entier
00:35:44 en disant « Attention, attention, faut modifier votre législation sur les transgenres », etc. Bon.
00:35:51 Mais si on considère que c'est normal, il faut bien comprendre une chose. C'est que les autres pays du monde
00:35:58 peuvent considérer à leur tour qu'il serait normal qu'il y ait par exemple que l'Iran, par exemple, crée un poste
00:36:05 d'ambassadeur itinérant aux droits de la femme musulmane et vienne voir en France les autorités pour dire qu'il faut absolument
00:36:14 autoriser les femmes françaises à être voilées toute la journée, et même à leur demander qu'elles soient voilées toute la journée,
00:36:23 parce que c'est un enseignement du Coran. Qu'est-ce que l'on dirait si un ambassadeur d'Arabie saoudite disait qu'on ne comprend pas,
00:36:34 vu du monde musulman, que toutes les Françaises ne soient pas voilées, que c'est un droit fondamental de la femme en islam
00:36:43 et que le prophète de l'islam étant le sceau des prophètes, le dernier, eh bien qu'il faut se plier à ça.
00:36:50 Qu'est-ce qu'on dirait ? Les Français diraient « Allez vous faire cuire un œuf avec votre ambassadeur. Nous avons nous nos propres us et coutumes ».
00:36:58 Donc il faut bien comprendre ça, parce que beaucoup de Français ont du mal à le comprendre. Le chemin de la paix au XXIe siècle,
00:37:04 c'est que chacun doit respecter les valeurs des autres. Voilà. Et donc de la même façon que nous, nous n'accepterions pas
00:37:13 de voir des pays musulmans nous envoyer des ambassadeurs pour nous expliquer qu'il faut que la France et que les Français
00:37:19 arrêtent de boire de l'alcool ou de manger du porc, eh bien de la même façon, il faut comprendre qu'il y a un certain nombre de pays du monde
00:37:25 qui considèrent qu'on n'a pas allé leur dire ce qu'il faut faire en matière LGBT, en matière de théorie du genre,
00:37:34 même au-delà, en matière de démocratie, en matière de choix économiques, etc. Il faut bien comprendre ça.
00:37:44 Si on veut comprendre finalement la clé du malaise qu'il y a... C'est même plus qu'un malaise. C'est une véritable crise des relations
00:37:50 pas seulement entre la France et l'Afrique francophone, mais entre le monde occidental et l'ensemble de l'Afrique du Moyen-Orient
00:37:58 et d'un certain nombre d'ausonnes du monde. Ça compte pour beaucoup dans les évolutions. Ça n'est pas la seule raison.
00:38:04 C'est aussi le sentiment que les populations d'Afrique ont d'avoir été pillées, d'avoir été exploitées. C'est un sentiment qui est
00:38:11 en partie fondé sur des réalités, en partie aussi fondé sur des exagérations. Mais c'est un sentiment qui existe.
00:38:20 Et il y aurait des choses considérables à modifier qui n'ont pas été faites. Alors Macron est allé donner des leçons de morale.
00:38:28 Et puis de toute façon, ça ne passe plus. Il s'est rendu... Le dernier voyage qu'il avait fait en Afrique a été peut-être
00:38:36 la cerise sur le gâteau du désastre. C'était... Rappelez-vous notamment... Il est passé au Congo-Brazzaville.
00:38:43 Il y a passé 3, 4 heures. Donc ça ne se fait pas. Quand on est un chef d'État, qu'on va dans un pays étranger,
00:38:48 on passe pas 3, 4 heures dans le cadre d'une tournée. Ça veut dire « Écoutez, je passe en coup de vent. Bon, voilà, faut que je fasse
00:38:54 un discours. Je coche une case et je m'en vais ». Non, ça témoigne d'un mépris. Ça témoigne d'une indifférence complète aux gens.
00:39:03 Lorsqu'on fait un déplacement officiel... En tout cas, si moi, j'avais été président de la République,
00:39:09 et si je faisais des déplacements officiels, je consacrerais le temps qu'il convient. D'abord, je ne multiplierais pas
00:39:15 autant de voyages. Et puis surtout, je les centrerais sur des pays les plus importants pour la France.
00:39:21 Et puis je consacrerais du temps à mes hôtes, voilà, pour montrer l'intérêt que je leur porte. Et en plus de ça,
00:39:28 il se trouve que je leur porte de l'intérêt, parce qu'on voit bien que Macron, il ne porte aucun intérêt.
00:39:32 C'est un guignol, en fait. Voilà. Il faut lâcher le mot. C'est un clown. C'est devenu un guignol.
00:39:38 Alors il faut pas s'étonner que ce désastre ambulant qui est le président de la République française, eh bien
00:39:46 porte une responsabilité écrasante dans le cours des événements. Le cours des événements, c'est quoi ?
00:39:51 Eh bien c'est que les chefs d'État qui ont été placés... Alors il y a des élections. Enfin bon, c'est comme en France.
00:40:00 C'est-à-dire que les élections sont orientées. Les chefs d'État qui ont été poussés par la France et les États-Unis d'Amérique,
00:40:07 qui sont de plus en plus présents d'ailleurs dans cette zone, eh bien ces chefs d'État ont perdu une partie de la confiance
00:40:14 de la population. On a donc eu une succession... D'ailleurs, au mois d'août, septembre, et puis juillet en dernier,
00:40:22 c'était en général pendant l'été austral qu'il y a des coups d'État. Donc il y a eu une série de coups d'État
00:40:29 au Mali le 18-19 août 2020, qui a vu partir le président Keïta, suivi d'un autre coup d'État en mars 2021,
00:40:40 puis le 5 septembre 2021, coup d'État en Guinée, le 30 septembre 2022, le coup d'État au Burkina Faso,
00:40:50 et puis il y a quelques semaines, donc le 27 juillet 2023, coup d'État au Niger. Donc tout ceci donne le sentiment
00:41:00 de ce qu'on appelle la théorie des dominos, dont on avait beaucoup parlé en 1975, au moment de l'effondrement
00:41:08 de l'Indochine ex-française, et où on avait vu successivement en quelques semaines le Cambodge tomber
00:41:14 aux mains des Khmer Rouges, puis le Sud-Vietnam tomber aux mains du Vietcongue, puis le Laos basculer
00:41:22 à son tour dans le communisme quelques semaines après. Eh bien on a l'impression que c'est un petit peu
00:41:26 la même chose qui se produit. Alors évidemment, les conséquences pour la France sont quand même très importantes,
00:41:32 d'abord pour tous les intérêts que nous y avons, y compris d'ailleurs la présence de français,
00:41:37 de nationaux français qui sont sur place, mais aussi pour la géopolitique planétaire de la France,
00:41:44 son image dans le monde. Il faut également... Tout le monde l'a vu dans les médias. On voit que beaucoup
00:41:51 de ces manifestations sont d'ailleurs souvent des jeunes, et beaucoup de ces manifestants brandissent
00:41:56 des drapeaux russes et en appellent à Vladimir Poutine. Alors ça veut dire quoi ? Ça veut dire que...
00:42:01 Alors le rôle de la Russie n'est pas parfaitement clair. Il est certain que la Russie a agi de façon à déstabiliser
00:42:09 la présence de la France. C'est d'ailleurs de bonne guêle. Il faut le reconnaître, puisque la France est devenue
00:42:15 un parti quasiment belligérant en Ukraine contre la Russie, alors que ce sujet ne nous concerne pas.
00:42:22 Eh bien il est évident que la Russie, avec le stratège qui est à la tête de la Russie avec Poutine...
00:42:28 Il a fait une stratégie de jeu de go, de jeu d'échec, c'est-à-dire d'ouvrir un deuxième front.
00:42:34 Donc on sait qu'il y a la milice Wagner qui est présente dans ces pays du Sahel et qui jette de l'huile sur le feu
00:42:40 sur le sentiment antifrançais qui s'est répandu comme traînée de poudre. Alors est-ce que dans le cas particulier du Niger,
00:42:47 il y a eu la main de Moscou ? Ça n'est pas certain, parce qu'en ce moment, les populations sont dans un tel état
00:42:53 d'ébullition antifrançais et aussi anti-américains et prorusses, eh bien que... Enfin à la limite, la Russie n'a pas
00:43:00 grand-chose à faire que de récolter les fruits d'une politique très habile qui a consisté justement à jeter de l'huile sur le feu
00:43:09 et à apparaître aux yeux du monde – je le disais tout à l'heure – sur toute une série de valeurs, comme étant le pays
00:43:17 qui va aider les Africains et qui ne va pas les exploiter comme peuvent faire les Occidentaux.
00:43:23 Il faut savoir que la Russie ne part pas de zéro. Avant la Russie, il y avait l'URSS. Or, pendant toute la période coloniale,
00:43:29 l'URSS avait quand même aidé les mouvements de libération nationale. On se le rappelle notamment par exemple
00:43:36 dans les colonies portugaises, en Angola ou Mozambique, mais aussi en Afrique du Sud, le soutien à l'ANC de Mandela.
00:43:44 Donc il y avait un soutien traditionnel de l'Union soviétique aux mouvements progressistes qu'il y avait en Afrique
00:43:51 et anticoloniaux. Donc la Russie de Poutine, c'est à bénéficier de cette espèce d'image portée de l'URSS pour apparaître
00:44:00 comme étant justement le pays qui va les débarrasser, et notamment dans le cadre des BRICS, puisque je rappelle aussi
00:44:08 que le mouvement des BRICS qui s'est développé attire aussi un certain nombre de pays d'Afrique, ne serait-ce que parce qu'il y a
00:44:15 l'Afrique du Sud qui en fait partie. Mais dans le prochain sommet des BRICS, où Macron avait demandé à être invité
00:44:21 et où il ne l'a pas été – je renvoie à une vidéo précédente –, eh bien l'Afrique du Sud, en revanche, a invité au sommet des BRICS
00:44:28 qui va se tenir dans son pays, a invité une soixantaine de pays d'Afrique. Alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
00:44:36 D'abord, il faut rappeler que lorsqu'il y a eu ce coup d'État qui s'est passé le 27 juillet à Niamey, au Niger,
00:44:45 c'est insensé en fait que la France n'ait pas vu le coup venir. Alors tout le monde sait bien qu'il y a actuellement
00:44:52 des régimes assez fragiles en Afrique, notamment le Sénégal. Le Niger était sur la liste. Voilà. Maintenant, les langues se délient.
00:45:00 Et donc si la France avait voulu garder à tout prix le président Mohamed Bazoum, qui est l'actuel président légitimement élu
00:45:14 du Niger, proche de la France, la France aurait dû renforcer sa garde civile, sa protection. Alors ça n'a pas été fait.
00:45:25 Le coup d'État a eu lieu. Et Macron, comme d'habitude, quand il fait une bêtise, c'est-à-dire tout le temps,
00:45:31 ça n'est jamais de sa faute. C'est-à-dire qu'il renvoie ça sur les autres. Et l'Élysée a fait savoir... C'est quand même incroyable.
00:45:39 Ça, c'est jamais vu dans l'histoire de la République. Normalement, tout ça doit rester absolument confidentiel.
00:45:45 Mais pas du tout. L'Élysée a fait savoir par l'intermédiaire du canard enchaîné que tout était de la faute de la DGSE,
00:45:50 la Direction générale des services extérieurs, c'est-à-dire le service de renseignement français, qui n'aurait pas fait leur boulot
00:45:55 et qui n'aurait pas prévenu Macron en temps utile de ce que le président Mohamed Bazoum du Niger risquait d'être renversé
00:46:05 par un coup d'État. Alors déjà, ça montre quand même que Macron, s'il dit vrai, la comprenait d'un petit peu lente,
00:46:13 parce que c'était quand même... Il n'a pas besoin de la DGSE pour le deviner. Deuxièmement, parce qu'il semble que ce soit faux,
00:46:20 puisque la DGSE, notamment son directeur général Bernard Aimier, qui est un ancien de l'époque de Chirac,
00:46:27 qui a été en particulier ambassadeur au Royaume-Uni, ambassadeur en Algérie, a fait savoir – pas lui, mais ses services –
00:46:33 parce que pas du tout, ils avaient donné les bonnes informations à l'Élysée. Donc on est devant... Alors même que c'est
00:46:39 un sujet très grave, qu'on a quand même plusieurs centaines de ressortissants au Niger, on y a des intérêts...
00:46:46 Notamment, j'en ai parlé – mais c'est pas exclusif – des intérêts militaires, puis des intérêts sur l'uranium et d'autres matières premières.
00:46:53 Même si ces intérêts sur l'uranium sont quand même moins importants aujourd'hui qu'ils ne l'étaient il y a une trentaine d'années...
00:47:01 Il y a 3 mines d'uranium au Niger. Il n'y en a qu'une seule qui soit en activité. Et donc le Niger représente à peu près 15%...
00:47:11 15% à 17% de nos approvisionnements en uranium pour nos centrales nucléaires, sachant que par ailleurs, le cycle est assez long,
00:47:19 parce que le minerai doit être transporté, traité, etc. Donc il faut bien compter 2 ans entre le moment d'extraction
00:47:26 et le moment de l'utilisation. Il y a des stocks stratégiques qui ont été constitués. Et en plus de ça, eh bien la France se procure
00:47:33 85% de son uranium ailleurs qu'au Niger, notamment dans un certain nombre de pays de l'ex-Union soviétique d'Asie centrale,
00:47:42 mais aussi en Australie. Bon. Donc le sujet stratégique de l'uranium du Niger est quand même moins important qu'on ne pourrait le croire.
00:47:50 Mais enfin bref, c'est quand même quelque chose de tragique de voir ces régimes favorables à la France basculer les uns après les autres.
00:48:00 Et puis ce qui est encore plus triste... Moi, ça me rend triste, c'est de voir ces populations qui considèrent qu'elles se libèrent...
00:48:07 C'est la libération de se débarrasser de la France. Et malheureusement, vu de leur point de vue, c'est malheureusement assez exact.
00:48:13 Ça prouve quand même qu'il y a depuis des décennies et depuis au moins une vingtaine d'années une absence totale de réflexion
00:48:21 de la part des autorités françaises, des autorités de l'État sur ce qu'il convient de faire vis-à-vis de ces populations
00:48:27 qui nous sont si proches à tant d'égards. Alors première chose donc qu'a faite Macron, c'est de dire « C'est pas moi. C'est la faute des autres ».
00:48:34 Donc cracher sur ses propres services, c'est toujours le signe irréfragable – comme on dit –, c'est-à-dire non contestable
00:48:44 d'un tout petit individu. Voilà. Quand vous avez un chef qui, face à un désastre, dit « C'est pas de moi. C'est de la faute de ci et de ça »,
00:48:52 c'est un minable. Voilà. Un vrai chef prend la responsabilité d'un échec, même et même surtout s'il n'en est pas vraiment responsable.
00:49:02 Mais là, en plus de ça, Macron est responsable. Tout le monde le sait. Eh bien la deuxième chose qu'a faite Macron,
00:49:07 c'est qu'il s'est carapaté... Enfin on ne l'a pas vu, d'ailleurs. Lui qui aime tant parler à tort et à travers,
00:49:13 il ne s'est pas exprimé particulièrement sur cette crise au Niger. Mais il a demandé à cette pauvre Catherine Colonna,
00:49:19 la ministre française des Affaires étrangères, de s'exprimer. Et alors là, c'est un... C'est du jamais vu. C'est un désastre consommé.
00:49:27 Désastre consommé, puisque la première chose que Mme Colonna a dite le lendemain ou sur le lendemain du coup d'État,
00:49:33 c'est qu'elle était hors de question de faire une évacuation. Manque de chance, 24 heures après, on commençait les évacuations. Voilà.
00:49:41 Parce que contraint par les événements, il y avait un certain nombre de ressortissants qui voulaient s'en aller.
00:49:45 Il y avait l'aéroport de Niamey qui était fermé au trafic, l'espace aérien qui allait se refermer, des familles qui étaient très inquiètes.
00:49:54 Et donc 48 heures après, la France s'est mise à évacuer, ce qui n'est pas forcément injustifié. Mais à ce moment-là,
00:50:03 fallait pas dire 24 heures avant ou 48 heures avant qu'il n'était absolument pas question d'évacuer.
00:50:07 Il fallait pas dire non plus ce qu'avait dit Macron, qui est vraiment... Enfin qui a des réflexes d'enfant gâté,
00:50:15 des réflexes puérils complètement contre-productifs. Il avait dit que si jamais on touchait aux intérêts de la France,
00:50:23 sa réponse serait impitoyable, immédiate et impitoyable. Je sais pas quoi. (Soupir)
00:50:30 Avant de lancer des redomontades comme ça, il faudrait quand même réfléchir au coup d'après. Et le drame qui est en train d'apparaître
00:50:37 sur cette affaire comme sur tant d'autres auparavant... Mais là, c'est vraiment les intérêts fondamentaux français.
00:50:42 En Afrique, on s'aperçoit qu'on est dirigé par un chef d'État et un ministre des Affaires étrangères.
00:50:49 Je parle même pas de la première ministre, celle qui est dans les choux. On n'en parle même pas.
00:50:53 Mise à défense non plus, il n'apparaît pas. Enfin c'est quand même incroyable. Mais enfin on a l'impression
00:50:58 qu'on est dirigé par des gens qui n'ont aucune stratégie, qui n'ont réfléchi absolument à rien de ce qu'ils allaient faire
00:51:05 le jour d'après. Et donc ils lancent comme ça des propos sans en mesurer la conséquence. Donc lorsque Macron dit
00:51:12 qu'il va avoir une réponse si on touche aux intérêts français immédiates, impitoyables...
00:51:17 Avant de dire ça, faudrait quand même réfléchir un petit peu à ce qui se passerait en effet.
00:51:21 Et ça serait quoi, la réponse immédiate et impitoyable ? Et quelles en seraient les conséquences ?
00:51:25 Et de la même façon, on a vu cette pauvre Mme Colonna expliquer devant la presse que il fallait prendre très au sérieux
00:51:34 le projet d'intervention militaire de la CDAO, qui était très crédible. Parce qu'entre-temps, la CDAO...
00:51:41 Et je vais y venir dans un instant. Notamment par la houlette de son président, le président de la CDAO,
00:51:47 qui se trouvait être le président du Nigeria, M. Bola Ahmed Tinubu, dont je vais parler dans quelques instants,
00:51:55 eh bien la CDAO avait posé un ultimatum en disant que les poutchistes devaient rendre le pouvoir à Niamey
00:52:03 au président qui avait été chassé du pouvoir, le président Basoum. Et donc il doit y avoir une semaine pour faire ça.
00:52:13 Sinon, il y aurait une intervention militaire. Alors... Enfin vraiment, je suis désolé de commenter ces affaires,
00:52:22 mais c'est vraiment triste. Qu'est-ce qui s'est passé ? Il s'est passé que dans les heures qui ont suivi cet ultimatum,
00:52:28 le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, qui sont les trois pays qui ont fait des coups d'État avant le Niger,
00:52:37 ont aussitôt assuré le Niger et la jeune nigérienne qui vient de prendre le pouvoir de leur solidarité.
00:52:44 Donc déjà, ça n'est plus une intervention militaire contre le seul Niger, qui compte quand même – je crois –
00:52:50 quelque chose comme 58 000 soldats. Mais c'est une intervention militaire contre des pays qui sont quand même armés.
00:52:56 Je pense en particulier au Mali et au Burkina Faso. Et donc c'est une coalition désormais de 4 États.
00:53:04 Ça, c'est quand même un point important. Le deuxième point important, c'est que l'Algérie, dont je vous ai rappelé
00:53:13 qu'elle avait été très hostile, elle avait voulu s'opposer à la déstabilisation du régime de Qadhafi,
00:53:18 elle considère que toute la déstabilisation du Sahel est due notamment à la France. Donc l'Algérie a fait savoir
00:53:25 que tout en condamnant le coup d'État à Niamey, a fait savoir qu'il était hors de question qu'il y ait une intervention militaire,
00:53:32 parce qu'elle sait très bien que s'il y avait une intervention militaire dans les pays dont elle est frontalière...
00:53:38 L'Algérie est frontalière notamment du Niger ou du Burkina Faso ou du Mali. Eh bien il y a un risque de conflagration générale.
00:53:50 Donc le président algérien présenté, Boun, a tenu des propos plus sensés que ceux de Macron et de Mme Colonna,
00:53:59 en disant qu'on devait laisser la place à la négociation. Eh bien alors Mme Colonna, qui a dit que c'était crédible...
00:54:08 C'est bêta, c'est stupide. Si un président de la République ou un ministre des Affaires étrangères dit
00:54:14 « Attention, attention, mon intervention militaire est crédible », ça veut dire qu'elle ne l'est pas, justement.
00:54:20 On n'imagine pas quelqu'un... On n'imagine pas Hitler ou Staline dire « Attention, attention, c'est crédible que je vais envahir l'Union soviétique »
00:54:27 ou « C'est crédible que je vais envahir l'Allemagne ». Ça n'existe pas. Ça n'existe pas. Face à des véritables menaces,
00:54:34 on n'a pas besoin de dire « C'est crédible que cette menace ». Si Mme Colonna dit ça, c'est justement parce qu'elle n'y croyait pas elle-même.
00:54:41 D'ailleurs, quand on regarde les forces en présente, on se rend compte déjà que l'ACDAO, qui compte 15 États, dont 15 États...
00:54:53 Je l'ai déjà dit tout à l'heure, je crois, dont un État, le Nigeria, représente à lui seul 56% de la population.
00:55:00 Mais les 15 États en question, il y en a qui sont très pauvres et qui sont très très peu peuplés. Les îles du Cap Vert, par exemple,
00:55:05 où la Gambie sont quand même des petits États, ces 15 États vont entrer en conflit comme ça avec le Niger, plus le Burkina Faso,
00:55:17 plus le Mali, plus la Guinée, plus l'Algérie. Non mais faut... Et cerise sur le gâteau, n'oublions pas qu'il y a quand même
00:55:24 les milices Wagner et la Russie derrière. D'ailleurs, lorsqu'il y a eu le coup d'État en Guinée, lorsqu'il y a eu le coup d'État au Mali,
00:55:33 lorsqu'il y a eu le coup d'État au Burkina Faso, la CDAO n'a pas moufté. La CDAO a été créée en 1975. Depuis 1991,
00:55:45 elle faisait genre – comme disent les jeunes aujourd'hui – en disant qu'elle était là pour faire respecter les valeurs démocratiques
00:55:52 et qu'elle ne tolérerait plus le moindre coup d'État. Donc elle interviendrait militairement.
00:55:57 Quand on fait ce genre de déclaration, il faut absolument s'assurer de pouvoir le tenir. On a déjà trois exemples d'États,
00:56:06 ceux que je viens de citer, Guinée, Mali, Burkina Faso, où la CDAO n'a rien fait. Alors bon, maintenant, qu'est-ce qui va se passer ?
00:56:14 J'ajoute en plus que Macron... Enfin je sais pas. Je sais pas ce qu'il a dans la tête. C'est un poids chiche, Mme Colonna aussi.
00:56:24 Notre armée... Est-ce que vous pensez vraiment que notre armée est rutilante ? On sait tous que les budgets,
00:56:33 pendant des années, ça a été des budgets de vaches maigres. Maintenant, Macron a décidé – semble-t-il – de redonner de l'argent.
00:56:40 Mais ça va prendre des années pour remonter en puissance. Et en plus, nous avons envoyé un certain nombre d'armes
00:56:50 et de munitions importantes en Ukraine. C'est d'ailleurs toute l'intelligence de l'ouverture d'un deuxième front par la Russie.
00:56:57 Donc en fait, nous sommes démunis. La réalité, c'est que nous sommes en partie démunis. Nous n'avons pas les armements,
00:57:03 nous n'avons pas les munitions. Et comme si ce constat ne suffisait pas, il faut savoir aussi quelle est la réaction de la population française.
00:57:13 Je voudrais quand même rappeler... Tout le monde le sait, mais ça mérite quand même d'être rappelé qu'il y a en France
00:57:18 un certain nombre de... Soit de nos compatriotes, soit de gens qui n'ont pas notre nationalité mais qui vivent en France
00:57:23 et qui sont originaires de ces pays, de Mali, Burkina, Guinée, Niger. Il y a plusieurs centaines de milliers de ressortissants en France.
00:57:34 Est-ce qu'on peut imaginer que ces ressortissants resteraient là sans bouger si la France se mettait à intervenir militairement ?
00:57:42 Il faut savoir que parmi les ressortissants qui sont en France, il y en a un certain nombre qui sont d'accord avec ces mouvements
00:57:50 de libération de la France. On peut le regretter. Enfin le principe même de la politique, comme disait De Gaulle, c'est partir des réalités.
00:57:58 Et puis je terminerai ce tour d'horizon funeste en rappelant que s'agissant de la population française de souche, comme on dit,
00:58:07 les électeurs français ne sont pas forcément derrière Macron sur une affaire de cette nature. D'abord parce que la gauche
00:58:15 et l'extrême-gauche, il suffit de voir les réactions que l'on peut anticiper de Mélenchon, de LFY, etc.,
00:58:21 seraient vent debout contre une intervention militaire française sur place en y voyant une trace de néocolonialisme,
00:58:27 ce qui d'ailleurs serait le cas. Mais ce qu'il faut voir aussi, c'est que du côté droit de l'échiquier à droite ou à l'extrême-droite,
00:58:34 c'est-à-dire notamment chez Mme Le Pen, M. Zemmour, etc., il y a aussi toute une partie de l'électorat qui ne veut plus entendre
00:58:40 parler du tout d'intervention en Afrique, avec des gens qui disent « Voici, les Nigériens nous chassent d'Afrique.
00:58:47 Ben nous, on n'a qu'à chasser les Nigériens de France ». Ce sont ce genre de propos que l'on peut entendre.
00:58:52 Moi, je regarde les réseaux sociaux. Donc ça veut dire que Macron, s'il se lançait dans une aventure militaire,
00:58:57 il aurait les plus grandes difficultés. Donc normalement, c'est quand même quelqu'un... Un président de la République,
00:59:05 normalement, c'est quelqu'un qui réfléchit. C'est quelqu'un qui n'a pas d'espèce comme ça de foucard, de réaction comme ça.
00:59:13 Non. C'est quelqu'un qui doit à tout instant réfléchir le coup d'après, le coup d'après, d'après, d'après, d'après, d'après.
00:59:20 Il faut savoir aussi quelles seraient les réactions des États-Unis d'Amérique. Or, les États-Unis d'Amérique, dans un premier temps,
00:59:27 se sont gardés de trop en dire. Et l'on apprenait aujourd'hui, 8 août 2023, que pendant que M. Macron est en train de faire
00:59:35 du jet-ski à Brégançon... Parce que c'est ça, le clown que l'on a. Alors qu'il y a des événements d'une extrême gravité
00:59:43 sur l'influence de la France en Afrique, nous, on est dirigés par un individu qui fait du jet-ski. Voilà. C'est la vérité. Elle est là.
00:59:51 Pendant que Mme Colonna, elle est là, veut dire à tous qui veulent entendre... Mais non, c'est très très crédible.
00:59:56 Qu'est-ce qu'on a... On a vu quoi, aujourd'hui ? On a vu que Mme Victoria Nuland... Victoria Nuland, elle est sous-secrétaire d'État
01:00:03 aux États-Unis. Donc elle est la n°2 du département d'État. Elle est une espèce de vice-ministre des Affaires étrangères.
01:00:09 C'est quelqu'un de redoutablement dangereux. Je rappelle que Victoria Nuland, c'est celle qui est à l'origine de la révolution du Maïdan
01:00:17 en Ukraine en 2014. Son mari, c'est M. Kagan, donc c'est le centre nucléaire – si j'ose dire – des néoconservateurs américains.
01:00:26 Donc de cette volonté impériale des États-Unis de remodeler le monde entier pour diriger le monde entier. Donc Mme Nuland,
01:00:33 elle est largement à l'origine et du Maïdan et des bombardements ukrainiens dans le Donbass et de l'affaire actuelle de l'Ukraine.
01:00:42 Elle a même dit avant le président Biden qu'elle avait laissé entendre dès le fin janvier 2022 que si la Russie intervenait en Ukraine,
01:00:52 le gazoduc Nord Stream exploserait. Donc certainement, elle fait partie de ceux qui ont conseillé à Biden de faire exploser
01:00:59 le gazoduc Nord Stream, ce qui d'ailleurs a eu lieu. Et donc cette dame extraordinairement dangereuse, on a vu quoi ?
01:01:06 Qu'elle était aujourd'hui à Niamey. Ça veut dire qu'elle est venue en disant qu'il fallait donner la place au dialogue et à la démocratie.
01:01:17 Ça veut dire qu'elle est allée en fait faire ce que d'ailleurs les Africains apprécient. Ça fait partie de la civilisation
01:01:24 que l'on trouve dans les pays d'Afrique. C'est ce qu'on appelle le palabre, c'est-à-dire la discussion. On discute,
01:01:31 on essaye de faire converger les points de vue. Donc Mme Victoriana de Lancetter, les États-Unis d'Amérique eux-mêmes,
01:01:38 qui ont pourtant des bases militaires au Niger, ont fait sans en parler à l'évidence ni à Macron ni à Mme Colonna...
01:01:45 On a vu aujourd'hui la n°2 du département d'État américain sur place à Niamey pour discuter avec les poutchistes,
01:01:52 c'est-à-dire reconnaître qu'il n'y aura pas d'intervention militaire. C'est-à-dire au passage aussi pour ridiculiser Macron et Colonna.
01:02:02 Parce que ce qu'il faut bien comprendre aussi, c'est que nos chers amis américains, évidemment, ne sont pas forcément ravis
01:02:10 de voir la Russie gagner des points dans le Sahel, dans tous ces pays – j'annonce – sous influence quasi exclusive française.
01:02:20 Mais ça, ça leur déplaît. Mais ce qui leur plaît quand même, c'est de voir l'effondrement de la France,
01:02:25 puisque les États-Unis ne cessent que d'essayer de s'immiscer et d'essayer de dominer cette Afrique de l'Ouest.
01:02:34 Voilà la réalité de la situation. On est donc devant un drame, en fait. C'est que la France est dirigée par des branquignoles.
01:02:42 Et je ne connais pas de... Enfin il faut remonter loin dans l'histoire de France pour découvrir de telles erreurs,
01:02:49 tellement continuelles, sur tellement de sujets en matière de politique extérieure. C'est quasiment du sabotage.
01:02:55 Ou alors c'est d'une imbécilité crasse. Voilà. Ça rappelle quand même furieusement... J'ai fait un tweet là-dessus.
01:03:02 Moi, ça me rappelle furieusement ce qui s'est passé pendant la guerre de 7 ans, et notamment les années 1755-1760,
01:03:11 où la France avait pris pied dans le sud de l'Inde. La France était aillée en empire. Les Indes françaises,
01:03:17 c'était quelque chose de tout à fait considérable, notamment avec l'appui du sultan de Mysore, donc dans l'extrême sud de l'Inde,
01:03:25 l'extrême sud-ouest. La France, avec du plexe, était très présente en Inde. On aurait pu avoir peut-être à l'époque,
01:03:36 une époque de colonisation, l'époque du XVIIIe siècle, l'Inde qui devint française, et donc le monde indien
01:03:45 devenant francophone. Je ne sais pas si vous vous rendez compte. Si la francophonie s'enrichissait...
01:03:51 Aujourd'hui, l'Inde est devenue le pays le plus peuplé du monde, a dépassé la Chine. L'Inde est désormais
01:03:55 à compte 1,4 milliard d'habitants. Imaginez que l'Inde soit devenue française pendant quelques centaines d'années.
01:04:01 Enfin disons de 1780 ou 1760 jusqu'à 1948, comme c'est devenu britannique. Eh bien on aurait...
01:04:11 La langue française, par exemple, l'influence de la France serait considérable. Et qu'est-ce qui s'est passé à cette époque ?
01:04:17 Eh bien il s'est passé que du plexe qui avait bâti cet empire pour le compte de la France a été disgracié,
01:04:24 tombé en disgrâce. Bailly, qui était son adjoint, qui connaissait très très bien les mœurs du pays,
01:04:32 qui avait étudié en profondeur comment raisonnaient les hindous, comment ça se passait dans le Sud,
01:04:40 les populations tamoules, etc., qui connaissaient leur sujet, eh bien ont été balayées, parce qu'il y avait eu
01:04:48 un caprice de la pompadour. La pompadour avait fait son caprice. Et donc la pompadour avait poussé le fameux lalit olyndale.
01:04:56 Je dis « fameux » parce qu'il a été rendu célèbre par Voltaire, qui était actionnaire de la Compagnie des Indes Orientales.
01:05:01 On oublie au passage souvent ce point. Ce lalit olyndale qui, en fait, était d'origine irlandaise, qui était anti-anglais,
01:05:09 mais c'était quasiment la seule qualité qu'on pouvait lui trouver. C'était un soldat assez dynamique, très anti-anglais,
01:05:16 donc il voulait se battre pour la France, mais qui ne comprenait rien à l'Inde. Il n'avait pas fait cet effort
01:05:24 d'acculturation, de compréhension du peuple dont il traitait les hindous comme des sauvages. Le résultat,
01:05:30 c'est que ça a été un désastre, un désastre consommé par la perte... La défaite finale au siège de Pondichéry en 1760.
01:05:38 Bon, après, il y a eu un traité de paix. La France a gardé quelques miettes, les comptoirs notamment Pondichéry,
01:05:44 jusqu'en 1954, d'ailleurs. Mais la France a été évincée, a perdu tout son empire des Indes. Voilà.
01:05:50 Et moi, ce que je crains beaucoup, c'est que nous avons... Là, on a quasiment les mêmes ingrédients, hein,
01:05:56 c'est-à-dire des phénomènes de courtisanerie. Macron, qui est totalement incompétent, maintenant... C'est un clown.
01:06:04 Tout le monde l'a compris dans le monde entier. Il est tellement incompétent qu'il aime à se faire entourer
01:06:09 de gens incompétents. Rien de pire pour ce genre de personnage que d'être entouré par des ministres
01:06:14 qui seraient beaucoup plus compétents que lui. Donc il se fait entourer par des gens qui sont très très
01:06:18 sous-calibrés par rapport aux besoins. Et donc ça mène au désastre actuel. Alors ce désastre, quelle forme
01:06:26 il peut prendre ? Eh bien il peut prendre malheureusement le départ de la France, enfin son évacuation, son éclipse.
01:06:34 Son éclipse, et au profit de qui ? Alors ça peut être au profit de la Russie, bien sûr. Mais les populations d'Afrique
01:06:43 doivent aussi faire leur expérience de la Russie, parce qu'on verra aussi comment ça se passera.
01:06:49 L'expérience n'est pas toujours concluante, moins qu'on puisse dire. Des pays qui ont eu à la faire à travailler
01:06:55 avec Moscou, notamment du temps de l'Union soviétique. Mais il ne faut pas oublier un autre État qui est quand même
01:07:01 très présent. Ce sont les États-Unis d'Amérique. Parce que le simple fait que Mme Victoria Nuland,
01:07:07 la n°2 du département d'État américain, se soit rendue à Niamey... Niamey, le Niger, c'était considéré
01:07:14 jusque dans les années 2000... C'était considéré comme vraiment la chasse gardée de la France.
01:07:21 Le simple fait que la vice-ministre des Affaires étrangères américaines soit allée au Niger et que la France,
01:07:28 pendant ce temps-là, ait complètement dépassé, ça montre quoi ? Ça montre que les États-Unis ont une stratégie impériale
01:07:34 dans la région. Et je voudrais en revenir, justement, sur le président du Nigeria dont je parlais à l'instant,
01:07:42 qui est désormais le président de la CDAO, puisque la CDAO, son siège est à Abuja, dans la capitale du Nigeria.
01:07:50 Alors le président du Nigeria, qui est un homme qui a déjà un certain âge, enfin qui a 71 ans, le président Bola Ahmed
01:07:59 de Tinubu, il a une longue carrière politique au Nigeria. Il a notamment été le gouverneur de l'État de Lagos.
01:08:08 Lagos, c'est la principale ville du Nigeria. C'était d'ailleurs la capitale avant qu'elle ne soit transférée
01:08:14 dans le centre du pays à Abuja. Et donc l'État du Nigeria, dans cette République fédérative du Nigeria,
01:08:21 le simple État du Nigeria dont il était gouverneur, je crois que son PIB serait le septième d'Afrique
01:08:26 si cet État fédéré était indépendant. Alors ce monsieur prend la pose actuellement du leader de la démocratie.
01:08:36 On voit... Regardez, là, vous voyez un extrait de la presse française avec RFI, qui montre que le président du Nigeria
01:08:43 se veut le grand défenseur de la démocratie. Mais en fait, il y a un petit bug. C'est que c'est en fait un agent américain.
01:08:50 Et c'est un agent américain des moins reluisant, puisqu'il a un passé, M. Tinubu. M. Tinubu, il a fait une partie
01:08:59 de ses études aux États-Unis, quand il était jeune. Et lorsqu'il faisait ses études aux États-Unis,
01:09:05 eh bien il s'est accoquiné – c'est le cas de le dire – avec des coquins. Il s'est accoquiné avec des gens
01:09:13 qui faisaient du trafic d'héroïne, de cocaïne et d'héroïne, c'est-à-dire des narcotrafics.
01:09:19 À cet égard, il faisait du blanchiment d'argent. Et on le sait, puisque vous voyez... Je vais passer à l'écran
01:09:26 sous vos yeux des textes qui... Ce sont des documents officiels qui émanent de la cour pénale de l'Illinois,
01:09:33 d'une districte nord de l'Illinois. Ça date de juillet 1993. Vous voyez le document. Vous voyez qu'il est bien question
01:09:42 de M. Bola Tinubu. Et il est question du fait que ce plaignant... Il se plaint parce que la justice veut faire
01:09:51 une saisie de ses biens. Il a un compte en banque sur une banque qui s'appelle la First Heritage Bank,
01:10:00 une banque aux États-Unis, où il se trouve posséder 1 200 000 $, alors qu'il est censément...
01:10:06 Après avoir été étudiant, il est censé être embauché par Mobile Oil et gagner quelque chose comme, à l'époque,
01:10:14 2 400 $ par mois. Donc évidemment, les enquêteurs ont dit « Mais comment vous faites pour... », avec 2 400...
01:10:21 Il était jeune. « Comment vous faites pour avoir 2 400 $ par mois et avoir 1 200 000 € sur votre compte bancaire ? ».
01:10:27 Et en fait, il était repéré. Il faisait partie d'une organisation mafieuse de trafic de stupéfiants.
01:10:34 Donc je vous laisse regarder ces documents. Je vais les commenter. Donc en page 1, vous voyez qu'il est bien question
01:10:42 du 28 juillet 1993, United States District Court, Northern District of Illinois, que c'est les États-Unis d'Amérique,
01:10:51 avec la plainte déposée par un certain Bola Tinubu au sujet de son compte à la First Heritage Bank.
01:11:01 En page 2, vous voyez qu'il est question – je les ai surlignés en jaune – d'une organisation qui était spécialisée
01:11:09 dans la distribution de l'héroïne blanche, que la personne qui porte plainte contre la saisie de cet argent...
01:11:15 En fait, cet argent prevenait du trafic de narcotiques. Ça procédait ensuite à du money laundering,
01:11:22 c'est-à-dire du blanchiment d'argent en violation des articles de la loi qui sont cités. Donc
01:11:29 « The different funds are therefore profitable to the United States ». Ça veut dire que dans ces conditions,
01:11:35 les fonds détenus par le plaignant, eh bien sont saisissables. « Profitable », ça veut dire saisissables, peuvent être
01:11:42 confisquées par les États-Unis. C'est d'ailleurs la conclusion de la page 3. La cour juge que les fonds du plaignant
01:11:52 doivent être saisis pour le compte des États-Unis d'Amérique et doivent être utilisés conformément à la loi. Voilà.
01:12:00 Alors donc nous avons en fait quelqu'un qui était un passeur de drogue et qui faisait du blanchiment d'argent
01:12:09 à partir du trafic d'héroïne. Donc ça tombait sur le coup de la loi. Alors ce qui est extraordinaire, c'est de voir que
01:12:14 ce monsieur qui est né en 1953 – je crois –... En 1993, il avait donc une quarantaine d'années. Donc il était
01:12:21 dans une situation – c'est le moins que l'on puisse dire – avec des comptes saisis pour trafic d'héroïne et poursuivis
01:12:27 par la justice américaine. Eh bien d'un seul coup, il fait quoi, ce monsieur ? Il repart au Nigeria, ni vu ni connu.
01:12:33 Et il commence une carrière politique. Et les observateurs savent qu'il est resté très proche de l'ambassade des États-Unis
01:12:40 au Nigeria. Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire que selon toute probabilité, il a dû avoir une rencontre
01:12:47 avec quelqu'un des services appropriés aux États-Unis, qui a dû lui dire « Yes sir, you have the choice between
01:12:55 either you get 40 years in jail, soit vous avez 40 ans en prison, or you become the next president of Nigeria »,
01:13:05 ou bien « vous deviendrez le prochain président du Nigeria ». Alors je caricature un petit peu, mais en gros, c'est ça.
01:13:12 C'est-à-dire que je pense que c'est quelqu'un qui a été... À partir du moment où les Américains avaient sur lui prise...
01:13:20 Puisque c'est comme ça qu'agissent les Américains, avoir des moyens de faire chanter les gens. À partir du moment
01:13:26 où ils avaient trouvé quelqu'un d'intelligent, de diplômé, qui avait fauté et sur lequel ils avaient pris, leur dire
01:13:33 « On va vous faire votre carrière au Nigeria, mais c'est nous qui commandons ». Alors je n'en ai pas de certitude.
01:13:41 La certitude que j'ai, c'est que les documents que d'ailleurs j'ai trouvés dans Horizon... Vous pourrez les trouver vous-même,
01:13:47 tous ces documents. Ça, c'est d'une certitude. C'est-à-dire que ce type est passé directement du stade de trafiquant d'héroïne
01:13:55 aux États-Unis au stade ensuite de candidat à des élections au Nigeria, propulsé par les médias, élu à la tête de l'État fédéré de Lagos,
01:14:08 puis ensuite candidat victorieux à la présidence de la République du Nigeria avec l'appui des médias, si vous voyez ce que je veux dire.
01:14:15 Ce sont vraiment les pratiques américaines dans toute leur splendeur. Voilà. Et d'ailleurs, ce monsieur, eh bien ce monsieur,
01:14:22 maintenant, donne des leçons de démocratie. Et il est reçu par qui ? Bah regardez. Regardez, il a été reçu le 23 juin 2023,
01:14:29 donc il y a 5, 6 semaines. Il a été reçu – où ça ? – à l'Élysée. Et il a été reçu – regardez-le –, il marche, il traverse la cour de l'Élysée,
01:14:38 il rencontre Macron et il tombe dans les bras, puisque c'est la grande tradition macronienne, c'est de faire croire qu'il est copain
01:14:46 avec la planète entière, tout ça sous les yeux ravis de Brigitte, un couple formidable avec un leader de la démocratie.
01:14:55 Non, c'est pas un leader de la démocratie. C'est un agent américain. C'est un type qui est là pour pousser les intérêts des États-Unis.
01:15:03 C'est un type qui a dû magouiller l'arrivée de Mme Victoria Nuland au Niger. C'est un type qui est certainement
01:15:12 extrêmement hostile aux intérêts français. C'est un type qui a dû sa position au fait que c'était un trafiquant de grog.
01:15:18 C'est la pègre, en fait. Voilà. Regardez cette image. Macron serre dans les bras l'essence même de la pègre et de la mafia
01:15:28 installée par l'État profond américain contre les intérêts de la France. Voilà où nous sommes tombés.
01:15:39 Et je terminerai... Cette vidéo est un petit peu longue. Mais vous savez que j'ai à cœur d'apporter le maximum d'informations
01:15:47 à la fois à mes compatriotes mais au monde entier qui veut bien regarder mes vidéos. Il faut bien que vous compreniez
01:15:55 que si la France veut se sauver... On en est là, maintenant. Si on veut échapper à la destruction accélérée que nous subissons,
01:16:04 si on veut retrouver un petit peu de notre rayonnement d'antan, il faut que les Français regardent toutes mes vidéos,
01:16:10 mais le maximum autour de vous. Elles sont un petit peu longues mais elles sont intéressantes.
01:16:16 Il y a plein d'informations que vous n'aurez jamais ailleurs. Et surtout, il faut que vous compreniez à quel point il faut élire
01:16:23 quelqu'un qui connaît les dossiers. Les Français se sont fait embobiner par les détenteurs des médias qui leur ont fait élire
01:16:31 quelqu'un qui est tenu par les États-Unis d'Amérique. Il faut que les Français comprennent que les pseudo-opposants
01:16:38 qu'on leur présente, Mme Le Pen, M. Bardella, M. Zemmour, ne jamais ne diront un mot de ce que je dis là.
01:16:46 Ils ont les jetons. Ils ont trop peur. Ils ont trop peur de dire ce que c'est que la réalité des rapports internationaux.
01:16:53 Ils ont trop peur de montrer qui est la puissance qui est en train de nous détruire en Afrique de l'Ouest comme ailleurs,
01:16:59 parce que derrière, ce sont d'une part les Russes – c'est vrai – mais bien plus encore les États-Unis d'Amérique
01:17:05 qui ont tissé leur toile. Qu'est-ce qu'ils attendent ? Ils ne diront rien. D'ailleurs, ils ne connaissent rien.
01:17:10 Est-ce que vous croyez que M. Bardella connaît quoi que ce soit, ce que je viens de vous dire ?
01:17:16 Il faut donc que les Français se ressaisissent et se disent que pour les élections européennes et pour toutes les élections à venir,
01:17:25 ils glissent... D'abord, ils iront voter. C'est pas vrai qu'ils sont tous pareils, les responsables politiques.
01:17:32 Je suis différent. Je suis évidemment différent. Si vous êtes en train de me regarder maintenant,
01:17:37 c'est parce que vous savez que je suis différent, et par ma connaissance des dossiers, et par le courage dont je fais preuve...
01:17:44 Et il en faut pour dire tout ce que je dis publiquement. Et j'ai besoin de vous. J'ai besoin des Français.
01:17:50 J'ai besoin que les Français m'aident pour renverser le cours de l'histoire, parce que si jamais les Français
01:17:57 continuent à voter comme le leur disent les médias qui sont là pour contribuer à notre destruction,
01:18:03 eh bien la France sera détruite. Vive la République et vive la France.
01:18:14 (Générique)