• l’année dernière
Avec Sylviane Noël, sénatrice LR de Haute-Savoie.

Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75...
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Bercoff dans tous ses états : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQe5oKZlhHutOQlGCq7EVU4

##CA_BALANCE-2023-11-09##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Les carottes sont cuites. Les carottes sont cuites.
00:13 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:16 Vous êtes propriétaire d'un appartement, d'un logement, d'une maison. Vous êtes des millions et des millions à l'être.
00:24 Mais attention, attention, le diagnostic de performance énergétique arrive. Il est déjà arrivé et ça va faire mal, très mal.
00:35 À moins que...
00:36 Sud Radio André Bercov.
00:39 Bercov dans tous ses états. Ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:44 Si c'est une arnaque, mais franchement on se pose des questions, on est très très très nombreux à se poser des questions par rapport à ce diagnostic de performance énergétique passé effectivement par les lois, passé dans la réalité.
01:03 Et il y a 8,5 millions de logements concernés.
01:08 Alors, deux sénateurs, Sylviane Noël et Cyril Pellevat, proposent une loi visant à réhabiliter radiateurs électriques dans le diagnostic de performance énergétique.
01:18 Bonjour Sylviane Noël.
01:20 Bonjour André Bercov.
01:21 Bonjour. Vous êtes sénatrice de Haute-Savoie, chère à Francis Cabrel en passant.
01:27 Je ne sais pas si c'est vous la dame de Haute-Savoie, mais en tout cas quelle belle chanson.
01:31 Sylviane Noël, juste un mot, je voudrais qu'on rappelle quand même aux auditeurs ce que c'est, même si on l'a déjà dit à plusieurs reprises,
01:41 ce diagnostic de performance énergétique et surtout sur quels critères on se base pour dire "ah vous ne pourrez plus louer, vous ne pourrez plus acheter, etc."
01:49 Alors la loi Climat et Résilience du 5 août 2021, elle donne une note pour chaque logement qui va de A à G.
01:57 Donc les logements classés A étant les plus vertueux et ceux classés G les plus énergivores.
02:04 Et donc le calendrier fixé par cette loi interdit à la location et à la vente les plus mauvais logements
02:11 selon un calendrier qui va s'étaler de 2025 jusqu'à 2034.
02:17 Donc en 2025 ce seront les logements classés en G.
02:21 Ça représente à peu près 2 millions de logements en résidence principale qui seront classés ainsi et donc interdits à la vente et à la location.
02:30 En F ce sera pour 2028, ça représente là 3,1 millions de logements à peu près.
02:39 Et puis enfin en E en 2034 et là ce sera 6 millions et demi de logements.
02:46 On sera donc à 12 millions de logements qui seront sortis du parc locatif et de vente d'ici 2034.
02:54 Sachant qu'il y a déjà une très forte pénurie de logements en France.
02:59 On s'attend là à une vraie bombe sociale dans notre pays.
03:03 Oui c'est hallucinant parce qu'on sait très bien que le nombre de Français mal logés déjà est d'un sur...
03:08 Alors juste un mot pour me corriger si je me trompe. Est-ce que c'est aux propriétaires, aux bailleurs, aux propriétaires plutôt de payer ce qu'il faut faire ?
03:20 Les corrections, les correctives, les améliorations énergétiques ?
03:26 Oui bien sûr cela incombe complètement aux propriétaires et cela dans un contexte, on le sait, particulièrement difficile de crise économique, d'inflation.
03:36 Qui rend la réalisation de ces travaux extrêmement périlleuse et puis elle n'est pas toujours possible non plus.
03:44 Passer d'un changement, passer d'un mode de chauffage plus vertueux par exemple dans une copropriété,
03:52 ça révèle souvent des difficultés très importantes donc il faut également prendre cela en considération.
04:00 Et alors justement par rapport à ça vous dites que c'est très difficile dans un contexte économique, vous avez raison de le souligner,
04:08 qui est très précaire pour des millions de gens.
04:12 Donc vous vous dites qu'il faut corriger un peu ça en faisant rentrer dans ce diagnostic notamment les radiateurs électriques.
04:22 Alors ce n'est pas tout à fait ça Mauré, je vais vous expliquer ce qui m'a conduit à prendre cette proposition de loi,
04:30 à déposer cette proposition de loi avec mon collègue Céric Pellevat.
04:34 C'est qu'on nous a alerté sur le fait que dans le calcul du DPE on prend en compte l'énergie primaire.
04:40 Et cette énergie primaire elle pénalise gravement les logements anciens chauffés à l'électricité.
04:46 C'est quoi l'énergie primaire ?
04:50 Alors en fait on distingue l'énergie primaire de l'énergie finale.
04:55 L'énergie primaire elle correspond à l'énergie disponible dans la nature avant l'intervention de l'homme.
05:01 Il s'agit notamment du bois, du pétrole, du gaz avant toute transformation.
05:05 On parle d'énergie finale quand elle, elle désigne l'énergie réellement livrée, consommée et facturée au consommateur.
05:13 Donc la distinction entre les deux, elle correspond à la perte d'énergie liée à la production, à la transformation,
05:20 au transport de l'énergie, à son stockage ou encore à sa distribution.
05:25 Donc en pratique la conversion entre les deux, elle dépend de la source d'énergie concernant le bois et le chauffage.
05:32 Le coefficient de conversion il est de 1, c'est à dire qu'il faut 1 kWh d'énergie primaire pour fournir 1 kWh d'énergie finale.
05:41 Alors que pour l'électricité il en va autrement, puisque là on subit plus de pertes.
05:48 Pour la production d'électricité le coefficient il passe à 2,3.
05:52 Ainsi pour avoir 1 kWh d'électricité en énergie finale, il aura fallu consommer 2,3 kWh d'énergie primaire.
06:01 Donc c'est un petit peu tétoune, mais c'est ce qui a donc conduit le gouvernement à l'époque à imposer, à inculquer à l'électricité un facteur de 2,2 pour la consommation réelle affichée au compteur.
06:19 - Il y a eu une hausse de 2,2, enfin oui.
06:22 - En fait les logements anciens chauffés à l'électricité se voient impliger de façon artificielle un coefficient qui multiplie par 2,2 leur consommation réelle affichée au compteur.
06:34 Parce qu'on prend en compte justement l'énergie primaire.
06:37 - D'accord.
06:38 - Donc du coup on voit que pour les logements chauffés à l'électricité il y a donc ce facteur de 2,2 qui s'impose.
06:46 Alors que pour les logements chauffés avec d'autres énergies comme le gaz ou le fioul, il n'y a aucune pénalité, bien qu'elles émettent d'importantes quantités de gaz à effet de serre.
06:56 - Oui, exactement.
06:57 - Et donc...
06:58 - Et pourquoi ces deux poids deux mesures, Sylvie Noël ?
07:02 - Bien parce que, c'est ce que je vous expliquais, parce que tout simplement on prend en compte l'énergie primaire.
07:07 - Oui, je comprends.
07:08 - On considère que pour produire de l'électricité il y a plus de déperdition, etc. Donc on multiplie par 2,2.
07:16 Mais ce qui nous a fait réagir c'est quand même que dans notre pays on a une électricité quasi entièrement décarbonée à plus de 90% grâce à notre passe nucléaire, à nos barrages électriques.
07:30 Et pourtant on voit bien que là les logements chauffés à l'électricité seront fortement pénalisés.
07:36 Donc je vais vous donner un exemple qui est très parlant, qui nous a été fourni par RTE, donc Réseau de Transport d'Électricité.
07:43 Si vous avez deux logements identiques, avec la même isolation, la même ventilation, la même consommation d'énergie,
07:49 l'un chauffé au gaz qui émet du CO2, l'autre chauffé à l'électricité, avec des conducteurs performants et donc décarbonés,
07:58 le premier logement chauffé au gaz va être classé comme performant, en B ou en C, alors que le second sera considéré comme médiocre.
08:09 - Et donc pénalisé et sanctionné.
08:13 - Voilà. Alors que le logement chauffé au gaz va émettre 227 grammes de CO2 par kWh,
08:20 quand la maison chauffée à l'électricité émettra 46 grammes de CO2 par kWh.
08:25 - C'est très parlant. - Donc vous voyez qu'on est là dans une situation où on va artificiellement, on peut le dire,
08:33 pénaliser très fortement les logements chauffés à l'électricité, qui représentent quand même une très forte proportion de logements en France.
08:42 - Mais c'est encore plus grave et hypocrite, Signeane Noël, parce que d'un côté on dit "il faut décarboner, il faut décarboner",
08:49 on nous parle du "bâtat au soir" ceci, et là, quand on a du décarboné, on dit "oui mais quand même, vous allez le pénaliser pour d'autres raisons".
08:58 - Absolument. Et là on aura un logement qui émettra une fois plus de CO2, qui aura un meilleur classement que le logement chauffé à l'électricité.
09:07 - Oui c'est intéressant. Non mais c'est franchement, excusez-moi l'expression vulgaire, d'un faux culisme tout à fait remarquable.
09:13 Alors qu'est-ce que vous proposez, vous ?
09:16 - Alors, en fait, notre proposition de loi, elle est très simple, elle comporte un seul article, qui propose tout simplement d'impliger aux logements chauffés à l'électricité
09:28 un coefficient de conversion qui est de 1, comme celui appliqué aux autres énergies, c'est-à-dire aux fuels, aux gaz, etc.,
09:37 pour que les logements chauffés à l'électricité ne soient plus artificiellement pénalisés par CDPE.
09:43 - D'accord. Alors vous avez fait cette proposition, est-ce qu'elle va être mise, enfin elle va être prochainement examinée, mise au voie, ou vous en êtes de ce point de vue-là ?
09:52 - Alors on l'a déposée il y a une quinzaine de jours sur le bureau du Sénat, donc pour le moment il n'y a pas d'inscription à l'ordre du jour.
10:00 J'ai cru savoir que le ministre du Logement s'en intéressait, j'ai même eu l'occasion de l'interpeller pas plus tard qu'hier sur la question.
10:10 Donc pour le moment elle n'est pas encore inscrite à l'ordre du jour, mais nous dans un premier temps, l'essentiel c'est déjà d'alerter sur cette situation,
10:19 de la dénoncer véritablement parce qu'elle va mettre dans une situation très inconfortable un grand nombre de propriétaires,
10:27 et puis espérons qu'on arrivera, elle aboutira à faire évoluer les choses.
10:33 - Mais justement, l'élu que vous êtes, la représentante du peuple que vous êtes, Sylvain de Noël, il y a quand même quelque chose d'étonnant,
10:40 parce que quand on... vous savez, ça a été présenté cette histoire de diagnostic de performance énergétique,
10:46 mais c'est une espèce de, je ne sais pas comment dire, de gloobie boulega ou en tout cas de strat...
10:51 Les gens honnêtement, parce qu'on a eu l'occasion d'en parler aux auditeurs, ils ne comprennent rien.
10:55 Ils sentent que le coup près va s'abattre sur eux, mais comment, que et quoi ?
11:01 Est-ce qu'au niveau des collectivités locales, d'ailleurs à votre information, est-ce que la pédagogie est faite ?
11:07 Est-ce que l'information passe bien ?
11:09 Avec cette... de A à G, cette espèce de... oui, on peut dire, de petite guillotine ou grande guillotine financière qui va tomber.
11:18 Est-ce que... parce qu'il y a vraiment, en tout cas on le sent, les gens s'inquiètent et les gens ne comprennent pas grand chose à ce qu'il se passe.
11:28 Oui, je vous confirme, le calendrier me semble, pour ma part, particulièrement ambitieux dans ce contexte, je le répète,
11:36 inflationniste, de difficultés économiques importantes pour un bon nombre de nos concitoyens.
11:43 Il faut reconnaître que c'est un vrai parcours du combattant, parfois pour faire de la rénovation énergétique,
11:48 il faut non seulement pour obtenir les aides, qui sont particulièrement difficiles à obtenir,
11:54 il faut également souvent faire l'avance de trésorerie, ce n'est pas donné à tout le monde de pouvoir débourser 15 ou 20 000 euros pour pouvoir réaliser ses travaux.
12:05 Et puis, comme vous le savez, je suis sénatrice, donc 13 ans en lien avec les élus locaux,
12:11 et les élus sont particulièrement inquiets de cette situation.
12:15 Vous savez, on est confronté aujourd'hui à un marché du neuf qui est quasiment complètement à l'arrêt,
12:24 on a raison des fortes difficultés à obtenir des emprunts.
12:28 On voit que le marché du locatif sur lequel, naturellement, nos concitoyens se rabattent,
12:35 il est fortement embolisé, du coup.
12:38 Il y a la loi Climat et Résilience qui va imposer le zéro artificialisation net, et qui l'impose déjà.
12:45 Donc, les élus sont extrêmement inquiets, parce qu'ils voient que nos concitoyens ont sans cesse plus de mal à construire et à accéder à un logement.
12:57 Et puis, on voit bien que toutes ces réglementations qui nous arrivent en cascade,
13:03 elles vont nous mettre dans un entonnoir qui arrive très très rapidement.
13:09 Donc, je pense qu'il faut réagir au plus vite avant qu'on soit dans une situation complètement critique.
13:18 - Mais vous savez, avant vous, nous étions avec Fabien Bouglet à propos des éoliennes,
13:23 et nous allons recevoir Benoit Riteau, un livre remarquable "Mythes et légendes écologistes",
13:27 justement, sur le côté "écologisme et écologie", ce qui n'a pas grand-chose à voir, hélas.
13:34 Mais est-ce qu'il n'y a pas quand même, nous étions, vous l'avez dit vous-même, Sylvie Anne Noël,
13:39 nous sommes les champions en matière décarbonée, électrique, vous savez que la France est maillot jaune en matière d'émissions de gaz à effet de serre,
13:46 non seulement en Europe, mais dans une grosse partie du monde.
13:49 Et en même temps, on sanctionne, voilà, on sanctionne l'électricité,
13:53 on a fermé, maintenant on rouvre les centrales nucléaires,
13:56 on voit ce qu'il se passe, la catastrophe des éoliennes en Allemagne,
14:01 vous savez que la bourse s'est effondrée sur les fabricants d'éoliennes,
14:04 et on a l'impression que nous, on regarde tout ça avec une espèce de plus ou moins inquiétante,
14:10 peut-être pas cynique, mais enfin de passivité tout à fait préoccupante.
14:15 Tout à fait, et on voit que c'est essentiellement les classes moyennes qui vont en faire les frais,
14:21 on le voit avec la mise en œuvre des ZFE dans les grandes lobbyrations,
14:26 on le voit aujourd'hui avec le DPE pour les logements,
14:29 voilà, c'est un tas de sujets sur lesquels on a l'impression que ces réglementations sont prises sans beaucoup d'études d'impact,
14:37 dans un contexte qui est extrêmement compliqué pour nos concitoyens,
14:42 et je pense que l'écologie, il faut qu'elle soit d'abord acceptable pour pouvoir être mise en œuvre,
14:48 et aujourd'hui elle est vécue comme une contrainte pour un grand nombre de nos concitoyens,
14:53 donc attention à ce qu'elle ne se transforme pas en bombe.
14:56 - C'est bien le problème, merci beaucoup Silvia Noël, sénatrice des Hauts-de-Savoie, merci.
15:03 - Merci à vous.
15:04 - Merci d'avoir été avec nous, on va se retrouver dans un autre épisode.

Recommandations