Tchad : Succès Masra, l'opposant exilé pendant un an, rentre au pays

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00:00 Succé Massra est donc rentré au Tchad ce vendredi après un an d'absence, un exil après la répression sanglante du 20 octobre 2022.
00:08 Un mandat d'arrêt a été émis contre lui, mais il n'a pas été arrêté à son arrivée à l'aéroport.
00:13 Il a été reçu par le ministre de la Réconciliation nationale, Abderrahman Koulamala, et celui de la communication Aziz Mahamat Saleh.
00:22 Succé Massra est en direct avec nous, Daen Jamina. Succé Massra, bonsoir.
00:26 Bonsoir.
00:27 Alors tout d'abord, quelles ont été les conditions de votre retour au Tchad ?
00:31 Nous avons signé un accord, un accord intitulé un accord de réconciliation nationale pour le retour de tous ceux qui ont quitté le Tchad depuis les événements du 20 octobre.
00:44 Et donc cet accord qui a été signé à Kinshasa donne la possibilité à tous, pas seulement les membres des transformateurs, mais tous ceux qui sont sortis, de pouvoir revenir au Tchad.
00:56 Et il a été structuré en plusieurs niveaux d'engagement concernant le facilitateur de la CAC, concernant le gouvernement de la transition, concernant nous-mêmes en tant que scientaires au titre des transformateurs.
01:09 Mais il y a un dernier point qui est majeur, c'est qu'une fois revenu à Daen Jamina, nous devons poursuivre les discussions en vue de trouver des mécanismes et des propositions additionnelles qui impliquent l'ensemble des acteurs pour une solution globale.
01:23 Donc pas uniquement les transformateurs, mais tous les autres acteurs qui ne sont pas impliqués, y compris les policiaux militaires.
01:27 Alors justement, ils ne sont pas tous d'accord avec vous, notamment avec votre retour, parce que dans cet accord, vous avez aussi accepté l'amnistie générale pour tous les acteurs civils et militaires impliqués dans les événements du 20 octobre 2022.
01:41 Ce que vous reproche une partie de l'opposition, notamment la coalition Wakitama, qui dénonce un accord, je cite, qui blanchit les auteurs de la répression.
01:52 Qu'est-ce que vous avez à leur répondre à cette partie de l'opposition ?
01:58 Vous savez, la coalition Wakitama est constituée de gens valables.
02:04 Nous avons nous-mêmes fait partie des cofondateurs de cette coordination en réalité, qui n'est pas une coalition, mais une coordination composée à la fois des gens de la société civile et des partis politiques.
02:14 Vous savez, il y a des choses que seule la société civile peut obtenir.
02:17 Il y a des choses que seuls les partis politiques peuvent obtenir.
02:20 L'accord que nous avons signé est un accord politique.
02:23 Si nos autres compatriotes de Wakitama ou d'autres, y compris les politico-militaires, qui n'ont pas signé l'accord de Doha, qui sont attendus,
02:31 parce que pour rendre la transition acceptable par tous, nous n'avons pas la prétention d'avoir couvert l'ensemble des éléments.
02:36 S'ils ont des propositions additionnelles, notre rôle, et nous l'avons conseillé dans le rapport, c'est de travailler avec eux tous, de manière à rassembler, à rendre la transition acceptable.
02:46 Le fond, c'est quoi, madame ? C'est de faire en sorte que cette transition, qui a eu un décollage avec des zones de turbulence, avec une période, le 20 octobre,
02:55 que tout le monde reconnaît comme une tâche noire, puisse atterrir dans la douceur ou à l'aéroport, je dirais, un peu de la démocratie, de manière à ce que les Tchadiennes et les Tchadiennes choisissent leurs dirigeants.
03:07 Et donc, nous n'avons pas la prétention d'avoir tout couvert, nous sommes disponibles pour la suite.
03:11 Mais pourquoi il peut y avoir une transition sans justice ? Je reviens évidemment sur les événements du 20 octobre 2022.
03:19 C'est ce que réclame une partie de l'opposition, la justice, et cette opposition lutte également contre l'impunité.
03:28 Est-ce que vous pensez que cette transition peut être menée à bien sans qu'il y ait une justice ?
03:33 Notre ceinture n'arrête pas la justice. Sauf à dire que nous avons quelque part la prétention de dominer le pouvoir judiciaire dans notre pays.
03:44 Notre ceinture n'annule pas probablement les crimes contre l'humanité.
03:48 Notre ceinture, c'est un accord politique qui permet d'abord, y compris même les jugements qui ont été prononcés sur nos militants, pour nous n'étaient pas appropriés.
03:58 Donc nous avons plaidé pour l'amnestie pour ces militants-là, parce qu'ils ont été certes gracieux, mais demain ils ne peuvent pas être candidats s'ils n'ont pas été amnestiés.
04:06 Donc il nous semblait important de mettre ce point sur la table.
04:10 Et donc je crois que le rapport a aussi indiqué que le facilitateur de la CAC va rendre public son rapport de facilitation, y compris l'enquête qui a été menée et qui sera assortie des propositions.
04:22 A l'issue de cela, en voyant le rapport de facilitation, sans doute alors des mesures additionnelles pourraient être prises.
04:28 Notre combat est un combat pour la justice et l'égalité, et donc c'est ça qui nous guide en tout temps et qui va continuer à nous guider.
04:34 Merci beaucoup Succé Masra d'avoir accepté de répondre à nos questions.
04:38 Nous suivrons bien évidemment l'actualité au Tchad dans nos éditions.
04:43 Nous continuons à suivre justement cette transition dont vous parlez.

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