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00:00 Je le disais tout à l'heure, vous allez annoncer votre retour au Tchad.
00:05 Oui, je l'ai annoncé déjà le 11 août, mais la date a été choisie.
00:09 Nous allons rentrer au Tchad avant le 20 octobre, d'ici le 18 octobre précisément,
00:14 parce que nous avons fini la mission que nous avions à l'international pour porter la voix de ce peuple.
00:19 Après cette crise majeure du 20 octobre, pour amener les faits, pour chercher des partenariats,
00:26 pour montrer la vraie histoire du Tchad qui a été un peu noyé.
00:30 L'enjeu aujourd'hui pour nous, c'est de retrouver ce peuple-là et de continuer la lutte à ses côtés.
00:35 Donc avant le 20 octobre, vous avez fait cette tournée.
00:40 Est-ce que vous ne pensez pas, et certains observateurs le disent, que ça vous a éloigné du Tchad ?
00:44 Il y a des échéances, notamment le référendum constitutionnel.
00:48 Est-ce que ça ne vous a pas trop éloigné du Tchad ? Est-ce qu'il ne fallait pas rentrer plus tôt ?
00:51 Non, pas du tout. C'est une mission qui a duré quelques mois, qu'il fallait mener,
00:57 parce que l'histoire du Tchad a été tronquée au niveau international.
01:00 Et des voix comme les miennes sont aussi là pour appeler le double jeu, le double standard,
01:05 le maquillage qui a souvent été organisé. Donc c'est même en complicité avec mon peuple.
01:09 Sur le plan du parti, on a eu plus de 50 000 nouveaux membres.
01:13 Le parti a un ancrage incroyable.
01:15 Les transformateurs.
01:16 Oui, les transformateurs. Ça continue.
01:18 Donc nous restons cette force politique majeure.
01:21 C'est un travail qui a été accompli à l'international.
01:23 Ce travail est terminé. Je repars auprès de mon peuple,
01:25 avec l'espoir que nous pouvons trouver un accord de réconciliation sur la base de la justice déléguée.
01:30 Justement, où en est le dialogue national ?
01:32 De réconciliation, vous voulez dire ?
01:34 Il y a un stock de problèmes politiques avant le 20 octobre,
01:39 qui devait être la fin des 18 mois annoncés par l'agent arrivé au pouvoir,
01:43 qui n'a pas respecté leurs paroles sur cette donne-là.
01:46 Donc il y a un stock de problèmes politiques qui n'avaient pas été résolus avant le 20 octobre.
01:50 Puis il y a un stock de problèmes nés après le 20 octobre,
01:53 avec les massacres qui ont eu lieu.
01:54 Donc il faut résoudre les deux.
01:56 Sur ça, nous avons mis sur la table une proposition de réconciliation nationale,
02:00 en discutant avec tous les partenaires du chari,
02:02 y compris le facilitateur désigné par la communauté économique des États de l'Afrique centrale.
02:06 Donc pour nous, la balade dans le camp de ceux en face,
02:09 pour qu'ensemble, on résolve ça sur la base de la justice et de l'égalité,
02:12 pour avancer ensemble et trouver des voies et moyens qui permettront aux Tchad
02:17 de faire ce qui n'a jamais encore eu lieu aux Tchad,
02:20 que les Tchadiens choisissent démocratiquement leurs dirigeants.
02:23 Depuis notre indépendance jusqu'à aujourd'hui,
02:25 quelques personnes à bord de quelques pick-up armés soutenus au niveau international,
02:29 de bout en bouillie, y compris ceux qui ont organisé un sentiment anti-français.
02:33 Par exemple, le président Adébi avait rappelé qu'il voulait quitter le pouvoir,
02:37 la France l'a imposé, que la France a assassiné le premier président tchadien
02:41 parce qu'il a donné le pétrole aux Américains.
02:43 Tous ceux-là ont bénéficié pourtant d'un soutien de Paris, de bout en bout.
02:47 Aujourd'hui, les Tchadiens et les nouvelles générations,
02:50 que ce soit à N'Djaména ou au Sénégal,
02:53 où mon ami Sonko est en train de souffrir aujourd'hui dans les prisons,
02:56 nous voulons une Afrique décomplexée, nouvelle, capable de travailler avec tous les partenaires,
03:01 mais une Afrique où les Tchadiens, les Africains, choisissent leurs dirigeants.
03:05 C'est ça l'enjeu, c'est ça que nous allons continuer à mener comme lutte.