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Transcription
00:00 Dans dix jours, le Tchad sera appelé aux urnes, élection présidentielle donc le 6 juin.
00:04 Elle va se jouer entre deux hommes en fait, même s'il y a peu de suspense.
00:08 Le général Mahama Tidris Debitno, grand favori et son Premier ministre,
00:12 l'ancien opposant en succès Massra.
00:15 Stéphane Malong, bonjour.
00:16 Bonjour Julien.
00:17 En réalité, ils sont dix sur la ligne de départ.
00:19 Ils sont dix, vous le dites.
00:21 Vous parliez à l'instant du président en sortant, Mahama Tidris Debitno.
00:26 Il fait partie de ces figures-là dont on parle beaucoup dans ce scrutin.
00:32 C'est le fils de Tidris Debitno qui a dirigé le pays pendant plus de 30 ans
00:38 et qui a été tué au front en avril 2021.
00:43 À partir de laquelle Mahama Tidris Debitno a pris la suite,
00:47 a dirigé la transition jusqu'ici.
00:49 Il a d'abord dit qu'il ne serait pas candidat et qu'il passerait le pouvoir aux civils
00:53 avant de changer d'avis et d'avancer finalement sa candidature.
00:57 Il aura face à lui son Premier ministre, succès Massra,
01:00 qui a été longtemps opposant, qui a été un des organisateurs,
01:04 si ce n'est l'organisateur de ce qu'on appelle aujourd'hui au Tchad,
01:07 le Jeudi noir, cette manifestation du 20 octobre 2022,
01:12 c'est ça 2022, qui a été violemment réprimée,
01:15 qui avait provoqué des dizaines de morts.
01:18 Vous avez les deux.
01:20 Tout le monde dit que la compétition va se jouer entre ces deux candidats là.
01:25 Mais vous avez aussi l'ancien Premier ministre Albert Paemi Padaké,
01:30 qui a dirigé, qui a été Premier ministre sous le père,
01:33 c'est à dire Idris Debitno père et Premier ministre,
01:37 premier Premier ministre de la transition, donc sous le fils,
01:41 qui est un habitué des élections présidentielles au Tchad
01:44 et qui a été deuxième, je crois, lors de la présidentielle de 2021.
01:48 Et puis vous avez des figures qui sont moins connues,
01:51 du moins sur le plan international,
01:53 comme celle de la seule femme qui concourt finalement à cette élection,
01:58 qui s'appelle Lidi Mea,
02:02 alors pardonnez-moi, je vais retrouver son nom, Lidi Bea Semdar,
02:07 c'est pas simple à dire, mais j'y arrive, Lidi Bea Semdar,
02:11 qui est la candidate du parti démocratique du Tchad,
02:15 qui aussi a déjà été candidate en 2021
02:19 et qui avait fait un bon score, qui était arrivé troisième,
02:22 donc figure certainement connue sur le plan national,
02:25 mais moins sur le plan international.
02:27 Voilà un peu les grandes figures qui se dégagent.
02:31 À côté de ça, on a voilà trois, six autres candidats qui...
02:34 - Et je crois qu'on les a vus sur une DLS.
02:38 Pourquoi est-ce qu'on dit que cette élection est déjà jouée ?
02:41 - Parce que, pour plusieurs raisons.
02:42 D'abord, parce que si vous voulez, le président sortant en marmotte,
02:46 Idris Déby-Hitno, est porté par une coalition qui s'appelle Tchad-Uni,
02:51 coalition qui regroupe tout de même plus de 220 partis politiques,
02:57 dont le parti de son défunpeur président, MPS,
03:01 qui est une machine électorale,
03:04 qui est rompue à l'exercice électoral depuis plus de 30 ans,
03:08 donc c'est un peu la locomotive de cette coalition-là.
03:11 Et puis vous avez des partis et des opposants qui le soutiennent dans cette candidature.
03:18 Je pense à celui qui a combattu Déby-Père pendant plus de 30 ans, Salé Kebzabo,
03:24 et qui a été le premier ministre qui a précédé à succès Massra.
03:28 Donc il y a une vraie machine qui a été mise en brâle
03:32 pour porter, pour légitimer d'une certaine manière,
03:35 la candidature de Marmotte Idris Déby.
03:39 Et puis vous avez, c'est ce que disent les opposants,
03:42 le fait que finalement on considère qu'il n'y a pas d'opposants dans cette compétition.
03:48 Succès Massra, qui a été l'un des virulents, farouches même, opposants de Marmotte Idris Déby,
03:55 est rentré, la dynamique qui était autour de lui s'est un peu cassée, j'allais dire,
04:01 depuis qu'il a signé cet accord de réconciliation qui lui a permis de devenir premier ministre.
04:08 Et ces opposants estiment, d'une certaine manière, qu'il a conclu un accord secret
04:12 qui lui permettrait de rester premier ministre après le scrutin du 6 mai.
04:18 Et puis finalement, si vous voulez, tout comme Albert Paemi-Padaké,
04:22 Succès Massra est aussi un peu comptable du bilan de Marmotte Idris Déby,
04:29 même s'il aura été premier ministre que sur quelques mois.
04:32 Donc tout ce qu'on peut reprocher, notamment sur les questions sociales,
04:36 au président sortant, il en est aussi un peu comptable.
04:40 Donc dans ce contexte-là, les opposants, notamment ceux qui ont été éliminés de la course,
04:45 estiment qu'il n'y a pas véritablement de compétition.
04:49 Pour terminer, rapidement Stéphane, s'il vous plaît, les sujets, qu'est-ce qui préoccupe les tchadiens ?
04:53 Les questions sociales, rappelons le contexte, le Tchad a décrété un état d'urgence alimentaire
05:00 compte tenu de la hausse des prix des denrées, des produits de base.
05:06 Le Tchad subit un influx de réfugiés en venant du Soudan voisin,
05:10 Soudan voisin qui est plongé dans une guerre depuis plus d'une année.
05:15 Et puis à la question sécurité, on en reparlera certainement dans d'autres chroniques,
05:19 qui préoccupe donc tous les candidats, presque tous,
05:24 tournent autour de cette thématique-là.
05:26 L'accès aux services sociaux de base, aux électricités,
05:32 la situation s'est aggravée récemment avec la suppression des subventions accordées aux produits pétroliers.
05:39 Donc l'avis est très cher à Amtiamena et il fait très chaud en cette période de campagne.
05:46 Sans électricité, sans eau, ça devient compliqué.
05:50 Donc les candidats l'ont compris, leurs promesses tournent autour de ces besoins-là,
05:54 besoins, si je puis dire, vitaux.
05:58 Merci beaucoup pour ces points de repère Stéphane.

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