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Pour la première fois, la mère du terroriste d'Arras Mohammed Mogouchkov a été interrogée par la journaliste de RTL Plana Radenovic. Elle clame son innocence, ainsi que celle de ses filles.
Regardez L'invité de RTL Soir du 02 novembre 2023 avec Marion Calais et Isabelle Choquet.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL
00:02 Marion Calais, Isabelle Choquet et Cyprien Signy.
00:06 Et à 18h48 c'est l'heure des nouveaux invités de RTL bonsoir.
00:11 Avec ce soir un document RTL. Pour la première fois vous allez entendre la mère du terroriste d'Arras Mohamed Mougouchkov.
00:18 Plana Radenovitch, vous êtes journaliste au service police justice de RTL. C'est à vous que la maman de Mohamed Mougouchkov s'est confiée.
00:26 D'abord dans quel contexte s'est réalisé cet entretien ?
00:29 C'est grâce à son avocat Michael Benilouch que nous avons pu rencontrer cette femme dans la chambre d'hôtel qu'elle occupe avec sa fille aînée à Arras.
00:37 Elle a été placée là par une association après sa garde à vue.
00:40 C'est une femme âgée de 45 ans, frêle, le regard clair et souvent embuée, vêtue de noir.
00:46 Elle ne porte pas de voile. Elle était tout à l'heure devant le juge des enfants d'Arras.
00:50 Elle a échoué à récupérer la garde de sa dernière fille âgée de 10 ans.
00:54 Elle avait été placée dans un foyer de l'aide sociale à l'enfance juste après l'attentat.
00:58 Moi et mes filles, on est victimes, on n'a rien à voir avec tout ça, avec tout ce qui s'est passé à Arras.
01:04 Khadi Mougouchkov tient à faire savoir qu'elle se considère comme victime dans ce drame.
01:09 Elle vient de déposer d'ailleurs via son avocat une demande de constitution de partie civile.
01:14 Si elle était acceptée, ce serait dans une telle affaire inédite.
01:18 Et qu'est-ce qu'elle vous a raconté ?
01:20 D'abord les difficultés considérables avec son mari, Yacoub.
01:24 La famille est arrivée en France en 2008, lui a été expulsé en 2018.
01:29 Mais il a imposé à sa famille un islam rigoriste et il fait vivre un enfer à son épouse.
01:34 Il ne voulait pas par exemple envoyer ses enfants à l'école publique.
01:38 C'est pas l'école musulmane. L'école c'est pour apprendre études, métiers. L'école c'est pas un mosquée.
01:47 Il a toujours cherché à disputer avec moi à cause de sa religion. Il n'est toujours pas content.
01:54 Il va menacer comme il va divorcer. Il était violent avec moi.
02:00 Et vous, vous n'étiez pas d'accord avec cette pratique de la religion qu'il imposait à votre famille ?
02:06 Non, je n'étais pas d'accord. C'était pas facile pour moi.
02:11 C'est lui qui éduquait les enfants. C'est lui qui appris les religions à l'école.
02:18 Tous les jours, à téléphone, il était expulsé. C'est lui qui était entre moi et mes enfants.
02:24 Il m'a dit "je suis mes crayons". Toute la journée, il avait plusieurs fois appel au téléphone avec ses enfants.
02:31 Surtout avec les garçons.
02:33 Ce dessin en creux, une famille où les femmes sont soumises aux hommes.
02:36 D'ailleurs, elle nous confie qu'elle n'avait que très peu de lien avec son fils Mohamed, l'assaillant d'Arras.
02:41 Je n'ai presque aucune relation. Toute la journée, il n'a pas parlé avec moi dix minutes.
02:46 Il était dans sa chambre avec son téléphone, je ne sais pas avec qui.
02:50 Soit avec son père ou je ne sais pas avec qui il parlait.
02:53 Parfois, je ne peux pas sortir avec mes filles, promener.
02:56 Parce que c'est mon maître et mon fils qui décident.
03:00 Il a remplacé son père. Et je suis qui, moi ? Je suis leur mère, non ? Je suis maman.
03:06 Et Plana, comment est-ce qu'elle a découvert que c'était son fils, l'auteur de l'attentat ?
03:11 Elle était chez elle, elle s'est levée tard ce matin-là, vers 10h.
03:14 J'ai fait mon petit-déj. La fille grande est allée chercher Sophia, petite.
03:20 Elle m'a dit "maman, ne laisse pas sortir les enfants".
03:24 Elle a dit "quelque chose s'est passé à Gombeta".
03:27 J'ai ouvert l'actualité vite fait, sur l'actualité dans le portable.
03:31 C'était un Tchétchène qui faisait quelque chose de grave.
03:36 Je me suis dit "oh là là, encore un Tchétchène".
03:39 J'ai pensé à d'autres choses, à ce qui s'est passé avec M. Samuel Paty.
03:44 J'ai allumé la télé, j'ai vu ce cadre avec mon fils.
03:50 Je ne connais pas mon fils, avec sa veste grise, ses cheveux un peu comme ça.
03:55 J'ai eu trop de chocs, j'ai eu trop de mal.
03:59 C'est difficile de croire que mon fils ait fait ça.
04:04 Quel est son rôle, à elle, dans cette affaire ?
04:07 Aucun rôle, puisqu'elle est sortie libre après trois jours de garde à vue.
04:11 Aucun si ce n'est celui d'avoir partagé le même toit que son fils terroriste et de n'avoir rien vu.
04:16 Est-ce qu'elle a des nouvelles de son fils, qui est en détention à la prison de Fresnes ?
04:21 Non, elle n'a aucune nouvelle et elle ne souhaite pas en avoir.
04:24 Ça reste son fils, mais elle n'est pas prête. Elle est trop choquée par son acte.
04:28 Est-ce qu'il a parlé, son fils, depuis son arrestation ?
04:32 Pour le moment, il n'a pas été interrogé au fond par le juge d'instruction.
04:35 Il a juste eu un interrogatoire de première comparution assez sommaire.
04:40 Avant ça, il n'était pas apparu fermé en garde à vue, puisqu'il s'était exprimé.
04:44 Mais seulement sur des aspects liés à sa personnalité ou à son parcours.
04:48 Merci Plada Radenovic, document RTL à retrouver sur notre site rtl.fr.
04:55 Vous ne bougez pas, on continue de s'occuper de vous avec dans un instant le match des infos pour Brio Dine.
05:00 Isabelle face à Brice, Brice du génie, bonsoir.
05:03 Bonsoir.
05:04 Paré pour la revanche ?
05:05 Évidemment.
05:06 Évidemment. A tout de suite.
05:07 RTL
05:09 [SILENCE]

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