Françoise Degois - "Macron au Proche-Orient : ce voyage n'est pas si raté"

  • l’année dernière
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##L_EDITO_POLITIQUE-2023-10-25##
Transcript
00:00 Bonjour Françoise de Goyes ! Bonjour Benjamin !
00:04 La visite au Proche-Orient d'Emmanuel Macron, le chef de l'État, était hier en Israël et en Cisjordanie.
00:09 Aujourd'hui en Jordanie pour rencontrer le roi Abdallah II et peut-être dans la journée le président égyptien el-Sissi.
00:16 Un Emmanuel Macron, Françoise, très critiqué pour sa proposition de coalition contre le Hamas.
00:21 Oui, alors Benjamin, on a l'impression de voir un funambule.
00:24 Quelle mouche a donc piqué le président français d'annoncer l'idée même d'une coalition contre le Hamas
00:29 avec un rétro-pédalin, je vous avais vu dans la foulée d'hier soir de l'Elysée.
00:33 Arriver en Israël pour demander une trêve humanitaire et lancer finalement une nouvelle guerre avec Daesh et le Hamas,
00:38 ça fait totalement improviser et ça gage ce voyage, Benjamin, qui n'est pourtant pas si raté.
00:44 Je vais vous étonner ce matin, mais je ne trouve pas que ce voyage soit si raté.
00:48 Alors voyez-vous, quand on est un dirigeant extérieur confronté à une telle tragédie,
00:52 eh bien on fait, si vous me permettez, avec ce qu'on a sous la main.
00:55 On a Netanyahou, le pire dirigeant de l'Israël et connu depuis des décennies avec un gouvernement d'extrême droite
01:00 et une stratégie du tout sécuritaire qui amène les Tahébreux dans le mur.
01:04 Et puis on a Mahmoud Abbas, président de l'autorité palestinienne.
01:07 Fantoche, je regardais hier la conférence de presse, j'étais atterré par le discours de Mahmoud Abbas
01:12 qui parlait à sa rue avant de parler à Emmanuel Macron, loup voyant, filandreux.
01:16 C'est sûr qu'on est loin de la gauche universaliste portée par Yitzhak Rabin
01:21 et de Yasser Arafat qui a fini par faire la paix.
01:23 On fait avec ce qu'on a en diplomatie et finalement, j'écoutais hier soir tous les toutologues,
01:28 les experts de l'expertise et je me disais qu'après tout,
01:31 la France a encore une petite voix, sa petite musique qu'elle peut faire entendre.
01:36 Les toutologues ne disaient pas ça, tout était raté jusqu'à Z.
01:39 Moi je ne dis pas ça, car derrière ce ratage magistral sur la coalition,
01:42 la France est quand même le seul pays qui peut encore parler aux dirigeants arabes.
01:46 Que ce soit la Jordanie, l'Egypte, l'Arabie Saoudite et cette tournée un peu improvisée,
01:51 en tout cas, c'est mieux que rien.
01:53 Hier, on a parlé de deux États, ça fait longtemps qu'on ne l'avait pas remis dans le débat.
01:57 On a parlé de solutions politiques, des mots qui reviennent dans ce débat,
02:02 ces mots qui sont la position de la France depuis 50 ans.
02:04 - Est-ce que cette nature a calmé les tensions en France, Françoise ?
02:07 - Alors si on lit les tweets de Marine Le Pen, de Florian Philippot ou de Jean-Luc Mélenchon,
02:12 un rythme régulier Mélenchon de toutes les 3 heures à peu près,
02:15 la France est humiliée, chacun soigne sa clientèle sur les réseaux sociaux
02:19 en prenant des postures qui se heurteraient au réel.
02:22 Je prends Jean-Luc Mélenchon qui est l'exemple que je connais le mieux.
02:25 Imaginons-le en situation. Qu'aurait-il fait de différent, à part bien sûr la coalition anti-Hamas ?
02:30 Il aurait été un gazin ? Il aurait rencontré Ismail El Maïdé, un nidier,
02:34 le chef du Hamas, tranquillement installé au show au Qatar ? Non.
02:37 Il aurait fait le même voyage, en parlant avec les mêmes personnes et en demandant les mêmes choses.
02:41 Crier le plus fort n'est pas forcément le meilleur moyen d'agir.
02:45 Est-ce que ça calmera la rue française ? Il faut quand même bien remettre les pendules à l'heure, Benjamin.
02:50 Contrairement à tous les marchands de chaos, moi je ne crois pas que nous soyons au bord d'une guerre civile française.
02:55 L'opinion française, si elle a traditionnellement un tropisme palestinien,
02:59 est cette fois totalement horrifiée par ce qu'a subi Israël.
03:03 En ce sens, elle est équilibrée, contrairement à une partie de l'opposition qui instrumentalise totalement ce drame.
03:08 Les Français ont à la fois la mémoire courte mais aussi la mémoire longue.
03:12 Et moi je vous le dis, le 7 octobre a profondément changé la donne politique, même si on ne le voit pas encore.
03:17 Merci beaucoup François Debois, on vous retrouve à 8h15 avec Elisabeth Lévy.
03:23 *Musique*

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