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Vous l'avez aimé animatrice, journaliste, à la télé, à la radio. La voici désormais comédienne. Alessandra Sublet ne s'interdit rien et elle présente son "seule en scène" à Paris à partir du 17 novembre, "Tous les risques n'auront pas la saveur du succès".
Regardez L'invité de RTL Soir du 24 octobre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:03 RTL bonsoir.
00:05 Julien Selyé, Agnès Bonfillon et Cyprien Sivy.
00:08 Allez RTL bonsoir, votre émission continue, toute la bande à votre service en studio.
00:13 J'ai nommé Cyprien, Agnès et Mister Alex Vizorek.
00:16 La grande invitée de la deuxième heure nous rejoint, vous l'avez aimée, animatrice, journaliste, à la télé, à la radio.
00:21 La voici désormais, comédienne, elle ne s'interdit rien.
00:24 Elle présente son seul en scène à Paris à partir du 17 novembre.
00:27 Tous les risques n'auront pas la saveur du succès.
00:29 Bonsoir Alessandra Sublet.
00:31 Bonsoir, merci de me recevoir.
00:33 On est ravis de vous recevoir, vous montrez dans quelques semaines sur la scène libre de ce théâtre des grands boulevards.
00:38 Vous avez déjà joué cet été à Avignon ce spectacle où vous vous racontez les galères, les échecs, l'abnégation,
00:44 depuis la Paris d'Enterre façon pare-choc de Twingo, ça on l'a tous eu je crois, autour de la table, jusqu'au sommet.
00:50 Est-ce que ce spectacle il trottait dans votre tête depuis longtemps ? C'était une envie profonde.
00:55 Alors c'est pas un seul en scène sur ma vie, sinon je pense que ça n'intéresserait pas grand monde.
01:00 Je me sers de quelques anecdotes de ma vie personnelle et professionnelle pour rebondir
01:05 et essayer de décomplexer les gens par rapport aux trajectoires de vie qu'on peut avoir tous et qui est différent.
01:12 Essayer d'expliquer que votre chemin n'est pas celui du voisin forcément.
01:16 Essayer de revenir sur les injonctions de la société qui font que parfois c'est compliqué justement de suivre son propre chemin
01:22 sans avoir des regards asserrés autour de soi, y compris de très proches.
01:26 Et ça me tenait à cœur parce que si la notoriété doit avoir une vertu, c'est pas de signer des autographes
01:32 et de faire des selfies dans la rue, c'est plutôt d'essayer de se servir de son expérience pour faire du bien aux autres.
01:36 En tout cas ça me tenait à cœur.
01:38 C'est pas sur votre vie mais on suit quand même votre parcours tout au long du spectacle ?
01:41 Bah non parce qu'en fait sur une heure et quart de spectacle, non mais vraiment il y a 5 minutes de télé.
01:46 Ah non mais y a pas que la télé !
01:48 Ah non mais y a pas que la télé non ! Ah ça commence par l'adolescence, c'est ça que vous voulez dire.
01:52 C'est un pointillé si vous voulez, mais c'est un fil conducteur.
01:57 Oui c'est un fil conducteur parce qu'effectivement il faut bien que je parte de...
02:00 Je sais pas si on découvre grand chose mais...
02:03 C'est des vendeurs en fait.
02:05 Ah ok c'est des vendeurs, c'est des vendeurs.
02:07 Non ce qui me tenait vraiment à cœur c'est d'expliquer que les échecs que nous essuyons dans nos vies personnelles ou professionnelles
02:14 sont salvateurs je trouve en fait pour la suite des aventures.
02:19 J'explique qu'on est une somme d'erreurs, alors souvent les gens me disent "mais oui on est une somme d'erreurs"
02:23 C'est l'art de rebond en quelque sorte.
02:25 Oui c'est l'art de rebondir, vous avez raison.
02:27 Vous dites que lorsque vous avez commencé à écrire, les producteurs parisiens ne se sont pas franchement bousculés.
02:31 Non c'est normal, à partir de quel moment est-ce que vous êtes animatrice ?
02:35 J'ai jamais été journaliste d'ailleurs je tiens à le dire,
02:37 parce qu'animatrice c'est un terme galvaudé que très peu utilisent en fait,
02:40 comme si c'était un peu cheap, mais moi j'étais très fière de ce métier là.
02:42 Et du coup on se dit "qu'est-ce qui lui arrive, elle s'est levée un matin et elle s'est crue comédienne"
02:49 mais le fait d'avoir écrit leur mettait la puce à l'oreille.
02:53 Donc effectivement j'ai fait lire, celui qui était le plus proche de moi c'était Jean-Marc Dumontet,
02:56 parce qu'il produisait Canteloup et que je participais à l'émission tous les soirs avec Nicolas.
03:01 Et il a lu et il m'a dit "bon" et là vous serrez très fort les dents,
03:05 il m'a dit "bon, il y a du boulot mais c'est pas mal".
03:09 Et donc vraiment pendant une année j'ai beaucoup travaillé et ça me tenait à coeur de l'écrire seule.
03:14 J'ai eu beaucoup de chance parce que j'ai eu un ange gardien que vous connaissez bien qui est Philippe Cavrivière,
03:18 - On ne voit pas qui c'est ! - Que je salue, et qui a distillé ici et là son âme d'enfant.
03:24 - Alors il y a plein de conseils aux spectateurs quand vous justement vous maniez cet art du rebond,
03:28 dont parfois des conseils très francs, il faut se bouger le cul, voilà vous le dites,
03:32 - On va revenir dans le spectacle. - Spectacle de droite !
03:36 - Je le note ! - Vous racontez comment vous avez rebondi,
03:41 déjà toute jeune, vous en souriez, c'était compliqué, le bac vous racontez que vous l'avez la deuxième fois au rattrapage,
03:46 en suppliant un peu l'examinateur.
03:48 - Oui c'est la vérité, mais si je le dis encore une fois, c'est parce qu'aujourd'hui je trouve que
03:54 parmi les injonctions de la société il y a notamment celle en seconde ou en première où on vous dit "tu veux faire quoi après ?"
03:59 et c'est très compliqué, et donc vous avez des potes qui d'entrée de jeu vous disent "moi je vais faire avocat, je vais faire médecin, je vais faire une fac 2"
04:05 et puis il y a des gens comme moi, pardon, mais qui ont un regard de bulle en ce moment-là,
04:09 - Ils vont finir tous à leur vie ! - Et qui se disent "mais moi je n'ai pas du tout d'envie particulière, donc je vais faire quoi ?"
04:15 et à ce moment-là déjà on vous regarde comme le vilain petit canard, sauf que la seule porte de sortie, c'est le baccalauréat,
04:20 en tout cas c'était le cas à l'époque, mes parents me l'avaient demandé, donc je l'ai passé avec beaucoup de mal j'avoue,
04:26 j'ai soudoyé effectivement ce prof d'histoire-géo, parce que j'y manquais un point en histoire-géo.
04:30 - Mais c'est vrai qu'on vous a vraiment demandé où était Fortaleza au Brésil sur une carte ?
04:34 - J'ai tiré le Brésil alors que... - C'est hyper dur !
04:36 - Mais c'est hyper dur ! Non mais tu vois le bac c'est traître, surtout l'oral !
04:40 On m'avait demandé de piocher un papier, le programme en plus d'histoire-géo à l'époque était horrible,
04:45 il y avait les Etats-Unis, la Russie, enfin il y avait plein de trucs, donc je tire le Brésil, j'avais fait l'impasse,
04:49 le mec me dit "on va faire Sam sur la carte, situez-moi Fortaleza" et dans ma tête...
04:53 - Bah ouais, simple ! - Et dans ma tête je me suis dit "mais Sam c'est Rio à la limité encore,
04:56 je pense que je ne t'avais même pas le situé" et donc je lui ai expliqué qu'en fait il fallait qu'il me le donne ce point,
05:02 parce que non je ne savais pas où était Fortaleza, mais que globalement ça n'allait pas changer la face du monde
05:06 et que moi ça allait me donner toute liberté pour continuer ma vie, et ça a marché.
05:10 - Et c'est où Fortaleza ? - C'est tout en haut à droite !
05:13 - On en profite ! - Non mais parce que ma metteuse en scène que je salue qui est Anne Bouvier,
05:18 extraordinaire metteuse en scène, m'a dit "tu devrais quand même regarder" !
05:22 - Bon et ensuite sur scène vous racontez votre embauche au Club Med en Afrique du Sud avec ce slogan
05:28 "culot, confiance, mensonge" c'est notre instant vintage !
05:32 - C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme !
05:41 - Parce qu'au Club Med vous étiez monitrice de voile, mais visiblement vous n'y connaissiez pas grand-grand chose à la voile !
05:47 - J'avais menti à mon entretien d'embauche ! Pour moi le Club Med était la bonne sortie après le bac,
05:51 donc du coup j'y suis allée mais avec beaucoup de culot parce que j'avais pas de diplôme,
05:55 et donc on m'a dit "voilà il y a une place de géo-voile, vous savez manier la voile ?"
05:59 J'ai fait une école de voile, je connais que ça !
06:03 Et là tu tombes sur des vacanciers qui te disent "voilà comment ça marche"
06:07 donc je me suis dit "putain merde, comment tu veux que je leur explique ça ?"
06:09 Mais encore une fois ça me sert de point de départ pour expliquer aux gens que bon,
06:14 tu peux pousser un peu le bouchon pour le baccalauréat, si tu le pousses trop à un moment donné,
06:18 il t'arrive deux-trois tuiles quand même, et ça a été le cas parce que j'ai perdu des vacanciers en plein milieu de la rue !
06:22 - Ah ouais, c'est embêtant !
06:24 - Mais si ça peut aider à pousser les gens à essayer de se faire pousser des ailes, alors allons-y !
06:30 - Alors il y a des moments drôles, très drôles dans le spectacle, et d'autres très touchants,
06:34 vous n'éludez rien Alessandra, y compris le "baby blues" alors que vous reprenez le boulot à la télé,
06:40 comment sourire pour ne rien paraître ? C'était ça, à l'époque on ne pouvait pas en parler du "baby blues" ?
06:46 - Encore une fois, c'est pour illustrer les injonctions, parce que j'en parle dans le seul en scène,
06:50 c'est que le "baby blues" était tabou, en tout cas moi quand j'étais enceinte, aucune nana autour de moi,
06:54 alors encore moins un garçon, ce n'est pas du tout un spectacle féministe, d'ailleurs je pense que ça s'adresse à tout le monde,
06:58 mais là pour le coup c'est nous qui tombons enceintes, aucune m'a dit "tu peux avoir une marée de larmes, ça peut arriver, ça peut être dur"
07:07 Non, tout le monde vous dit que c'est le plus beau métier du monde et que c'est merveilleux, c'est pas faux, mais c'est super dur,
07:11 et moi j'ai eu un "baby blues" terrible, qui était vraiment une dépression, postpartum, et il y a un moment donné je me suis dit
07:17 "mais non, mais il faut le dire en fait, parce que si ça m'arrive à moi, ça arrive forcément à plein de femmes"
07:21 et ça a été le début de l'écriture du livre que j'ai fait qui s'appelle "Tall Blues Baby",
07:25 où j'étais très heureuse de recevoir tous ces témoignages de femmes qui étaient dans le même état que moi après l'accouchement
07:30 et qui n'osaient pas le dire, donc en fait, oui il faut dire "oui, il faut", aujourd'hui on en parle un petit peu plus,
07:35 ça reste encore tabou, mais la maternité, c'est difficile, et c'est pas grave, et ça m'empêche pas d'aimer mes enfants du fond de mon cœur.
07:41 Alors, vos enfants, oui, mais...
07:43 Ah merde !
07:44 Non, vous êtes caches quand même aussi quand vous en parlez de la vie avec les enfants.
07:46 Mais c'est assez cache dans la vie que ça est.
07:47 Des tuches qui aiment les frites.
07:49 Oui, mais vous expliquez pourquoi ? Parce que, encore une fois, dans les injonctions...
07:52 Voilà !
07:53 Mais ça tranche !
07:54 Ça fait du bien !
07:55 On nous demande tellement d'être des papas et des mamans parfaits.
07:56 Mais on l'est pas !
07:57 C'est un côté naturel.
07:58 Mais vous croisez plein d'hommes ou de femmes qui n'arrêtent pas de vous dire, par exemple sur la tablette,
08:02 "non mais moi les miens adorent lire",
08:04 "mais merde, mais moi le mien, pour que je le foute devant un bouquin, il faut vraiment que j'ai une petite carotte à la fin qui soit extraordinaire",
08:10 et c'est pas grave !
08:12 Voilà, il faut juste qu'on se déleste un petit peu.
08:14 Vous savez, ça me rappelle à l'époque, j'avais un rehausseur pour la voiture qui était hyper compliqué à mettre,
08:19 et franchement, une fois sur deux, je me disais "non, écoute, le truc partait dans le coffre, je mettais mon gamin à l'arrière, c'est la ceinture de sécurité".
08:25 C'est-à-dire que moi, mes parents fumaient dans la bagnole et qu'on avait même pas de ceinture,
08:28 et il y a des mamans qui me disaient "ah, il a pas de rehausseur, le petit derrière ?"
08:32 "Non, il en a pas, non, il a la ceinture de sécurité".
08:35 Si on la gueule, ça va pas très grave !
08:37 Ah voilà, écoute, il s'en rappellera pas et tout va bien !
08:40 Vous identifiez aussi tous ces petits moments de solitude,
08:43 et notamment quand on commence à grimper les échelons,
08:46 des moments de solitude qui, à l'époque, font un peu mal et alors qu'il aurait fallu passer outre.
08:50 Et vous racontez notamment, maintenant vous le racontez avec le sourire et c'est très drôle,
08:53 un dîner avec Pierce Brosnan.
08:55 Votre niveau d'anglais, il vous joue un petit peu des tours.
08:57 Oui, c'est l'art de rebondir, ça c'est pour illustrer le rebond dans le sol en scène,
09:01 c'est qu'effectivement, je parle pas très bien l'anglais à ce moment-là,
09:04 le père de mes enfants est producteur de films, il me propose de dîner avec Pierce Brosnan,
09:07 et évidemment tu lis pas non !
09:09 Et donc je me retrouve à côté de lui, il commence à m'expliquer un petit peu sa vie pro,
09:12 et on glisse lentement sur sa vie personnelle,
09:15 et il m'explique que sa femme "passed away".
09:18 Et moi je me dis "en fait, she passed away, she, elle, passed away".
09:22 Et je lui dis "way son chemin".
09:24 Et je suis du coup hyper remontée contre elle,
09:26 et je lui dis "putain, mais vous êtes toi qui me connaissez, c'est horrible".
09:30 "Non mais attends, vous êtes James Bond, 007, je regarde Clément qui me met des coups de coude,
09:34 je comprends pas, je suis jusqu'à un moment donné où je comprends qu'il y a un drame,
09:37 et il me dit "mais non, mais fucking cancer".
09:39 Et là en fait c'est horrible, parce que tu vis un moment de solitude,
09:42 j'en ai vécu à l'antenne, mais celui-ci, il était d'une violence sans nom,
09:45 parce que, bah bien sûr que non, elle l'avait pas larguée, elle était morte d'un cancer.
09:48 Donc voilà.
09:50 - Et surtout ces moments-là où vous dites "voilà, faut assumer, faut passer à autre chose".
09:53 Et d'ailleurs vous le recroisez Pierre Brossman plus tard !
09:56 - Comment va madame ?
09:58 - Non, on s'est croisés dans un bar d'hôtel,
10:00 parce que pour le coup j'allais interviewer Léonard de DiCaprio,
10:02 oui je sais c'est classe.
10:04 - On a pas toutes la même vie quand même.
10:06 - Non, mais c'est vrai, moi je me suis un peu battue pour l'avoir cette interview.
10:10 Et donc du coup j'entends au bar, il me fait "Hey, Miss Passed Away".
10:14 - Ah c'est joli !
10:16 - J'ai trouvé ça tellement mignon !
10:18 Mais oui, mais j'explique ça, c'est comme la bourde avec François Hollande
10:20 quand il lui demande comment va sa mère et qu'elle est morte.
10:22 C'est que quand on retrouve ces gens-là après,
10:24 finalement ça crée des liens.
10:26 Et ce que j'explique c'est que c'est ça rebondir,
10:28 c'est aussi se dire "Ok, sur le moment le regard des autres est lourd,
10:30 mais on s'en sort, on assume, on fonce, on y va,
10:33 de toute façon on va pas s'enterrer tout seul.
10:35 Rien n'est irréversible dans la vie à part la mort, vraiment, je veux dire".
10:38 Et c'est ça qui me tient à cœur, c'est d'expliquer aux gens qu'on peut y aller,
10:41 que c'est pas grave, qu'il faut se décomplexer,
10:43 il faut décomplexer face à nos erreurs.
10:45 Plus on décomplexe, plus finalement les choses passent un peu mieux.
10:49 Sur le coup c'est jamais simple, mais il faut prendre du recul.
10:51 - Allez Sandra Sublé, vous restez avec nous,
10:53 vous serez bientôt sur scène à Paris,
10:55 et on continue d'échanger ensemble dans RTL Bonsoir,
10:57 juste après ça vous êtes la grande invitée de la deuxième heure.
11:00 - RTL Bonsoir
11:02 - Julia Selier, Agnès Bonfillon et Cyprien Sini.
11:07 - RTL Bonsoir
11:08 - La suite, la deuxième heure, avec notre grande invitée,
11:11 Alessandra Sublé qui se lance dans un nouveau et joli défi,
11:14 ce seul en scène donc à vocation inspirante.
11:16 Tous les risques n'auront pas la saveur du succès,
11:18 c'est à partir du 17 novembre sur la scène libre à Paris.
11:22 On évoquait à l'instant des moments de gêne que vous avez pu parfois connaître,
11:25 notamment à l'antenne.
11:26 Vous dites dans le spectacle "on m'a reproché mon manque de culture".
11:29 Est-ce qu'on vous l'a fait ressentir dans ce petit monde médiatique
11:32 où tout le monde a plus ou moins fait les mêmes études ?
11:34 Vous dites "je me sentais pas toujours à ma place".
11:36 - Non mais c'est normal. Déjà quand on vient me chercher pour le pilote du talk show
11:41 "Qu'est-ce que c'est à vous ?"
11:42 je présente "L'amour est dans le pré" à l'époque.
11:44 Et donc en fait, quand j'arrive au pilote,
11:46 il y a des gens qui sont plutôt des gens très cultivés
11:52 et le regard de ces gens-là à ce moment-là est forcément très inquisiteur.
11:57 C'est-à-dire qu'on se dit "mais qu'est-ce qu'elle fout là ?
12:00 Il y a deux heures elle était avec ses bottes en plastique".
12:02 - Un peu de mépris en quelque sorte ?
12:03 - Je ne sais pas si c'est du mépris ou de la condescendance
12:05 mais en tout cas c'est un regard que j'ai souvent eu au cours de ma carrière.
12:09 Et alors qui plus est quand vous avez donc ce talk show à 19h tous les soirs ?
12:13 Parce que là pour le coup on se dit "mais pourquoi elle a été choisie, elle ?
12:16 Tu vois quelle légitimité elle a et pourquoi ?"
12:19 Donc il faut aller au-delà de ça.
12:21 Il y a beaucoup de papiers à l'époque qui sont sortis,
12:23 qui étaient d'ailleurs d'une misogynie sans nom,
12:24 mais au-delà de ça, qui étaient vraiment très insultants par rapport...
12:28 En fait le slogan de France 5 à l'époque c'était "la chaîne de la culture et du savoir".
12:31 Bon, ce qui a fait rire beaucoup de gens autour de moi.
12:34 - Vous êtes chevalière des arts et des lettres.
12:36 - Oui voilà, s'il vous plaît.
12:37 Et au début il y avait 45 000 téléspectateurs,
12:40 donc forcément c'était un pari énorme.
12:42 Mais c'est là que je me suis rendu compte que ce sont les invités
12:47 les plus curieux, les plus érudits, les plus cultivés même certainement peut-être,
12:51 qui m'ont élevée.
12:52 - Oui, vous parlez de Jean Dormeçon.
12:53 - De Jean Dormeçon, de Jacques Chancel, que j'ai eu la chance de connaître plus intimement,
12:57 qui eux ont pris le temps pour de vrai de vous expliquer.
13:00 Vous avez le droit de dire "je ne sais pas"
13:03 et vous avez le droit de le faire même si vous êtes à l'antenne.
13:05 - Vous avez le droit de dire "j'assume préférer Top Gun et Bridget Jones à Hitchcock".
13:09 - Oui, oui.
13:10 - C'est de la culture populaire.
13:11 - Mais oui, c'est de la culture populaire et moi j'adore ça.
13:13 Moi je m'éclate devant Top Gun, Maverick et voilà,
13:15 et c'est un kiff absolu.
13:17 Mais dans la suite de ma carrière,
13:19 j'ai lu à lire des interviews d'Hitchcock et de Truffaut
13:23 et je me suis délectée de leurs interviews.
13:26 Pour autant je ne me suis pas collée tous leurs films.
13:28 Et alors ?
13:29 Ça ne fait pas de vous un être...
13:30 C'est ça que j'explique dans "Le Seul en scène".
13:32 Encore une fois, le prétexte c'est des anecdotes de ma vie pro
13:36 mais c'est juste pour dire aux gens, au final, qu'importe.
13:39 Moi par exemple, j'ai vraiment commencé à lire à 40 ans.
13:42 Ça ne me plaisait pas forcément avant.
13:44 Et donc du coup, je ne me suis pas dit "oh là là, j'ai du pain sur la planche et des choses à rattraper".
13:49 - Alessandra, de toute façon, la culture populaire c'est une autre culture
13:53 et puis quand vous étiez petite c'était bien celle-là,
13:56 les films que vous citiez tout à l'heure, c'est ceux qu'on voulait voir finalement.
14:00 - Oui, pour beaucoup, mais c'est surtout pour expliquer que finalement,
14:02 il n'y a pas d'échelle de la culture.
14:06 Je veux dire, à un moment donné, ça veut dire quoi ?
14:08 Qu'on va vous mettre sur une échelle de 1 à 10 ?
14:10 Ah bah toi t'es à 5, toi t'es à 10.
14:12 Bien sûr qu'il y aura toujours plus érudit et plus cultivé que vous.
14:14 Mais ça n'empêche que vous pouvez vous cultiver différemment et à votre mesure.
14:19 Moi j'aime les gens qui ont l'intelligence de la vie.
14:22 J'aime les gens qui ont l'intelligence du bon sens.
14:25 Moi si c'est pour qu'on me balance une culture en face de moi
14:28 et que la personne est désagréable au possible,
14:30 je crois sincèrement que je passerai mon chemin.
14:32 - Alessandra Sublet, on a une petite surprise pour vous.
14:34 On a un auditeur qui a assisté à votre spectacle à Avignon
14:37 et qui nous a envoyé un message, écoutez-le.
14:39 - Alors le spectacle d'Alessandra Sublet, moi je ne voulais pas y aller à la base.
14:44 C'est ma femme qui a insisté et finalement je ne regrette pas.
14:48 C'est vrai qu'Alessandra Sublet, j'avais peur de me faire chier.
14:52 Et non, vraiment, on m'a déjà très bien assise, très très bien assise, Christiane.
14:57 Et vraiment c'est un très très bon souvenir, le spectacle. Je vous le conseille.
15:02 - Vous l'avez reconnu ?
15:03 - Bah oui, c'est Philippe Quatre-Rivières.
15:05 Mais c'est vrai, il est venu pendant le festival.
15:08 Et puis je me délègue de ses conseils et même de son humour.
15:11 Mais c'était important que des gens comme ça, dont je suis proche, viennent
15:15 parce qu'ils ont un sens critique.
15:16 - Mais vous savez quoi ? Il est même là, Philippe Quatre-Rivières.
15:19 - Mais non, je ne vais pas être là tout le temps.
15:21 - Il est là le matin, il est là le soir.
15:25 - Mais quelle surprise !
15:26 - Ça veut dire qu'il ne fait pas ta sieste !
15:29 - Voilà, on a donc deux membres du Club Med dans le même studio.
15:33 - Ils te mettent la musique du Club Med !
15:35 - Ça va ?
15:36 - Non mais comme quoi, tous les chemins mènent vers t'elle !
15:38 - Elle nous a dit que vous étiez son ange gardien, Philippe, tout à l'heure, Alessandra.
15:41 - Vous avez vu qu'elle a été drôle tout seule, sur Pierce Brossinan et sur François Laurent.
15:45 Elle n'a pas besoin de moi pour être marrante.
15:47 - Si, si, si.
15:48 Mais il m'a beaucoup aidée parce que d'abord, Philippe,
15:52 on s'est rencontrés sur l'émission de Canteloup, parce qu'il était auteur aussi.
15:57 Et je tiens à saluer aussi Laurent Vassilian.
16:00 Parce que ces deux personnes ont été là, présentes,
16:03 et quand ils portent un regard bienveillant, sans demander des droits d'auteur,
16:07 je le précise !
16:08 - Et ça c'est rare, c'est plus tard ça.
16:10 Ça arrive en fin d'année en général, en décembre.
16:12 - Non mais je le précise parce que c'est que de la bienveillance,
16:14 et c'est tellement rare, et c'est tellement chouette,
16:16 que je suis très très fière.
16:18 Mais je l'aime, il le sait très bien.
16:20 - Oui, j'aime autant sa femme.
16:22 - C'est ça qu'il aime bien d'ailleurs.
16:24 - Mais vous n'êtes pas avare aussi de compliments envers Alessandra,
16:29 hors antenne, quand elle est confirmée, Philippe.
16:31 - Oui, parce que c'est un petit bulldozer.
16:34 On la voit comme ça, crevillon, virevoltante, machin,
16:38 mais c'est quelqu'un qui a le permis moto.
16:40 Je suis jamais monté en moto avec elle.
16:42 Elle a le permis bateau, elle a le permis avion.
16:44 C'est une fonceuse, et elle a fait le spectacle comme elle fait tout ça.
16:47 C'est-à-dire en fonçant.
16:49 Le spectacle, il est très bien.
16:51 Je suis allé le voir.
16:52 Ce n'était pas facile, parce qu'il y avait les enfants le jour où j'y étais,
16:55 tous les copains.
16:56 - Et mon ex-mari.
16:57 - L'ex-mari et tout.
16:58 Et vraiment, ça peut être impudique par moment, ce qu'elle dévoile.
17:02 Et les enfants ont ri, on a ri, le public a beaucoup ri.
17:05 J'ai vu une vraie comédienne sur scène,
17:07 qui vend des vannes, ce n'est pas simple.
17:09 Elle les vend très bien.
17:10 Et le spectacle a vraiment beaucoup de charme,
17:12 et ressemble à rien, et c'est un compliment.
17:14 - Ah oui, c'est un ovni.
17:15 Jean-Marc Dumonté me dit tous les jours,
17:17 c'est un ovni, je ne sais pas comment expliquer.
17:19 C'est un ovni très profond, comme un seul en scène,
17:22 et à la fois avec ses petites vannes.
17:24 Je suis très fière d'ailleurs.
17:26 - Allez-vous voir pour comprendre cet ovni, Alessandra Sublet.
17:29 Vous restez avec nous, vous êtes la grande invitée de la deuxième heure de RTL.
17:32 Bonsoir.
17:33 Mais restez avec nous, si c'est possible.
17:36 À côté d'Alex, comme ça.
17:37 Ça nous donne idée, on pourrait peut-être faire une émission de télé.
17:39 - Il faudrait qu'on fasse un truc ensemble.
17:40 Moi, il me fait rire, je l'écoute le matin.
17:42 - Tous les risques n'auront pas la saveur du succès.
17:44 - On va regarder votre spectacle à partir du 17 novembre à Paris.
17:47 On va passer en cuisine dans un instant.
17:49 - Je suis un peu impressionnée en plus.
17:51 - Vous avez beaucoup de pression.
17:52 D'habitude, à cette heure-ci, il y a la guinguette d'Angèle,
17:54 qui est une cuisinière renommée.
17:56 Elle prend des vacances comme tout le monde.
17:57 Cette semaine, nous, on passe en cuisine.
17:59 Autant vous dire que le résultat n'est pas garanti.
18:01 C'est Agnès, ce soir, qui passe en cuisine.
18:03 Commencez à réfléchir aussi à votre plat fétiche.
18:05 - Vous êtes vraiment au degré zéro de la cuisine.
18:07 - Comme moi, c'est bien.
18:08 - Je pense que je suis dans le négatif.
18:10 - On verra aussi Eric Cantona, chanteur dans la demi-heure, qui arrive tout de suite.
18:12 - Julien Célier, Agnès Bonfillon et Cyprien Séni, RTL.
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