C'est une pièce bouleversante tirée du film mythique des années 1970 de Ettore Scolla : Laetitia Casta est à l'affiche de "Une journée particulière" au théâtre l'Atelier à Paris, aux côtés de Roschdy Zem.
Regardez L'invité de RTL Soir du 07 décembre 2023 avec Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Celié, Isabelle Choquet et Cyprien Signy, RTL bonsoir.
00:08 RTL bonsoir, la deuxième heure avec votre bande préférée
00:12 Cyprien, Isabelle, Alex Vizorek et nous accueillons la grande invitée qui va passer un moment avec nous c'est Laetitia Casta ce soir bonsoir.
00:20 On est ravis de vous recevoir, vous êtes au théâtre à Paris depuis quelques jours dans une pièce qui ici nous a tous bouleversés.
00:26 Une journée particulière, une pièce tirée du film mythique des années 70 de Ettore Scola, pardonnez mon accent italien.
00:33 Et cette journée particulière c'est le 6 mai 1938, Mussolini et Hitler scellent leur alliance avec un grand défilé à Rome.
00:40 Alors toute la ville s'y rend, toute sauf deux habitants d'un immeuble, vous tout d'abord, Antonietta, une mère de famille nombreuse
00:47 soumise à son mari qui doit rester s'occuper des tâches ménagères.
00:52 Et Antonietta va rencontrer Gabriel Roche d'Isaim dans la pièce, un homme de radio cultivé, mis à pied lui en raison de son homosexualité.
01:00 Ce sont deux solitudes, deux opprimés en quelque sorte qui se rencontrent dans l'Italie fasciste de l'époque et au fur et à mesure
01:05 ces personnages ensemble vont se dévoiler, se transformer, se libérer, c'est vraiment c'est très beau, c'est très émouvant.
01:11 Et j'ai aussi envie de dire Laetitia Casta, je sais pas si vous êtes d'accord,
01:13 c'est aussi malheureusement d'actualité en 2023, cette pièce elle
01:18 résonne encore très fort sur la place de la femme, sur l'homophobie dans notre société.
01:21 Oui, sur la différence.
01:22 Lorsqu'on a commencé à travailler sur cette pièce, on s'est aperçu très vite qu'il y a beaucoup de choses qui résonnent avec
01:30 des femmes
01:32 afghanes, des femmes iraniennes,
01:35 même des femmes modernes. Et puis
01:39 l'homosexualité sur les réseaux sociaux, la violence des paroles qui peuvent se
01:45 libérer comme ça, on a accès à tout aujourd'hui en étant cachés. J'en parlais beaucoup avec des personnes concernées
01:52 et c'est d'autant plus violent parce que
01:55 tout est gratuit et oui on a du mal à avancer, on a un pas en avant, un pas en arrière. Et justement
02:02 la grande intelligence des Torres Colas, il y a 40 ans de ça, c'est de comprendre que en passant par
02:09 l'émancipation de la femme,
02:11 l'homosexualité pouvait aussi avancer. C'est comme si on met tout dans le même panier.
02:15 Si on parle plus spécifiquement
02:17 des femmes, dans la pièce on vous voit cirer les bottes de votre mari, préparer le café, vous vous occuper de vos six enfants,
02:23 vous repasser le linge, la fameuse charge mentale dont on parle beaucoup aujourd'hui, en fait ça existait déjà en 38 et en 77.
02:30 Oui, la pièce a été écrite. D'ailleurs on voit
02:33 dans le rôle avec
02:36 Sophia Loren une immense tristesse, une immense mélancolie.
02:41 Aujourd'hui peut-être que la femme serait quand même malgré tout un peu différente, beaucoup plus active et dynamique
02:48 mais avec elle, on rajoute à toutes ces tâches ménagères, on va rajouter la carrière, enfin le travail.
02:56 On peut parler aussi des salaires qui sont différents. Je pense que
03:01 à partir du moment où il y a au niveau des salaires quelque chose d'égalitaire, ça changerait beaucoup de choses et puis
03:06 pourquoi pas imaginer ces femmes qui sont à la maison et qui s'occupent des enfants, qu'elles soient rémunérées pour ce qu'elles font, qu'elles soient valorisées, qu'elles soient
03:14 considérées. Enfin, il y a beaucoup de choses qui doivent bouger.
03:18 La pièce en tout cas, elle fait tellement réfléchir qu'il paraît qu'une de vos filles vous a dit après l'avoir vu "mais maman on te traite comme ça"
03:25 Oui, c'est joli. Je ne pensais pas qu'elle avait cette, c'est ma fille de 13 ans, cette maturité de comprendre exactement où
03:33 le personnage d'Antonietta, c'est venu l'atteindre.
03:37 Et elle s'est préoccupée, elle m'a dit "mais maman, est-ce que nous aussi on se conduit comme ça ?"
03:41 Et je lui ai répondu que "ne t'inquiète pas, le soir je vais jouer sur scène, je ne suis pas
03:47 Antonietta".
03:49 D'ailleurs quand vous jouez, vous avez tout le costume de la femme au foyer des années 30, vous êtes en pantoufles, pas de maquillage,
03:55 au moins on se dit que c'est confort pour jouer.
03:57 *Rires*
03:59 C'est pas deux heures au maquillage avant.
04:01 Moi j'ai peur de perdre ma pantoufle.
04:03 *Rires*
04:05 De tomber dans les escaliers. Alors dans ce théâtre il est magnifique mais il y a des escaliers assez tortu.
04:09 Oui, il est très vertical on va dire.
04:11 Est-ce qu'il y a du Antonietta en vous ? Vous dites "je la comprends du fond de mes racines", vos racines méditerranéennes.
04:17 Oui, tout à fait. J'ai vu ma mère, ma grand-mère être des Antonietta, oui, bien sûr.
04:22 Et la pièce, elle se moque aussi de votre mari.
04:24 C'est le modèle de l'homme viril, le mâle dominant.
04:27 Le génie est uniquement masculin, il s'est écrit dans l'un des livres qui est présenté sur scène.
04:32 En 1977, dans le film "Détoresque", là c'est Sophia Loren qui joue votre rôle, on l'a dit.
04:37 Écoutez-la lors d'un entretien à l'époque avec Michel Drucker, c'est notre instant vintage.
04:42 *Musique*
04:47 Des hommes comme mon mari dans le film existent malheureusement encore.
04:52 Des hommes qui sont des vrais hommes, qui croient être des vrais hommes.
04:56 Très virils, comme devraient être vraiment des bons fascistes.
05:02 Et dans son univers masculin, la femme est traitée toujours comme une esclave, comme une femme de ménage.
05:10 Ça aussi, c'est toujours d'actualité, cet homme qui pense qu'il est fort parce qu'il aboie, parce qu'il roule des mécaniques, il fait son sport, et il n'est pas très sensible.
05:18 Disons qu'il est la caricature de cette époque.
05:22 Justement, vous avez pu en rire, mais lorsque le film est paru, il y avait encore beaucoup d'hommes comme ça.
05:31 On peut en rire parce qu'on a ce recul, il y a eu aussi beaucoup de choses qui ont évolué, heureusement.
05:38 - Moi j'ai pas eu la chance de voir la pièce, ça rit dans la salle ?
05:42 - Oui, il a un côté un peu ridicule, c'est une caricature.
05:46 - Dans les films, on rit un peu.
05:48 - Dans le film, on ne rit pas, mais là, il y a aussi l'humour de Lilo Bors, son énergie, sa manière de mettre en scène.
05:56 Il y a beaucoup de spontanéité.
05:59 - Avec une mise en scène qui est absolument magnifique, avec des décors qui tournent sur eux-mêmes, c'est parfois un peu périlleux.
06:08 - C'est de la trottinette !
06:10 - Hier, j'ai eu peur pour lui !
06:12 - On a eu peur pour lui aussi dans le film !
06:14 - Il est un peu cascadeur sur le coup !
06:16 - C'est quoi un homme fort aujourd'hui ?
06:18 - Un homme qui est capable d'assumer sa fragilité et ses blessures, et qui grandit avec ça.
06:25 - Votre personnage dans la pièce, il est nourri à la propagande fasciste, et elle va ouvrir les yeux sur le monde, sur sa condition,
06:33 grâce à ce voisin homosexuel éduqué, Roche Dizem, qui est bluffant comme vous dans la pièce, comme Mastrouiani à l'époque.
06:40 Il casse son image, Roche Dizem, parce qu'il a beaucoup joué ce fameux mec un peu viril dans les films et les séries.
06:47 - Oui, il rêvait d'un rôle comme ça, et Lille au bord est arrivé pour lui proposer ce rôle.
06:53 Au moment où je l'ai rencontré, il me disait qu'il en avait marre de ces rôles toujours très forts, virils, et il est formidable.
07:03 - Votre duo est formidable, ça fonctionne super bien, ça va être tout de suite matché entre vous ?
07:08 - Non, je vais être honnête, je lui ai dit, et il me l'a dit, il se méfiait de moi, parce que Roche Dizem, c'est quelqu'un qui met du temps avant de faire confiance.
07:21 C'est comme un enfant des rues, Roche Dizem. Je pense que c'est dû à son histoire, et du coup j'ai dû, comme un chat, l'apprivoiser tout doucement.
07:31 - Vous avez réussi en tout cas. - Bravo !
07:34 - Maintenant, dans un interview, je lui ai dit que c'était ma grande copine, et il m'a dit "bon, copine, copine, je veux bien jouer avec Gabriel, mais il ne faut pas exagérer".
07:45 - Il y a des limites.
07:47 - Laetitia Casta, vous restez avec nous, vous êtes la grande invitée de la deuxième heure.
07:50 Une journée particulière, c'est au théâtre de l'Atelier à Montmartre en ce moment, et on poursuit notre échange de RTL Bonsoir dans quelques secondes.
07:56 - On vous dit tout de suite.
07:57 - Julia Cellier, Isabelle Choquet et Cyprien Sini, RTL Bonsoir.
08:01 - Julia Cellier, Isabelle Choquet et Cyprien Sini, RTL Bonsoir.
08:07 - Allez, RTL Bonsoir, la suite avec notre grande invitée toujours, Laetitia Casta, sur scène en ce moment, dans une journée particulière, pièce bouleversante au théâtre de l'Atelier à Paris.
08:17 - Vous êtes donc de nouveau au théâtre. Il y a quelques mois encore, vous jouiez déjà sur scène la pièce "Clara Haskell".
08:23 Vous avez dit un jour "au cinéma on peut tricher, au théâtre non". C'est ça que vous recherchez, cette exigence, soir après soir ?
08:29 - Peut-être parce que je suis quelqu'un d'assez lent dans le travail, c'est-à-dire que j'aime prendre le temps de digérer, d'explorer, de me tromper, et je trouve qu'au cinéma c'est un petit peu plus difficile.
08:41 On arrive sur un plateau, il faut être dans un résultat, et ça m'emmerde.
08:47 - Trop opérationnel tout de suite, quoi.
08:48 - Et le théâtre, c'est formidable parce qu'on a ce temps de la table, de la découverte de la littérature, et puis ensuite on a le travail avec les acteurs.
08:56 Et là, surtout avec "L'île au bord", on était en improvisation, par exemple.
08:59 Et c'est formidable de pouvoir faire ce travail-là avec les acteurs, d'être comme dans un laboratoire.
09:06 Et puis au cinéma, il y a l'écran, il y a le montage, on va prendre le meilleur de vous-même, vous allez faire 30 prises, alors que le théâtre, eh bien, c'est "one shot", c'est comme vous, les "one man show".
09:17 - C'est très exigeant, non ?
09:19 - Et le côté de la longueur du travail, c'est-à-dire qu'on peut le lendemain essayer autre chose, aller en profondeur, évidemment que ça n'existe pas au cinéma.
09:25 - Est-ce que parfois vous repensez à tous ceux qui, pendant des années, vous considéraient juste comme un mannequin qui voulait devenir comédienne ?
09:32 - Non, parce que peut-être sur le moment, ça me déstabilisait, toute jeune, vous savez, on croit un petit peu tout ce qu'on vous dit.
09:40 Et je me suis posé beaucoup de questions, mais le doute fait partie aussi de l'exigence et de l'envie d'évoluer.
09:47 Et ça m'a porté, en fait, enfin, je l'ai pris comme quelque chose de moteur.
09:52 - Il paraît que la première personne à vous avoir dit "tu seras une actrice", c'est Yves Saint Laurent, c'est vrai ?
09:56 - Oui, et je l'ai très mal pris.
09:58 - C'est vrai ? Pourquoi ?
09:59 - Parce que moi j'avais envie d'être aimée de lui et je voulais être mannequin, mais mannequin sérieuse.
10:09 - Ah, tu ne te comprends pas !
10:12 - En fait, je n'ai jamais été au bon endroit.
10:14 - Tu es la première mannequin qui est devenue comédienne !
10:17 - Mais il avait à côté un peu de metteur en scène, Yves Saint Laurent ?
10:20 - Oui, complètement, il me faisait des dessins et des mises en scène.
10:24 Il me disait qu'il marquait l'amoureux et qu'il fallait que je l'embrasse à la fin du podium,
10:29 avec une tenue particulière, en levant la jambe et je devais l'embrasser sur la joue.
10:33 C'était des mises en scène assez poétiques, comme ça.
10:35 - Il paraît que vous pensez souvent à lui en jouant, c'est vrai ça ?
10:38 - Oui, alors dans la pièce de Clara Haskell, oui.
10:40 Parce qu'il y a un moment, il y a un personnage qui s'appelait Monsieur Robert,
10:43 qui était un professeur pour Clara Haskell, qui a fait sortir le meilleur d'elle-même.
10:48 C'est vrai qu'Yves Saint Laurent m'a regardée d'une si belle manière,
10:52 qu'il m'a donné une colonne vertébrale à vie.
10:55 Je peux revenir sur... Je peux dérailler ?
10:57 - Oui, tout est permis.
10:59 - Je peux dérailler votre train, parce que je sais que c'est tout un programme.
11:01 Je trouvais ça très beau, ce que vous avez dit.
11:04 Sur le fait de vous poser la question en tant qu'homme, sur votre femme,
11:07 le fait qu'elle se lève avant vous et qu'elle...
11:09 - En rentaine, on en parlait.
11:10 - On en parlait pendant la pub, oui.
11:11 - Et je trouve ça assez émouvant, en tant qu'homme, que vous posiez la question.
11:14 Et si la pièce peut faire poser ce genre de questions,
11:17 et faire évoluer les choses, je trouve ça génial.
11:20 - En tout cas, on a le sentiment...
11:21 - Oui, parce que Julia, on explique quand même que pendant la pub,
11:23 vous expliquez qu'après la pièce, vous avez dit "tiens, c'est marrant quand même,
11:25 parce que je me lève après ma femme".
11:27 - C'est toujours ma femme qui, comme dans la pièce Antonieta,
11:29 se lève avant son mari, et qui commence à préparer les enfants,
11:32 parce que je suis un lève-tard, et que...
11:34 Mais ça montre à quel point on a tous besoin, en tant qu'homme,
11:37 même si on pense qu'on est moderne, et qu'on prend une légalité homme-femme,
11:41 de continuer à se déconstruire en tant qu'homme,
11:43 parce que notre masculinité est héritée de décennies de...
11:47 - Je dirais dans l'écriture, surtout vous !
11:49 - C'est peut-être un des raisons que vous voyez la pièce,
11:51 et c'est peut-être un couple qui est sauvé grâce à vous, Laetitia.
11:53 - Et la pièce, elle peut faire réfléchir les femmes aussi,
11:57 sur ce qu'on accepte, et ce qu'on ne devrait peut-être plus accepter.
12:01 - Oui, ce que l'on cache intérieurement, on a un monde intérieur très fort.
12:05 C'est marrant, je lisais une chose sur l'animalité des femmes.
12:09 On est comme des félins, des panthères, des jaguars,
12:13 enfin tout ce que vous voulez,
12:15 et on a cette aptitude à sentir les choses très fortement,
12:19 cette aptitude de sentir au niveau...
12:21 C'est étrange ce que je vais vous dire, mais la guérison aussi sur les autres,
12:25 l'envie sur le couple de faire évoluer, par exemple, l'homme qu'on aime,
12:29 ou les enfants, ou tout simplement...
12:31 - Prendre soin, oui.
12:33 - Prendre soin, aussi dans le travail, on a aussi cette envie d'aller plus loin,
12:37 et donc tout ça fait que, par moments, c'est caché,
12:41 et on n'ose pas se révéler, on n'ose pas assumer,
12:44 parce que la société, parce que l'éducation, parce que aussi le patriarcat,
12:49 des tonnes de choses font qu'il faut bousculer tout ça.
12:52 - On parle des rapports homme-femme, je voudrais vous faire écouter une archive,
12:56 parce que quand on a travaillé cette interview, je suis retombé sur une archive de vous,
13:00 et je trouve qu'elle résonne avec la pièce, elle m'a beaucoup dérangé en la regardant,
13:03 parce que vous avez vécu une vie sous les projecteurs,
13:05 des 15 ans, le Mannequinat, à 20 ans, Astérix et Obélix,
13:08 et donc je suis retombé sur une émission, où vous étiez invité de Thierry Ardisson,
13:12 c'était en 1999, ça m'a interpellé, je voudrais vous la faire écouter, et qu'on en discute.
13:16 - Vous faites 88-60-88, ça ne te dit rien, toi ?
13:20 - Franchement, 98... - J'ai bien mon nom d'auto, mais c'est un peu trop long.
13:23 - Franchement, 90-60-88, ils se sont trompés.
13:26 - Ils se sont trompés. - On s'en fiche.
13:28 - Ah non, on ne s'en fiche pas du tout, nous.
13:30 - Parce que nous, on est zéro.
13:32 - C'est pas ça la question !
13:34 - On s'en fout des démensurations, on voit qu'elle est belle,
13:36 on n'a pas besoin de savoir combien elle mesure.
13:38 - Oui, c'est ça, mais... - J'ai l'impression d'être au marché, là.
13:41 - Non, pas du tout, non.
13:43 - J'ai l'impression d'être au marché.
13:45 - Quand je dis, oui, d'abord, vous vous trompez dans les mesures,
13:48 mais c'est une manière assez délicate de...
13:51 - En fait, vous gardez le sourire, mais franchement,
13:53 comment vous avez fait pour rester poli et supporter ce regard ?
13:56 Parce que ce regard, vous l'avez eu sur vous, alors dans cette émission,
13:58 mais j'imagine pendant des années au fil de votre carrière.
14:00 - Vous imaginez faire de la télé, déjà, c'est un exercice qui n'est pas toujours évident,
14:04 donc vous arrivez, vous essayez...
14:06 - Vous êtes toute jeune en plus, à l'époque.
14:08 - Oui, je suis toute jeune, je sais pas, j'ai quel âge ?
14:10 - 20 ans, oui. - Peut-être un peu plus.
14:12 - Un peu moins. - Je dois avoir 17 ans, 18 ans.
14:14 Et puis, ils sont terrifiants, enfin,
14:17 ils sont en face de vous, ils sont assez terrifiants, comme ça, donc...
14:20 - Ils ne vous laissent absolument pas parler.
14:22 - En fait, l'attitude que j'ai, ça s'appelle de la dignité.
14:24 C'est-à-dire, j'essaye de rester digne.
14:26 Et de pas...
14:28 Vous savez, quand vous dites "même pas mal",
14:30 mais ça, ça m'a construite, hein, beaucoup.
14:33 Après, ça m'est arrivé plein de fois de casser les...
14:36 Vous savez, les petits enregistreurs, les interviewers,
14:39 dès qu'on parlait de mensuration,
14:41 plein de fois, certains sont partis avec l'appareil cassé, et...
14:45 - Ah oui !
14:47 - Après, par la suite, je suis devenue assez combattante,
14:49 et du coup, peut-être un peu agressive,
14:52 et puis, sur les plateaux aussi,
14:54 il y a une sorte de carrure, comme ça, qui s'est développée.
14:57 Et avec le temps, j'ai dû m'en défaire
14:59 pour retrouver vraiment l'essence de ce que j'étais en tant que personne.
15:02 C'est tout simplement pas du tout agressive,
15:06 ni à devoir toujours me justifier quelque chose.
15:09 Ça a mis du temps.
15:11 - Est-ce que parfois, vous vous dites
15:13 "ma vie, elle aurait pu être complètement différente,
15:15 et ça s'est joué à pas grand-chose" ?
15:17 Parce qu'en fait, tout démarre avec vos parents
15:18 qui vous inscrivent au concours de Miss Lumiaux en Corse.
15:20 - Mon frère.
15:22 Mon frère, pour faire plaisir à mon arrière-grand-mère.
15:24 Parce que dans le village, tout le monde devait participer.
15:26 Tout le monde.
15:27 Tous les enfants du village.
15:28 C'était très naïf.
15:30 - Et ça part de là.
15:31 - Et ça part de là, oui.
15:33 - Et si vous n'aviez pas été à ce concours ?
15:35 - J'aurais été...
15:37 J'aurais fait d'autres choses, j'en sais rien, mais...
15:40 J'ai pas envie de me poser ce genre de questions,
15:42 parce que...
15:43 Ça sert à rien.
15:45 - C'est bien content de l'avoir posé.
15:47 - Ah bah pardon !
15:49 - J'aime pas péter la gueule.
15:51 - Pardon.
15:53 - Michel Casta, vous restez avec nous une journée particulière.
15:56 Cette pièce si émouvante se joue tout le mois de décembre
15:59 au théâtre de l'Atelier à Paris.
16:01 Allez-y, vous êtes notre grande invitée.
16:03 Dans un instant, la suite sera avec vous,
16:05 mais aussi avec de la musique, de la cuisine.
16:07 La... la musique, c'est la place de Stephen Bellery.
16:10 Je vais remettre les choses dans le bon ordre.
16:11 Salut Stephen.
16:12 - Bonsoir à tous.
16:13 - Qu'est-ce qu'on va écouter ce soir ?
16:14 - Une artiste engagée pour le féminisme dès ses débuts,
16:16 c'est Axelle Raid qui publie un best-of.
16:18 - Et puis la cuisine, c'est la guinguette d'Angèle Ferreux-Max.
16:20 Salut Angèle.
16:21 - Bonsoir tout le monde.
16:23 Ce soir, tout le monde va me lyncher.
16:25 Je vous ai fait un foie gras, sans foie, gras et sans foie.
16:29 Un foie gras végétal.
16:30 - Oh là là, qu'est-ce que c'est que ça ?
16:32 - Oh la pression.
16:33 - On découvre juste après ça.
16:35 Julia Sélier, Isabelle Choquet et Cyprien Sini.
16:37 Rtl.bon.fr
16:39 Merci à tous !