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Police partout, information nulle part...

Retrouvez l'édito média de Bruno Donnet sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-mediatique

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Transcription
00:00 C'est l'édito-média Bruno, ce matin, police partout, informations nulle part.
00:04 Oui, je vous parle ce matin Nicolas d'un plan com d'envergure mais également d'une passion
00:08 cathodique dévorante.
00:09 Le plan com, c'est celui du ministre de l'Intérieur.
00:12 Il n'a pas pu vous échapper car Gérald Darmanin est absolument partout.
00:15 En 10 jours, il a fait 9 sorties dans des médias de premier plan avec à chaque fois
00:20 une même ambition, incarner la fermeté.
00:23 Bien sûr qu'il faut être encore plus ferme, qu'il faut encore plus protéger les français
00:29 et moi je n'ai pas la main qui tremble.
00:30 Son message est extrêmement simple, grâce à sa poigne de fer, ça va bien se passer.
00:35 Ça va bien se passer mais si Gérald Darmanin n'a pas la tremblote, il a tout de même
00:38 un gros caillou dans la chaussure.
00:40 Lequel ? L'assassinat du professeur Dominique Bernard, tué par un terroriste qui avait pourtant
00:44 fait l'objet d'un signalement, une fiche S.
00:47 Seulement voilà, contre le caillou dans la chaussure, le ministre de l'Intérieur dispose
00:51 d'une botte, une botte secrète.
00:52 La passion débordante que la télévision entretient pour la police, ou plus précisément
00:57 pour les images toujours spectaculaires et les séquences hautement sensationnelles que
01:01 le simple fait de filmer des policiers en action permet de réaliser.
01:05 Alors ? Et bien alors parce que la télévision a de l'appétit, le ministre de l'Intérieur
01:09 la nourrit.
01:10 Et comment s'y prend-il ?
01:11 Et bien pour le comprendre Nicolas, il suffisait de regarder le 20h de TF1, vendredi.
01:15 Anne-Claire Coudray y a expliqué que les contrôles de personnes fichées S avaient
01:20 été intensifiés.
01:21 Avant de préciser ceci.
01:22 Des opérations que nous avons été autorisés à filmer pour la toute première fois.
01:27 Wow ! Pour la toute première fois, le journal télévisé a subitement été autorisé à
01:31 nous montrer à quoi ressemblait un contrôle de fichés S.
01:35 Alors, reportage exclusif, on allait voir ce qu'on allait voir, mais qu'a-t-on vu
01:39 précisément dans ces trois minutes-là ?
01:41 Et bien on a vu une brigade d'intervention monter des escaliers en silence.
01:48 Puis on a vu défoncer une porte bruyamment.
01:51 Et puis, et puis c'est tout.
01:55 Les policiers ont ensuite pénétré à l'intérieur de l'appartement de la personne qu'ils
01:58 souhaitaient contrôler.
01:59 Mais là, pas de bol.
02:00 Et ça, évidemment, nous ne pouvons pas filmer.
02:02 Evidemment.
02:03 Du coup, je me suis posé une question.
02:04 Où était l'intérêt de ce sujet ? Où était l'info ? La pratique est-elle nouvelle ?
02:08 Non.
02:09 596 visites domiciliaires ont eu lieu depuis octobre 2020.
02:14 La personne contrôlée présentait-elle un danger avéré ? On ne sait pas.
02:17 Pas encore.
02:18 L'individu ne sera interpellé que si les documents saisis révèlent des projets terroristes.
02:24 J'en ai donc conclu que le principal intérêt de ce reportage n'était pas pour le téléspectateur
02:28 mais bien pour le ministre de l'Intérieur qui a trouvé là une splendide occasion de
02:32 montrer qu'il prenait la question des fichiers S très au sérieux.
02:36 Reste à savoir, Nicolas, si relayer une opération de pure communication fait partie des prérogatives

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