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00:00 [Musique]
00:09 Bonjour et bienvenue sur Inister TV dans notre émission Levé de Fonds,
00:12 où les entrepreneurs en recherche de financement viennent nous présenter, proposer leurs projets.
00:17 Aujourd'hui en visio depuis Saint-Paul-des-Lons en Bretagne,
00:21 c'est Karim Vincent Viry, le fondateur de Finisterrest29 que nous accueillons.
00:27 Karim, bonjour.
00:28 Bonjour Stéphane.
00:29 Alors, pouvez-vous déjà commencer par nous présenter votre solution,
00:33 votre application de panier anti-gaspi ?
00:37 Oui, tout simplement il y a 18 mois, le 11 novembre 2021,
00:41 j'ai récupéré des écarts de tri en production.
00:45 Pour votre information, quand un producteur fait sa récolte tous les jours,
00:49 il jette à peu près un peu plus de 20% de sa production,
00:53 car ça ne correspond pas aux critères esthétiques de la grande distribution.
00:57 Donc dans mon garage, je me suis amusé à faire un panier entre 5 et 10 kilos,
01:00 composé de 5 légumes différents, avec la volonté à l'époque de le vendre 5 euros.
01:06 Ok. Alors avant donc d'entrer un peu dans le détail, dans le vif du sujet,
01:11 pouvez-vous nous dire deux mots sur votre parcours et puis sur celui de votre associé, Emilien ?
01:16 Oui, alors moi j'ai démarré dans la grande distribution,
01:19 je suis obélique, je suis tombé dans l'armée quand j'étais petit.
01:21 J'ai fait un peu plus de 25 ans de direction des achats de la grande distribution sur différentes enseignes.
01:26 Je suis arrivé en Bretagne car j'ai eu un poste de direction chez Prince de Bretagne,
01:30 qui est la première coopérative légumière en Europe,
01:33 puisqu'elle produit quand même 450 000 tonnes de légumes, avec une centaine de légumes différents.
01:37 Et c'est pendant cette expérience-là que m'est venue l'idée de Finiterrestomat9.
01:42 Emilien, c'est un jeune gamin que j'ai rencontré il y a quelques années,
01:46 qui lui est plutôt directeur artistique, communication réseaux sociaux,
01:50 et je l'ai un peu considéré comme mon fils, et ensemble on mène cette aventure depuis plusieurs mois.
01:55 D'accord. Alors, qu'est-ce qu'on trouve dans vos paniers, et en quoi se distinguent-ils,
01:59 peut-être qu'ils ne se distinguent pas, d'autres solutions qu'on voit naître à travers le territoire,
02:05 donc de ces nobles initiatives anti-gaspillage ?
02:09 À ce jour, on a déjà la première solution en termes de volumétrie,
02:12 puisqu'en à peine 18 mois on a déjà fait un million de paniers.
02:15 C'est tout juste un rêve éveillé.
02:18 On est surtout une solution accessible,
02:20 puisque nous on a voulu démocratiser les paniers anti-gaspille,
02:25 c'est pour ça qu'on les commercialise à 5,99€.
02:28 Le but du jeu est de s'adresser à la plus grande partie de la population,
02:32 défavorisé ou non, pour pouvoir répondre aussi à la demande des producteurs,
02:39 puisque pour votre info, quand on parle de 20% d'écart de tri en production,
02:43 pour vous donner un ordre de grandeur, en Bretagne, on jette chaque année 200 000 tonnes de légumes.
02:49 C'est-à-dire que toutes les 7 secondes, on jette un panier de légumes.
02:53 D'accord.
02:54 Alors, vous allez chercher le "gaspillage" du producteur,
02:57 parce qu'il y a aussi la grande mode, si on peut appeler ça comme ça,
03:00 d'aller chercher chez les distributeurs, que vous connaissez bien.
03:04 Vous, c'est chez les producteurs que vous allez chercher.
03:07 Oui, parce que quand on parle de gaspillage, on fait toujours une grosse confusion.
03:10 Et s'il y a vraiment quelque chose à retenir aujourd'hui,
03:12 le gaspillage alimentaire, ce n'est pas les 3 pommes qui vont être fatiguées au Carrefour Market,
03:17 ce ne sont pas les 3 pommes qui vont être fatiguées chez Mme Michul,
03:19 ça ne représente que 2% du gaspillage.
03:21 La plus grosse volumétrie du gaspillage, ce sont les écarts de tri.
03:25 20% de la production, tous les jours, va être jetée.
03:29 On parle en dizaines de milliers de tonnes.
03:31 Pour vous donner un ordre de grandeur, à Saint-Paul-de-Léon,
03:33 c'est 10 camions par jour qui partent à la poubelle.
03:36 Donc, ça, c'est les producteurs, on va dire, de produits non transformés.
03:40 Mais il y a peut-être aussi du gâchis dans le gaspillage,
03:43 chez ceux qui ont les transformateurs, non ?
03:46 Oui, mais il faut déjà s'attaquer à la racine, sans jeu de mots, avec la production.
03:51 Donc, nous, on a un peu plus de 2 500 producteurs qui fédèrent un autre mouvement,
03:56 et chez lesquels on va récupérer chaque jour les légumes.
04:01 La seule chose qu'on demande à nos producteurs,
04:04 c'est de nous fournir minimum 5 légumes différents pour composer notre panier.
04:08 D'accord. Donc là, vous êtes sur les légumes,
04:10 et il me semble dans le dossier avoir vu que vous vouliez à terme,
04:12 vous attaquer à la viande, aux poissons ?
04:14 Alors, on a démarré par les légumes, donc, il y a 18 mois.
04:17 Ensuite, dans la foulée, on a tout de suite attaqué les fruits,
04:20 parce qu'on a eu une grosse demande de fruits.
04:22 Et puis, il y a un an, on a lancé le sachet anti-gaspilles de poissons,
04:25 puisque pour votre information, sur l'Orient, tous les jours, on jette 10 tonnes de poissons.
04:29 Un être humain, quand il pêche un poisson, il en jette plus de 60 %,
04:33 puisqu'il ne va prendre que la partie la plus proche de la tête pour faire des gros filets,
04:37 et le reste, il va le jeter.
04:39 Et puis, on a démarré dans la foulée aussi la viande, et après, le fromage.
04:42 Donc, on a fait beaucoup de choses, mais on s'attaque surtout aux produits frais,
04:45 parce que c'est ce qui cogne le plus quand vous faites vos courses.
04:48 Et surtout, quand j'étais directeur des achats, en même temps, j'étais membre d'Interfell,
04:53 et j'ai milité depuis plus de 20 ans pour les fameuses 5 fruits et légumes par jour,
04:58 pour la bonne alimentation et lutter contre l'obésité.
05:01 Malheureusement, les 5 fruits et légumes sont bien dans la tête des gens,
05:03 mais malheureusement pas dans leur estomac.
05:05 D'accord. Alors, donc, au niveau business model, comment ça marche ?
05:09 Vous les récupérez donc chez les producteurs, vous les payez, ce n'est pas gratuit ?
05:13 Non, alors, à ce jour, 20% de la production n'était pas rénumérée.
05:17 C'est ça aussi qui pose un problème au niveau de la production.
05:20 Donc, ces écarts de tri finissaient soit au vache, soit en recyclage,
05:25 pour faire des fonctions de chauffage ou de gaz, mais qui ne fonctionnent pas très bien.
05:28 Donc, oui, on rénumère les producteurs, mais pas que.
05:31 On rénumère aussi le commerçant qui va nous accueillir et qui va faire point relais.
05:35 On va rénumérer, bien sûr, l'entité, la coopérative Finiterrestre,
05:39 pour le travail qu'elle va exécuter, tout en essayant de ne pas impacter
05:43 le prix de nos paniers pour que le consommateur puisse avoir accès.
05:47 Oui, c'est une équation à plusieurs, pas d'inconnues, mais au contraire,
05:50 à plusieurs données, et vous arrivez à tirer une marge suffisante
05:54 pour faire vivre votre entreprise.
05:56 Oui, alors, notre entreprise est une coopérative,
05:58 donc nous, la marge qu'on souhaite, c'est simplement pour que l'entreprise
06:01 soit à l'équilibre dans un premier temps.
06:04 Ça, c'était le premier lancement.
06:05 Et puis, bien sûr, après, la marge va venir sans aucun souci,
06:10 puisque, pour vous donner un ordre de grandeur, on a fait, la première année,
06:14 2,5 millions de chiffres d'affaires et on a sauvé 7 000 tonnes,
06:17 sachant que, comme je vous l'ai dit, il y en a 200 000 tonnes qui sont gaspillées
06:20 en Bretagne, donc on a encore 193 000 tonnes d'opportunités et de travail.
06:27 Il y a de quoi faire, parce que là, vous avez commencé sur votre berceau d'origine,
06:30 on va dire, mais vous comptez vous étendre sur toute la France.
06:33 Vous avez même déjà quelques zones hors Bretagne, c'est bien ça ?
06:36 Oui, à ce jour, on a 65 points en relais en Bretagne,
06:39 on a attaqué la région parisienne et puis, surtout, on a la volonté d'ouvrir
06:44 un concept de franchise solidaire et cette franchise solidaire,
06:48 on va être obligé de la déployer de Lille à Bordeaux en intégrant la région parisienne
06:52 et on a la volonté d'ouvrir 1 000 super-hêtes anti-gaspilles.
06:55 Alors, pourquoi 1 000 super-hêtes ? C'est simplement le nombre de super-hêtes
06:58 qu'il nous faut pour évacuer ces fameux 200 000 tonnes de légumes.
07:01 D'accord, alors pour cela, vous avez besoin d'argent, combien et à quel usage vont-ils vous servir ?
07:06 Alors, à ce jour, au départ, on était parti sur une levée de fonds d'1,5 million d'euros.
07:10 Au vu du succès qu'on rencontre, puisqu'on a lancé la levée de fonds que depuis 15 jours, 3 semaines,
07:15 au vu du succès qu'on rencontre, on a augmenté la demande de levée de fonds,
07:19 on va arriver jusqu'à 4 millions, tout simplement parce qu'il faut accélérer le mouvement
07:22 au niveau du déploiement. Pourquoi ? Parce que les catastrophes naturelles s'amplifient
07:27 et les dégâts en production sont de plus en plus importants.
07:30 Sachant qu'en plus, 50% des producteurs dans 5 ans sont en retraite.
07:34 Donc il faut vraiment qu'on prenne à bras le corps ce problème de l'antigaspi.
07:38 Si on veut que des producteurs perdurent dans ce métier, sinon on ne pourra pas répondre
07:43 à l'autosuffisance alimentaire. Et puis la deuxième chose qu'on va déployer
07:48 après la franchise de super-hêtes antigaspi, c'est ce qu'on vient de lancer depuis hier,
07:55 c'est le restaurant antigaspi avec un menu entrée plat-dessert à 11,99€ uniquement
08:00 avec des produits frais. C'est le succès de rendez-vous puisque le restaurant est complet
08:04 déjà depuis 2 jours et il est complet pour plusieurs semaines.
08:08 Et vous comptez en ouvrir aussi plusieurs j'imagine.
08:10 Tout à fait.
08:11 La valo est autour de 8-9 millions, elle n'est pas encore fixée, mais c'est à peu près
08:13 l'ordre de fourchette.
08:15 C'est bien ça.
08:16 Pour conclure, Karim, avez-vous un message particulier à destination de tous les investisseurs
08:20 potentiels qui nous regardent, qui nous écoutent et dont certains, j'en suis sûr, j'espère
08:26 nombreux, seront séduits par votre projet ?
08:28 Le seul message que j'ai à faire passer, c'est qu'il faut se mobiliser et bouger vite
08:32 et rapidement. Je pense qu'en Bretagne, on est la première région de production et
08:38 de transformation agroalimentaire et c'est à nous de prendre le lead sur ce sujet, un
08:43 sujet qui est sensible et un sujet qui est majeur, majeur pour nos enfants et les prochaines
08:48 générations et majeur aussi pour toute la population d'agriculteurs actuels qui sont
08:53 en difficulté.
08:54 Donc je pense qu'on a vraiment une vraie opportunité, même d'être différent en
08:59 Europe, puisque d'avoir fait le tour de l'Europe, on est, je pense, le pays qui a eu le plus
09:04 d'initiatives anti-gaspi.
09:06 Et bien Karim, merci et bravo.
09:08 Je vous souhaite de réussir cette levée de fonds et puis le succès européen pour
09:12 vos paniers anti-gaspi.
09:14 Tous les investisseurs intéressés peuvent contacter directement Karim ou il y en a
09:17 qui ont contacté la chaîne qui transmettra les coordonnées.
09:19 Merci à tous de nous avoir suivis.
09:21 Je vous donne rendez-vous très vite sur Investeur TV avec de nouveaux projets dans lesquels
09:25 investir.
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09:41 Merci à tous !