Obsèques de Dominique Bernard : être professeur, un métier désormais à risque ?

  • l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui il revient sur les obsèques de Dominique Bernard, cet enseignant assassiné par un terroriste à Arras. Il se pose alors si c'est aujourd'hui risqué d'être enseignant.
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Transcription
00:00 Dominique Bernard est morte, assassinée au nom d'une idéologie mortifère.
00:04 Dominique Bernard est morte, victime de tous les dénis, les complaisances, les lâchetés
00:09 qui ont marqué la société française depuis 20 ans, depuis 30 ans.
00:13 Sa sœur, Emmanuelle, a pris la parole dans l'église, dans la cathédrale d'Arras, il y a quelques minutes.
00:22 Il aimait le cinéma, Truffaut, Ford, Kubrick, Lubitsch, Orson Welles, il aimait le baroque,
00:34 il aimait Ozu, Miyazaki, Kurosawa, Almodovar, Fellini, Visconti, il aimait l'Italie, l'italien,
00:43 la Toscane, les fresques de Giotto, Masaccio, Gozzoli, il aimait le Titien et Véronèse, le Caravage,
00:53 il aimait Shakespeare, Racine, Beckett, il aimait Van Gogh, Picasso, Vermeer, Matisse,
01:05 Bonnard, Gauguin, Manet, Courbet, Cézanne, Soulages, Marquet, Hockney, il aimait Bach, il aimait Beethoven,
01:17 Fourier, Haydn, Ravel, Mahler, il aimait le gothique, les cathédrales qu'on découvrait de ville en ville,
01:30 il aimait les glaciers préférés du Routard, il aimait la Provence, ses couleurs, ses senteurs,
01:43 il aimait les étangs, les rivières et les fleurs, les forêts, il aimait la lumière rasante du soir,
01:53 il n'aimait pas l'informatique et les réseaux sociaux, le téléphone, il n'en avait même pas,
02:02 il n'aimait pas la foule ni les honneurs, les cérémonies qu'il avait en horreur, sensibles et discrets,
02:15 il n'aimait pas le bruit et la fureur du monde, il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur, nous nous aimions.
02:34 Et j'ai dit que c'était la sœur de Dominique Bernard mais il s'agit d'Isabelle, son épouse,
02:42 on va être avec Lionel Gougelot, et ce que vient dire Isabelle, son épouse, n'est pas innocente,
02:50 c'est-à-dire que c'est un occidental qui rend hommage à la culture occidentale d'une certaine manière,
02:58 les auteurs qui ont été cités, les peintres qui ont été cités, la vie qui a été mise en avant,
03:05 c'est la vie de la tolérance, c'est la vie de l'ouverture, c'est la vie de la culture, c'est la vie de la lumière,
03:12 c'est le siècle des lumières dont Isabelle parle avec ses conséquences jusqu'en 2023,
03:19 et c'est très intéressant au moment de l'obscurantisme qui arrive parfois, au moment de l'intolérance qui jaillit toujours,
03:28 d'entendre précisément les noms qu'a égrénés Isabelle Bernard pour rappeler qui était son mari,
03:37 Lionel Gougelot en direct d'Arras. Bonjour Lionel.
03:40 - Bonjour Pascal, bonjour à tous. Oui effectivement c'est tout un symbole cette déclaration d'Isabelle,
03:48 le symbole finalement de la culture, du savoir, de l'ouverture qui a été attaquée,
03:54 et je dirais que d'une certaine façon ses propos ont été complétés il y a quelques instants par une des collègues enseignantes de Dominique Bernard,
04:01 qui a d'abord rappelé qu'elle se rappelait de la silhouette de son collègue et amie en salle des profs sur le perron de ce lycée,
04:09 et qui a rappelé aussi donc dans la continuité peut-être de ce qu'a dit Isabelle tout à l'heure, qu'il avait été victime d'une haine aveugle et...
04:20 - Manifestement la liaison vient de s'interrompre entre Arras et Paris,
04:26 cérémonie qui avait commencé avec une demi-heure de retard parce que le président de la République était auprès de la famille,
04:32 a pu échanger avec Isabelle Bernard, avec ses filles également, ses filles, et je lisais dans Paris Match,
04:40 cette très jolie expression qui ont des prénoms comme des poésies, Éloïse, Clélia, Mélisande,
04:47 ces trois filles qui en ce moment même sont dans la peine, dans un chagrin impossible.
04:54 Les mots sont inutiles bien sûr, mais on peut avoir une pensée pour elles ce matin,
04:59 comme on a une pensée pour toute sa famille et pour Isabelle, son épouse, qu'on a entendue il y a quelques instants.
05:05 Lionel Gougelot, vous avez été interrompu et vous nous disiez effectivement le symbole qu'il y avait dans cette longue liste d'artistes
05:16 qu'a aigréné son épouse.
05:19 Oui, effectivement, c'est le symbole de la connaissance, du savoir, de l'ouverture au monde, de la culture qui a été attaquée.
05:30 Je voulais vous signaler également les propos d'une collègue enseignante de Dominique Bernard
05:37 qui a pris la parole après Isabelle, son épouse,
05:41 et elle a rappelé d'abord le souvenir très personnel qu'elle avait de Dominique Bernard,
05:47 sa silhouette en salle des profs ou encore sur le perron de ce lycée Gambetta,
05:52 son autorité naturelle, mais surtout, a-t-elle dit, un homme, un enseignant, victime de la haine aveugle et primitive,
06:00 lui qui était, en référence à Victor Hugo, porteur de flambeaux, élevé désormais au rang de martyr,
06:08 une perte, a-t-elle dit, une perte pour le monde ? Et là encore, les mots sont très forts.
06:13 Lionel Gougelot, en direct d'Arras sur Europe 1.
06:15 Lionel, son épouse est également professeure, je crois qu'elle est professeure d'anglais.
06:19 Est-ce qu'elle intervient au lycée Gambetta comme son mari ?
06:24 Non, elle est enseignante dans un autre établissement de la région d'Arras.
06:29 Elle n'est pas enseignante ici au collège lycée de Gambetta.
06:35 Il y avait quelque chose de très émouvant, c'est la présence de tous ces enseignants devant l'église,
06:39 qui formaient une haie au moment où le cercueil de M. Bernard est entré dans la nef de la cathédrale.
06:47 Ça a été effectivement le premier temps fort, le premier moment très intense en émotion, tout à l'heure, vers 9h30.
06:56 Effectivement, on a vu passer le cercueil transportant le corbillard de M. Bernard ici devant le beffroi de la mairie d'Arras.
07:05 Et devant le grand écran, l'écran géant sur lequel est retransmise la cérémonie.
07:11 On a vu passer ce corbillard gris à petite vitesse.
07:14 On a vraiment senti une atmosphère très lourde.
07:18 J'ai vu des mamans pleurer, des larmes aux yeux.
07:22 Des élèves d'anciens élèves, des élèves du lycée Gambetta, le regard consterné.
07:28 Certains me disent, Pascal, que presque une semaine après, ils n'arrivent toujours pas à réaliser ce qui s'est passé
07:37 sur les marches du perron du lycée Gambetta et à l'intérieur même de ce lycée.
07:43 Le traumatisme est encore vraiment directement palpable aujourd'hui à Arras.
07:49 Vous allez rester évidemment avec nous Lionel Gougelot.
07:52 On va marquer une pause.
07:53 Vous nous direz si d'autres prises de parole à l'intérieur de l'église ont commencé.
07:58 C'est Mgr Olivier Leborgnes, évêque d'Arras, qui officie aux obsèques de Dominique Bernard.
08:07 A tout de suite.
08:08 De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
08:10 Europe 1.
08:12 Pascal Praud et vous.
08:13 De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
08:15 En ce moment, se tiennent les obsèques de Dominique Bernard, en se niant tué par un terroriste la semaine dernière à Arras.
08:21 Et nous rejoignons Lionel Gougelot, justement, journaliste d'Europe 1, qui est en direct d'Arras.
08:25 Pascal.
08:26 Lionel Gougelot, qui nous rapportait la première prise de parole d'Isabelle, l'épouse de Dominique Bernard.
08:34 La cérémonie, donc, est pour le moment...
08:38 C'est Mgr Leborgnes qui officie à cette cérémonie.
08:43 Est-ce que depuis la prise de parole d'Isabelle Bernard, il y a eu une autre prise de parole de la famille Lionel Gougelot ?
08:50 Non, non.
08:51 Là, on insiste effectivement à l'homélie de Mgr Leborgnes.
08:54 Les prises de parole ont été uniquement celles d'Isabelle, l'épouse de cette collègue, pardonnez-moi, que j'évoquais il y a quelques instants,
09:05 et puis de la sœur de Dominique Bernard.
09:09 Après, il y a eu des chants, des prières.
09:11 Et là, nous sommes donc au moment de l'homélie de Mgr Leborgnes.
09:15 Il faut rappeler, Pascal, que cette cérémonie a débuté avec une demi-heure de retard.
09:19 Pourquoi ? Et bien tout simplement parce qu'Emmanuel Macron, le président de la République qui assiste, vous le savez,
09:23 évidemment, à cette messe en compagnie de Brigitte, son épouse, et du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal.
09:29 Emmanuel Macron a rencontré les familles avant cette cérémonie, l'épouse, évidemment, la maman, et tous les proches de Dominique Bernard.
09:37 Et c'est la raison pour laquelle cette cérémonie a débuté, donc, effectivement, avec une demi-heure de retard sur l'horaire qui était prévu initialement.
09:43 - Lionel Gougelot, en direct d'Arras, pour Europe 1. Je vous propose, Lionel, peut-être d'écouter l'homélie de Mgr Leborgnes.
09:51 Et nous allons revenir vers vous dans quelques secondes, quelques minutes, et vous nous direz l'essentiel de ce qu'a dit Mgr Leborgnes.
10:00 Je sais qu'il avait prévu de s'adresser, évidemment, bien sûr, à la famille et à celui qui nous a quittés,
10:05 mais également de s'adresser à la communauté des enseignants. C'est en tout cas ce qu'il disait ces dernières heures.
10:11 On est avec Jean-Rémi Girard, qui est le président du SNAL, que vous connaissez, qui intervient régulièrement,
10:21 et qui, comme nous, bien sûr, et peut-être plus que nous encore, parce qu'il représente les enseignants,
10:27 est aujourd'hui dans un chagrin, dans une tristesse, et peut-être aussi dans une colère. Bonjour, M. Girard.
10:34 - Bonjour, Pascal Praud. Effectivement, c'est pas facile.
10:40 - J'imagine. Qu'est-ce que les enseignants vous disent ces dernières heures, M. Girard ?
10:47 - Alors, on revit déjà beaucoup de choses qu'on avait vécues il y a trois ans avec l'assassinat de Samuel Paty,
10:55 et comme on le revit, il y a beaucoup plus, je dirais, cette fois-ci, de... ça va continuer encore combien de temps ?
11:07 Samuel Paty, il y avait peut-être eu à un moment cette impression qu'il y avait eu cet acte atroce, mais unique,
11:14 et là, de se dire que ça se répète, et que c'est peut-être pas non plus fini, c'est dur.
11:22 Il y a aussi pas mal de colère qui s'exprime de se dire que, du coup, depuis trois ans, qu'est-ce qu'on a fait, en fait,
11:30 très concrètement, au niveau de la sécurisation des établissements scolaires.
11:36 Et puis, il y a aussi le fait qu'il y a cette impression, par rapport aux paroles qu'on peut être apportées,
11:43 qu'aurait prononcées l'agresseur, que là, c'était la profession tout entière, en fait, qui était attaquée.
11:50 Il cherchait à tuer des profs, à tuer des professeurs, et de se dire que, voilà, c'est notre métier, en fait,
12:01 qui est reconnu par des terroristes comme étant un métier cible.
12:07 Oui, mais ce que disait Isabelle Bernard, et c'est très intéressant, parce qu'elle rappelait tous les centres d'intérêt de son mari,
12:18 et c'était le cinéma, elle a cité Truffaut, elle a cité Wells, et puis beaucoup de peintres, et puis beaucoup d'auteurs,
12:24 et beaucoup d'artistes, et c'est ce que nous disions avec Lionel Gougelot, c'est-à-dire que c'est le monde du savoir,
12:33 le monde de la culture, le monde de la tolérance, le monde d'ouverture d'esprit, et ce modèle, il est parfois attaqué.
12:39 Il est parfois attaqué. Et hier, j'étais par exemple avec une institutrice qui rapportait que lorsqu'elle veut emmener une classe voir un film de cinéma,
12:52 vous avez un père qui est venu la voir en lui disant "ma fille ne doit pas voir des images".
12:57 De la même manière, disait-elle, le vendredi, cette institutrice qui était avec nous hier, chaque vendredi, elle emmène les enfants à la piscine,
13:04 et chaque vendredi, vous aviez 3-4 jeunes filles qui n'étaient pas là.
13:08 Toujours pour les mêmes raisons, une raison médicale une fois, une raison de famille à nous autrefois,
13:13 mais la vérité c'est que ces jeunes filles ne voulaient pas être dans une piscine en maillot de bain, manifestement.
13:18 Donc ce système occidental, cette culture occidentale, vous, en face de vous, dans votre école, dans vos classes,
13:25 vous avez des élèves qui ne veulent plus parfois entendre ces valeurs-là. Comment vous faites, M. Girard ?
13:36 On en arrive à des points où on est de toute façon limité, où la réponse éducative est essentielle,
13:44 et c'est celle qu'on essaye de porter avec, effectivement, notre culture, avec l'art, avec les sciences,
13:52 et c'est pour ça que l'école a plus que jamais un sens aujourd'hui.
13:56 J'écoutais effectivement les auteurs, les cinéastes, que la veuve de notre collègue citait,
14:04 et je me disais, ben oui, la plupart d'entre eux, moi aussi, je les ai vus, je les admire, etc.
14:11 C'est ça qu'on fait passer et qu'on continue de faire passer à nos élèves,
14:14 et il faut le dire, pour la majorité d'entre eux, on y arrive, et il faut quand même garder ça à l'esprit,
14:20 c'est qu'on sert à quelque chose.
14:22 Maintenant, il y a un phénomène qui s'appelle la radicalisation, et la radicalisation, l'école est démunie.
14:29 Quand la radicalisation est trop forte et importante, et qu'elle est quasiment du domaine du lavage de cerveau,
14:37 si je puis dire, la réponse éducative, elle est dans une impasse,
14:42 parce qu'on n'est pas perçu comme une autorité par ces élèves-là.
14:47 Et c'est là où, effectivement, on a posé la question hier au ministre, Gabriel Attal,
14:51 qui d'ailleurs est parfaitement conscient de la difficulté, de l'horreur qu'il y a derrière tout ça,
14:58 qui est de dire, quand nous, nous faisons des signalements,
15:01 quand nous, nous signalons, et ça arrive qu'un élève est radicalisé,
15:05 qu'est-ce qui se passe en réalité ? Est-ce qu'il y a une réponse ?
15:08 Parce que la réponse, elle doit être au niveau de l'intérieur, elle doit être au niveau de la justice,
15:13 c'est pas les enseignants, c'est pas les vice-scolaires, c'est pas les directeurs d'école
15:17 qui vont pouvoir lutter contre des familles radicalisées.
15:22 On n'a pas les armes.
15:24 - Jean-Rémi Gérard, je vous remercie, vous allez rester avec nous, on va marquer une pause,
15:29 on est également en direct avec Lionel Gougelot,
15:31 et nous allons pouvoir ensemble poursuivre cette discussion,
15:35 et puis nous souvenir en même temps de Dominique Bernard.
15:38 A tout de suite.
15:39 - Europain, Pascal Praud.
15:42 - Il n'aimait pas le bruit et la fureur du monde.
15:46 Il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur.
15:56 Nous nous aimions.
16:01 - Isabelle Bernard, l'épouse de Dominique Bernard,
16:03 qui a pris la parole dans la cathédrale d'Arras tout à l'heure.
16:06 Je vous propose d'écouter également une collègue de Dominique Bernard.
16:10 - Dominique, ta silhouette, je la vois sur le perron du lycée Gambetta,
16:19 quand nous arrivions ensemble pour aller enseigner,
16:22 et que nous gravissions ces quelques marches,
16:25 alourdies par nos sacs, nos copies, nos livres et nos idées.
16:32 Alourdies, mais tellement légers,
16:36 parce que toi et moi allions faire ce que nous aimions,
16:39 ce pour quoi nous étions taillés, élevés.
16:45 Quelle ironie tragique que ce soit sur ce même perron
16:51 où tu as usé tant de semelles que la vie t'ait été ravie.
16:56 Tu ne l'as pas cherché, toi, ce clou.
17:00 Il s'est planté en toi au hasard d'une haine aveugle et primitive.
17:06 Quelle ironie aussi qu'un geste aussi sombre, aussi obscur,
17:12 ait frappé celui que Victor Hugo aurait pu appeler un porteur de flambeaux.
17:19 Te voilà élevé au rang des martyrs, toi, l'homme discret.
17:27 Que ta passion en remplace une autre,
17:32 et quelle perte pour le monde.
17:37 Je n'oublierai jamais ta silhouette sur le perron du lycée Gambetta.
17:42 Des mots très puissants, bien sûr, de cette collègue de Dominique Bernard, Lionel Gougelot,
17:50 qui ont été dits au sein de cette cathédrale,
17:54 et une prise de parole également qui aura beaucoup ému ceux qui étaient présents,
17:59 et puis nous tous qui la découvrons, qui l'écoutons à l'instant, Lionel.
18:04 - Effectivement, c'est des mots très forts dans la continuité de ce qu'a déclaré tout à l'heure Isabelle,
18:11 l'épouse de Dominique Bernard.
18:13 À l'instant où je vous parle, l'omélie de Mgr Le Born vient de s'achever,
18:18 l'omélie dans laquelle il a beaucoup parlé de compassion, d'espérance, des mots,
18:23 et également en direction de la communauté éducative.
18:27 Mgr Le Born, qui avait introduit son mot d'accueil tout à l'heure en disant
18:32 "Nous sommes tous désemparés d'être ici, mais nous sommes ensemble",
18:37 évoquant une sorte de résistance finalement.
18:42 "Nous sommes déchirés, a-t-il dit, dans notre affection, sans doute atteints dans notre foi pour l'homme et dans la société,
18:48 mais nous sommes là, sachant que la meilleure manière de résister", a conclu Mgr Le Born,
18:54 "la meilleure manière de résister à un attentat est de choisir délibérément la vie".
18:59 La cérémonie se poursuit ici donc sur la place des héros, la bien nommée,
19:05 la place des héros, c'est-à-dire la place de la mairie d'Arras,
19:08 devant quelques centaines de personnes qui ont dû, il faut le dire Pascal,
19:12 affronter une pluie battante en début de cérémonie,
19:16 au moment où la retransmission commençait sur l'écran géant ici,
19:21 en dessous du beffroi de la mairie, le ciel s'est calmé, si je puis dire,
19:26 et les gens continuent d'assister dans une atmosphère de recueillement,
19:31 mais aussi de douleur, il faut bien le dire, et de tristesse, continuent d'assister à cette cérémonie.
19:36 - Isabelle Bernard disait tout à l'heure que son époux aimait Bach,
19:41 aimait le baroque, et on entend derrière vous des notes que je n'arrive pas à distinguer précisément,
19:46 mais je reconnais la musique baroque si particulière et si émouvante.
19:51 Une page en couleur, nous revenons dans une seconde,
19:56 on va être avec Jean Rémi Girard, le président du SNALC,
20:04 parce que je voulais l'interroger également sur le portrait qui était fait de M. Bernard,
20:10 et qui est finalement un portrait dans lequel beaucoup d'enseignants pourraient se retrouver.
20:15 A tout de suite.
20:16 - Les obsèques de Dominique Bernard sont célébrés depuis maintenant une heure dans la cathédrale d'Arras.
20:31 Mgr Le Born y a pris la parole.
20:34 - Nous sommes là dépouillés, mais sachant que la meilleure manière de résister à un tel attentat
20:41 est de rechoisir délibérément la vie et l'avenir.
20:46 La manière dont Dominique et vous Isabelle preniez chaque jour un temps de lecture partagé à haute voix,
20:55 vous m'en avez parlé, me semble comme un acte de résistance qui désigne un horizon toujours possible.
21:04 Vous avez désiré que nous nous retrouvions à l'église pour les obsèques de Dominique.
21:11 Votre famille est d'une tradition catholique vivante, mais chacun a un rapport diversifié à la fois.
21:19 Pour autant, j'ai cru comprendre que cela vous rassemblait, malgré l'horreur et la souffrance,
21:29 posez un acte d'espérance.
21:33 - Un temps de lecture partagé à haute voix, Lionel Gougelot.
21:40 Et cette phrase est en écho à ce que disait tout à l'heure Isabelle Bernard.
21:44 "Nous nous aimions", avec une formule aussi simple et aussi puissante d'ailleurs, et aussi importante.
21:51 "Nous nous aimions", et il y avait cette lecture partagée à haute voix.
21:56 - Oui, effectivement, cette lecture partagée à haute voix, et puis il faut bien le dire,
22:03 on se rend compte de l'amour qu'il y avait finalement entre ces deux êtres,
22:09 cette communion entre sans doute deux beaux esprits,
22:14 ce professeur de français Dominique Bernard et cette enseignante Isabelle, son épouse.
22:19 C'est ce qui traumatise, j'allais dire d'autant plus, pardonnez-moi l'expression, mais c'est vrai,
22:24 c'est ce qui traumatise toute la nation.
22:27 D'ailleurs, Mgr Le Born l'a rappelé tout à l'heure, il s'agit d'une émotion nationale
22:33 que nous vivons aujourd'hui dans cette célébration,
22:36 et c'est ce qui traumatise aussi toute la communauté enseignante.
22:39 J'ai pu rencontrer tout à l'heure des enseignants de Daraas,
22:43 notamment un professeur retraité qui était là dès les premières heures de la matinée vers 8h30
22:50 et qui lui se demandait ce qui allait se passer maintenant.
22:53 Qu'est-ce qui va se passer pour ces enseignants qui ont vécu le choc,
22:58 le traumatisme de Samuel Paty il y a trois ans,
23:01 qui ont vécu il y a quelques jours le choc et le traumatisme de Dominique Bernard,
23:05 pour être très franc, il me disait qu'il était très inquiet pour la suite,
23:10 même s'il constate parmi ses anciens collègues effectivement ce sentiment de résistance
23:17 par rapport à la barbarie terroriste,
23:20 il se demande s'il va falloir pas faire beaucoup plus au niveau des autorités,
23:26 au niveau du politique en règle générale pour soutenir ce corps enseignant.
23:31 - Je remercie beaucoup Lionel Gougelot d'avoir fait vivre cette cérémonie avec beaucoup de sensibilité.
23:38 On vous retrouvera dans les prochaines éditions sur Europe 1 et notamment avec Céline Giraud à 13h.
23:42 Merci beaucoup, vous étiez en direct avec nous de la cathédrale Daraas.
23:46 Jean-Rémi Girard, je vais vous remercier également,
23:50 mais j'imagine que vous avez dû vous retrouver dans le portrait qu'Isabelle Bernard a fait de son mari.
23:57 Il y a quelque chose de l'ordre du sacerdoce aujourd'hui à être professeur dans un collège ou un lycée.
24:03 Et lorsque Isabelle Bernard dit "voilà, mon mari n'aimait pas forcément le bruit du monde,
24:09 il n'aimait pas les sonneurs, il n'aimait pas les cérémonies",
24:14 je retrouve un portrait, un profil de personnalité qu'on retrouve souvent chez ses professeurs
24:21 et sans doute chez vous, d'une mission que vous devez faire, d'une passion, d'une vocation qui est la vôtre.
24:28 Et au fond, ce qui vous intéresse d'abord, c'est transmettre, transmettre votre savoir.
24:34 Et on a coutume de dire que c'est l'un des plus beaux métiers du monde.
24:37 Oui, je crois qu'effectivement, la volonté de transmettre le savoir,
24:42 c'est ce qui anime l'immense majorité des enseignants.
24:47 On ne fait pas ce métier par hasard, on ne devient pas enseignant par hasard.
24:52 Mais c'est reçu parfois des honneurs qui existent bien souvent dans cette profession,
24:57 de ne pas aimer cela, d'aimer être dans sa classe avec ses élèves.
25:02 Bien sûr, c'est là qu'est le cœur de métier, c'est là qu'est l'essentiel de notre travail.
25:09 Je voudrais quand même dire que voilà ce métier qui est un métier magnifique
25:13 et aujourd'hui un métier qui est en crise, un métier que de moins en moins de gens ont envie de faire.
25:20 Et donc, il y a ce qu'on peut appeler la vocation, le sacerdoce,
25:25 mais à un moment, dans la réalité du monde d'aujourd'hui, voilà, il faut le dire,
25:31 enseignant, c'est un métier qui est en crise.
25:36 C'est un métier qui a besoin de soutien.
25:38 Et qui a besoin d'être valorisé au sens premier.
25:41 C'est-à-dire qu'il faut payer les gens plus que cela,
25:46 parce qu'autrement, beaucoup de gens se détourneront de cette profession.
25:49 Parce qu'être professeur à Paris, par exemple, avec l'inflation, avec le prix des loyers,
25:54 vous faites des professeurs, des gens en très grande difficulté financière.
25:59 C'est une réalité Jean-Rémi Gérard.
26:01 C'est pas celle que je voudrais porter aujourd'hui, pour le coup.
26:04 Je pense qu'on la portera demain et les jours d'après.
26:07 Aujourd'hui, c'est quand même un jour de deuil, un jour de souvenir.
26:10 Je voudrais vraiment qu'on se souvienne de notre collègue.
26:13 Qu'on garde toute cette image en mémoire d'un enseignant reconnu comme un grand enseignant,
26:22 un bon enseignant.
26:24 Et qu'il faut qu'on continue à en avoir, des grands enseignants, des bons enseignants, dans ce pays.
26:31 Et qu'il faut que tout le pays, toute la nation, toute la République, soit derrière son école.
26:37 On a besoin de tout le monde pour pouvoir continuer à faire notre travail.
26:41 Merci beaucoup Jean-Rémi Gérard.
26:44 Évidemment, tous nos voeux vous accompagnent, bien sûr, en ce moment douloureux pour toute la famille des enseignants.
26:50 Il est 11h37, vous remarquerez une nouvelle pause.
26:53 Et puis on sera avec Christophe dans un instant, qui est professeur, qui lui-même a reçu des menaces.
26:58 A tout de suite.
26:59 11h-13h, c'est Pascal Praud et vous sur Europe 1.
27:01 De 11h à 13h, je vous écoute Pascal Praud sur Europe 1.
27:06 Vous réagissez aussi au 01.80.20.39.21 comme l'a fait Christophe, que nous avons en ligne.
27:11 Bonjour Christophe.
27:12 Bonjour Pascal et toutes mes pensées et mon amitié à la famille de Dominique.
27:20 Je suis très ému.
27:21 Et on peut vous comprendre, je disais que vous étiez professeur.
27:25 Non, vous êtes un ex-professeur.
27:27 Pourquoi avez-vous quitté l'enseignement ?
27:29 Entre autres pour tout ce qui se passe.
27:31 J'ai anticipé mon départ parce que ça devenait infernal.
27:35 Moi j'ai été menacé il y a déjà 20 ans en banlieue parisienne
27:39 parce que j'avais osé punir une enfant d'un délinquant du quartier dispensible de l'île de France.
27:45 Et on m'avait repéré avec ma bagnole et on m'avait dit qu'on fera ta fête si tu punis encore une fois ma nièce
27:50 puisque le père était en prison pour trafic de drogue.
27:52 Il y en a ras-le-bol, Pascal.
27:54 Et moi je vais vous crier un cri d'alarme.
27:56 Je n'y crois plus.
27:57 Je suis désespéré par ce qui se passe en France.
28:00 Je pense que c'est foutu.
28:02 Et je ne sais pas qui va pouvoir remettre de l'or dans tout ce bordel.
28:06 Mais ce qui est grave c'est que maintenant les profs sont en danger, mais la France aussi est en danger.
28:10 Et vous êtes le seul, Pascal, sur Europe 1 ou CNews, à dire la vérité.
28:14 Parce que tout le monde se tait, tout le monde a la trouille et il y en a ras-le-bol.
28:18 Alors évidemment, d'abord je ne suis pas le seul.
28:21 Il y a beaucoup de gens d'ailleurs qui aujourd'hui prennent conscience de choses.
28:27 Alors non qu'avant ils n'avaient pas pris conscience parce que ces gens-là évidemment voient les choses.
28:31 Et sont intelligents simplement.
28:33 Il faut beaucoup de courage parfois quand on est un homme politique.
28:37 Ou même quand on est une personnalité dans certains milieux pour prendre la parole.
28:42 Par exemple si vous êtes artiste, si vous êtes intellectuel, si vous êtes écrivain,
28:46 c'est très compliqué d'aller contre le monde dans lequel vous évoluez.
28:52 Moi c'est un peu plus facile d'une certaine manière parce que je suis un journaliste.
28:55 Et d'abord mes patrons ont toujours été derrière moi, ce qui est très très important.
29:03 Mais si vous êtes un artiste, si vous êtes un écrivain,
29:07 vous savez très bien qu'en prenant certaines positions,
29:11 le monde de la culture en l'occurrence va se refermer sur vous.
29:15 Donc vous êtes prudent, donc vous n'êtes pas courageux,
29:18 c'est des petites lâchetés, vous ne dites pas les choses.
29:21 Voilà, c'est ça la réalité. C'est ça la réalité, Christophe.
29:25 - Pascal, c'est ce qui se passe aussi dans l'éducation nationale.
29:28 Vous avez une identité que j'aime bien de gauche qui vous bousille la parole.
29:32 Mais ce que je voulais vous dire vraiment, parce que je vous écoute attentivement
29:36 et je suis vraiment quelqu'un qui a toujours été très engagé dans mon métier,
29:39 je n'y crois plus, Pascal. J'ai peur pour mon pays.
29:42 - Alors ça c'est terrible de dire... Vous habitez où ?
29:45 - C'est foutu !
29:46 - Ah c'est foutu, rien n'est jamais foutu, même si je suis le premier parfois à dire c'est foutu.
29:50 Donc j'ai l'impression que je suis comme vous, très souvent je dis...
29:54 Je vois pas comment on va... En fait c'est 40 ans de lâcheté,
29:58 de déni, de complaisance, de tout ce que vous voulez.
30:00 Bon, dans plein de domaines.
30:02 Et donc aujourd'hui on a une vérité qui nous saute au visage.
30:07 Et comment on fait ?
30:09 Alors pour cette génération ça va peut-être être compliqué,
30:12 peut-être faut-il reprendre les choses à la base,
30:14 notamment par l'éducation, la culture, l'école, etc.
30:17 Mais c'est pas simple. Mais vous habitez où, vous, aujourd'hui ?
30:20 - Moi j'habite en Autriche, parce qu'après ma retraite,
30:23 j'ai décidé de faire un autre métier pour changer un peu d'air.
30:26 Et puis voilà, donc j'ai quitté le pays.
30:29 - Vous êtes parti quand en Autriche ?
30:30 - Ça fait maintenant un an.
30:31 - Mais je crois qu'on s'est eu ces dernières semaines, on a échangé déjà là-dessus,
30:35 je vous avais posé des questions.
30:36 - Nous avons déjà échangé.
30:37 - Bien sûr, je me souviens.
30:38 - Et je vous ai dit que je ne reviendrai que quand Macron sera parti.
30:41 - Oui, mais Emmanuel Macron, je peux être très sévère avec lui souvent,
30:45 mais il est au bout de la chaîne.
30:47 Excusez-moi, le rapport Aubin, c'est pas Emmanuel Macron,
30:50 il date de 2003 le rapport Aubin.
30:51 Vous étiez professeur peut-être à l'époque ?
30:53 - Oui, mais...
30:54 - Il y avait déjà des choses qui se passaient à l'école,
30:57 personne ne voulait le voir.
30:58 - Je voulais vous dire quelque chose.
31:00 Quand je vous ai écouté avec Darmanin sur CNews,
31:03 j'étais effaré de voir comment il était impossible de mettre à la porte
31:07 les gens qui n'ont rien à faire sur notre territoire.
31:09 Je me suis dit, mais on est dans un imbroglio, à vrai semblant.
31:12 Quand est-ce que tout ça va cesser ?
31:14 On en a ras-le-bol.
31:15 Moi maintenant, je n'en peux plus de tous ces discours.
31:18 Pardon du terme à la con, il faut maintenant intervenir.
31:22 La France est en danger, bon sang de bonsoir.
31:25 Qu'est-ce qu'on attend ? Encore un prince de mort ou un directeur d'école ?
31:29 - Mais parce que...
31:30 En fait, pourquoi la France est en danger ?
31:32 Parce qu'effectivement, il y a sur le territoire
31:35 un intégrisme religieux qui est en guerre contre nos valeurs,
31:41 et qui est en guerre d'une certaine manière contre l'Occident.
31:43 Alors nos valeurs, c'est quoi ? C'est la tolérance, la liberté,
31:46 c'est une forme de joie de vivre,
31:49 c'est évidemment le rapport que nous avons aux femmes,
31:52 beaucoup de choses qui font notre mode de vie.
31:56 Je disais hier, notre religion, c'est notre mode de vie.
31:59 Donc il y a beaucoup de gens qui sont en guerre contre ce mode de vie.
32:02 Effectivement, il faut les arrêter.
32:04 Alors ils sont minoritaires, il faut se rassurer, ils sont minoritaires.
32:09 Bien sûr, mais il faut être plus vigilant que nous ne sommes depuis des années,
32:13 et ne rien laisser passer.
32:15 Et ne rien laisser passer.
32:16 - Pascal, on a importé des gens d'une autre culture
32:20 qui nous détestent profondément.
32:22 - Mais pas tous !
32:23 - Et nous habitent.
32:24 - Mais pas tous, c'est ça, il ne faut pas généraliser.
32:26 Parce que vous dites "importer", d'abord le mot n'est pas juste.
32:29 - Je les connais, je les connais, je vous assure.
32:32 - Mais je connais des jeunes musulmans de 20 ans
32:35 qui travaillent avec nous,
32:38 tous les jeunes musulmans de 20 ans ne détestent pas la France.
32:43 Je suis désolé.
32:45 Et c'est pour ça que ce sont des discussions qui sont difficiles.
32:48 En revanche, vous avez des minorités actives.
32:50 Vous avez effectivement des minorités actives
32:53 qui prennent en otage parfois des cités,
32:56 qui prennent en otage des quartiers.
32:58 Mais il faut aussi, et nous le disons sans arrêt,
33:00 que les musulmans prennent même la parole.
33:03 Pour dire "attention à cet intégrisme religieux,
33:06 attention à cet islam dévoyé, ce n'est pas l'islam", etc.
33:10 Et on les entend peu, pour plein de raisons,
33:14 qui sont difficiles d'ailleurs à expliquer.
33:18 - Eux-mêmes ont peur, Pascal.
33:21 - Peut-être même ont-ils peur ?
33:23 Bon, je vous propose, Christophe, en tout cas, de marquer une pause.
33:26 En Autriche, vous n'avez pas ces soucis-là ?
33:28 Vous trouvez que la société autrichienne est à l'abri de ces discussions ?
33:33 - Alors, la société autrichienne est beaucoup plus apaisée
33:36 parce que n'y a pas le même pourcentage d'immigration musulmane ici en Autriche.
33:42 Quoi que Vienne commence à subir quelques petits soucis d'intégration
33:47 avec une population qui a du mal avec l'Occident.
33:51 Donc ça arrive aussi dans la capitale autrichienne.
33:53 - Vous habitez Vienne et vous parliez allemand avant d'aller à Vienne ?
33:57 - Oui, je parle allemand couramment
34:00 parce que c'était ma langue préférée quand j'étais au collège.
34:03 Et puis après, entre le prof d'allemand que j'aimais
34:05 et mes voyages en Allemagne, c'est devenu ma langue préférée.
34:09 - L'autrichien et l'allemand, c'est exactement la même chose
34:11 ou il y a des petites subtilités ?
34:13 - C'est la même langue, mais vous avez un accent démentiel.
34:17 Donc il faut vraiment tendre l'oreille.
34:20 - Vous pouvez par exemple nous dire, il est 11h48
34:24 et on est à l'antenne d'Europe 1
34:27 et on va laisser passer une page de publicité ?
34:29 Vous pouvez me dire ça en allemand ?
34:30 - Oui, bien sûr, Pascal.
34:32 Il est 11h45 ici à Vienne
34:36 et on est directement à l'Europe 1, la radio principale de l'Europe.
34:41 - Ecoutez, vous l'avez très bien dit.
34:43 Quand j'ai un petit enfant, je parle de l'allemand.
34:47 - Mais vous parlez très bien l'allemand.
34:50 Pascal est très surpris.
34:52 - Non, mais je ne me souviens pas du tout.
34:56 - Pascal, pour vous, un petit clin d'oeil.
34:59 Vous savez que moi, dans mon nouveau métier,
35:01 ce que les autrichiens adorent, parce qu'ils sont très francophiles,
35:04 ils adorent mon accent.
35:06 - Oui, on aime toujours un étranger qui parle très bien français.
35:11 - Et ils ont une admiration pour notre pays, notre culture, sa beauté
35:15 et la langue qu'ils trouvent la plus belle langue,
35:17 parce qu'elle est la plus chantante avant même l'italien.
35:19 - C'est vrai. Et puis Vienne, ce qui est une ville merveilleuse,
35:23 bien sûr, le prater de Vienne, où j'imagine que vous allez régulièrement
35:28 et Vienne immortalisée notamment par Zweig,
35:30 à la fin du 19e, début du 20e siècle.
35:33 - Tout à fait, bien sûr.
35:35 - Et on peut lire tout, tout Zweig qui croyait vraiment
35:39 cette humanité à la fin du 19e siècle,
35:42 à cette culture que symbolisait précisément la société viennoise.
35:46 Il est 11h49.
35:48 - Bah écoutez, puisque vous êtes à Vienne,
35:50 on va revenir, pourquoi pas, avec des musiques qui nous rappellent Vienne
35:55 et pourquoi pas une valse qui nous mettra un peu de baume au cœur.
35:59 À tout de suite.
36:00 - Le top jeu européen.
36:02 Et ça, c'est le top jeu européen, Pascal.
36:04 Ça veut dire qu'il faut s'inscrire maintenant.
36:06 - Oui, mais vous me dites ça, mais je n'ai pas le droit de m'inscrire, je vous le rappelle.
36:09 - Non, pas vous, les auditeurs d'Europe 1.
36:11 Pour gagner cette semaine, vous vous souvenez, on gagne quoi cette semaine sur Europe 1 ?
36:14 - On gagne, je ne sais pas ce qu'on gagne.
36:16 - L'iPhone 15. - Ah l'iPhone 15.
36:18 - Qui coûte cher. - Qui coûte très cher.
36:20 - Et qui est sorti le 22 septembre dernier.
36:22 Donc allez-y, envoyez votre SMS dès maintenant.
36:25 Vous n'avez que 15 minutes pour vous inscrire.
36:27 Vous envoyez iPhone au 73921, 3 fois 75 centimes plus coût du SMS.
36:32 - Monsieur, d'abord je n'ai pas salué nos amis dans la régie,
36:35 Fabrice Laffitte qui est là bien sûr à la réalisation.
36:37 - Bonjour.
36:38 - Je n'ai pas salué non plus notre ami Olivier Guenegg.
36:40 - Bonjour à tous.
36:41 - Je sais qu'il a un iPhone moins 8.
36:43 - Il est 8.
36:45 - Il n'a pas eu dans le passé avec.
36:47 - Il a un iPhone moins 8, si vous voulez.
36:49 - Ce qui me permet d'avoir toutes vos références historiques.
36:52 - Bien sûr.
36:53 - Mais mes références, ce n'est pas les miennes.
36:56 - Oh, ça devient les vôtres.
36:58 - C'est les références de tout un chacun sauf de vous.
37:01 C'est peut-être vous le problème, ce n'est pas les autres.
37:04 - Merci, ça fait plaisir.
37:05 - L'enfer c'est les autres.
37:06 - C'est-à-dire ?
37:07 - L'enfer c'est les autres, qui disait ça ?
37:10 - Mais je le sais très bien, on est pressé.
37:12 - L'enfer c'est les autres.
37:14 - Bien sûr, je le sais.
37:15 - A tout de suite.
37:16 - Ça, je ne suis pas sûr que ce soit tout à fait viennois.
37:28 Ça c'est Shostakovich, cher ami.
37:30 - Eh oui, mais j'ai cherché très vite dans le truc.
37:35 - On n'avait que ça, Pascal.
37:37 - On n'avait que ça.
37:38 - Ce n'est pas vraiment viennois.
37:40 - Ou sinon j'avais François Fellman avec les Valseviennes.
37:42 - Non, c'est la suite de Shostakovich.
37:45 - Ça fait l'affaire, non ?
37:47 - On s'est dit, il ne va rien voir.
37:49 - Non mais vous savez, vraiment.
37:52 En plus, elle est très connue la suite de Shostakovich.
37:56 J'imagine, j'espère en tout cas qu'elle l'est.
37:59 - La suite, oui.
38:00 - Bon, Christophe, en direct de Vienne avec nous.
38:04 Christophe qui était en colère aussi, qui a été prof,
38:07 qui a quitté la France, qui pense que c'est foutu.
38:09 Et qui est, comment dire, sombre, bien sûr,
38:16 mais surtout sans espoir.
38:18 C'est ça qu'il faut toujours garder un peu d'espoir, quand même.
38:21 - Pascal, je suis comme vous.
38:25 L'espérance toute trompeuse qu'elle est
38:27 permet de mener au bout de la vie par un chemin agréable,
38:29 la roche Foucault.
38:30 Mais malgré ça, si vous voulez, l'état du pays m'effraie
38:34 et je ne suis pas le seul à le penser, vous le savez bien.
38:36 Et je suis, mon papa est parti il y a deux ans,
38:39 il était déprimé de voir son pays partir comme ça, en vrille.
38:42 Et moi, franchement, je fais partie de ces Français
38:45 qui malheureusement n'y croient plus.
38:47 - C'est ce que vous disiez.
38:48 - Même avec la bonne volonté de M. Darmanin,
38:51 à qui je ne veux rien de spécial,
38:53 mais je pense que la fermeté n'est pas là.
38:56 Et l'Europe nous bloque complètement dans toutes les directions.
39:00 Donc je ne sais pas qui sera capable de remettre de l'ordre.
39:04 Et je voudrais vous faire une confidence qui moi m'avait effrayée à l'époque
39:07 quand je bossais à l'UISURTEL.
39:09 - L'ordre reviendra si l'opinion le réclame.
39:13 C'est pour ça, c'est tout, je vous assure.
39:16 Là où il faut garder espoir, c'est que les hommes politiques
39:19 répondent souvent à une demande
39:21 et cette demande, elle va monter dans l'opinion.
39:24 Je vous ai coupé.
39:26 - Oui, et je voulais vous dire que quand j'ai travaillé à Neuilly-sur-Seine
39:30 pendant les attentats de Charlie Hebdo,
39:32 et nous avions reçu des consignes très strictes.
39:34 J'avais dans mon école à Neuilly une communauté juive assez importante.
39:37 La plupart des familles avaient retiré leurs enfants de l'école
39:41 pendant les jours qui ont suivi.
39:43 Et j'avais un papa qui était haut responsable de la DGSI à Levallois-Perret.
39:47 Il m'avait dit "Monsieur Christophe, nous sommes en danger,
39:51 nous savons que les banlions sont armés
39:53 et sont même plus armés que l'armée elle-même.
39:57 Donc s'il y a une guerre civile ou quoi que ce soit,
39:59 on est submergé, l'État ne pourra pas faire face."
40:01 C'était quand même un responsable de la DGSI.
40:03 - C'est vrai.
40:04 - Et la preuve était de constater que je n'avais pas d'enfants
40:07 de la communauté juive dans mon école pendant au moins une semaine.
40:13 Et je peux vous dire que je prenais mes responsabilités
40:15 parce que j'ai toujours été un directeur qui a été extrêmement virulent
40:19 avec les gens qui refusaient de respecter la loi dans mon école.
40:24 Je leur disais d'ailleurs "Si vous n'êtes pas content,
40:26 je vous invite à quitter l'école,
40:28 je vous signerai un certificat de dérogation avec grand plaisir.
40:31 - Christophe, merci.
40:32 - C'est moi qui commande.
40:33 - Christophe, merci de votre intervention.
40:34 Est-ce que le 1er janvier, vous serez à Vienne ?
40:37 - Je serai à Vienne et évidemment, jusqu'au 1er janvier,
40:41 je vous écouterai matin, midi et soir.
40:43 - C'est gentil, mais moi j'aimerais que vous m'ayez des places un jour
40:45 pour le fameux concert du Nouvel An à Vienne,
40:49 que je trouve toujours formidable.
40:51 - Alors, je peux vous avoir des places dans une condition.
40:54 - Ça, ça serait bien.
40:55 - Je veux intervenir sur ces news un soir avec vous.
40:58 - Pourquoi pas, mais c'est très difficile.
41:01 Alors chaque année, vous savez, c'est toujours intéressant,
41:03 ce concert du Nouvel An, parce qu'on l'écoute,
41:05 comme ça, on se lève un peu tard.
41:07 Regardez la légèreté de la musique viennoise.
41:14 - Merci à Fabrice pour sa réactivité.
41:15 - C'est peut-être temps de convoquer des musiciens.
41:17 - Ça, c'est Johann Strauss ?
41:19 - Ça, on ne sait pas, mais profitez.
41:23 - En fait, je l'ai mis sur Youtube, j'ai pris la première qui arrivait.
41:26 Oui, bon, bye.
41:27 - Non, mais vous êtes, c'est, enfin...
41:29 - Vous êtes sur Radio Appel de l'Eiffel, moi.
41:30 - D'abord, je vous demande, une musique viennoise,
41:33 vous mettez Jostakovitch, qui est un musicien soviétique,
41:37 parce qu'il a écrit pendant la période soviétique du XXe siècle.
41:41 Je vous rappelle que Strauss, ce n'est pas exactement le même siècle.
41:44 Et là, vous ne savez pas ce que vous me proposez.
41:46 - Mais est-ce que ça vous va, mon ami ?
41:48 Ça vous va, c'est sympa.
41:49 Bon, voilà, alors profitez.
41:50 - C'est la légèreté de Strauss.
41:52 Mais je pense que c'est Strauss père, ça.
41:55 - Je pense que c'est...
41:56 - C'est le père, oui.
41:58 - Oui, parce que le fils n'était pas dispo.
42:00 On a essayé, il répondait pas.
42:01 - Non, parce que comme vous le savez...
42:02 - Non, non, laissez-moi, franchement.
42:04 Écoutez, non, laissez-moi.
42:05 - Comme vous le savez, il y a deux Strauss.
42:07 Il y a le père et le fils.
42:08 - Oui.
42:09 - Dans la famille Strauss, je voudrais le père, Johan.
42:11 - Oui.
42:12 - Alors, le problème, c'est qu'il s'appelle toujours Johan.
42:15 - Johan Junior.
42:16 - Il y a Johan père et Johan fils.
42:17 C'est ça qui est un peu, pour vous, je pense que vous allez être perdus.
42:20 Ils ont le même nom de famille, mais c'est normal, lorsqu'on est père et fils.
42:23 - Oui, jusque-là.
42:24 - Le même prénom, parfois, c'est...
42:26 Alors ça, c'est...
42:28 - Oui, parce que je vous ai mis un petit medley.
42:30 - Le beau Danube bleu.
42:31 - Der Schneu Blau Danube.
42:36 Et ça, je pense que la version, voyez-vous...
42:40 - Avec le fil harmonique d'Orchestre de Vienne.
42:43 - Oui, ça, ça peut être la version, effectivement, du Neuer Konzert.
42:46 - 11h59, on est très en retard.
42:49 - Ah oui, oui, oui, bah oui, les infos de Demi-Blaise.
42:51 - A tout de suite.
42:52 - A tout de suite.
42:53 11h13h, c'est...
42:54 Pascal Praud, c'est ça ?
42:55 - Pascal Praud, au 01.80.20.39.21.
42:57 - Et merci de nous rejoindre sur Europe 1, Pascal Praud et vous.
42:59 La suite de 11h à 13h du lundi au vendredi.
43:02 Vous réagissez à l'antenne au 01.80.20.39.21, Pascal.
43:06 - Et si vous nous rejoignez un instant, nous avons évidemment accompagné Dominique Bernard,
43:10 tout à l'heure, avec Lionel Gougelot,
43:12 et écouté la prise de parole très émouvante d'Isabelle Bernard, son épouse.
43:17 Les obsèques ont été célébrés dans la cathédrale d'Arras par Mgr Le Born.
43:21 Je vous propose d'écouter Philippe Devilliers,
43:23 il était l'invité de Sonia Mabrouk, ce matin sur Europe 1 et sur CNews.
43:26 - Qu'est-ce qui se passe ?
43:28 La réponse est probablement la peur.
43:30 La peur à l'intérieur de l'école et à l'extérieur de l'école.
43:34 La peur d'être dénoncée, la peur d'être décapitée, la peur d'être égorgée.
43:39 C'est ça, le statut du prof, aujourd'hui.
43:41 La peur du mot de trop, qui est rapporté ensuite à un islamiste qui vient vous égorger.
43:46 - Ce qui explique l'auto-censure.
43:48 - Qui explique l'auto-censure.
43:49 56% des professeurs sont auto-censure, notamment sur l'histoire de France.
43:54 - Personnalité que je voulais vous faire entendre, c'est Jean-Pierre Aubin,
44:00 qui avait, en son temps, en l'an 2003, il y a quasiment 20 ans, 2004 c'était d'ailleurs,
44:06 avait remis un rapport où il dénonçait déjà ce qui se passait dans les écoles,
44:11 les signaux faibles qui existaient, d'un intégrisme religieux
44:16 qui peu à peu gangrénait l'école de la République.
44:19 C'était il y a 20 ans.
44:21 - Parmi les jeunes professeurs de moins de 30 ans,
44:23 1 sur 2 refuserait d'enseigner dans un collège portant le nom de Samuel Petit.
44:28 1 sur 2.
44:29 3 sur 4 sont favorables à la bourgation de la loi de 2004 sur le voile à l'école.
44:35 - Chez les jeunes profs ?
44:36 - Chez les jeunes profs.
44:37 - Attendez, je vais terminer parce que...
44:38 - Et on a même 1 sur 2 qui accepterait volontiers que l'on autorise les fonctionnaires
44:44 à porter des signes religieux en classe.
44:46 Il y a plusieurs raisons à cette attitude des jeunes profs.
44:50 La première, c'est qu'ils sont jeunes et qu'ils sont un peu dans l'hyrénisme de la jeunesse.
44:55 La seconde, c'est qu'ils se trouvent placés devant des élèves dont on ne leur a jamais parlé.
45:01 C'est le métier qu'ils découvrent, ce n'est pas le métier qu'on leur a appris à la fac.
45:06 - Et je prends connaissance d'un tweet de David Lesnar, qui est maire de Cannes,
45:10 qui a écrit il y a une heure, "Je prends connaissance de tags injurieux et antisémites
45:14 au sein du lycée Bristol et de menaces proférées à l'égard du corps enseignant.
45:20 Je demande des mesures immédiates fortes, dont l'exclusion du ou des auteurs concernés
45:26 et une procédure pénale engageant leurs parents."
45:30 Ça sera d'ailleurs assez intéressant d'écouter ces prochaines minutes ou ces prochaines heures.
45:35 David Lesnar, le maire de Cannes. Nous sommes avec Guillaume.
45:39 Bonjour Guillaume, vous êtes étudiant à Paris.
45:43 Guillaume, est-ce que Guillaume est avec nous ou est-ce que Guillaume n'est pas avec nous ?
45:50 - Oui, vous m'entendez ? - Je vous entends Guillaume, à présent.
45:54 - Donc vous êtes étudiant où ça, Guillaume, dans Paris ? - Dans une école de commerce parisienne.
46:00 - Et qu'est-ce que vous souhaitiez nous rapporter comme témoignage ?
46:06 - Moi j'ai donc deux parents qui sont professeurs, une maman qui est professeure de français dans un lycée
46:11 et un papa qui est professeur de technologie au collège.
46:15 Et j'ai eu la chance d'intervenir une fois sur une radio concurrente
46:19 lorsque il y avait eu déjà l'attaque de Samuel Paty et puis tous les attentats qu'il y a en France.
46:26 Et c'est vrai que quand on est fils de prof, on se réveille en fait le matin en se disant
46:31 "Est-ce que mes parents vont rentrer à la maison ce soir ?
46:34 Est-ce que je ne vais pas recevoir dans la journée un appel d'un numéro masqué de la police en nous disant
46:39 "Votre papa ou votre maman est à l'hôpital en réanimation ou bien même qu'il est décédé ?"
46:44 Et aujourd'hui c'est assez compliqué de se dire que, désolé je suis ému, mais qu'on a des parents
46:49 qui toute la journée essayent de se battre pour la laïcité, pour la république,
46:53 pour qu'on essaye de vivre tous ensemble.
46:55 Et qu'aujourd'hui malgré les efforts que mes parents font depuis 20 ans,
46:58 que les collègues de mes parents font depuis 20 ans,
47:00 on n'arrive pas à enrayer la montée de l'islamisme, de l'islam radical et ça fait très peur.
47:08 Et aujourd'hui on a mis beaucoup de solutions dans l'école pour la pédagogie,
47:12 pour éduquer les gens, pour éduquer nos enfants,
47:14 mais peut-être qu'aujourd'hui il va falloir prendre des mesures qui sont plus fortes,
47:17 parce que ça ne peut plus durer aujourd'hui, ça ne peut plus durer.
47:19 - Vos parents interviennent où ?
47:22 - Ils sont à Nice, voilà, ville de Nice.
47:26 - Et ils vous rapportent par exemple ce qu'on entend parfois sur cette antenne,
47:32 à savoir des conversations qu'ils ont avec les élèves,
47:37 ou des cours qu'ils n'osent plus mettre en place,
47:39 ou des pans de l'histoire de France qu'ils n'osent plus aborder,
47:43 des sujets qui sont tellement sensibles qu'ils marchent sur des œufs ?
47:47 - Non mais vous avez tout à fait raison Pascal.
47:49 - Non je vous pose la question.
47:51 - Non, il y a une espèce d'auto-censure des profs,
47:53 où certains sujets sont très compliqués à aborder.
47:56 On l'a vu notamment avec l'interdiction de la baille dans les établissements scolaires,
48:00 aujourd'hui c'est très compliqué d'aborder ces notions.
48:02 On a peur aussi de dire à des élèves qui rentrent avec ces tenues-là,
48:05 non aujourd'hui ce n'est plus possible,
48:07 parce que tout de suite on va être traité d'islamophobe ou de raciste,
48:10 alors qu'on cherche juste à faire appliquer la loi.
48:13 C'est pareil, je vais vous donner un exemple,
48:15 mon père qui est une collègue, qui est professeur de SVT,
48:17 donc l'enseignement de la biologie des sciences et vie de la terre,
48:20 quand aujourd'hui on parle de la reproduction en quatrième,
48:22 il y a certaines élèves qui tournent la tête,
48:24 parce que c'est interdit d'enseigner ça à l'école,
48:27 enfin c'est interdit dans leur religion,
48:28 et donc c'est compliqué pour eux d'écouter ça à l'école.
48:31 Moi je considère que c'est complètement anormal,
48:33 et que la République a complètement perdu sur ce terrain-là.
48:36 Et que vu qu'aujourd'hui il y a une telle peur
48:39 de se faire traiter de tous les noms,
48:41 qu'on ne peut plus enseigner ça dans nos écoles.
48:44 - La difficulté que vous posez,
48:46 c'est est-ce que les sociétés multiculturelles ont un avenir,
48:50 est-ce que nous pouvons vivre ensemble,
48:52 alors que nous ne partageons pas forcément les mêmes mœurs,
48:55 le même dieu, le même rapport à la vie parfois,
49:00 aux femmes pourquoi pas, aux enfants, à l'éducation.
49:04 C'est vrai que ce sont des mœurs qui peuvent être différentes
49:07 d'une religion à l'autre,
49:08 et qui entrent dans la vie quotidienne,
49:11 ces mœurs-là on le sait bien.
49:12 Donc est-ce que malgré tout,
49:14 il y a possibilité de vivre ensemble ?
49:16 On va marquer une pause, il est 12h11,
49:18 je vous remercie Christophe d'être intervenu,
49:21 et j'ai dit Christophe et c'est Guillaume,
49:24 merci Guillaume d'être intervenu,
49:26 et nous allons continuer bien sûr cette émission,
49:29 à tout de suite.
49:30 - De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
49:32 - Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21.

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