Trois livres en trois minutes : «La danseuse» de Modiano, «Petits farceurs» de la Rochefoucauld et «Le grand feu» de Léonor de Récondo

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00:00 Culture Média sur Europe 1 avec Eric Toledano, Pio Marmaille pour le film "Une année difficile"
00:05 qui sort demain partout en France.
00:08 J'ai découvert grâce à votre film qu'il y avait des ponts sur tous nos billets de banque.
00:11 Je n'avais jamais remarqué ça.
00:13 C'est un peu un symbole du lien entre deux mondes que vous essayez de rapprocher dans ce film.
00:18 Exactement. Nous aussi on l'a découvert.
00:20 Il y a des ponts et des fenêtres.
00:22 Et ce sont des ponts qui n'existent pas.
00:23 Pour ne pas vexer les pays, ce sont des ponts d'inspiration gothique ou romane
00:28 pour relier les... C'est au moment de l'euro, ils ont fait ça.
00:31 Et c'est vrai qu'il y a une vanne sur les ponts et les fenêtres.
00:34 Mais nous on ne le savait pas non plus, on l'a découvert.
00:36 Vous y penserez en allant regarder ce film à partir de demain en salle.
00:40 On va parler un peu de littérature maintenant avec Nicolas Carreau.
00:42 Trois livres en trois minutes, c'est votre défi hebdomadaire.
00:46 Et on commence avec Louis-Henri de La Rochefoucauld et "Les petits farceurs" chez Robert Laffont.
00:52 Avec le titre on pense que c'est un roman jeunesse. Pas du tout.
00:54 "Les petits farceurs", c'est une citation de Balzac dans "Les illusions perdues".
00:58 Il y a un personnage qui dit "Tiens", lui dit le sauvage républicain avec une affreuse bonhomie,
01:03 "tu pourrais être un grand écrivain mais tu ne seras jamais qu'un petit farceur".
01:07 Et "Les petits farceurs" en question, c'est Henri et Paul.
01:11 Ça commence avec une tragédie.
01:13 Mais il y a toujours de l'humour un peu partout dans ce roman.
01:17 Parce que c'est un type très drôle, l'humour affroi, Louis-Henri de La Rochefoucauld.
01:20 Et donc ça commence quand même avec une tragédie.
01:22 C'est Paul Bevron qui est tendu chez lui dans son salon et la femme de ménage qui découvre son corps.
01:26 Elle pense que c'est un canular parce que c'est le genre à faire ce genre de blagues un peu ridicules.
01:30 Et finalement il est bien mort.
01:32 Et c'était un type un peu particulier.
01:34 Il y a même un article dans "Le Monde" à l'occasion de sa mort.
01:36 Parce qu'il avait publié un roman 20 ans plus tôt.
01:39 Un roman très très bon, très très fort, très très ambitieux mais qui avait été un bide total.
01:43 Mais résultat, il était devenu un peu le "ghost writer" n'est-ce pas ?
01:47 Des vedettes et des... La plume fantôme des vedettes et des hommes politiques.
01:53 Et il avait fini par traîner dans des milieux un peu malfamés comme ça.
01:56 Bref, il est mort.
01:57 Et Henri, son ancien meilleur ami, apprend que Paul lui a légué tous ses papiers.
02:02 Et pour faire un peu le ménage là-dedans et pour regarder.
02:05 Et Henri nous raconte la vie de son ancien ami.
02:08 Ancien parce qu'ils se sont complètement perdus de vue.
02:10 Ils s'étaient rencontrés en prépa tous les deux.
02:12 Henri, lui, c'était un Parisien un peu blasé.
02:14 Paul, il arrivait de Grenoble avec plein d'envie à la rastignac de conquérir la capitale comme ça.
02:20 Avec ses illusions.
02:21 Et Henri, lui, ne se rappelle quasiment plus de son ami Paul.
02:25 Ça fait très longtemps qu'ils se sont perdus de vue.
02:27 Et il donne une phrase d'Oscar Wilde qui disait quand il croisait une ancienne relation.
02:32 "Je vous demande pardon de ne pas vous avoir reconnu. J'ai beaucoup changé."
02:36 Et en fait, il parle de ça aussi dans ce roman.
02:38 De comment on s'éloigne aussi quand on est ami.
02:41 Et donc, il y en a un qui avait des illusions et qui les a perdues.
02:45 Et l'autre qui n'en avait pas dès le départ.
02:46 Et on croise comme ça.
02:48 C'est des regards.
02:48 Et c'est assez génial.
02:50 Si vous avez aimé "Les illusions perdues" de Balzac,
02:53 c'est une sorte de remake 2023 des "Illusions perdues".
02:55 Eric Toledano nous parlait de la nouvelle série de Xavier Giannoli que vous avez vu déjà.
03:02 J'ai vu le premier épisode.
03:04 Vous avez trouvé ça réussi ?
03:05 Oui, ça a l'air très prometteur.
03:06 Ça s'appelle "D'argent et de sang".
03:07 Je trouve que c'est très très bon.
03:08 "Les petits farceurs" chez Robert Laffont.
03:11 Deuxième livre, "Léonor de Recondo, le grand feu" chez Grasset.
03:14 C'est l'histoire de Francesca et Giacomo.
03:17 Ils ont une sixième enfant.
03:18 On est en 1699.
03:20 Donc, ils croisent les doigts pour qu'elle survive.
03:22 Cette petite Hilaria qui vient de naître parce que la peste emporte tout.
03:25 Mais en fait, plus que la peste, c'est la musique qui va emporter Hilaria.
03:29 Parce que Francesca veut absolument qu'Hilaria rentre à la Pietà.
03:33 La Pietà, c'est terrible.
03:34 C'était une institution en plein milieu de Venise
03:36 qui recueillait les enfants abandonnés.
03:39 Il y avait même un système devant la Pietà.
03:41 C'était mieux que les marches de l'église.
03:43 Les femmes qui voulaient abandonner leur enfant
03:44 mettaient leur enfant dans une boîte.
03:46 Elles faisaient pivoter la boîte.
03:47 Elle sonnait une cloche et les sœurs venaient récupérer l'enfant.
03:50 Et ensuite, cet enfant devenait une sorte de star de la musique
03:52 parce qu'il ne faisait que ça, enfermé dans cette institution.
03:55 En fait, il ne voyait même pas Venise.
03:57 Ses enfants, ils chantaient merveilleusement, etc.
03:59 Et donc, la petite Hilaria est placée là à trois mois.
04:02 Elle a le droit de voir ses parents une fois par an, une journée à Noël.
04:06 Et c'est tout. Et sinon, c'est de la musique, la musique, la musique, la musique.
04:08 Le violon en particulier, parce qu'il y a un nouveau maestro de violino.
04:12 C'est Vivaldi qui vient d'arriver, Antonio Vivaldi,
04:15 et qui lui apprend le violon.
04:16 C'est quand même classe. Et donc, elle devient comme ça.
04:19 Vous allez voir ce qu'elle va devenir.
04:20 Mais surtout, elle va aussi tomber amoureuse un peu plus tard
04:22 parce qu'on la suit dans tout ce récit d'apprentissage.
04:27 Puis surtout, Léonore de Recondo, c'est une violoniste virtuose elle-même.
04:31 Elle est romancière. Elle a écrit cinq ou six romans déjà,
04:34 mais elle est aussi violoniste virtuose.
04:35 Et donc, c'est la première fois qu'elle marie ces deux passions.
04:38 Et on entend quasiment le violon en lisant.
04:41 C'est très rare et très, très beau.
04:43 Modiano, enfin, Le Grand Feu, chez Grasset.
04:45 Modiano, Patrick Modiano, c'est son nouveau.
04:48 C'est La Danseuse, chez Gallimard.
04:49 Ça fait 90 pages et c'est du pur Modiano.
04:52 J'hésite même à vous en parler.
04:53 J'ai presque juste envie de vous dire, écoutez, lisez-le, c'est du Modiano.
04:56 - C'est efficace.
04:58 - C'est l'histoire d'un type qui se souvient.
05:00 Ah bah tiens, bah oui, c'est du Modiano, quoi.
05:02 Comme à chaque fois, il nous parle de là.
05:04 Il croise un type, il dit "mais vous êtes Serge Verzini ?"
05:06 Le type lui dit "mais pas du tout, qui êtes-vous ?"
05:08 "Si, vous êtes Serge Verzini !"
05:09 Et le type dit "bon d'accord, on va boire un café."
05:11 Et puis, ils se souviennent du passé,
05:13 et notamment d'une danseuse qui habitait du côté de la porte de Champéret.
05:17 Et justement, voilà, on nomme toujours les lieux avec Modiano.
05:20 Ça surgit de la brume, comme ça, on est dans le boulevard Péret,
05:23 Ravenut de Villiers, Place de Clichy.
05:25 On entend d'autres noms qui gravitent autour de la danseuse,
05:28 comme Jean-Pierre Bonnefoux, Félix Blaska, Janet Loret.
05:31 Et comme ça, Modiano fait exister des personnages,
05:33 juste en donnant leur patronyme.
05:36 C'est assez fabuleux, Modiano, quand même, Sergezni.
05:38 - Vous aviez dit que vous n'alliez pas en parler,
05:40 et puis finalement, on en a parlé quand même.
05:43 Patrick Modiano, la danseuse, Louis-Henri de La Rochefoucauld,
05:45 Petit Farceur et Léonor de Recondo, le grand feu,
05:49 ce sont vos trois recommandations cette semaine.
05:51 Nicolas Carreau, qu'on retrouve la semaine prochaine, et dimanche aussi.
05:55 - Oui, dimanche, "La Voix est Livre", c'est l'émission de Nicolas Carreau.
05:58 C'est tous les dimanches, 19h20.
06:00 Alors, on parle de littérature, il va visiter aussi des bibliothèques de personnalités.
06:04 Et puis, il y a Héloïse Gouin qui est à ses côtés pour la littérature jeunesse.
06:07 Je donne toutes les infos, Eric Thoydon.
06:08 - En tout cas, il m'a donné envie de lire les trois.
06:09 - Ah, c'est le problème de Nicolas Carreau.
06:12 C'est qu'il nous donne envie de lire tout,
06:14 et Héloïse nous donne envie de regarder des séries,
06:16 donc on n'a plus trop de temps pour nous.

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