"Madeleine, Résistante", Dominique Bertail se met en 4

France Inter

Le dessinateur publie chez Dupuis, la suite de 'Madeleine Resistante', "L'édredon rouge". Il explique ce que raconte ce volume, il dessine Madeleine Riffaud, donne les 4 référénces qui l'ont construit et dessine son héros d'enfance.   ITW : Anne Douhaire Son et images : J P Jeanne, J Thevenot et J Chabassut Montage : J P Jeanne et J Chabassut   Plus de bandes dessinées sur France Inter : https://www.radiofrance.fr/arts-divertissements/bd-manga/bandes-dessinees Plus de vidéos de dessin : https://www.youtube.com/playlist?list=PL43OynbWaTMLSUzMpmqwuKcJNbTeC5GhD

Transcript

00:00 Bonjour, je m'appelle Dominique Bertaille et je suis sur France Inter.

00:03 D'insister toujours sur son regard parce que c'est quand même

00:10 ce qui la caractérise le plus, je trouve.

00:14 Je m'étais pas mal influencé de pas tant des photos d'elle

00:17 que du portrait d'elle qu'avait fait Picasso juste après la Libération

00:22 et qu'il a beaucoup mieux compris que toutes les photos de l'époque

00:25 qu'on ait pu voir d'elle.

00:26 J'essaie de pas trop la dessiner réaliste

00:28 parce que j'ai surtout envie qu'elle soit vivante plutôt que ressemblante.

00:31 Puis le challenge, ça sera de faire porter dans son regard à chaque fois

00:35 tous les traumatismes qu'elle a vécu, qu'elle a traversé.

00:39 Elle ne m'a pas vraiment donné de consignes.

00:43 Non, elle m'a juste montré le portrait de Picasso.

00:46 Voilà.

00:47 Un portrait de Madeleine Riffaut juste avant ses 20 ans.

00:51 Madeleine Résistante, c'est une bande dessinée écrite par Madeleine.

00:58 Elle-même qui a 99 ans et qui écrit sa vie avec Jean-David Morvan,

01:03 qui parle énormément avec elle pour faire remonter toute sa mémoire.

01:07 C'est une grande résistante, une grande reportère de guerre.

01:11 Les deux tomes qu'on a faits pour l'instant sont sur la Libération de Paris.

01:15 Sans doute le plus important qui m'a le plus marqué,

01:18 que j'ai le plus recopié, que j'ai le plus lu,

01:21 le lieutenant Blueberry de la bande dessinée de Jean Giraud et Jean-Michel Charlier.

01:27 C'est un héros qui m'a beaucoup marqué,

01:28 parce que c'est la première fois où je croyais que le personnage

01:31 existait vraiment dans la vraie vie.

01:33 C'est un personnage qui avait des valeurs morales fortes.

01:37 Un vrai héros qui vit selon ses convictions.

01:39 Un côté de défiance vis-à-vis de l'autorité, même s'il était dans l'armée.

01:44 En même temps, de la défense des opprimés.

01:47 Il y a plein de traits de caractère qui se retrouvent dans Madeleine.

01:50 En plus, c'était un dessin tellement faramineux.

01:53 Pour moi, le dessin, ce n'est pas juste un outil pour raconter quelque chose.

01:55 C'est le cœur de la vie, de ce qu'on raconte, le dessin.

01:59 Si on est juste informatif, on lit un truc, on se dit "OK, c'est passé ça",

02:02 mais on n'y croit pas, on n'a pas d'empathie.

02:04 J'essaie d'arrêter, parce que je pourrais m'attarder,

02:06 je pourrais le dessiner pendant des heures.

02:08 Voilà, une version du lieutenant Blueberry, d'après Jean Giraud.

02:14 C'est d'un côté ma grand-mère, avec qui j'ai passé beaucoup de temps,

02:20 qui dessinait beaucoup.

02:21 Et puis une autre grande influence, c'est le frère de mon grand-père,

02:25 qui a été dessinateur pendant la Première Guerre mondiale,

02:29 et qui a été gazé, donc qui n'a pas pu survivre très longtemps à la guerre,

02:32 mais par contre, qui a passé les dernières années de sa vie à dessiner,

02:35 et j'ai grandi avec tous ses dessins au mur.

02:38 Comme deuxième influence principale, j'ai dessiné Blueberry tout à l'heure,

02:42 et la Blueberry, c'est vraiment un choc graphique,

02:45 un choc historique de mise en scène, la grande aventure.

02:48 Depuis, je suis complètement hanté par le Far West,

02:51 et chaque fois que j'ai un petit coup de mou, je regarde une page de Blueberry

02:54 et je retrouve la force de me remettre au travail.

02:57 Troisième référence importante pour moi, c'est Hergé,

03:01 que je continue encore à lire aujourd'hui, sous toutes les versions,

03:05 pour essayer de comprendre comment il mettait en scène,

03:07 comment il découpait, pour comprendre sa rythmique,

03:09 qui venait du cinéma muet, qui était très rythmé, très efficace,

03:13 même graphiquement, il est universel, tout le monde peut le lire.

03:15 Hergé, c'est un des rares à avoir réussi ça,

03:17 donc je pense que c'est qu'il y a de bonnes raisons.

03:19 Une quatrième influence, c'est Walt Disney.

03:24 Walt Disney lui-même, je veux dire, pas ce qui a été fait après,

03:27 mais tous ses grands films, Blanche-Neige, Bambi, Pinocchio, Dumbo,

03:31 c'est le plus grand artiste du XXe siècle.

03:35 Pour moi, il a réussi l'art total,

03:36 c'est-à-dire qu'il a combiné la musique, la peinture, le cinéma,

03:41 donc je le trouve très sympathique et assez génial.

03:45 Sous-titrage Société Radio-Canada

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