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La dessinatrice publie avec Jeanne Boëzec, l'adaptation du podcast de Lucie Mikaelian "Mes 14 ans". Elle expliquait par le menu comment elle a découvert la sexualité avec Camille, son amoureux de l’époque. Comme elle consignait tout dans son journal intime, on a un véritable aperçu des angoisses, désirs, connaissances des adolescentes… Lisaz Chetteau raconte la BD, explique comment elle s'y est pris pour la dessiner, elle croque son héroïne d'enfance, et donne les quatre références qui l'ont construites. 
ITW : Anne Douhaire
Son et images : Maxime Soulard et Hélène Béraud
Montage : Didier Mariani
Plus de bandes dessinées sur France Inter : https://www.radiofrance.fr/arts-divertissements/bd-manga/bandes-dessinees
Plus de vidéos de dessin : https://www.youtube.com/playlist?list=PL43OynbWaTMLSUzMpmqwuKcJNbTeC5GhD

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Transcription
00:00 Je m'appelle Lisa Cheteau et je suis sur France Inter.
00:02 Alors en fait, j'avais des photos références de Lucie Adolescente,
00:12 des photos matons, et je suis partie de là pour ensuite en créer un personnage de fiction.
00:17 Et c'était important de mettre plein d'éléments des années 2000,
00:20 vu que ça se passe dans les années 2000.
00:21 Donc les créoles, les rats du cou, les t-shirts avec les t-shirts manches longues en dessous,
00:28 le col mal mis, l'acné, toutes les choses qui font qu'on est un adolescent dans les années 2000.
00:33 Alors "Mes 14 ans", c'est un roman graphique tiré du podcast du même nom,
00:42 qui est une plongée dans le journal intime de Lucie Michaelian,
00:48 qu'elle a écrit quand elle avait 14 ans,
00:50 où c'est la découverte de son désir, ses premières fois.
00:53 Et dans la bande dessinée, on oscille entre le journal de Lucie, 14 ans,
00:57 et Lucie à 30 ans, qui questionne les injonctions et la création de son désir.
01:02 J'aime beaucoup les récits d'adolescence,
01:04 c'est une période que je trouve très inspirante et très intéressante.
01:07 C'est vraiment foisonnant, fort en émotions, c'est très intense,
01:12 et c'est quelque chose qui me plaît à illustrer.
01:15 "Agripine", c'est vraiment une BD que j'ai piquée dans l'étagère de mes parents.
01:23 Et ça me faisait beaucoup rire,
01:24 parce que je ne comprenais pas tout, tellement le vocabulaire de Claire Brétéchet,
01:27 il est vraiment complètement fou et toujours très actuel aujourd'hui.
01:31 Ça me fait vraiment toujours autant rire.
01:33 Et je trouve que c'est vraiment l'adolescence,
01:36 dans tout ce que ça a de plus un peu ingrat et en même temps de très drôle.
01:39 Elle traîne tout le temps les pieds et en même temps, elle est assez insupportable,
01:43 mais aussi quand même un peu intelligente.
01:45 Et c'est vraiment une héroïne qui m'a beaucoup, beaucoup fait rire.
01:48 Moi, ce qui me plaît beaucoup, en tout cas, dans le dessin de Claire Brétéchet,
01:50 c'est que c'est très libre, c'est très expressif.
01:52 Elle fait toujours des têtes vraiment assez personnages,
01:56 avec les dents apparentes ou avec l'air complètement blasé.
01:59 Et c'est quelque chose que je trouve très, très inspirant.
02:01 Alors, je vais commencer par un livre que je lisais quand j'étais petite,
02:08 qui s'appelait, c'est un livre pop-up qui s'appelle La Maison hantée,
02:10 illustré par Jan Pienkowski, si je ne me trompe pas dans la prononciation.
02:14 C'est un livre qui me faisait très peur et je ne pouvais pas m'empêcher d'y retourner.
02:18 Et avec des dessins avec beaucoup de petits traits, une ambiance très gothique.
02:22 Et je pense que ça m'a marqué à un très, très jeune âge.
02:24 Et j'y reviens encore aujourd'hui.
02:26 Ma deuxième référence, qui est un livre que j'ai lu quand j'étais en master,
02:29 qui s'appelle De la marge au centre de Bell Hooks.
02:32 Ça a été un des premiers livres féministes que j'ai lus, que j'ai compris
02:36 et qui m'a vraiment interpellée, qui m'a présenté les idées d'intersectionnalité
02:40 et de tous ces combats là.
02:41 Et ça m'a vraiment bouleversée.
02:42 Ma troisième référence, c'est le film Ginger Snaps,
02:45 qui est un film d'horreur et en même temps une histoire d'adolescente
02:50 où l'héroïne principale se fait mordre par un loup-garou et se transforme en loup-garou.
02:54 Et c'est une très belle métaphore
02:56 du fait de devenir une femme et de devenir adulte
02:59 dans tout ce que ça peut avoir d'horrifique et de perturbant.
03:02 Ma quatrième référence, c'est un peu la plupart de la filmographie de John Waters,
03:07 parce que je trouve que c'est quelqu'un de très, très inspirant,
03:10 qui est complètement subversif sans jamais être oppressif
03:15 et qui présente dans tous ses films la réjouissance d'être à la marge
03:19 et d'échapper au cadre établi.
03:21 Merci.
03:22 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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