Le duo Julie Birmant et Clément Oubrerie à l’origine de "Pablo", la superbe biographie de Picasso récidive avec la vie non moins étonnante de Dali. Ici, les deux auteurs expliquent ce que raconte la BD, comment ils ont dessiné "Dali", quel était le héros de leur enfance, et donnent leur quatre références.
ITW : Anne Douhaire
Montage : Didier Mariani
Son : Julien Chabassut
Plus de BD sur France Inter : https://www.radiofrance.fr/arts-divertissements/bd-manga/bandes-dessinees
Plus de vidéos de dessin sur France inter : https://www.youtube.com/playlist?list=PL43OynbWaTMLSUzMpmqwuKcJNbTeC5GhD
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00:00 Alors là Clément dessine le héros de notre nouvelle BD qui est Dali, mais qui est Dali avant Gala.
00:06 Donc c'est un Dali jeune qui a 20 ans, on est dans les années 20 à Madrid.
00:11 C'est Dali après sa transformation, ça va advenir quand il va rencontrer deux personnages centraux dans sa vie
00:18 qui sont Louise Bunuel, qui est alors un étudiant qui se cherche, qui est très fort pour hypnotiser les passants
00:25 mais c'est à peu près tout ce qu'il sait faire.
00:27 Et Federico Garcia Lorca, qui est déjà lui poète et musicien et adulé de toute une jeunesse.
00:34 Donc c'est en rencontrant ces deux personnes que tout d'un coup il va avoir envie de se transformer.
00:41 Je pense que Clément est en train de faire Dali avec un sac sur les épaules.
00:46 Et c'est un peu le Dali de la couverture.
00:48 Il y a simplement un sac avec dedans ce qui symbolise un petit peu ce qui l'attend de Paris, ce qu'il voudrait faire de Paris.
00:56 Alors le Dali jeune, ce qui a inspiré Clément mais aussi moi pour le scénario,
01:02 c'est le personnage de Buster Keaton qui était une référence pour Bunuel, Lorca et Dali.
01:08 Ils adoraient vraiment ce personnage, ils allaient voir tous ses films.
01:11 En fait, Clément travaille avec les outils qu'il a utilisés à la fois dans Dali et qu'il a utilisé dans Pablo.
01:18 C'est-à-dire le crayon et les ombres faites de différentes façons.
01:25 C'était le moyen choisi pour avoir la liberté d'épeintre, pour se sentir un peu en osmose avec le sujet.
01:37 Dans cette bande dessinée, dans ce premier tome de la série Dali, on raconte l'éclosion d'un génie
01:43 et comment ce type qui a grandi dans une petite ville totalement paumée de Catalogne
01:49 va accéder à cette gloire internationale qui est la sienne,
01:53 qui fait qu'aujourd'hui, 30 ans après sa mort, tout le monde connaît Dali, même au fin fond de l'Australie.
01:57 Et ça, j'ai trouvé ça insensé.
02:00 C'est vraiment le mystère que j'ai voulu raconter et un peu élucider dans cette bande dessinée
02:04 avec Clément Oubrery au dessin.
02:06 Alors qu'est-ce qu'il a dessiné Clément ?
02:09 On croit que c'est un aventurier, un marin dessiné par un Italien et qu'il l'était dans Piff Gadget.
02:16 Donc quand on a 8 ans et qu'on lit Piff Gadget et qu'on découvre Corto Maltese,
02:22 ça doit être étonnant de voir un héros déjà adulte,
02:25 parce qu'en général, on s'identifie à des héros de son âge qui vivent des aventures à l'autre bout de la planète,
02:32 en Afrique ou à Venise.
02:34 Mais je crois savoir que Clément avait qu'une hâte, c'était de ne plus être un enfant,
02:38 mais d'être un adulte et de pouvoir s'enfuir.
02:42 Alors qu'est-ce qu'il reste de Corto Maltese dans le dessin de Clément aujourd'hui ?
02:46 C'est une bonne question.
02:48 Peut-être en fait le plaisir du trait, les grands formats, le lâché, le côté mystérieux et poétique,
02:56 parce que surtout ne pas trop expliquer mais laisser suggérer par le dessin.
03:02 Alors les deux premières références, ce sont celles de Clément Aubry, le dessinateur.
03:06 La première, c'est l'insoutenable légèreté de lettres de Kundera pour la fluidité de sa langue
03:13 et la facilité avec laquelle il rentre dans la psychologie des personnages.
03:17 La deuxième référence de Clément, c'est l'œuvre complète de Boris Vian pour la liberté qu'il incarne,
03:24 qu'il était à la fois trompettiste, chanteur, traducteur d'anglais, littérateur et humoriste.
03:32 La troisième référence qui est la mienne, ça va être « Ma vie secrète » par Salvador Dali,
03:38 parce qu'en fait à l'intérieur de ce livre, il raconte
03:41 « C'est la première fois que j'ai pu rentrer à ce point dans la psychologie d'un homme
03:46 et on voit absolument comment est-ce que son esprit fonctionne. »
03:50 Et tout le monde peut dire « Oui, Dali est complètement insensé et fou »
03:53 mais en fait il y a vraiment une universalité dans sa façon de dévoiler le fonctionnement de la pensée.
03:59 Ma quatrième référence, ça va être « L'amant » de Lady Shatterley de D. H. Lawrence,
04:05 parce que ça a été une révélation, même si je suis quand même née à la fin du XXe siècle,
04:11 ça a quand même été une révélation, l'importance de la sexualité dans la construction de la liberté.
04:19 [SILENCE]