Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des écoles: "Il est très difficile d'expliquer autour de soi cette réalité inacceptable à savoir qu'on peut tuer devant une école"

  • l’année dernière
Un hommage a eu lieu ce dimanche matin à Arras pour l'enseignant Dominique Bernard, tué vendredi. Plus d’un millier de personnes se sont rassemblée. D’autres moments de recueillement sont aussi prévus ailleurs en France, ce dimanche ou lundi.

Category

📺
TV
Transcript
00:00 C'est compliqué d'expliquer l'inexplicable, l'inacceptable.
00:06 Demain, je vais avoir des élèves, demain après-midi, je vais naturellement répondre
00:14 à leurs questions, échanger avec eux, avec ceux qui auront besoin de parler.
00:18 Ça va être un moment évidemment qui est très fort, très fort parce que ce drame
00:26 est terrible, mais aussi parce que demain, ça correspond au troisième anniversaire
00:33 de l'assassinat de Samuel Paty.
00:36 Donc effectivement, ça fait beaucoup d'émotions pour tous.
00:40 Et il est très difficile de se dire, d'expliquer autour de soi, d'expliquer aux élèves cette
00:50 réalité inacceptable, à savoir qu'on peut tuer dans une école.
00:56 Beaucoup d'émotions pour tous, vous l'avez dit, et une émotion tangible aussi, celle
01:02 de la peur, la peur des professeurs d'aller enseigner.
01:05 Naturellement, il y a une inquiétude, une inquiétude qui est très forte et une inquiétude
01:14 malheureusement qui n'est pas nouvelle, puisque en parlant de Samuel Paty, on peut aussi parler
01:19 de notre collègue Agnès Lasalle qui a été tuée par un élève il y a quelques mois,
01:24 sans parler de toutes les violences médiatisées à l'encontre des personnels d'éducation
01:31 nationale.
01:32 Donc si vous voulez, tout ça mis bout à bout fait qu'il y a une véritable indignation,
01:37 il y a un ras-le-bol, parce qu'on parle régulièrement de la question de la sécurité dans les établissements
01:42 scolaires, à la fois pour les personnels et les élèves, et on se rend compte au fil
01:46 des années que les drames se poursuivent.
01:48 Donc il va falloir à un moment donné, au-delà du recueillement, au-delà de l'émotion,
01:54 il faudra une réponse politique forte, une politique en termes de sécurité qui soit
02:01 ambitieuse et qui puisse répondre à ce besoin de sécurité.
02:06 Il n'est pas normal pour un enseignant de se dire qu'en allant au travail, il peut
02:10 risquer gros.
02:11 Il n'est pas normal qu'un parent qui dépose son enfant dans une école, un collège ou
02:16 un lycée puisse se dire "mon enfant n'est pas totalement en sécurité".
02:21 Donc il faut que les choses changent, il faut que les choses bougent et nous interpellerons
02:27 le ministre sur cette urgence à faire quelque chose.

Recommandée